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Chapitre III
Eléments de structures bidimensionnels
Sommaire
III.1 Introduction
III.2 Eléments Plans triangulaires et rectangulaires (d’ordre 1 : T3 et Q4 et d’ordre élevés : T6 et Q8)
III.3 Formulation iso-parametrique de l’élément quadrilatéral
III.4 Eléments pour la flexion des plaques (ACM, R4)
III.1 Introduction
Les problèmes d’élasticité plane peuvent être divisés en deux groupes : les problèmes de contraintes
planes et les problèmes de déformations planes. Dans le premier cas, la structure a une petite épaisseur par
rapport à ses autres dimensions et, les contraintes normales au plan sont négligeables ; tandis que dans le
deuxième cas la structure a une dimension très grande par rapport à ses autres dimensions et la
déformation normales au plan de la charge est nulle.
Linéaire (4 nœuds Q4) Quadratique (8 nœuds Q8) Cubique (12 nœuds Q12)
La détermination de la matrice de rigidité d’un élément fini s’articule sur l’analyse des étapes suivantes :
Etape 1 : Relations forces nodales-déplacements nodaux
Etape 2 : Fonctions de déplacement
Etape 3 : Relations déformations-déplacements
Etape 4 : Relations contraintes-déformations
Etape 5 : Principe du travail virtuel
⎧ ⎫
⎧ ⎫ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
Pour l’élément triangulaire T3, nous avons : { }= et { } = (1a)
⎨ ⎬ ⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎩ ⎭ ⎪ ⎪
⎩ ⎭
⎧ ⎫
⎧ ⎫ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
Pour l’élément rectangulaire Q4, nous avons : { }= et { } = (1b)
⎨ ⎬ ⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎩ ⎭ ⎪ ⎪
⎩ ⎭
Les forces nodales et les déplacements nodaux sont reliés par :
{ }=[ ]{ } (2)
Etape 2 : Fonctions de déplacement
Cette étape consiste à choisir un polynôme pour représenter la déformation de l’élément sous l’action d’un
système de charges.
Pour l’élément triangulaire T3, la fonction de déplacement est donnée par les polynômes :
( , )= + +
(3a)
( , )= + +
Tandis pour l’élément rectangulaire Q4, la fonction de déplacement est donnée par les relations :
( , )= + + +
(3b)
( , )= + + +
Triangle de Pascal :
Pour déterminer les différents termes des polynômes à 2 variables ( et ) représentants les fonctions de
déplacement, il est possible de s’inspirer de la logique du triangle de Pascal (Figure III.6).
Ordre 0 1
Ordre 1
Ordre 2
Ordre 3
Ordre 4 .. .. .. .. .. .. ..
( , )= +
( , )= + +
( , )= + + + + +
( , )= + + +
Remarque : Si les fonctions d’interpolation comportent tous les termes d’un polynôme de degré un, deux
ou trois, les éléments correspondants sont dits complets. Le choix de ce degré étant intimement lié au
nombre de nœuds de l’élément, il sera parfois impossible d’intégrer tous ces termes. Dans ce cas et
sachant que l’on néglige prioritairement les termes de degrés les plus élevés, il s’agira alors d’éléments
incomplets.
