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Produire mieux

Alimentation

vache laitière
3 e Édition

Roger Wolter
Produire mieux

Éditions France Agricole


troisième édition

Alimentation
de la
vache laitière
Roger Wolter


GROUPE FRANCE AGRICOLE
Figure 42
Appétit en fonction de la concentration énergétique de la ration

OPTIMUM substitution ZONE PATHOLOGIQUE


A des concentrés ACIDOSE
aux fourrages

Consommation énergétique
j •
(UF/AI/j)
LAIT \ - \
f • ^r MATIÈRES GRASSES
CORPORELLES
/ /
^***" y*— Teneur
„****' * énergétique
/ / N. (UF/kgMS)
* * *
VA ^ Appétit
\ (kgMS/AI/j)
\
1
Digestibilité

5-18 p.100 cellulose brute concentration énergétique


65-70 p.100 digestibilité concentres f
« 60 p.100 concentrés cellulose X

Figure 43
Encombrement optimal pour permettre la consommation maximale

NIVEAU DE CONSOMMATION MAXIMALE


PAR ENCOMBREMENT OPTIMAL
ingestion volontaire

sous consommation
par excès de lest
s0 kg de lait/j x
sous consommation
par défaut de lest

p.lOONDF

NDF optimum selon la productivité


(xi kgNDF/lOOkgPV)
une chute de l'appétit, en plus des taires. C'est cette "ligne de crête"
complications de baisse du taux buty- entre physiologie et pathologie qu'il
reux, troubles digestifs, fourbures... importe de bien préciser pour savoir
(voir figures 41 et 42) produire beaucoup et bon, avec la
Entre ces 2 seuils de concentration sécurité nécessaire (voir figure 43).
énergétique alimentaire, le premier Les fibres de légumineuses étant gé-
constituant l'optimum technique et néralement plus fermentescibles que
économique, le second représentant celles de graminées, leur effet d'en-
la limite pathologique, se situe une combrement est moindre et leur taux
marge d'erreur de rationnement, met- optimal pour une consommation
tant à profit la faculté d'adaptation maximale s'en trouve réhaussé par
physiologique du niveau de consom- rapport aux graminées.
mation grâce au phénomène de subs- En raison du plus faible "appétit" en
titution, sans autre conséquence début de lactation (kgMS/VL/j), le
qu'une perte économique par gas- pourcentage de lest doit être quel-
pillage de concentrés. Toutefois, au que peu augmenté pour éviter un
fur et à mesure qu'augmente le ni- manque d'encombrement, (voir ta-
veau de production laitière, particu- bleau 12)
lièrement en début de lactation Ceci prouverait d'ailleurs que la capa-
quand "l'appétit" est encore insuffi- cité des réservoirs digestifs n'est pas
sant, cette marge se réduit peu à peu alors le facteur limitant du niveau
jusqu'à devenir nulle chez les très d'ingestion ou qu'il existe un besoin
fortes productrices qui doivent rece- minimum de lest indépendamment
voir des rations très concentrées for- du stade physiologique et du niveau
cément proches des écueils sani- de production.

Tableau 12
Teneurs conseillées en lest
en fonction de la productivité de la vache

MAT NDF ADF ADF


Lait kg/j
p. 100 p. 100 légumineuses graminées
Figure 44
Qualité des fourrages

HERBE
Stade optimal montaison des graminées
boutons floraux des légumineuses
herbe de prairie de 4-6 semaines, haute 10-15 cm.
avec 20 p. 100 MS et 20 p. 100 de cellulose dans MS.
FOIN
Consommation diminuée d'environ 78 p. 100 par rapport à l'herbe d'or g ne
- si fanage au sol, cette diminution est de 21 p. 100
- si préfanage cette diminution est de14 p. 100
- le broyage (surtout dans le cas de mauvais foin) améliore la consommation,
jusqu'à 60 p. 100.
ENSILAGE
Consommation diminuée d'environ 40 p. 100 par rapport à l'herbe d'origine
(sauf cas du maïs).
Caractéristiques optimales : - 30-40 p. 100 MS ± conservateur
- 0,5-1,5 cm de longueur des brins

Figure 45
Ingestibilité et valeur alimentaire de l'herbe de graminées
(évolution au cours d'un premier cycle)

PATURAGE ENSILAGE FANAGE


OPTIMUM VACHE LAITIÈRE
18 p 100 MS, 20 p 100 de cellulose dans MS

kg MS/VL/j

MS

CUD(MS)
feuillu "épis 10 cm" début floraison
avril juillet
QUALITÉ DE L'HERBE 10
ET DES FOURRAGES

Le stade physiologique optimal de lérée pour des plantes lignifiant plus


l'herbe pour consommation rapidement comme les féluques et le
maximale d'éléments nutritifs diges- dactyle. Elle est atténuée au cours H
tibles et d'énergie, en vue de couvrir des cycles suivants d'exploitation
part la plus large possible de pro- annuelle (voir figure 45). De façon
duction laitière (en plus de l'entre- générale, elle est aggravée sous cli-
tien) se situe au stade mat chaud et sec.
pour les graminées exploitées en Les possibilités de consommation
pâturage (un peu plus tard pour la
fauche destinée à l'ensilage et plus
encore pour le fanage) et au
volontaire sont également tributaires
de la disponibilité de l'herbe au pâtu-
rage, en fonction de la saison et du
S
des boutons floraux pour les légumi- climat (voir figure 46).
neuses (voir figure 44). Elle dépend aussi des qualités orga-
A partir de l'épiaison, lors du 1 er noleptiques du gazon (voir figure
cycle de végétation, les graminées 47).
prairiales subissent chaque jour une C'est dire que le rationnement ali-
augmentation du taux de cellulose de mentaire au pâturage reste variable
0,2 point, une diminution de la et quelque peu aléatoire. Une sur-
tibilité de la matière organique de veillance attentive de l'évolution
0,5 point et une baisse de la valeur de l'état corporel des vaches, de
énergétique de 1 leur productivité ainsi que des taux
Cette évolution moyenne, concernant butyreux et protéique est alors essen-
surtout les ray-grass, est encore accé- tielle.

La régulation de la consommation volontaire chez la vache est


souvent imparfaite et retardée par rapport à l'évolution des
besoins nutritifs ce qui entraîne des risques de suralimentation
en et surtout de sous-alimentation en début de lac-
tation.
Pour atténuer ces risques, il convient de maîtriser la concentra-
tion énergétique de la ration pour remplir au mieux les réservoirs
prégastriques (régulation volumétrique) tout en permettant une
bonne couverture des besoins nutritifs (régulation biochimique).
104 Figure 46
Ingestibiiité de l'herbe en fonction de la saison

ingestibilité maximale

UF./kg MS

i GESTIBILITÉ
/j)

DISPONIBILITE
EN HERBE

octo. nov.

Figure 47
Influences organoleptiques

LA CONSOMMATION VOLONTAIRE EST


diminuée par : - NH3 et (mauvais ensilages)
- urée (au delà de 1,5 à 2 p. 100)
peroxydes (aliments rancis)
- sénévols - sinapine (crucifères)
- sur prairie.
augmentée par : - sucres (herbe, betterave, mélasse)
- sel (± P04) : autorégulation
- flaveurs (naturelles ou ajoutées)
L'herbe !... pour le meilleur et pour le pire 105

fi
POURQUOI STIMULER
LA MICROFLORE ?

La stimulation de l'activité de la mi- port aux concentrés ; il en résulte un


croflore digestive du ruminant est transit digestif plus des fer-
particulièrement efficace pour accroî- mentations plus régulières, une
tre la productivité tout en réduisant meilleure prévention de l'acidose lac-
les risques de pathologie métabo- tique et des chutes de taux butyreux,
lique. avec une ration moins onéreuse et
L'augmentation l'intensité de la plus sûre. Parallèlement à des fer-
cellulolyse profite triplement à une mentations plus vives et à une libéra-
bonne couverture des besoins éner- tion plus abondante d'acides gras
gétiques (par l'élévation conjointe de volatils, la récupère davan-
l'ingestibilité, de la et de tage d'énergie pour sa croissance et
la valeur énergétique du kg de ma- sa multiplication. Cette plus forte pro-
tières organiques digestibles : MOd), téosynthèse microbienne assure un
Elle assure ainsi une bonne préven- plus grand approvisionnement en
tion de la cétose et de l'infertilité en en même temps qu'elle corres-
début de lactation. Du même coup, pond à une captation d'ammoniac et
elle permet une plus utilisation donc à une très utile détoxication de
de fourrages dans la ration par rap- celui-ci (voir figure 48).

Figure 48
Pourquoi stimuler la microflore prégastrique ?

/PRODUCTIVITÉ PATHOLOGIE

/digestibilité I cétose
infertilité

valorisation
fourrages /acétate acidose,
+ / TB

/ TP
MICROBIENNE microbienne
NH3 intoxication
LES MOYENS A METTRE
EN ŒUVRE

Les moyens de la stimulation de attaquable par celle-ci


l'activité de la microflore consis- dans les préestomacs (compte tenu
tent d'abord à appliquer rigoureuse- du temps de séjour des digesta). En
ment les règles classiques d'un bon particulier, il faut bien veiller à des
rationnement alimentaire : apports suffisants, syn-
- changements progressifs de régi- chrones et prolongés de glucides fer-
mes, autorisant une excellente adap- mentescibles rapidement mais
tation de la microflore à son substrat, sans excès) et d'azote dégradable
- repas bien répartis au (progressivement pour le mieux). Il
cours de la journée, mêlant autant convient également de fournir tous
que possible tous les constituants de les minéraux (spécialement des
la ration pour régulariser au mieux élémenls comme le cobalt) voire des
les fermentations, vitamines, qui apparaissent profi-
- équilibre alimentaire optimal pour tables à la microflore digestive.
la microflore, concernant la fraction
Figure 49
Comment stimuler l'activité de la microflore ruminale
pour augmenter la production de lait, le TB et le TP

SUBSTANCES TAMPONS
1-1,5 p. ou
200-250 g/VL/j
MgO : 0,5 p. 100
ou Na,
lactosérum
MÉTHIONINE (libre) : 25-30 TB
NIACINE (vitamine PP) : 6 gA/L/j: rf. TB, TP
PROTÉOLYSATS : 8 g/VL/j
PROBIOTIQUES dont LEVURES : 10 g/VL/j

Figure 50
Sites d'action et efficacité
des principaux types de substances tampons

PRÉ-ESTOMAC DUODÉNUM MÉTABOLISME AU TOTAL

NaHC03
(bicarbonate +++ + +
de sodium)

CaC03
(carbonate ±
de calcium)

M,:;:
e) + + ++
satiété yf
H
yf digestibilité transport yf
amidon des acides
acide acétique gras
vers la but',
mamelle

acidose pathologie
LES DIFFERENTS ADJUVANTS
DISPONIBLES

L'activité microbienne peut être ren- s'imposent par leur forte réactivité
forcée par divers adjuvants nutrition- Celle-ci permet une action
(voir figure 49), non in- nette et très rapide mais également
dispensables, mais capables de se obligeant à bien répartir la
révéler très tout particuliè- distribution journalière en fonction
rement dans les circonstances sui- des pointes de fermentations ou au
vantes : moins à les incorporer de manière
- rations simplifiées et monotones, homogène aux aliments très
telles que ensilage de maïs-urée, prai- (ensilage de marcs de
ries monovariétales... qui peuvent fruits, concentrés).
comporter des subcarences plus ou - La bentonite est une argile au
moins non compensées pouvoir tampon très modéré
par des alternances de régimes variés, assez rémanent.
et ayant tout le temps de se manifes- - La magnésie serait relativement
ter. peu efficace le surtout
- haute productivité laitière au moins que son niveau d'incorporation ali-
égale à 30-35 kg de lait par jour, sur- mentaire est forcément restreint en
tout en début de lactation alors que raison de son inappétence liée à sa
l'appétit est encore faible, que la forte amertume. Cependant, elle a le
microflore et la muqueuse digestive mérite particulier faciliter le trans-
sont insuffisamment adaptées. fert des acides gras, depuis la mu-
queuse intestinale vers la au
• adjuvants alimentaires à profit d'un meilleur taux butyreux.
fonction de facteur tampon du pH - Le carbonate de calcium, même
ruminai sont pour lutter contre sous forme de poudre très fine, a un
digestive, surtout à la phase effet trop faible et trop tardif pour
critique du début de lactation. La jus- être efficace dans le rumen ; peut-être
tification pourrait besoin en être quelque peu dans la caillette et
vérifiée par la mesure du pH ruminai, dans le duodénum. Il contribuerait
ou du pH urinaire, ou alors plus ou moins modestement à
par la baisse du taux butyreux prévenir l'acidose de la caillette qui
la mesure où celle-ci n'est pas évitée favoriserait l'ulcération de cet organe
par une ou son déplacement (avec un rôle
butyrique à l'occasion d'une vraisemblablement associé d'une
surcharge alimentaire en sucres). hypocalcémie latente susceptible
- Parmi ces substances tampons, d'accompagner l'acidose métabo-
bicarbonate de sodium ou des lique). Le carbonate dc calcium pour-
adjuvants similaires (comme le ses- rait aussi augmenter l'activité de
quioxyde ou le sesquicarbonate de pancréatique dont le
sodium et le lactosérum délactosé) optimal se situe vers Toutefois, à
LA TRILOGIE : GENETIQUE -
ALIMENTATION - MANAGEMENT

La vache laitière est une machine ani- qu'une voiture automobile dont les
male de plus en plus performante, performances sont dépendantes à la
dont l'efficacité économique ou ren- fois des qualités associées du véhicule,
tabilité est largement tributaire de l'effi- du carburant et du mode de conduite,
cacité ou productivité. la productivité de la vache laitière est
Comme pour un engin mécanique tel le produit d'une trilogie similaire :

Productivité = Génétique x Alimentation x Management.

• La génétique fait des progrès conti- toute erreur c'est-à-dire


nus et rapides, tellement spectacu- moins rustique.
laires qu'elle séduit les éle-
veurs qui risquent de sous-estimer la • Le management met en cause
nécessité d'améliorer parallèlement l'application cohérente et harmonisée
les conditions du milieu. De ce fait, de toutes les techniques impliquées
elle est rarement limitante. (génétique, logement, alimentation,
traite, prévention sanitaire, gestion
• L'alimentation repose sur des de la reproduction...) obligeant l'éle-
contraintes de mieux en mieux veur soit à être polytechnicien des
connues mais de plus en plus diffi- méthodes d'élevage, soit à disposer
ciles à satisfaire au fur et à mesure de de conseillers polyvalents ou solidai-
l'augmentation de la productivité lai- rement complémentaires. C'est sans
tière. En effet, celle-ci entraîne des doute en ce domaine que résident les
exigences nutritionnelles de plus en plus grosses lacunes et donc les plus
plus élevées et rigoureuses, rendant grandes marges de progrès.
l'animal de moins en moins tolérant à
110 Figure 51
Méthionine en supplément

• ACIDE AMINÉ LIMITANT PRIMAIRE


- dans protéines fourragères au niveau du
- dans protéines bactériennes
et fortement dégradé dans le rumen
apports sous forme protégée avec la nécessité
d'associer la lysine, en vue d'une des
chez les ruminants à haute production

. ACTIVATEUR DE LA MICROFLORE RUMINALE


en plus d'apports suffisants en soufre (0,20-0,25 p. 100 de
Bien que la méthionine libre soit détruite au moins à 95 p. 100
dans le rumen, elle joue un rôle favorable à l'égard de la micro-
flore :
cellulolyse (= ingestibilité x digestibilité)
y digestion des matières grasses et/ou synthèse des acides
gras bactériens
y protozoaires, meilleur approvisionnement azoté

y PRODUCTION DE LAIT
TAUX BUTYREUX

. AGENT LIPOTROPE OU HÉPATOTROPE ?


en vue de réduire les risques de stéatose hépatique à l'origine
de cétose et d'infertilité
en fait, efficacité à peu près nulle pour la forme libre utilisée par
voie alimentaire

• La microflore ruminale est un intermédiaire obligé dans la diges-


tion du ruminant. Elle conditionne la digestibilité
et le rendement de la ration ; elle influence fortement la produc-
tivité et la santé de la vache ainsi que la composition du lait.
H Tout ce qui stimule et régularise son activité est donc très profi-
table, mettant en cause :
• changements progressifs de régimes,
» adaptation de la concentration nutritive,
• équilibre alimentaire (pour la microflore),
adjuvants alimentaires (pour la microflore).
doses exagérées, il néfaste à cadre expérimental, l'infusion duodé-
l'égard de l'appétit et de l'assimilation de choline démontre un effet
des oligo-éléments (voir figure 50). d'épargne à de la méthionine
Au l'urée et l'ammoniac, qui et peut augmenter sensiblement la
ont des propriétés alcalinisantes évi- production laitière brute ainsi que le
dentes, sont trop dangereux pour être taux butyreux. Les facteurs lipotropes
utilisés dans ce but ; ils doivent être habituels, sous forme libre, sont donc
à la stricte couverture des voués à l'inefficacité chez les rumi-
besoins en avec toutes les pré- nants, quelles que soient les vertus
cautions nécessaires. prêtées aux nombreuses préparations
actuellement commercialisées. Heu-
En pratique le mieux des solutions spéciale-
est donc d'associer 2 substances ment adaptées aux ruminants seront
efficaces aux effets complémen- prochainement disponibles et ren-
taires, à des doses suffisantes : les meilleurs chez la
- bicarbonate de sodium : < 1 souffre fréquemment de
à 1,5 p. 100 de la ration, soit 200 et de surmenage du foie.
à 250 Pour le moins, on peut déjà faire
- magnésie : < 0,3 à 0,5 p. 100 appel à des sources de protéines in-
de la ration, soit 50 à 80 riches en méthionine,
telles que le gluten d'amidonnerie, les
• La libre est détruite de brasserie...
dans le rumen au moins à 95 p. 100. Pourtant la méthionine libre, à une
Par conséquent, elle ne peut jouer dose de l'ordre de 25 à 30 g/VL/j,
pratiquement aucun rôle de supplé- garde le grand mérite d'être un fac-
mentation azotée (en tant qu'acide teur de croissance pour la microflore
aminé indispensable) ni de protection En activant la
hépatique (comme donneur de grou- elle en renforce tous les avantages
pements favorisant la synthèse notamment quant à l'appétit (avec
de qui conditionne la sortie une élévation que l'on peut attribuer
des graisses à partir du foie, expli- à tort à un hypothétique effet
quant un effet ou "hépato- trope) et au taux butyreux (par aug-
trope" ou Les hy- mentation de la quantité disponible
de la méthionine ne d'acide acétique). En outre, comme
court-circuitent guère mieux le rumen la vitamine elle plus
et sont des concurrents de la synthèse aux protozoaires. Il
de choline puisqu'ils doivent être en découlerait une meilleure diges-
tion des matières grasses (alimentaires
Seule une forme protégée de mé- ou bactériennes), en faveur du taux
thionine (par enrobage ou par poly- butyreux. Il en également
mérisation) pourrait être utile. De un accroissement de la valeur biolo-
même, la choline alimentaire est gique des (voir figure 51).
à peu près complètement dégradée
par la microflore et n'est • Chez les VLHP-DL, la niacine à
d'aucun intérêt. Au contraire, dans un haute dose (au moins 6 g/VL/j ou 250
Figure 52

NIACINE OU VITAMINE

• protéosynthèse microbienne CONSOMMATION


+ détoxication de DE MATIERE SÈCHE

• 'j0 production d'AGV PRODUCTION LAIT


surtout C3

• néoglucogénèse
+
des corps cétoniques '
CÉTOSE
• FERTILITÉ
formation diminuée
des corps cétoniques

Figure 53
Cobalt chez les ruminants

Co appétit, de

acétate + A.G.S.
malonate

Co -B

A.G. impairs et ramifiés


des graisses de réserves
en engraissement très intensif

à 300 par serait favorable à conséquences. En outre, elle serait


la protéosynthèse microbienne et à la susceptible d'atténuer les effets né-
fermentation propionique. En outre, fastes de l'adjonction alimentaire de
dans l'organisme, elle à inhiber matières grasses trop solubles, sur la
la lipolyse tissulaire (qui est protéosynthèse microbienne et sur le
sable de stéatose hépatique), tout en taux protéique du lait (voir figure 52).
renforçant la et le
catabolisme des corps cétoniques. • Parmi les minéraux susceptibles de
ces voies multiples et fort conver- faire défaut à la microflore digestive,
gentes, elle concourrait très efficace- il faut citer le phosphore et le cobalt.
ment à lutter contre la et ses Celui-ci est indispensable à cette
microflore (quelque peu directement ainsi le que les
aussi aux animaux). Il conditionne la isoacides (copules carbonées des
synthèse microbienne de la vitamine acides aminés ramifiées facilitant la
(cyanocohalamine) dont il pré- synthèse microbienne de ceux-ci), qui
vient la carence chez le ruminant furent un moment commercialisés,
("facteur bouse de vache"). Les mais dont la très mauvaise odeur en a
besoins en longtemps évalués arrêté l'emploi,
à 0,1 se situeraient
plutôt vers 0,2 à 0,3 ppm. seraient • Les levures tuées ("levure-ali-
accrus par les excès de potassium ment") contiennent des protéines
(herbe jeune, Comme il complexes assez voisines des pro-
stimule la production ruminale puis le téines de la microflore ruminale
métabolisme de l'acide propionique, sans doute propices à la croissance
le cobalt contribue doublement au de celle-ci ; mais pour être efficaces
soutien du taux (figure 53). en pratique, il en faudrait vraisembla-
des quantités trop fortes
• Les protéines progressivement pour être économiques.
dégradables, subissant dans le
rumen une hydrolyse ménagée, four- • Les hydrolysats de levure ont
nissent à la microflore digestive des l'intérêt de fournir des acides aminés
polypeptides et des acides aminés libres, des petits polypeptides mais
préformés qui activent sa protéosyn- aussi des polynucléotides préformés
thèse, et donc toute son efficacité (dérivés des acides nucléiques),
métabolique au profit de immédiatement par la
té, de la digestibilité et de l'approvi- protéosynthèse microbienne qui peut
sionnement en peut être trouver accélérée.
de même d'un alimentaire
d'hydrolysats protéiques, en • Les levures vivantes ("levure-fer-
particulier de poisson, voire de ment") sélectionnées sur leur aptitude
plumes (à l'exclusion de dérivés car- à proliférer dans le rumen auraient,
nés provenant des ruminants). L'amé- de ce fait, des avantages plus :
lioration des performances peut être - leur capacité à phagocyter et à
plus sensible chez les vaches laitières stocker des fragments de polyholo-
à haute production en début de lacta- permettrait à ceux-ci d'échapper
tion (VLHP-DL), surtout si leur ration à une fermentation trop rapide en-
de base est relativement simplifiée traînant un gaspillage d'énergie, une
(ensilage de maïs - urée, par fuite exagérée de méthane, une bais-
exemple). se trop forte du pH ruminai qui est
défavorable à la cellulolyse et donc à
A plus forte raison, des sources pro- l'appétit, au taux butyreux, sinon à la
téiques bien pourvues en acides ami- santé ;
nés ramifiés, qui semblent être des - elles produiraient indirectement des
facteurs limitants de la vitesse de pro- isoacides ;
microbienne, peuvent - à l'occasion de leur autolyse, elles
alors être nettement Elles libéreraient les mêmes facteurs de
Figure 54
Intérêt d'une supplémentation en levures vivantes sélectionnées

Levures vivantes, chez les herbivores


avec rations concentrées
• stabilisation du pH, CH4
• -
:> -
C2/C3 -
alcool
isoacides
• biomasse

Figure 55
Probiotiques chez les ruminants

= Levures et/ou bactéries lactiques


t milieu de culture (ac. nucléiques, polypeptides...)

STIMULATION DE LA MICROFLORE RUMINALE

. appétit

digestibîlité

AGV avec C2/C3

, protéosynthèse

Figure 56
Supplémentation en sorbitol

APPORT : p. 100 de ration ou 50 g/vache/j

• vitesse du transit dans réservoirs digestifs


performances zootechniques
• dégradabilité protéique
• cholestérol et matières grasses du muscle
• insuline, glycémie
croissance les Par ailleurs, certains glucides peu
lysats de levure, avec le mérite d'un et très fermentescibles,
renouvellement assurant un effet pro- (les fructooligosaccharides par
longé sur le ; exemple), se aptes à sti-
- elles hâteraient l'attaque celluloly- muler sélectivement une flore diges-
tique entraînant avant tout une sen- tive favorable même chez les rumi-
sible augmentation du niveau d'in- nants.
gestion volontaire.
En pratique, ces levures sont souvent • Le sorbitol semble des pro-
Séchées avec leur milieu de culture priétés particulières très intéressantes
qui renfermerait des facteurs de crois- chez les ruminants. Il ralentirait le
sance pour les levures elles-mêmes ruminai au profit d'une
et/ou pour la microflore ruminale. meilleure digestion microbienne : il
Par rapport aux bactéries lactiques atténuerait la dégradabilité protéique,
employées comme probiotiques, elles renforçant ainsi la valeur de la
ont le mérite de bien résister au traite- ration. Au-delà, il aurait des effets
ment de granulation des aliments favorables sur le métabolisme (voir
composés. figure 56).
Avec des doses utiles de seulement 8
à 10 des levures vivantes bien Les autres additifs alimentaires sont
sélectionnées sur leur efficacité, interdits chez la vache laitière, afin
seraient capables d'accroître la pro- d'éviter tout risque de passage de
duction laitière jusque 8,5 p. tout résidus dans le lait. Sont notamment
en améliorant très sensiblement les concernés :
taux et protéique (voir fi- - les antibiotiques ionophores
gure 54). (monension, salinomy-
cine,...) qui privilégient la fermenta-
• Les probiotiques bactériens tion propionique dans le rumen ; ils
(germes sélectionnés, vivants, à une auraient ainsi pu contribuer au main-
teneur élevée de l'ordre de 10" germes tien du taux protéique et à la préven-
par g en apport journelle- tion de la cétose ;
ment renouvelé) pourraient également - l'Avoparcine qui fut autorisée
être profitables en fournissant des fac- jusqu'au 1" avril 1997. Elle avait
teurs de croissance pour la microflore l'avantage d'augmenter l'efficacité
ruminale. Leur efficacité serait suscep- énergétique et protéique de la ration.
tible d'être renforcée par les Mais elle pourrait exposer à des résis-
lions associant bactéries, levures, tances microbiennes croisées avec la
milieu de culture, et par toute techno- Vancomycine qui est un antibiotique
logie favorisant une reviviscence très de très grande importance stratégique
rapide et très active (figure 55). en thérapeutique humaine.
CHAPITRE III

117

Conduite du
rationnement
critiques
du rationnement

Z a conduite de de la vache laitière comporte


deux phases critiques qui se succèdent avec des niveaux de
besoins très opposés et qui cumulent les effets néfastes des erreurs
de rationnement : le tarissement et le début de lactation (voir
figure 57).

• LA PÉRIODE DU TARISSEMENT (ou de préparation au


notamment pour les génisses) est cruciale sur le ali-
mentaire pour le démarrage de lactation pour la préven-
tion des troubles qui entourent le vêlage.
se. distingue par des besoins quantitatifs relativement bas mais
par des exigences qualitatives particulières en rapport avec ges-
tation. Elle comporte donc des risques de suralimentation, souvent
compliquée de déséquilibres alimentaires. Il en résulte des prédis-
positions difficullés de parturition, rétentions placentaires,
fièvres titulaires et de la vache couchée",
me de la vache grasse", avec conséquences retar-
dées concernant cétose et infertilité. De même, orga-
nique ou fonctionnelle du fœtus, ainsi que qui lui sera
transmise par le colostrum, peuvent être altérées, exposant à la
morbidité la mortalité

• LE DÉBUT DE LACTATION se caractérise à par une


rapide et très forte des besoins nutritifs, alors
que ne progresse que lentement el modérément.
Il en procède déficit énergétique inévitable, éventuellement
aggravé par une suralimentation antérieure par une sous-inges-
présente de la mais, façon générale, plus
accentué que la productivité laitière de la vache est plus élevée.
L'excès de ce déficit énergétique peut compromettre réussite de
"campagne des 100 fours" du début de lactation, au cours de
laquelle se jouent :
- la moitié production laitière totale.
Toutefois, les vaches haut potentiel (soumises une plus forte
sécrétion de somatolropine) ont une plus grande aptitude mai-
grir pour soutenir leur sécrétion lactée ,• contrepartie, elles se
trouvent davantage menacées par les désordres de reproduction
de santé ,•
- de la reproduction qui est la première sanctionnée
par le déficit énergétique comme par tout déséquilibre alimen-
taire ;
majorité de la pathologie métabolique (acidose,
relation étroite avec et même infectieuse (mammites,
au de la productivité, de la reproduction et
donc de toute de la production laitière ; à ce propos,
fiche suivante récapitule la chronologie des affections dominantes.

Figure 57
Objectifs principaux
fonction du stade de lactation

ALIMEN- TRAITE REPRO- SANTÉ


TATION DUCTION
EQUILIBRE
TARISSEMENT ++ ++ ALIMENTAIRE
HYGIÈNE
DÉBUT
NIVEAU
LACTATION +++ +++ +++ +++ ALIMENTAIRE

MILIEU
LACTATION + ++ RECONSTI-
TUTION
DES
FIN RÉSERVES
LACTATION +
LA PRODUCTIVITE A LONG TERME

L'élevage étant une activité essentiel- il doit maîtriser l'alimentation qui


lement économique, l'éleveur, dans contrôle l'expression du potentiel
son intérêt et dans celui de ses four- génétique et conditionne conjointe-
nisseurs de services, vise obligatoi- ment la productivité, la
à la rentabilité. vité" et la santé de la vache, qui
Pour cela, il utilise un outil génétique toutes trois déterminent la rentabilité
souvent perfectionné et performant ; (voir figure 1 ).

Figure 1
Les voies de la rentabilité

A cet égard, la productivité à court fertilité (qui retentit directement sur


terme, qui est assez facilement stimu- la moyenne économique) et à la pré-
lée, reste un critère insuffisant et servation d'une excellente santé.
volontiers trompeur pour juger de Ainsi, la fertilité et la composition du
l'efficacité économique d'une tech- lait sont des références sensibles et
Au contraire, à long terme, précoces d'une erreur alimentaire
elle traduit beaucoup mieux l'excel- même très nuancée qu'il importe de
lente conduite de l'élevage qui favo- et d'identifier très tôt pour
rise la rentabilité, grâce à une forte éviter de graves conséquences éco-
persistance de la lactation, à l'obten- nomiques. Au contraire, les troubles
tion de bons taux butyreux et pro- sanitaires sont généralement la sanc-
téique (qui décident de la valeur fro- tion ultime, tardive et très coûteuse,
au d'une haute d'une mauvaise gestion du troupeau.
N)

CHRONOLOGIE DOMINANTE
DES AFFECTIONS MÉTABOLIQUES
-2-,
Surengraissement Suralimentation
Excès de Na de K par rapport au et/ou au Mg
mammaire -1- „, Ca** + K* + Na*
Ca ou > MS
CI- + S04 + P 0 4
+ oe
placentaire + en vu. c, vu.
'
ft> Morbidité
Syndrome la Résistance du veau
couchée VÊLAGE Qualité du
f ACIDOSE Changement brutal de régime
Amaigrissement _ , ,
excessif Troubles digestifs = défaut de lest
. fourbure,
Sous-alimentation
i
Stéatose hépatique ± cirrhose
. Syndrome
baisse dedel'immunité
la Vache Grasse +4- + déficit en MAt
1 le rumen
choline
+5-
+ défaut de nutriments :
essentiellement acide propionique dérivé de la fermentation des amidons
la production d'acide propionique est renforcée par la cuisson de l'amidon
+6- complémentation assez rapidement croissante après vêlage
f Hypoglycémie + 1 livre par jour avec maximum atteint en moins de 3 semaines
I ± suralimentation transitoire (flushing) pendant les 2 semaines entourant l'insémination
ne pas inséminer tant que la vache maigrit.
±
Mortalité embryonnaire f Danger de l'herbe jeune, de la luzerne, du choux,
U
(génisses)
du colza fourrager, des ensilages mal conservés,
SEMAINES
S des excès de tourteaux.
LES PARTICULARITÉS DU RATIONNEMENT
EN PÉRIODE DE TARISSEMENT

Le tarissement est OBLIGATOIRE pour une bonne relance hormonale


(et non pas pour une en état qui doit
en seconde partie de la lactation précédente).
Il doit durer 2 mois :
- en-deçà, la lactation suivante peut être amoindrie ;
- au-delà, la moyenne économique (kg de lait par jour de présence)
diminue.

NIVEAU ALIMENTAIRE :
- ajusté selon l'état d'entretien (pour une note d'état corporel de 3,5 à 4)
- restrictif : séparation des vaches taries
- progressif: mois, au régime minimum à base de fourrages,
mois, introduction graduelle de concentrés,
en moyenne : 1 : 3 semaines avant vêlage
2 : 2 semaines avant vêlage
2à3 : 1 semaine avant vêlage

• NATURE DE LA RATION
- même "fond de cuve" : en fourrages et en concentrés
- peu acidifiant : < 1/2 ensilage en MS (soit 15-18 kg/vache/j)
< 1/4 concentrés en MS (soit 1 puis 2 et parfois
3 kg/vache/jour)

ÉQUILIBRE DU RÉGIME :
en prévention de

- 5 à 7,6 UFL : syndrome de la


- à 600 g : développement fœtus-immunité
- 36-61 g 1
ie puerpérale
- 27-35 g P I
- 0,25 p. 100 Mg | œdème - "vache couchée"
0,5 p. 100 p. 100 K
- oligoéléments (Zn, Cu, I, Se) 1 infertilité
- vitamines A = 50 000 :
STRATÉGIE DU RATIONNEMENT EN TARISSEMENT

RISQUES DE
GÉNISSE : nette dépendance vis à vis de DYSTOCIES
• sous-alimentation : poids vif du veau
- forte (< besoin d'entretien) de la femelle +.+ ++
~ • : : ' : . . . : . :
\— —
• suralimentation :
- forte if poids vif du veau nouveau-né
durée de gestation +++ +++
engraissement de femelle _
gain optimal de poids vif - 0,75 kg/génisse/j

VACHE : effets très atténués de :


• sous-alimentation :
- forte en fin de gestation poids vif du veau nouveau-né 0 +
modérée mais prolongée poids vif du veau nouveau-né 0
• suralimentation :
+ +

remarque : physique libre - pâturage)


LES RISQUES
D'UNE SURALIMENTATION

La suralimentation en tarissement La détection précoce (au besoin


expose à une prise d'embonpoint avant vêlage) de la stéatose hépa-
vache et à un certain excès de tique avant l'apparition de ses com-
volume du fœtus, d'autant plus que plications est importante en raison de
la durée de tend alors à la multiplicité et de la gravité de
augmenter quelque peu. Il en résulte celles-ci (voir figure
des risques accrus de difficultés de Au-delà des manifestations cliniques
vêlage (voir figure 58). très frustes, les investigations paracli-
elle prédispose à la stéatose niques doivent être mises à profit :
hépatique et à la cétose antépartum mesures de l'activité plasmatique ou
qui compromettra la santé du veau sérique d'enzymes principalement
nouveau-né. d'origine hépatique telles que l'aspar-
Cette suralimentation serait plus dan- tate aminotransférase (AST corres-
gereuse en stabulation, surtout avec pondant à l'ancienne GOT : relative-
des aliments acides (ensilages) ou ment peu l'alanine
acidifants (concentrés amylacés), aminotransférase (ALT : auparavant
alors qu'elle semble mieux tolérée au GPT, plus la sorbitol
pâturage (peut-être parce que l'acti- est
vité physique facilite la combustion également un bon critère du fonc-
musculaire des corps tionnement hépatique et l'expérience
Elle tend à diminuer l'appétit en montre qu'elle est en étroite corréla-
début de lactation et donc à exagérer tion avec la fertilité ultérieure. Enfin,
alors l'amaigrissement la mala- il est possible de recourir aux biop-
die du foie gras (stéatose hépatique) sies hépatiques.
ou de la vache grasse". Si les résultats de ces tests sont défa-
Ces dernières affections patholo- vorables et que ne permet
giques sont également aggravées par plus de faire maigrir les vaches (ce
le défaut de transition alimentaire à la qui serait dangereux juste avant le
période qui entoure le vêlage, par vêlage), il faut mettre en place une
une médiocre qualité des fourrages et prévention généralisée à base de fac-
par une complémentation trop parci- teurs lipotropes (ou hépatotropes)
monieuse en début de lactation. de niacine...
STRATÉGIE DU RATIONNEMENT EN TARISSEMENT

VACHES TROP GRASSES score corporel > 4


en fin de tarissement • par sur-alimentation
excès d'ensilages ou de concentrés,
X progressivité ;
FORTE PRODUCTIVITÉ • avec un rationnement insuffisant ;
à l'entrée en lactation et un déficit énergétique exagéré

AMAIGRISSEMENT dés la semaine de lactation


brutal et massif génisses généralement indemnes)

f
• » (± hypoglycémie) -
dystocies

morbidité néonatale
déplacement de caillette
bf"
part languissant
/
. efficacité de la hypocalcémie rétention
vitamine D - ±hypomagnésémie parésie puerpérale
"FOIE GRAS"
réponse immunitaire

• neoglucogenese hypoglycémie --... CÉTOSE

• troubles du hormonal INFERTILITÉ


LA PREPARATION DU TARISSEMENT
UNE NÉCESSITÉ

Le tarissement apparaît très souhai- Ce tarissement est nécessairement mis


table pour la relance hormonale qui en place brutalement, sous couvert
est nécessaire au maintien la pro- d'une protection antibiotique intra-
ductivité de la vache au cours des lac- mais sans imposer simul-
tations successives, Il n'a pas pour tanément une diète sévère.
objet principal la reconstitution des effet, celle-ci prédisposerait à des
réserves Celle-ci doit accidents cétosiques chez des
intervenir autant que possible en 2e qu'il faut tarir à des niveaux de pro-
partie de lactation, comme pour les duction voisins de 20 kg de lait par
vaches à la car jour.
alors : Sa durée optimale serait normalement
- l'appétit est maximal et c'est l'occa- de 8 semaines puisque en-deçà
sion de valoriser de bonnes rations de (moindre relance hormonale) et au-
base, delà (augmentation inutile des jours
- le rendement alimentaire est supé- sans production) la moyenne écono-
rieur (conversion de l'énergie mique se trouve diminuée. Bien que
lisable en énergie nette de l'ordre de l'appétit s'approche alors de son mini-
62 p. 100 en période de lactation au mum (11 à 15 kg ou 11,5-15,5
lieu de 45 à 55 p. 100 en tarissement), voir tableau 13). les besoins
- les risques sanitaires sont moindres nutritifs sont encore relativement plus
pour la vache (stéatose hépatique, faibles. Dans ces conditions, on peut
cétose) et pour le utiliser un maximum de fourrages

Tableau 13
Capacité d'ingestion de la vache laitière

VACHE DE 600 kg UEL*

Tarissement 11-15 11,5-15,5


Début de lactation 15-16 15
Pic de lactation 20-23 19
Milieu de 17-18
Fin de lactation

Corrections pour une


variation de poids vif 0,8 à 1,5 1
' de 100 kg

*UEL « Unités d'encombrement lait 1988)


STRATEGIE DU RATIONNEMENT EN TARISSEMENT

RATION DE BASE + « STEAMING-UP»


Besoins alimentaires totaux
. lactation
1-2-3 kg
de

UFL
395-600 g PDI Ration de base
36-61 g Ca
27-35 g P
45 000 Ul vit. A NATALITÉ
15 000 vit. D difficultés de

rétention placentaire -
infertilité 1 . .
cétose ) Syndrome gras
PRÉVENTION sous-production laitière

2 3 4 5 6 7 8 9 10
mois après le vêlage
tarissement
pour éviter un et Les erreurs alimentaires les plus 127
développer la panse. fréquentes en période de taris-
Autant que ces fourrages, sement sont représentées par :
comme les concentrés qui sont intro- - la suralimentation énergétique qui
duits en partie de tarissement, induit embonpoint (note d'état corpo-
gagnent à être de même nature avant rel supérieur à 4) et stéatose hépa-
et après vêlage afin constituer un tique à l'origine d'une moindre résis-
même "fond de cuve" pour la micro- tance des veaux nouveau-nés, et
flore nominale. Les ensilages de maïs d'une sensibilité au syndrome de la
ou d'herbe doivent être restreints à grasse :
une demi-ration (exprimée en matière - le déficit protéique qui pourrait frei-
sèche) soit 5-6 kg MS ou à 20 kg ner quelque peu la croissance fœtale
brut, quitte à leur associer de la paille et surtout entraver la production des
ou un foin même médiocre mais anticorps et donc la protection immu-
sain ; ces ensilages doivent être de nitaire du nouveau-né. Mais les excès
bonne qualité pour ne pas compro- azotés, principalement sous forme
mettre la vigueur du fœtus. très dégrada sont également
Un complément d'équilibre est tou- néfastes en intoxiquant fœtus et en
jours nécessaire pour éviter les prédisposant aux avortements ;
carences minérales et vita- - les déséquilibres
Un complément de produc- qui exposent aux hypocalcémies
tion est incorporé progressivement en puerpérales :
moyenne à raison de 1-2 et au maxi- - les carences en oligo-éléments (tels
mum 3 kg par jour au cours des 3 que zinc, cuivre et sélénium) et en
dernières semaines de gestation vitamines (spécialement vitamine A)
("Steaming-up") (voir figure 60). Mais compromettent la résistance du nou-
ces quantités doivent être modulées veau-né, voire accroissent le taux des
en fonction de l'état corporel indivi- rétentions placentaires E) ;
duel qui devrait se situer vers une - les sont particuliè-
de 3,5 à 4 moment du vêlage. rement dangereuses pour le fœtus.

Le non tarissement, parfois préconisé, doit être envisagé avec pru-


dence. faudrait lui préférer un tarissement modulé, modérément
et progressivement raccourci chez les multipares (d'une semaine à
chaque nouvelle gestation) et exclusivement réservé aux vaches à
mamelle Dans ces conditions, les risques sanitaires (aug-
mentation des taux cellulaires) et organoleptiques de lait)
seraient réduits ; le pic de lactation est écrété, avec meilleur main-
tien des taux protéique et butyreux, et atténuation de la patholo-
gie métabolique (fièvre acidose,
Malgré tout, il convient alors d'accepter une baisse de production
laitière de l'ordre de 700 à 800 kg par lactation.
pour éviter un surengraissement et Les erreurs alimentaires les plus
développer la panse. fréquentes en période de taris-
Autant que possible, ces sement sont représentées par :
les concentrés qui sont intro- la suralimentation énergétique qui
duits en partie de tarissement, induit embonpoint (note d'étal corpo-
gagnent à être de même nature avant rel supérieur à 4) et hépa-
et après vêlage afin de constituer un tique à l'origine d'une moindre résis-
même "fond de cuve" pour la micro- tance des veaux nouveau-nés, et
flore Les ensilages de maïs d'une sensibilité au syndrome de la
ou d'herbe doivent être restreints à vache grasse ;
une demi-ration (exprimée en - le déficit qui pourrait frei-
sèche) soit 5-6 kg MS ou 15 à 20 kg ner quelque peu la croissance
brut, quitte à leur associer de la paille et surtout entraver la production des
ou un foin même médiocre mais anticorps et donc la protection immu-
sain ; ces ensilages doivent être de nitaire du nouveau-né. Mais les excès
bonne qualité pour ne pas compro- azotés, principalement sous forme
mettre la vigueur du fœtus. très dégrada également
Un complément d'équilibre est tou- néfastes en intoxiquant le fœtus et en
jours nécessaire pour éviter les prédisposant aux ;
carences protéiques, minérales et vita- - les déséquilibres
miniques. Un complément de produc- qui exposent aux hypocalcémies
tion est incorporé progressivement en puerpérales ;
moyenne à raison de 1-2 et au maxi- - les carences en oligo-éléments (tels
mum 3 kg par jour au cours des 3 que zinc, cuivre et sélénium) et en
dernières semaines de gestation vitamines (spécialement vitamine A)
(voir figure 60). Mais compromettent la résistance du nou-
ces quantités doivent être modulées veau-né, voire accroissent le taux des
en fonction de l'état corporel indivi- rétentions placentaires E) ;
duel qui se situer vers une les sont particuliè-
note de 3,5 à 4 au moment du vêlage. rement dangereuses pour le fœtus.

Le non tarissement, parfois préconisé, doit être envisagé avec pru-


dence. faudrait lui préférer un tarissement modulé, modérément
et progressivement raccourci chez les multipares (d'une semaine à
chaque nouvelle gestation) et exclusivement réservé aux vaches à
mamelle saine. Dans ces conditions, les risques sanitaires (aug-
mentation des taux et organoleptiques de lait)
seraient réduits ; le pic de lactation est écrété, avec meilleur main-
tien des taux protéique et butyreux, et atténuation de la patholo-
gie métabolique postpartum (fièvre vitulaire, acidose, cétose).
Malgré tout, il convient alors d'accepter une baisse de production
laitière de l'ordre de 700 à 800 kg par lactation.
Figure
Causes et conséquences de l'hypocalcémie puerpérale

CAUSES :
métabolique : par excès de K et de Na
. hypercalcémie : par excès de Ca et déficit
. dysfonctionnement hépatique : efficacité de vitamine D

CONSÉQUENCES ZOOTECHNIQUES :
X production laitière (de 300 à 500

CONSÉQUENCES PATHOLOGIQUES :
: défaut de conduction musculaire
difficultés de vêlage, non délivrance, prolapsus utérin,
retard de l'involution utérine, métrite
oedème mammaire,
stase déplacement de la caillette, cétose.

aiguës : troubles du système nerveux centrai


"fièvres de lait" ou "fièvre vitulaire"
- t y p e comateux : paralysies flasques, somnolence...
- type tétanique : paralysies spastiques, crises furieuses.

Figure 62
Vitamine D et régulation de la calcémie

Ostéolyse
Ostéosynthèse i vitamine D3

Ve conversion
surtout dans le foie

Mg
Calcitonine
V i . . activitation inhibition par
2e conversion alcalose et acidose
uniquement métaboliques
dans rein

1-25 Di OH D3 = CALCITRIOL

absorption intestinale de Ca
CALCÉMIE
mobilisation du Ca osseux
résorption rénale de Ca
PRÉVENTION
DE LA FIÈVRE VITULAIRE

La ou "Fièvre de lait" les macroéléments minéraux, en


correspond à une grave hypo- seraient les causes prédisposantes
calcémie à l'entrée en lactation. majeures.
Elle survient généralement le jour du . D'après les recherches récentes,
ou le surtout chez l'excès de cations K
de fortes productrices, plus souvent et Na), par rapport aux anions et S
en lactation. Ses conséquences surtout) serait le
en importantes sur les plans entraînerait une alcalose
nomiques et pathologiques (figure qui entraverait l'efficacité
61). résulte d'une brutale et mas- bolique de la vitamine D. Pendant les
sive exportation lors du dé- 3 dernières semaines de tarissement,
de la sécrétion l'équilibre (K + Na) - (Cl + S), expri-
que la résorption intestinale est en milliéquivalents (meq) par kg
encore faible et que la mobilisation d'aliment, devrait rester inférieur à
calcique osseuse tarde à s'adapter. Les - 100. En revanche, après tarissement
erreurs alimentaires en cours de taris- il gagne à être supérieur à + 250
concernant particulièrement l'appétit et la production
Figure 63
Prévention de l'hypocalcémie puerpérale

• PENDANT LES 3 SEMAINES AVANT


Équilibre anions/cations : + - - S04~~
< 100 d'aliment (danger d'excès Na et K)
compléments de CaS04, CaCI2, MgCI2, NH4CI...
Apports contrôlés de et P :
ou 140 (danger maximum à 1,2 100 de la ration
avec diminution des risques au-dessus et en-dessous).
- 30 à 50 g/j (se méfier des excès comme des carences).
Fourniture suffisante de 0,35 p. 100)
• AU COURS DES 8 JOURS AVANT VÊLAGE
-vitamine D, en massive (< 5 à 10 millions une
seule fois, au moins 2 jours et au plus 8 jours avant vêlage (le renou-
vellement expose à une grave
- dérivés de la vitamine D : plus actifs, moins dangereux
• VEILLE, JOUR ET ÉVENTUELLEMENT LENDEMAIN DU VÊLAGE
CaCI2 : 100 à 150 g en pâte ou en solution buvable
( calcémie pendant 24 heures).
POUR MIEUX AMORTIR
LES FRAIS FIXES D'ÉLEVAGE

Dans la situation de quota qui invite à par UFL) qui profite à l'économie de
produire mieux à défaut pouvoir la en plus de l'épargne de
produire plus, de pro- logement et de main-d'œuvre. Pour
ductivité de la vache laitière (en kg une production de 18 kg de lait par
de lait par et par an) s'impose jour, seulement la moitié des apports
pour améliorer la rentabilité (voir nutritifs totaux sont disponibles pour
figure 2). On obtient ainsi une dilu- la production ; à kg de lait par
tion des frais fixes d'élevage et jour, cette proportion atteint les trois-
d'entretien (notamment d'ordre ali- Dès lors, à égalité de produc-
mentaire), rapportés au kg de lait, en- tion globale, il convient de réduire le
traînant un accroissement apparent nombre de têtes au profit d'une plus
du rendement alimentaire (kg de lait grande productivité individuelle.

