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Coupleurs directionnels *

2.6 Coupleur directionnel à lignes couplées (Coupleur de proximité)


Introduction
Quand deux lignes de transmission non blindées sont proches l'une de l'autre, la puissance
peut être couplée entre ces deux lignes dues aux interactions des champs magnétiques de
chaque ligne. Ces lignes de transmission couplées peuvent comporter deux ou trois
conducteurs, mais on peut aussi en rencontrer plus. Les lignes couplées opèrent généralement
en mode TEM, ce qui est rigoureusement le cas en structures Tri plaque, et quasi-TEM pour
les structure micro ruban. Ces lignes supportent deux modes de propagation, ce qui permet
de réaliser diverses fonctions telles coupleurs hybrides, filtres, .... La figure 1 montre
plusieurs exemples de lignes de transmission couplées :

figure 1: différentes structures de couplage de lignes microruban


(a) lignes dans le même plan (stripline)
(b) lignes l’une au-dessus de l’autre
(c) ligne à fente

2.6.1 Théorie des lignes couplées


Les lignes couplées présentées sur la figure 1 peuvent être représentées par la structure
donnée sur la figure 2. Dans le cas d'une propagation TEM, les caractéristiques électriques
peuvent être complètement déterminées par les capacités entres ces lignes et leur vitesse de
propagation. Comme le montre la figure 2, C12 représente la capacité des deux conducteurs en
l'absence de masse, alors que C11 et C22 représentent la capacité entre chaque conducteur et la
masse, en l'absence d'autre conducteur.

1
figure 2: Réseau de capacités équivalentes
Si les conducteurs ont des dimensions physiques identiques et situés à la même distance de la
masse, alors C11 = C22.
Considérons maintenant deux types d'excitations particulières; mode pair, où les courants
dans les conducteurs ont même amplitude et même direction, et mode impair, où les courants
sont d'amplitudes égales mais de directions opposées. Observons ces lignes de champs
présentées sur la figure 3 :

figure 3 : Excitation des modes pair (a) et impair (b)


Comme le mode de propagation est TEM alors la constante et la vitesse de phase sont
identiques pour ces deux modes β = ω / vϕ et vϕ = c / ε r où εr est la permittivité relative de

la ligne en mode TEM.


Pour le mode pair, le champ électrique est symétrique par rapport au plan de symétrie de la
structure, et aucun courrant n'est inter changé entre les deux lignes couplées. Si l'on compare
par rapport à la figure 2, C12 est équivalente à un circuit ouvert. La capacité de chaque ligne
par rapport au plan de masse pour le mode pair est la suivante :
Ce = C11 = C22 (1)
en considérant que les deux lignes sont identiques géométriquement et spatialement.
L'impédance caractéristique pour le mode pair est donc :

Le Le Ce 1
Z 0e = = = (2)
Ce Ce vϕ Ce

2
où vϕ = c / ε r = 1 / LeCe = 1 / Lo Co est la vitesse de propagation de la ligne.

Pour le mode impair, les lignes de champ électrique sont antisymétriques par rapport au plan
de symétrie de la structure, il n'y a pas de différence de potentiel entre les deux conducteurs
dans ce plan. Nous pouvons imaginer ceci comme un plan de masse qui traverse C12 en son
milieu. Dans ce cas, la capacité entre les 2 conducteurs et la masse est :
Co = C11 + 2C12 = C22 +2C12 (3)
et l'impédance caractéristique pour le mode impair est :