En substituant les coordonnées des points nodaux de chaque élément dans les équations (3a) et (3b), on
obtient :
= + +
⎧ = + +
⎪
⎪ = + +
Pour l’élément triangulaire T3 : (4a)
⎨ = + +
⎪
⎪ = + +
⎩ = + +
= + + +
⎧ = + + +
⎪ = + + +
⎪
⎪ = + + +
Pour l’élément rectangulaire Q4 : (4b)
⎨ = + + +
⎪ = + + +
⎪
⎪ = + + +
⎩ = + + +
Si on considère un exemple d’un élément rectangulaire Q4, le système (4b) peut s’écrire sous forme
matricielle comme suit :
1 0 0 0 0
⎧ ⎫ ⎡1 0 0 0 0 ⎤ ⎧ ⎫
⎪ ⎪ ⎢ ⎥ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎢1 0 0 0 0 ⎥ ⎪ ⎪
⎢1 0 0 0 0 ⎥
Eq. (4b) ⇒ =⎢ ⎥ . (5a)
⎨ ⎬ ⎢0 0 0 0 1
⎥ ⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎢0 0 0 0 1
⎥ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎢0 0 0 0 1 ⎥ ⎪ ⎪
⎩ ⎭ ⎣0 0 0 0 1 ⎦ ⎩ ⎭
⇒ { } = [ ] .{ } (5b)
⇒ { }=[ ] .{ } (6)
⎧ =
⎪
= (7)
⎨
⎪ = +
⎩
Les déformations pour l’élément Q4 peuvent être déterminées en utilisant la fonction de déplacement (3b)
et les relations (7).
+
{ }= = + (8a)
+ + +
0 1 0 0 0 0 0
avec : [ ]= 0 0 0 0 0 0 1 (9)
0 0 1 0 1 0
En substituant le vecteur { } donné par la relation (6) dans l’équation (8c), on obtient :
⇒ { } = [ ] .[ ] .{ } (10a)
⇒ { }=[ ]. { } (10b)
Avec: [ ] = [ ] . [ ]
En substituant le vecteur { } donné par la relation (10b) dans l’équation (11a), on obtient :
⇒ { } = [ ] .[ ] .{ } (11c)
∫ ([ ] . { }) . ([ ] . [ ] . { }) . = { } .{ } (13b)
On sait que : ([ ] . { }) = { } . [ ]
{ } . ∫ [ ] .[ ] .[ ] . { }= { } .{ } (13c)
[ ]= ∫ [ ] .[ ] .[ ] (15)
A partir de l’équation (II-29) établie pour chaque élément de la structure, on fait l’assemblage des matrices
de rigidité écrites dans le repère local de chaque élément qui s’écrit de façon :
[ ] = ∑ é [ ] (16)
Exemple :
On considère un élément rectangulaire Q4 d’épaisseur ℎ, caractérisé par les paramètres et . Calculer la
matrice de rigidité de l’élément, dans le cas de contrainte plane (Figure III.5).
[ ]= [ ] .[ ] .[ ] =ℎ [ ] .[ ] .[ ]
Avec: [ ] = [ ] . [ ]
0 1 0 0 0 0 0
[ ]= 0 0 0 0 0 0 1 ,
0 0 1 0 1 0
1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0
⎡1 0 0 0 0 ⎤ ⎡1 ⎤
⎢ ⎥ 0 0 0 0 0 0
⎢1 ⎥
⎢1 0 0 0 0 ⎥ ⎢
. 0 0 0 0
⎥
⎢1 0 0 0 0 ⎥
[ ]=⎢ ⎥⇒ [ ] = ⎢1 0 0 0 0 0 0 ⎥,
0 0 0 0 1 ⎢0 0 0 0 1 0 0 0 ⎥
⎢0 0 0 0 1 ⎥
⎢ ⎥ ⎢0 0 0 0 1 0 0 ⎥
⎢0 0 0 0 1 ⎥ ⎢0 0 0 0 1 . ⎥
⎣0 0 0 0 1 ⎦ ⎣0 0 0 0 1 0 0 ⎦
. 0 0 0 0 0 0 0
⎡ −b 0 0 0 0 0 0 ⎤
⎢ ⎥
−a 0 0 0 0 0 0
1 ⎢ 1 −1 1 −1 0 0 0 0
⎥
⇒ [ ] = ⎢ ⎥
⎢ 0 0 0 0 a .b 0 0 0 ⎥
⎢ 0 0 0 0 −b 0 0 ⎥
⎢ 0 0 0 0 −a 0 0 ⎥
⎣ 0 0 0 0 1 −1 1 −1⎦
1 0
[ ] = 0 1 0 : En contrainte plane
1− 2 1−
0 0
2
Après les calculs, on obtient la matrice de rigidité de l’élément rectangulaire :
0 0 0 0 0 0 0 0
⎡ 2 ⎤
2
⎢ 0 0 0 ⎥
⎢ 2 ⎥
2 2
⎢ (1 − ) (1 − ) (1 − ) (1 − ) ⎥
0 0
⎢ 2 4 2 4 ⎥
⎢ 1 3
(1 − ) 3
(1 − ) 2 2
(1 + ) 2 2 ⎥
⎢ + 0 ⎥
ℎ 3 2 2 2 4
[ ]= ⎢ ⎥
1− 2⎢ 0 0 0 0 ⎥
2
⎢ (1 − ) (1 − ) ⎥
0