Figure 2
Amélioration de l'efficacité alimentaire
en fonction du niveau de production laitière

PRODUCTION
APPORTS
NUTRITIFS
TOTAUX
ENTRETIEN

Niveau de production laitière 18,2 22,7 27,2 31,7 36,2


kg lait (à 4 % MG)

Ce doit être nuancé pour génétique supérieure qui apporte une


tenir compte des prix relatifs de la plus value dans le cas de vente de
viande (la valeur de la carcasse) et du reproducteurs.
lait, ainsi que des coûts comparés des L'optimum économique de pro-
UFL fournies par les fourrages et par est donc très variable et il
les concentrés, enfin de la techni- reste à préciser au cas par cas afin de
cité de l'éleveur et de sa capacité à déterminer une stratégie zootech-
gérer des animaux plus exigeants. nique cohérente adaptée à l'exploita-
Inversement, ceux-ci ont une valeur tion considérée.
Pour il convient de limi- tion de la calcémie (figure 62). La
ter d'aliments très riches en carence en vitamine D peut en être la
potassium tels que luzerne, herbe très cause lors de zéro-pâturage, avec des
jeune, et de bette- rations fourragères exclusivement
Le recours à des complé- constituées d'ensilages, en l'absence
ments minéraux à base de sulfates et d'ensoleillement direct des animaux.
de chlorures (de calcium, magnésium Plus souvent, il s'agit d'un défaut soit
et ammonium) peut être préco- d'absorption de la vitamine D, soit de
nisé, bien que ces sels soient assez sa transformation en calcitriol :
fortement - la résorption intestinale est altérée
• Plus classiquement, on attribue un par les entérites et le dysfonction
rôle négatif aux excès alimentaires biliaire qui affecte la digestion des
de calcium. Ceux-ci exagèrent la lipides et des vitamines liposolubles ;
fixation osseuse du calcium, au détri- - la première conversion de la vita-
ment de sa remise en circulation san- mine D, qui se déroule principale-
guine. au cours des 2 ou ment dans le foie, est tributaire de
3 dernières semaines de gestation, ils l'intégrité de celui-ci. Cette dernière
augmentent donc les risques d'hypo- est compromise par les suralimenta-
calcémie à l'entrée en lactation. Ils tions à l'origine de stéatose hépatique,
procèdent de régimes à base légu- les sous-alimentations provoquant un
mineuses, de betteraves et pulpes, de excès de lipolyse et la cétose, la disto-
choux... Ils sont renforcés par l'utili- Ainsi, on rencontre de plus
sation de composés minéraux riches en plus de "fièvres vitulaires aty-
en calcium. Le plus simple est de sup- piques", qui répondent très mal à la
primer ceux-ci en fin de gestation. A et qui correspondent en
cette période, pour rétablir un fait à des graves insuffisances hépa-
meilleur rapport phosphocalciquc, tiques aboutissant à l'abattoir ou à
peut justifié de recourir aux phos- dans 8 cas sur 10
phates sodiques ou ammoniques - la deuxième conversion de la vita-
(bien qu'ils fournissent l'unité de mine D, en calcitriol, est réalisée ex-
phosphore à un prix plus élevé que clusivement dans le rein, en nécessi-
les phosphates calciques). tant le rôle adjuvant du magnésium.
A l'inverse, en prévention très A ce propos, toute cause
chée, un apport calcium très haute- gnésémie (notamment par surcharge
ment et rapidement permet alimentaire en azote soluble et/ou en
de remonter la calcémie en quelques potassium, telle que dans l'herbe
minutes pour une durée de l'ordre de jeune) peut induire une hypocalcémie
24 heures. C'est tout l'intérêt de faire secondaire (figure 64). Dans la mesure
ingurgiter 100 à 150 g de chlorure de où ils seraient disponibles à un prix
en pâte ou en solution acceptables, des dérives synthétiques
buvable, la veille, le jour et éventuel- de la vitamine D, immédiatement
lement le lendemain du actifs à faible dose, seraient très utiles.
• En outre, tout déficit en calcitriol, La figure 63 récapitule les principales
dérivé métabolique le plus actif de la modalités de prévention alimentaire
vitamine 0, perturbe aussi la régula- de puerpérale.
PREVENTION DU SYNDROME
DE LA VACHE COUCHÉE

Le syndrome de la "vache couchée" d'azote et toute autre


ou de la rampante" fournit un intoxication chronique, telle que
bon exemple étiologie cétose ou
assez caractéristique des • toute carence conditionnée en
affections A la diffé- magnésium, lors d'amaigrissement
rence du schéma simple : une mala- ou de surcharge alimentaire en azote
die = 1 agent = 1 traite- en potassium, en soufre ;
ment spécifique, une même maladie • les déséquilibres phosphocal-
métabolique peut reconnaître des ciques induisant une hypocalcémie,
causes très variées plus ou moins éventuellement compliquée de
lointaines, plus ou moins associées, te ou de myosite ;
selon les circonstances et les exploi- • un déficit en sélénium suscep-
tations. Le diagnostic doit tible de se manifester par des lésoins
donc être établi mesure", en musculaires à l'occasion du vêlage.
fonction de chaque cas particulier, à Au-delà des contrôles alimentaires
partir d'une étude approfondie de la suffisamment étendus et précis, il
conduite du rationnement pour dé- peut être nécessaire de recourir à des
tecter les erreurs alimentaires réelle- investigations analytiques complé-
ment responsables. En fait, on a mentaires, telles que :
généralement affaire à une - urée et corps cétoniques dans le
de malfaiteurs" lait,
avec de nombreuses interactions qu'il - et activités plasma-
faut identifier pour parvenir à une tiques d'enzymes spécifiques du foie :
prévention efficace. (alanine (ALT), sor-
Ainsi, dans le cas présent, une même déshydrogénase, gammagluta-
parésie ou de transférase (traduisant davantage
paralysie en période peut des troubles des vaisseaux biliaires),
impliquer sur le seul plan alimen- - activité sanguine de la glulathion
taire : peroxydase (indicateur d'un déficit
• toute cause d'insuffisance hépa- en sélénium).
tique : sous-alimentation brutale à Même, il est envisageable de prati-
l'origine d'un fort amaigrissement, quer des biopsies hépatiques en vue
déficit en carence en soufre de déterminer le degré de stéatose
(précurseur de méthionine), excès ou de dégénérescence du foie.
Figure 64
Magnésium et hypocalcémie

de parathormone "!
on
D calcium
sulfate A • • . . . . . . . osseux
hydroxylation de la vitamine

amaigrissement stéatose hépatique

"syndrome de la vache hypocalcémie puerpérale

Figure 64 bis
La rétention placentaire

par suralimentation ante-partum


par hypocalcémie et/ou (subcliniques)
par carence en vitamine A et carotènes
par carence en vitamine E et sélénium
par un déséquilibre des acides gras essentiels
(excès d'acide iinolénique)

Figure 65
Intérêts de l'apport de vitamine E et de sélénium

• per os pendant le tarissement


mg/j de vitamine E
1 mg/j de sélénium.

eVou injection de 50 mg/j de sélénium 3 semaines avant vêlage


. non délivrance
• infertilité

PRÉVENTION DE LA RÉTENTION
PLACENTAIRE

Comme le fœtus est prioritaire en fin des vitulaires ou le syndrome


de gestation, une sous-alimentation de la vache couchée dont elle
ne peut en limiter la croissance en alors un signal
vue d'abaisser les difficultés de vêla- Elle serait parfois en rapport avec une
ge. La suralimentation a plus direc- carence en iode (au besoin secon-
tement des effets contraires. Une daire à la consommation de
carence en zinc, éventuellement ren- antithyroïdiens contenus les cru-
forcée par une surcharge en cifères tels que les choux
favorise les parts languissants. les tourteaux de colza ou de navette).
La rétention placentaire est une Elle résulterait aussi bien de déficien-
affection typiquement multifac- ces en zinc ou en vitamine A (vita-
mine des épilhéliums) et. surtout en
En ne considérant que ses implica- vitamine E et en sélénium (voir figure
tions elle est susceptible 64 bis). Ce dernier jouerait alors le
d'être induite par une suralimentation rôle peut-être en favorisant le
globale qui pourrait d'ailleurs entraî- travail musculaire. Cependant, l'asso-
ner des hypocalcémies et/ou des ciation vitamine par son
hypomagnésémies subcliniques par effet stimulant de l'immunité, comme
stéatose hépatique et une moindre la vitamine A et le zinc, contribue à
activation de la vitamine D. Ainsi, prévenir les complications infectieu-
elle aurait éventuellement des ses de métrites, tout en assurant une
convergences étiologiques avec cer- augmentation de la résistance des
tains parts languissants et retards veaux nouveau-nés aux myopathies
d'involution utérine (prédisposant nutritionnelles ("maladie du muscle
aux métrites), avec des blanc", myopathie-dys-
(par rétention lactée), surtout avec pnée") (voir figure 65).
134 PREVENTION
DE L'HÉMOGLOBINURIE

A l'occasion du vêlage survenir devient après transformation par la


une crise aiguë d'hémoglobinurie. microflore ruminale en
Cette affection (qui correspond a la fures. Ces derniers se retrouvent éga-
présence d'hémoglobine dans les lement dans les mauvais ensilages
urines) doit être bien distinguée de (par dégradation des acides aminés
l'hématurie (par présence d'hématies soufrés) et concourent d'ailleurs
dans les urines). Celle-ci, encore à transmettre une odeur désagréable
dénommée "Pissement de sang", au lait.
résulte d'hémorragies dans la vessie La carence en cuivre est considérée
en raison d'ulcérations en rapport comme la cause majeure de l'hémo-
avec une intoxication chronique par globinurie en Nouvelle-Zélande, au
la fougère grand aigle. Classiquement, lieu de l'hypophosphorose en Europe
l'hémoglobinurie est rapportée à une et en Amérique du Nord, Elle peut
carence en phosphore, qui est être primaire dans les fourrages (y
aggravée par les excès de compris le choux) ou secondaire à
Elle était d'ailleurs surtout rencontrée des excédents molybdène et/ou
en régions calcaires, avec des régimes de soufre (comme dans le choux ou
pauvres en phosphore et particulière- les pulpes de betteraves traitées aux
riches en calcium, à base de sulfates). Certes, la du
loin de luzerne, de pulpes de bette- déficit cuprique est habituellement
raves, sinon de choux. davantage incriminée dans l'appa-
En-dehors d'une déficience chronique rition d'anémie, de troubles cardia-
en phosphore, aujourd'hui mieux pré- ques, de décoloration du poil... ;
venue, les de la luzerne ou mais le cuivre est aussi un cofacleur
des feuilles de betteraves seraient de la superoxyde dismutase dont le
directement des facteurs de fragilité rôle antioxydant pourrait expliquer
des hématies. La S son effet préventif de l'hémolyse,
foxyde des choux fourragers le comme la vitamine E,
Troubles de la reproduction
Erreurs Fièvre
Mortinatalite Recommandations
alimentaires Non vitulaire
Métrite Infertilité
délivrance

• Énergie < ++ + 5-7,6 UFL *


> +++ +++ + + + + + au maximum
à d'ensilage)
excès de glucides
+++ +++ au maximum
à2 de
+ Fourrages secs

• Matières < ++ +
protéiques > ++ + + 400-600g *

• Minéraux :
- Ca + g Ca
> +++
-P < ++ ++ 27-35 g P *
>
- Oligo < ++ + +++ (Se) +++

• +++ ++ ++ 45 000

• + 000 **
»
* 1988
' " National Reseach Council des USA

DU RATIONNEMENT EN TARISSEMENT
136 PARTICULARITÉS DU RATIONNEMENT
EN DÉBUT DE LACTATION

2 En début de lactation, le coût nutritionnel de 8 jours de lactation équi-


vaut à 9 mois de gestation.
Le gain d'1 I de lait au pic de lactation équivaut à 200 I sur l'ensemble
d'une lactation.

• ÉVOLUTION DES BESOINS :


- la production laitière est prioritaire en cette période,
quitte à imposer un amaigrissement
- augmentation brutale et forte maximum dès 2e semaine
énergie = 4 à 5 fois l'entretien
protéines = 5 à 7 fois l'entretien

0 • ÉVOLUTION DE "L'APPÉTIT" (à l'égard des fourrages ou de la ration


de base) :
augmentation limitée : + p. 100
progressive > 1 mois avec ensilage de
> 2 mois avec ration mixte
> 3 mois avec ration médiocre
donc, déphasage et disproportion entre pic des besoins et pic de
"l'appétit" entrainant déficit énergétique et amaigrissement
d'où nécessité d'une complémentation - concentrée,
- progressive,
- suffisamment libérale
- soutenue
Si la complémentation est :
H - trop rapide, trop abondante, trop
il y a risque d'acidose
- trop lente, trop restreinte, trop peu énergétique,
P il y a risque de cétose

> STRATÉGIE ALIMENTAIRE

0 • Augmentation progressive de concentrés POUR PRÉVENIR


DOSE. La complémentation peut aller jusque 1 livre supplémen-
taire/animal/jour apportée en petits repas nombreux

• Contrôler l'amaigrissement (inévitable) POUR PRÉVENIR LA CÉTOSE.


L'amaigrissement doit être : limité, dégressif et peu durable.
LE PROBLEME DU DÉFICIT
ÉNERGÉTIQUE

début de lactation, tenu puisse atteindre jusque 1,5 kg de


d'une pan de l'augmentation brutale poids corporel par jour au cours des
et massive des besoins nutritifs, 2 premières semaines de lactation et
d'autre part de la progression lente et un total maximum de 30 à 50 kg en
modérée de la capacité d'ingestion, le 1 à 1,5 mois.
déficit énergétique est inévitable et Pour éviter que
d'autant plus accentué initialement n'outrepasse cette limite de protec-
que le potentiel génétique est plus tion contre la cétose et l'infertilité,
élevé. sans déclencher pour autant une aci-
• Vouloir l'interdire par une introduc- dose, l'attribution journalière de com-
tion immédiate de grosses quantités plément concentré peut et doit être
de concentrés condamne à une aci- accrue jusqu'à I livre par jour (en
avec anorexie, chute de pro- plusieurs repas) correspondant à un
duction, troubles digestifs, fourbure... de 15 kg en 1 mois, s'ajou-
et à la complémentation de fin de
• Le laisser s'installer exagérément tarissement. Elle permet ainsi de rat-
conduit à la cétose avec anorexie, traper le niveau des besoins énergé-
chute de production... et immuno- d'arrêter l'amaigrissement, de
dépression (voir figure 66). relancer l'activité hypophyso-ova-
Pratiquement, il faut admettre que parallèlement au rétablisse-
initial des VLHP-DL ment de la glycémie.
STRATEGIE DU RATIONNEMENT EN DEBUT DE LACTATION

Prévention Correction
Par animal et jour
kg de lait UFL Ajustement ± Flushing
A du niveau alimentaire
alimentaire

3 5 - 20
Courbes de lactation
lors d'erreur de
23 15,5 rationnement

Courbe de lactation
"idéale"
1 2 - 10
évolution des
Entretien poids vif
Anœstrus Mortalité Tétanie
hépatique embryonnaire d'herbage
A
-2 1 7 8 / 9 10 vêlage
Amaigrissement Hypoglycémie ±
LES RISQUES DE
SOUS-ALIMENTATION

Le déficit énergétique inévitable en expose à une sous-production lai-


début de lactation est maximum tière, à la cétose et à l'infertilité (voir
quantitativement en 2e semaine car : 67),
- les lactées ont déjà La sous-production laitière, par rap-
atteint leur plus haut niveau à cause port à la courbe théorique de lacta-
de l'augmentation rapide du volume tion, peut apparaître dès 15-18 jours
de production et de la forte concen- après vêlage. Le pic de lactation est
tration initiale de la sécrétion lactée, plus hâtif mais plus bas de 1 à 3
spécialement en lipides ; suivi par une décroissance plus ra-
- l'appétit, à l'égard de la ration de pide, allant de pair avec des risques
qui est descendu à son mini- accrus de cétose et d'infertilité. Cette
mum à l'époque du ne pro- perte de production laitière est
gresse ensuite que modérément (60 d'autant plus grave qu'elle est plus
à 80 p. 100 en moyenne) et lente- précoce ; mais réciproquement elle
ment puisqu'il ne parvient à son pic se prête alors à une récupération plus
qu'après 1 à 2 mois au mieux avec vive et plus complète si le rationne-
des fourrages de très bonne qualité ; ment est bien corrigé.
- l'adaptation de la microflore diges-
tive à son substrat qui demande 2 à • Chez des vaches à productivité
3 semaines est particulièrement per- moyenne (< 6000 kg/lactation), la
turbée à cette phase de grand chan- persistance de la lactation (normale-
gement de régime concernant aussi ment voisine de 89-90 p. chez les
bien le niveau alimentaire, la struc- multipares et de 91-92 p. 100 chez les
ture physique (rapport primipares) est en bonne corrélation
concentré), la nature chimique (pro- avec la fertilité, toutes deux témoi-
portions de glucides facilement fer- gnant d'une bonne conduite de l'ali-
mentescibles...) mentation.
- la reconstitution des villosités
après leur régression qui • Chez les vaches à haute producti-
accompagne la sous-alimentation vité, la très forte sécrétion
relative en période de pinique en début de lactation rend
n'est totale qu'en 5 à 6 semaines encore davantage prioritaire la pro-
de rationnement plus intensif. De la duction laitière, quitte à exagérer
sorte, la résorption ruminale notam- l'amaigrissement pour mieux soutenir
ment des acides gras volatils ne celle-ci. Une bonne persistance initiale
retrouve sa pleine efficacité qu'en- de production laitière n'est donc
viron 1 mois après vêlage (en admet- plus garante d'une alimentation adé-
tant une préparation alimentaire de 2 quate elle peut même résulter d'un
à 3 semaines avant vêlage). amaigrissement abusif. Par consé-
S'il est excessif, ce déficit énergétique quent, la plus grande aptitude des
PRODUCTIVITÉ ET

Coût alimentaire
du kg de lait UFL/kg de lait : presque constant ( —0,45 UFL/kg)
mais prix de augmente avec un apport
croissant de concentrés,
toutefois le coût marginal reste longtemps
bénéficiaire si le potentiel génétique est adéquat
alimentation adaptée
Prix de vente au potentiel génétique
du kg de lait 1/

Niveau de
production

Entretien Ration de base Limite génétique


STRATÉGIE DU RATIONNEMENT EN DÉBUT DE LACTATION
VLHP-DL à mobiliser leurs graisses de pic de production (alors que
réserves pour mieux exprimer leur les besoins énergétiques et pro-
polentiel génétique entraîne en ont atteint leur plus haut
contrepartie une augmentation des niveau dès la semaine). A cette
risques de cétose d'infertilité. même l'appétit et l'efficacité
En outre, remarquons que le déficit alimentaire peuvent être encore limi-
énergétique quantitatif se complique tants. De ce fait, les risques d'hypo-
volontiers d'une pénurie qualitative glycémie sont les plus grands vers la
en nutriments (acide fin du premier mois de lactation et au
propionique pour 50 p. acides début du second (alors que l'acidose
aminés pour 20 à p. 100, glycérol, est plus menaçante en tout début de
lactates). La mamelle réalise en effet lactation, au cours des 3 premières
un drainage massif du glucose san- semaines). Ils entraînent initialement
guin pour l'élaboration lactose un amaigrissement rapide (intense
(jusque 2,5 kg par jour, pour une lipolyse à l'origine d'une
production de 50 kg de lait). Cette surcharge graisseuse du foie (stéa-
dérivation du glucose sanguin est tose hépatique) qui contribue forte-
proportionnelle au niveau de produc- ment à l'apparition de cétose et
tion puisque c'est la quantité de lac- d'infertilité (anoestrus
tose qui décide du litrage (en raison les facteurs nutritionnels
des propriétés osmotiques qui com- de protection hépatique (hépatotro-
mandent le volume de sécrétion lac- pes ou lipotropes), tels que sorbitol
tée). Elle est donc maximale un mois et ou choline protégées
ou un mois et demi après vêlage, au alors préconisées (figure 68).

Figure 68
Prévention de cétose

PRÉVENTION DE CÉTOSE : foie gras, lait


fertilité, immunité
Niveau alimentaire suffisant x changements progressifs
• Équilibre alimentaire par fermentations surtout propionique
(± cuisson)
+ propylène glycol ou glycérol (>300 g/animal-])
+ méthionine libre, Co, PP, levures, protéolysats
. Protection hépatique : lipolyse,
choline, méthionine (protégées) ; C B
12
PP (6 g/j), Sorbitol. °
• • • 1
Figure 69
Évaluation du bilan énergétique par la notation de l'état corporel

• 4à5 ingérées
1 kg de poids corporel (gagné lors de l'engraissement)
UFL (rendues lors de
8,5 kg de lait (en couverture énergétique)

• 1 point d'état corporel perdu


40 kg de poids corporel 30 kg de graisse de réserve)
UFL
300 à 350 kg de lait produit

• 1,25 ooint d'état corporel perdu


50 kg de poids corporel
375 à 450 kg de iait produit : maximum admissible

• 1,5 point
60 kg de poids corporel
450 à 525 kg de lait produit : risque de cétose
MAITRISER LA SOUS-ALIMENTATION
DU DÉBUT DE LACTATION

maîtrise du déficit énergétique en nellement différenciée de celle des


début lactation est essentielle à la tables américaines), la note optimale
prévention de la et de l'inferti- au moment du vêlage serait de 3,5 à
lité, tout en conditionnant la producti- 4. En début de lactation, la note
vité à plus ou moins coun terme. devrait baisser au grand maximum de
en cause la bonne adaptation 1,25 point à la chute de
progressive du rationnement. Elle se 50 kg de poids corporel et aux
contrôle par le calcul de la dilïérence besoins énergétiques de 375 à 400 kg
entre les apports alimentaires et le de lait ; chez de très grandes laitières
coût nutritif des exportations laitières en très état au départ (note de 4),
mesurées. Elle se vérifie par le suivi la limite ultime pourrait se rapprocher
de l'évolution du poids corporel de 1,5 point perdu, dans la mesure où
(voir figure on serait capable de bien prévenir la
stéatose hépatique et l'hypoglycémie,
• La pesée est peu utile car ses résul- à l'origine de cétose et d'infertilité.
tats sont paradoxalement peu signifi- Pour le moins, la note devrait être re-
catifs malgré leur précision apparente. montée à deux mois après vêla-
En chaque kg de matières ge, pour ne pas compromettre la pro-
sèches ingéré entraîne avec l'insali- ductivité et surtout la reproduction.
vation et l'abreuvement qu'il suscite,
une augmentation de poids de conte- • La mesure du tour droit de
nu digestif de 4 à 5 kg. Or, à la suite poitrine, au passage des sangles,
du vêlage, l'appétit d'envi- offre également des informations
ron 10 à 12 kg (passant. faciles à relever (avec un minimum
de 10-12 kg en fin de tarissement à d'expérience) et à bien
kg approximativement au pic qu'elle ne traduise que l'évolution de
de consommation) ; il provoque donc l'état d'engraissement sous-cutané.
un alourdissement de la masse des moyenne, une variation d'un cen-
de l'ordre de 50 kg. Au- timètre équivaudrait à un changement
trement dit, à "poids bascule" à peu de poids corporel voisin de 6 kg.
près constant, la vache a pourtant Après vêlage, la diminution du tour
perdu en poids corporel le maximum droit de poitrine devrait donc rester
que l'on puisse alors admettre. inférieure à 10 cm. Une simple ficelle
pourrait suffire à le vérifier. Un ruban
• La notation de l'état corporel ou spécialisé traduisant directement les
"score corporel" de 1 (trop maigre) à longueurs en poids vif permet de
5 (trop gras) des indications mieux suivre réellement celui-ci, de
bien plus significatives, et suffisam- s'adapter aux contrôles de croissance,
ment précises. Ainsi, selon l'échelle d'avoir une bonne valeur pédago-
(dont l'interprétation doit être gique.
Figure 70
Bilan énergétique et fertilité

insuline

Besoins

Apports

de la
poids vif reproduction

jours retard
de la
temps chaleur

ovulation
déficit énergétique maximal

Figure 71
Déficit énergétique, subcétose et infertilité

Déficit énergétique en début de lactation :


• glucose du sang : < 500
• acétone du sang : > 20 mg/l infertilité
• acétone du lait : > 23 mg/l

• perte d'état corporel > 1,5 point

Corrélation avec un haut niveau de production laitière


• production supérieure en 21 jours ou au 21 e jour
en 60 jours ou au 60e jour

• en moyenne : + 100 kg de lait par lactation


+ 1 jour d'intervalle entre vêlages
PREVENTION DE L'INFERTILITE

LES FACTEURS Ainsi le taux moyen de conception


IMPLIQUÉS (par insémination) est passé d'environ
La reproduction est une fonction de 2/3 en 1950 vers 1/2 en 1975 ; de
luxe dont à peu près même, l'intervalle entre 2 vêlages
nulle. Elle est la affectée par s'accroît statistiquement d'un jour
toute erreur alimentaire, même très pour 100 kg de lait supplémentaire
nuancée, difficile à identifier, se mani- par lactation. Dès lors, on conçoit les
festant manière généralement insi- relations pratiques très étroites entre
dieuse et non spécifique. De ce fait, et infertilité, par l'intermédiaire
l'implication de l'alimentation lors de l'hypoglycémie. Le dosage des
d'un problème fertilité oblige à corps sanguins ou lactés
écarter au préalable les autres causes peut en apporter une très bonne véri-
éventuelles (depuis la détection des fication.
chaleurs jusqu'aux infections), puis à
examiner avec précision l'ensemble • L'excès alimentaire d'azote
du rationnement alimentaire, y com- dégradable entraîne une
pris en période de tarissement et pen- ammoniacale qui entrave le maintien
dant tout le début de lactation. ou le rétablissement de la glycémie.
Elle inhibe aussi la synthèse de pro-
Sur le plan alimentaire, toute sur- gestérone et elle est directement
charge, toute carence, tout déséqui- toxique pour l'embryon (d'où des
libre peuvent intervenir. "retours" tardifs) ou le (d'où
différents facteurs concernés s'éta- des Le danger peut
blissent suivant une hiérarchie dont il venir de l'herbe très jeune, des ensi-
convient de tenir compte pour une lages d'herbe ou de luzerne imparfai-
approche méthodique de l'infertilité tement conservés, du colza-fourrage,
nutritionnelle clans les troupeaux de ou de complémentations abusives ou
vaches laitières : déficit énergétique, mal en urée ou en ammo-
excès dégradable, déficiences niac. Rappelons a ce propos que le
minérales, carences en vitamine A dosage de l'urée du lait (> 0,30 g/1)
et/ou carotènes, contaminations no- est alors un excellent indicateur.
cives.
• Les déficiences minérales, en
• Le déficit énergétique du début rapport avec l'infertilité, concernent
de lactation est le premier respon- principalement le phosphore, le man-
sable de l'infertilité des VLHP ; ganèse, le zinc et le cuivre, parfois
comme il augmente avec la produc- l'iode (avec des régimes à base de
tivité, il explique la baisse progressive crucifères qui sont riches en facteurs
de fertilité en ces dernières décen- antithyroïdiens), L'excès de calcium et
nies. la carence en vitamine D aggravent
146 les déficits en ces oligoéléments, tout Celui-ci est d'autant plus long que le
en pouvant conduire déficit énergétique et l'amaigrissement
à une hypocalcémie qui qu'il induit sont plus durables et sur-
aux rétentions placentaires, aux tout plus accentués. Plus précisément,
Z retards d'involution utérine, et aux la première ovulation surviendrait
o en moyenne 10 jours après la
dépression maximale du bilan

I • La carence en vitamine A et/ou


en carotènes est vraisemblable avec
des foins jaunis, des ensilages de maïs
surtout s'ils comportent des taux éle-
énergétique et du poids corporel.
Dès lors, on comprend la nécessité
d'atténuer et de raccourcir cette phase
de bilan énergétique négatif, grâce à
vés d'urée, de nitrates ou d'alcool. une bonne conduite du rationnement
Elle directement sur la fonc- alimentaire visant à couvrir au plus
tion de reproduction, mais condi- tôt et au mieux les besoins de lacta-
tionne également la défense immuni- tion.
taire contre les métrites, avec le zinc, Au-delà, chez les vaches en mauvais
la vitamine E et le sélénium... état corporel à la période souhaitable
pour la fécondation, il est conseillé de
• Différents agents pharmacodyna- pratiquer une complémentation spé-
miques, bactériens ou fongiques, ciale de reproduction
peuvent aussi compromettre la fécon- consistant à distribuer 2 à 3 sup-
dité tels que les de plémentaires de concentrés pendant
la luzerne ou des trèfles (surtout les 2 ou 3 semaines qui
quand ces fourrages sont parasités), la l'insémination.
zéaralénone du maïs moisi, la listéria
d'ensilages mal conservés, Aspergillus Le taux d'acétone du lait, au-dessus
fumigalus apporté par des fourrages de 23 est un excellent critère
moisis. de l'excès du déficit énergétique
qui compromet prioritairement la fer-
BILAN ÉNERGÉTIQUE tilité de la vache, parallèlement au
ET FERTILITÉ degré d'amaigrissement (au-delà
Le déficit énergétique du début de d'une chute d'état de 1,25-1,5 point)
lactation entraîne une hypoglycémie et à la productivité laitière en 60 jours
qui se maintiendrait tant que la perte ou au 60e jour, aussi bien même que
de poids corporel (voir figure 70) en 21 jours ou au 21' jour. Sa déter-
reste supérieure à 200 Il en mination mériterait grandement d'être
procéderait, dans la cascade des inter- associée au dosage de l'urée du lait,
relations des diminutions très bon témoin d'un éventuel excès
conjointes des sécrétions d'insuline, d'azote dégradable qui représente
des hormones de la reproduction sans doute le 2 e danger majeur à
(LH, FSH...), provoquant un arrêt l'égard de la reproduction (voir figure
l'activité ovarienne et des chaleurs. 71).
H
PRÉVENTION ALIMENTAIRE
DES MÉTRITES, MAMMITES ET AUTRES

La prévention de l'infertilité à un ruminai produc-


comme des métrites et mammites est teur vasodilatatrices, telles
un exemple caractéristique des nom- que l'histamine. Celles-ci prédisposent
breuses interrelations alimen- aux inflammations qui sont propices
taires. aux complications infectieuses, no-
tamment de l'utérus ou de la mamelle.
• Les graves erreurs de rationnement
aboutissant à la cétose • Toute cause et/ou
ou à altèrent les plus ou moins
immunitaires, particulièrement à latentes, par l'intermédiaire d'une
contre des métrites et des insuffisance hépatique (cétose ou
(voir figure "maladie du foie gras"), ou à la suite
d'une privation calcique abusive en
• La en affecte l'éla- vue de trop bien prévenir les fièvres
boration des immunoglobulines. vitulaires, amoindrit la contractilité
L'excès d'azote dégradable conduit des fibres musculaires lisses. Elle

Figure 72
Équilibre alimentaire et prévention de l'infertilité,
des métrites et des mammites

Carotène

FERTILITÉ
À
Vitamine A

MÉTRITES
Stockage hépatique
Zn
prévention
Se Immunité MAMMITES
Vit. E |
Corps
t A

cétoniques / /? Excès d'azote
Suralimentation Moisissures
STRATEGIE DU RATIONNEMENT EN DEBUT DE LACTATION

DIGESTIFS BAISSE DE L'IMMUNITÉ MAMMAIRE


Excès d'azote Excès de
Stéatose hépatique / p a r excès K
glucides très
fermentescibles
Sous-alimentation par déficience Mg

Acidose
/ INSUFFISANCE HÉPATIQUE
efficacité de la vit. D

germes
/ X Carences en : ± Mg
Zn - vit. A + carotène
pathogènes endoxines AMINES

des fibres I

Clostridial.es Histamine

défaut rie vidange


± troubles mammaire
circulatoires
congestion
(id

Prévention :
charger les mangeoires pendant la traite
pour éviter que les vaches se
aussitôt après la traite alors que la canal
du trayon (propreté des X (hygiène de X (absence de stress)
donc rétentions placen- qui doit sa couleur aux
taires, les retards d'involution utérine, dispose aussi d'une caroténase). le
métrites infertilité, mais aussi les exige des apports également suffi-
(notamment sants en phosphore et en iode (puis-
par mauvaise vidange de la mamelle. que la caroténase intestinale est ac-
tivée par la La vitamine A
• Parmi les oligonulriments, zinc-vita- est bien stockée dans le foie, permet-
mine A et/ou carotènes, sélénium- tant des apports discontinus dans la
vitamine V. semblent avoir des rôles mesure d'une bonne intégrité de
électifs de stimulation de l'immunité, celui-ci (absence de de dé-
spécialement utiles à la prévention générescence, de parasitisme). Mais,
des métrites et des mammites (voir pour sortir du foie, la vitamine A doit
figure 72), être prise en charge par une protéine
transporteuse dont la synthèse est tri-
Le & carotène (pris comme représen- butaire du zinc ; rappelons que l'assi-
tant le plus efficace de l'ensemble des milation de ce dernier est gênée par
carotènes) a un rôle spécifique en- les excès de calcium. Ajoutons les
core discuté, bien que très vraisem- rôles pro-immunitaires des antioxy-
blable à défaut d'être complètement dants tels que le sélénium, la vitamine
prouvé. En particulier, il stimulerait E mais aussi le carotène (par diffé-
la production de proges- rence de nouveau avec la vitamine
térone ; en pratique, il augmenterait A).
les manifestations cestrales et A l'inverse, l'amaigrissement rapide
rail la ponte ovulaire, la fécondation (entraînant une augmentation des
ainsi que la nidation. lipides sanguins) les corps
Pour le moins, c'est le précurseur ques, lactique, les mycoloxi-
exclusif (avec quelques coses (comme l'aflatoxicose) ont des
de la vitamine A pour des herbivores. effets anti-immunitaires. Les produits
La conversion se déroule en majorité du catabolisme azoté ruminai ajoutent
dans la intestinale (en no- les conséquences négatives de leurs
tant au passage que le jaune", propriétés inflammatoires.

La reproduction est très sensible à toute erreur alimentaire, et


particulièrement au déficit énergétique du début de lactation,
mais aussi à tout déséquilibre nutritionnel. Un rationnement
rigoureux pendant la période du tarissement et du début de lac-
tation est impératif pour prévenir un amaigrissement excessif.
Le dosage de l'acétone dans le lait permet de détecter
ment un déficit énergétique excessif. De la même façon, le taux
d'urée du lait est un excellent indicateur d'un abus d'azote
dégradable également néfaste à la reproduction.
LE COUT ALIMENTAIRE
DU KILOGRAMME DE LAIT

Le coût du kg de lait, compte en surévaluant quelque peu


qui représenterait en moyenne 53 le besoin énergétique relatif à haut
à 55 p. 100 du prix de revient total, niveau de production (alors qu'il
s'atténue d'abord à s'agit d'une baisse de l'efficacité ali-
mesure que s'élève le niveau de mentaire).
production, grâce à un meilleur Pour obtenir une bonne rentabilité,
amortissement des frais d'élevage et en même temps que les meilleurs
d'entretien. Ainsi, venant d'une résultats techniques et sanitaires, il
valeur infinie à production importe en premier lieu de disposer
il passe par un minimum avant d'excellents fourrages qui assurent,
de remonter légèrement à haut avec un complément d'équilibre bien
niveau de production, en raison de adapté, une couverture déjà large des
l'augmentation du prix moyen de besoins de production, au-delà de
consommée et d'une faible perte l'entretien. En outre, la complémenta-
de rendement alimentaire. Cette dimi- tion de production doit être suffisante
nution d'efficacité alimentaire s'ex- pour permettre l'expression totale du
plique d'abord par une baisse de potentiel génétique parce qu'alors le
digestibilité de 4 p. 100 par tranche coût marginal du lait reste généra-
de niveau alimentaire égale à l'entre- lement même si la
tien (mais dont les conséquences marge nette par kg de lait produit à
énergétiques s'amoindrissent vers 1,8 haut niveau de sécrétion est quel-
p. 100 à cause d'une plus petite que peu plus restreinte qu'à niveau
déperdition en méthane). Elle résulte moyen. la recherche d'un reve-
aussi, en apparence, d'une certaine nu supérieur exige de réaliser tout
déviation du partage de l'énergie l'investissement nécessaire, y compris
nette au profit de l'adipogenèse et au sous forme de concentré tant que ce-
détriment de la sécrétion lactée ; mais lui-ci reste rentable. En conséquence,
en fait le rendement énergétique glo- le coût de concentré par kg de lait
bal reste à peu près constant. En pra- est un critère économique imparfait
tique, cette assez modeste perte car il prévient mal du bénéfice total
apparente de rendement est prise en (voir figure 3).

La rentabilité de l'élevage laitier est étroitement liée à la maî-


trise du coût alimentaire du kilogramme de lait et à
totale du potentiel génétique.
INFERTILITÉ NUTRITIONNELLE

CAUSES ALIMENTAIRES
(par ordre hiérarchique)

DÉFICIT ÉNERGÉTIQUE, en début de lactation d'autant plus que :


• excès d'embonpoint en tarissement
état corporel > 4 (non séparation des vaches taries)
• productivité laitière supérieure :
- plus grande aptitude à maigrir
- retard moyen de fécondation de 1 jour pour 100 kg de lait supplémentaire
par lactation
- en 30 ans, potentiel génétique multiplié par 3
et taux de réussite en IA diminué de 30 p. 100
infertilité aggravée par l'augmentation de la productivité laitière
=> inséminer quand les vaches ne maigrissent plus.

Tendances en race spécialisée

FORMAT DUREE GESTATION PRODUCTIVITE 1°

500 kg mois 6 000 kg j 1,5


600 kg 9 mois + 8 j 7 000 kg j 1,7 12,5 mois
700 kg 9 mois + 15 kg j 1,8 13,0 mois
9 000 kg i 2,0 13,5 mois

IA = insémination artificielle ; insémination fécondante ; intervalle entre vêlage

2. EXCÈS DE PROTÉINES RAPIDEMENT (PRD)


par : herbe jeune, luzerne verte, colza fourrage,
choux, ensilages d'herbe mal conservés
excès de tourteaux, urée, ammoniac
avec insuffisance de glucides fermentescibles (GF)
ou désynchronisation des apports entre protides rapidement (PRD)
et glucides fermentescibles (GF)

CARENCES MINÉRALOVITAMINIQUES, surtout en :


• P (mais excès néfaste dès 20
• Zn (déficits fréquents dans fourrages)
• Cu (déficiences renforcées par excès de calcium)
parfois Mn, Se, I (aggravation par antithyroïdiens)
• vitamine A (± rôle spécifique des carotènes ?)

4. FACTEURS ANTINUTRITIONNELS :
• antithyroïdiens des crucifères (choux, colza...)
• des légumineuses (trèfle, luzerne)
• zéaralénone de la moisissure rosée du
151

MÉCANISMES PATHOGÉNIQUES PRÉVENTION

AMAIGRISSEMENT AJUSTEMENT DU NIVEAU ALIMENTAIRE


excessif et prolongé pour :
hypoglycémie • état corporel de 3,5 - 4 au vêlage
(tant que perte de poids vif • perte maximale de 1 point
> 200 après vêlage
hypoinsulinémie 50-60 kg de poids corporel
diminution des hormones 8 cm de tour droit de poitrine
de reproduction par:
stéatose hépatique • bonne ration de base
déséquilibres hormonaux • complémentation progressive suffisante
hypoglycémie jusqu'à 1 livre supplémentaire par jour
infertilité et cétose pour maximum en moins de 3 semaines
10 j après pic contrôler corps cétoniques en début de
d'amaigrissement lactation :
infertilité allant de pair avec acétone du sang < 20
l'intensité et la durée de acétone du lait < 25 mg/l
l'amaigrissement.

Maîtrise du rationnement azoté


hyperammoniémie Changements progressifs de régimes
hypoglycémie, Limitation des apports en protéines dégradabies
déficit en progestérone Équilibre
toxicité pour embryon Synchronisation des apports de PRD et GF
retours tardifs Etalement sur toute la journée PRD et GF
(génisses) Contrôle de la teneur en urée du lait (< 0,40

Déséquilibres hormonaux Équilibre minéral


Perturbation de l'équilibre hormonal Fourrages bien récoltés et bien conservés,
hypophysaire et ovarien régulièrement analysés (y compris Zn, Cu...)
(ex. vit. A progestérone) Complémentation adaptée,
Altération des ovarien systématisée à tous les animaux, en quantité
et utérin. suffisante (< 1 kg pour 100 I de lait)

Déséquilibres hormonaux Hygiène de la ration


Limiter la consommation des crucifères fourrages
et renforcer les apports d'iode et de sélénium
Prévenir le développement de moisissures
(silo bien tassé et hermétiquement fermé).
STRATÉGIE DU RATIONNEMENT EN DÉBUT DE LACTATION

Erreurs Acétonémie Troubles de la reproduction


Alimentaires Recommandations
"Hépatose"
Métrite Infertilité

• Énergie < ++++ ++++ + 1 livre de concentrés/j


> + ± flushing incitatif ou postcestral

• Matières < ++
> ++ ++

• Minéraux : < +
> +
-P < +++
>
-Mg< ++
-Oligo < + +++

• Vitamine A < +++


• Vitamine D < + 15
»


" National Reseach Council des USA
PREVENTION
DES TROUBLES OSSEUX

Chez la vache laitière, les troubles de reconstituer les réserves du sque-


osseux le plus souvent de nature lette en seconde partie de lactation,
ostéomalacique ("rachitisme de l'adul- pour prévenir une déminéralisation
te"). Ils se manifestent notamment par progressive au cours des lactations
la déformation des aplombs, l'accro- successives.
chement de la rotule, l'ensellement, Cette complémentation minérale doit
une sensibilité aux fractures... après être adaptée en composition et ajus-
des conséquences beaucoup plus tée en quantité pour bien équilibrer la
insidieuses telles que la baisse de ration base, compte tenu des parti-
production laitière et l'hypofertilité. cularités de celle-ci. moyenne,
Dans leur forme et typique, celle complémentation atteint néces-
ils résultent d'une carence en phos- sairement 150 à 300 g/vache/jour, ou
phore, plus ou moins aggravée par de environ 1 p. 100 de la production lai-
forts excès de calcium > 3) tels tière soit par exemple 70 kg de com-
qu'ils se retrouvent avec des four- plément minéral vitaminé (CMV) par
rages de légumineuses, des choux, lactation pour une vache à 7000 kg
des pulpes de betteraves. Ils sont ren- de lait par lactation. Au-delà d'une
forcés par une déficience en vitamine bonne couverture des besoins en
D et peut-être par des excès en caro- macroéléments (Ca-P-Mg-Na-S), la
tènes. Ils à une démi- complémentation minéralovitami-
néralisation du squelette. Ils s'ex- nique doit aussi fournir suffisamment
pliquent par de fortes exportations d'oligoéléments, notamment zinc et
minérales résultant de la sécrétion lac- cuivre d'os" évitant les frac-
tée, insuffisamment compensées par tures bois mort) ; ceux-ci parti-
la complémentation minérale. Celle-ci cipent également au bon développe-
doit être bien pourvue en phosphore ment osseux ; ils assurent l'intégrité
(en plus de cuivre et vitamine de la trame protéique dont dépendent
D...) pour contrebalancer la richesse la forme normale de l'os (prévention
des fourrages en calcium. Elle doit des "ostéodystrophics") la résis-
faire partie de la ration de base pour tance aux tractions et torsions
être systématiquement à (comme le treillage métallique dans le
tous les animaux tout au long de l'an- béton armé). Les déficiences en zinc
née (à l'exception près d'une éven- et cuivre les concernant sont très fré-
tuelle suppression pendant une quin- quentes dans les fourrages usuels ;
de jours en fin de gestation elles sont renforcées par les excès de
pour mieux prévenir la vitu- calcium.
ou hypocalcémie puerpérale). Les excès de fluor (fluorose) sont éga-
En effet, le bilan minéral de l'orga- lement néfastes en provoquant dans
nisme est forcément négatif en début l'os des foyers de décalcification à
de lactation. Il est donc indispensable côté de noyaux
STRATÉGIE DU RATIONNEMENT EN DÉBUT DE LACTATION

> 00
FOURBURE o

ITERIES
• CHANGEMENTS BRUTAUX DE RÉGIME Perturbation de la microflore ruminale libération f (ex. :
• MANQUE LEST J de toxines microbiennes
• EXCES DE GLUCIDES FERMENTESCIBLES Acidose lactique prolifération de Clostridiales pathogènes
trop abondants passage à travers la paroi
trop brutalement introduits ruminale à la faveur de o
trop mal répartis dans la journée
trop rapidement

• ABUS DÉGRADABLE
trop abondant Vasodilatation périphérique z
trop rapidement dégradé X
mal réparti dans la journée Coagulation disséminée
m
non synchronisé avec l'apport égalisé congestion podale
de glucides fermentescibles
v
*
r corne de mauvaise qualité Fourbure ± chronique
d'où accélération de la _

sensible aux érosions physiques - Basculement de la 3° phalange


et aux infiltrations (purin) - Déformation du sabot
- Hémorragie de la ulcères
- Abcédation plantaire
"cerises")
+ Inflammation coronaire
DÉSÉQUILIBRES

CARENCES EN NUTRIMENTS KERATOGENES : ALTÉRATION DE LA QUALITÉ DE LA CORNE


• S sous forme de sulfates : plus disponible que fleur de soufre Effet antagoniste des excès de Se
pour l'élaboration d'acides aminés soufrés (AAS) par les pas de besoin direct en AAS
bactéries ruminales sauf à haut niveau de production protégée)
Cystéine
• Cu création
• Zn 1 protection de des ponts Cystine effets néfastes
• Vitamine A kératogène * disulfures des excès de
Kératine

DEFICITS EN NUTRIMENTS OSTÉOGÈNES :


Ostéomalacie Déminéralisation, suros, "becs de perroquets",
accrochement de la rotule, déformation des aplombs,
squelette douloureux
Zn
Cu Ostéodystrophie Sensibilité aux fractures (défaut de collagène)
Sensibilité aux panaris interdigités
vitamine D carence Déminéralisation osseuse,
mais excès calcification des tissus mous (calcinose)

PRÉVENTION DES BOITERIES • Parage régulier des sabots (2 fois/an)


• Changements progressifs de régimes • Emploi d'un pédiluve
• Équilibre alimentaire • Hygiène du logement : propreté, confort
Figure 74
Syndrome de la vache couchée

Amaigrissement -.

Excès protéique
azote soluble Mobilisation Ca osseux
• X Hypocalcémie puerpérale
K Vache
\ couchée
Synthèse
Carence
dérivés \
protéique
de vitamine D Myosite Névrite

Sous-alimentation Carence Se Contusion


Albumine au vêlage
sanguine
PREVENTION DES BOITERIES

Les peuvent être en rapport nés soufrés, qui seront particulière-


avec des troubles musculaires, (voir ment utiles à la production des pha-
figure 74), ainsi que des traumatismes nères. La fleur de soufre n'est pour-
et infections liés à la nature des par- tant pas très souhaitable puisqu'elle
cours, à la fréquence du parage des favorise la formation, dans le tube
pieds, à l'hygiène du logement, en plus digestif, de sulfures d'oligoéléments
des alimentaires. Ces dernières (notamment de cuivre), insolubles et
interviennent sur l'intégrité inassimilables.
culaire ou sur la qualité de la corne Les sulfates sont mieux conseillés
podale qui risque d'être altérée par : mais leur excès exagère la fuite uri-
du calcium et du magnésium.
• la chronique, qui ré- En effet, les propriétés réductrices du
sulte prégas- milieu ruminai les convertissent en
triques liés à des changements bru- sulfites (destructeurs de thiamine)
taux de régime, à l'insuffisance de puis en sulfures (antagonistes du
lest, à l'excès de glucides trop rapide- sélénium). En plus du blocage intes-
ment ou à l'abus de tinal des oligoéléments dont le
très dégradables. Les cuivre, les sulfures en présence de
comme l'histamine, mais aussi les molybdène forment des thiomolyb-
microbiennes, entraînent dates de cuivre très peu digestibles et
alors une congestion podale avec très peu métabolisables, expliquant la
pousse accélérée d'une corne de grande sensibilité des ruminants à
mauvaise qualité, sensible aux éro- cette carence conditionnée. Ainsi, le
sions, infiltrations, favorisant hémor- danger peut venir de pulpes de bet-
ragies et sous-cornées ; teraves surpressées, qui ont été abu-
sivement enrichies en sulfates (d'alu-
• les carences en nutriments in- minium ou plus souvent de calcium)
dispensables à l'élaboration de la en vue d'augmenter l'efficacité du
protéine constitutive de la corne pressage. Cet excès de sulfates ali-
(kératine). Celle-ci est spécialement mentaires exagère la fuite urinaire de
riche en cystine, acide aminé soufré calcium et de magnésium ; il bloque
synthétisé à partir de cystéine grâce aussi le zinc et le sélénium, en plus
au rôle adjuvant du zinc, du cuivre et du et il prédispose à la ca-
de la vitamine A. L'apport direct rence en thiamine (vitamine Dès
d'acides aminés soufrés n'est pas lors, on comprend les risques accrus
pour autant indispensable chez le de déminéralisation,
lin effet, le soufre minéral des troubles osseux ou mus-
est valorisé par la microflore culaires, d'anémie et de nécrose du
pour synthétiser ces acides ami- cortex cérébral.
Principe du
rationnement pratique
ationner un animal consiste satisfaire ses besoins nutritifs
B
par alimentaires suffisants, équilibrés,
adaptés ses facultés digestives et plus économiques possible.
Pour cela, on dispose de tables indiquant part les normes
admises pour les besoins nutritifs et de production,
d'autre la composition moyenne des divers aliments auxquels
on avoir recours. Il suffit de réaliser par le
théorique entre les besoins et les apports (voir figure ci-dessous).
Le ralionnemenl théorique est forcément approximatif, avec des
marges d'erreurs pouvant atteindre et 20 p. 100. Il est donc
souvent inutile de rechercher une précision excessive.
Il importe surtout de confronter cette ration calculée aux réalités
de la pratique pour juger de efficacité en fonction de
tion de corporel, de la production laitière, de la qualité du
lait et de la santé de vache.
Bien entendu, de bons résultats rationnement alimentaire chez
la vache laitière supposent aussi une préparation satisfaisante des
génisses en période
Ils sont également tributaires d'un excellent abreuvement.
Conduite du rationnement

Tables

normes
des besoins aliments

ration théorique (calculée)


contrôle des résultats

—— évolution des performances


- et sanitaires)
ajustement
ration pratique (corrigée'
Tableau 1
Progression génétique

race NORMANDE MONTBÉLIARDE


décennie 1980-1990-2000 1980-1990-2000 1980-1990-2000
• I

t
kg de lait + 960 +1200 + + 750 + 480 + 600

TP (g/kg) o + 0,6 - + 0,2

TB (g/kg) + 0,8 +1,1 + 0,2 - 1,4 + 0,7 +1,4

Tableau 2
Techniques modernes et productivité laitière

Sélection : - 100 - 200


Holstéinisation : 1 000 kg/VL
Traitement pa' : 300 - 600
a
160 LE CALCUL DU RATIONNEMENT

I
rationnement pratique de la vache base est toujours préférable pour des
laitière repose sur les principes sui- raisons techniques et économiques,
vants : mais il convient alors de séparer les
vaches taries et les vaches faibles pro-
• ÉVALUER LES NUTRITIFS ductrices ; la mise en lots de vaches
eu CUMULÉS de la vache en fonction de productivité similaire devient donc
de: indispensable.
- l'entretien (dépendant du poids La ration de base est composée à par-
vif), avec éventuellement croissance tir des différents fourrages dispo-
et/ou gestation. nibles : herbe, foins de prairies natu-
- la production de lait : kg de lait (à relles, temporaires ou artificielles,
40 g par animal et. par jour. ensilages divers (de ray-grass. de
Les principales normes à la mise ou de par exemple), choux, et

o en œuvre du rationnement sont pré-


sentées aux tableaux 1-1, 15, 16 et 17.
éventuellement d'aliments succulents :
betteraves fourragères ou à haute te-
neur en matières sèches
• DÉTERMINER LES APPORTS NU- pulpes de drêches de bras-
TRITIFS DE LA RATION DE BASE serie, marcs de pommes, topinam-
(fourrages, racines, tubercules, sous- bours, pommes de
produits de cultures industrielles) dis- Pour une ferme considérée, les consti-
tribuée à tous les animaux (ration- tuants de la ration de base sont étroi-
nement collectif de base) (voir tement imposés par les conditions
de pages 164 à 167). agricoles locales (climat, nature des
assolement, saison...), et par les
La ration de base collective, à méthodes d'exploitation (récolte et
laquelle ont libre accès toutes les des fourrages, rétroces-
vaches, quelles que soient leurs per- sion de sous-produits industriels).
formances, est constituée à partir de A partir d'une ration de base détermi-
ressources fourragères de l'exploita- née, connaissant les quantités con-
tion concernée. Au besoin, elle com- sommées et la composition alimen-
porte un dequilibre, au taire des différents fourrages (au
moins minéral et vitaminique (CMV), moyen des tables notamment), il est
spécialement conçu, afin de lui assu- aisé de calculer des apports
rer ce minimum d'efficacité. nutritifs résultants. Une fois défal-
Elle doit être capable de couvrir, outre qués les besoins d'entretien d'un type
les frais d'entretien de l'animal, ceux d'animal donné, peut juger de
de la production au moins égale à 8 1 l'aptitude de cette ration de base
de lait par jour pour convenir égale- à couvrir un niveau plus ou moins
aux vaches taries et aux gé- élevé de production laitière, en fonc-
nisses. une meilleure ration de tion des disponibilités nutritives
spécialement en énergie, en standardisée, en quantité ajustée en
matières en calcium et en fonction de la production individuelle
phosphore. la loi du mini- (voir figure 75).
mum, la production permise dépend
des potentialités du facteur alimentaire Le de production peut
le plus faiblement représenté par rap- être associé à la ration de base en
port aux besoins. En fait, l'existence ration mélangée dans le cas d'une ali-
de réserves adipeuses et osseuses est mentation en lots suffisamment homo-
capable de retarder les gènes (rationnement partiellement ou
de carences en énergie ou en miné- totalement collectif).
raux. Par rapport aux normes habituelles
ingérée, UFL, ?,... et cel-
. CORRIGER LA RATION DE BASE lulose brute), il est utile de préciser la
Souvent, pour des raisons pratiques et notion ou de lest de
économiques, c'est l'énergie qui déci- la ration dont dépendent aussi l'inges-
de des réelles potentialités de la ration tibilité, la digestibilité, l'intensité et
de base car il est assez facile de com- l'orientation des fermentations
penser les éventuels déficits azotés, que ne prenant pas en
minéraux et vitaminiques par un com- compte la struture physique (ou
plément d'équilibre spécialement sité), la référence supplémentaire aux
adapté (voir figure 74). teneurs en NDF et ADF est intéres-
sante dans des cas limites, notamment
• ADDITIONNER LE COMPLÉMENT avec des rations qui exposent à des
DE PRODUCTION, de composition acidoses chroniques.