Lo LoCo 1
Z 0o = = = (4)
Co Co vϕ Co

En quelques mots, Z0e (Z0o) est l'impédance caractéristique d'une des deux lignes microstrip
par rapport à la masse quand on opère en mode pair (impair). Une excitation quelconque
pourrait toujours être traitée comme une superposition d'amplitudes appropriées de modes
pair et impair. Cette analyse suppose que les deux lignes microbandes sont identiques
géométriquement et symétriques.
Si les lignes couplées supportent un mode purement TEM, comme le câble coaxial, le guide à
plans conducteurs parallèles out la ligne coplanaire, des techniques purement analytiques
pourraient être utilisées pour évaluer les capacités par unité de longueur de ligne, et les
impédances caractéristiques des modes pair / impair pourraient être déterminées [1]. Pour les
modes quasi-TEM, comme les lignes micro ruban par exemple, les valeurs des impédances
caractéristiques pourraient être déterminées numériquement ou par les techniques des
approximations quasi-statiques. Dans les deux cas, des logiciels commerciaux existent pour
évaluer ces caractéristiques. Ici, nous allons présenter uniquement les données de conception
graphique pour deux cas de lignes couplées.
Pour des lignes couplées symétriques du type de la figure 1 (a) (symmetric coupled stripline
ou ligne couplée Tri plaque), le diagramme de la figure 4 peut être utilisé pour déterminer de
manière aisée les largeurs de ces lignes et les espacements entre elles, pour des valeurs
données des impédances caractéristiques Z0e et Z0o. Ce graphe couvre une plage de valeurs
nécessaires pour la plupart des applications, et peut être utilisé pour n'importe quelle constante
diélectrique, puisque le mode TEM de la stripline permet le paramétrage par la constante
diélectrique.

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figure 4 : Données normalisées des impédances figure 5 : Données normalisées des impédances
caractéristiques des modes pair / impair pour les lignes caractéristiques des modes pair / impair pour les
tri plaque couplées de la figure 1 (a). lignes microstrip couplées de la figure 1 (c).

Pour le cas des lignes microstrip couplées de la figure 1 (c), il n’est pas possible de paramétrer
les courbes par la constante diélectrique et chaque graphe doit être donné pour une valeur de
diélectrique particulière. La figure 5 donne ce graphe pour un substrat de εr = 10. Une autre
difficulté pour les lignes microruban couplées est le fait que la vitesse de phase est
généralement différente pour les deux modes de propagation, puisque les deux modes
présentent des configurations différentes aux alentours de l’interface air-diélectrique. Ceci
peut avoir un effet dégradant sur la directivité du coupleur.

2.6.2 Conception de coupleurs à lignes couplées :


Avec les définitions des impédances caractéristiques des modes pair et impair données
précédemment, on peut désormais utiliser cette analyse pour déterminer les équations
régissant une longueur du coupleur réalisé à partir des lignes couplées. Une telle ligne est
représentée sur la figure 6.
Ce réseau à quatre ports est terminé par une impédance Z0 aux trois de ses ports et alimenté au
port 1 avec un générateur de tension 2V0 et d’impédance interne Z0. Nous allons montrer
qu’un coupleur peut être réalisé avec un couplage arbitraire tel que le port 1 est l’entrée et est

4
adapté, tandis que le port 4 est isolé. Le port 2 est la voie directe et le port 3 est la voie
couplée. Dans la figure 6, un conducteur (plan de masse) servant de masse doit être bien
entendu commun aux deux microbandes.

figure 6 : coupleur à base de lignes couplées.


(a) Géométrie et désignation de port. (b) Le circuit schématique.

Pour ce problème nous appliquerons la technique d’analyse des modes pair et impair en
tensions et courants sur la ligne ; par opposition aux coefficients de réflexion et de
transmission. Ainsi, par superposition, l’excitation au port 1 dans la figure 6 peut être traitée
comme la somme des excitations des modes pair et impair comme le montre la figure 7. A
partir de la symétrie nous pouvons voir que I1e = I 3e , I 4e = I 2e , V1e = V3e et V4e = V2e pour le

mode pair, tandis que I1o = − I 30 , I 4o = − I 2o , V1o = −V3o et V4o = −V2o pour le mode impair.
L’impédance d’entrée au port 1 du coupleur de la figure 6 peut être alors exprimée comme :
V1 V1e + V1o
Z in = = (5)
I1 I1e + I1o

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figure 7 : Décomposition du circuit du coupleur à base de lignes couplées
de la figure 6 en deux excitations en mode pair et impair.
(a) mode pair. (b) mode impair.