⎢ 2 4 ⎥
⎢ 2 ⎥
⎢ ⎥
2
⎢ 3 ⎥
⎢ 1 3
(1 − ) ⎥
+
⎣ 3 2 ⎦
Elément 1 : Elément 2 :
( ) ( )
( ) ( )
⎧ ⎫ ⎧ ⎫ ⎧ ⎫ ⎧ ⎫
⎪ ( )⎪ ( ) ( ) ( ) ⎪ ( )⎪ ( ) ( ) ( )
⎡ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⎤⎪ ⎪ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⎤⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎡
⎪
( )
⎪ ⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥⎪ ( )⎪
⎪
( )
⎪ ⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥⎪ ( )⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ( )⎪ ⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥⎪ ( )⎪ ⎪ ( )⎪ ⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥⎪ ( )⎪
⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥ ⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥
=⎢ =⎢
⎨ ( )
⎬ ⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥⎨ ( )
⎬ ⎨ ( )
⎬ ⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥⎨ ( )
⎬
⎥ ⎥
⎪ ( )⎪ ⋮ ⋱ ⋮ ⎪ ( )⎪ ⎪ )⎪ ⋮ ⋱ ⋮ ⎪ ( )⎪
⎢ ⎥ ( ⎢ ⎥
⎪ ⎪ ⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥⎪ ⎪
⎪ ( )⎪ ( ) ( ) ⎪ ( )⎪
⎪ ( )⎪ ( ) ( ) ⎪ ( )⎪
⎣ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⎦⎪ ⎪ ⎣ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⎦⎪ ⎪
⎪ ( )
⎪ ( ) ⎪ ( )
⎪ ( )
⎩ ⎭ ⎩ ⎭ ⎩ ⎭ ⎩ ⎭
Les composantes des déplacements aux nœuds de la structure sont égales aux déplacements nodaux des
éléments. Les composantes des forces aux nœuds de la structure sont la somme des composantes des
forces nodales des nœuds adjacents. D’où pour la structure considérée :
( )
( ) =
=
( )
=
( ) =
( ) ( )
=
( )
=
( ) = +
( ) ( ) ( ) ( )
= = = +
( ) ( )
= =
( ) ( )
= =
( ) et ( )
= =
( ) ( )
= =
( ) ( ) ( )
= = = +
( )
= = =
( )
+
( )
( )
= =
( )
( )
= =
( )
( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )
⎡ 0 0 0 0 ⎤
⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )⎥
0 0 0 0
⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )⎥
⎢ ( + ) ( + ) ( + ) ( + ) ⎥
⎢ ( ) ( )
(
( )
+
( )
) (
( )
+
( )
)
( ) ( ) ( ) ( )
(
( )
+
( )
) (
( )
+
( )
)
( ) ( )⎥
⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )
⎥
⎢ 0 0 0 0 ⎥
⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ⎥
0 0 0 0
[ ]= ⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )
⎥
⎢ 0 0 0 0 ⎥
⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ⎥
⎢ 0 0 0 0 ⎥
⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )⎥
( + ) ( + ) ( + ) ( + )
⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )⎥
⎢ ( + ) ( + ) ( + ) ( + ) ⎥
⎢ ( ) ( ) ( ) ( )
0 0 0 0
( ) ( ) ( ) ( )⎥
⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )
⎥
⎣ 0 0 0 0 ⎦
Pour notre exemple, les composantes de déplacement et des nœuds 4, 5 et 6 sont nuls ; d’où dans les équations
{ } = [ ]{ } reliant les forces et les déplacements aux nœuds de la structure ; les lignes et les colonnes dans la