Figure 75
L'établissement du rationnement pratique

\ niveau des couvert par la ration (exprimé en équivalents kg de lait)


j

5 I = complément
production (standard)
rationnement individuel

Ration de base corrigée


rationnement
collectif

entretien + 8 I
entretien + 5 I
Tableau 14
Besoins nutritifs totaux
et capacité d'ingestion chez la vache laitière

Vache de 600 kg UFL P Quantités Capacité


g g g ingérées j d'ingestion
UEL

Vaches tarie gestante


avant le 7e mois de 5,0 (11 (11,5
gestation
1" mois de gestation 5,9 470 45 30 à
8e mois de gestation 6,6 530 52 32
9e mois de gestation 7,6 600 61 35

Vache en production
taux (g par kg)

32 36 40 44

3,0 2,5 2,5 2,5 « 515 47 (11 (11,5


5,5 5,5 5,0 4,5 7,2 635 57 35 à à
8,5 8 7,5 7,0 8,3 755 67 40 15» 15,5)
11,5 10,5 10,0 9,5 9,4 875 78 45 13,4 15,3
14,0 13,5 12,5 12,0 10,5 995 50 14,2 15,6
17,0 16,0 15,0 14,0 11,6 1115 100 15,1
18,5 17,5 16,5 12,7 1235 58 16,2
22,5 21,5 20,0 19,0 13,8 1355 16,7 16,5
25,5 24,0 22,5 21,0 14,9 1475 123 66 17,6 16,7
28,5 26,5 25,0 23,5 16,0 1595 130 71 18,4
31,5 29,5 27,5 26,0 17,1 1715 73 19,2 17,2
34,0 32,0 30,0 28,5 18,2 1835 140 75 20,1
37,0 34,5 32,5 30,5 19,3 1955 77 20,9 17,7
37,0 35,0 33,0 20,4 2075 150 80 21,7 17,9
42,5 40,0 37,5 35,5 21,5 2195 82 22,5 18,1
45,5 42,5 40,0 37,5 22,6 2315 85 23,4 18,3
48,0 45,5 42,5 40,0 23,7 2315 165 - 18,5
18,0 45,0 42,5 24,8 2555 170 91 18,7

Corrections pour
variation de poids vif 0,6 50 5 1
de kg 1,5

* Valeurs calculées pour une ration à base d'ensilage de maïs de bonne qualité.
Tableau 15
Besoins nutritifs de la vache laitière *

Vache de 600 kg UFL PDI Ca P


g g g
Entretien à à à
une vache de 700 kg 5,6 450 30
Tarissement
7e mois de gestation + + 0,75 + +3
mois de gestation + + 135 + 16 +5
9e mois de gestation + 2,6 + 205 + 25 +8
Production
par litre de lait + 0,44 + 48 +4 +2
(à 40g G par litre)

Tableau 16
Apports recommandés en oligoéléments
et seuil de toxicité (mg/kg MS de la ration)*

Limite Apport Limite de


de carence recommandé toxicité
Cu 10 30
Co 0,07 0,1
I 0,2-0,8
45 50 1000
Zn 45 250
Se 0,5
- 3

Tableau 17
Besoins vitaminiques (en *

Vitamine A Vitamine D
Vaches laitières à l'entretien
poids = 600kg 18000
Vaches en fin de gestation
mois) 18 000
Génisses en croissance
poids = 360 kg ; croît = 0,7 kg/j 15 400 2 400
Taurillons en croissance
poids = 450 kg ; croît 0,9 kg/j 19 200 3
Taureaux reproducteurs à
l'entretien, poids = 1 000 kg 42 300 6600
RATIONNEMENT PRATIQUE

FICHE SIMPLIFIÉE DE RATIONNEMENT POUR VACHE LAITIÈRE

Composition des aliments (kg MS) Quantités Apports nutritifs


ALIMENTS MAD p consommées MS UFL MAD PDIN PDIE Ca P
(kg) (g) (g) (g) (g) (g) (kg) (g) (g) (g) (g) (g)

APPORTS NUTRITIFS TOTAUX


DÉDUCTION DES BESOINS JOURNALIERS D'ENTRETIEN -5 -360 -400 -400 -36 -27
DISPONIBILITÉ POUR LA PRODUCTION LAITIÈRE
BESOINS POUR 1 KG DE LAIT A 4 % DE MG • 0,4 :60 :50 :50 :3,5 :1,8
PRODUCTION DE LAIT PERMISE PAR LA RATION
Critères d'appréciation : . appétibilité quelque peu meilleure pour une humidité moyenne de la ration totale de l'ordre de 60 %
• ingestibilité {kg kg PV) variant de 2 au minimum, à 3,5 (parfois 4 à 5) au maximum
. encombrement {kg MS/UF) : au minimum de l'ordre de 1,1 à 1,2 pour éviter des troubles digestifs (de type acidose)
• équilibre protidoénergétique {g MAD/UFL) : de l'ordre de 100 dans une ration de base
. équilibre {PDIE g
• rapport phosphocalcique voisin de 1,5 (compris entre 1,2 et 2,5)
CORRECTIONS PROPOSÉES :
FICHE SIMPLIFIÉE DE RATIONNEMENT POUR VACHE LAITIÈRE

Composition des aliments (kg Quantités Apports nutritifs


ALIMENTS MS UFL MAD P MS UFL MAD PDIN PDIE Ca P
(kg) (g) (g) (g) (g) (kg) (g) (g) (g) (g) (g)
Ensilage d'herbe début 0,19 0,89 85 80 76 6,5 3,5 45 8,6 7,6 726,8 684,0 649,8 55,6 29,9
épiaison brins courts
Foin de pré 0,85 0,61 35 52 67 5 2,5 3 2,6 1,6 89,3 132,6 170,9 12,8 6,4
Tourteau de soja 44 0,87 1,14 438 348 241 3,4 7 1 0,9 1,0 381,1 302,8 209,7 3,0 6,1
1 120 120 0,1 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 12,0 12,0
APPORTS NUTRITIFS TOTAUX 49 12 10 1197 119 1030 83 54
DÉDUCTION DES BESOINS JOURNALIERS D'ENTRETIEN -5 -360 -400 -400 -36
DISPONIBILITÉ POUR LA PRODUCTION LAITIÈRE 5 837 719 630 47 27
BESOINS POUR 1 KG DE LAIT A 4 % DE :0,4 :50 :50 .3,5 •1.8
PRODUCTION DE LAIT PERMISE PAR LA RATION 12 14 14 13 14 15

Critères d'appréciation : . MS/Brut = 25 % . g MAD/UFL 118 Ca/P = 1,53


. kg kg PV = 2 . (PDIE - = -8,8
.

CORRECTIONS PROPOSÉES :

RATIONNEMENT PRATIQUE
RATIONNEMENT PRATIQUE

FICHE SIMPLIFIÉE DE RATIONNEMENT POUR VACHE LAITIÈRE

Composition des aliments (kg MS) Quantités Apports nutritifs


ALIMENTS MS UFL MAD P MS UFL MAD PDIN PDIE Ca P
(kg) (g) (g) (g) (g) (g) (kg) (g) lg) (g) (g) (g)
Ensilage de (30 % MS) 0,3 0,9 44 52 66 3,5 2,5 40 12,0 10,8 528,0 624,0 792,0 42,0 30,0
Foin de pré 0,85 0,61 41 54 65 5,5 2,5 1 0,9 0,5 34,9 45,9 55,3 4,7 2,1
Tourteau de soja 44 0,87 1,14 438 348 241 3,4 2,5 2,5 2,2 2,5 952,7 759,9 524,2 7,4 15,2
1 180 60 0,25 0,3 0,0 0,0 0,0 0,0 45,0 15,0

APPORTS NUTRITIFS TOTAUX 44 15 14 1516 1427 1371 99 62


DÉDUCTION DES BESOINS JOURNALIERS D'ENTRETIEN -5 -360 -400 -400 -36
DISPONIBILITÉ POUR LA PRODUCTION LAITIÈRE 9 1156 1027 971 63 35
BESOINS POUR 1 KG DE LAIT A 4 % DE MG : 0,43 :60 :50 • 3,5 :1,8
PRODUCTION DE LAIT PERMISE PAR LA RATION 20 19 21 19 18 20

Critères d'appréciation : . MS/Brut = 35% . g MAD/UFL = 110 Ca/P=1,6


. kg kg PV = 2,5 . (PDIE - PDIN)/UFL = -4
. = 1,1
CORRECTIONS PROPOSÉES :
FICHE SIMPLIFIÉE DE RATIONNEMENT POUR VACHE LAITIÈRE

Composition des aliments (kg Quantités Apports nutritifs


ALIMENTS MS UFL MAD P consommées MS UFL MAD PDIN PDIE Ca P
(kg) (g) (g) (g) (g) (g) (kg) (g) (g) (g) (g) (g)
Pulpe de betteraves 0,22 1,01 54 60 84 13 1 40 8,8 8,9 475,2 528,0 739,2 8,8
surpressées ensilées
Foin de pré 0,85 0,61 35 52 67 5 2,5 5,1 3,1 178,5 265,2 341,7 25,5 12,8
Tourteau de soja 44 0,87 1,14 438 348 241 3,4 7 2 2,0 762,1 605,5 419,3 5,9 12,2
CMV 1 120 120 0,25 0,3 0,0 0,0 0,0 0,0 30,0 30,0
APPORTS NUTRITIFS TOTAUX 48 16 14 1416 1399 1500 176 64
DÉDUCTION DES BESOINS JOURNALIERS D'ENTRETIEN -5 -360 -400 400 -36 -27
DISPONIBILITÉ POUR LA PRODUCTION LAITIÈRE 9 1056 999 1100 140 37
BESOINS POUR 1 KG DE LAIT A 4 % DE MG :60 :50 :3,S :1,8
PRODUCTION DE LAIT PERMISE PAR LA RATION 21 18 20 22 40 20

Critères d'appréciation : • MS/Brut = 33 % . g MAD/UFL = Ca/P = 2,7


. kg kg PV = 2,6 . (PDIE - PDIN)/UFL = -7,3
. 1,1
CORRECTIONS PROPOSÉES ;

RATIONNEMENT PRATIQUE
oo
RATIONNEMENT PRATIQUE

FICHE SIMPLIFIEE DE RATIONNEMENT POUR VACHE LAITIERE

Composition des aliments (kg MS) Quantités Apports nutritifs


ALIMENTS MS UFL MAD P MS UFL MAD PDIN PDIE Ca P
(kg) (g) (g) (g) (g) (g) (kg) (g) (g) (g) (g) (g)
Ensilage de (30 %) 0,30 0,90 44 52 66 3,5 2,5 20 6,0 5,4 264 312 396 121,0 15,0
Ensilage d'herbe 0,19 0,89 85 80 76 6,5 3,5 20 3,8 3,4 323 304 289 24,7 13,3
Aliment minéral 1 120,0 120,0 0,1 0,1 0,0 0 0 0 12,0 12,0

APPORTS NUTRITIFS TOTAUX 40,1 9,9 8,8 587 616 685 57,7 40,3
DÉDUCTION DES BESOINS JOURNALIERS D'ENTRETIEN 5 360 400 400 36 27
DISPONIBILITÉ POUR LA PRODUCTION LAITIÈRE 3,8 227 285 21,7 13,3
BESOINS POUR 1 KG DE LAIT A 4 % DE MG 0,4 60 50 50 3,5 1,8
PRODUCTION DE LAIT PERMISE PAR LA RATION 9,5 3,8 4,3 5,7 6,2 7,4
Critères d'appréciation : kg 1,12 . MAD/UFL 66,8 7,84 Ca/P 1,43
: <3,5 1,2-1,3 100-125 1.5-2

Commentaires : Défaut de fibres longues favorisant une insuffisance de rumination, un appétit capricieux, des troubles digestifs, une chute de taux butyreux.
Déficits azotés et minéraux.

CORRECTIONS : Foin de bonne qualité en libre disposition (consommation 1 à 2 kg/VL/j).


Introduction d'un kg de tourteau de soja.
Utiliser un aliment minéral de type 8-16 (phosphore et calcium) à raison de 200
Ajouter le complément standard de production au delà de 12 kg de ,
FICHE SIMPLIFIÉE DE RATIONNEMENT POUR VACHE LAITIÈRE

Composition des aliments (kg Quantités Apports nutritifs


ALIMENTS MS UFL MAD P consommées MS UFL MAD PDIN PDIE Ca P
(kg) (g) (g) (g) (g) (kg) (g) (g) (g) (g) (g)
Ensilage de {30 %) 0,30 0,90 44 52 66 3,5 2,5 35 10,50 9,5 462 546 693 36,8 26,3
Foin de pré moyen 0,85 0,80 75 79 86 6,5 3,5 2 1,70 1,4 128 134 146 11,1 6,0
Tourteau de soja 44 0,87 1,14 438 348 241 3,4 7,0 5 4,35 5,0 1905 1514 1048 14,8 30,5
Aliment minéral (10-14) 1,00 - - - - 140,0 100,0 0,1 0,10 0,0 0 0 0 14,0 10,0

APPORTS NUTRITIFS TOTAUX 42,1 16,65 15,9 2495 2194 1887 76,6 72,8
DÉDUCTION DES BESOINS JOURNALIERS D'ENTRETIEN 5 360 400 400 36 27
DISPONIBILITÉ POUR LA PRODUCTION LAITIÈRE 10,9 2135 1794 1487 40,6 45,8
BESOINS POUR 1 KG DE LAIT A 4 % DE 0,4 60 50 50 3,5 1,8
PRODUCTION DE LAIT PERMISE PAR LA RATION 27,3 36 36 30 11,6 25,4

Critères d'appréciation : kg kg PV 3,3 . 156,9 . (PDIE - PDIN)/UFL 19,3 Ca/P 11,05


: 1,2-1,3 100-125 1,5-2

Commentaires : Excès de tourteaux de soja, induisant une surcharge azotée, à l'origine de boiteries, mortalité embryonnaire.
Confirmation par un taux d'urée dans le lait.

CORRECTIONS PROPOSÉES : Restreindre le tourteau de soja à un maximum de 3 kg/VL/j.


Utiliser un aliment minéral (de type 8/16 : phosphore et calcium) à raison de 300
Introduire le complément de production à partir de 22,5 kg de

RATIONNEMENT PRATIQUE
DE LA GENETIQUE

La sélection sur la productivité lai- des embryons, de culture in


tière, par la recher- vitro de ceux-ci, de leur fragmenta-
che de bons taux et pro- tion...
téique, se montre très efficace et la Par exemple, la création de vaches
diffusion en est très bien assurée par transgéniques permettrait de disposer
l'insémination artificielle, voire par la de soit
transplantation embryonnaire (voir (beaucoup plus et rapi-
tableau En admettant une pro- dement que par les travaux de sélec-
gression moyenne de l'ordre de 150 tion qui ont bien le même objectif
kg par elle conduit à une aug- permanent), soit producteurs d'un lait
mentation continue et inéluc- enrichi en protéines particulièrement
table de la productivité laitière. Dans intéressantes telles que la
le système de quota, elle impose une (aux propriétés antiinfectieuses), ou
réduction du nombre de vaches qui en diverses immunoglobulines. Dans
va de pair avec une augmentation de ces cas, le lait serait valorisé en tant
la taille des exploitations et accentue que matière première pour l'extrac-
doublement la diminution du nombre tion de protéines
de celles-ci. On peut aussi imaginer la production
Ce mouvement général a été renforcé d'un lait appauvri en lactose pour
par du troupeau toutes les populations démunies de
pie noir, laquelle a apporté l'équiva- lactase. Au-delà, il ne faut pas oublier
lent moyen de 6 à 7 ans de sélection que le lait et ses dérivés sont des
(mais sans la progressivité de celle-ci sources primordiales de calcium très
qui aurait facilité l'adaptation des assimilables (pour prévenir l'ostéo-
porose humaine) et de protéines de
Un traitement par la somatotropine haute qualité. En particulier, celles-ci
exogène aurait des effets compa- se distinguent par leur richesse en
rables et cumulatifs (voir tableau 2). acides aminés ramifiés (spécialement
D'autres possibilités d'accélération du favorable lors d'insuffisance hépa-
progrès zootechnique vont encore tique) ; elles ont aussi certaines pro-
être offertes par les techniques nou- priétés
velles de fécondation in de
o
RATIONNEMENT PRATIQUE

FICHE SIMPLIFIÉE DE RATIONNEMENT POUR VACHE LAITIÈRE

Composition des aliments (kg Quantités Apports nutritifs


ALIMENTS MS UFL P MS UFL MAD PDIN PDIE Ca P
(kg) (g) (g) (g) (g) (g) (kg) (g) (g) (g) (g) (g)
Ensilage de (30 %) 0,30 0,90 44 52 66 3,5 2,5 30 9,00 8,10 396 468 594 31,5 22,5
Pulpe de betteraves fraîches 0,22 1,01 54 60 84 13,0 1,0 30 6,67 6,74 360 400 560 86,7 6,7
Foin (qualité médiocre) 0,85 0,61 35 52 67 5,0 2,5 1 0,85 0,52 30 44 57 4,3 2,1
Aliment minéral (7-18-3) 1,00 - - 180,0 70,0 0,1 0,1 0,00 0 0 0 18,0 7,0

APPORTS NUTRITIFS TOTAUX 61,1 16,62 15,36 786 912 1211 140,5 38,3
DÉDUCTION DES BESOINS JOURNALIERS D'ENTRETIEN 5 360 400 400 36 27
DISPONIBILITÉ POUR LA PRODUCTION LAITIÈRE 10,36 426 512 811 104,5 11,3
BESOINS POUR 1 KG DE LAIT A 4 % DE 0,4 60 50 50 3,5 1,8
PRODUCTION DE LAIT PERMISE PAR LA RATION 26 7 10 16 30 6

Critères d'appréciation : = 3,3 = 1.08 . . = 19,4


: <3,5 1,2-1,3 100-125 <4à8 1,5-2

Commentaires : Manque de lest, avec des aliments très exposant à des accidents d'acidose, (appétit irrégulier, indigestions, parakératose
diarrhée, mauvaise qualité de la corne, baisse d'immunité à l'origine d'infections diverses...).
Déficit en protéines, surtout sous forme d'azote renforçant sous consommation, insuffisance de production laitière, baisse du taux
lait...

CORRECTIONS PROPOSÉES : Réduire la distribution de pulpes de betteraves à un maximum de 15 kg/VUj.


Favoriser la consommation de foin qui devrait atteindre au moins 3
Introduire 2 kg de tourteau de soja (ou l'équivalent azoté).
Utiliser un aliment minéral de type 12-12, à raison de 250
FICHE SIMPLIFIÉE DE RATIONNEMENT POUR VACHE LAITIÈRE

Composition des aliments (kg MS) Quantités Apports nutritifs


ALIMENTS MS UFL MAD P consommées MS UFL MAD PDIN PDIE Ca P
(kg) (g) (g) (g) (g) (g) (kg) (g) (g) (g) (g)
Ensilage d'herbe 0,34 0,85 91 82 69 7,5 4,0 20 6,8 5,78 619 558 469 51,0 27,2
Ensilage de luzerne 0,34 0,78 144 117 71 19,0 3,5 15 5,10 3,98 734 597 362 96,9 17,9
Foin de pré en libre disposition 0,85 0,72 55 65 77 6,0 3,0 2 1,70 1,22 93,5 111 131 10,2 5,1
Concentré à 45 % MAT 0,90 0,90 39 400 200 12 5,0 3 2,70 2,43 105 1080 540 32,4 13,5
dont 6 % sous forme d'urée
APPORTS NUTRITIFS TOTAUX 40 16,3 13,4 1552 2346 1502 190,5 63,7
DÉDUCTION DES BESOINS JOURNALIERS D'ENTRETIEN 5 360 400 400 36 27
DISPONIBILITÉ POUR LA PRODUCTION LAITIÈRE 8,41 1192 1946 1102 155 36,7
BESOINS POUR 1 KG DE LAIT A 4 % DE MG 0,4 60 50 50 3,5 1,8
PRODUCTION DE LAIT PERMISE PAR LA RATION 21,0 19,9 38,9 22 44,1 20,4

Critères d'appréciation : . 3,3 1,2 . 115,8 . Ca/P 3


<3,5 1,2-1,3 100-125 1,5-2

Commentaires : Fort excès d'azote soluble expliquant la grande prévalence de mammites, boiteries, infertilité.

CORRECTIONS PROPOSÉES : Remplacer le concentré totalement inadapté (type complémentaire d'ensilage de par des céréales, à raison de 3,5
pour équilibrer la ration de base vers 22 kg de
Ajuster la complémentation minérale.

RATIONNEMENT PRATIQUE
RATIONNEMENT PRATIQUE

AUTRE PRÉSENTATION D'UNE FICHE DE RATIONNEMENT (*)

RATIONNEMENT VACHE LAITIÈRE

ÉLEVAGE : 789 Nom ou Dénomination : des Aulnes


Adresse : Chemin des vergers
C.P. : 89600 Bureau distrib. ou Commune :

VACHES LAITIÈRES Nom: Date vêlage: Production Lait (PL) : 30 Kg


Race FFPN N° 46 Lactation 4 Multipare TP 3 (g/Kg lait)
Date naissance 08/85 Poids (PV) 600Kg Stade Physio 3 Pleine Lactation TB (g/Kg lait)
Age 7 ans Etat engraiss. 3(1->5) Pathologie Rien Mode de Stabulation 2 libre

Aliments Valeur Nutritive Quant. Apports Nutritifs


(Kg) (Kg) sauf

Nom MS UEL UFL MAD P MB MS UEL UFL MAD PDIN PDIE Ca P

Ensilage 30% 1,13 0,90 44 52 66 3,5 2,5 40,00 12,00 13,56 10,80 528 624 792 42,0 30,0
Foin pré 85% 0,98 0,82 91 88 90 7,5 4,0 1,00 0,85 0,83 0,70 77 75 77 6,4 3,4
Tourt. Soja 44 87% 0,80 1,14 438 348 241 3,4 7,0 2,50 2,18 1,74 2,49 955 759 525 7,4 15,3
18/6 100% 180,0 60,0 0,25 0,25 45,0 15,0

Apports journaliers totaux calculés : 43,75 15,28 16,14 13,98 100,8 63,7
Besoins journaliers recommandés : 19,08 19,90 20,02 2 160 1848 139,0 76,0
Apports - Besoins : 43,75 -3,80 -3,77 -6,04 -600 -391 -454 -38,2 -12,4
(%) : 80% 81% 70% 79% 75% 73% 84%
Kg Lait permis (méthode simplifiée) : 14 15 20 20 22 21 19 23

: 35 % < < PDI(E-N)/UFL : -4,55 Norm < 4 à 8


: 2,5 % < Norm < 1,58 2,0
: 1,09 2,0 MAD/UFL : 112 72 < Norm < 125
deuxième partie de la fiche montrant les apports en fibres de la ration

RATIONNEMENT VACHE LAITIÈRE

ÉLEVAGE : N° : 789 Nom ou Dénomination : GAEC des Aulnes


Adresse : Chemin des vergers
C.P. : 89600 Bureau distrib. ou Commune :

VACHES LAITIÈRES Nom: Date vêlage: Production Lait (PL) : 30 Kg


Race FFPN 46 TP (g/Kg lait)
Date naissance Poids 600Kg Physio: 3 Pleine Lactation TB (g/Kg lait)
Age 7 ans Etat engraiss. 3 (1- > 5) Pathologie: Rien Mode de Stabulation 2 libre

Aliments Quant. Valeur Nutritive Apports


(Kg) sauf MS)

Nom MS CB NDF ADF Lignine X1 X2 X3 X4 CB NDF ADF Lignine X1 X2 X3 X4

Ensilage 12,00 205 231 2460 2772


Foin pré 0,85 285 314 242 267 17
Tourt. Soja 44 2,18 84 163 104 8 183 355 227
18/6 0,25

Apports journaliers totaux calculés : 2885 355 3266 17

CB/MSI: 19% 17%<Norm<30%


: 21 % 19 % < Norm <
2% 25%<Norm<

Les 4 paramètres X2,,<3 et X4 sont disponibles pour d'autres composants choisis par l'utilisateur

: du logiciel version 1.2 /réalisé par Philippe JAGER), fonctionnant à partir

RATIONNEMENT PRATIQUE
174 LIBRE-SERVICE, AU SILO
OU A L'AUGE OUVERTE

Le libre service d'une alimentation en libre-service,


une consommation maximale que toute vache tend spontanément à
la mesure où sont réunies des consacrer 6 h 30 à 7 h à l'ingestion,
conditions suffisantes de de sous forme de 10 à 12 repas quoti-
facilité et de durée d'accès : diens de 30 à 35 mn, régulièrement
répartis sur l'ensemble de la période
• un toit au dessus du front d'attaque éclairée.
du silo ou de l'auge, pour :
- protéger le fourrage et préserver • une durée comparable d'éclai-
son appétibilité comme sa valeur (au moins 16 h ou mieux 20
nutritive à 24 h/j) en prolongeant la lumière
- améliorer le confort des animaux et naturelle, en période de jours courts,
renforcer leur niveau d'ingestion par un éclairage artificiel d'intensité
volontaire. faible mais suffisante pour autoriser
à la table d'alimentation aussi
• une largeur minimale du silo (ou souvent et aussi longtemps que pos-
longueur d'auge) de 30-35 cm par sible.
vache (soit une place à table pour
deux vaches), au lieu de 60-70 cm en • les relus d'ensilage doivent attein-
auge fermée pour distribution ration- dre un minimum de 5 p. 100 pour
née. prouver une réelle ingestion ad libi-
tum (soit 3 à 4 kg
• un détassement de sont nécessairement enlevés cha-
l'ensilage, au moins 2 fois par jour, que jour, avec nettoyage des auges et
pour permettre une préhension ali- des abords. Ils sont aux gé-
mentaire rapide et efficace par l'ani- nisses d'élevage et aux vaches taries
mal en évitant le gaspillage, au besoin (celles-ci étant obligatoirement sépa-
par l'emploi d'un cornadis mobile, rées dés que la ration de base ne com-
mais sans recourir à un fil électrique porte plus que 2 kg de concentrés).
qui dissuade les vaches craintives.
• la libre disposition de foin ou de
• une durée journalière au bonne paille en reste indis-
silo ou à une auge approvisionnée, pensable, avec une ingestion volon-
d'au moins 16 h par jour, ou mieux taire moyenne de l'ordre de 1-
20 h, sinon de 24 h sur 24 : 1,5 kg/vache/j. Elle permet de fournir
- afin d'assurer une consommation à des fibres longues utiles au bon
totale satiété pour chaque vache, fonctionnement du rumen et de la
même mal placée dans la hiérar- rumination ; elle a aussi le mérite de
chie sociale du troupeau ; tempérer les conséquences des varia-
- sachant que dans les conditions tions d'ingestibilité et de valeur
des (surtout lors nisation des rations et la multiplica-
de changement de silo). La paille de tion des repas. Le nombre de ceux-ci
litière, de mauvaise qualité ou peut atteindre 10 par en alimen-
ment souillée, ne garantit pas cette tation plus ou moins restreinte (pour
consommation régulariser l'ingestion et la digestion)
et même en distribution ad libitum
• avec les distributeurs auto- (pour stimuler la consommation
matiques de concernes (DAC), pré- puisque la vache revient sys-
voir petits repas (1 à 1,5 kg), tématiquement "à table", à l'occasion
d'autant plus nombreux que de chaque nouvelle distribution).
bution globale journalière doit être L'amortissement d'une remorque
plus abondante. L'amortissement d'un langeuse supposerait un minimum de
DAC serait assuré à partir de 50 à 100 vaches ou mieux de 300 vaches.
80 vaches. Il ne serait optimal que pour 700
vaches ; d'où d'un emploi col-
• pour les distributions de rations lectif ou d'un atelier commun de
ou complètes : mélange alimentaire pour plusieurs
- effectuer au moins 2 mélanges four- exploitations.
rages-concentrés chaque jour, même - pour le moins, il est souhaitable de
de façon sommaire, en épandant le recharger les auges (voire les
concentré sur le fourrage puis en pendant la traite afin que la consom-
secouant l'ensemble et en mêlant à la mation maintienne quelque temps les
fourche, de façon à imposer une animaux debout, leur évitant de
répartition assez homogène et une contaminer la mamelle au contact de
consommation non sélective. la litière alors que les sphincters des
- le recours à des remorques trayons ne sont pas encore totalement
geuses (et éventuellement peseuses) refermés (à plus forte raison si la li-
facilite grandement l'utilisation de tière n'a pas également été renouvelée
matières premières variées, pendant la traite).

Ainsi réalisé dans les meilleures conditions, le libre-service total


et permanent cumule les avantages de :
- le niveau de consommation : de 1 à 1,5 kg

- augmenter l'efficacité alimentaire, grâce à l'étalement de


l'ingestion et à l'équilibre de chaque repas ;
- accroître la production laitière, ainsi que les taux butyreux et
protéique,
- améliorer de la mamelle, et faciliter la détection des
chaleurs.
RATIONS MELANGEES
(SEMI-COMPLÈTES OU COMPLÈTES)

Les rations mélangées associent, du concentré (ration semi-complète),


dans le même repas, fourrages et sinon la totalité (ration complète),
compléments concentrés. Elles ont pour le mieux en mélange avec la
l'avantage d'augmenter la régularité, ration de base.
l'intensité et l'efficacité de la diges-
tion microbienne grâce au • La suppression totale de la dis-
synchronisme des apports de four- tribution de compléments alimen-
rages et de concentrés, de glucides taires en salle de traite est avanta-
fermentescibles et de protéines geuse pour diverses raisons :
dégradables, sur une durée prolon- - épargne sur l'installation de la salle
gée au cours de la journée. de traite,
Il en résulte des progressions cumu- - rationnement alimentaire plus
lées de (environ + rigoureux, indépendamment du
5 p. 100 soit 1 à 1,2 de la temps de traite et des "réclamations''
digestibilité et de l'efficacité métabo- des animaux,
au profit de l'efficacité alimen- - animaux plus calmes, plus faciles à
taire (en moyenne + p. 100), de la traire,
productivité laitière (jusqu'à 600 - attention du trayeur complètement
de la richesse du lait en disponible pour l'hygiène de la
protéines et en matières grasses. mamelle et la conduite de la traite
Il en procède aussi une meilleure (notamment sans surtraite qui favo-
prévention des troubles digestifs rise les mammites)
(indigestion, diarrhées) et métabo- - meilleure hygiène de la salle de
liques (cétose, acidose, alcalose). traite, et. donc du lait, grâce à :
l'absence de poussière alimentaire,
• La limitation de la distribution la forte réduction des défécations (en
de concentrés en salle de traite relation réflexe avec la consomma-
s'impose à 6-7 correspondant tion alimentaire).
approximativement à une producti-
vité de 6 000-7 000 kg de lait par lac- • Le rationnement devient obli-
tation. Ainsi, on évite de perturber la gatoirement collectif, totalement
traite (qui doit se terminer en 8- avec les rations complètes. Il peut
9 minutes pour bien bénéficier de la toutefois être encore ajusté indivi-
décharge d'ocytocine), et également duellement par la distribution partiel-
le fonctionnement digestif (par de le de concentrés soit en salle de traite
phases de fer- soit au moyen d'un (Distribu-
mentaires deux fois par jour, entre- teur Automatique de Concentrés) en
coupées de longues périodes de alimentation dite "semi-complète".
sous-digestion). Il importe donc de Dans la mesure d'une concentration
faire consommer à l'auge une partie énergétique suffisante de la ration
complète proposée (en rapport avec mal de 14 I entre les individus d'un
le niveau des besoins nutritifs), même lot), en constituant autant de
torégulation de l'ingestion volontaire lots et de rations complètes corres-
peut être mise à profit. Toutefois, elle pondantes qu'il est nécessaire. Le
est incapable un amai- passage de chaque vache d'un lot au
grissement post-partum, d'autant plus suivant (à plus faible concentration
fort que la productivité laitière est nutritive) doit être suffisamment pré-
plus élevée. revanche, elle induit coce et impérativement commandé
ensuite une surconsommation qui par l'évolution de l'état afin
progressivement la perte de prévenir tout embonpoint.
initiale d'état corporel puis qui expo-
se à une certaine prise d'embonpoint. • Pour des troupeaux à très forte
Il importe de prévenir celle-ci, comp- productivité (entre 8 000 et 11 000
te-tenu de ses conséquences néfastes kg par lactation standard), l'amaigris-
telles que prédisposition à la cétose, à sement en début de lactation est
l'infertilité, sinon au syndrome de inévitablement plus sévère et plus
vache grasse, baisse de prolongé ; il requiert une période de
augmentation de la morbidité néona- récupération plus étendue. Le régime
tale... alimentaire très intensif du premier
Ainsi apparaissent bien les dangers lot après vêlage doit être maintenu
habituels des régimes "accordéon" pendant prés de 200 jours pour rat-
imposés aux réserves corporelles par traper un état corporel de Un
une alimentation aux potentialités seul autre lot en lactation est alors
trop uniformes au cours de différents satisfaisant.
stades de lactation.
• Pour des troupeaux à produc-
• Pour des troupeaux à producti- tivité maximale (supérieure à
vité même assez haute (< de 11 000 kg par lactation standard), il
lait en 305 jours) l'amaigrissement est même possible de n'utiliser tout
en début de lactation peut rester rela- au long de la lactation qu'une ration
tivement modéré alors que le risque unique. Celle-ci se caractérise obliga-
ultérieur de surengraissement est toirement par la plus grande concen-
dominant avec des rations excel- tration nutritive : 1,05 UFL/kgMS -
lentes. Dés lors, il est indispensable 18 p. 100 de protéines totales - 20 p.
de répartir les vaches au grand mini- 100 d'ADF - 30 p. 100 de NDF - 35 p.
mum en 4 lots homogènes quant aux 100 de glucides non pariétaux - 7,3 p.
besoins nutritifs en fonction du stade 100 de matières grasses - 0,7 p. 100
de lactation, et du niveau de produc- de calcium et 0,4 p. 100 phosphore
tion laitière : début, milieu et fin de (par rapport à la matière sèche).
lactation, tarissement. Le mieux serait entraîne alors des courbes de lacta-
même de nourrir chaque vache au tion plus plates justifiant en retour un
moins à 7 I près (soit un écart maxi- rationnement plus uniforme.
CARACTERISTIQUES DES RATIONS
TOTALES COMPLÈTES

• Recommandations alimentaires vache en lactation dès 2 semaines


aux 4 phases suivantes : avant le vêlage et alimenter de façon
- début de lactation : 1-11 semaines libérale en semaine à 10 jours.
- milieu de lactation : 12-22 se- • En tarissement, conseiller un
maines régime à base de foin ou d'herbe de
- fin de lactation : 23-44 semaines pâture, avec paille, pour adapter les
- : 45-52 semaines ; réservoirs digestifs (avec le minimum
• Augmentation de l'efficacité ali- d'ensilage ou de luzerne).
mentaire avec le niveau de produc- • Adapter la ration (changement de
tion, lots) dès une diminution de à
• le régime de la future 10 livres de (voir figure 76).

Figure 76
Équilibre alimentaire en fonction du stade de lactation

niveau c e production

Phase 4j

Phase 1 Phase Phase 3


I\
\ : ; temps
fc
1-11 12-22 4 ! 45 -52
semaines
conseil es • • .

sèche)
0,84 0,80 0,70 0,59

17 14 11
12 15 17 20
ADF 15 18 21 23
calcium 0,60 0,37
phosphore 0,40 0,38 0,38 0,26
"tampons" 0,75 0,75
0,25 0,25 0,20 0,25
vitamine A 2700 2400 )
vitamine D (Ul/kg) 1350 1200 ) 1500
ALIMENTATION
DES GÉNISSES

Excès alimentaire Insuffisance alimentaire


GÉNISSES TROP GRASSES GÉNISSES TROP MAIGRES

- surtout par amylacés pas de réduction des difficultés de


insuline car le
somatotropine - a un poids déterminé par la génétique
prolactine - est prioritaire par rapport à
- surtout (de 3 à 9 la mère en fin de gestation
infiltration graisseuse de l'ovaire possibilité de croissance compensatrice
infiltration graisseuse la mamelle mais rechercher croissance assez régulière.
avec développement des acini.
I
développement corporel
facilité de capacité d'ingestion
production laitière maturité sexuelle
longévité : infertilité production laitière
L mammites

ÉTAT CORPOREL (note) RÉGIMES MOYENS


- 0-4 mois : 2-2,75 OPTIMUM - pâturage ou ensilage d'herbe
- 4 mois jusque 2 mois 2 kg concentré
avant vêlage : 2,75-3,5 - ensilage de restreint
- 2 derniers mois de gestation 4 _ + complément d'équilibre

âge poids vif GMQ


(mois) (kg) possibilité vraisemblable de libéraliser
naissance 0 45 davantage jusqu'à 6 << 750 -fourrages
sevrage- 3 100 < 600 mais bien de 6 9 mois (<
élevage 6-9 200 _
puberté 9-12 250-300 au besoin " de 2-3 après
insémination 15 400 < 900 l'insémination) si poids trop faible, < 65-70 MX)
vêlage 24 _ • la période 1.5 mois
moyenne <800 pour ne les génisses les plus fertiles.
En faisant les génisses en moyenne • Introduire génisses avec vaches taries, 2 mois
1 mois avant les vaches, on peut assurer : avant suralimentation de
- une meilleure surveillance des vêlages ; utérine
- un développement plus avancé des veaux et le retour
se retrouvant plus compétitifs par rapport
aux descendants de multipares.

Après vêlage : alimenter les en surestimant systématiquement leur production


de 7 à 8 kg de lait (= 3 car :
- leur capacité d'ingestion est nettement plus faible (au moins d'un tiers),
- leur potentiel de production est élevé,
- leurs besoins de croissance sont encore forts.
18 LA SOMATOTROPINE

Si une vache produit davantage de tostatine ou par injection de


lait en fonction son potentiel géné- bérine (GRF), voire plus tard de so-
tique (et son stade de lactation), matomédines (voir figure 4).
c'est qu'elle bénéficie d'une plus forte Aujourd'hui refusées dans la CEE
sécrétion de somatotropine hypophy- pour des raisons sociales et poli-
saire induisant par l'intermédiaire de tiques, ces techniques d'intervention
hépatiques une plus directe sur le niveau somatotropi-
grande activité mammaire. Aujour- nique ont le mérite de souligner les
d'hui, les techniques modernes de interrelalions entre le potentiel de
génie génétique permettent de dispo- production et l'alimentation.
ser de somatotropine exogène, totale- Dans l'éventualité d'une autorisation,
ment identique à la source endogène. on pourrait en attendre une amélio-
Demain, une stimulation comparable ration moyenne de production laitière
de la production laitière égale- de l'ordre de 4 à 5 Géné-
ment susceptible d'être obtenue par ralement, une certaine supériorité
blocage de la apparaît chez des multipares par rap-

Figure 4
Commande hormonale de la productivité

Hypothalamus

8 (GRF)

SOMATOTROPINE

Foie
SOMATOMÉDINES

rendement métabolique /croissance


orientation hormonale de lait
vers la production
ABREUVEMENT

• LES BESOINS QUANTITATIFS en eau totale (eau alimentaire + abreuvement)


pour une vache laitière sont présentés dans le tableau 18.

Tableau 18
Niveau

en 1, j pour une vache de 635 fcg PV


— " -

à 4-5° C à 26-27°C
Entretien 27 41
Gestation 37 58 en
Lactation : i 45 67
181 * 65 94
" 120
• 100 147 (en plus de l'entretien)
1 * 173

Tout diminue la de cuivre) et les néphrites augmen-


consommation alimentaire et la tent encore les besoins en eau.
production laitière. Si l'eau est appétente, disponible en
Par exemple une baisse d'abreuve- quantité suffisante, fréquemment ou
ment de 40 p. 100 diminue l'ingestion même en permanence, l'animal
de 24 p. 100 et la production laitière régule correctement. Il faut permettre
de 16 p. 100. une ingestion ad libitum régulière,
Les besoins en eau augmentent avec fractionnée, sans surconsommation
la température extérieure, le niveau brutale, massive, exposant notamment
de production laitière, le niveau d'in- aux coliques (mais sans dilution du lait
gestion et la siccité des aliments sécrété car n'existe pas de "mouil-
(faible abreuvement à l'herbe), les lage au ventre" c'est à dire d'augmen-
teneurs alimentaires en indigestible tation de l'humidité par un hyper-
(cellulose) par augmentation des provoqué). On conseille
pertes hydriques fécales ainsi que les au moins deux abreuvements par jour,
teneurs en protéines et minéraux (so- avec de l'eau abondante et de tonne
dium, potassium) par acroissement qualité, suffisamment longtemps et
des pertes hydriques urinaires. sans compétition ou mieux en libre
Les diarrhées (dues, par exemple disposition permanente :
à l'ingestion d'herbe très jeune, - avec des bacs collectifs, assez
par excès d'azote et potassium, nombreux (1 pour 20 à 30 vaches),
avec pertes exagérées de sodium et bien répartis, faciles d'accès,
- ou des abreuvoirs individuels auto- - appétente :
matiques, en bon fonctionnement, aérée (renouvellement suffisant), peu
avec débit suffisant (10 minéralisée 7 g/1 de minéraux
totaux), avec un pH voisin de la neu-
. LES BESOINS QUALITATIFS tralité, sans odeur ni goût désa-
Pour une consommation maximale et gréables, à température moyenne :
sans risques sanitaires, l'eau doit être : vers C
- propre : - en été : si possible, renouveler
sans déchets alimentaires, contamina- l'eau des bacs, protéger du soleil,
tions fécales ou urinaires (lisier), ni - en hiver : prévenir la formation de
développement d'algues... glace ; éviter l'eau trop froide, sous-
- saine: consommée ou provoquant des
sans parasites, ni excès de germes coliques, diarrhées.
fécaux (Streptococcus fecalis < 100/1, Pour réchauffer l'eau on peut faire
Clostridium < 50 à 100/1), passer les tuyaux sous le fumier ou
sans excès de pesticides, ni de nitrates utiliser un thermostat Les
(< 440 : sans danger: < 1 320 tableaux suivants précisent les princi-
: risques de méthémoglobiné- pales normes de potabilités de l'eau
sans abus de fer (< 1 ppm), ni ' (voir tableaux 19, 20, 21, et 22).
de métaux lourds (plomb < 0,1 ppm)

Équilibre alimentaire
Tableau 19
Qualité de l'eau et pathologie

AFFECTIONS AGENTS ORIGINE


\
s MINÉRAUX

Troubles de la fertilité Iode Carence


do croissance

Troubles diarrhéiques Chlorures Excès


Sulfates Excès
Magnésium Excès

Nitrates Excès
Nitrites Excès

Plomb Excès
aux

Lés osseuses Fluor Excès

Troubles nutritionnels Arsenic Excès


(atteinte foie,
intestin,

Constipation chronique Zinc Excès


(attention aux bacs et
citernes)

I oubles diarrhéiques asthénie Cadmium Excès


ntox. aiguë)

Bronchite chronique, hypertension, Excès


insuffisance rénale,
• chronique)

BACTÉRIES

Bacilles de Koch Eaux souillées

Brucella bovis Contact à

Botulisme Toxines + spores Eaux de mares


polluées

-ose Eaux de mares


souillées par
des excréments
et urines de rats
183
AFFECTIONS AGENTS ORIGINE

BACTÉRIES

Fièvre Bacille de charbon

Eaux de
souillées par
es purins

Paratubercu ose ce John Eaux de mare


souillées par
les excréments

VIRUS

Fiève Contact à
l'abreuvement
Peste Eaux souillées

PARASITES

Troubles digestifs ascaris, Eaux souillées


B
strongles,
coccidies...

Troubles hépatiques Douve... Eaux souillées


Cysticercose bovine Eaux souillées
schistosomides
Larves Eaux souillées
d'ankylostomidés excréments


184 Tableau 20
Principales normes de potabilité de l'eau
(J.O. des Communautés Européennes du 30-08-80 - L 229/21)

A - PARAMETRES ORGANOLEPTIQUES ET PHYSICO-CHIMIQUES

o
o

CB

II II CB

8.2
C o

o ro —
o E E 3
o

co

E CO
LU
CD
c
co E
co 3
<s
o
Ê
co
CB
o
co

c
.3
o c o CO
CO C CD
CL CO
C CB
E CD
o co
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I g
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CO
eu £ E
X c

LU CD
E E CO CM -CB

fi' » ES £ CD CD
o
x
J .2 CD
o c
< o P E
C
<
Tableau 21
Principales normes de potabilité de l'eau
(J.O. des Communautés Européennes du 30-08-80 - L

B - PARAMÈTRES MICROBIOLOGIQUES

CONCENTRATION
MAXIMALE
ADMISSIBLE
PARAMÈTRES RÉSULTATS
Volume Nouveau Méthode des Méthode des
de l'échantillon Guide membranes tubes
(en ml) fréquentes multiples (NPP)

totaux 100 0
fécaux 100 0
Streptocoques fécaux 100 -
Clostridiums
sulfitoréducteurs

Tableau 22
Normes à respecter pour les eaux potables
(Ministère de la Santé)

EAU TRÈS EAU EAU DE


CRITÈRES PURE POTABLE SUSPECTE MAUVAISE
QUALITÉ

Nombre de germes 100 103 à 105


Nombre d'Escherichia 50 100
Nombre de 0 50 100
Nombre de Cl. perfringens 0 10 50 à 100
Degré 5 à 1:5 30 30 30
Matières organiques 0 1 3 4,6
Chlorures mg/l 200 600
Nitrates mg/l 0 0 à 15 15 à 30 3C
Ammoniaque mg/l 0 2 10
Turbidité ..- . • - U
Fer mg/l 0,2 -
Manganèse mg/l »' 0,1
Cuivre mg/l - - ',5
Zinc mg/l 5 - 15
Calcium mg/l - 75 • : 200
Magnésium mg/l. ' - 50
Sulfates mg/l - 200 - 400
8,5 - 9,2
'••' • i :
CHAPITRE IV

187

Qualité
et santé
Figure 77

PRÉVENTION EN ÉLEVAGE

• santé animale
• reproduction
• qualité des produits
sanitaire
gastronomie
valeur santé

Figure 78

EXIGENCES DU CONSOMMATEUR

QUALITE BON

sain agréable utile


T
parasite tendre équilibre
résidus savoureux
T
X GASTRONOMIE VALEUR SANTÉ
A
:
Promotion de la qualité
du lait et de la santé
métabolique de la vache
n actuelle quantitative et de quotas
E laitiers, de la vache laitière a pour première
priorité de permettre de produire un lait d'excellente qualité et
la meilleure santé de la vache, sachant que ces deux
aspects sont étroitement liés
La qualité se définit comme des propiétés recherchées
par le consommateur. Elle implique tout à la fois la sécurité sani-
taire (bactériologique et chimique), la valeur gastronomique (ou
hédonique) et alimentaire (ou valeur nutritionnelle)
78).
La qualité du lait concerne sa faculté de conservation et son
aptitude à être transformé avec un bon rendement en dérivés éga-
lement sains, savoureux, de haute valeur nutritionnelle.