Si l'on considère Z ine comme impédance d'entrée au port 1 pour le mode pair et Z ino pour le
mode impair, nous aurons:
Z 0 + jZ 0e .tgθ
Z ine = Z 0 e . (6 a)
Z 0 e + jZ 0 .tgθ

Z 0 + jZ 0o .tgθ
Z ino = Z 0 o . (6 b)
Z 0o + jZ 0 .tgθ
Ainsi pour chaque mode pair ou impair la ligne se voit comme ayant l’impédance
caractéristique Z0e lorsqu’elle fonctionne en mode pair ou Z0o lorsqu’elle fonctionne en mode
impair (relations (2) et (4)) et chargée par Z0 ; θ = βl est la longueur électrique de la ligne.
Par utilisation du diviseur de tension on obtient :

(7 a)

6
(7 b)
et

(8 a)

(8 b)
L’utilisation de ces expressions dans la relation (5) donne :

(9)
Maintenant, si on pose :
Z 0 = Z 0 e .Z 0o (10)

alors les relations (6 a) et (6 b) se réduisent à :

de sorte que Z ine.Z ino = Z 0e .Z 0o = Z 0 , et (9) se réduit à :


2

Zin = Z0 (11)
Ainsi, aussi longtemps que la relation (10) est satisfaite, le port 1 (et, par symétrie, tous les
autres ports) sera adapté.
Maintenant si la relation (10) est satisfaite, de sorte que Zin = Z0, nous aurons V1 = V0, par
utilisation du diviseur de tension. La tension au port 3 est donc :

(12)
lorsque la relation (7) est utilisée. A partir des relations (6) et (10), nous pouvons montrer
que :

(13)
de sorte que (12) se réduit à :

7
(14)
Maintenant définissons le coefficient de couplage, C, comme :

(15)
que nous verrons bientôt qu’il est en fait au milieu de la bande du coefficient de couplage en
tension, V3/V0. Alors,

de sorte que :

(16)
De même, nous pouvons montrer que :

(17)

(18)
Les équations (16) et (18) peuvent être utilisées pour tracer les tensions sur les voies couplée
et directe en fonction de la fréquence, comme le montre la figure 8. Aux très basses
fréquences (θ << π/2), pratiquement toute la puissance est transmise à travers le port 2, sans
aucune puissance couplée au port 3. Pour θ = π/2, le couplage au port 3 est à son premier
maximum; c’est là où le coupleur est généralement exploité, pour des petites dimensions et
des pertes minimales sur les lignes. Autrement, la réponse est périodique, avec des maxima
pour V3 pour θ = π/2, 3π/2, . . .
Pour θ = π/2, la longueur du coupleur est λ/4, et (16) et (18) deviennent :
V3
=C (19)
V0

V2
= − j 1− C2 , (20)
V0
qui montre que C < 1 est le facteur de couplage à la fréquence de travail, θ = π/2. On
remarque que ces résultats vérifient la conservation de l'énergie: Pin = (1/2)|V0|2/Z0, alors que
les puissances sur les sorties sont P2 = (1/2)|V2|2/Z0 = (1/2)(1-C2)|V0|2/Z0, P3 =
(1/2)|C|2|V0|2/Z0, P4 = 0, donc Pin = P2 + P3 + P4. Observons aussi qu'il existe une différence
de phase de 90° entre les deux tensions en sortie ; ainsi ce coupleur peut être utilisé comme un

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coupleur hybride en quadrature. En somme, aussi longtemps que la relation (10) est satisfaite,
le coupleur sera adapté à l’entrée et a une parfaite isolation, à chaque fréquence.

figure 8 :carré des tensions des voies directe et couplée en fonction


de la fréquence du coupleur de la figure 6
Finalement, si l'impédance caractéristique Z0 et le coefficient de couplage C sont définis, les
équations définissant les impédances caractéristiques des modes pairs et impairs peuvent être
déterminées à partir des relations (10) et (15) :

1+ C
Z 0e = Z 0
1− C (21 a)