matrice de rigidité qui correspondent aux déplacements nuls sont éliminées pour donner le système d’équations
suivant :
( ) ( ) ( ) ( )
⎡ 0 0 ⎤
⎧ 1⎫
1⎫
⎢ ( ) 0 ⎥⎧
( ) ( ) ( )
⎪ 1 ⎪ 0
⎢ ( ) ⎥⎪ 1⎪
⎪ ⎪ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ⎪ ⎪
2 ⎢ ( + ) ( + ) ⎥ 2
= ⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )⎥
⎨ 2 ⎬ ⎢ ( + ) ( + ) ⎥⎨ 2⎬
⎪ ⎪ ⎢ 0 ( ) ( ) ( ) ⎪
( )⎥ ⎪ ⎪
3⎪
⎪ 3⎪ 0
⎢ ( ) ( ) ( )
⎥
( ) ⎩ 3⎭
⎩ 3⎭ ⎣ 0 0 ⎦
L’utilisation des polynômes d’ordre plus élevé nécessite des nœuds supplémentaires sur les frontières de
l’élément. Par exemple, pour des éléments triangulaires et rectangulaires, on introduit des nœuds
supplémentaires comme illustre la figure (III.8).
On suppose qu’en chaque nœud, on a une force discret dont les composantes sont et suivant les
directions et , respectivement. Ces forces nodales sont représentées par le vecteur { }.
⎧ ⎫
⎧ ⎫ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
Pour l’élément triangulaire T6, nous avons : { }= et { } = (16)
⎨ ⎬ ⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎩ ⎭ ⎪ ⎪
⎩ ⎭
⎧ ⎫
⎪ ⎪
⎧ ⎫ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
Pour l’élément rectangulaire Q8, nous avons : { }= et { }= (17)
⎨ ⎬ ⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎩ ⎭ ⎪ ⎪
⎪ ⎪
⎩ ⎭
Les forces nodales et les déplacements nodaux sont reliés par :
{ }=[ ]{ } (18)
Il est nécessaire de rappeler que les étapes pour déterminer la matrice de rigidité pour les éléments plans
T6 et Q8 sont les mêmes étapes que celles utilisées pour analyser les éléments plans T3 et Q4.
Pour l’élément triangulaire T6, chaque nœud a deux composantes de déplacement et qui seront
représentées par les polynômes suivants :
( , )= + + + + +
(19a)
( , )= + + + + +
Pour l’élément rectangulaire Q8, la fonction de déplacement des deux composantes de déplacement et
est donnée par les polynômes:
( , )= + + + + + + +
(19b)
( , )= + + + + + + +
La famille des éléments iso paramétriques a été introduite par Taig et Iron []. Elle est appelée iso
paramétrique car les mêmes fonctions d’interpolations sur l’élément de référence sont égales aux
fonctions de forme , c’est à dire :
= (20)
La procédure de base consiste à exprimer les coordonnés de l’élément et ses déplacements par des
fonctions exprimées en termes de coordonnés naturelles de l’élément. Un système de coordonnées
naturelles est un système local défini par la géométrie de l’élément et non pas par son orientation dans le
système global. De plus ces systèmes sont habituellement arrangés de telle manière à ce que les
coordonnées naturelles aient la valeur unité à la première limite externe.
L’application dépend non seulement des coordonnées locales ( , ) du point de référence , mais aussi
de la forme et de la position de l’élément réel, donc des coordonnées de ses sommets.