La santé de la vache, en rapport avec met en


cause la prévention des maladies nutritionnelles
ainsi que la résistance aux agressions microbiennes et parasi-
taires. Comme il est beaucoup plus efficace, techniquement et éco-
nomiquement, de prévenir que de guérir, rationnel-
le prend toute son importance comme moyen privilégié de médeci-
ne préventive collective.
Pour cela, peut être utile de mettre profit la biochimie du lait et
sang de parfaire de la conduite du troupeau,
chercher à interpréter l'état nutritionnel, ainsi que détecter très
précocement toute erreur pour la corriger avant de graves consé-
quences.
port aux primipares, dont le bilan Seule la voie injectable serait utili-
énergétique est plus sensible au désé- sable puisque la est
quilibre en raison d'un appétit infé- un détruit par les en-
rieur et de la concurrence des besoins zymes digestives. Il s'agirait donc
de croissance. Les résultats individuels d'un médicament, à fonction zoo-
varient de 1 à 10 quels technique, qui exigerait une autori-
soient le potentiel génétique et le sation de mise sur le marché et qui,
stade de lactation. Toutefois la répon- ensuite, ne être distribué
se étant dépendante de la bonne sous le contrôle du vétérinaire. Dans
couverture des besoins nutritifs, il cette éventualité, celui-ci aurait la res-
importe d'ajuster apports alimen- ponsabilité d'en assurer l'utilisation
taires d'éviter d'intervenir en pério- les meilleures conditions d'éta-
de initiale de lactation en phase de parfaitement gérées.
bilan négatif pour ne pas retarder la En l'alimentation devra
fécondation (alors qu'il n'y a pas toujours être ajustée en fonction de la
d'augmentation du risque de cétose production laitière constatée, sans
en raison d'un effet d'épargne du aucune particularité liée à un éven-
glucose). Mais toute élévation de la tuel traitement
productivité laitière En effet, celui-ci ne modifie nulle-
de façon apparemment non spéci- ment la physiologie normale ; il n'in-
fique, d'une sensibilité supérieure à fluence ni la digestibilité, ni le rende-
l'augmentation des taux cellulaires ment métabolique. L'amélioration
lactés. impose donc pour le apparente du rendement alimentaire
moins une maîtrise plus rigoureuse (en de lait) ne résulte que de
des conditions d'hygiène. l'effet de dilution des besoins fixes
La période optimale d'utilisation se d'entretien par rapport à une produc-
situerait donc entre 90 el 220 jours tion augmentée.
après vêlage.
Tableau 23
Héritabilité de la productivité laitière et des taux lactés

en 100 PRODUCTION TAUX

-
- Matières grasses 62
- Substances non grasses 24
- Matières protéiques 47

Tableau 24
Efficacité de la sélection (en kg par génération)

Sélection Quantité Quantité TB TP


LAIT
exclusivement sur : MG MP (p. (p. 100)

le VOLUME + 276 + + -0,036 -0,0018

- -130 + 0,19 + 0,05

- -104 +2,7 +3,2 +0,08


L'INFLUENCE DE LA SÉLECTION
SUR LA QUALITÉ

La génétique a une forte influence La sélection exclusive sur le volume


le de production et plus de production entraînerait une ré-
encore sur les taux, notamment gression des butyreux et pro-
matières grasses (qui décide du ren- téique (mais avec une augmentation
dement en beurre) et de protéines des quantités de matières grasses
(qui commande fortement le rende- de protéines). Réciproquement, une
ment en fromage). sélection exclusive sur les taux dimi-
L'héritabilité (ou pourcentage de la nuerait le volume de production (voir
variation totale à la géné- tableau 24). Il convient donc de dis-
tique, le reste étant dépendant du poser d'indices pondérés de sélection
notamment du rationnement qui permettent de préserver une cer-
alimentaire) est de de moitié taine progression de la productivité
pour les taux butyreux et protéique tout en améliorant le taux protéique.
alors qu'elle se situe vers un quart seule référence à la teneur en
pour la production laitière (voir ta- extrait sec ou même en matière utile
bleau 23). + TP) ne serait pas
Elle laisse donc espérer une grande puisque une augmentation de
efficacité de la sélection, mais une pourrait théoriquement masquer une
influence restreinte de l'alimen- baisse de (bien que ces 2 facteurs
soient liés génétiquement).
COMPOSITION DU LAIT

Le volume de sécrétion lactée est consommateur tandis que la carence


déterminé par la quantité d'eau atti- en fer ne peut corrigée par l'ali-
rée et retenue par le pouvoir mentation de la vache. Les fluc-
tique des constituants, principalement tuations des teneurs en sodium et
le lactose et les minéraux. En consé- potassium sont de
quence, ceux-ci ont des concentra- Physiologiquement, il
tions à peu près constantes au point apparaît quelques variations concer-
de servir de référence pour la dé- nant les concentrations en magné-
tection du "mouillage" du lait. De sium, iode, sélénium et mo-
l'extrait sec non gras est relati- lybdène, qui sont capables de pro-
vement stable et il n'existe pas de longer, par le cordon lacté, des
au ventre". Cependant, il déséquilibres installés pendant la
apparaît un léger effet de dilution, période gestation. Les variations
notamment des substances azotées et pourraient aussi servir à apprécier
même des matières grasses dont les l'adéquation des apports alimentaires
taux ont tendance à être inversement concernant ces derniers éléments.
proportionnels au niveau de produc-
tion, dépendant du potentiel géné- • Les variations les plus fortes por-
tique et du stade physiologique. La tent sur le taux butyreux (TB) et sur
composition moyenne du lait de les teneurs en vitamines liposolubles.
vache est récapitulée à la figure Le taux butyreux est surtout tributaire
d'un bon approvisionnement en
• L'influence du régime alimen- acide acétique résultant d'une excel-
taire est très modeste quant aux taux lente cellulolyse ; à ce titre, il profile
de lactose et de minéraux majeurs, de toutes les règles de prévention de
comme de vitamines hydrosolubles l'acidose chronique. En plus, un
(complexe B, vitamine C). apport minimum de matières grasses
La stabilité des teneurs en calcium et est nécessaire mais un excès est rapi-
phosphore est une garantie pour le dement néfaste.

Figure 79
Composition moyenne (en g/kg) du lait de vache

matières sèches : 125 à 135 — (eau : 865 à 875)


matières grasses (TB) : 34 à 40 matière utile »
matières protéiques (TP) : 31 à 34
lactose : 49 à extrait sec non gras 90
: 8 '
Si le taux butyreux fut longtemps • Le taux protéique (TP) est nette-
une référence très positive rapport ment moins mais il doit
avec la valeur du beurre, bénéficier de tous efforts en rai-
le souci est davantage aujourd'hui son de son importance primordiale
d'en limiter l'augmentation compte sur la valeur fromagère. A cet égard,
tenu de l'extension des quotas à la si on constate une liaison génétique
production de matières grasses. En entre TP et sur le plan alimen-
revanche, toute amélioration du taux taire se manifeste un certain antago-
protéique est bénéfique en raison de nisme puisque le TP est d'abord
la grande importance actuelle de dépendant du niveau énergétique et
la valeur fromagère du lait, spéciale- de la disponibilité en acide propio-
ment en France. nique (voir figure 80).

Figure 80
Rôle différencié de l'alimentation à l'égard
des taux butyreux et protéique

Fourrages Concentrés
i *

C2

Rôle primordial de l'énergie sur TP


0,5 TP
ensilage maïs, betteraves,
herbe et ens médiocres
LE TAUX BUTYREUX

• LA DOUBLE ORIGINE qués par la mamelle). Ainsi, l'aug-


DES GRAISSES DU LAIT mentation du rapport des teneurs lac-
Une majeure des graisses du lait tées en acide oléique et acide
provient des synthèses mammaires à caprique (C18/C10) serait un critère
partir des acétique et buty- intéressant du déficit énergétique.
rique qui dérivent des fermentations Un apport minimum d'acides gras
ruminales. Elle est surtout représen- alimentaires (3 p. 100) est égale-
tée par des acides gras courts ou ment nécessaire. Une augmentation
moyens (nombre de carbone inférieur jusque 6-8 p. 100 au maximum sous
à 16). Cette part met en cause un forme d'acides gras longs saturés ou
apport suffisant de cellulose et une de savons est favorable au taux buty-
bonne intensité de la cellulolyse (voir reux (et au bilan énergétique) chez
figure 80). les VLHP-DL, (au profit potentiel
certaine proportion gras d'une meilleure prévention cétose
longs (à 16 ou 18 carbones) est préle- et infertilité).
vée par la mamelle dans le sang cir- Mais aujourd'hui, pour respecter un
culant ; celui ci approvisionné quota de matières grasses, on peut
pour une faible partie par les ma- souhaiter diminuer le taux butyreux,
tières grasses alimentaires surtout tout en cherchant à gagner en taux
par les graisses de réserve à l'occa- On est ainsi amené à atté-
sion de l'amaigrissement (lipolyse) nuer la rigueur des recommandations
notamment en début de lactation. visant à soutenir le taux butyreux
(p 197). On tend alors à hausser
• LA CHUTE DU TAUX BUTYREUX quelque peu le rapport des acides
(TB) est généralement le premier propionique/acétique dans le rumen,
signal d'alarme de l'acidose chro- allant de pair avec une réduction de
nique (sauf avec des rations riches la marge de sécurité quant à le pré-
en sucres dont la fermentation en vention de l'acidose ruminale. Sous
acide butyrique masque le défaut couvert d'une bonne maîtrise de la
d'acide acétique). La prévention fait composition de la ration alimentaire
appel à tous les moyens de et de la répartition de la consomma-
contre l'acidose de stimulation de tion journalière, on conseille
la cellulolyse (cf. chapitre 2). d'accroître (raisonnablement) l'apport
Cependant, lors de bilan énergétique d'amidon facilement
la lipolyse (libérant (sous forme de blé par exemple) ou
des acides gras longs saturés ou autre source pour
noinsaturés) est capable de compen- abaisser le taux butyreux tout en ten-
ser le défaut en tant d'augmenter le taux protéique.
acides gras volatils (précurseurs L'adjonction limitée d'huiles végétales
d'acides gras courts ou moyens fabri- ou de poisson, par hydrogé-
nation partielle dans à la mou ; une complémentation alimen- 195
formation d'acide vaccénique qui taire en gras de coprah ou
contribuerait à restreindre le taux de palmiste permet alors de durcir
; mais divers inconvénients le beurre. A les foins, les
peuvent survenir : déclin pailles, les racines, les tubercules et
du taux protéique. sensibilité au ran- leurs dérivés (pulpes) entraînent la fa-
cissement des graisses lactées, prédis- brication hivernale d'un beurre diffi-
position aux maladies cardiovascu- cile à tartiner; l'utilisation alimentaire
laires pour le consommateur humain, d'ensilage d'herbe et surtout d'un
même si le risque de cancer serait minimum de graines oléagineuses est
alors davantage contrecarré. Par alors capable d'améliorer la malléa-
ailleurs, une supplémentation en vita- bilité du beurre
mine ou pourrait être utile l'influence sur les acides
en freinant la lipolyse tissulairc gras du lait beaucoup plus atté-
(amaigrissement) en début de lacta- nuée que chez une femelle monogas-
tion. L'apport de tels trique pour les raisons cumulées sui-
que les levures vivantes, aurait le vantes :
mérite d'abaisser le risque - faible tolérance aux ma-
tout en profitant au taux protéique tières grasses surtout à
(avec un bon approvisionnement en l'égard des huiles (sources d'acides
gras insaturés) plutôt que des graisses,
- hydrogénation des acides gras
• LA NATURE DES ACIDES GRAS insaturés par la microflore ruminale,
ALIMENTAIRES retentit légèrement aboutissant à des acides gras saturés
sur la consistance et la résistance (consistants à la température ambian-
au rancissement du beurre. te),
Par exemple, l'herbe de printemps - résorption complémentaire
riche en acides gras polyinsaturés gras bactériens qui sont générale-
conduit à la production d'un beurre ment saturés.

Figure 81
Maîtrise du taux butyreux

Taux de fourrages > 40-45 p. 100


avec fibres longues > 0,6 cm (dont 25 p. 100 > 2 cm)
ADF 19 p. 100 et NDF > 25 p. 100

Glucides 35 p. 100 ;
amidons + sucres 25 p. 100 TB, TP

t huiles : < 2-3 p. 100

± niacine, tampons, probiotiques,...


LAIT

Tissu adipeux de Réserve

Lipogénèse Lipolyse

LIPIDES
Inhibition
< Hydrogénation s"
Fermentations de la a
GLUCIDES gras volatils lipolyse o
-
(0
AMIDON ac. propionique AG saturés
SUCRES ac. butyrique AG saturés s
± AG insaturés V)
fi
surtout 55
CELLULOSE ac. acétique
PREVENTION ALIMENTAIRE DE LA
CHUTE EXCESSIVE DU TAUX BUTYREUX

• IMPORTANCE PRÉPONDÉRANTE • ROLE SECONDAIRE DES LIPIDES


DE L'ACIDE ACÉTIQUE ALIMENTAIRES. doivent représen-
des fermentations ruminales (voir ter au minimum 0,5 PV chez la
figure 81) qui doivent en maintenir au vache ( 1 g chez la chèvre), soit envi-
moins 50 à 60 p. 100 clans le mélange ron 3 p. 100 de la ration. Les rations à
des gras volatils. L'acide buty- base de pailles, vieux foins, tuber-
rique est bulyrogène, à cules, racines, pulpes présentent
l'inverse de l'acide propionique. risques de déficience. Au contraire,
- Taux de cellulose > 16-17 p. 100. l'herbe et les ensilages sont bien
Se méfier de l'herbe trop jeune et de pourvus. Une complémentation à
l'excès de concentrés amylacés. partir de avoine, tourteaux ou
- Proportion de fourrages graines oléagineuses est alors utile.
paille, Mais l'excès de lipides (> 6-8 p. 100)
> 40 p. 100 de la ration totale : inhibe la et. dé-
sous forme longue (> 0,6 cm) : prime donc le taux butyreux. surtout
>3 ; si il s'agit d'acides gras longs et
avec supériorité des formes compri- insaturés ou d'acides gras moyens et
mées ("wafers" : briquettes de four- courts, tous hydrosolubles et toxiques
rages non sur les formes pour la Ainsi, l'huile de
compactées (après passage dans une foie de monte, les huiles végétales et
presse à filière sans broyage préalable les graisses de coprah ou de
= bouchons) et condensées (réduc- sont dangereuses. On le
tion en fine farine avant aggloméra- suif, l'huile hydrogénée de palme, les
tion = "pellets" ou granulés). savons de calcium, les acides gras
- Apports de concentrés < 60 p. 100 cristallisés et les graines oléagineuses
de la ration totale : extradées ou une huile protégée par
- progressifs : en évitant tout change- enrobage pour court-circuiter le
ment brutal de régime ; rumen.
- fractionnés : en repas d'autant
nombreux que les quantités sont plus • INFLUENCE POSITIVE DE TOUT
abondantes, ou même dans une ra- L'ÉQUILIBRE ALIMENTAIRE, notam-
tion complète en libre disposition ment (azote dégradable),
repas/j) ; minéral I5, Mg, S, oligo-éléments)
- à modérée : et pour activer la cellu-
amidon cru et pulpes sèches > ami- lolyse.
don cuit ou immature > sucres - Action adjuvante des facteurs de
; mais les sucres solubles aug- croissance microbienne :
mentent la proportion d'acide buty- libre, niacine, isoacides, hydrolysats
rique profitable au taux butyreux. protéiques, levures vivantes... qui
- Substances tampons. mulent la cellulolyse.
198 LE TAUX PROTEIQUE

Le taux des matières azotées totales aux matières protéiques (précipi-


(N x 6,25 ou mieux N x 6,40 dans le tables par les acides forts). Celles-ci
cas du lait) préjuge mal de la qualité comportent près de 82 p. 100 de
protéique et de la valeur fromagère caséine, dont les proportions déci-
du lait. Il est préférable de se référer dent de la qualité du caillé et du ren-

Figure 83
Taux protéique du lait

Matières azotées totales (TA)


95 100 NnP
Matières protéiques (TP)
82 p. i Protéines
Caséines
(46 p. 34 p. 100 caséine 13 p. 100 caséine 7 p. 100 • ln< •
= TA 0,95
« TP (g/kg). 1,030

Figure 84
Liaison TP et rendement fromager (évolution moyenne annuelle)

TP Rendement (kg/1001)
fromager

8,5

- Rendement
8,0
fromager

30
A M J J A S O N D
fromager. Ce dernier est en lactés), avec une progression
étroite relation avec le taux protéique toujours soutenue.
(voir figure 83). Au-delà, le TP est quelque peu inver-
Parallèlement à l'augmentation de sement à la longueur
productivité et à la large diffusion de du jour ; il est donc dépendant de la
la race Holstein, ce taux protéique a saison (voir figures 84 et 85). Il est
eu tendance à baisser régulièrement également en relation négative avec
au cours des dernières le niveau de production cours
en moyenne de 0,1 point par an. d'une lactation, avec un minimum à
Il s'approche du la période du pic de sécrétion lactée.
plancher de 31 en-deçà duquel L'alimentation joue un grand rôle
la qualité du caillé el la fabrication du pour la totale expression potentiel
fromage sont compromis. H importe génétique concernant le taux pro-
donc par la sélection et par l'alimen- téique (voir figure 86). Comme elle
tation de tenter de le peut intervenir de façon plus ou
compte tenu de son importance éco- moins indépendante de la saison el
nomique primordiale. En effet cha- du stade de lactation, elle doit être
que habitant consomme en mise à profit notamment pour contre-
chaque année 22 kg de fromages. carrer les effets négatifs de ces der-
25 kg de produits frais (yaourts et niers facteurs (voir figure 87).

Figure 85
Évolution moyenne du TP au cours de la lactation
(d'après de l'Élevage)

Pic de lactation

Production laitière
TP
A

écart de
5 à 10
"creux" de TP
au 2e mois

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

t i Stade de lactation en mois ii

vêlage tarisse
ensilage ensilage
de d'herbe
Roger Wolter et les Éditions France Agricole
remercient les Éditions de l'INRA, pour leur
aimable autorisation de reproduire des extraits
de l'ouvrage "Tables de l'alimentation des
bovins, ovins et caprins'' de R. Jarrige, situées
en annexe du présent ouvrage.
© 1988

ISBN 2-85557-035-2
© Édition 97
Éditions France
Tous droits réservés pour tous pays

Il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement sur


quelque support que ce soit le présent ouvrage sans autori-
sation des éditeurs ou du Centre français d'exploitation du droit
de copie 3 rue HautefeuiUe, 75006 (Code de la
propriété intellectuelle, articles L.I22--1, I.. 122-5 et L.335-2).
20 Figure 5
Notion de besoin alimentaire

toxicité

surcharge
émonctoires
recommandations limite
moyennes moyenne
minimum
OPTIMUM
minimum
théorique
I I sans
carence
sans
excès

ÉQUILIBRE

marge marge niveau des


de sécurité de sécurité apports
f. aliment : composition x CUD x VB f. sensibilité animal
I. animal : efficacité et (race x individu)
critère : être

Figure 6
Niveau de besoins nutritifs selon les critères

couverture des besoins


nutritionnels TOXICITE
surcharges
émonctoires

"recommandations"

résistance au stress

immunité - érythropoïèse

qualité des productions. Fertilité

efficacité alimentaire
productivité laitière normes

besoins minimaux d'entretien


carences
niveau des apports
Figure 86
Taux protéique et valeur fromagère du lait

Génétique : sélection caséine et TP 31


Stade de lactation : TP minimum au 2e mois
: TP minimum en été 2
Alimentation :

Énergie : protéosynthèse mammaire 1-5


fourniture

: NnP (Azote non protéique) •


N progressivement
N lentement dégradable +

Figure 87
Effet de la durée du jour sur le TP
(d'après de l'Élevage)
PREVENTION ALIMENTAIRE
DE LA BAISSE DU TAUX PROTÉIQUE

Si la sélection génétique améliore ou - une protéosynthèse microbienne très


détériore et TP, active conduisant à une récupération
(voir figure 88) l'alimentation est maximale de Cette protéosyn-
capable de privilégier le TP par thèse microbienne se trouve égale-
rapport au TB, en recherchant ment renforcée par les rations bien
rapport TP/TB égal ou supérieur à pourvues en glucides facilement fer-
0,85. ; elle requiert parallèle-
Elle le peut d'abord en libérant des ment un apport suffisant d'azote
nutriments énergétiques plus propices dégradable (sans excès puisque celui-
à la protéosynthèse mammaire qu'à la ci ne peut qu'accroître la teneur du
Elle le doit également en lait en azote non dont on
fournissant, directement ou indirecte- sait par ailleurs la valeur diagnos-
ment, les acides aminés indispensables tique) ;
pour cette protéosynthèse mammaire. - un complément lentement
dégradable ou indégradable (dans le
• Une bonne couverture des be- rumen) mais bien digestible (dans
soins énergétiques de la vache, sur- grêle) pour satisfaire totale-
tout en début de lactation, est tou- ment le besoin en Ces pro-
jours nécessaire. téines doivent avoir un excellent
Elle est encore plus bénéfique si elle équilibre en acides aminés indispen-
comporte une part suffisante de sables pour corriger au mieux la com-
concentrés amylacés. En effet, ceux-ci position des PDIM compte tenu des
stimulent l'ensemble des fermenta- exigences de la protéosynthèse mam-
tions ruminales et favorisent la pro- maire. C'est l'intérêt particulier des
duction d'acide ique (C3) au farines animales (non contaminées)
détriment de l'acide acétique (C2), ou d'un tourteau de soja légèrement
Alors que ce profite bien au surchauffé pour en atténuer la dégra-
TB, l'acide tend à dabilité sans affecter digestibilité.
le TP (vers sa Au besoin, une supplémentation en
limite génétique), soit par l'apport acides aminés protégés peut par-
d'énergie immédiatement utilisable cet équilibre, notamment sous
par les cellules mammaires, soit en forme d'une association lysine (40-
provoquant une augmentation de 50 g/VL/j) et méthionine (environ
soit comme précurseur
d'acides aminés lactogènes (acide Pour le mieux, il faut atteindre
tamique et alanine) (figure 89). 2,3 p. 100 de méthionine et 7,5 p. 100
de lysine dans les PDIA
• Un approvisionnement suffisant
en acides aminés indispensables • Rappelons que les huiles alimen-
suppose : (voir figures 90, et 92) taires sont rapidement néfastes à
la protéosynthèse microbienne tirer parti pour améliorer la producti-
comme au taux protéique et la vité mais aussi la composition du lait.
niacine aurait un certain En plus de la meilleure composition
rôle palliatif à ['encontre de cet effet nutritionnelle du lait et de ses dérivés,
négatif des lipides alimentaires. A l'alimentation de la vache doit assurer
propos du taux protéique, on vérifie également d'excellentes qualités orga-
bien la forte interdépendance des noleptiques et une parfaite innocuité
énergétique et azoté, pour le consommateur pour que
aussi bien dans le rumen que dans celui-ci continue de considérer le lait
avec une complémenta- un produit d'une gran-
rité entre ces 2 étapes dont on peut de "valeur santé".

Figure 88
Influence comparée de la génétique et de l'alimentation sur TP et TB

GÉNÉTIQUE ALIMENTATION
( Lien TP-TB ± opposition

sélection exclusive : kg MS concentré


- 0,59 kg MS fourrages
+ 0,63 kg lait brut
+
+ 0,36 TP
+ 3,3 g TB - 0,59 g TB

Figure 89
Apports glucidiques et taux protéique

ÉNERGIE
(+ 1 p. 100 cellulose TP de 0,13

PROPIONATE

g/l)
i
TP
Figure 90
Approvisionnement azoté pour le TP

appétit, CUD,
cellulose C2)
y lipomobiiisation TB
lipoprotéines gras libres )
acides aminés indispensables
protégée (15 g/VL/j)
Lysine protégée (40-50
(± niacine si excès de lipides) î TP

Figure 91
Azote alimentaire et taux protéique

glucides propionate

azote dégradable PDIM


mammaire
-synchronisme
- équilibre pour microflore
- adjuvants pour microflore

azote
t
VB
± lysine
méth
A ( protégées
CUD
Figure 92
Influence de l'alimentation
sur les taux butyreux et protéique du lait

cuisson

ENZYMES Bactéries Protozoaires Matières


grasses

I
NIACINE, Co,
PROTEOLYSÂTS
TAMPONS Protéosynthèse LEVURES

AZOTE RAPIDE
FOURRAGES
T

I AZOTE LENTEMENT
f AZ

A. A. I.
; > A.

La composition analytique du lait est relativement stable quant


au lactose et aux minéraux.
En revanche, le régime alimentaire influence sensiblement le
taux butyreux et aussi le taux protéique. peut même avantager
électivement le TP par rapport au TB, en particulier en favorisant
quelque peu la production ruminale d'acide propionique plutôt
que d'acide acétique. L'intérêt se trouve alors renforcé en faveur
de rations suffisamment pourvues en amidon, ainsi qu'en pré-
curseurs azotés de et de
LES TENEURS
VITAMINIQUES DU LAIT

• La richesse du lait en vitamines assurant une bonne valeur vitami-


B (et K) est élevée, nique A ainsi qu'une coloration jaune
quels que soient la saison et le régime du beurre (au cours de la conser-
alimentaire. Au-delà d'une bonne vation le beurre blanchit par oxyda-
teneur moyenne de nombreuses ma- tion progressive du carotène puis
tières premières composant les rations peut jaunir de nouveau par rancis-
usuelles de la vache laitière, cela tient sement !). Parallèlement, la richesse
surtout à un fort autoapprovisionne- de l'herbe en tocophérols (vita-
ment grâce aux abondantes produc- mine E), dont le transfert le lait
tions par la microflore prégastrique, serait de l'ordre de 1 à 2 p. 100,
une excellente résorption (avec les carotènes) à la
intestinale de ces vitamines B. De prévention du rancissement des
même, le taux de vitamine C du lait graisses du lait (à l'origine d'un "goût
est assez indépendant des apports ali- d'oxydé" ou de "métal") et du beurre.
mentaires puisque cette vitamine est La belle saison profite aussi au taux
synthétisée par la vache (à la diffé- lacté de vitamine D par l'intermé-
rence de l'homme et du cobaye) (voir diaire de l'ensoleillement. Celui-ci
figure 95). conditionne l'élaboration de vita-
mine D, d'une part sur à par-
• Les teneurs lactées en vitamines tir des stérols sébacés (avec récupéra-
(A, D, E) sont en tion par léchage), d'autre part, dans
revanche tributaires du niveau de l'herbe coupée, au cours du fanage
leurs apports alimentaires qui varient (permettant un approvisionnement
fortement en fonclion de la saison alimentaire en vitamine D qui s'étend
(voir figures 93 et 94) et du type de à la mauvaise saison à l'inverse des
ration. Ainsi, l'herbe et son ensilage carotènes provitaminiques A et de la
sont très bien pourvus en carotènes vitamine F, qui s'amenuisent au cours
dont 2 à 3 p. 100 passent dans le lait du stockage du foin).
Figure 93
Évolution annuelle des teneurs du lait en vitamines

dans le lait

Complexe B
acide ascorbique

Vitamine A
caroténoïdes

mars avr nov. janvier

Figure 94
Perte de carotène au cours de la récolte et du stockage

100
90
80 as Après fanage ou séchage
70 P
60 e • Après 6 mois de stockage
50 r
40
30 t
20 e
10
0 I
Fanage Fanage Séchaç Ensilai Fourrage
Su pré au pré en préfan é déshydraté
evec sans grange
P pluie

Figure 95
Vitamines et pigments

- Vitamines B et C : à peu près stables


- Vitamine A et caroténoïdes :
passage dans le lait, 2 à 3 p. 100
et influence sur la coloration du beurre
• Vitamine E
passage dans le lait, 1 à 2 p. 100
un taux minimum de 25-30 de beurre prévient
goût d'oxydé
Vitamines D :
teneurs lactées tributaires des apports du foin)
de l'ensoleillement direct des vaches
CARACTÈRES

L'odeur, la et la couleur du formation des graines, donne au lait


subissent parfois l'influence spéci- une odeur et un goût de résine.
fique de certaines plantes ou plus • Les betteraves, leurs feuilles et
souvent les conséquences de la mau- collets, la mélasse et les
vaise conservation de tout aliment. ainsi que les ensilages de blé en
herbe, renferment de fortes propor-
• ALTÉRATIONS ORGANOLEPTI- tions de que la flore
QUES PROVOQUÉES PAR DES peut convertir en triméthyla-
PLANTES responsables flaveur de
Diverses plantes, plus ou moins poisson dans le lait.
connues pour leurs propriétés odo- • L'ail sauvage, l'alliaire, les poireaux,
riférantes, gustatives ou colorantes, les oignons, l'anis, le thym, le fenu-
peuvent les transmettre au lait. Les grec, la gentiane, la la
résultats favorables restent mercuriale, l'armoise... peuvent con-
même si on admet par exemple que férer au lait une flaveur désagréable
la lupuline augmente le goût qui leur est caractéristique.
de noisette du et que diffé- • La renoncule le cresson sau-
rentes flores de régions privilégiées, vage transmettraient une odeur féca-
de montagne notamment, seraient
susceptibles de communiquer "un • La mercuriale, le mélilot et le tour-
goût terroir". teau d'oeillette ajouteraient une nuan-
Plus souvent, on cite des effets défa- ce alors que les le
vorables des plantes suivantes : gaillet et les jeunes pousses de coni-
• Les crucifères tels que les choux, fères induiraient une couleur rosée.
le colza, la navette, le navet, le chou-
navet, la moutarde, la ravenelle, le • ALTÉRATIONS ORGANOLEP-
thlaspi, confèrent quelquefois au TIQUES PROVOQUÉES PAR DES
une odeur piquante et un ALIMENTS MAL CONSERVÉS
en raison de la présence d'hétéro- Les aliments mal conservés sont, sans
sulfurés ou doute, moins variés ; mais, en éle-
• Différentes légumineuses, comme vage intensif, ils présentent davan-
la luzerne, le trèfle, les pois, les tage de risques que les plantes précé-
les gesses, les le dentes.
lotier les lupins,
contiennent des substances • Ensilages de mauvaise qualité
vraisemblablement des Les ensilages de mauvaise qualité
qui se retrouvent en partie dans le sont les principaux vecteurs de
lait. veurs désagréables dans les produits
• Le tournesol-fourrage, récolté laitiers. Ils comportent de
trop tardivement, c'est-à-dire après la et des qui ris-
quent de transmettre leur odeur pu- - ne pas exposer le lait trait à l'odeur
tride, alors que l'acide butyrique est de l'étable ou même du silo (le trans-
normalement sans effet puisqu'il est porter de préférence sous canalisa-
dans l'organisme. En plus, tion dans un réservoir clos).
apparaissent des substances aroma-
tiques plus spécifiques des ensilages : • Autres aliments altérés
les unes sont agréables, mais Les autres aliments altérés peuvent
2 apporte une forte l'avoir été par le développement de
"odeur de vache" et les moisissures dont l'odeur peut parve-
fures sont à l'origine d'odeurs très nir dans le lait. Ce sont aussi les ali-
désagréables "d'ensilage" ou "d'eau ments qui contiennent des graisses
sale" ou "d'huile", qui se oxydées conférant leur odeur de
dans les beurres. ou de poisson au lait et au
Le transfert de ces odeurs au lait ne beurre. Le risque est encouru avec
se réalise qu'en partie par voie diges- les céréales ou vieillies,
tive à la suite de l'ingestion de ces en particulier avec le maïs et l'avoine
ensilages. Il débute alors une demi- qui sont les plus riches en lipides et
heure après celle-ci ; il est maximum spécialement avec des farines prépa-
en 2 h et disparaît à peu près tota- rées trop longtemps à l'avance. Il sur-
lement en 4 h. Il s'effectue également vient également avec des sons ou des
par inhalation à partir de l'odeur de tourteaux expellers rancis ; il serait
ou à l'occasion des éruc- plus accentué encore si on utilisait de
tations ; il est alors plus rapide et mauvaises farines de viande ou de
atteint son niveau le plus élevé en 15 poisson ou des huiles oxydées, qui
à 30 minutes seulement. ajoutent l'odeur de
La prévention consiste à mettre en Il importe donc de ne recourir qu'à
œuvre les recommandations sui- des aliments frais, bien conservés,
vantes : délipidés ou protégés
- n'utiliser, chez les vaches laitières, par l'adjonction d'antioxydants.
que des ensilages d'excellente quali- Toutefois, il faut noter que toute
té, préparés en respectant bien les altération de la flaveur du lait ne doit
règles classiques (récolte au stade pas être rapportée systématiquement
optimum de matière sèche, hachage à l'alimentation. En effet, le lait
fin, tassement adjonction fixe facilement dans ses graisses des
d'un agent de conserva- odeurs et saveurs aberrantes qui sont
tion tel que l'acide formique ou des fréquemment Au cours
germes lactiques, fermeture hermé- de l'entreposage, il peut, par exem-
tique du silo, consommation rapide ple, prendre les odeurs nauséa-
après ouverture de celui-ci) ; bondes des étables malpropres et
- distribuer cet ensilage au moins mal ventilées ou les odeurs plus aro-
4 heures avant la traite ou, mieux matiques des salles de réfrigération.
encore, juste après cette dernière ; En outre, les traitements industriels
- ventiler l'étable et nettoyer les sont susceptibles d'additionner un
auges avant la traite ; de cuit" ou même "de brûlé".
VALEUR FROMAGÈRE

Comme nous l'avons exposé mages sont souvent en rapport avec


(chapitres un bon l'introduction d'ensilage dans la ration
énergétique tend à augmenter le taux des vaches laitières, mais parfois, on a
protéique ainsi que la proportion incriminé aussi l'utilisation abusive de
caséine et, par là même, le rende- mélasse, de levures, sous-produits
ment en fromage ; mais un excès du maïs ou de tourteaux de cruci-
énergétique diminuerait la taille des fères.
particules de caséine et la qualité du affectent principalement les fro-
caillé. Les ensilages et autres aliments mages à pâte dure, c'est-à-dire cuite
acidifiants seraient susceptibles et pressée, comme les gruyères
d'abaisser la vitesse de coagulation de (Emmental, Comté, ou le
la caséine. En outre, a été indiquée la Gouda. Ils correspondent alors à une
nécessité de bien couvrir les besoins altération très grave de la structure
protéiques ; mais tout excédent ou des fromages, liée à la prolifé-
toute mauvaise assimilation, en parti- ration, dans la masse, de germes
culier à l'occasion d'une utilisation gazogènes. Les "yeux" sont agrandis,
erronée d'azote dégradable, ne peu- irréguliers, à bords déchiquetés ; des
vent qu'accroître la fraction non pro- fissures diverses s'y ajoutent, d'où le
téique du lait. Par ailleurs, l'influence terme de utilisé par
du rationnement alimentaire sur la les professionnels pour désigner cette
consistance du beurre et sa résistance anomalie. L'accumulation de gaz peut
au rancissement a été constatée. être telle, au cours du stockage des
Mais l'incidence du régime sur "meules", que celles-ci sont suscep-
la maturation des fromages à pâte tibles de gonfler 4 à 6 semaines après
dure qui mérite précisée. Par la fabrication, ou même d'éclater, jus-
sera laissé de côté le problè- tifiant ces autres dénominations de
me de la contamination du lait par ou
les antibiotiques qui en entravent la tardif". Parallèlement, se développe
transformation fromagère, puisque la une flaveur désagréable puis franche-
présence de ces antibiotiques ne peut ment répugnante.
résulter que d'interventions thérapeu- Pour le moins, le fromage est déclas-
tiques, par voie mammaire ou géné- sé ou doit être consacré à la prépara-
rale ; en effet, tion de dérivés. Dans les cas les plus
tation n'est pas autorisée chez la la flaveur repoussante rend
vache laitière (hormis l'avoparcine, toute récupération impossible et en-
qui n'est pas résorbable). traîne la perle totale du lot de fabrica-
tion.
• Les accidents de maturation des Il n'est donc pas surprenant, qu'en
fromages zone de production de gruyère ou de
Les accidents de maturation des fro- Gouda, l'emploi des ensilages
BESOINS ALIMENTAIRES

La valorisation du potentiel géné- sécurité pour atteindre un optimum


tique, continuellement rehaussé par pratique, sans excès de zèle suscep-
la sélection, sinon par recours tible de provoquer des surcharges
direct aux facteurs somatotropi- techniquement inutiles, économique-
niques, suppose la satisfaction ment dispendieuses et
plète et constante besoins ali- dangereuses (figure 5).
mentaires pour assurer la meilleure Mais encore faut-il prendre en comp-
réussite zootechnique, sanitaire et te l'ensemble des critères qui concer-
économique. nent non seulement la productivité
Ces besoins alimentaires sont évalués laitière et l'efficacité alimentaire
par les chercheurs dans des condi- (technique et économique), mais
tions standardisées, bien contrôlées, aussi la fertilité, la qualité du lait et
aboutissant à des recommandations de la viande, la prévention des mala-
moyennes. Celles-ci méritent d'être dies métaboliques, et encore l'immu-
en fonction des fluctua- nité et la résistance au stress. Or, le
tions des exigences individuelles des niveau des exigences nutritionnelles,
animaux et des variations d'efficacité progresse nette-
des apports nutritifs (digestibilité. ment en fonction de la hiérarchie de
rendement métabolique). Elles doi- ces divers objectifs, comme le traduit
vent aussi comporter des marges de la figure 6.

Les progrès zootechniques dépendant de la sélection vont


accroître constamment le potentiel productif des vaches lai-
tières, à condition de bien maîtriser parallèlement la conduite du
troupeau et notamment l'alimentation.
l'alimentation des vaches laitières soit macodynamiques. La source de con-
fréquemment interdit par les tamination la plus commune et la
tières", en France comme en Suisse plus massive est représentée par les
ou en Autriche notamment. ensilages mal à pH trop
Ce même genre d'altération peut éga- élevé, qui sont spécialement riches en
lement des fromages semi- ces genres butyriques, inducteurs de
durs, à pâte pressée, du type Saint- putréfaction. Au contraire, les très
Paulin, ou Tomme, même des bons ensilages sont peu dangereux ;
fromages à pâte molle tels que les ils peuvent même l'être moins que
Camemberts, Brie, Carrés de l'Est..., et des foins récoltés dans de mauvaises
jusqu'aux yaourts qui subissent la for- conditions et souillés par de la terre.
mation de bulles et de cassures plus Ainsi, quand le pH des ensilages est
ou moins verticales. inférieur à 3,8, risques seraient
Les agents responsables en sont des plus faibles qu'avec un foin séché sur
clostridialcs dont les spores, qui ont "perroquets" ; pour des pH compris
pu contaminer le lait, ont la propriété entre 3,9 4,2, ils seraient encore
de bien à la pasteurisation et plus bas qu'avec du foin fané sur le
même au chauffage en chaudière lors ; mais, au-delà d'un pH de 4,2, ces
de la fabrication de fromage à pâte risques progressent fortement,
dure. La germination puis la proliféra- La contamination du lait est très géné-
tion et l'activité biochimique de ces ralement externe à la vache et. n'inter-
clostridiales profitent ensuite des vient donc que pendant ou après la
conditions favorables traite. Les agents peuvent en être
la maturation des fromages et leur directement des fragments d'ensilage,
stockage, d'autant mieux que ceux-ci ou des de la poussière, des
sont plus longs. souillures quelconques des pis. Mais,
Parmi les germes dangereux les plus le plus souvent, les particules de
importants, on rencontre Clostridium matières fécales sont les meilleurs
tyrobutyricum et sporo- vecteurs des car les spores
genes. Le premier serait le plus effi- ne sont pas affectées par le transit
cace à fermenter l'acide lactique digestif et elles se retrouvent, par rap-
contenu dans le fromage, en acide port aux ensilages, en concentrations
butyrique et en gaz carbonique. Le multipliées par 2 à 5 dans les excréta.
second est plus néfaste encore par sa De ce fait, ceux-ci contiennent parfois
faculté de dégrader les acides aminés. jusqu'à 100 000 à 1 000 000 spores au
La de ceux-ci libère de gramme et sont nettement plus à
l'ammoniac et des acides et craindre que l'ensilage lui-même.
caprylique à odeur de bouc. Leur
rboxylation fait apparaître encore • La prévention des accidents de
du gaz carbonique, ainsi que des maturation des fromages
volatiles, à mauvaise odeur, et La prévention de cette infection
des bases aminées comme l'hista- tridienne du lait, à l'origine du "gon-
la la putrescine, la flement tardif des fromages à pâte
cadavérine, qui cumulent une odeur dure, doit être spécialement sévère
putride et de redoutables effets phar- dans les régions à gruyère.
Pour divers moyens dispo- d'Emmental de qualité, daas 90 p.
nibles : des cas. Mais pour parvenir à ce ré-
- de sultat, il faut obligatoirement associer
lage dans toute la zone de ramassage des mesures très strictes d'hygiène.
du soit de façon complète pour - Hygiène rigoureuse de
tous les animaux des soit seu- des de la traite, et
lement pour les vaches en lactation. du afin d'éviter au maximum la
En effet, dans ce dernier cas, il est contamination de ce dernier, puisqu'il
parfaitement possible de nourrir avec existe une relation étroite entre le
de l'ensilage les bovins de boucherie, nombre de spores de dans
les génisses et les vaches taries, sans le lait et l'incidence du gonflement
accroître (es risques de contamination butyrique des fromages. En particu-
du lait, dans la mesure où les vaches lier, il faudrait ne distribuer l'ensilage
laitières disposent de locaux la
ment distincts. et les animaux pour éliminer tout rési-
- Exclusion limitée aux ensilages de du d'ensilage avant la traite, assurer la
mauvaise qualité, ou simplement propreté de la mamelle, du matériel
puisque ce sont en fait les de traite et du trayeur, prévenir toute
seuls qui soient plus dangereux que souillure du lait à partir de la litière
les foins. En revanche, sont alors ou des excréta...
autorisés les ensilages parfaitement Ces conditions sont et
réussis, suffisamment acides pour doivent être imposées à tous les pro-
inhiber tout développement de ducteurs d'une même tournée de
comme peuvent la plu- ramassage ou d'un même lot de fabri-
part des ensilages de maïs, de marcs cation, à défaut de pouvoir réaliser
de fruits ou ceux qui sont enrichis en des contrôles bactériologiques pour
mélasse, en conservateurs biologiques chaque exploitation. Elles exigent
(bactéries lactiques) ou protégés par donc une technicité suffisante et une
des acides minéraux ou organiques. grande discipline de la part des éle-
Ainsi en Finlande, l'emploi des ensi- veurs puisque les erreurs d'un seul
lages peut s'étendre sur les 200 à 250 d'entre eux entraînent un risque éten-
jours de mauvaise saison, tout en per- du pour toute une collectivité de pro-
mettant d'obtenir de l'Emmental et de ducteurs, de fromagers, d'affineurs et
l'Edam qui sont classés en première de commerçants, avec une mise en
qualité pour 95 p. 100 d'entre eux. évidence trop tardive et anonyme. Fn
Mais un contrôle systématique de la l'absence de garanties en ce domaine,
réussite des ensilages est effectué il est habituellement préférable en
2 fois par an par un conseiller tech- France de maintenir l'interdiction
nique qui écarte tous ceux qui ont un générale de l'emploi des ensilages,
pH supérieur à 4,2. quoique, dans certains cas particu-
En France, la démonstration a égale- liers, elle ne soit plus justifiée.
ment été faite dans les conditions pra- - Inhibition ou élimination sélectives
tiques des élevages, qu'une alimenta- des clostridies contaminant le lait,
tion à base d'un excellent ensilage est sans contrarier les germes utiles à la
très compatible avec la production maturation du fromage. Ce serait pour
l'industriel la solution théoriquement rature = portant le lait à C
la plus simple et la plus sûre ; encore pendant 1 ou 2 secondes) aboutit au
faut-il que la méthode soit même résultat et nécessite logique-
à mettre en œuvre, fiable et relati- ment un réensemencement avec les
vement peu coûteuse, sans risque germes utiles à la maturation des fro-
d'affecter les caractères organolepti- mages.
ques et la maturation spécifique du - Une spéci-
fromage. fique par la Nisine (qui n'a pas d'em-
- L'ultracentrifugation (à vitesse suffi- ploi thérapeutique) serait une solution
sante pour éliminer les spores) com- très élégante. Mais l'application reste
plétée par une pasteurisation (pour compliquée puisqu'il faut alors réen-
détruire les résiduelles) le lait avec des lactobacillcs
apparaît efficace. La microfiltration (nécessaires à la maturation du fro-
tangenlielle est également préconisée. qui soient à la fois nisinase
- La stérilisation du lait par upérisa- négatif (non destructeur de la nisine.)
tion à ultra-haute tempé- et nisinotolérants.
INNOCUITÉ CHIMIQUE DU LAIT 213

Le lait réputé pour ses vertus diété- terre lors de la préparation et mal
et hygiéniques ; on le recom- conservés (à pH > 4,2 en moyenne,
volontiers chez les jeunes indi- mais avec une tolérance supérieure
vidus, les vieillards, les malades, les lorsque la teneur en matières sèches
convalescents. Il est exceptionnel que augmente) peuvent être vecteur de
l'on puisse mettre en doute sa parfaite
innocuité et que l'alimentation des Ce germe a un pouvoir pathogène
vaches laitières en soit la cause. relativement faible menace particu-
Cependant, la mamelle fait en partie lièrement les sujets ou
fonction d'émonctoire et le lait peut Il est alors capable
devenir un exutoire vis-à-vis des de déclencher une listériose clini-
déchets et des substances toxiques que ou "maladie de l'ensilage" qui se
accumulés dans l'organisme. manifeste principalement par des
L'influence nocive de l'alimentation encéphalites et des chez
peut tenir alors à de simples erreurs l'homme comme chez le bétail.
de rationnement ou à l'emploi d'ali-
ments mal conservés, plus souvent • Les facteurs toxiques
une véritable toxicité ; elle est En premier lieu, les aliments moisis
également à l'origine de la présence peuvent faire passer des mycoloxines
de résidus de pesticides. dans le lait. La meilleure illustration
est apportée par Celle-ci
• Les erreurs de rationnement et peut être présente dans des aliments
les aliments mal conservés tels que les tourteaux d'arachide (non
Des changements brutaux de régime de coton, de coprah, ou
ou des graves déséquilibres alimen- le manioc, le et le "corn gluten
taires sont responsables de feed"... Elle est éliminée dans le
gastro-intestinaux qui condui- en très faible proportion (sous forme
sent à la libération d'ammoniac, de ou M).
et d'autres produits du cata- Après coagulation du lait, elle reste
bolisme microbien capables de dif- dans le lactosérum et ne contamine
fuser clans le lait. A plus forte raison, pas le fromage. La législation actuelle,
la consommation d'aliments moisis, très sévère, impose une limite maxi-
avariés, mal ou putrides, male de 20 par tonne (ppb) dans
risque d'altérer la valeur sanitaire du les matières premières et de 5 ppb
lait, en même temps que ses qualités dans les aliments composés pour
organoleptiques ; ainsi, en est-il de vaches laitières (voir figure 96).
mauvais ensilages (de légumineuses, L'ingestion de plantes vénéneuses par
d'herbe jeune, de de bras- la vache pourrait parfois conférer
series), des marcs alcooliques... quelque propriété nocive (notamment
Les ensilages contaminés par de la laxative) au lait, qu'il s'agisse de cy-
tise, colchique, if et légumi- très hypothétique mais la présence
neuses parasitées. Les composés anti- de pesticides dans les produits lai-
thyroïdiens ("sénévols") des crucifères tiers peut servir de prétexte sanitaire
tels que choux ou tourteaux de colza pour entraver le commerce interna-
et navet, passent le lait pour tional.
0,05 p. 100 environ. La sélection de Les organochlorés étaient le plus à
variétés de colza 00 a grandement craindre en élevage raison de leur
diminué le risque potentiel pour le très grande ; leur interdic-
de lait. tion déjà ancienne en agriculture a
conduit à leur disparition progressive
• Les résidus de pesticides comme contaminants potentiels des
Le risque pour le consommateur reste produits laitiers.

Figure 96
Taux maximaux autorisés
ppb =

Arachide, Coton Babassu 1 >200 vente interdite.