1− C
Z 0o = Z 0
1+ C (21 b)
Dans l’analyse au-dessus, il a été supposé que les vitesses de propagation des modes pairs et
impairs dans la structure des lignes couplées étaient identiques, de sorte que les lignes aient
les mêmes longueurs électriques pour les deux modes. Pour des lignes couplées en
technologie micro ruban, ou tout autre ligne non TEM, cette condition sur les lignes n'est
généralement pas satisfaite, et le coupleur n'aura pas une bonne directivité. Le fait que les
lignes en technologie micro ruban n'aient pas les mêmes vitesses de phase pour les modes
pairs et impairs peut être facilement explicable en étudiant les lignes de champs de la figure 3,
qui montrent que le mode pair possède moins de lignes de champs dans l'air que le mode
impair. Ainsi, sa constante diélectrique effective est plus grande, ce qui se traduit par une
vitesse de phase plus petite pour le mode pair. Les techniques pour compenser l'inégalité entre
les vitesses de phase des modes pair et impair en technologie micro ruban sont basées sur
l'utilisation de substrats anisotropes par exemple.
Ce type de coupleur est particulièrement utilisé pour de faibles couplages, puisque des
couplages plus forts nécessiteraient que les lignes soient trop proches l'une de l'autre, ou alors

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qu'il y ait une combinaison des impédances caractéristiques des modes pairs et impairs, ce qui
n'est pas réalisable de manière pratique.

Exemple 1 : impédance d’une simple ligne couplée (SIMPLE COUPLED LINE)


Pour la structure de la figure 1 (b), supposer que W >> S et W >> b, de sorte que les champs
de bord soient ignorés, et déterminer les impédances caractéristiques des modes pair et
impair.

Solution
We first find the equivalent network capacitances, C11 and C12 (because the line is symmetric,
C22 = C11). The capacitance per unit length of broadside parallel lines with width W and
separation d is :
εW
C= F/m
d
where ε is the substrate permittivity. This formula ignores fringing fields.
C11 is formed by the capacitance of one strip to the ground planes. Thus the capacitance per
unit length is :
2ε r ε 0W
C11 = F/m
b−S
The capacitance per unit length between the strips is:
ε r ε 0W
C12 = F/m
S
Then from (1) and (3), the even- and odd-mode capacitances are :
2ε r ε 0W
Ce = C11 = F/m
b−S
1 1
Co = C11 + 2C12 = 2ε r ε 0W ( + ) F/m
b−S S
The phase velocity on the line is vϕ = 1 / ε r ε 0 µ0 = c / ε r , so the characteristic impedances

are :
1 b−S
Z 0e = = η0
vϕ Ce 2W ε r

1 1
Z 0o = = η0
vϕ Co 2W ε r [1 /(b − S ) + 1 / S ]

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EXAMPLE 2: SINGLE-SECTION COUPLER DESIGN AND PERFORMANCE
Design a 20 dB single-section coupled line coupler in stripline with a ground plane spacing of
0.32 cm, a dielectric constant of 2.2, a characteristic impedance of 50 Ω, and a center
frequency of 3 GHz. Plot the coupling and directivity from 1 to 5 GHz. Include the effect of
losses by assuming a loss tangent of 0.05 for the dielectric material and copper conductors of
2 mil thickness.
Solution
The voltage coupling factor is C = 10−20/20 = 0.1. From (21), the even- and odd-mode
characteristic impedances are:

To use Figure 4, we have that:

and so W/b = 0.809 and S/b = 0.306. This gives a conductor width of W =0.259 cm and a
conductor separation of S = 0.098 cm (these values were actually found using a commercial
microwave CAD package).
Figure 9 shows the resulting coupling and directivity versus frequency, including the effect of
dielectric and conductor losses. Losses have the effect of reducing the directivity, which is
typically greater than 70 dB in the absence of loss. ■

figure 9 :Coupling versus frequency for the single-section coupler of Example 2

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* DAVID M. POZAR, MICROWAVE ENGENEERING, FOURTH EDITION

Références : dans DAVID M. POZARD


[1] H. Howe, Stripline Circuit Design, Artech House, Dedham, Mass., 1974.
[2] K. C. Gupta, R. Garg, and I. J. Bahl, Microstrip Lines and Slot Lines, Artech House,
Dedham, Mass., 1979.

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