Coprah, Palmiste, 20 à 200 emploi réserve aux fabricants
et leurs dérivés J <20 —* commercialisation autorisée
pour consommation directe
...
Autre matière première emploi réservé aux fabricants
agréés
complémentaire 5 contrainte exclusive secteur
pour vache laitière

' ''
Intérêt des bilans biochimiques
n ce qui concerne la santé de la vache laitière, il impé-
E ratif, sur le plan technique
plutôt que de guérir. Pour cela, au-delà
économique, de prévenir
suivi attentif des cri-
tères zootechniques, la biochimie du lait et du sang, voire l'analyse
du poil peuvent être un outil utile de détection précoce d'erreurs
alimentaires.
Les prélèvements lactés sont faciles et peu chèrs ; les analyses de
l'urée et des corps cétoniques fournissent des résultats faciles
interpréter et de grande signification collective ; elles ont pleine-
ment leur place en routine. Les analyses de sang sont plus coû-
teuses et plus délicates à interpréter. Elles devaient être davantage
réservées des investigations diagnostiques spécialisées.
Malgré tout, ces investigations biochimiques sont obligatoirement
complémentaires des contrôles zootechniques, cliniques et alimen-
taires. Ceux-ci restent toujours prioritaires en raison de leur signi-
fication pratique directe, de leur simplicité et de leur polyvalence,
de leur facililé et de leurs résultats
immédiats et de leur faible prix. Ce n est que dans la mesure où
leur interprétation se révèle difficile ou ambiguë que se justifie le
recours aux examens biochimiques. Encore faut-il choisir pour
ceux-ci les meilleurs prélèvements et les analyses les mieux adap-
tées, en privilégiant, autant que faire se peut, les méthodes les plus
simples, plus utiles et les moins onéreuses. En effet, ces examens
biochimiques généralement plus spécialisés, de signification
plus étroite et d'un coût supérieur, exception faite des analyses lac-
tées qui sont d'un grand intérêt technique et économique. De toute
façon, leur interprétation plus délicate demande
une bonne connaissance préalable de tous les aspects zootech-
niques, cliniques et alimentaires.
VACHE

o
SOL ALIMENTS SANG SALIVE URINES LAIT POIL FOIE REIN m
co o
Énergie acétone
acétoacétate U
acides gras
co m
Protides protéines : Z
albumines : D H
urée : c
m
P 00 C
Na X
K m
Mg **
>
Fe
Cu
Co (B12 :
Zn
Mn -
m
(iodoprotéines)
Se (transaminases
glutathion peroxyd)
Mo
m
A
Vit. D
Vit. E (transaminases)
nombre d'étoiles et leur couleur noire traduisent l'intérêt des prélèvements et des
PRINCIPAUX DOSAGES PLASMATIQUES
CONCERNANT LES MINÉRAUX

ÉLÉMENTS VALEURS MOYENNES SIGNIFICATION


et domaines de variation
min. moyenne
Calcium 92 112 124 mauvais indicateur, mais
hyper ou hypocalcémie
pendant gestation, fièvre
vitulaire
< *: carence ?
> : excès Vit. D
Phosphore (mg/l) 36 56 72 < 30 : rachitisme
ostéomalacie, infertilité,
>75: ostéofibrose
uro lithiase
Sodium (mg/l) 3150 3 326 3 496 < : pica - diarrhée
> : déshydratation
Magnésium (mg/l) 19 22 27 < mg/l : baisse de pro-
duction ± corrélation
avec <
< 10 mg/l : tétani-
(tétanie d'herbage)
(mg/l) 1,2 1,5 1,8 < : anémie - (indice précoce)
Cuivre (mg/l) 0,7 1 1,38 < : ± carence en Cu
ou activité plasmatique ou excès en Mo
de céruloplasmine et > : réactions inflammatoires
superoxyde dismutase ± intoxication cuprique
Zinc (mg/l) 0,9 à 1,35 <: carence en Zn
superoxyde dismutase réactions inflammatoires
Iode (mg/l) 28 38 48 avec

Sélénium (mg/l) 10 30 50
<: jeunes
et adultes
Peroxydase 1 300 1 900 2 800 carence en sélénium
du glutathion
hématies)
Créatine 20 à 100 troubles musculaires aigus
(spécifique mais fugace)
Aspartate 30 à 58 >115:
transferase troubles musculaires
(AST - (Ul/I)

* < ; taux trop faibles ; > ; trop forts


= Unités Internationales)
SANTÉ DE LA VACHE

VALEURS INFÉRIEURES MOYENNES VALEURS SUPÉRIEURES COMMENTAIRES

- CRITÈRES ÉNERGÉTIQUES
déficit en énergie ± cobalt stress, agression précautions obligatoires
insuffisance hépatique 0,5 - 0,6 intoxication (NH3) pour le prélèvement et le
"syndrome vache grasse" acidose, déficits Mg, Zn traitement des échantillons

- ACIDES GRAS
. libres : AGLP ou < 600 toute augmentation entraine
nonestérifiés : AGNE une

- CORPS CÉTONIQUES
. |5 hydroxybutyrate < 150 perturbation interférence des
acétoacétate < 30 mg/l déficit énergétique hépatose (acétique et butyrique)
acétone < 20 mg/l cétose d'où du moment
de prélèvement après les repas

- CRITÈRES PROTÉIQUES
. hémoglobines carence Cu, Co...) déshydratation
. protéines totales carence > 27 hypocalcémie
albumines carence globulines/albumines
. globuline infection rapport avec infertilité
. urée carence protéique excès de protéines dégradables meilleure signification de
l'urée du lait
- CRITÈRES HÉPATIQUES
albumines carence protéique insuffisance
. transaminase AST hépatique » 60 souffrance hépatique ou musculaire peu spécifique
. transaminase GPT= ALT souffrance hépatique plus spécifique
. sorbitol : » 15 Ul/I atteinte des hépatocytes très spécifique
SDH

transpeptidase : OCT » 5 Ul/I atteinte des hépatocytes très spécifique

transpeptidase » 35 Ul/I atteinte des canalicules biliaires très spécifique


Rq : biopsie hépatique
teneur en graisse < 20 % de MS stéatose hépatique
Valeurs inférieures Moyennes Valeurs supérieures Commentaires

- CRITÈRES MUSCULAIRES
. transaminase AST » 60 Ul/I dégénérescence musculaire peu spécifique, réponse
(ou hépatique), progressive et rémanente
. créatine CPK = CK » 10 Ul/I dégénérescence musculaire très spécifique, réponse
rapide et fugace

- CRITÈRES MINÉRAUX
. calcium déficit Mg, Vit. D ; excès P, à D, carence P, médiocre valeur prévisionnelle
insuffisance hépatique 121 hyperparathyroïdisme faible variabilité (régulationl,-
relative stabilité de [Cal x [P]
prudente
. phosphore (minéral) Carence P ± carence vit. D 36 - 72 mg/l excès P ou de vitamine D bonne valeur indicative
. sodium Carence Na, diarrhée, à déshydratation peu sensible
excès K. 3500 mg/l
. carence Mg, 19 -27 mg/l excès de Mg ? entraine
excès K ou MAt dégradables hypocalcémie (par inhibition
amaigrissement intense, stress. de la conversion de la
vitamine D)
zinc Zn, excès Ca, à excès Zn traitement carence en zinc
inflammation. 1,35 mg/l insolubilisant des protéines infertilité
ostéodystrophie
. cuivre carence Cu, excès Ca, Zn ; carence en cuivre
excès S04, Mo. à excès Cu des poils,
1,38 mg/l inflammation infertilité, ostéodystrophie...
corrélation magnésémie
avec cuprémie.
carence en iode 28 - 48 mg/l infertilité, mortinatalité
excès de crucifères, (choux, colza)
. sélénium carence Se entraîne 10-50mg/l excès Se dosage long et coûteux
glutation peroxydase rétention placentaire, baisse lésions des phanères dosage plus facile,
érythrocytaire (sang total) de l'immunité, à pulmonaire très significatif
2600 Ul/I

SANTÉ DE LA VACHE
L'ÉLEVAGE ET SES CONTRAINTES

agent infectieux
. TOUS FACTEURS POSSIBLES Stress
MÉDECINE
. HYGIÈNE DE L'HABITAT roses
. MALADIES MICROBIENNES Microbisme

. CONDUITE PATURAGE + Parasitisme


TRAITEMENTS SYSTÉMATIQUES
1 techniques d'élevage
<
. MALADIES NUTRITIONNELLES
ET MÉTABOLIQUES
laladie économique HYGIÈNE

r
moindre résistance, réforme précoce,
sous-reproduction, sous-production

. COMPLÉMENTS (de production - d'équilibre)


ALIMENTATION
. PRODUCTIONS FOURRAGÈRES

. ABREUVEMENT

. SÉLECTION GENETIQUE
• HABITAT (air, température,...)
SANTÉ DE LA VACHE

JUSTIFICATIONS : Influence de l'équilibre minéral du milieu intérieur sur :


- la composition du poil au cours de son élaboration (surtout Cu)
- la richesse en minéraux de la sueur et du sébum qui le poil (surtout Zn)
- mais contaminations par l'environnement : fèces, urines, poussières
(Zn, Cu et

PRÉLÈVEMENTS : Très faciles à réaliser, à transporter, à conserver, à analyser d'où grande séduction de la méthode
mais interprétation délicate des résultats car grande variabilité en fonction de multiples paramètres :

Facteurs de variabilité Contraintes de l'échantillonnage

Saison : intensité de la pousse du poil, de la sudation signification plus aléatoire en période de mue,
au printemps et en automne

Site corporel : différences entre tête/épaule/autre partie prélever toujours au même endroit, dans zone
précise (de couleur déterminée)
Couleur du poil : poils colorés (noirs > rouges) plus riches en Mn, Se, compte tenu de la corrélation
Co, Mo (mais pas en Zn) exprimer résultats par rapport à teneur en
(ex. Mn/Ca)

Stade de pousse : concentration minérale supérieure en phase d'arrêt prélever une hauteur de poil bien contrôlée,
de la pousse du poil. Augmentation des teneurs de préférence après rasage préalable puis
de la base au sommet (< 4 fois) du poil repousse en un temps déterminé

Mode de lavage : trop léger : élimination insuffisante des contaminants nécessité de standardiser méthode de lavage :
trop puissant : extraction de sueur, sébum et même à l'eau déminéralisée (2 fois 20 minutes)
de constituants pilaires (sauf Cu) ou par (en parties
égales) pendant 15 minutes
• INTÉRÊT PRATIQUE Limite de carence Signification

Zn peu variable avec couleur (négliger rapport


(pour poil noir de bovin) Zn/Ca non corrélé avec Zn hépatique) :
signification discutable très sensible aux
contaminations (cornadis galvanisés)

Mn 12-15 très dépendant de la couleur :


se référer à

Cu ++ < 8,5 ppm bonne corrélation des teneurs hépatique,


sanguine (< 10,5
et pilaire (< 20 si état de carence établi

Se ++ < 0,25 ppm concentration relativement élevée, plus facile à


doser que dans le sang, à corréler avec l'activité
de la glutathion peroxydase dans le sang total,
bon indicateur chez l'homme, à partir du cheveu

Cr (a Mo) + < 0,25 ppm bon indicateur chez l'homme, à partir du


cheveu

Méthode séduisante qui revient à la mode périodiquement avec risque d'abus de confiance de la part de pseudomagiciens ;
largement abandonnée quant à l'analyse de cheveu chez l'homme (mauvais indicateur pour Zn et Cu mais bon pour Se et Cr) ;
nécessite une méthodologie très rigoureuse, une vérification systématique de la signification et une interprétation prudente.

= micromolécule par litre

SANTÉ DE LA VACHE
SANTE DE LA VACHE ro

Valeurs inférieures Moyennes Valeurs supérieures Commentaires

TAUX BUTYREUX Déficit en 35 - 42 g/l Déficit énergétique Bonne valeur diagnostique de


(TB) acidose, faible sous-production laitière, l'acidose sauf si ration riche
cellulolyse (carence espacement des traites. en sucres, (précurseurs d'acide
en azote soluble, butyrique).
minéraux...), parfois
carence en lipides.

TAUX PROTÉIQUE Déficit énergétique 31 -34 g/l Plafond génétique, sauf Importance du rapport
. chronique pour azote non protéique bon témoin des rationne-
(pénurie de concentrés (à moitié sous forme d'urée) ments énergétique et
amylacés) azoté, ainsi que du bon
fonctionnement ruminai.
Déficit protéique :
(azote soluble)
+ (acides aminés).

URÉE < 0,20 : carence pro- 0,27 - 0,30 g/l < 0,4 g/l : excès protéique Très bonne valeur indicative du
téique (surtout en azote (surtout en azote soluble), rationnement azoté (plus
soluble) avec hypo- corrélation avec infertilité. significatif que l'urémie).
fonctionnement
ruminai.
ACÉTONE < 0,23 Déficit énergétique, cétose, Très bonne valeur indicative
corrélation avec infertilité. en début de lactation.

ACIDES GRAS C10: acide gras C18 : majoritairement dérivé Témoin de l'intensité de lipolyse,
C18/C10 dérivé des fermenta- de la lipolyse tissulaire. donc du déficit énergétique.
tions
CHAPITRE V

223

Aliments
diététiques
225
Spécificité
des aliments diététiques

Z aliments diététiques, dont la législation européenne a auto-


risé officiellement la commercialisation le 10 août 1995,
vache laitière comme les autres espèces animales.
Au-delà de la réglementation générale de animale,
ils fournissent des garanties supplémentaires spécialisées, tout en se
différenciant bien des aliments médicamenteux.

STANDARD DIETETIQUE MEDICAMENTEUX


ALIMENTS DIÉTÉTIQUES

Tableau 27
Aliments diététiques pour vache laitière

OBJECTIF CARACTÉRISTIQUES DÉCLARATIONS DURÉE RECOMMANDATIONS


D'ÉTIQUETAGE D'EMPLOI

Réduction du Faible teneur en calcium Calcium, phosphore


risque de magnésium 1 4 semaines Mentionner dans le mode d'emploi
fièvre vitulaire substances acidifiantes avant le vêlage "Arrêter l'administration à partir
et/ou (si ajoutées) du vêlage"

faible rapport cations/anions Calcium, phosphore,


sodium, potassium,
Chlorure, soufre.

Réduction du Faible teneur en glucides Amidon Au maximum Le mode d'emploi doit préciser
risque d'acidose très fermentescibles Sucres totaux 2 mois en début les conseils d'équilibre de la
et haute capacité tampon Substances tampons de lactation. ration journalière, y compris les
sources de fibres et de
glucides "spécialement pour
vaches à haute production"

Réduction du Ingrédients fournissant des Ingrédients fournissant 3 à 6 semaines


risque de cétose sources de glucose des sources de glucose après le vêlage
(cétonémie ou
acétonémie) (si ajouté)
Glycérol (si ajouté)

Réduction des Teneur élevée en magnésium Amidon à 10 semaines Le mode d'emploi doit préciser
risques de tétanie et glucides fermentescibles Sucres totaux pendant les périodes les conseils d'équilibre de la ration
Teneur modérée en protéine Magnésium de croissance rapide journalière, y compris les sources
et potassium Sodium de l'herbe de fibres et de glucides
Potassium fermentescibles.
REGLEMENTATION EUROPEENNE
DES ALIMENTS DIÉTÉTIQUES

La législation générale l'alimenta- pour la vitamine D. Concernant ces


tion animale distingue : aliments complémentaires enrichis en
additifs, la réglementation européen-
- les aliments composés complets ne évoluera vraisemblablement vers
(qui sont pratiquement la un taux minimum d'incorporation
vache laitière), dans la ration totale qui sera unifié et
- les aliments composés complémen- raisonnablement abaissé pour veiller
taires, en 3 sous-grou- simultanément à prévenir les erreurs
pes : minéraux, et autres. de distribution et à réduire le ali-
Compte tenu de leur degré de dilu- mentaire global.
tion dans la ration totale, ces derniers Les prémélanges alimentaires
peuvent contenir les additifs auto- mix"), destinés à être introduits à un
risés à une concentration supérieure à taux minimum de 0,2 de l'ali-
celle d'un complet, afin de ment industriel, sont réservés aux fa-
parvenir (sans toutefois la dépasser) à bricants agréés, qui disposent du
la même dose globale par animal et matériel nécessaire pour assurer une
par jour. excellente homogénéité aliments
Cependant, pour bien prévenir tout composés.
risque de surdosage, notamment en Les suppléments com-
rapport avec une hétérogénéité éven- directement aux éleveurs,
tuelle des mélanges alimentaires re- (voir chapitre suivant), devraient
constituant la ration globale, le légis- apporter les mêmes garanties de
lateur impose des limites maximales bonne utilisation des additifs alimen-
aux teneurs des additifs susceptibles taires pour préserver pleinement la
de se révéler dangereux lors de con- santé des animaux, la qualité de leurs
sommation abusive, tels que vitamine productions, et la sécurité du
D, même vitamine A... chez la vache ainsi que l'intégrité de
laitière.
Ainsi, par rapport à un aliment com- En particulier, les préparations pré-
plet, la réglementation actuelle res- vues pour être distribuées par l'eau
treint le taux d'incorporation de ces de boisson ("hydrosols"), les aliments
additifs à 5 fois dans les aliments liquides et les blocs à lécher laissés
complémentaires, imposant donc à en libre service, comme les
ceux-ci de représenter au moins (dont le délitemenl ruminai est plus
20 100 de la ration totale. Toutefois, ou moins aléatoire), les tablettes, les
pour les utilisateurs agréés en raison pâtes buccales... ne pourront sans
d'un équipement technique garantis- pas comporter d'additifs néces-
sant qualité des mélanges alimen- sitant des apports journaliers rigou-
taires, les limites d'incorporation sont reusement maîtrisés, tels que cuivre et
portées notamment à 200 000 sinon vitamines A et D.
REGLEMENTATION PARTICULIERE ont un mode d'action exclusivement
CONCERNANT LES ALIMENTS DIÉ- d'ordre nutritionnel. Ils ne sont nul-
TÉTIQUES lement enrichis en substances chimi-
La Directive du Conseil des Commu- ques à propriétés pharmacodyna-
nautés européennes, en date du 8 antiinfectieuses, ou antipa-
septembre 1993 8130/93) crée juri- rasitaires. Ils ne nécessitent pas
diquement la catégorie des "Aliments d'autorisation de mise sur le marché
diététiques" pour animaux. Elle per- (AMM). Ils ne requièrent pas de pres-
met de protéger le qualificatif "diété- cription vétérinaire et ne font l'objet
tique", lui conférant un sens précis, d'aucune exclusivité professionnelle.
qui identifie un secteur Toutefois, puisque leur emploi a pour
intermédiaire entre les aliments stan- objectif des situations pathologiques,
dards et les aliments médicamenteux. il faut recommander de consulter un
A propos de ces aliments diététiques, vétérinaire afin de préciser diagnos-
elle vise ainsi à harmoniser le marché tic, justifier l'indication, associer si
européen, à favoriser la libre concur- nécessaire un traitement médical, et
rence, à informer utilement l'acheteur, prévenir les éventuelles complica-
à lui apporter toute garantie d'efficaci- tions.
té et d'innocuité, à maîtriser les moda-
lités d'emploi et à offrir des possibili- . Par rapport aux suppléments
tés de contrôles probants. Le journal nutritionnels, les aliments diété-
officiel de la Communauté Euro- tiques répondent bien à l'acception
péenne a publié le 10 août 1994 une de la réglementation européenne
liste exhaustive des objectifs de ces selon laquelle tout aliment composé
aliments pour les différentes espèces doit représenter une pondéreuse
animales en vue d'une mise en appli- de la ration totale. Ce peut être des
cation au plus tard le 30 juin 1995. aliments complémentaires, pourvu
Les aliments diététiques se définissent qu'un taux d'introduction suffisam-
par des objectifs spéciaux, de pré- ment élevé apporte la garantie d'une
vention ou de contre des états bonne efficacité malgré les fluctua-
pathologiques, grâce à une composi- tions de composition de la ration de
tion nutritionnelle particulière. A ce base.
litre, ils se distinguent bien, d'une Mais cela semble exclure les
part des aliments standards et des ali- sols, aliments à lécher et A
ments médicamenteux, d'autre part plus forte raison, se trouveraient en-
des suppléments nutrilionnels. core écartées les préparations phyto-
thérapiques ou phytonutritionnelles,
• Par rapport aux aliments stan- qui n'ont pas d'existence légale ac-
dards, les aliments diététiques ne tuellement, et à propos desquelles il
concernent pas les situations physio- conviendrait de différencier :
logiques telles que entretien, repro- - des plantes aromatiques, dont les
duction, croissance, production lai- effets pharmacodynamiques apparais-
tière même de très haut niveau. sent négligeables,
• Par rapport aux aliments médi- - des plantes médicinales, qui mérite-
camenteux, les aliments diététiques raient d'être répertoriées et qui
reraient alors un caractère médica- ment délimitées (voir figure ci-des-
sous). La liste des aliments diététi-
Ces aliments diététiques se caractéri- ques autorisés pour la vache laitière
sent par leurs objectifs spéciaux, une est rapportée au tableau 27 (p. 232),
composition nutritionnelle bien adap- avec les objectifs, les caractéristiques
tée aux buts annoncés, des garanties nutritionnelles. les garanties spéciales,
supplémentaires, justifiées et vérifia- la durée maximale d'utilisation et les
des conditions d'emploi stricte- recommandations d'emploi.

LU

,
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LU

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LES EN JEUX

Parmi les diverses contraintes de grès spectaculaires ne petit être va-


l'élevage laitier ici représentées à lorisée que par une très bonne ali-
l'intérieur d'un triangle, la hiérarchie mentation, sinon elle ne peut que
s'établit de bas en haut avec une favoriser contre-performances zoo-
priorité aux facteurs de la base car ils techniques et troubles sanitaires. En
sont plus fondamentaux, polyvalents, particulier, parallèlement à l'induc-
performants et peu coûteux relative- tion d'une plus forte sécrétion
ment, alors même qu'ils condition- totropinique, elle exagère la surpro-
nent l'efficacité des facteurs supé- duction initiale, au pic de lactation,
rieurs et la maîtrise des différents rendant inévitable un déficit énergé-
aléas pathologiques, de plus en plus tique qui expose à cétose et inferti-
spécialisés (voir figure 7). lité alors qu'une prévention trop
zélée peut conduire à
• Le climat optimal, qui décide du
meilleur suppose d'abord • L'alimentation semble générale-
une bonne aération, pour la fourni- ment représenter la clef de voûte de
ture d'oxygène, l'abaissement de l'ensemble et le premier facteur limi-
l'hygrométrie, l'évacuation des gaz tant. Dans l'ordre des priorités, il faut
néfastes (tels que l'ammoniac) et le satisfaire pleinement les exigences
maintien d'une température fraîche. en
A ce propos, compte tenu de ce que - d'abreuvement puisqu'elle
la chaleur dégagée par les fermenta- conditionne le niveau de consomma-
tions ruminales et par le métabolis- tion, l'efficacité de la digestion et les
me s'accroît avec le niveau de pro- facultés de sécrétion lactée. La libre
duction, plus celui-ci s'élève, plus la disposition fréquente ou mieux per-
zone de confort thermique s'abaisse, manente d'une eau appétente et
pour se rapprocher de 5 à 10° C fraîche (de l'ordre de 12 à 15° C, été
chez des vaches laitières à haute comme hiver) est primordiale pour
production (VLHP), à condition soutenir la production laitière ;
d'éviter de grands courants d'air et - fourrages de haute qualité, très
de brusques variations de températu- ingestibles et digestibles, permettant
re ambiante (d'où l'avantage des de couvrir, en plus de l'entretien,
pays tempérés froids et le handicap une part déjà forte de la production
des pays chauds ou des trop laitière à partir de la seule ration de
bien calfeutrées). Parallèlement, le base. Rappelons à ce propos que les
logement doit assurer un excellent remarquables progrès de producti-
microbisme, au titre de première vité laitière au cours des dernières
défense sanitaire. décennies ont été largement tribu-
taires du développement du maïs
• La génétique qui a fait des pro- fourrager et de son ;
CHAPITRE VI

231

Suppléments
nutritionnels
DEFINITION ET CARACTERISTIQUES
CODE DE BONNES PRATIQUES

Les suppléments nutritionnels ont rédigé un "code de


sont des concentrais alimentaires, bonnes pratiques", qui, sans avoir
introduits directement dans la ration de valeur fait autorité à
des animaux, et notamment de la titre transitoire dans le domaine inter-
vache laitière, de la génisse ou du professionnel. Ainsi, les suppléments
veau, en très faibles quantités. doivent garantir une
comportent essentiellement des addi- efficacité zootechnique ou sanitaire
tifs (en plus du support) exclusive- aux une totale innocuité
à fonction pour l'animal et le consommateur,
obligatoirement autorisés, à des une grande qualité des productions
doses tolérées par la réglementation animales, en plus d'une indispensable
européenne, (à l'exclusion des ADJ : amélioration des conditions éco-
antibiotiques, anticoccidiens et fac- nomiques de l'élevage.
teurs de croissance, à propriétés
Leur emploi ROLES JUSTIFICATIONS
ne peut être qu'occasionnel, Ces suppléments constituent une
réponse à une situation critique force d'intervention rapide, grâce
d'urgence. Ils sont particulièrement à leur facilité d'emploi et leur effica-
adaptés à faire face à de brutales cité immédiate.
augmentations de certains besoins Ils visent à améliorer l'état sani-
nutritionnels, à pallier des défauts taire animaux (prévention de
d'ingestion, de digestion et d'assimi- l'acidose, de la tétanies
lation, en rapport avec de graves per- d'herbage ou des fièvres vitulaires),
turbations de l'élevage, d'ordre phy- leurs performances zootechni-
siologique ou pathologique. ques, la qualité des produits ani-
Ces concentrais nutritionnels doivent maux destinés à la consommation
être distingués des aliments complé- (qu'ils s'agisse de viande ou de lait)
mentaires, en raison de leur faible et le bilan financier de l'élevage.
de leur utilisation spora- générale normale doit
dique et de leur forte concentra- assurer la couverture intégrale et
tion en certains additifs. Ils dif- rationnelle des besoins nutritionnels
férents des prémélanges d'additifs (ou des animaux, sans risque de carence
très concentrés, qui sont ou d'excès. L'utilisation des supplé-
destinés à entrer dans la composition ments nutritionnels ne se justifie alors
d'aliments composés industriels. que lors d'altérations brutales et
Dans l'attente d'une réglementation sévères, souvent imprévisibles, de
européenne, les professionnels fran- des apports alimentaires,
çais, sous le contrôle de la Commis- qui de :
sion Interministérielle et Interprofes- - l'accroissement massif de cer-
sionnelle de l'Alimentation Animale tains besoins nutritionnels spéci-
SUPPLÉMENTS

Tableau 25
Règles de conception des suppléments nutritionnels

OBJECTIF CARACTÉRISTIQUES GARANTIES MODE D'EMPLOI RECOMMANDATIONS


+ ESPÈCE ANIMALE NUTRITIONNELLES SUPPLÉMENTAIRES dose-durée PARTICULIÈRES

t t t t t
Liste positive Composants essentiels Additifs autorisés Sans risque Pour assurer;
semi-fermée pour atteindre l'objectif à dose utile : d'intoxication aiguë - efficacité
selon sans danger - innocuité
la bibliographie, vérifiable dans le respect
l'expérience la règle 115%

Exemple : Facteurs : Sources ou technologie : Exemple : Veiller au bon état sanitaire


FERTILITÉ 500 pendant corporel. Ne pas renouveler plus
BOVINE Phosphore, Taux P x solubilité 7 jours précédant de 2 fois une saison
Mn, Zn. Se.
carotène.
ne A, etc. vitamine A. etc.
fiques, notamment à l'occasion d'un à des situations physiologiques parti-
stress de lots, culières (objectifs standards) et ceux
transport, vaccinations, visant à intervenir lors de circons-
d'infestations ou d'infections, etc.), tances pathologiques (objectifs diété-
- la chute de l'appétit, souvent en tiques) (tableau 26).
conséquence du stress (invitant à
intervenir au besoin par le biais de COMPOSITION, PRÉSENTATION ET
l'eau de boisson), alors même que les MODE D'EMPLOI
besoins spécifiques en acides aminés, Ces suppléments sont très riches en
minéraux et sont vivement additifs alimentaires, tous de type
(acides miné-
raux, vitamines, etc.) incorporés en
OBJECTIFS faible proportion dans ration. Leur
Les objectifs de ces suppléments cor- composition en additifs potentielle-
respondent à des situations critiques ment toxiques pour l'animal en cas
pour lesquelles des pallia- de surdosage (sélénium, cobalt,
lions nutritionnelles efficaces. molybdène, etc.) doit respecter stric-
à des recommandations tement les normes. Dans le cas où les
précises (tableau 25) dont le respect additifs concernés comportent une
efficacité et innocuité. Bien limite maximale réglementaire dans
entendu, ils ne peuvent faire effet les aliments complets (ou la ration
que lorsque les règles générales journalière), et dans la mesure où il
d'une alimentation équilibrée et n'existe pas de risque toxique, les
d'une excellente conduite de l'éle- apports supplémentaires représentés
vage sont suivies. par les concentrais nutritionnels ne
Il existe deux groupes de supplé- peuvent dépasser 15 p. cent de la
ments autorisés : ceux correspondant quantité globale autorisée rapportée

Tableau 26
Liste des objectifs autorisés pour les suppléments nutritionnels
destinés aux bovins

OBJECTIFS STANDARDS
- préparation à et à l'accouplement,
- sevrage et phases critiques de croissance,
- protection cutanée et qualité des
- qualités organoleptiques et technologiques des produits,

OBJECTIFS DIÉTÉTIQUES
- réduction du risque de fièvre vitulaire,
- réduction du risque de cétose,
- réduction du risque d'acidose,
- réduction du risque de tétanie,
- stabilisation du bilan des électrolytes et de l'eau (veau),
- réduction du risque de calculs urinaires,
- atténuation des réactions au stress,
- réduction du risque du syndrome de la stéatose hépatique.
à une de référence à - la dénomination "supplément nutri-
mois. Ceci est équivalent à un tionnel",
apport global cumulé pouvant - l'espèce et la catégorie
dépasser 115 p. cent des normes concernés,
officielles de référence. - l'objectif visé,
La présentation de ces concentrais se - les garanties nutritionnelles supplé-
prête à une distribution aisée, rapi- correspondantes,
de et sûre, et autorise le mélange, - mode d'emploi : doses préconi-
selon les cas, dans l'eau de boisson sées, conditions de distribution et
ou la ration. durée d'utilisation.
Le code entériné par la impo- Ces suppléments nutritionnels, asso-
se, vue les risques de ciés à un respect strict des règles
surdosage, un taux minimal d'incor- sanitaires, de l'alimentation générale
poration de 1 p. cent la matière et de la conduite d'élevage, peuvent
sèche ou 0,5 p. cent de l'eau de constituer un réel soutien pour l'éle-
boisson. Ces proportions correspon- veur lors de situations critiques. Ils
dent à des quantités journalières sont alors susceptibles d'améliorer le
minimales de de 100 grammes bien-être des animaux, les perfor-
par vache laitière. de ceux-ci et les bénéfices de
Étant définis comme répondant à une l'élevage, sachant que la rentabilité,
demande exceptionnelle et à court actuellement assez réduite, impose
la durée maximale d'utilisa- une conduite rationnelle très stricte
tion de ces produits est de l'ordre de de l'alirncntalion tout en abaissant le
quelques jours. plus possible son coût.
L'étiquetage doit répondre à des
garanties supplémentaires par rapport * : Commission interministé-
aux obligations générales en alimen- rielle et interprofessionnelle de l'ali-
tation animale : mentation
CHAPITRE VII

237

Intoxications
végétales
Intoxications alimentaires
Toxicologie végétale
Mycotoxicoses
n élevage intensif, les intoxications alimentaires ressortis-
J sent le plus souvent de rationnement telles que
changement brutal de excès massif de glucides très fer-
menlescibles ou de protides trop dégradables. Elles se manifestent
principalement par des indigestions, des acidoses lactiques ou des
alcaloses ammoniacales, avec toutes leurs conséquences (chute de
production, troubles digestifs, boîteries, infertilité, baisse
prédisposant aux métrites aux mammites...). Plus sporadi-
quement, elles peuvent aussi provoquer des météorisations lors de
consommation trop libérale de farines trop fines surtout de
jeunes légumineuses en vert (en de leur forte teneur en pec-
tines très fermentescibles, de protéines et de saponines qui stabili-
sent les mousses, sinon cyanogénétiques qui inhibent
la motricité ruminale). Elles concernent également les surcharges
en nitrates, en particulier, par les feuilles de betteraves, les
fourragers toute plante très jeune poussant par temps frais sur
un riche en nitrates. Elles parfois encore aux excès
de sulfates (par des pulpes de betteraves traitées avec
du sulfate de calcium, titre

En revanche, les intoxications végétales ont régressé, parallèle-


ment à la disparition de la vaine pâture, des prai-
ries, à la culture de plantes sélectionnées, plus productives, plus
nutritives et plus salubres. Ainsi, les sorghos-fourrages ont mainte-
nant peu d'hétérosides cyanogénétiques, et les tourteaux de colza
sont appauvris en hétérosides sulfurés. Cependant, des accidents
ponctuels résultent de de rameaux de glands de
chênes, voire de la consommation abondante et prolongée de
choux fourragers qui renferment des facteurs antithyroïdiens et
anémiants. Ils peuvent aussi procéder de la des
notamment de maïs, par des plantes dangereuses telles
Mercuriale, Amaranthe, Chénopode...

En fait, lesmycotoxicoses représentent vraisemblablement le plus


grand risque moderne pour la santé de vache, mais aussi pour
la parfaite innocuité des produits laitiers. A ce propos, on craint
contamination par Vaflatoxine, en particulier tour-
teau d'arachide mais aussi des maïs de cribs, des corn gluten
feeds »... Plus généralement, faut se méfier de tout aliment moisi,
comme les ensilages mal conservés, le foin altéré en grosses
balles..., menace santé de la vache, la résistance des veaux
nouveau-nés et la qualité hygiénique du lait.
- complément correcteur la ration compte tenu des effets rémanents.
de base nécessaire à compenser Ainsi chaque vache française perdrait
déséquilibres alimentaires des four- en moyenne près de 1000 kg de lait
qui sont accentués par la sim- par lactation, en comparaison de son
plification de la composition floris- potentiel génétique, notamment à la
tique et par l'intensification de la suite d'erreurs alimentaires en début
production végétale. C'est à ce ni- de lactation. Une réduction de moitié
veau que le conseiller de l'éleveur de ce manque à gagner améliorerait
apporte le service le plus efficace par la rentabilité des
le choix le mieux adapté aux parti- élevages ;
cularités de chaque exploitation ; - la baisse de fécondité est égale-
- complément de production, de ment fréquente et très importante sur
composition standard, et distribué en le plan économique. Ainsi, laisser
quantités bien ajustées aux besoins passer une chaleur sans obtenir la
afin toute sous-consomma- fécondation, à la période souhaitable
tion responsable de pour celle-ci (environ 80 à 90 j après
comme toute surconsommation qui vêlage) entraînerait une perte finan-
entraîne pleinement un phénomène cière de 400 à 500 F, ce qui est assez
de substitution coûteux (au détri- courant chez des vaches laitières à
ment des fourrages) et rapidement haute production, sachant que la fer-
dangereux pour la santé de l'animal. tilité moyenne (taux de réussite en
insémination) aurait chuté d'un
• La maladie économique ressort tiers en 40 ans ;
souvent directement d'une erreur ali- - la résistance moindre des ani-
mentaire, généralement à aux troubles organiques avec
effets retardés, non spéci- complications infec-
fiques. Très discrète, elle ne peut se tieuses ou parasitaires, aggrave les
mettre bien en évidence qu'au déficits zootechniques et précipite
niveau des livres de comptes, de les réformes précoces par des causes
telle sorte qu'elle reste fréquemment subies, souvent contraires à l'effort
sous-estimée, sinon ignorée alors de sélection. Réciproquement, une
même qu'elle est vraisemblablement grande longévité moyenne (> 5 lacta-
de l'ordre de 100 fois plus impor- tions) est preuve d'une bonne con-
tante que la maladie clinique quant duite du troupeau mais le faible taux
aux revenus. Malheureusement, de renouvellement (< 25 p. 100) est
est trop peu spectaculaire pour susci- un frein au progrès génétique ; elle
ter une prévention méthodique, est donc plus intéressante dans les
organisée et l'éleveur en subit plei- exploitations où l'amélioration géné-
nement toutes les conséquences par tique est déjà très avancée.
méconnaissance et fatalisme.
- la sous-production laitière en est • Les maladies et
la première manifestation sachant métaboliques concrétisent un degré
que perte d'un litre de lait au pic plus grave de l'erreur alimentaire.
de lactation correspondrait à environ Elles se manifestent plus volontiers
200 I sur l'ensemble de la lactation, par des entités pathologiques qui
INTOXICATIONS VÉGÉTALES

Tableau 28
Arbres et arbustes

AGENT RESPONSABLE PRINCIPE TOXIQUE LOCALISATION DOSE TOXIQUE SYMPTÔMES MESURES PRÉVENTIVES
D'INTOXICATION

Taxine Feuilles Bovin adulte : 500 g Fixation de l'alcaloïde Pas de traitement possi-
(Taxus baccata) (alcaloïde) sur le bulbe rachidien ; ble ; mort très rapide
(Taxacées) mort

• Laurier - cerise Acide Feuilles Troubles respiratoires


(Prunus laurocerasus) (dypsnée) ; mort
(Rosacées)

• Buis - Buxine Plante entière Jeune bovin : Consommation Empêcher les animaux
(Buxus - Parabux'me Effet hépatotoxique létal à forte dose : d'avoir accès aux
(Buxacées) - Buxinidine par ingestions répétées -Troubles digestifs rameaux provenant
- Parabuxinidine d'environ 100 de - Prostration de la taille des
- de feuilles fraîches, -Troubles respiratoires haies de buis
(alcaloïdes) à partir de j -Troubles nerveux
- Coma, mort

• Robinier faux acacia Écorce -Troubles digestifs


(Robinia pseudo-acacia) (phytotoxine) Graines (diarrhées)
(Légumineuses) - Troubles cardiaques
Tableau 29
Plantes herbacées sauvages

AGENT RESPONSABLE PRINCIPE TOXIQUE LOCALISATION DOSE TOXIQUE SYMPTÔMES D'INTOXICATION MESURES PRÉVENTIVES

• Prèles : -Alcaloïdes Plante entière -Urine colorée


(Equisetum maximum, -Thiaminase - Baisse de croissance ou
(antivitamine B1) - Chute de production laitière
(Equisétacées) -Antivitamine B12

• Fougère aigle -Thiaminase Plante entière « Hématurie essentielle » - de faire consommer


- Facteur carcinogène - bourgeons au printemps ou cystite hémorragique des fourrages contaminés
(Félicinées) vésical - fourrages ou litières - Élimination de la plante
par façons culturales

• Colchique d'automne Colchicine Plante entière, surtout dose mortelle de colchicine 1 à 2 h après ingestion : Exclusivement éliminatoires
(alcaloïde) les graines 1 à2 PV soit 8 -troubles digestifs et symptomatiques
(Liliacées) Stable à la dessication Intoxications au printemps, à 10 g feuilles fraîches /kgPV -troubles respiratoires - Herbicides chimiques
par consommation de - mort entre 1 à et 6 jours - Exploitation rationnelle
feuilles et de capsules des prairies

• Mercuriales - Saponine Plante entière - Hémolyse, anémie Traitements


(Mercurialis annua, - Méthylamine Pied femelle de la plante intoxication grave -Apathie, anorexie symptomatiques
M. perennis, - Triméthylamine contaminante du à mortelle -Troubles digestifs
M. - Hermidine fourrager -Troubles urinaires
(Euphorbiacées) - Cyanohermidine -Tachycardie modérée
- Chrysohermidine - Baisse de production laitière

• Phytolaque - Saponosides Plante entière -Troubles digestifs : Traitements


(Phytolacca decandra) - surtout la racine nausées, vomissements, symptomatiques
(Phytolaccacées) (évoquant carottes violente irritation intestinale
blanches) avec diarrhée sanguinolente
-Arythmie cardiaque

• Oenanthe safranée Oenanthetoxine Plante entière 1 g de /kg PV, -Troubles nerveux: Traitements
(Oenanthe crocata) Stable à la dessication surtout la racine soit 500 g de racines convulsions entrecoupées symptomatiques
intoxication mortelle de phases comateuses avec et éliminatoires
dépression respiratoire, -Anticonvulsivants
dypsnée, hypersalivation - Barbituriques
-Troubles digestifs : -Analeptiques
coliques violentes, fèces cardiorespiratiores
diarrhéiques
Tableau 30
Plantes herbacées sauvages (suite)

AGENT RESPONSABLE PRINCIPE TOXIQUE LOCALISATION DOSE TOXIQUE SYMPTÔMES D'INTOXICATION MESURES PRÉVENTIVES

• Ciguë aquatique Cicutoxine Feuilles dose létale de cicutoxine : Forme aiguë : Même traitement
(Cicuta virosa) et racines 50-100 PV - troubles digestifs, nerveux que Oenanthe
(Ombellifères) tubérisées - muqueuse oculaire
jaune
Forme suraiguë :
- convulsions, mort
• Petite ciguë Conicine, cynapine Plante entière 15 kg plantes fraîches (Symptômes = id ci-dessus) - Traitements
(Aethusa symptomatiques
Chaerophyllum
(Ombellifères)
• Grande ciguë Conicine dose mortelle = 4-5 kg - id + administration
de feuilles fraîches de tanins
(Ombellifères)
• - Sénécionine Plante entière dose toxique en poids sec : Apparition des symptômes - Traitements
(Senecio jacobaea, - Sénéciophylline - État frais 2 à 10 jours après ingestion symptomatiques
S. - Jaconine - Foin - Laxatifs
S. - Jacobine - Ensilage - Hépatoprotecteurs
S. (alcaloïdes à noyau - Troubles digestifs (inefficaces)
S. vulgaris) pyrrolizidique, - Ataxie - Contrôles culturaux
(Composées) pouvant se retrouver - Dégénérescence hépatique
dans le lait) - Encéphalose hépatique
• Morelle noire - Solanine Fruits verts Intoxications rares - Troubles digestifs, rénaux, Limiter la consommation
(Solanum - contaminants chez bovins, - Troubles nerveux (torpeur), < 2 kg de morelle
(Solanacées) (alcaloïdes) du maïs fourrage et plus fréquentes chez - Troubles soit 20 kg ensilage maïs
de la betterave petits ruminants 10 p. 100
soit kg contaminés
à 20

• Datura - Plante entière -Danger chronique : - Anorexie, baisse de - Traitement


(Datura - Graines 1 production, amaigrissement, symptomatique
(Solanacées) - Atropine (contaminantes du soit 250-500 g feuilles somnolence, faiblesse - Ne pas utiliser les
(alcaloïdes) fourrage ou du grain) générale antidotes de l'atropine
- Accidents aigus : - Agitation, abattement, Limite légale
à 10 p. la ration crises furieuses - Graines dans les grains :
soit 2500 g de < 1000 = 0,1 p. 100
Tableau 30
Plantes herbacées sauvages (suite)

AGENT RESPONSABLE PRINCIPE TOXIQUE LOCALISATION DOSE TOXIQUE SYMPTÔMES D'INTOXICATION MESURES PRÉVENTIVES

• Ciguë aquatique Feuilles dose létale de cicutoxine : Forme aiguë : Même traitement
(Cicuta virosa) et racines 50-100 PV - troubles digestifs, nerveux que Oenanthe
(Ombellifères) tubérisées - muqueuse oculaire
jaune
Forme suraiguë :
- convulsions, mort

• Petite ciguë Conicine, cynapine Plante entière 15 kg plantes fraîches (Symptômes = id ci-dessus) - Traitements
(Aethusa cynapium, symptomatiques
Chaerophyllum
(Ombellifères)
• Grande ciguë Conicine dose mortelle = 4-5 kg - id + administration
(Conium maculatum) de feuilles fraîches de tanins
(Ombellifères)

• - Sénécionine Plante entière dose toxique en poids sec : Apparition des symptômes - Traitements
(Senecio jacobaea, - Sénéciophylline - État frais 2 à jours après ingestion symptomatiques
S. alpinus, - Jaconine - Foin - Laxatifs
S. pseudoalpinus, - Jacobine - Ensilage - Hépatoprotecteurs
S. incanus, (alcaloïdes à noyau - Troubles digestifs (inefficaces)
S. vulgaris) pyrrolizidique, - Ataxie - Contrôles culturaux
(Composées) pouvant se retrouver - Dégénérescence hépatique
dans le lait) - Encéphalose hépatique

• Morelle noire - Solanine Fruits verts Intoxications rares - Troubles digestifs, rénaux, Limiter la consommation
(Solanum - Soladosine contaminants chez bovins, - Troubles nerveux (torpeur), < 2 kg de morelle
(Solanacées) (alcaloïdes) du mais fourrage et plus fréquentes chez - Troubles soit 20 kg ensilage
de la betterave petits ruminants contaminé à 10 p. 100
soit 10 kg contaminés
20 p.100

• Datura - Plante entière - Danger chronique : - Anorexie, baisse de - Traitement


(Datura stramonium) - Scopolamine Graines 1à2 de la ration, production, amaigrissement,
(Solanacées) - Atropine (contaminantes du soit 250-500 g feuilles somnolence, faiblesse - Ne pas utiliser les
(alcaloïdes) fourrage ou du grain) vertes/UGB/j générale antidotes de l'atropine
- Accidents aigus : - Agitation, abattement, Limite légale
à 10 p. la ration crises furieuses - Graines dans les grains :
soit 2500 g de 1000 = 0,1 p. 100
Tableau 31
Intoxications par les plantes riches en TANINS

AGENT RESPONSABLE PRINCIPE TOXIQUE LOCALISATION DOSE TOXIQUE SYMPTÔMES D'INTOXICATION MESURES PRÉVENTIVES

• Sorgho Grain
(Graminées)
• Caroube Forme insoluble Graines, toxicité faible - baisse de la digestibilité de la -
(Légumineuses) des tanins ration (par blocage des enzymes
• Fèverole Spermoderme et tannage des protéines
(Légumineuses) alimentaires)
Colza Graine, fourrage, - constipation
(Crucifères) tourteaux
• Chênes
(Quercus pedunculata, Tanins surtout jeunes Jeunes animaux -Somnolence - En automne, tenir les bovins
Quercus sessiliflora, 9 p.100) pousses plus touchés: -Arrêt du transit intestinal à l'écart des glands
Quercus pubescens, Forme soluble et glands verts mortalité de 20 à - Émission d'urine colorée - Installer des clôtures pour
Quercus ilex, très toxique 50 p.100 8-10 jours - Maigreur avec œdème limiter la consommation
Quercus de glands
(Fagacées) Accidents fréquents chez bovins - Ramasser les glands frais
au pâturage au bout de 10 à avant la mise au pré ou, au
jours de consommation besoin, les enfouir à la charrue
de glands - Ajouter
aux concentrés
- Les glands décortiqués moins
- Anorexie complète riches en tanins sont préférables
-Troubles digestifs Limiter consommation à : 3-4 kg
-Troubles rénaux: AJGB/j de glands secs
néphrite aiguë avec urine colorée, et décortiqués
(hémoglobinurie, albuminurie) En cas d'utilisation de stocks
-Troubles nerveux de glands, ne pas dépasser
- Cachexie 1,5 kg/j, puis apporter des
-Mort aliments laxatifs et aqueux

VÉGÉTALES
INTOXICATIONS VÉGÉTALES

Tableau 32
Intoxications par les ANTITHYROIDIENS

AGENT RESPONSABLE PRINCIPE TOXIQUE LOCALISATION DOSE TOXIQUE SYMPTÔMES MESURES


PRÉVENTIVES

• Colza - Hétérosides sulfurés Tourteaux -Troubles digestifs,


(Brassica napus) Glucosinolates, (± pollués par graines respiratoires en iode
(Crucifères) nates de moutarde) - Propriétés rubéfiantes - Le chauffage du
-Tanins et antithyroïdiennes tourteau augmente
- Nitriles - Hépatotoxiques les propriétés
antithyroïdiennes

• Chou fourrager - S Limiter à -Anémie hémolytique Pas de traitement


(Brassica acephala) sulfoxyde -Chou chez la vache laitière -Apathie En cas d'intoxication :
(Crucifères) (surtout antithyroïdiens) -Troubles digestifs, - Retrait immédiat
- Hétérosides sulfurés • Feuilles : respiratoires du chou
(antithyroïdiens) -Chou cavalier - - Eviter utilisation
(surtout hémolytique) mort excessive longue durée
• Organes floraux - Pas de chou aux
(surtout substances jeunes animaux
inflammatoires) - Pas d'excès aux
vaches laitières :
limiter à 30-35 kg/j
- avec foin
et céréales
+ cuivre + iode
Tableau 33
Intoxications par les plantes riches en NITRATES

AGENT RESPONSABLE ' PRINCIPE TOXIQUE LOCALISATION SYMPTÔMES D'INTOXICATION MESURES PRÉVENTIVES
• Herbe jeune Plante entière Symptômes généraux des intoxications par les nitrates
(par temps froid N03 N02 Méthémoglobine
et humide)
. N03 : • Intoxication chronique :
Baisse des performances Baisse de croissance, chute
(id urée) des réserves en Vit A
• Intoxication subaiguë :
Intoxication aiguë Inappétence, diarrhée,
fatigue, nonchalance
• Intoxication aiguë :
Intoxication létale Cyanose, dypsnée,
agitation, coma, mort

• Colza fourrage < 120 g de nitrate Plante entière 30 à 40 kg /UGB f\ Intoxication aiguë : Distribuer un repas de lest
(Brassica napus) - ou mettre les animaux sur
(Crucifères) Accidents en automne (maladie du « rein pulpeux ») vieille pâture avant de
par nitrates les libérer dans un champ
(+ antithyroïdiens) -Troubles nerveux, de colza
digestifs, locomoteurs
- Cécité
• Amarante Nitrates Plante entière - Hypocalcémie Désherbage
(Amarantus (+ facteur d'œdème très contaminante -Syndrome néphritique
retroflexusl périrénal) du fourrage (3 à 7 j après consommation)
(Amarantacées) et de la betterave - Troubles articulaires, rénaux
- Œdème
-
-Mort

• Chenopode blanc
(Chenopodium - Oxalates
album)
(Chenopodiacées)

INTOXICATIONS VÉGÉTALES
INTOXICATIONS VÉGÉTALES
Tableau 34
Intoxications par les plantes riches en OXALATES

AGENT RESPONSABLE PRINCIPE TOXIQUE LOCALISATION SYMPTÔMES D'INTOXICATION MESURES PRÉVENTIVES

• Betterave Acide oxalique : Collets et feuilles surtout • Intoxication aiguë ou chronique : - Introduction progressive
(Beta vulgaris) de -Anorexie, inrumination et raisonnée dans ration
(Chénopodiacéesl feuilles fraîches Racines -Troubles digestifs, rénaux, respiratoires, - Contrôler la conservation
(surtout acidose lactique) génitaux, articulaires - Éviter collets moisis ou souillés
- Subictère, œdème de terre et betteraves gelées
Pulpe - Cachexie progressive - Donner ensilages de bonne qualité
- Bovins : éviter de donner + 30 kg /j
de betteraves demi sucrières
• Formes suraiguës : - Prévention acidose lactique
- Troubles respiratoires
- Convulsions, spasmes tétaniques
- Paralysie
- Mort par collapsus
-Coma

+ Accidents par hyperfermentescibilité


(acidose lactique)
. Oseille Acide oxalique : Intoxication aiguë en quelques heures
(Polygonacées) par consommation de fortes doses
feuilles fraîches d'oxalates
• Rhubarbe Acide oxalique : Intoxication chronique en quelques jours
(Polygonacées) dans par consommation prolongée
feuilles fraîches
• Oxalis
(Oxalis corniculata)
(Oxalis acetosella) Symptômes id = ci-dessus
(Oxalidées)
Tableau 35
Intoxication par le GOSSYPOL
...
AGENT PRINCIPE DOSE TOXIQUE SYMPTÔMES
LOCALISATION MESURES PRÉVENTIVES
RESPONSABLE TOXIQUE D'INTOXICATION

. Graine Gossypol - Graine entière Vache laitière : Toxicité Atténuation toxicité par :
de Coton (5 000 à 25 000 maximum 500 p.p.m. - Appétit, croissance, productivité < - Traitements thermiques
• Etat natif de gossypol libre - Fertilité mâles et femelles < des graines et tourteaux
(Malvacée) sous forme libre - Tourteau Intoxications -Anémie - Adjonction de sels de fer
très toxique (800 à 3000 p.p.m.) chroniques car - Insuffisance cardiaque
effet cumulatif - Congestion hépatique Limite légale en Gossypol libre
- Forme liée et pulmonaire (Teneur à 12 d'eau)
aux protéines - Dypsnée - Aliments simples : 20 p.p.m.
(peu dangereuse, - Œdème - Tourteau coton : 1 200 p.p.m.
mais blocage - Mort brutale - Aliment complets bovins, ovins,
de lysine) caprins : 500 p.p.m.

Tableau 36
Intoxication par le GALEGA

AGENT PRINCIPE LOCALISATION SYMPTÔMES MESURES PRÉVENTIVES


DOSE TOXIQUE
RESPONSABLE TOXIQUE D'INTOXICATION

• Galega . 2 guanidines : Parties aériennes Plante très dangereuse Symptômes 18 à 24 h après - Absence de traitement
Galega officinalis - Isoamylène toxiques pour ovins, pure ou ingestion efficace
(Légumineuses) -à partir floraison mélangée à l'herbe - Dypsnée intense - Élimination de la plante
galégine - pendant formation ou au foin - Tête en extension sur encolure des prairies, des parcours
- hvdroxygalégine de gousses (dose létale: - Muqueuses oculaires injectées
de PV) de sang
- Veines jugulaires gonflées
. Sans doute un certain - Tachycardie intense
- galutéoline danger pour Mort en 15 à 45 après
la vache laitière premiers signes cliniques

INTOXICATIONS VÉGÉTALES
INTOXICATIONS VÉGÉTALES
Tableau 37
Principales chez les ruminants

ESPÈCES DOSES TOXIQUES SYMPTÔMES MESURES


TOXINE FORMÉE SUBSTRATS
PRODUCTRICES (mycotoxines) D'INTOXICATION PRÉVENTIVES

. Aspergillus flavus AFLATOXINE B1 Pas de traitement


• • Céréales moisies : Jeunes animaux • Manifestations aiguës : - détoxification par procédés
- Puissant cancérigène de cribs + sensibles (après ingestion doses fortes) industriels : NH3 à chaud
hépatique • Manioc Hépatose, mort - Intérêt de supplémentation
-Passe dans • Graines oléagineuses • Manifestations chroniques : alimentaire en argile et levure
le lait, sous forme et tourteaux - Inappétence
d'aflatoxine M1 - Tournesol - Perturbations de croissance Limites réglementaires :
(toxicité discutée) - Arachide - Cirrhose, hépato-carcinose Teneur maximale (aliment
- Immunodépresseur - Coton
- Matières premières
• Bovins : 0,20 = 200 p.p.b.
- Pas de réactions anormales -Aliment composé
d'aflatoxine dans - Inhibition de croissance, 0,05 p.p.m. = 50 p.p.b.
l'alimentation baisse d'efficacité alimen- - Aliments complémentaires
1000 p.p.b.*, taire, augmentation du pour bétail laitier :
j) poids du foie et du rein 0,005 p.p.m. = 5 p.p.b.

• Aspergillus clavatus PATULINE Moisissures sur : - Signes nerveux avec Traitement symptomatique
. = clavacine - grains en incoordination motrice
- Neurotoxique - Malt - Paraplégie, tremblements,
- Immunodépresseur - Fourrages dypsnée,
- Pommes - Paralysie digestive

• Aspergillus ochraceus OCHRATOXINE A Céréales moisies Hépatites Limite légale


- - Bovins : résorption fœtale, Ochratoxine A
avortement, Concentration maximale
- Autres grains et . -, Dépression, gain pondéral dans produits et
ensilages contaminés réduit, entérite, néphrite matières premières :
_ -Veau : troubles 0,03 p.p.m. = 30 p.p.b.
de la coagulation (Maïs, blé, toute autre céréale)

* (p.p.m. = partie par million = ; p.p.b. = partie par billion =


ESPÈCES DOSES TOXIQUES SYMPTÔMES MESURES
TOXINE FORMÉE SUBSTRATS
PRODUCTRICES (mycotoxines) D'INTOXICATION PRÉVENTIVES

• Fusarium ou ZEARALENONE Aliments moisis : Petits ruminants Effets - Améliorer conditions


Fusarium = Toxine « F2 » - Céréales : plus sensibles - Hyperoestrogénisme de stockage
Les fusarium sont des Phytoestrogène orge, maïs, sorgho... - Infertilité -Supprimer apports
contaminants fréquents Immunodépresseur - Son de blé - Momification fœtale d'aliments moisis
des céréales humides - Foin de prairies - Adjonction d'agents de
et ensilage de maïs naturelles conservation antimycelliens
moisis - Ensilage fourrage
Seuil réglementaire
Concentration maximale
dans les matières premières
et aliments composés :
0,2

• Fusarium tricinctum TRICHOTHECENES Tout aliment moisi dose de toxine T-2 - Entérite, Limite légale :
= Toxine « T-2 » - Sang dans fèces non encore fixée
- - Ulcère de caillette et rumen
- Immunodépresseurs - Troubles de la coagulation
-Mort

• Claviceps purpurea ERGOTAMINE - Seigle Intoxication ruminants Bovins : - Traitement des semences
(Ergot de seigle) ERGOTOXINE - Triticale par ingestion céréales • Intoxication chronique - Traitements anticryptoga-
(= ergocornine + -Blé ergotées ou herbes plus souvent : des céréales
+ - Avoine renfermant graminées - Gangrène des extrémités
- Graminées fourragères ergotées (par vasoconstriction) Limite légale
Alcaloïdes ayant (Ray-grass anglais, fléole, - Troubles nerveux Teneur maximale de
propriétés : avoine Bovins adultes : • Intoxication aiguë rare : sclérotes dans l'aliment
- vaso-constrictrices houlque laineuse, 100 g de grains parasités -Tremblements,
- ocytociques dactyle) (sclérotes) par jour incoordination motrice 1000 p.p.m.
- neurotoxiques -Amaurose
- Convulsions

• (p.p.m. • partie par million ; p.p.b. = partie par billion -


permettent davantage de suspecter la de lactation, par priorité de la
cause. les troubles peu- tion lactée par rapport à
vent être tardifs, peu spécifiques et carences en magnésium,
souvent de nature plurifactorielle. vitamine A ainsi qu'en
L'identification étiologique est donc- et vitamine E. Par exemple, nous
généralement plus difficile que pour avons constaté que le rétablissement
une maladie infectieuse ou parasi- d'un bon équilibre alimentaire contri-
taire. A cet égard, l'absence de labo- bue bien à la prévention de la
spécialisé de détection riose.
prévention des affections nutrition-
nclles et métaboliques reste très • Les bactéries gram - (comme les
regrettable, d'autant plus que ces et les virus ont généra-
affections ne peuvent que se déve- lement un pouvoir pathogène suffi-
lopper. En valeur absolue, elles pro- sant pour s'installer même sur un ter-
gressent à cause de la réduction de rain fort, bénéficiant d'une bonne
la marge de sécurité entre l'intensi- alimentation, bien que celle-ci puisse
fication zootechnique et le seuil encore intervenir en renforçant l'im-
pathologique ; en valeur relative, munité et la résistance aux stress.
elles domineront de plus en plus le
panorama sanitaire en raison de la • Le stress peut, en effet, résulter
régression des maladies infectieuses d'erreurs dans la conduite du ration-
et parasitaires sous l'influence des nement, notamment lors de change-
meilleures conditions d'hygiène et ment brutal de régime, de troubles
d'une prophylaxie organisée et digestifs, d'intoxication ammoniacale,
très efficace. Ainsi, un bel avenir est de sous-alimentation sévère respon-
prévisible pour la trilogie Stéatose sable d'un grave amaigrissement...
hépatique - Cétose - Infertilité chez Au il ressort que la pathologie
les vaches laitières à haute produc- infectieuse ne représente que la par-
tion en début de lactation (VLHP- tie émergente de l'iceberg qui a trop
DL), plus encore que pour capté l'attention et les moyens de
et la fourbure... En outre, la cétose et l'action sanitaire. La bonne gestion
l'acidose la réponse de l'ensemble des techniques d'éle-
immunitaire et prédisposent à l'appa- vage assurerait une prévention beau-
rition de et de métrites ou coup plus efficace et plus écono-
d'autres complications infectieuses. mique au profil de l'éleveur qui doit
disposer de conseillers compétents et
• Parasitisme et infections ba- polyvalents lui permettant de maîtri-
nales, notamment par des germes ser de façon cohérente l'ensemble
+, sont plus géné- des facteurs de production, particu-
ralement encore par toute malnutri- lièrement l'alimentation, pour assurer
tion telle que déficit (en début la meilleure prévention.
01
INTOXICATIONS VÉGÉTALES

Tableau 38
Intoxications mycelliennes

AGENT SYMPTÔMES
LOCALISATION DOSE TOXIQUE MESURES PRÉVENTIVES
RESPONSABLE D'INTOXICATION

• Charbon du Grain de
Ustilago zeae Faible toxicité Odeur de poisson ? Limiter la consommation chez
Ustilago longissima femelles gestantes par
Ustilago maydis prudence quant à des risques
(Ustilaginées = • Contractibilité d'avortement
fibres musculaires (transfert d'odeur de moisi
. Caries du blé Grain de blé lisses Allergies respiratoires ? dans lait ?)
Tilletia triticae

• Rouilles Fourrages diarrhées, La plante malade peut laisser


avortements s'installer d'autres parasites
mycelliens ou bactériens plus
dangereux
251
Niveaux d ingestion et quantités de lait permises par quelques rations de base
offertes à volonté à des vaches laitières multipares en pleine lactation
- 25 kg de lait et 600 kg de poids (INRA, 1988)

Aliments Aliment UFL/ Quantités Production


numéro ingérées permise
Table kg lait 4 %

Foin de luzerne
1 er cycle
Bourgeonnement 552 0,67 1,03 14,0 10,0
553 0,60 1,09 12,5 5,5
Floraison 555 0,62 1,04 13,5 7,5
556 0,55 1,10 12,0 3,5
Foin de prairie naturelle
• Plaine
Épiaison 460 0,72 1,11 12,5 9,0
462 0,65 1,22 10,0 4,5
Floraison 464 0,63 1,16 11,5 5,0
466 0,58 1,26 10,0 1,5
. Montagne
Épiaison 482 0,73 1,04 14,0 11,5
484 0,66 1,16 11,5 6,0
Floraison 486 0,63 12,0 6,0
488 0,58 1,22 10,5 2,5
Ensilage de prairie
naturelle de plaine
• Début
brins courts
- sans conservateur 295 0,90 1,18 12,5 13,5
- avec conservateur 296 0,89 1,09 14,0 16,5
. Épiaison, brins courts
- sans conservateur 300 0,81 1,26 11,0 8,5
- avec conservateur 301 0,80 1,17 12,0 10,5
• Épiaison, brins longs
- sans conservateur 302 0,81 1,40 9,0 5,5
- avec conservateur 303 0,79 1,30 10,0 7,0
Ensilage de mais
Matière sèche
p. 100 20 - 0,85 1,28 10,5 9,0
25 426 0,90 1,22 11,5 12,5
30 427 0,90 1,13 13,0 15,5
35 428 0,90 1,03 15,5 20,0
A N N E X E S : Extraits des tables de Composition alimentaire de l'INRA (1988)

Valeur Valeur azotée Valeur Constituants organiques Constituant Énergie


Énergétique (g/kg) d'encombrement teneurs (g/kg de minéraux teneurs MS)
(par kg) (100 x i l " (g/kg de MS) digestibilité
Aliments
(g/kg)
UFL UFV UEB MO MAT CB LC Cendres P EB ED EM
PRAIRIES natur.
Pâturage 1000 0,97 0,92 1,25 39 108 95 0,95 0,98 0,96 889 172 244 271 m 4,0 7,0 4,40 3,25 2,69
166 0,16 0,15 21 6 18 16 0,16 0,16 0,16 77 73 78 74
Début épiaison 1000 0,89 0,83 87 30 84 85 1,05 1,02 1,04 906 133 272 300 94 3,5 6,5 4/41 3,04 2,52
172 0,15 0,14 15 5 14 15 0,18 0,18 72 66 73 69
Épiaison 1000 0,79 0,72 66 25 68 76 1,28 1,11 1,20 921 109 313 343 79 3,0 6,0 4,44 2,80 2,30
202 0,16 0,15 13 5 14 15 0,26 0,22 0,24 66 61 65 63

Laiteux 1000 0,90 0,84 49 20 55 78 1,43 1,10 1,10 944 88 201 227 56 3,0 4,42 3,04 2,55
229 0,21 11 5 13 18 0,33 0,25 0,25 72 56 57 69
Sorgho fourrager
Laiteux 1000 0,69 0,61 36 16 43 64 1,38 1,27 941 69 307 337 59 3,5 7,5 4,30 2,48 2,04
276 0,19 0,17 10 4 12 18 0,38 60 52 57 58

Luzerne
(60 cm de haut) 1000 0,88 0,82 176 51 141 101 0,89 0,95 879 225 240 299 121 3,5 16,5 4,45 3,07 2,50
156 0,14 0,13 28 8 22 16 0,14 0,15 0,14 72 78 60 69
Choux
Moelliers 1000 1,03 1,01 131 37 104 98 0,95 869 165 175 232 131 3,5 15,0 4,20 3,37 2,81
et 124 0,13 0,13 16 5 13 12 0,12 0,12 83 80 70 80
ENSILAGES
Herbe de prairie
Brins courts 1000 0,89 0,83 85 29 80 76 1,30 1,09 1,16 911 134 296 325 89 3,5 6,5 4,52 3,10 2,53
avec conservateur 191 0,17 0,16 16 6 15 15 0,21 0,22 72 64 76 69
Ray-Grass anglais
Brins courts 1000 1,00 0,96 99 33 91 83 1,26 1,07 1,12 903 151 266 294 97 3,5 5,5 4,49 3,38 2,78
avec conservateur 181 0,18 0,17 18 6 16 15 0,23 0,19 0,20 79 66 81 75
Ray-Grass d'Italie
Brins courts 1000 0,92 0,86 71 25 70 73 1,28 1,09 1,14 905 117 266 294 95 3,0 4,5 4,42 3,13 2,59
avec conservateur 186 0,17 0.16 13 5 13 14 0,24 0,20 0,21 75 61 75 71
• Unité d'encombrement pour production laitière
** Matières protéines, cellulose lignocellulose
•** Énergie brute, énergie digestible, énergie
-

Valeur Valeur azotée Valeur Constituants organiques Constituant Énergie


Énergétique (g/kg) d'encombrement teneurs (g/kg de MS) minéraux teneurs MS)
MS (par kg) digestibilité x (g/kg de MS) xdE)
Aliments
(g/kg)
UFV MAD UEM UEL* UEB MO MAT CB LC Cendres P EB ED EM
Mais - Fourrage
Laiteux-pâteux 1000 0,90 0,80 46 19 53 64 1,29 1,22 1,23 937 86 222 248 63 2,0 3,0 4,47 3,05 2,55
(25% de 250 0.23 0,20 11 5 13 16 0,32 0,31 0,31 71 53 60 68
Vitreux 1000 0,90 0,80 42 18 50 68 1,34 1,03 1,05 947 82 187 212 53 2,5 3,5 4,43 3,02 2,54
{35 % de MS) 350 0,32 0,28 15 6 18 24 0,47 0,36 0,37 71 51 57 68

Luzerne
Brins courts 1000 0,82 0,74 132 38 111 79 1,07 1,02 1,03 888 190 300 361 112 3,0 16,0 4,54 2,93 2,37
avec conservateur 187 0,15 0,14 25 7 21 15 0,20 0,19 69 70 56 65
FOINS
Prairie nat.
Fané au par 1000 0,80 0,72 75 34 79 86 1,30 1,02 1,04 910 127 295 324 90 3,5 6,5 4,42 2,82 2,30
beau temps 850 0,68 0,61 64 29 67 73 1," 0,87 0,88 67 59 71 64
Fané au par 1000 0,76 0,67 70 32 76 83 1,40 1,08 1,13 909 122 317 347 91 3,0 6,0 4,40 2,72 2,20
temps de pluie 850 0,65 0,57 59 27 65 71 1,19 0,92 0,96 65 57 71 62
Ray-grass anglais
Fané au 1000 0,81 0,74 66 30 72 85 1,41 1,06 1,12 913 115 287 316 87 3,0 4,33 2,83 2,32
par beau temps 850 0,69 0,63 56 26 61 72 1,20 0,90 0,95 69 58 72 66
Fané au par 1000 0,76 0,68 60 29 69 82 1,54 1,11 1,21 911 110 310 340 89 2,5 5,0 4,31 2,72 2,21
temps de pluie 850 0,65 0,58 51 25 59 70 1,31 0,94 1,03 67 55 72 63
Luzerne
Fané au 1000 0,67 0,58 123 49 112 94 1,20 1,03 1.04 907 174 351 414 93 2,5 15,0 2,50 1,99
par beau temps 850 0,57 0,49 105 42 95 80 1,02 0,88 60 71 53 57
Fané au 1000 0,60 0,49 118 48 108 89 1,30 1,09 909 169 394 459 91 2,5 13,0 2,29 1,81
par temps de pluie 850 0,51 0,42 101 41 92 76 1,11 0,93 55 70 53 52
Luzerne condensée
à 17 % de matières 1000 0,70 0,53 114 53 107 91 880 170 290 120 4,39 2,38 1,90
azotées 910 0,64 0,54 104 48 97 83 58 67 40 54
PAILLES
Paille de blé 1000 0,42 0,31 0 11 22 44 2,41 1,60 1,80 920 35 420 80 1,0 2,0 4,34 1,65 1,34
880 0,37 0,27 0 10 19 39 2,12 42 0 50 38

A N N E X E S : Extraits des tables de Composition alimentaire de (1988)


A N N E X E S : Extraits des tables de Composition alimentaire de (1988)

Valeur Valeur azotée Valeur Constituants organiques Constituant Energie


Énergétique lg/kg) d'encombrement teneurs (g/kg de MSI minéraux teneurs MS)
(par kg) (g/kg de MS) digestibilité (100 x dE)
Aliments MS
(g/kg)
UFL UFV MO MAT CB LC Cendres P EB ED EM
RACINES. TUBER-
CULES ET DÉRIVÉS
Betteraves fourra- 1000 1.15 63 11 62 86 0,91 0,60 0,70 915 104 70 85 1,5 2,5 4,11 3,63 3,04
gères 130 0,15 8 1 8 11 0,12 90 61 86 88
Pulpes de betteraves 1000 0.99 54 28 60 84 1,63 1,05 1,05 912 98 206 88 1,0 13,0 4,01 3,31 2,73
surpressées ensilées 220 0,22 12 6 13 18 86 55 77 82
Pulpes de betteraves 1000 1,01 0,99 53 40 63 106 1,36 1,05 1,05 912 98 206 88 1,0 13,0 4,01 3,31 2,73
déshydratées 889 0.88 47 36 56 94 1,21 86 54 77 82
CÉRÉALES
Blé 1000 1,20 98 34 86 110 4,40 3,79 3,18 973 125 27 20 139 36 12 27 3,8 0,7
862 1,03 1,04 84 29 74 95 86 89 78
1000 1,27 1,29 70 61 82 120 4,51 3,99 3,37 985 101 27 47 130 35 7 15 3,5 0,3
860 1,10 1,11 60 52 71 103 88 90 69
Orge (CB < 5 %) 1000 1,16 1,15 85 30 79 102 4,43 3,72 3,12 974 121 50 22 191 60 11 26 4,0 0,7
869 1,00 1,00 74 26 69 89 84 86 70
Orge (CB > 5 %> 1000 1,12 86 30 80 101 4,34 3,62 3,02 953 122 63 18 223 76 12 47 3,0 0,6
865 0,97 0,96 74 26 69 87 83 85 71
Sorgho 1000 1,18 1,18 77 69 91 117 4,57 3,79 3,19 983 114 25 37 107 49 4 17 3,2 0,3
860 1,01 1,01 66 59 78 101 83 86 68
Triticale 1000 1,21 101 33 88 108 4,46 3,86 3,23 978 130 33 17 148 40 13 22 4,6 0,5
871 1,05 88 29 77 94 86 88 78
ISSUES
DE CÉRÉALES
Son de blé 1000 0,84 123 34 106 85 4,53 2,96 2,46 941 170 111 46 456 140 36 59 14,0 1,6
870 0,73 107 30 92 74 65 68 72
Gluteenfeed 1000 1,16 1,15 164 63 145 125 4,60 3,88 3,20 932 216 88 45 343 100 13 67 7,8 3,0
887 1,03 145 56 129 111 84 83 76
Drèches de 1000 0,92 0,84 239 156 223 189 5,10 3,36 2,71 950 300 150 86 525 206 47 50 5,7 3,3
Brasseries fraîches 205 0,19 0,17 49 32 46 39 66 64 80
-

Valeur Valeur azotée Valeur Constituants organiques Constituant Énergie


Énergétique (g/kg) d'encombrement teneurs (g/kg de MS) minéraux teneurs MS)
MS kg) (g/kg de MS) (100 x dE)
Aliments
(g/kg)
UFL UEL* UEB MO MAT CB IX Cendres P EB ED EM
GRAINES
PROTÉAGINEUSES
Féverole 1000 1,17 1,17 251 28 175 104 4,42 3,14 958 302 90 16 171 108 3 42 7,0 1.3
865 1,01 1,01 217 24 152 90 89 91 83
Pois 1000 1,16 1,16 223 23 155 100 4,39 3,85 3,11 963 259 61 15 167 76 6 37 4,6
857 0,99 0,99 191 20 133 86 88 90 86
TOURTEAUX
Arachide 48 1000 1,14 1,12 466 133 345 192 4,73 3,12 936 524 74 16 150 101 26 64 6,6
886 1,01 0,99 413 118 306 170 88 84 89
Colza 35 1000 1,02 325 101 253 160 4,62 2,93 923 391 129 26 302 193 79 77
891 0,94 0,91 290 90 225 143 82 82 83
Soja 48 1000 1,17 1,16 468 198 371 254 4,66 4,24 927 520 70 23 87 7 73 7,8 3.4
883 1,03 1,02 413 175 328 224 91 90 90
Tournesol 30 1000 0,66 0,56 285 73 218 111 4,61 2,58 1,99 925 337 254 29 410 292 93 75
896 0,59 0,50 255 65 195 99 56 55 85
SOUS PRODUITS
DES FRUITS
Pulpes d'agrumes 1000 1,11 34 21 47 90 3,55 2,98 935 70 137 28 223 158 14 65 23,0
déhydratées 902 1,00 0,99 31 19 42 81 83 85 49
Marc de pommes 1000 0,73 0,63 34 39 61 85 4,65 2,62 2,16 981 79 256 39 478 354 121 19 1,6 1,9
déhydraté 941 0,69 32 37 57 80 56 58 43
AZOTE NON
PROTÉIQUE
Urée 1000 0 0 0 0 1472 0 2875
980 0 0 0 0 1443 0

ANNEXES Extraits des tables de alimentaire de (1988)


Vous pouvez demander les dosages plus courants (protéines, matières
grasses, cendres, des examens micrographiques, voire pour cer-
tains, l'analyse de résidus de pesticides ou d'additifs clans les
laboratoires suivants :

Laboratoires des Agriculteurs de France,


5 passage Geffroy 75017 PARIS. Tél.
Laboratoire de Recherche Agricole (LARA),
75 voie du 31300 TOULOUSE. Tél. 05-61-28-50-28.
Laboratoire Municipal.
rue du Professeur VEZES, 33300 BORDEAUX. Tél. 05-56-01-84-00.
Laboratoire de la Répression des Fraudes,
26 rue de Coëtlogon, 35000 Tél. 02-99-54-06-58.

Les laboratoires de nutrition des écoles vétérinaires,

École Nationale Vétérinaire d'Alfort,


7 avenue du général de Gaulle, 94704 MAISONS ALFORT. Tél.
École Nationale Vétérinaire de Lyon,
1 avenue BP 83, 69280 L ETOILE
École Nationale Vétérinaire de Toulouse,
23 chemin des Capelles, 31076 TOULOUSE.
École Nationale Vétérinaire de Nantes.
Case Postale 3013, 44087 NANTES cédex 03.

Les laboratoires des grandes firmes de l'industrie


de l'alimentation animale.

Consulter au besoin les laboratoires des


Services Vétérinaires départementaux (DSV).

Pour de l'information et de la documentation vous pouvez contacter :

- l'Institut de l'élevage
149 rue de Bercy, 75595 PARIS Cedex Tél. 01-40-04-51-50.
- l'Unité Centrale de Documentation (UCD) à l'INRA,
route de Saint-Cvr, 78026 VERSAILLES Cédex. Tél. 01-30-83-30-00.
Figure 8
Rentabilité, productivité et prévention sanitaire

coûts techniques

sélection
transfert ovules )

15. p 100 (8000-10 000) - - logement


des frais
t
15. p 100 main
des frais
\

productions
fourragères
55. p 100
des frais complémentation
de production

1 chaleur
perdue
détection des chaleurs
400 à 500 F
" gestations
précocité vêlage
frais d'hygiène intervalle entre vêlage
5F/VL/an
frais vété-
rinaires
ftlOOF/VL/an
maladies nutritionnelles
maladies parasitaires
maladies infectieuses
'11

PREVENTION

RENTABILITÉ PRODUCTIVITÉ
IA • Insémination Artificielle
A AGV : Acides Gras Vola-
tils = mélange d'acides
des tissus et la fourniture
d'énergie pour permettre
Acides aminés acétique, propionique
pensables : composants butyrique... produit par
des protéines qui doi- les fermentations micro- Cellulose brute : com-
vent être fournis direc- biennes dans les prées- posés ou
tement à car tomacs (rumen-réseau) pariétaux dosés par la
celui-ci ne peut en faire et dans le gros intestin. méthode légale de
la synthèse à une vitesse Weende.
Ceux qui ris- Ammonium : groupe-
quent le plus de faire ment constituant Cendres : matières
défaut chez la vache lai- de sels dits minérales.
tière sont généralement ques.
la lysine et la Corps cétoniques :
Anabolisme : réactions ensemble de substances
de construction (syn- cétoniques provenant
Acides aminés rami- thèses) et de stockage. d'une oxydation incom-
fiés : il s'agit de la va- plète des acides gras
la leucine et Antepartum = période (par défaut de glucides).
leucine, se distinguant avant vêlage.
par une structure en Y : Coefficient d'Utili-
(au lieu d'être linéaire sation Digestive = diges-
ou cyclique) constituée B tibilité. C'est la part de
par des "isoacides". Ils Biopsie : prélèvement l'aliment rendu dispo-
facilitent la synthèse d'un fragment d'organe nible à l'organisme (sous
microbienne sur le sujet vivant, en forme de nutriments)
des acides aminés rami- vue d'examen et d'ana- par la digestion enzyma-
fiés. lyses (notamment au tique et microbienne.
moyen d'une fine aiguil-
mammaire le pour recueillir une : Coefficient d'Uti-
(pluriel : acini) : mini "carotte"). lisation Digestive réel
glande productrice du = calculée
lait dans la mamelle qui en tenant compte des
en comporte un très pertes fécales indépen-
grand nombre. Calcémie : taux sanguin dantes de l'apport ali-
de calcium. mentaire (produits de
ADF : "Acid desquamation digestive,
; lignocellulose Calcitonine : hormone excrétions intestinales).
dosée selon la méthode de fixation osseuse du
de Van Soest. calcium (elle tend à
réduire la calcémie). D
Ad libitum : à volonté. Digestibilité : aptitude à
Catabolisme : réactions être digéré (différence
Adrénaline : hormone de destruction condition- entre entrées orales et
du stress. nant le renouvellement fécales), en 100.
Dyspnée : difficulté res- menter les chances de/'du
/ taux sanguin glu-
piratoire fécondation. cose.
ment secondaire à une
insuffisance cardiaque).
G I
GMQ : Gain Moyen Ingestibilité : niveau de
E Quotidien (en poids) consommation volon-
ENA : non exprimant la vitesse de taire en kg de matières
azoté" = glucides non croissance. sèches par animal et par
cellulosiques. jour (kg MS
Calculé par différence. GPM : Gain de Poids
L'ENA comporte : ami- Moyen = GMQ.
dons + sucres sub- L
stances + une : synthèse
part des autres glucides H du lait.
(car la Hématies : globules
méthode de est rouges du sang.
trop dissolvante). M
Hématocrite : MAd : Matières Azotées
Énergie nette : énergie de la masse des glo- digestibles.
brute de l'aliment - bules par rapport au
(énergie perdue dans les sang total, après centri- MAt : Matières Protéi-
fèces, l'urine et sous fugation. ques ou Matières Azo-
forme de méthane) - tées totales.
caloriques dues à : pro-
l'ingestion et à la diges- duction des globules Mélanine : pigment
tion de l'aliment ainsi rouges sanguins. brun-noir qui colore la
qu'à l'utilisation métabo- peau et les poils dont la
lique des nutriments). : NDP - synthèse est dépendante
C'est la quantité d'éner- ADF (selon Van d'apports suffisants en
gie qui à cou- cuivre.
vrir les dépenses d'entre- : pré-
tien et de production de sence d'hémoglobine ou Methémoglobinurie :
l'animal. pigment rouge des suroxydation de l'hémo-
hématies dans les urines globine (lors d'intoxi-
: ensemble (témoignant d'une des- cation par les nitrates en
des causes d'une affec- truction massive de ces particulier) donnant au
tion ou pathologie. hématies). sang une couleur cho-
colat.
Hypocalcémie : baisse
F du taux sanguin de cal- MO : Matières Orga-
Flushing : suralimen- cium (cause de paralysie niques (= MS - Matières
tation transitoire à la ou "Fièvre vitulaire"). minérales).
période qui l'in-
sémination pour aug- Hypoglycémie : baisse Métabolisme :
des réactions chimi- les sucs digestifs avant Pathogénie : mécanis-
ques qui le d'être absorbé. mes et processus de dé-
monde vivant clenchement d'une affec-
+ catabolisme). tion (dépendant d'une

: Matières Sèches Ocytocine : hormone


(= Brut - Eau). d'excrétion (pro- Postpartum = période
voquant la vidange après vêlage.
Myopathie : affection mammaire).
notamment : Protéines Diges-
par carence Oestrus : période de tibles Intestinales.
en sélénium et en vita- "chaleurs", propice à la
mine E. fécondation. : Protéines Diges-
tibles Intestinales d'ori-
: mal- gine alimentaire.
N nutrition osseuse avec
NDF : fragilisation et déforma- : Protéines Diges-
Fiber": ensemble tions... tibles Intestinales d'ori-
des glucides rnembra- gine microbienne.
naires ou pariétaux Ostéogénèse : élabora-
(hémicellulose + cellu- tion du tissu osseux. : Protéines Diges-
lose + lignine) dosés tibles Intestinales d'origi-
selon la méthode de Van Ostéomalacie : déminé- ne microbienne, limitées
Soest. ralisation osseuse chez par l'énergie disponible
l'adulte. pour les bactéries (glu-
NnP : azote non pro- cides
Il s'agit soit de
l'azote des constituants P : Protéines
azotés alimentaires qui Parathormone : hor- Digestibles Intestinales
n'est pas sous de mone par les d'origine microbienne,
protéine (acides aminés glandes parathyroïdes ; limitées par l'azote dispo-
soit des sources elle à la nible pour les bactéries
d'azote non protéique calcémie au (protéines dégradables).
d'origine industrielle de la calcification osseu-
telles que l'urée, les sels se. Elle atténue donc les = PDIA +
ammoniacaux... (les ni- risques de "fièvre vitu-
trates ne sont pas dosés = PDIA + PDIMN.
par la méthode usuelle
dite de Kjeldahl). : début de para- Prolactine : hormone
lysie, notamment après déclenchant la sécrétion
Nutriment : principe vêlage par vitu- lactée.
nutritif assimilable direc- ou hypocalcémie.
tement. Il est apporté tel : déri-
quel par l'alimentation Partum = pan = vés des acides gras
ou bien il est libéré par rium = mise bas = vêlage. essentiels.
(bST = bovine Somato-
tropine). U
Sachets (méthode : unité fourragère
des) : méthode permet- : surali- lait.
tant de mesurer la dé- mentation transitoire en Valeur énergétique nette
gradation d'un aliment fin de gestation, c'est à d'un kg d'orge standard
dans le rumen. On en- dire de tarissement, pour pour la production lai-
ferme des échantillons mieux préparer la lacta- tière bovine (1 UFL =
(3 g) dans des sachets tion. 1700 kcal).
de nylon qui sont sus-
pendus dans le contenu Stéatose : surcharge
du rumen par l'intermé- graisseuse (par exemple V
diaire d'une canule per- du foie). VLHP Vache Laitière
manente. Haute I

: hor- T : Vache
mone inductrice de la Thyroxine : hormone tière Haute Productrion
sécrétion lactée = "hor- de la thyroïde, stimulant en Début de Lactation.
mone croissance" le métabolisme.

UNITES DE MESURES
ug = microgramme = 0,001 mg)
mg = milligramme
= partie par million = mg/kg ou g/tonne
10 g/kg = 1
kcal = kilocalorie
= mégacalorie = 1000 kcal
1 kcal = 4,185 kilojoulcs

SIGNIFICATION DES FLÈCHES ET SIGNES


DANS LES SCHÉMAS
conversion,
activation. stimulation augmentation

inhibition, antagonisme diminution

- action positive supposée + augmentation

action supposée — diminution


LES MAILLONS DE A CHAINE
CONDUISANT A LA PRODUCTIVITÉ

rentabilité recherchée par l'éleveur répercussions sur la la


passe généralement par la producti- reproduction, la qualité des produits
vité de la vache à condition d'être en (lait, beurre, fromages) et la préven-
mesure d'assurer une solide préven- tion sanitaire.
tion des aléas de dont le La responsabilité de l'éleveur et
risque peut s'accroître avec une in- de ses conseillers est grandement
tensification mal maîtrisée. concernée quant à la gestion des pro-
Cette productivité dépend de la mise ductions fourragères et l'aménage-
en jeu cohérente et compétente des ment des locaux pour faciliter l'affou-
différentes techniques qui ragement. Elle l'est également pour
nent à la manière des le choix des reproducteurs, l'élevage
différents maillons d'une chaîne dont des génisses, la conduite de la repro-
le plus faible est le facteur limitant de duction, la prophylaxie. A ce titre, les
la réussite globale. C'est ce facteur investissements peuvent être mal
qu'il faut détecter et corriger répartis, par exemple en négligeant
pour un maximum d'efficacité (voir l'hygiène ; lors d'une infection, on se
figure 8). déculpabilisera en incriminant trop
L'alimentation tient une place primor- volontiers un germe banal, "profiteur
diale par sa part prépondérante dans d'occasions", tel qu'un "colibacille de
le coût total de production et par ses service".
Les connaissances relatives à l'alimentation de
la vache laitière ne cessent de se multiplier et de
s'approfondir grâce à une recherche internatio-
nale très active en ce domaine. ALIMENTA-
T I O N DE LA VACHE LAITIÈRE fait le point
et la des acquis en la matière. Outre la
mise à jour du contenu, la troisième édition de
cet ouvrage s'enrichit d'un nouveau chapitre sur
les suppléments nutritionnels. Cela confirme
son utilité comme manuel de base pour l'ensei-
gnement agricole et vétérinaire. Sa lecture est
également recommandée à l'éleveur q u i souhai-
te « soulever le capot » du moteur de la
« Formule 1 » des animaux domestiques qu'est
la vache laitière et trouver les « réglages » p o u r
améliorer l'efficacité de son action à travers une
alimentation rationnelle de son troupeau laitier.
Titulaire de la chaire de nutrition animale à
l'Ecole Vétérinaire de Maisons Alfort, son
auteur, le Professeur Roger a mis
dans cet ouvrage, avec son savoir-faire pédago-
gique, la quintessence de son enseignement sur
le sujet.
ALIMENTATION LA VACHE LAITIÈRE
comprend 264 pages et de nombreux schémas.

GROUPE
FRANCE
COMMUNICATION AGRICOLE

ISBN 2-85557-035-2

nce
00
L'ÉLEVAGE ET SES CONTRAINTES

Logement

Trésorerie
Traite
Microbes
| Parasites
Maladies nutrition
ou métabolique
es
f
g Génétique
a.
gaspillage
rentabilité

productivité
potentielle
Facteur limitant

productivité
pratique

Reproduction
Main
ÉQUILIBRE OBLIGATOIRE DE TOUS 29
LES FACTEURS DE PRODUCTION

L'équilibre des différents facteurs de anciens ou le des jeunes,


production est le meilleur garant de surchargés de travail et surendettés,
l'efficacité de l'ensemble. de e.st un frein aux adaptations néces-
ne peut corriger la déficience saires (voir schéma 1).
d'un autre et ne fait qu'exagérer l'effet A ce propos, il est utile d'évaluer
imitant de celui-ci. Ainsi, la recherche le potentiel laitier à partir de la pro-
du plus haut potentiel génétique est duction initiale (moyenne des 4e, 5e
incapable de compenser la produc- et 6e jours de lactation) pour ajuster
lion de fourrages médiocres, la mau- en conséquence le management et
vaise gestion de la reproduction ou au besoin calculer le déficit de pro-
une conduite défectueuse de la traite. duction qui témoigne d'une erreur de
La perte de motivation des éleveurs conduite du troupeau (voir figure 9).

Figure 9
Évaluation de la productivité laitière !

PRODUCTION INITIALE (PI)


PI = des 4e, 5e et 6° jours de lactation
MAXIMALE (PM)


PM = PI +
DE LACTATION
- génisse (persistance 93,8 %) : PM x 220
- vache (persistance = 89,2 %) : PM x 190

lactation : + 16 %
lactation : +.5 %
DU MEME EDITEUR
ÉDITIONS FRANCE AGRICOLE
8 cité Paradis - 75493 Paris CEDEX 10
Collection Maladies
MALADIES DU PORC - "Kl. PRATIQUE
Auteur : Dr, méd. Karl-Otto
Traduction et adaptation : H. Fuchs - Dr. vét, J.-P. - 198/
300 pages (390 illustrations couleur) - 24 x 19 - 299 F TTC + 23 F de frais d'envoi
MALADIES DES PALMIPÈDES - MANUEL PRATIQUE
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Coordination : Dr. Didier Villate
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DES BOVINS - MANUEL PRATIQUE Édition
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Coordination : Emmanuel Rossier et Philippe
280 pages (330 illustrations couleur) x 24 - 345 F TTC + 34 F de frais d'envoi
MALADIES DES PIGEONS - MANUEL PRATIQUE
Auteurs : Dr vét, Samuel Boucher et Bernard Lardeux - 1995
192 pages illustrations couleur) - 16 x 24 - 245 F TTC + 20 F de frais d'envoi
ACCIDENTS ET MALADIES DU TRAYON - MANUEL PRATIQUE
Auteurs : collectif sous la direction de Jean-Marie Gourreau - 1995
288 pages (400 illustrations couleur) - 16 x 24 - 267 F TTC + 27 F de frais d'envoi
MALADIES DES LAPINS - MANUEL PRATIQUE
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256 pages (256 illustrations couleur) - 16 x 24 - 268 F TTC + 20 F de frais d'envoi
MALADIES D'ÉLEVAGE DES PORCS
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480 pages (698 illustrations couleur) - 17 x 24 - 430 F + 43 F de frais d'envoi
MALADIES DES VOLAILLES - MANUEL PRATIQUE
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400 pages (266 illustrations couleur, 115 schémas) - x 24 - 358 F TTC + 36 F de frais d'envoi
Divers
LA PRODUCTION DU PIGEON DE CHAIR
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320 pages (nombreux schémas et dessins) x 24 - 265 F TTC - 26 F de frais d'envoi
LA LUZERNE AUJOURD'HUI
Auteur : Mathieu Mauriés - 1994
256 pages ("6 illustrations couleur) - 17 x 24 - 258 F TTC + 25 F de frais d'envoi
MANIPULER ET CONTENIR LES BOVINS
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224 pages (photos couleur, dessins) - 16,5 x 24 - 235 F TTC + 20 F de frais d'envoi
DU MÊME AUTEUR
RATIONNEMENT PRATIQUE DE LA VACHE LAITIÈRE, DE LA ET DES OVINS
Éditions Vigot Frères, Paris. 1971 - 112 p. (épuisé)
DU CHEVAL
Éditions Frères, Paris
1" édition 170 p. - 1972 2' édition 180 p. - 1975 (épuisé)
DU ET DU CHAT
Éditions du Point Vétérinaire, Maisons-Allort. 1982
D1ÉTÉTICHIE.N
Éditions Versailles, 1985 (épuisé)
DIÉTÉTIQUE DU CHIEN ET DU CHAT
Editions Masson, 1988
DIÉTÉT1CI1AT
Éditions De Vecchi, Paris, 1990
DU CHEVAL
Auteur : Roger - Éditions France Agricole. 1994
416 pages - 16 x 24 - 360 F TTC + T de frais d'envoi
30 Tableau 3
Relation entre le niveau de production laitière
et l'incidence des troubles sanitaires

Niveau de production 4500 5000 55


(kg à à à
<4500 5000 5500 6000 >6500

Perte de persistance (p. 100) 30,7 22,8 21,8 19,2 17

(p. 100) 11,3 19,9 21,8 30,5 28,2


Infections génitales (p. 100) 7,9 13,3 29,5 25
Affections podales (p. 100) 3,7 4,8 5,4 8,3

TOTAL (p. 100) 22,9 27,5 68,3 61,7

Enquête INRA-GDS-GTV

Tableau 4
Part relative des différents troubles pathologiques

I
chez la vache laitière (p. 100)

Rétentions placentaires 10,0


Kystes ovariens 8,5
rites 8,0 32,2
Dystocies 3,0
2,7

Mammites 17.8
Mastoses 3,9
92,4
Diarrhées
Inappétence 5,4 16,9
Chute de production 4,1

Boiteries 11.4
Abcès du pied 4.5

Parésies puerpérales 2,9


Pica 2.8

(+ Bronchopneumonies, blessures de la m panari s!

Enquête écopathologique INRA-GDS-GTV 1978-1982


LES CONTRAINTES SANITAIRES

Mais l'augmentation de productivité digestifs ou d'origine digestive (voir


pas de la tableau 4).
machine animale, de "l'user" préma- Elle semble généralement en rapport
turément, une réforme pré- avec une mauvaise maîtrise des tech-
coce ou une exagération de la patho- niques d'élevage et particulièrement
qui ruineraient ainsi tous les avec des erreurs de rationnement.
espoirs de rentabilité, alors même Réciproquement, une bonne con-
qu'elle vise à améliorer celle-ci ? duite du troupeau doit en assurer une
tableau 3). excellente prévention.
En fait, la recrudescence des désor- Les enquêtes récentes, comme de plus
dres sanitaires qui peut alors survenir anciennes, confirment le poids exces-
n'est pas de nature génétique et n'a sif de la pathologie avec ses graves
rien d'inéluctable. Elle est seulement conséquences économiques, directes
la conséquence de l'inadéquation et indirectes en rapport avec la chute
apparue ou aggravée à cette occasion, rémanente de production qu'elle pro-
au moins transitoirement, entre les et les réformes trop précoces
exigences accrues de l'animal et des (voir figure 10 et tableaux 5, 6, 7).
conditions de milieu insuffisamment Cependant, dans la mesure où les
améliorées. La pathologie dominante troupeaux sont très bien gérés, l'inci-
est d'ailleurs principalement représen- dence des troubles sanitaires n'a pas
tée par des troubles de la repro- de raison de s'accroître chez des
duction, des mammites, des accidents vaches à haute production.

Figure 10
des troubles sanitaires et conséquences
sur la production laitière

• Incidence des troubles pathologiques


cas pour 100 vaches par an.
dont 52 p. 100 de boiteries et 24 p. de

• Perte correspondante de lait


(en kg de lait)
:. boit
y
- effet immédiat: 56 .4
- sur 1 lactation entière
(par répétition des cas
+ effet rémanent) : 160
- sur 3 lactations : <2 770
Tableau 5
Part relative des différents troubles pathologiques
chez les troupeaux laitiers à haute production

: PIE NOIRE MONTB. NORM.

PRODUCTION (kg/lactation) 8000 >7000 >6000

PATHOLOGIE (en p. 100 du total)


natalité 2 9
non délivrance 25 13 13
fièvre de lait 18 15 6
24 18
mammites 25
boiteries 5 8 17
cétose 3 11
acidose 0,5 0
caillette déviée 0,5 0 0

Enquête ITEB 1989 sur 4 J troupeaux de VLHP

Tableau 6
Réduction de la fertilité en relation avec l'augmentation
de la productivité laitière

PIE NOIRE MONTBÉLIARDE NORMANDE


Productivité laitière moyen. VLHP moyen. VLHP moyen. VLHP

Taux de réussite
49 55 53 49

Taux de vaches
ayant reçu + de 3 IA 18 18 18 23

Nombre 1,7 1,7 1,6 1,6 1,7

% de vaches dont
le vêlage > 29 27 31 27 20

Enquête 1989 41 troupeaux de VLHP

= insémination artificielle
= insémination fécondante
Tableau 7
Principales causes de réforme

100) PIE NOIRE MONTB. NORM.

Production lait insuffisante 21 15 29


Conformation insuffisante 13 4 16
Age avancé 9 10
28 24 20
Boite ries 9 10
21 4
Vitesse traite excessive 3 7 3
Autres pathologies 5 2

Enquête sur 4 î troupeaux de

L'augmentation de productivité, permise par l'évolution des


techniques et imposée par les impératifs économiques,
s'accompagne d'une plus grande exigence de la machine ani-
male. A défaut de bien maîtriser parallèlement la qualité du car-
burant et l'ensemble du mode de conduite, s'installe d'abord la
maladie économique sous des formes banales plus ou moins
insidieuses telles que sous-reproduction, baisse de production
laitière et des taux, boiteries, mammites, réforme précoce.
Tableau 8
Partenaires privilégiés des éleveurs de VLHP

= 1 ; min = 5 PIE NOIRE MOYENNE

Chambre d'agriculture 4 4,7 4,1


CETA, UPRA... 3,5 2 4 3,3
Fournisseurs 2,8 4,5 3,7 3,3
Contrôle laitier 2,3 3 1 2,1
Vétérinaire 3,9 4,2

Frais 270 310 340 80-600

Enquête ITEB 1989

Tableau 9
Frais vétérinaires (ITEB)

p. du centimes francs par


produit brut par litre vache an

MOYENNE 3,45 6,9 371


1,9 4,7 180
8,3 19,1 958
OPTIMUM 2,5-3 5-6 300-350
(bien accepté
par l'éleveur)

Figure
Évolution de la médecine vétérinaire

Individuelle COLLECTIVE
Curative PRÉVENTIVE
Antiinfectieuse MÉTABOLIQUE
Clinique ——; ÉCONOMIE
Quantités — QUALITÉ
+ Défense des animaux et protection de l'environnement
LES PARTENAIRES DES ELEVEURS

On en déduit que l'éleveur de quation du service du vétérinaire et


est demandeur de de son image, en étant aidé en cela par
conseils efficaces et rentables. Bien la vérité des coûts à laquelle ne pour-
que son opinion puisse être quelque ront dorénavant pas échapper les
peu biaisé par le coût apparent, qu'il autres partenaires de l'éleveur (voir
peut nettement quand il figure 11).
reste plus ou moins caché, cet éle- Au-delà, le vétérinaire est le mieux
veur ne semble pas au- placé pour contribuer à la défense
jourd'hui le vétérinaire comme un animale. Il doit aussi participer à la
partenaire loin s'en faut protection de l'environnement. Sur-
(voir tableau 8). tout pour le consommateur, reste le
Pointant, le service fourni par le vété- meilleur garant de la qualité des déri-
rinaire n'apparaît pas d'un prix exor- vés d'origine animale. A cet égard, il
bitant par rapport à ce que l'éleveur lui faut dépasser son rôle de zootech-
prêt à payer. Mais sans doute nicien et d'hygiéniste (sécurité "de la
n'est-il pas bien intégré dans la ru- fourche à la fourchette") pour s'impli-
brique des investissements, ni suffi- quer davantage dans la recherche de
samment synchronisé et harmonisé grandes propriétés gastronomiques
avec celui des autres intervenants, ni (valeur et excellent
parfaitement adapté à la demande équilibre nutritionnel (valeur santé)
(voir tableau 9). qui préoccupent de plus en plus le
convient donc d'améliorer l'adé- public.

La rentabilité de l'élevage laitier dépend d'une chaîne de fac-


teurs de production dont l'équilibre assure l'efficacité. Chaque
vache française perdrait en moyenne près de 1 000 kg de lait par
lactation en comparaison de son potentiel génétique, ce qui
illustre le levier technique considérable se trouvant à la portée
de l'éleveur.
CHAPITRE II

Mode de digestion
et conséquences
Fonctionnement
de la machine animale
rationnelle de la vache laitière suppose
d'abord de bien prendre en compte les particularités
digestives du ruminant.
Celles-ci se caractérisent par une prédigestion fermentaire,
obligatoire, et très efficace.
Elles conditionnent pour une large pari la digestibilité des glu-
cides et des protides, en vitamines
du complexe B et le niveau de consommation volontaire ou
ingestibilité.
- L'intensité de la fermentation des glucides décide de
bilité, de la digestibilité et du rendement énergétique de la ration.
Elle détermine la productivité laitière mais aussi les taux buty-
reux et protéique. D'elle la prévention de la cétose (par
sous fermentation) ou de l'acidose surfermentation).
- Le niveau du métabolisme microbien dans les préestomacs
commande parallèlement la synthèse de protéines microbiennes
qui assurent une excellente fourniture en acides aminés indis-
pensables. Toutefois, un déficit en azote utilisable par les bactéries
compromet toute la digestion microbienne.
A excès expose une intoxication ammoniacale aux
très graves conséquences sanitaires (notamment infertilité, téta-
nie de
- On conçoit donc tout l'intérêt de au mieux de l'origi-
des ruminants en stimulant l'activité micro-
bienne et en orientant cette dernière pour qu 'elle profite le plus
possible à la productivité, à la santé et à la qualité des produc-
tions.
D ans le cadre de la production laitière, où l'animal plus que le nombre
d'hectares est la clé du revenu, aucun producteur ne peut ignorer
l'importance de la maîtrise de •
La quantité moyenne de lait produite et la fertilité par vache avec la
valorisation des animaux de réforme, les principaux points qui conditionnent
le niveau de revenu de l'élevage laitier.
Tous ces facteurs réclamant santé et ont un lien étroit avec la
pratique de l'apport alimentaire.
Aussi un bon producteur de lait doit savoir avant tout nourrir correctement
son cheptel.
F.n plus de son expérience professionnelle, l'éleveur a pour l'aider dans
cette tâche de nombreuses études qui traitent de l'équilibre des rations, de
leur contenu, de leur de leur de leur appétence,
de leur prix de etc.
Mais en "Formule I", il ne suffit pas de verser du carburant dans un moteur
pour tirer le meilleur de ses possibilités, il faut surtout bien comprendre son
fonctionnement et travailler les "réglages".
De même, pour faciliter l'approche de l'éleveur ou du prescripteur dans
l'optimisation d'un programme alimentaire, il faut analyser le comportement
de l'animal face à sa mangeoire et les réactions complexes de son organisme
chargé de transformer, brûler ou éliminer les matières qui circulent dans son
appareil digestif. Il faut s'initier à la mécanique de la nutrition.
ALIMENTATION DE LA VACHE LAITIÈRE est un livre qui fait une synthèse
des connaissances acquises sous une forme condensée et abordable sans
préparation scientifique, en livrant le point de vue d'un grand nutritionniste.
Ce guide de diététique alimentaire s'adresse à tous les éleveurs, prescrip-
teurs, vétérinaires, industriels de l'alimentation animale ainsi qu'aux ensei-
gnants.
La troisième édition, outre la mise à jour du contenu, s'enrichit d'un nou-
veau chapitre concernant les suppléments nutritionnels.
En éditant cet ouvrage, les Éditions France Agricole espèrent mettre à la dis-
position des lecteurs l'expression de compétences scientifiques qui font auto-
rité pour aider les praticiens à réunir les meilleures chances de succès dans
leurs entreprises.

l'Éditeur
2
Tout le ruminant est dans sa panse

Figure 12
Fermenteur ruminai = intermédiaire obligatoire et prioritaire

MICROFLORE RUMINANT PRODUCTIVI"


RISQUES
PATHOLOGIQUES
3-10% chaleur
6-10% - gaz
de l'énergie
saturation des acides gras qualité graisses
acides gras saturés réserves

60-75%
de l'énergie
AGV
d'entretien

Azote protéines des de


dégradable microbiennes besoins en PDI \ nutrition

vitamine 100%
Cobalt
B12 des besoins

PDI = Protéine Digestible intestinale


AGV Acide Gras Volatil
IMPORTANCE DE LA MICROFLORE
"Tout le ruminant est dans sa panse'

Le a la particularité de digé- En contre-partie, cette microflore, qui


rer par l'intermédiaire cuve à est un associé obligatoire et priori-
fermentation, de rumen (130 à 1) taire, exige le meilleure équilibre nu-
interposée dans la partie antérieure tritionnel pour elle-même ainsi que
du tube digestif, avant les zones des conditions de milieu stables et
d'intense résorption. De ce fait, "ali- confortables :
menter un ruminant c'est d'abord - (24 - 48h) et brassage
nourrir une microflore" (voir sché- - température C)
ma 2). - anaérobiose
La microflore, bactéries et 106 - humidité 80 - 85 %
protozoaires par ml, travaille pour = 6-7
elle-même, laissant à l'hôte une part A défaut, surviennent des
du substrat alimentaire qui a échappé par changement brutal de
à son attaque. Il s'agit des déchets de régime, défaut de lest, excès de glu-
son métabolisme (comme les acides cides abus de pro-
gras volatils, ou AGV, qui seront un téines à l'origine de
très bon carburant énergétique pour troubles digestifs (météorisations,
le ruminant), ainsi que ses propres diarrhées) ou métaboliques
constituants tels que les protéines cétose, intoxication ammoniacale)
microbiennes (sources de et sinon de l'émergence d'une flore
l'ensemble des vitamines du com- directement pathogène (à base de
plexe Tous ces effluents du rumen clostridiales par
sont ensuite très bien digérés, résor- Cette symbiose microflore/rumi-
bés et pour le plus grand nant est donc normalement très pro-
profit du ruminant. Ainsi, ce dernier fitable à "l'autotrophie" énergétique,
manifeste des aptitudes digestives azotée et vitaminique du à
exceptionnelles lui permettant de la productivité laitière et à la qualité
tirer parti de la cellulose, de l'azote du lait.
minéral et d'être à peu près En revanche, elle représente un équi-
en vitamines B (voir figure 12), libre précaire, une armée", très
il boucle directement les cycles du sensible à toute erreur alimentaire, de
carbone et de l'azote, sans concur- telle sorte que le rationnement d'un
rencer l'alimentation de l'homme, ruminant doit être plus délicat, plus
tout en fournissant à celui-ci des pro- précis, plus rigoureux que pour toute
duits carnés et lactés de la plus autre espèce.
valeur nutritionnelle.
REGLES D'OR POUR LE MEILLEUR
FONCTIONNEMENT DE LA MICROFLORE

L'efficacité de la microflore digestive -l'excédent de glucides fermentes-


est tributaire de la fourniture con- cibles ou de protéines dégradables,
jointe de : selon le cas ;
- simultanés puisque les microbes
• glucides fermentescibles, qui repré- ont besoin en même temps d'énergie
sentent la source énergétique essen- et d'azote sans possibilité de stocka-
des microbes., conditionnant ge et avec une espérance de vie de
toute leur activité métabolique et quelques heures. Cette indispensa-
déterminant leur "faim d'azote". Au- ble simultanéité des approvisionne-
delà de leur récupération d'énergie, ments microbiens en énergie et en
les microbes provoquent une perte azote impose le synchronisme des
calorique (chaleur de fermentation) apports de glucides fermentescibles
et abandonnent des déchets inutili- et de protéines dégradables. Encore
sables par eux : les acides gras vola- faut-il une même vitesse de mise à
tils qui seront des substrats énergé- disposition (fermentescibilité et dé-
tiques majeurs pour le ruminant ; pour les microbes
tivité"), à moins de judicieu-
• protéines (ou en partie sement les apports de protéines et de
azote non protéique) permettant à la glucides pour parvenir au même
microflore (si elle dispose de suffi- résultat. Pour le mieux, chaque repas
samment d'énergie) d'assurer l'élabo- doit être équilibré en vue du meilleur
ration de ses propres protéines. Ainsi, métabolisme microbien. Ainsi ressort
cette microflore peut croître et multi- l'avantage des rations mélangées,
plier, en suscitant une "faim d'éner- complètes ou semi-complètes qui
gie", au profit d'une digestion associent fourrages et concentrés,
plus active. glucides fermentescibles et protéines
dégradables ;
Par conséquent, les approvision- - continu, tout au long du nyc-
en glucides fermentes- thémère afin de soutenir une activité
cibles et en protéines dégradables microbienne de haut niveau, régu-
doivent être : lière et permanente, globalement très
- suffisants pour un métabolisme mi- efficace. Ceci est bien préférable
crobien intense au bénéfice d'une pour le rendement alimentaire, l'équi-
plus forte récupération énergétique et libre des récupérés par
protéique par le ruminant ; le ruminant et la sécurité sanitaire.
- égalisés entre eux puisque selon la L'alternance de phases de suralimen-
loi générale du facteur limitant, c'est tation microbienne (à l'occasion de
le plus faiblement disponible qui la distribution abondante de concen-
réduit à son niveau l'efficacité glo- trés en salle de traite) et de périodes
bale et condamne au gaspillage de disette condamne à une activité
amoindrie et inefficace. plète, elle tend a faire
En il faut donc une distribu- 10 à 12 repas par jour, depuis tôt le
tion très étalée dans le temps, "en matin jusque tard le soir. Dans ces
petite monnaie", grâce à de nom- conditions, la nécessité de fournir
breux petits repas bien repartis au simultanément des sources énergé-
cours de la journée. D'ailleurs, quand tiques et azotées de même "réacti-
la vache le peut, notamment lors de vité" devient moins
la libre disposition d'une ration com- tive (voir figure 13).

Figure 13
Cinétique du métabolisme ruminai

X SYNCHRONISME X DURÉE

•fermentescibilité équilibre des repas repas nombreux


des glucides
± ration complète ±
•dégradabilité
des protéines
. . •

fonction nature botanique, association fonction niveau


récolte, à réactivité alimentaire
conservation, technologie. complémentaire finesse, densité,...
SPÉCIFICITÉ DU MODE DE DIGESTION DES RUMINANTS

PROTIDES

vitesse de dégradation vitesse de dégradation


(Q
azote non ultra rapide sucres solubles 100 p. 100/h

protéines solubles !
rapidement dégradables 0,5-4,5 p. amidon, pectines 20-80 p. 100/h

protéines insolubles 5
progressivement dégradables p. cellulose très 4-12 p. 100/h
selon la nature des protéines fermentescible

azote indégradable cellulose peu


et indigestible p. ce

- blocage par lignine fibres lignifiées 0 (0


tanins
surchauffage
(réaction de Maillard)
EQUILIBRE ALIMENTAIRE
POUR LA MICROFLORE

L'application pratique des règles pré- l'ensilage de maïs-urée) permettant.


d'apports alimentaires de une consommation très répartie dans
glucides fermentescibles et de pro- le temps, autant que possible au sein
téines dégradables en quantités suf- de repas équilibrés.
fisantes, égales, synchrones et dispo-
nibles simultanément aux microbes, • Avec des sources progressives, il
24 h sur 24, entraîne des contraintes apparaît, au contraire, plus de sou-
de rationnement rigueur modu- plesse d'utilisation. Celles-ci assurent
lable selon les matières premières en effet d'elles-mêmes une disponi-
et le mode de distribution de la ration. bilité prolongée, et donc plus facile-
ment synchrone, de l'énergie et de
• Avec des sources rapides, à dispo- l'azote nécessaires aux microbes ru-
nibilité quasi immédiate pour les Se manifeste alors l'intérêt
microbes (tels que les sucres solubles particulier des glucides moyennement
d'une part, et l'ammoniac' ou l'urée fermentescibles (amidons de maïs ou
d'autre part), cette rigueur doit être de sorgho sous forme de grains murs
maximale avec une ingestion très et secs, cellulose de pulpes d'agrumes
fractionnée et largement étalée, en ou de betteraves, son de et des
nombreux petits repas, par exemple protéines à dégradabilité modérée
grâce à des systèmes à lécher ou sous (luzerne, gluten, soja...) (voir tableau
forme de rations mélangées (comme 10 et figure 14).

Figure 14
La microbienne

SYNTHÈSE MICROBIENNE = x Dégradabilité


des glucides des protides

variations extrêmes • équilibre


. 33-78 % • synchronisme

optimum pour . amidon + sucres azote dégradabie


a 25 % de MS MS
• glucides fermente-
scibles totaux*
35 % de
PM Protéine
» Matière Organique digestible l'ensemble du tube
Matière Organique fermentescibte le rumen)
* amidon sucres pectines fermentescibles
Figures et 16
Chronologie de la mise à disposition d'énergie
et d'azote pour la microflore ruminale
cas de l'ensilage de mais

libération dans + urée + soja + drêches


le rumen

en bleu : Énergie
en rouge : NH3

heures

repas principal : ensilage de

cas de l'ensilage de luzerne

libération dans + céréales + drêches ou


le rumen farine de luzerne déshydratée

/
/

/ (
'

heures

repas principal : ensilage de luzerne

en rouge : azote disponible


en bleu : énergie disponible
INTERET DES RATIONS MELANGEES

• L'ensilage de dont on progressive très favorable pour tirer


apprécie beaucoup la forte appétibi- parti de l'adjonction d'azote lente-
et la haute richesse en énergie, a ment dégradable tourteaux
le mérite supplémentaire de libérer farines animales) (voir figure
celle-ci de façon progressive en 15).
raison de la triple nature de ses glu-
cides : • L'ensilage de luzerne, comme la
- les sucres de la tige, qui la très jeune herbe, est surchargé en
conservation par sont aussi azote total avec une très forte pro-
de très bons valorisateurs de l'azote portion d'azote rapidement dégra-
rapide tels que l'urée et l'ammoniac ; dable, au risque de provoquer très
- des grains ensilés ren- vite des intoxications ammoniacales
force encore grandement la faculté Mais dans un deuxième
de tirer parti d'azote progressivement temps, leur carence en protéines pro-
dégradable, fourni par exemple par gressivement peut
le tourteau de soja ; rendre paradoxalement utile une
- cellulose de la tige et des rafles. complémentation en azote (voir
peu lignifiée, a une bonne digestion figure 16).

La symbiose microflore/ruminant est très profitable à la santé, à


la productivité laitière ainsi qu'à la qualité du lait.
Cependant elle exige un apport en glucides et
en protéines alimentaires en quantités suffisantes, égalisées,
simultanées, en continu.
Ces impératifs vont orienter le choix :
- des matières premières : glucides moyennement fermentes-
cibles et protéines à dégradabilité modérée ;
- du mode de rationnement : intérêt des apports en petite mon-
naie ou des rations mélangées.
LA DIGESTION DES GLUCIDES

PANSE INTESTIN GRELE GROS INTESTIN


CELLULOSE ) • • • • • •
AMIDON
SOLUBLES

GLUCOSE M
• • •

AGV

acide acétique ± cétose


acide propionique ± acidose

AGV Acide Gras Volatil


TB = Taux Butyrique
TP = Taux Protêique
LES PRODUITS DE LA DIGESTION
DES GLUCIDES

digestion fermentaire dans les chaleur, des gaz, des acides gras
estomacs attaque tous les glucides, volatils.
plus ou moins complètement. Elle
entraîne une disparition totale des • La chaleur fermentation serait
sucres solubles et des pectines ; elle de l'ordre de 500 à 600
dégrade l'essentiel de l'amidon. (avec une nette augmentation selon
Toutefois, une petite part de celui-ci l'ingéré total, fonction de la produc-
peut échapper aux fermentations, tion). A cela s'ajoutera au moins 3000
d'autant que le transit est rapide et à 3500 sous forme de
qu'il s'agit d'un amidon résistant (de frais d'exploitation métabolique des
ou de sorgho) ou que des traite- AGV, expliquant la bonne tolérance
ments technologiques (par exemple des ruminants au froid, d'autant plus
le tannage) en ont réduit la qu'ils sont très productifs.
tescibilité ; cette fraction de l'amidon
subira, dans l'intestin grêle, une di- • La libération de gaz atteindrait
gestion aboutissant au 1000 à 2000 Elle se partage
glucose. Pour ce dernier, le rende- presque à égalité en gaz carbonique
ment énergétique est meilleur que et en méthane, ce dernier représen-
pour les acides gras volatils mais la tant une perte énergétique de 5 à
résorption et l'utilisation métabolique 8 p. 100. L'éructation peut en être en-
sont quelques peu limitées. Un excès travée par le défaut de fibres, la pré-
d'amidon qui le rumen sence de saponines,
(amidon "by-pass") exposerait au cyanogénétiques dans les légumi-
risque de "postcombustion" dans le neuses (dont la richesse en pectines
gros intestin. Dans le rumen, 70 à exagère par ailleurs la libération rapi-
80 p. 100 des glucides pariétaux (hor- de et abondante de gaz).
mis la lignine) seraient digérés en
moyenne (avec de grandes varia- • La production d'acides gras vola-
tions liées au degré de polymérisa- tils serait proche de 3 kg/vache/j en
tion de la cellulose, et d'imprégnation moyenne ; elle proviendrait pour au
par la lignine, la cutine, la subérine, moins 80 p. 100 de la fermentation
la silice, ou liées à l'effet inhibiteur des glucides (à côté des protides) et
des tanins) (voir figure 17). peut couvrir jusque 70 p. 100 des be-
Ce mode de digestion produit de la soins énergétiques.
- CHAPITRE 1 -

PRODUCTIVITÉ ET RENTABILITÉ
La : génétique - alimentation - management
La productivité à long terme
Pour mieux amortir les frais fixes d'élevage
Le coût alimentaire du kilogramme de lait

LES TECHNIQUES MODERNES D'AIDE A LA PRODUCTIVITÉ


L'apport de la génétique
La somatotropine
Besoins alimentaires

L'ÉLEVAGE ET SES CONTRAINTES


Les éléments en jeux
Les maillons de la chaîne conduisant à la productivité
obligatoire de tous les de production
Les contraintes sanitaires
Les partenaires des éleveurs

- CHAPITRE 2 -

MODE DE DIGESTION ET
Fonctionnement de la machine animale

SPÉCIFICITÉ DU MODE DE DIGESTION DES RUMINANTS


Importance de la microflore : "tout le ruminant est dans sa panse
Règles d'or pour le meilleur fonctionnement de la microflore
Équilibre alimentaire pour la microflore
Intérêt rations mélangées

DIGESTION DES GLUCIDES


Les produits de la digestion des glucides
Les acides gras volatils
Optimiser la fermentescibilité de la ration
La

DIGESTION DES MATIÈRES AZOTÉES


Importance de la digestion microbienne
Le système de l'INRA
Particularités des exigences azotées de la vache laitière
L'urée du lait comme indicateur du rationnement azoté
Conditions d'emploi de l'azote non protéique
Intérêt de l'apport de protéines indégradables
Les acides aminés protégés
Figure 18
Évolution des proportions des acides gras volatils
en fonction du ruminai

Acides gras volatils


p. du total

70

ACIDE LACTIQUE
40

30 ACIDE ACÉTIQUE

20
ACIDE BUTYRIQUE
10 ACIDE PROPIONIQUE

pH dans la panse

risque de cétose OPTIMUM OPTIMUM risque d'acidose


VACHE BOVIN DE
LAITIÈRE BOUCHERIE

ingestibilité : -- +
digestibilité : -- ++
rendement
métabolique : -- ! +++

bon rapport cellulose/amidons/sucres


LES ACIDES GRAS VOLATILS

Le mélange d'acides gras volatils • La présentation physique des


issus des fermentations ruminales aliments conditionne le temps de
comporte principalement de l'acide mastication et donc l'abondance de la
acétique (C2) : de 45 à 70 p. 100, de sécrétion salivaire qui peut varier de
(C3) : de 15 à 100 à 300 1 par jour chez une vache
25 p. 100, et de l'acide butyrique et dont le très fort pouvoir tampon
(Ci) : de 5 à 15 p. 100. Il contient à assurer une bonne stabilisa-
également des taux mineurs d'acides tion du pH Kn outre, la
caprique, fibrosité des aliments, réduit la vites-
isovalérique et se d'attaque microbienne qui est pro-
ces derniers pouvant avoir l'intérêt portionnelle à la surface et donc à la
de faciliter la synthèse bactérienne finesse des enfin, elle va
d'acides aminés ramifiés. L'acide lac- de pair avec une plus faible
tique qui est un intermédiaire normal tescibilité des glucides pariétaux.
ne s'accumule dans le rumen que
lors pathologique des • La nature chimique des glucides
fermentations, à partir d'un infé- et les taux des différents composants
rieur à 5,5 (voir figure 18). glucidiques décident aussi très forte-
Les proportions des acides gras ma- ment de la de la
jeurs (C2-C3-C4) sont dépendantes ration.
du pH qui commande Far ordre de vitesse décroissante de
l'orientation des fermentations et qui fermentations, le classement s'établit
résulte de l'intensité de celles-ci. ainsi : cellulose vraie - hémicellulose
La présentation physique des ali- < amidon < substances
ments et la nature chimique de leurs sucres (voir figure 19).
glucides déterminent cette intensité
des fermentations et leurs orienta-
tions.
Figure 19
des différentes sources glucidiques
(par ordre de vitesse décroissante de fermentation)

SUCRES > > AMIDON > CELLULOSE


PECTIQUES DIGESTIVE

pulpes pulpes de
d'agrumes betteraves
grains > pommes de terre
endives pellicules de
(racines) blé, seigle > orge, avoine > graines.
fruits > sorgho issues de
topinambours
et sorgho immature ou ensilé > sec de
lactosérum farine fine > farine grossière brasserie.
dérivés cuite » forme crue fourrages
jeunes

Figue 20
Recommandations pour des fermentations ruminales optimales
chez les vaches laitières à haute production (en p. 100 de MS)

15-17 p. 100 de cellulose


19-21 p. p. 100
25-28 p. de fourrages
(dont 3/4 sous forme de fourrages)

35 p. 100 de glucides fermentescibles


J25 p. 100 amidons + sucres C2 50 à 60
[10 p. 100 polysaccharides non amylacés \
(= pectines + hémicellulose j = 2,5 a 3

p. dégradables
+ fractionnement des apports
± substances tampons et
facteurs de croissance

ADF Fiber"
NDF = Fiber" fibres totales
- ADF
OPTIMISER LA FERMENTESCIBILITE
DE LA RATION

• Les fourrages sont longuement nique et autres éléments glucoforma-


mastiqués, insalivés, lente- teurs.
ment Ils entraînent une
libération modérée et étalée d'acides • A l'inverse, un excès de concentrés
gras volatils, bien neutralisés et facile- trop facilement fermentescibles
ment résorbés au fur et à mesure de conduit à une ingestion rapide avec
leur production. Le I peu d'insalivation, puis à une produc-
reste voisin de 7 et privilégie la tion rapide et abondante d'acides gras
fermentation acétique. Cet acide acé- volatils dont l'accumulation provoque
tique est profitable au taux butyreux une chute exagérée du intrarumi-
puisqu'il est le précurseur majeur des nal. Ainsi, une amylolyse trop vive
acides gras courts et moyens qui sont rapproche le I de 5,8 et favorise au
particulièrement abondants dans le maximum la fermentation propio-
lait de ruminant. Par contre, son ren- nique à un niveau plus propice à
énergétique est médiocre l'adipogenèse qu'à la production du
pour l'engraissement. Surtout, son uti- lait. La dégradation rapide des sucres
lisation métabolique est tributaire abaisse volontiers le pH vers 5,5 qui
d'une disponibilité suffisante en acide est optimal pour la fermentation en
propionique. acide butyrique. A faible taux, cet
A défaut, le de l'acide acide butyrique est également béné-
acétique est dérivé vers l'accumula- fique au taux butyreux et peut com-
tion de corps cétoniques responsables penser un déficit en acide acétique. A
de cétose. concentration supérieure, par exem-
Cette affection est favorisée par des ple avec des régimes à base de bette-
rations médiocres, trop cellulosiques, raves sucrières ou de mélasse, l'acide
qui dépriment triplement les apports butyrique peut cependant provoquer
énergétiques par les baisses cumulées des intoxications nerveuses aiguës.
de l'ingestibilité, de la et Plus même si il est céto-
du rapport propionate/acétate. Elle gène comme l'acide acétique, il tra-
est déclenchée par la survenue de duit davantage, lors d'un taux exces-
besoins énergétiques massifs et priori- sif, un risque d'acidose lactique.
taires, parfois en fin de gestation, sur- Celle-ci apparaît à partir d'un pH infé-
tout en début de lactation. En effet, le rieur à 5,5. En dehors des formes
fort déficit énergétique provoque aiguës d'acidose qui menacent davan-
alors une lipolyse tissulaire intense tage les ruminants en engraissement
avec stéatose hépatique (aggravée par intensif, la forme chronique est plus
une carence protéique) et une hyper- fréquente chez la vache laitière, sur-
accumulation d'acide acétique qui ne tout en début de lactation elle se
peut être brûlé par le métabolisme en manifeste par une baisse du taux
raison de la pénurie d'acide propio- butyreux, un appétit irrégulier (qui
peut se compliquer de cétose) et par- du lait, tout en évitant les risques de
fois dévié (léchage des con- cétose et d'acidose. En particulier, il
sommation d'urine ou de purin...), faut maîtriser l'équilibre
des troubles articulaires, de la fourbu- pionate (C2/C3) pour qu'il se situe
re chronique ou au moins la pousse vers 2,2 à 2,5 (voir figure 20) :
trop rapide d'une corne podale, - acétique est essentiel au
tendre et poreuse, exposée aux infil- maintien du taux ; il devrait
trations et lésions, et plus généra- représenter 50 à 60 p. 100 du mélan-
lement une baisse de la réponse ge des résultant des fermenta-
immunitaire (qui se retrouve aussi à tions ruminales, mais son excès
l'occasion de et de toute conduit à la cétose ;
cause d'hyperlipémie). - propionique est seul
acide gras et donc
• Situé entre ces 2 extrêmes l'opti- anticétogène, indispensable comme
mum de concentration énergé- cocarburant dans le métabolisme
tique et de fermentescibilité vise des acides acétique et
tout à la fois la plus forte ingestibilité, butyrique. Son niveau de production
une bonne digestibilité, une digestion ruminale témoigne de l'intensité de la
intense aboutissant à un protéosynthèse microbienne, qui
mélange d'acides gras volatils abon- l'approvisionnement en
dant e( équilibré au mieux. Fort heu- (Protéine Digestible dans
reusement les recommandations pour l'Intestin d'origine Microbienne, voir
une ingestibilité maximale (allant de page 67), en même temps qu'elle
pair avec une bonne digestibilité) fournit un métabolite privilégié pour
sont celles-là même qui conviennent la protéosynthèse mammaire : il pro-
pour des fermentations très fite donc doublement au taux pro-
actives et bien orientées pour la pro- téique.
duction quantitative et qualitative

La digestion des glucides conduit à la production d'acides gras


volatils dont les principaux sont les acides acétique (C2), propio-
nique (C3), et butyrique en proportion variable avec le pH
et donc avec la vitesse de fermentation. Celle-ci
dépend de la nature des glucides et de leur présentation physique
ainsi que du fractionnement des apports.
Les fourrages privilégient la fermentation acétique favorable au
taux butyreux; les concentrés amylacés la formation
d'acide propionique profitable au taux
Un rapport C2/C3 2,2 - 2,5 est à rechercher.
LA CETOSE

ASPECTS ALIMENTAIRES • Lipolyse tissulaire à la suite de :


DE LA PATHOGÉNIE - faible ingestibilité de la ration par
La cétose résulte du blocage du fourrages trop grossiers, ensilages
métabolisme énergétique avec accu- trop aqueux, herbe trop rare...
mulation des corps cétoniques, déri- - manque d'appétit : par embon-
vant des acides acétique et/ou buty- point, carence alimentaire quelcon-
rique, dont le catabolisme normal est que (protéines, minéraux, vitamines).
entravé par le défaut de nutriments - refroidissement, stress.
tels que l'acide pro-
pionique (voir schéma 3). Causes déclenchantes : besoins
énergétiques massifs et priori-
Causes prédisposantes chez les paires
ruminants : • généralement en début de lactation
• Mode de digestion des glucides chez la vache (alors que l'appétit
conduisant à la résorption d'acides tarde à s'adapter).
gras (volatils) dont la production glo- • parfois en fin de gestation (vache
bale et les proportions sont étroite- de format en croisement indus-
ment tributaires du niveau et de triel).
l'équilibre alimentaires.
• Métabolisme se caractérisant par PRÉVENTION ALIMENTAIRE
une glycémie basse et lâche, étroite- Meilleur ajustement des apports
ment dépendante d'une fourniture énergétiques, en fonction du stade
suffisante, continue et équilibrée, physiologique, afin de :
d'acides gras volatils. • obvier à l'embonpoint avant le vê-
• Insuffisance dérivant de lage, notamment lors de libre-service
parasitisme, d'intoxication alimen- d'ensilage de ou de
taire, de stéatose... up" abusif (suralimentation transi-
toire).
Causes déterminantes : déficit • limiter l'amaigrissement par l'apport
énergétique (d'apport ou d'utilisa- suffisant de concentrés. Chez la va-
tion) che en début de lactation, il convient
• Insuffisance ou mauvaise orienta- de prévoir une augmentation jusqu'à
tion des fermentations ruminales : 1 afin de parvenir à couvrir les
- changement brutal de régime besoins dès la fin du 1er mois.
qui diminue les fermentations ;
- l'excès de lest qui réduit l'ingestibi- Corrections plus immédiates du
et la digestibilité, et favorise l'aug- métabolisme :
mentation du rapport C2/C3 ; • amidon cuit ou ensilé : précurseur
- le défaut de lest qui ralentit la mo- électif d'acide propionique dans le
tricité. rumen.
LA DIGESTION DES GLUCIDES

| par stress, refroidissement, hypoglycémie


Excès de lipolyse tissulaire j
par sous-alimentation
stéatose hépatique
Acides gras ( acétique
matières grasses
Mauvaise orientation des fermentations
de réserve
excès d'acide acétique ou butyrique
par rapport à propionique
glucose
sanguin
de cellulose de sucres
\ appétit optimum appétit
cellulose \ C3/C4 prostaglandines (AGE)
\ AGV
amidon ac. nicotinique
auto-intoxication STEATOS
sucres sortie des graisses
blocage du î du foie
choline
métabolisme
énergétique
<
vitamine
• INTOXICATION
CETOSIQUE

I
AGV Acide Gras Volatil
AGE = Acide Gras Essentiel CORPS CÉTONIQUES
- • bien prévenir les carences en
glycérol ou propionate : 300 g/ soufre, cobalt, iode...
vache/j.
- niacine (ou PP) 6 g/ La prévention alimentaire de la
vache/j pour freiner la lipolyse, accé- cétose met principalement en
lérer le des corps céto- cause :
niques et activer la néoglucogenèse • un niveau alimentaire restreint en
(voir figure 21). cours de tarissement, en utilisant un
+ facteurs de croissance pour la maximum de fourrages pour accroître
microflore ruminale : la capacité d'ingestion afin d'éviter la
libre, isoacides, hydrolysats pro- suralimentation présente, tout en pré-
téiques, vivantes, milieu de parant une forte consommation après
culture microbienne... vêlage ;
+ facteurs efficaces chez les • d'excellentes transitions alimen-
ruminants (en dehors de la mélhio- taires dans les semaines qui entou-
nine et de la choline, une forme rent le vêlage pour permettre la
non protégée, qui sont à peu près meilleure adaptation des villosités et
complètement détruites dans le de la microflore du rumen ;
rumen). • une complémentation concen-
trée suffisamment progressive après
Changements de régime progres- comportant assez d'amidon
sifs et respect d'un bon équilibre pour renforcer la production rumi-
alimentaire : nale d'acide propionique qui a le rôle
• veiller surtout aux rapports majeur de facteur glucoformateur ;
en four- • une stimulation de l'activité de la
nissant un minimum de bons four- microflore grâce à l'équilibre global
rages, suffisamment de céréales (avec- de la ration et au besoin à l'adjonc-
un optimum de 30 à 40 p. 100 de tion de divers de croissance
glucides non par rap- microbienne ;
port à la matière sèche). • une supplémentation particulière
• éviter les carences en protéines en niacine qui ajoute des effets méta-
dégradables (optimum 12 à 14 p. 100 boliques anticétogènes.
de MS), mais aussi les excès.
Figure 21
Niacine et prévention de la cétose

niveau de
protéosynthèse
détoxication de NH3
production d'acides gras volatils et C3/C2
avec glycémie
tisulaire
Figure 22
Acidose chronique en début de lactation

changement physique modification chimique irrégularité des


fines particules apports/jour
-

pH ruminai - ± lactique

ce
. fourbures

efficacité alimentaire

= Coefficient d'Utilisation Digeslive = Digestibilité


TB Taux

Figure 23
Prévention de l'acidose chronique
chez la vache laitière en début de lactation

BUTS:

- Éviter une ingestion consommation


trop brutale ou trop efficacité alimentaire
massive d'aliments
trop fermentescibles taux butyreux
car elle provoque une pathologie :
hyperacidité boiterie

- tout en limitant le déficit énergétique car risques de cétose et d'infertilité

AMAIGRISSEMENT MODÉRÉ, dégressif, assez bref

{ < 50 kg de poids corporel


kg/j

ÉNERGÉTIQUE LIMITÉ A UN MAXIMUM DE 3-4


tirant parti des graisses de réserves, à condition de fournir assez
de protéines (2-3 kg de tourteau de soja en supplément)
L'ACIDOSE

CAUSES ALIMENTAIRES de concentrés entraîne un très net


En raison de ses plus grandes exi- de régimes avec fort
gences en fibres, la vache laitière est du niveau alimentaire,
normalement moins exposée à de la concentration énergétique, de la
lactique aiguë que les jeunes moyenne et souvent
ruminants en engraissement intensif. de l'irrégularité des fermentations au
Mais en début de lactation la VLHP cours de la journée quand le concen-
est très menacée par l'acidose chro- tré est distribué séparément de la
nique (voir figure 22). ration de base, plus ou moins exclu-
En effet, à la suite du vêlage, la sivement en salle de traite (voir enca-
nécessaire augmentation de l'apport dré ci-dessous).

CAUSES ALIMENTAIRES DE L'ACIDOSE

• changement brutal de régime,


en début de lactation (2-3 semaines)
• défaut de lest :
fourrages < 40 p. de MS et < 1 kg de foin long en
cellulose brute < 15 p. 100 - ADF < 20 p. 100 - XDF < 30-35 p. 100
• excès de glucides fermentescibles :
amidons + sucres > 25-30 p. 100 de MS
glucides très fermentescibles > 35-40 p. 100 de MS
(amidons + sucres + pectines + fermentescibles)
• mauvaise répartition des concentrés au cours de la journée.

MANIFESTATIONS PRINCIPALES est un signal d'alarme, précoce et


L'acidose se manifeste de la sensible, de l'acidose chronique (sauf
suivante : dans le cas de rations riches en
• une moindre efficacité alimen- sucres dont la fermentation en acide
taire (diminution de l'indice de trans- butyrique peut masquer un déficit en
formation = kg aliment ou acide acétique) ;
augmentation de l'indice de consom- • des troubles de l'appétit qui
mation IC = kg aliment/kg gain) à devient insuffisant, capricieux, plus
cause d'une baisse de la cellulolyse ou moins ondulant, avec des refus
ruminale. voire de quelque peu sélectifs (à l'égard des
ensilages ou du concentré) et des
• une chute du taux qui déviations du comportement
Accumulation excessive d'ammoniac clans le rumen
L'alcalose
Prévention de la tétanie d'herbage

LA RÉGULATION DE LA CONSOMMATION
Les difficultés de la vache pour ajuster son "appétit" à ses besoins
digestif
Les deux modes de régulation de la consommation volontaire
Qualité de l'herbe et des fourrages

STIMULATION DE LA MICROFLORE PRÉGASTRIQUE


Pourquoi stimuler la microflore ?
Les moyens à mettre en œuvre
Les différents adjuvants disponibles

- CHAPITRE 3 -

CONDUITE DU RATIONNEMENT
critiques du rationnement
Chronologie des affections métaboliques

STRATÉGIE DU RATIONNEMENT EN TARISSEMENT


Les particularités du en période de tarissement
Les risques d'une suralimentation
La préparation du tarissement : une nécessité
Prévention de la fièvre vitulaire
Prévention du syndrome de la vache
Prévention de la rétention placentaire
Prévention de
Alimentation et pathologie pendant le tarissement

STRATÉGIE DU RATIONNEMENT EN DÉBUT DE LACTATION


Particularités du en début de lactation
Le problème du déficit énergétique
Les risques de sous-alimentation
• Maîtriser la sous-alimentation du début de lactation
Prévention l'infertilité
Prévention alimentaire des métrites, mammites et autres
Infertilité nutritionnelle
Alimentation et pathologie en début de lactation
Prévention des troubles osseux
d'origine alimentaire
Prévention des boiteries

RATIONNEMENT PRATIQUE
Principe du rationnement pratique
Le calcul du rationnement
Libre service, au silo ou à l'auge ouverte
Rations mélangées (semi-complètes ou complètes)
taire (pica : consommation d'urine, de lest (1 à 2 kg/VL/j) si elle est de
ou de purin, léchage des murs...) ; mauvaise qualité ou rapidement
• des manifestations pathologi- souillée.
ques souvent insidieuses, polymor- • > 100 de cellulose brute (dans
phes, peu spécifiques, telles que dé- MS totale)
sordres boiteries, sensibilité . > 19-21 p. ADF
aux infections diverses par • > au moins
dépression (voir schéma 4). les 3/4 sous forme de fourrages et au
moins 1/4 sous forme de fourrages
PRÉVENTION (voir figure 23) longs > 2,5 cm).
Transitions alimentaires Pour ces deux dernières recomman-
• Qualitatives : fourrages et concen- dations, il convient de retenir le ni-
tré de même nature (même "fond de veau supérieur pendant les 3 pre-
cuve"). mières semaines de lactation.
• Quantitatives : concentré
- en fin de tarissement : 1 puis 2 kg Plafonnement de l'apport de con-
et au besoin jusque 3 kg/animal/jour centrés,
- en début de lactation : + 1 livre/ pour modérer et régulariser les
fermentations :
• < 60-65 p. 100 de MS totale, de
Proportion suffisante de fourrages progressive, fractionnée et
C pour assurer fibrosité, encombre- étalée dans le temps, avec des sour-
ment et modération des fermenta- ces glucidiques à fermentescibilité
tions :
• 35-40 p. 100 de MS, au moins en • préférer cellulose très digestible plu-
brins longs. tôt que amidons + sucres (qui sont
- fourrages secs : au moins 0,5- plafonnés à 100
0,6 cm. Par exemple : pulpes de
optimum = 1 cm, avec 25 p. 100 de pellicules de son de blé, drê-
brins supérieurs à 2 cm. ches, "corn gluten feed" plutôt que
fourrages verts : doubler la lon- grains et parmi ceux-ci, de préfé-
gueur minimale des brins. rence : maïs-sorgho > orge avoine
les ensilages gagnent à être broyés > blé, grains mûrs et secs > grains hu-
assez fins pour assurer un tassement mides, mouture grossière > farine fine
efficace et une bonne conservation, • Au besoin, addition de substances
voire une excellente digestibililé dans tampons :
le cas du maïs plante entière où - bicarbonate de sodium jusque
chaque grain (assez mûr) doit être 1.5 p. 100 de MS soit 200 à 250
attaqué par - magnésie jusque 0,3-0,5 p. 100 de
Au besoin, fournir en complément MS soit 50 à 80
un fourrage long suffisamment appé- ainsi que des levures vivantes (qui
(foin ou bonne paille), en régularisent le pH ruminai), avec tous
lier de préférence car la paille de les adjuvants capables de stimuler la
litière peut ne pas suffire à couvrir cellulolyse et l'ensemble de l'activité
totalement le besoin supplémentaire de la microflore ruminale.
Incorporation possible de lipides hausser quelque peu les taux de
pour mettre à profit leur totale cellulose, (luzerne de préférence),
infermentescibilité et leur très forte mais aussi de calcium et de magné-
concentration énergétique. Celle-ci sium.
permet de réduire quelque peu la
part des sources amylacées (risques Fractionnement de la complémen-
d'acidose) et d'abaisser l'amaigris- tation concentrée,
sement de cétose). • En salle de traite :
Mais les marges d'utilisation sont l'irrégularité des apports entraîne des
très étroites et des règles strictes diminutions de l'ingestion, du rende-
d'emploi s'imposent. En effet, les ma- ment alimentaire et du taux butyreux.
tières grasses solubles dans le milieu La vitesse moyenne de consomma-
ruminai sont toxiques tion atteint 260 g/mn pour la farine et
pour la microflore alors que celle-ci 400 g/mn pour le granulé.
n'en retire aucun bénéfice pour son De ce fait, si on ne veut pas pertur-
notamment sa protéo- ber le de traite, l'ingestion de
synthèse. concentré en salle de traite se trouve
Des apports excessifs ou mal choisis limitée à 6-7 pour une durée
peuvent inhiber la microflore moyenne de 2 fois 8 à 9 minutes. En
entraver la et faire complément d'une ration de base
chuter le taux butyreux. Des taux usuelle, ceci correspond approxima-
légèrement trop élevés de lipides tivement aux besoins de vaches à
ajoutes sont susceptibles d'abaisser productivité moyenne (600-700 kg de
légèrement le taux protéique. Un des lait par lactation).
mécanismes en cause pourrait être • A l'auge :
un effet néfaste à l'égard des proto- - stabulation entravée (repas indivi-
zoaires ; une supplémentation en nia- duels)
cine serait alors susceptible d'atté- - distributeurs automatiques de
nuer cette conséquence. Toutefois concentrés = DAC (6-8 prises de con-
ces conditions, un déficit en mais l'amortissement néces-
n'est pas exclu. En outre, les site au moins 60 à 80 vaches laitières
teneurs lipidiques abusives pour- - rationnement collectif en lots, seu-
raient entraver la lipomobilisation et lement concevable en grands trou-
le métabolisme mammaire. peaux :
• acides gras longs et saturés (AGLS), • constituer au moins 3 lots ho-
beaucoup plus préférable que les mogènes : vaches taries, en début de
acides gras longs insaturés (huile) ou lactation, en milieu de lactation,
les acides gras moyens ou courts éventuellement en fin de lactation,
(graisse de coprah). • distribution contrôlée en 6-8 repas
On recourt donc surtout aux : par jour, selon des quantités adaptées
suifs, graisses animales, huile de aux différents niveaux moyens de
palme hydrogénée, savons de cal- production,
cium (bien dissociés dans la caillette), ou libre disposition avec 10-12 repas
graines oléagineuses extrudées. par jour (1/2 heure par repas) sup-
il convient alors de posant un bon ajustement de
LA DIGESTION DES GLUCIDES

atonie
indigestion
pH 5,5 - 6,2
(au lieu
\ /
de 6,4 -
Bouses molles ou même liquides
de couleur claire, plus ou moins gazeuses
± grains indigérés (si broyage insuffisant)
Dysfonctionnement hépatique riches en amidon (» 5 p. 100 de
sérique (test qualitatif au
( (SGOT = ASAT) abaissé vers 6,5 (au lieu de 7,5-8)
immunité (= métrites
et mammites) mais souvent
V J glycémie supérieure : 0,7 acidifiées
(normalement alcalines chez les herbivores)
(au lieu de 0,5 - 0,6)
production laitière
taux butyreux sauf si excès de sucres qui sont
précurseurs d'acide butyrique
(exposant parfois à une intoxication

nerveuse, par exemple avec mélasse)
généralement bonne valeur diagnostique (sauf avec
ensilage de maïs, betteraves, mélasse, lactosérum)
pour une (moins de poussière et de déféca-
lutorégulation satisfaisante de l'inges- tions)
tion. - conduite de la traite plus attentive
et plus sereine.
Avantages
- simplification de l'affouragement et Contraintes
diminution de la main-d'œuvre sans - mise en place de lots homogènes
obligation de matériel coûteux et identification individuelle r
- augmentation de l'ingestion (5- - contrôle de la valeur de la ration et
10 p. 100) de l'efficacité de l'homogénéité à l'échelle d'une
taire (jusque 5 p. 100) ration journalière
- meilleure hygiène de la traite - besoins d'un bon suivi technique.

PRÉVENTION DE

• changements progressifs de régimes


• lest suffisant avec fibres longues
• limitation des concentrés
• broyage grossier
• fractionnement des apports (multiplication des repas à l'auge, par dis-
tributeur de rations plus ou moins complètes)
• adjonction de : - levures vivantes (sélectionnnées)
- substances tampons :
NaHC03 = 200-300
MgO = 50-80 g/animal/j
parallèlement aux apports de concentrés tous les jours.
LA DIGESTION DES MATIERES AZOTÉES

Matières azotées alimentaires


Protéines
I dégradables
Azote non
Azote
fécal
I

fonction de
l'intégrité hépatique

= Protéine Digestible dans l'Intestin Gaspillage d'azote


= Protéine Digestible dans l'Intestin d'origine Alimentaire
= Protéine Digestible dans l'Intestin d'origine Microbienne Hépatonéphrite
= Protéine Digestible dans l'Intestin d'origine Microbienne limitée par l'énergie disponible Tétanie de nutrition
= Protéine Digestible dans d'origine Microbienne limitée par l'azote disponible
PDIA + PDIME
= PDIA
IMPORTANCE DE LA DIGESTION
MICROBIENNE

les matières azotées alimen- toute autre erreur de rationnement.


taires subissent l'attaque de la Le gaspillage azoté et la surcharge
flore ruminale qui récupère les hépatique se compliquent alors d'in-
matériaux nécessaires à sa propre toxication ammoniacale chronique ou
protéosynthèse acides même aiguë (tétanie de nutrition).
aminés, ammoniac). Parfois elle en
aussi de l'énergie lors de pénurie En excès, l'azote a pour première
de glucides et conséquence d'élever le pH intraru-
d'excès de protéines dégradables de gêner l'activité micro-
(voir schéma 5). bienne, de réduire voire de
Cette phase catabolique conduit donc favoriser l'émergence d'une flore
pour une large part à la libération de type closlridial respon-
d'ammoniac. sable d'entérotoxémie. A partir d'une
teneur de 50 à 80 mg par 100 ml de
A faible dose, sanguin est contenu ruminai, l'ammoniac est
détoxiqué par foie en urée dont résorbé dans le sang, d'autant plus
une part peut être recyclée dans le qu'il est sous forme libre à la faveur
rumen, mais une majeure est d'un pH élevé. Au contraire, un pH
perdue dans les urines. acide fixe l'ammonium dans le
Lors d'afflux plus brutal et massif, rumen, expliquant le rôle antidote du
les facultés de ammonia- vinaigre en cas d'urgence et
cale du foie sont submergées, surtout des glucides très rapidement fermen-
si de celui-ci est déjà com- tesciblcs qui ont le mérite supplé-
promise par du parasitisme (distoma- mentaire de fournir l'énergie utile à la
tose), de la sléatose (fréquente en captation d'ammoniac sous forme de
début de lactation) ou encore par protéines microbiennes.
LA DIGESTION DES MATIÈRES AZOTÉES

rumen intestin

FRACTION

20
azote
Energie + minéraux microbien
adaptés non aminé
= SYNTHÈSE PROTÉIQUE PDIME = 0,93 x MOF
o

PDIMN = 0,64 x MAT x (DT - 0,10)


si trop N dégradable
et trop peu de glucides
PDIE = PDIA+ PDIME
fermentescibles = teneur en matières
PDIN = PDIA azotées totales de l'aliment
- Protéine Digestible dans l'Intestin DT = dégradabilité théorique en sachets
« Protéine Digestible dans l'Intestin d'origine Alimentaire dr = digestibilité réelle des acides
Protéine Digestible dans l'Intestin d'origine Microbienne aminés alimentaires dans l'intestin
PDIME Protéine Digestible dans l'Intestin d'origine Microbienne limitée par l'énergie disponible MOF teneur en matière organique
PDIMN Protéine Digestible dans l'Intestin d'origine Microbienne limitée par l'azote disponible fermentescible de l'aliment
LE SYSTEME DE L'INRA

DÉFINITIONS PDIN, qui est le garant de la meil-


Parmi les matières azotées totales leure valorisation des glucides fer-
l'azote non protéique (NnP) et aussi bien que de
les protéines sont rapide- l'azote dégradable. En fait, le rapport
ment dégradés à 100 p. 100. Les pro- (PDIE-PDIN)/UFL peut un
téines insolubles sont partiellement et faible déficit (au maximum 10 g par
progressivement Le reli- compte tenu du léger recyclage
quat des protéines alimentaires et les de l'urée sanguine par diffusion
protéines microbiennes sont ensuite directe à travers la paroi ou
digérés à partir de la caillette et sur- par l'intermédiaire de la salive.
tout dans l'intestin où elles don- Au total, on vérifie la liaison très
nent lieu à la résorption de protéines étroite entre les rationnements éner-
digestibles clans l'intestin, d'origine gétique azoté dans le rumen,
alimentaire et d'origine nécessitant des apports suffisants,
microbienne égalisés, synchrones, de façon pro-
Quantitativement, ces dernières sont longée et sous des formes correspon-
liées à l'intensité de la protéosyn- dant aux besoins de la microflore
thèse microbienne qui connaît (glucides et protéines
comme facteur limitant soit la dis-
ponibilité en azote dégradable, soit
la fourniture suffisante d'énergie VARIATION DE L'ÉQUILIBRE
utile, sous forme de glucides PDIE - PDIN
: dans le cas, la valeur Le système PDI, en proposant une
réelle des s'ajuste aux quantification précise, permet d'éviter
dans le second cas aux (voir un déficit en azote dégradable en
schéma 6). visant à une égalité (avec-
La résorption protéique totale est la une petite tolérance liée aux possibi-
somme de la part alimentaire et de la lités de recyclage de l'urée sanguine),
part microbienne : (voir figures 24 et mais il ne fournit pas de recomman-
25). dations concernant l'excès accep-
table, sans danger de surcharge hépa-
= PDIA + PDIME tique, de troubles hormonaux,
(si l'énergie utile est limitante) d'infertilité...
= PDIA + PDIMN L'extrême variabilité des situations
(si l'azote dégradable est limitant). pratiques en élevage oblige encore à
interpréter les résultats pratiques,
En pratique, il ne faut retenir que la capables de diverger parfois des pré-
plus faible valeur d'entre les deux visions théoriques.
(PDIE ou PDIN). Mais il convient de Ainsi, «la nature protéique ma-
rechercher l'égalité entre PDIE et tières premières, la présence de fac-
Figure 24
Détermination de la valeur PDI des aliments

MA ÉNERGIE
totales
dégradation 1,11

MA MA non MO
dégradée fermentées
efficacité MA microbienne
microbienne de synthèse MO
MA
microbienne microbienne
0,8 1 0,8
CUDr V 0,5-0,9

PDIN

". ières Azotées


Matières Organiques
Théorique en sachets
d'Utilisation Digestive réelle

Figure 25
Échelle de dégradibilité théorique (DT)

100 urée

90 féverole

75 : orge, avoine > blé > sorgho, riz


tourteaux d'arachide, de colza, de
60 tourteau de soja

35 tourteaux tannés ou

0
Figures 26 et 27

VARIATIONS DES
{fonction
AUGMENTATION DE LA PROTÉOSYNTHESE MICROBIENNE PAR :
- adaptation de microflore (changements progressifs)
- équilibre de la ration (énergie, azote soluble,
- fermentescibiliîé selon : nature des glucides
traitements hydrothermiques
texture (finesse de broyage)
proportions dans la
nombre et répartition des repas

DIMINUTION DE LA MICROBIENNE PAR :


- accélération du transit : niveau alimentaire
finesse des particules
dilution
- inhibiteurs: paille traitée à la

VARIATIONS DES
augmentation par bilité
DES PROTÉINES ALIMENTAIRES PAR RAPPORT
A L'ACTIVITÉ MICROBIENNE
- insolubilité naturelle des protéines : foin > herbe jeune >
- traitements insolubilisants (chaleur, formol, tanins)
- modération de l'attaque microbienne :
accélération du transit par
• niveau alimentaire
• finesse des
• dilution
inhibiteurs : antibiotiques ? agents ?

IDISPONIBILITE
par excès de chauffage (réaction de
par excès de tannage (tanins, formol}

et
[
Caractéristiques des rations complètes 178
Alimentation des génisses 179
Abreuvement et qualité de l'eau 180
- CHAPITRE 4 -

QUALITÉ ET SANTÉ
Promotion de la qualilé du et de la santé métabolique de la vache 189

QUALITÉ DU LAIT
L'influence de la sélection sur la qualité 191
Composition du lait 192
Le taux 194
Prévention alimentaire de la chute du taux butyreux 197
Le taux 198
Prévention alimentaire de la baisse du taux protéique 201
Les vitaminiques du lait 205
Caractères 207
Valeur 209
Innocuité chimique du lait 213
SANTÉ DE LA VACHE
Intérêt des bilans biochimiques 215
Comment mieux détecter les déséquilibres alimentaires 216
Principaux dosages plasmatiques concernant les minéraux 217
Biochimie sanguine 218
Analyses pilaires 220
Analyses lactées 222

- CHAPITRE 5 -

ALIMENTS
Spécificité des aliments diététiques 225
Réglementation européenne des aliments diététiques 227

- CHAPITRE 6 -

SUPPLÉMENTS
Définition et caractéristiques, code bonnes pratiques 233

- CHAPITRE 7 -

INTOXICATIONS VÉGÉTALES
Intoxications alimentaires, toxicologie végétale, 238

ANNEXES
Extraits des tables de alimentaire de 251
Figure 28
Variation de l'équilibre PDIE-PDIN

INDÉGRADABILITÉ Intensité

alimentaires microbienne adaptation


équilibre de la
+ nombre de repas/j

fermentescibilité
= + des glucides
+++ +++ 0 V
tannage
+++
dégradabilité des
PDIN = PDIMN sources azotées
++ - -

accélération du transit
niveau alimentaire,
broyage, dilution
teurs antinutritionnels (lignine, l'équilibre alimentaire (voir figures 26
tanins...), les divers types et modali- et 27).
tés de traitements technologiques Par ailleurs, une simple accélération
peuvent modifier la dégradabilité du transit ruminai sous l'influence
intrinsèque des protéines. En d'une augmentation du niveau ali-
la présentation physique de l'aliment mentaire (chez des vaches à haute
(finesse de mouture), son pouvoir production) ou d'un plus fin
dans le rumen, le niveau de l'aliment, ou d'une plus forte pres-
alimentaire (quantité totale ingé- sion osmotique (à la suite de
rée/24 heures), la conduite du ration- l'adjonction de sel par exemple)
nement (nombre de repas de concen- entraîne une moindre efficacité de
mélange fourrages-concentrés...) l'action microbienne. Il en résulte
influencent le temps de séjour dans une baisse de la digestibilité des glu-
les préestomacs et donc la durée cides (surtout pariétaux) et donc une
d'attaque moindre valeur énergétique de la
Enfin, celle-ci est également dépen- ration. De même, un affaiblissement
dante de l'adaptation de la micro- des remaniements azotés se traduit
flore à son substrat, de son abondan- alors par une réduction de la valeur
ce et de l'intensité de son activité et une augmentation de la
métabolique mettant en cause tout valeur (voir figure 28).

Le système PDI prend en compte la part dégradable de l'azote


alimentaire et ses possibilités de conversion en protéines micro-
biennes.
La digestion intestinale des protéines est ainsi décrite par les
termes suivants :
= PDIA + (si l'énergie utile est limitante)
= PDIA + (si l'azote dégradable est limitant).
La meilleure efficacité de la ration résulte de l'égalité entre PDIE
et PDIN.
1
f.e système marque un très grand progrès dans le rationnement
azoté des ruminants par une en compte quantifiée de la part dégradable
de alimentaire et ses possibilités de conversion en protéines micro-
biennes.
les chiffres ne peuvent traduire que des résultats moyens et leur pré-
cision ne doit pas abuser le praticien car lors entre théorie et pra-
tique, "c'est toujours la vache qui a raison". En des variations larges et
difficilement prévisibles laissent la place de résultats pratiques
apparemment aberrants.
Figure 29
Évolution du niveau et de la nature des besoins azotés
au cours de la lactation

kg lait/vache/jour Besoins azotés f PDIA


totaux

Besoins énergétiques
en PDIA,

Déficit
énergétique
excessif

Amaigris-
sement
abusif
9 de
lactation
"Syndrome de la Vache grasse" hépatique, Cétose,
Infertilité, Sensibilité aux infections...)

Figure 30
Besoins en et PDIA au cours de la lactation

kg lait/vache/jour / modéré anémie


déficit plus sévère p r o d u c t i o n laitière
\ mobilisation des matières grasses
par de réserve
élaboration de lactose
synthèse de
fourniture d'acides aminés

poids vif

de
..... protéosynthèse lactation
d'où \ appétit \
-PDIM<
j gaspillage azoté
I "vache rampante" - cétose - ± tétanie
PARTICULARITES DES EXIGENCES
AZOTÉES DE LA VACHE LAITIÈRE

LES CONTRAINTES rieure à 35-40 compte tenu


DU RATIONNEMENT AZOTÉ de la nécessité de plafonner l'apport
En début de besoins de concentrés vers 60 à 65 100 de
énergétiques azotés sont maxi- la ration totale pour éviter le déclen-
maux dès la 2e compte tenu chement de (voir figure 29).
de la richesse initiale de la sécrétion L'approvisionnement en s'ajus-
Ainsi, chez des vaches à te au mieux à la couverture des
haute production (7 000 à 9 000 kg besoins énergétiques, en supposant
de lait par lactation) les besoins éner- que celle-ci est réalisée en grande
gétiques sont alors multipliés par 4 à majorité sous forme de glucides fer-
5 par rapport à l'entretien, tandis que (et non pas sous forme
les besoins protéiques le sont par 5 à d'amidon "bypass" ou de lipides).
6 (ce qui montre bien au passage Encore risque-t-on de le surestimer si
que la production lactée est encore on ne tient pas compte d'un temps
plus exigeante en protéines qu'en d'adaptation d'au moins 2 à 3
énergie). maines pour la microflore digestive et
Par comparaison, "l'appétit" ne pro- de 5 à 6 semaines pour les villosités
gresse lentement et modérément du rumen à la suite du changement
à la suite du vêlage, de l'ordre de 70 de régime occasionné par le vêlage.
à 80 p. 100 sur 1 à 2 mois avec des On comprend donc les grands
fourrages de très bonne qualité et, besoins en en début de lacta-
plus tard encore avec des aliments tion.
plus médiocres.
Il en résulte un déficit énergétique COUVERTURE DES BESOINS
inévitable et d'autant plus mar- AZOTÉS
qué que la productivité laitière est PDIM ne couvriraient, en plus de
plus forte, entraînant un amaigris- l'entretien que l'équivalent de 5 kg
sement susceptible d'atteindre 1 000 de lait en semaine de lactation et
à 1 500 g/j en toutes premières à 15 kg en 6e semaine, à leur
semaines de lactation, ce qui corres- maximum d'efficacité. Même relative-
pond à un déficit énergétique de ment limité en début de lactation, cet
l'ordre de 8 à 12 UFL/VL/j. Même si auto-approvisionnement azoté doit
ce grave déficit peut être progressive- être favorisé par un apport suffisant
ment atténué au cours du premier d'azote dégradable. En effet, celui-ci
mois de lactation grâce à une aug- conditionne, parallèlement à la pro-
mentation bien programmée de la téosynthèse des microbes, l'ensemble
complémentation concentrée (jusqu'à de leur activité digestive, notamment
1 livre supplémentaire par jour), il la dont dépendent
risque de subsister partiellement tant la et la valeur
que la production laitière reste supé- énergétique réelle de la ration. Mais,
LA DIGESTION DES

aminés protégés protéines lactées :/TP)


traitement au formol lipoprotéines gras")
traitement thermique / anémie)
coton, gluten, drêches / hormones infertilité)
immunoglobulines 3

so|a
+ levures
+ niacine
+ méthionine
+ tampons
fi)

urée, NH3
ensilages d'herbe
herbe jeune
mois de lactation
= Unités Lait
alimentaire d'azote degradable cibles augmente la valeur des PDIME
est dangereux en provoquant une et est susceptible de masquer une
chronique dont insuffisance en PDIA, à égalité
peuvent dériver cétose, d'apport en POU". De même, à pro-
avortement, fourbures... pos des PD1N (= PDLA + PDLMN), un
sans même atteindre les manifesta- excès relatif d'azote
tions aiguës de tétanie. est susceptible de cacher
un déficit en PDIA, tout en permet-
Les doivent combler tout le tant d'atteindre un bon équilibre avec
déficit azoté laissé par les soit les Dès lors, la couverture
près des 2/3 besoins protéiques des besoins azotés peut n'être qu'ap-
totaux semaine de lactation parente. Pour éviter ce leurre, il con-
et de la moitié de ceux-ci en 6e se- vient de fixer aussi des recommanda-
maine. Un déficit initial sévère serait tions minimales en PDIA.
le moyen pratique le plus efficace En outre, concernant les PDIM, leur
pour écrêter la courbe de évaluation tient compte du niveau
par diminutions cumulées de la con- d'apport des glucides fermentescibles
version en glucose (d'où une moindre (pour les PDIME) et d'azote
élaboration de lactose), de la mobili- dable (pour les PDIMN) ; mais
sation des graisses de réserve, de la sous-estime vraisemblablement l'in-
synthèse somatotropine, de la fluence la nature de ces sources
fourniture des acides aminés indis- énergétiques et azotées, qui est sus-
pensables (qui conditionnent la pro- ceptible de modifier grandement
téosynthèse mammaire). Les répercus- l'intensité et le rendement de l'activité
sions sont rapides car les réserves de la microflore Sans reve-
protéiques sont très faibles (de l'ordre nir sur les règles d'égalisation, de
de 10 kg permettant de couvrir synchronisme, de durée de la mise à
200 kg de lait), alors que les réserves disposition de l'énergie et de l'azote
énergétiques ne sont pas quantitative- pour la soulignons que
ment limitantes. Des carences plus l'efficacité de la protéosynthèse
nuancées suffiraient à expliquer des microbienne est sans aucun doute
troubles insidieux généralement mal sensible à la "qualité" de l'azote
reconnus tels que prédisposi- les bactéries sont
tion à la hépatique, insuffi- capables d'utiliser exclusivement
sances hormonales et baisse de l'azote non protéique tels que l'urée
l'immunité (voir figure 30). ou l'ammoniac ; mais, sans qu'il
s'agisse d'un besoin véritable, la dis-
TRIPLE NATURE ponibilité d'acides aminés libres et de
DES BESOINS AZOTÉS polypeptides accélère leur protéosyn-
La satisfaction normes en ne thèse ainsi que l'ensemble de leur
suffit pas à garantir le meilleur ration- activité métabolique. Par conséquent,
nement azoté. effet, dans le calcul la fourniture de protéines progres-
des (= PDIA l'éner- est profitable ;
gie disponible pour les microbes ainsi, à égalité d'apport en
sous forme de glucides fermentes- des sources protéiques
Figure 32
Taux azoté et productivité laitière

+ 1 p. 100 de (en situation de déficit azoté)


UFL

PDIM appétit
4 production lait
4 '4 synthèse lactose
mobilisation MGR
taux protéique
±
s ..'! .

Figure 33
Déficit en azote dégradable chez la vache laitière

Rumen grêle Gros intestin

EN AZOTE - activité microbienne excès


DÉGRADABLE PDIM d'amidon
acidose ?
i
lait
r

immunité
troubles hormonaux
stéatose hépatique
\ •

ruminai urémie .,
pH fécai
doivent marquer supériorité par l'entretien et pour la protéosynthèse
à l'azote non protéique. En mammaire.
outre, les meilleures conditions de Concernant le aspect, assez indé-
milieu de pH) et d'équi- pendant des besoins particuliers de la
libre alimentaire (tels que oligo- vache laitière, une fourniture mini-
éléments) et l'apport de de male de à 14 p. 100 d'azote dégra-
croissance pour la microflore (avec un optimum 37 p. 100
thionine. avopar- d'amidons + sucres) par rapport à la
cine, levures vivantes...) stimulent matière sèche serait le plus favorable
la microbienne ainsi à la trilogie : ingestibilité x digestibi-
que l'approvisionnement en PD1M ; x valeur énergétique.
ils atténuent du même coup les exi- Plus généralement, cette valeur éner-
gences en surtout à la période gétique est accrue par l'élévation du
critique du début de lactation chez taux protéique total, fortement jusque
les (voir figure 31). 10-12 p. 100 MAL puis de de
plus en plus atténuée jusque 16-
LE DOUBLE RÔLE 17 p. 100, permettant de gagner en
DES APPORTS AZOTÉS moyenne 0,4 à 0.8 par point
Les apports azotés alimentaires doi- supplémentaire de protéines (voir
vent remplir au mieux leur double figure 32).
rôle : déficit en azote dégradable qui
• alimentation azotée de la réduit la digestion et la va-
flore pour en stimuler croissance, leur énergétique de la abaisse
multiplication et activité métabolique, aussi l'approvisionnement en PDIM.
tout en récupérant secondairement Il entrave donc la production laitière
un de ; et le maintien du taux protéique. Il
• couverture complémentaire des est même capable d'affecter la pro-
besoins protéiques propres à la duction de globules rouges (anémie),
vache laitière, sous forme de PDIA d'anticorps (immunité), d'hormones
assurant quantitativement et qualitati- (infertilité). Il est également suscep-
vement la satisfaction des exigences tible de favoriser la stéatose hépa-
en acides aminés indispensables pour tique (foie gras) (voir figure 33).

En début de lactation, même dans les meilleures conditions


de la microflore et d'équilibre alimentaire, l'auto*
approvisionnement azoté par les PDIM est largement insuffisant,
importe donc de prévoir alors la fourniture de PDIA en quanti-
tés relativement abondantes, sous forme de sources azotées peu
dégradables (dans le rumen) mais bien digestibles (dans l'intes-
et correctement pourvus en acides aminés indispensables,
particulièrement en lysine et en
Figure 34
Rationnement protéique et fertilité

Bonne des besoins p. 100 de MAt)


avec équilibre -
4 albuminémie

excès de •'X fertilité


excès de NH3 progestérone
embryonnaire
urée

X taux de conception
mortalité embryonnaire
L'UREE DU LAIT COMME INDICATEUR
DU RATIONNEMENT AZOTÉ

La vérification pratique de l'adéqua- de l'ensemble du azoté


tion des apports alimentaires d'azote correspondant au cumul et
dégradable peut être aisément obte- :
nue par le dosage de l'urée du lait. - fournit une réponse
Celle-ci reflète qui synthétique mais retardée concernant
elle-même traduit le taux d'ammoniac l'efficacité des apports protéiques
ruminai (en admettant un fonctionne- mais elle met également en cause
ment satisfaisant du foie et en l'absen- l'intégrité fonctionnelle du foie dont
ce de désordres aigus détectables par elle constitue d'ailleurs un moyen de
la clinique). Par avec contrôle ;
qui n'apporte qu'une infor- - le taux lait dépend,
mation individuelle, ponctuelle, per- de façon partielle et restreinte, des
turbée par la proximité du repas, elle apports protéiques même si on doit
multiplie les avantages : en pratique accorder un rôle priori-
facilité de prélèvement, de condi- taire aux approvisionnements éner-
tionnement, de transport et de con- gétiques qui stimulent les protéo-
servation ainsi qu'extrême modicité synthèses ruminale puis mammaire
des prélèvements, (principalement par l'acide propio-
résultats indépendants de l'heure L'interprétation est alors plus
de prélèvement par rapport au repas délicate mais aussi plus significative
et même signification cumulée sur puisqu'elle doit également prendre en
toute la période de l'intertraite, compte la qualité des PDIA comme
- valeur collective d'un lait de mé- des PDIM, c'est-à-dire l'équilibre glo-
lange permettant un diagnostic de bal des acides aminés indispensables
troupeau ou mieux une appréciation par rapport aux besoins particuliers
alimentaire affectée à chaque lot de de la production de lait.
production bénéficiant d'un même En début de lactation, même dans les
rationnement. meilleures conditions d'adaptation de
Ainsi, un taux d'urée du lait inférieur la microflore et d'équilibre alimen-
à 0,2 g/1 exprime une disponibilité taire, azoté
limitée en azote dégradable, avec par les PDIM est largement insuffi-
une activité réduite de la microflore sant. Il importe donc de prévoir alors
ruminale. Au contraire, des résultats la fourniture de PDIA en quantités
supérieurs à 0,33 g/1 (selon le niveau relativement abondantes sous forme
de production laitière) révèle une de sources azotées peu dégradables
intoxication ammoniacale chronique (dans le mais bien digestibles
susceptible d'expliquer par exemple (dans l'intestin) et correctement pour-
des troubles de reproduction (voir vues en acides aminés
figure 34). particulièrement en lysine et en
D'autres critères sont utiles pour juger
AVERTISSEMENT AU LECTEUR

Les connaissances relatives à l'alimentation rationnelle de la vache


laitière continuent de se multiplier et de s'approfondir grâce à une
recherche internationale très active en ce domaine, avec notamment
une participation très efficace de l'INRA*. Celui-ci a publié des
recommandations pratiques bien permettant une bonne
maîtrise mathématisée du rationnement alimentaire tant sur le plan
de l'encombrement (UEL), de l'énergie des protéines (PD1),
que des minéraux et des Il convient de se référer toujours
à ces bases fondamentales qui ont d'ailleurs l'avantage d'être large-
ment utilisées, avec grand profit, par l'ensemble des partenaires de la
filière.
Au-delà des chiffres et de précision du rationnement "la
façon de donner compte autant que ce que l'on donne". Ainsi, le
praticien peut être confronté à des difficultés d'interprétation de cer-
tains échecs imprévus concernant l'efficacité de l'alimentation quant
à la productivité laitière, la qualité du la fertilité ou la santé de la
vache. Il souhaite disposer d'une mise au point synthétique, depuis
les justifications économiques jusqu'aux aspects physiopatholo-
giques, concernant la stratégie de conduite du rationnement alimen-
taire de la vache laitière.
Pour tenter de répondre à sa demande, tout en faisant le plus bref
possible, nous lui proposons un aide mémoire simplifié, sous forme
de schémas et de tableaux brièvement commentés.

* Alimentation des bovins, ovins et caprins, 1988.


CONDITIONS D'EMPLOI
DE L'AZOTE NON PROTÉIQUE

Pour le déficit en azote dégra- - 25 g/100 kg PV chez la vache, et


les sources non protéiques 30 g/100 kg PV chez le bœuf ;
sont efficaces et. économiques. - 1 p. 100 de la ration totale, et.
Il faut également prévenir la dange- 2 p. 100 du complément.
reuse accumulation d'ammoniac dans
le rumen à l'origine de gaspillage • Choix (théorique) d'une source
d'azote, de troubles digestifs, de sur- d'azote non protéique à dégrada-
charge voire de tétanie tion ralentie :
de nutrition ou - biuret et
convient d'une pan de modérer une = ; voire urée phosphate ;
ammoniogenèse ruminale à tendance - acide urique (fientes de volailles) ;
explosive, d'autre part, de stimuler - sels : sulfates (pour ovins),
une microbienne pro- phosphates (complément liquides),
gressive et limitée, afin de maintenir acétate, lactate dans ensilages
synchronisme et équilibre entre la ou dans lactosérum acide)
libération et la consommation d'am- mais souvent l'urée et l'ammoniac
moniac dans le rumen. s'imposent économiquement.

AMMONIOGENÈSE MODÉRÉE • Présentation retard de l'azote


• Taux protéique total (N x 6,25) n o n protéique (peu compétitif
limité, ajusté aux besoins (rapport actuellement). Elle consiste en l'extru-
sion du mélange amidon-urée, des
enrobages, l'adjonction
• Proportion restreinte d'azote
soluble, par rapport à l'azote total • Fractionnement et étalement de
(équilibre la consommation journalière ("en
- déjà élevée avec l'herbe jeune menue monnaie")
(< 0,40), les ensilages d'herbe (< 0,60- - par petites prises répétées, répar-
0,80 en fonction de l'état de conserva- ties tout au long de la journée ;
tion, plus limitée avec le formol - pour le mieux en libre service
comme conservateur), colza-fourrage, continu, avec
choux...
- réduite drêches sèches, liquides à lécher (à base de mé-
de luzerne, tourteaux de coton ou de lasse, acide phosphorique, urée,
soja, "corn gluten feed", gluten, farines eau...) avec distributeur à boule ou à
de sang, de viandes, de poisson... rouleaux de la solution
nutritive au cours de la rotation ;
• Complémentation mesurée en pierres à croquer ou mélange
azote non protéique (source exclu- concentré peu appétent et donc
sive de au maximum : consommé lentement ;
dilution homogène et maximale comme les acides gras volatils, ne
dans une alimentaire volumi- sont pas ou plus et
neuse (ex : ensilage de maïs). ne peuvent fournir d'énergie aux
bactéries. ailleurs, remarquons
ACTIVE que le mélange urée-marc de
• Introduction progressive d'azote pommes s'est révélé toxique, sans
non dans la ration, pier- que la cause en soit déterminée ;
re à croquer ou mélange concentré - quantitativement : en assurant le
peu et donc consommé len- meilleur équilibre azote/énergie ou
tement sachant que l'adaptation com- plus précisément
plète de la microflore demande 3 à cides facilement fermentescibles pour
4 semaines avec l'urée près de un bon rapport PDIN/PDIE. les
2 mois avec le biuret. teneurs alimentaires d'urée par com-
paraison à l'amidon devraient rester
• Fourniture satisfaisante inférieures à 1/10.
d'énergie :
- qualitativement : sous la forme • Équilibre alimentaire global :
d'aliments glucidiques à - Veiller à une excellente fourniture
progressive et soutenue, suffisam- minérale, avec en particulier un rap-
ment intense pour soutenir au mieux port soufre/azote proche de 1/10,
la croissance microbienne, mais aussi mais aussi des apports suffisants en
sans excès pour ne pas exposer à tous les macroéléments et oligoélé-
de rendement alimentaire ments (cobalt, zinc, manganèse...).
et surtout à des risques - Fournir au besoin, surtout en com-
Les meilleures sources énergétiques, plément de simplifiées et
en association avec l'urée, sont ainsi monotones, divers facteurs de crois-
représentées, dans un ordre de préfé- sance pour la microflore tels que fari-
rence décroissante, par : amidon cuit, ne de luzerne, mélasse, solubles de
amidon cru, saccharose, cellulose distillerie, isoacides, méthionine, nia-
digestible. Les matières grasses, cine, levures vivantes...
Figure 35
Protéines indégradables pour VLHP-DL

PAR NATURE :
drêches, gluten
PAR CHAUFFAGE :
farines de luzerne, viande, sang,
poisson, graines oléagineuses ext'udées
PAR TRAITEMENT CHIMIQUE :

forrraldéhyde, acides, tanins...

QUANTITÉ DE LAIT ± TP et TB

t amaigrissement
*
infertilité
INTERET DE L'APPORT
DE PROTÉINES INDÉGRADABLES

Les ne pouvant couvrir à elles du séchage). raison des risques


seules, en plus de l'entretien, potentiels de transmission de l'Encé-
production maximale de 12 à 15 kg phalopathie Spongiforme Bovine
de lait par vache et par jour, les (BSE) ou "maladie de la vache
VLHP doivent recevoir en complé- l'emploi de farines animales est à
ment des sources de Ces pro- présent interdit chez les ruminants.
téines indégradables le rumen), Une augmentation mesurée de
sont nécessairement bien digestibles gradabilité protéique peut être obte-
(clans l'intestin grêle) et fort bien nue par des traitements spécifiques
pourvues en acides aminés indispen- ménagés, soit par des acides, soit sur-
sables. En effet, doivent consti- tout par le formol (solution de for-
tuer un ensemble équilibré avec les maldéhyde, notamment selon le pro-
PDIM, en vue de soutenir la protéo- cédé de l'IXRA), soit encore par les
mammaire, de manière tanins (par exemple en utilisant les
d'autant plus obligatoire et rigou- "eaux blanches" dérivées de la tech-
reuse que celle-ci est plus intense. nologie du bois de châtaignier agglo-
Les protéines microbiennes sont rela- méré, (voir figure 35).
tivement déficientes en méthionine. Pour parfaire la supplémentation azo-
De ce fait, les sources de protéines tée chez les VLHP en début de lacta-
indégradables riches en méthionine tion (DL), il est aussi possible de
sont intéressantes, telles que les recourir aux acides aminés de syn-
de brasserie ou le gluten thèse, sous forme protégée vis-à-vis
d'amidonnerie. En outre, celui-ci de la dégradation microbienne
contient en abondance de la proline par polymérisation ou enro-
qui permettrait une épargne métabo- bage ; en milieu acide, dans la cail-
lique d'arginine à laquelle on attribue lette, ils sont prévus pour redevenir
un effet favorable sur la synthèse de disponibles. Comme les déficits rési-
et donc sur la produc- duels sont habituellement multiples,
tion laitière. il faut alors obligatoirement associer
De façon générale, chez les VLHP, on au moins la lysine (de l'ordre de 25 à
a intérêt à utiliser des protéines indé- 30 et la méthionine (environ
gradables de qualité, telles que le 15 g/VL/j), sinon la la
tourteau de soja (qui gagne à être thréonine, la valine... Ainsi, l'alimen-
amélioré pour des ruminants grâce à tation azotée des VLHP-DL retrouve
un léger surtraitement thermique à les mêmes règles de l'équilibre des
130° C), foin de luzerne ou farine de acides aminés indispensables que
luzerne déshydratée (dont les pro- chez les monogastriques.
téines ont été insolubilisées au cours
Tableau 11
Supplémentation en acides aminés limitants
chez la vache laitière à haute production

LYSINE METHIONINE

de maïs ou de blé ++
• Soja toasté ++ +
. aminés protégés QS QS

Tableau 11 bis
Besoins en acides aminés limitants
chez la vache laitière à haute production (INRA 1993)

en p. 100 de PDi METHIONINE

. Limite
. Carence
LES ACIDES AMINES PROTEGES

Chez la vache à haute produc- pourvues en lysine et méthionine, est


tion en début de lactation (VLHP-DL nécessaire.
> 35 kg de au-delà des il
est nécessaire de raisonner la couver- D'où l'intérêt particulier de :
ture des besoins en acides aminés - drêches comme sources de
indispensables sous forme méthionine DIA ;
digestible dans l'intestin d'origine ali- - tourteaux à bonnes protéines : soja.
mentaire en plus de coton > tournesol > arachide ;
sous forme micro- de ces matières
bienne premières connaît des limites pra-
tiques en rapport avec leurs teneurs
• BESOINS TOTAUX : en AAI (déficit en lysine du gluten,
Entretien : 0,5 g PV + 100 g. taux relativement faible en méthioni-
Production : 48 g lait stan- ne et autres acides aminés soufrés
dard. dans le soja...). Une supplémentation
directe en acides aminés de synthèse,
• COUVERTURE PAR : (en spécialement protégés pour résister à
admettant que l'azote soluble ne soit l'attaque microbienne dans le rumen,
pas limitant). est alors justifiée.
- Renforcement par adjuvants :
peptides, acides aminés dont méthio- L'objectif est d'atteindre 7,3
nine libre, niacine, levure... de lysine et 2,5 p.100 de méthio-
- Apport par les PDIM qualitati- nine dans les PDIA, soit une supplé-
vement assez bien équilibré mais mentation moyenne de l'ordre de 25
quantitativement insuffisant pour les à 30 g de lysine et 10 à 15 g de
vaches laitières à haute production. méthionine protégées par vache et
par jour (tableau bis).
• BESOINS EN : La couverture de ces besoins permet
en acides aminés indispen- d'augmenter :
sables par les PDIA est inégal - la production laitière en début de
(figure 35 bis) ; il risque d'être défici- lactation : de 0,5 à 1
taire par rapport aux particu- - le taux surtout en pleine
lièrement en lysine et méthionine, à lactation, de 1 à 3 avec une renta-
haut niveau de sécrétion lactée (ta- bilité se manifestant au-delà d'une
bleau 11). amélioration
Le choix de sources protéiques com- - la qualité du caillé fromager.
plémentaires, de haute bien
Figure 36
Accumulation de l'ammoniac dans le rumen

Taux d'ammoniac
de contenu ruminai

800. TOXICITE

60Q
Source d'azote trop soluble
mal utilisée ex : azote non protéique
400 GASPILLAGE D'AZOTE \
Source d'azote
peu soluble

heures après le repas


Optimum pour la microbienne

Figure 37

EXCÈS
NH3 ruminai
hypocalcémie puerpérale
syndrome vache rampante
déplacement caillette
tétanies
•jf NH3 sanguin surcharge
néoglucogénèse
*
mortalité embryonnaire
(génisses)

boiteries
inflammation mammaire
baisse de l'immunité
ACCUMULATION EXCESSIVE
D'AMMONIAC DANS LE RUMEN

dangereuse accumulation tion et tétanie d'herbage (compliquée


d'ammoniac résulte d'une dys- d'hypomagnésémie), ainsi que enté-
harmonie entre une rotoxémies vraies (par prolifération
à tendance explosive et une protéo- ruminale de
synthèse microbienne toujours relati- Les formes beaucoup
vement lente limitée. plus insidieuses et polymorphes sont
largement sous-estimées alors
• L'ammoniogenèse trop rapide qu'elles sont en fait beaucoup plus
est encore renforcée par des apports graves économiquement :
trop abondants, trop brutaux ou trop - "Fièvres de classiques ou aty-
peu fractionnés d'azote trop rapide- piques (syndrome de la vache ram-
ment ; pante ou couchée) ;
- Gélose, em-
• La protéosynthèse microbienne bryonnaire et avortement (surtout
trop faible est davantage ralenlie par chez les génisses, vraisemblablement
une inadaptation de la microflore ou par le fait qu'à la différence des
un approvisionnement de glucides vaches en lactation, elles ne peuvent
fermentcscibles insuffisant, désyn- profiter de mammaire) ;
chronisé ou discontinu par rapport à - Altération de la qualité de la corne
la libération en ammoniac (voir fi- podale, fourbures ;
gure 36). - Inflammation mammaire et baisse
Les manifestations suraiguës en sont générale de l'immunité favorisant le
bien connues en raison de leur carac- déclenchement de mammites (voir
tère spectaculaire : tétanie de nutri- figure 37).

La digestion azotée dans le rumen passe par le stade critique de


l'ammoniac dont l'accumulation expose à de multiples consé-
quences pathologiques : l'alcalose chronique ou même une
intoxication aiguë telle que la tétanie de nutrition ou d'herbage.
La prévention consiste d'abord à atténuer l'ammoniogenèse par
des apports azotés modérés, à dégradation progressive et en
distribution fractionnée. Elle impose aussi à convertir cet ammo-
niac en protéines microbiennes par la fourniture suffisante, syn-
chrone et bien répartie de glucides fermentescibles, avec le
double bénéfice d'éviter la toxicité ammoniacale et d'améliorer
le rationnement azoté.
00

DES MATIÈRES AZOTÉES

atonie ruminale
pH>7
(au lieu de 6,4-6,8)

+
troubles congestifs Bouses molles ou même liquides
+ - de couleur foncée
Dysfonctionnement immunité - d'odeur putride, très nauséabonde
hépatique (au contraire lors de défaut d'azote
dégradable les fécès sont trop sèches et
dures, la diurèse est accrue)

= AT
dans le sang infertilité (mortalité embryonnaire
retours tardifs en chaleur)
(surtout génisses)

Fourbure
corne à pousse rapide, de mauvaise qualité
(claire, poreuse, peu résistante)
urée du + seimes, décollement, hémorra-
gies, "cerises", abcès...

Boiteries
L'ALCALOSE

LES CAUSES ALIMENTAIRES - repas déséquilibrés trop peu nom-


DE L'ALCALOSE breux ou mal répartis (même si la
Les facteurs suivants favorisent ration est globalement satisfaisante).
de :
MANIFESTATIONS PRINCIPALES
• excès de protéines (voir schéma 7)
apportées notamment par : PRÉVENTION
- herbe luzerne et leurs ensi- La prévention consiste à apporter :
lages mal conservés, choux et colza • des protéines dégradables
fourrage optimum = 12-14 p. 100
- tourteaux, urée et autres sources
d'azote non protéique, en quantités • des glucides fermentescibles
abusives. optimum = amidon + sucres + pec-
tines + hémicelluloses
• insuffisance de glucides fermen- 35 à 40 p. 100 de MS
tescibles présents dans : avec équilibre
- ensilage de maïs trop mur et insuf- égalisés
broyé, sorgho, pomme de synchronisés
terre étalés sur toute la journée
- tardivement.
Le dosage de l'urée du lait est un bon
• désynchronisation des apports critère pour vérifier l'équilibre de la
de protéines dégradables et des ration.
glucides en rap- Taux d'urée optimal dans le lait :
port avec : 0,27-0,30
- régimes dissociés (ensilage de maïs < 0,20 g/1 si en protéines
le matin, ensilage d'herbe le soir ; dégradables ;
complémentation énergétique à > 0,40 g/1 si excès de protéines
l'auge et complémentation azotée en dégradables.
salle de traite) L'urémie est un moins bon critère car
elle est dépendante du repas.
CHAPITRE I

Les bases technico-


économiques
de
de la vache laitière
SOUS-ALIMENTATION (faible ingestibilité de l'herbe trop jeu ne)
+ agressions - peur - refroidissement - œstrus
lipomobilisation ..... -rAAa
. . .
Peptides _
+ carence de l'herbe en Mg _i -
digestibilité Mg + minéraux
+ excès d'azote total CUD (Mg)
< excès d'azote soluble mg / 100ml
changement brutal A Passage NH3 dans le sang
À fonction (f.) du du rumen
+ défaut de lest .•
d'ENA } <
Détoxication
f. de l'intégrité hépatique
t° < 10-15° : faible photosynthèse
Peu de matière sèche ingestibilité)

Peu d'énergie
Beaucoup d'azote : surtout NH,
défaut d'énergie —.
MANIFESTATIONS
Taux de matière grasse (et réduit TÉTANIQUES
A Excès de K, défaut de Na ( appétit)

Forte humidité, surtout après sécheresse


Temps froid entrave la nutrification
o Abondance d'amendements azotés (ex : purin) de
Abondance d'engrais azotés surtout urée (au lieu de N03)
Excès d'engrais potassiques (acidification du NnP : azote non protéique
Stimulation des graminées productives Absorption de Ca et Mg MPa : matières protéiques alimentaires
AAa : a. aminés alimentaires
AAb : a. aminés bactériens
< Température faible et humidité forte action sur nitrification du MPb : matières protéiques bactériennes
i
_l
photosynthèse de la plante
CUD : coefficient d'utilisation digestive
ENA : Extractif non azoté
o pomobilisation de l'animal
PREVENTION DE LA TETANIE
D'HERBAGE

PRÉDISPOSITION • PLANTES
DES RUMINANTS PAR : - Maintien d'un équilibre de la
flore : 7 à 8 graminées, 2-3 légumi-
• qui bloque le neuses par adaptation de la charge
magnésium sanguin, d'où l'influence animale, des engrais, de l'alternance
déterminante du froid, agressions fauche
et de la - à l'herbe
• Mauvaise du magné- retardée .- des plantes d'environ 12
sium, en rapport avec diverses causes à 15 cm de
cumulatives : pertes digestives accrues progressive : 2-3 h /j au début, en
par la forte insalivation, absorption après midi seulement (surtout par
entravée par un ruminai trop temps froid) ;
élevé, excès de potassium, accéléra- rationnée : pour forcer la consomma-
tion du transit digestif (aliments peu tion tiges (forte charge initiale ) ;
fibreux ou broyés)... - Pulvérisations foliaires de solu-
• Déséquilibre entraî- tions magnésiennes.
nant une hyper-ammoniogénèse
à cause d'un changement brutal • ANIMAL : corriger les déséquilibres
de régime ou surtout d'un excès de l'herbe trop par l'apport de :
d'azote très dégradable par rapport - Lest : libre disposition de fourrages
aux glucides fermentescibles (herbe grossiers (paille, foin même médiocre,
colza fourrage). vieille herbe ) sur herbage ;
- Énergie : pulpes sèches, marcs de
INTERVENTION fruits, paille grains aplatis
AU DU DES PLANTES (en évitant les complémentations azo-
DE L'ANIMAL tées, surtout sous forme d'azote non
protéique) ;
• SOL - Minéraux :
- Apports d'engrais : Ca-P + (pierres à lécher ou eau
équilibrés (30 à salée à 2,5 p. 100) et oligo-éléments
50 unités par épandage ) ; (en particulier Cu et Zn),
- Limiter N et K au premier épan- : 30 soit 50 g magnésie /j
dage annuel, surtout sur les parcelles pendant les 3 premières semaines :
destinées à un pâturage précoce ; - par tablettes individuelles journa-
- Préférer l'azote nitrique aux lières, ou comprimés lourds, pierres à
formes ammoniacales ou uréiques : se lécher, eau de boisson (1 à 2 p. 1000)
méfier des excès purin, de lisier ; - par aliment composé spécial de
- Épandage de magnésie (60 kg/ mise à l'herbe, en l'animal
ou 600 tous les 3 ans sur de tout refroidissement el de toute
terres lourdes) ou de cause d'amaigrissement rapide.
LES DIFFICULTES DE LA VACHE POUR
AJUSTER SON A SES BESOINS

Le problème majeur du rationnement Il en résulte une alternance de pha-


alimentaire de la vache laitière tient ses de sous-alimentation (en début
à son incapacité fréquente à bien de lactation, particulièrement chez les
ajuster sa consommation volontaire VLHP) dont l'exagération compromet
("appétit") à ses besoins nutritifs opti- la la santé (cétose), sinon le
maux qui sont définis par son poten- niveau de production, et de phases
génétique et son stade physiolo- de suralimentation avec engrais-
gique. sement parfois qui prédis-
pose ultérieurement aux troubles pré-
• Même dans les meilleures condi- cédemment cités.
tions d'alimentation, il apparaît
un décalage chronologique entre • En outre, dans les conditions pra-
l'évolution de "l'appétit" et l'évo- tiques, des rations suboptimales
lution des besoins énergétiques peuvent limiter la consommation
liés à un niveau de production très volontaire, soit par excès d'encom-
variable en fonction du stade phy- brement mettant en cause un seuil
siologique. compte tenu digestif particulier aux ruminants, soit
du plafonnement obligatoire de la par déficits nutritionnels impliquant
concentration afin d'éviter un seuil métabolique commun à tous
une responsable les animaux.
d'une baisse du taux et de - des réservoirs
troubles digestifs (dont la première gastriques des ruminants par des
conséquence est un effondrement de rations fibreuses, volumineuses et len-
la consommation), il reste difficile de tement digestibles, restreint le niveau
nourrir suffisamment des vaches pro- de consommation volontaire. Compte
duisant plus de 35 à 40 kg de lait par tenu de sa spécificité et de sa grande
jour. importance pratique, l'étude de ce
Mais, avec un certain retard, d'autant facteur limitant de l'ingestion mérite
plus long que la ration disponible est d'être plus largement développée ;
moins ingestible, la vache tente tou- - les déficits en nutriments indispen-
jours de rattraper la couverture de ses sables (tels que acides aminés essen-
besoins et de reconstituer ses réser- tiels disponibles dans la mamelle
ves, voire un peu plus en période pour l'élaboration des protéines lac-
dominant (à la faveur tées), plafonnent les facultés de syn-
d'une augmentation du rapport insu- thèse métabolique (selon les lois gé-
en seconde partie nérales de l'équilibre alimentaire) et
de lactation et en tarissement ou lors donc la production réalisée qui condi-
d'excès alimentaire de concentrés qui tionne le niveau des besoins nutritifs,
stimulent la fermentation propio- l'appétit, et par conséquent le niveau
et donc la glucogenèse). de consommation volontaire.
I
L'ENCOMBREMENT DIGESTIF

Le ruminant est une sorte de ton- d'ingéré indigestible) ou "quota fé-


deuse à gazon dont débit d'inges- cal".
tion est d'abord limité par l'en-
combrement des réservoirs digestifs LA VITESSE DE TRANSIT
(régulation avant de La vitesse de transit les réser-
l'être par les besoins métaboliques voirs prégastriques correspond à la
liés à et aux productions rapidité de vidange des préestomacs
effectivement réalisées (régulation (ou taux de renouvellement du conte-
biochimique) (voir schéma 8). nu ruminai), qui conditionne la possi-
L'encombrement digestif met en bilité d'une nouvelle ingestion. Elle
cause le volume de la ration et sa est tributaire de la réduction de la
vitesse de transit digestif prégas- structure physique de l'aliment en
trique ; c'est ce que vise à prendre en fines particules, d'une taille maximale
compte très utilement le système des de 0,3 à 0,6 mm, avec une moyenne
unités d'encombrement de 0,45 mm. lin effet, tout se passe
comme s'il existait un filtre réticulo-
LE VOLUME DE IA RATION qui arrêterait les particules de
GLOBALE taille supérieure, prolongeant ainsi
Le volume de la ration globale (en leur stagnation dans le rumen et
litres = x c'est à dire l'encombrement de celui-ci. Cette
l'inverse de la densité énergétique réduction en fines particules résulte
ou mieux doit être de 2 mécanismes, l'un physique,
en rapport avec la contenance fonc- l'autre chimique.
tionnelle des préestomacs. Celle-ci
dépend elle-même du format (d'où • Le broyage physique procède de
l'expression de l'appétit en la mastication (en moyenne 8 heures
de la vacuité abdominale (qui d'ingestion et 8 h de rumination, en
est diminuée par la gestation ou par admettant des heures supplémentaires
l'embonpoint), et de l'adaptation de avec des fourrages trop rares et trop
l'animal à un régime grossier (d'où ligneux) ; il peut aussi être assuré par
l'intérêt de "faire de la panse" en un prébroyage mécanique conduisant
période d'élevage ou de tarissement à une présentation alimentaire en fa-
pour accroître ultérieurement les rine, éventuellement granulée ensuite.
facultés d'ingestion). Dans une cer- Grâce à l'accélération du transit
taine mesure, "l'appétit" pourrait éga- gastrique qu'il entraîne, le broyage
lement être limité par l'encombre- industriel des fourrages grossiers en
ment du gros intestin sachant qu'un améliore fortement le niveau d'inges-
ruminant exporterait par voie fécale tion, d'autant plus que le fourrage
au maximum 1 kg de MS par 100 kg d'origine est plus que le
PV (correspondant à un plafond broyage est plus fin et que la propor-
LA RÉGULATION DE LA CONSOMMATION

Réduction en fines particules

Mastication = cellulolyse =
ta
broyage physique broyage chimique e

I
tion de concentrés la ration dans la composition de non
totale reste inférieure à 30 p. 100. En azoté, sont très Les
contrepartie, il réduit parallèlement la hémicelluloses et la cellulose vraie
durée de l'attaque microbienne intra- qui font largement partie de la cellu-
ruminale et tend donc à abaisser la lose brute sont progres-
digestibilité, bien que la finesse des sivement dégradables, d'autant plus
particules augmente l'efficacité de la qu'elles sont moins et
digestion microbienne (dans la me- moins lignifiées. La lignine, comme la
sure où le pH ruminai pas per- cutine et la subérine, qui
turbé). les végétaux vieillissants sont prati-
Le temps de mastication, rapporté en quement indigestibles ; en outre, elles
minutes par kg de matières sèches ou entravent l'attaque microbienne
"indice de exprime bien la concernant les autres constituants ali-
structure physique de Un mentaires.
minimum de fibrosité est nécessaire En conséquence, il importe d'essayer
pour exciter la sécrétion salivaire, sti- d'exprimer la nature des fibres et leur
muler la motricité du rumen, tem- pour pouvoir mieux
pérer les fermentations pour aboutir, définir des taux alimentaires opti-
avec le rôle tampon de la à un maux. Bien les no-
pH moyen qui profite au taux buty- tions de NDF
reux et plus généralement à la pré- Fiber" regroupant la majorité des élé-
vention de l'acidose. Toutefois, un ments pariétaux : hémicelluloses
excès de fibrosité condamnerait à + cellulose vraie + lignine)
une baisse de l'ingestibilité et de la Fiber" qui représente
digestibilité, doublement approximativement la lignocellulose)
une sous-alimentation. L'optimum marquent déjà un progrès par rapport
de l'indice de fibrosité serait de à la cellulose brute. En particulier le
l'ordre de 40 à 50 (minutes par kg NDF traduirait mieux le volume spéci-
de matières sèches) (voir figure 38). fique (1 par kgMS ou par UFL) et
retentirait plus fortement sur l'ingesti-
• La dissolution chimique (ou plu- bilité ; mais influence égale-
tôt est la conséquence ment celle-ci par l'intermédiaire de
de la cellulolyse microbienne dont son rôle majeur sur la digestibilité. Un
l'intensité est fonction de l'ensemble optimum proche de 1,2 kg NDF
de l'équilibre alimentaire à l'égard par 100 kg de poids vif fournirait le
ia microflore prégastrique, principale- lest nécessaire et suffisant.
ment (voir figure 39). Dès lors, on conçoit tout l'intérêt d'u-
- taux et surtout la nature chi- tiliser préférentiellement des four-
mique des fibres décident de leur rages peu cellulosiques (coupés à un
sensibilité à l'attaque microbienne qui stade jeune et bien récoltés), des
en retour commande la disponibilité pulpes de fruits, notamment d'agru-
énergétique pour la microflore, sa mes ou autres (riches en substances
multiplication et son activité métabo- pectiques) ou de betteraves (appor-
lique. Ainsi, les substances tant des pectines, et de la cellu-
et les gommes qui totalement lose vraie comme les pellicules de
Figure 38
Régulation volumétrique de la consommation

Le n veau de consommation volontaire varie avec


. la CONTENANCE DU RUMEN et donc le format de

• la DENSITÉ ÉNERGÉTIQUE (inverse de


La consommation volontaire est :
- diminuée si la densité est trop faible :
excès de fibrosité (± effet transitoire d'un excès
taille des particules > 0,45 mm (0,3 -
- améliorée par un broyage physique
- mécanique (si < 30 % concentrés)
- mastication
par une stimulation de la dissolution chirrique
= cellulolyse.

Figure 39
Intensité de cellulolyse

La cellulolyse est accélérée par :


• adaptation de la microflore > 10 jours
• pH optimum 6,3 - 6,5
• équilibre alimentaire :
- taux et nature de cellulose
15 p. 100
CUD de la ration totale 67 p.
- taux protéique < 17 p. 100
+ méthionine, + isoacides
- minéraux : S, Co
- vitamine PP.

• Coefficient d'Utilisation Digestive


du son de blé et des est stimulé par différents facteurs de
ches (sources comme des acides nucléi-
- Les glucides fermentes- ques, des des acides
cibles tels que l'ensemble amidons et aminés (la méthionine par exemple),
(mais aussi les pectines des des isoacides... qui dériver
fruits) peuvent entraîner un abaisse- de la digestion intraruminale (si la
ment excessif du pH intraruniinal qui ration est complexe et
gêne la Il convient donc variée), ou être ajoutés volontaire-
de plafonner leur introduction dans ment à la ration directement ou sous
la ration pour garder un équilibre forme de levures vivantes.
avec la cellulose et éviter de dépri- D'une façon en plus du
mer la digestibilité de celle-ci. Toute- meilleur équilibre alimentaire pour la
fois, un minimum de glucides fer- microflore. une bonne conduite du
mentescibles, par exemple sous rationnement avec des changements
forme de mélasse en complément de progressifs de régime (sur 2 à 3 se-
fourrages pauvres, aurait le mérite de maines), un fractionnement des
mieux faire démarrer les fermenta- apports de concentres ou leur intro-
tions en permettant une meilleure duction dans des semi-com-
multiplication initiale des bactéries. plètes ou complètes est profitable.
- L'azote dégradable qui conditionne De plus, l'adjonction de substances
la croissance et la multiplication mi- tampons lors risques d'acidose et
crobienne a rôle très fort de facteurs de croissance en complé-
jusqu'à 10-12 p. 100 de MS, plus ment de rations simplifiées chez les
modéré ensuite et vers 17- VLHP est également bénéfique. Au
18 p. 100. total, on vise ainsi le triple avantage
- Les minéraux (particulièrement le d'augmenter à la fois -
cobalt), diverses vitamines que digestibilité - approvisionnement en
la niacine) sont nécessaires au acides gras en et en
bolisme microbien. En outre, celui-ci vitamines

Chez les ruminants, la consommation volontaire ou ingestibilité


ou capacité d'ingestion dénommée "appétit")
est d'abord limitée par l'encombrement du rumen en rapport
avec :
- le volume de la ration par comparaison avec la contenance
des préestomacs,
- la vitesse de vidange de ces préestomacs qui dépend de la
rapidité de réduction en petites particules 0,45 mm).
I
Figure 40
Régulation biochimique de la consommation

AJUSTEMENT AUX BESOINS ENERGETIQUES PAR


• des agents de régulation :
- physiologiques : AGV
- pathologiques : - acide lactique lors
- corps cétoniques lors de cétose

• des acides aminés indispensables (PDI ± acides aminés protégés)


protéosynthèse

productivité
besoins énergétiques

Figure 41
Régulation de la consommation volontaire
en fonction de la densité énergétique de la ration

Concentration Seuil de pertubation


énergétique des fermentations
nécessaire = acidose
niveaux de
consommation
volontaire
cas des très fortes
marges de stabilité
productrices
des
apports énergétiques

cas des bonnes


productrices

cas des moyennes


productrices

digestibilité de la ration 100)


taux de cellulose
concentés 100)
LES DEUX MODES DE REGULATION
DE LA CONSOMMATION VOLONTAIRE

La consommation volontaire la régulation de l'ingestion volontaire,


vache laitière subit une double régu- l'encombrement de ration ayant
lation, d'abord puis cessé d'être limitant, c'est la régula-
permettant un bon ajus- tion biochimique qui intervient
tement aux besoins énergétiques pour égaliser la prise énergétique aux
comme chez tous les
Cet ajustement de la consommation
• La régulation volumétrique met volontaire en fonction des besoins
en cause l'encombrement des prées- énergétiques est commandée par le
tomacs qui est directement lié à la niveau de résorption des acides gras
faible densité énergétique des ali- Il peut être entravé par
ments fibreux par kg MS ou par l'excès d'acide lactique (acidose) ou
1) et à leur lente dissolution ruminale, de corps cétoniques (cétose). Il
et qui est quelque peu en relation dépend de la demande énergétique
inverse avec leur Elle de l'organisme, notamment de sa
restreint le niveau d'ingestion des productivité, elle-même tributaire de
rations à base de fourrages, d'autant l'efficacité des apports protéiques
plus que ceux-ci sont plus médiocres. (voir figure 40).
Réciproquement, l'amélioration de la Si la concentration énergétique
qualité des fourrages au besoin (UFL/kgMS) augmente plus que
l'association d'un minimum de l'animal réduit son niveau
concentrés équilibrés pour augmen- d'ingestion (en pour un même
ter la concentration nutritive a le apport : il se manifeste donc
triple mérite d'accroître conjointe- une totale substitution des concentrés
ment la digestibilité et à la place des fourrages sur une base
le rendement métabolique. A titre, énergétique. Il en résulte une aggra-
un optimum de concentration nutri- vation du prix de revient de la ration
tive, autorisant une ingestion maxi- (dans la mesure où de concen-
male, est atteint quand se trouvent trés coûte plus cher que l'UFL de
couverts les besoins nutritifs. Il se fourrage). Il en dérive aussi une cer-
situe vers 67 à 73 p. 100 de digestibi- taine déviation du partage de l'éner-
lité, 15 à 17 p. 100 de cellulose brute gie nette en faveur de
(19 à 21 p. 100 25 à 28 p. 100 car l'accroissement de la proportion
de NDF) et 60 à 70 p. 100 de concen- alimentaire de concentré élève la
trés dans la ration totale. Évidem- proportion dans
ment, il tend à s'élever avec le niveau le mélange des acides gras issus des
de production, fermentations ruminales. L'exagéra-
tion de l'apport de concentré expose
• Au-delà de ce seuil, correspondant ensuite à une acidose dont
au point d'inversion du mode de une des premières conséquences est
Mise en page et infographie : MNC
12, rue Etienne Cabet - 17000 La Rochelle
_
Achevé d'imprimer en septembre 1997 sur les presses
de l'imprimerie Landais - 93160 Noisy-le-Grand

Numéro d'éditeur 2-85557-035-2


Dépôt légal : septembre 1997

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