( , )= , , , , , , , (21)
Exemple 1:
Pour une transformation à deux dimensions, c'est-à-dire pour des éléments finis à deux dimensions, la
relation entre l’espace à deux dimensions de coordonnées ( , ) et l’espace de référence à deux
dimensions de coordonnées ( , ) s’établir comme suit :
⎨
⎪et ( , )=[ (ξ, η) (ξ, η) ⋯ (ξ, η)] . = ( , ) (22 )
⎩
Ou les et sont les coordonnées des nœuds de l’élément réel et les ( , ) sont les fonctions de forme
de l’élément.
Dans ce cas les fonctions (ξ, η) sont :
(ξ, η) = 1 − −
(ξ, η) = (23)
(ξ, η) =
On substituant les valeurs des fonctions (ξ, η) dans les équations (22a et 22b)
⎧ ( , ) = [1 − − ]. (24a)
⎪
⎨
⎪et ( , ) = [1 − − ] . (24b)
⎩
Pour un élément fini à nœuds :
⎧
⎪ ( , )=[ (ξ, η) (ξ, η) ⋯ (ξ, η)] ⋮ = ( , ) (25a)
⎪
⎨
⎪ et ( , ) = [ (ξ, η) (ξ, η) ⋯ (ξ, η)] ( , ) (25b)
⎪ ⋮ =
⎩
Pour une transformation à trois dimensions, le principe est exactement le même avec une coordonné plus
dans chacun des deux espaces de coordonnées ( , , ) et ( , , ), on a toujours pour un élément fini de
nœuds :
( , , )=∑ (ξ, η, ζ)
( , , )=∑ (ξ, η, ζ) (26)
( , , )=∑ (ξ, η, ζ)
Les tables ci-dessous regroupent les fonctions de forme associées à chaque type d’élément (1D et 2D).
a) Elément 1D
b) Elément 2D
Si on applique ces fonction de forme pour établir la relation ( ) pour un élément à une dimension linéaire
dont les nœuds sont situés aux coordonnées et , on obtient :
ξ
Ce qui donne finalement: (ξ) = − .( − ) (27b)
L’interpolation sur l’élément de référence à une dimension linéaire est donnée par:
(ξ) = . (1 − ξ)
: (30)
(ξ) = . (1 + ξ)
⎧ ⎫ ⎡ ⎤⎧ ⎫
⎪ ⎪ ⎢ ⎥⎪ ⎪
=⎢ ⎥ (31)
⎨ ⎬ ⎢ ⎥⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎩ ⎭ ⎣ ⎦⎩ ⎭
On peut écrire :
⎧ ⎫ ⎧ ⎫ ⎡ ⎤
⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎢ ⎥
=[ ] avec : [ ] = ⎢ ⎥ (32)
⎨ ⎬ ⎨ ⎬ ⎢ ⎥
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎩ ⎭ ⎩ ⎭ ⎣ ⎦
Les fonctions de forme sont définies dans un repère unitaire ( , , ) et non dans le repère local ( , , ).
La transformation géométrique permet d’écrire que :
⎧ ⎫ ⎡ ⎤⎧ ⎫
⎪ ⎪ ⎢ ⎥⎪ ⎪
=⎢ ⎥ (33)
⎨ ⎬ ⎢ ⎥⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎩ ⎭ ⎣ ⎦⎩ ⎭
( , , )=∑ . ( , , )
⇒ ( , , )=∑ . ( , , ) (35b)
( , , )=∑ . ( , , )
⎡∑ ∑ ∑ ⎤
⎢ ⎥
[ ] = ⎢∑ ∑ ∑ ⎥ (36)
⎢ ⎥
⎣∑ ∑ ∑ ⎦
⎡ ⋯ ⎤
⎢ ⎥
[ ]=⎢ ⋯ ⎥ ⋮ ⋮ ⋮ (36)
⎢ ⎥
⎣ ⋯ ⎦
Remarque :
Le Jacobien de la transformation géométrique permet de passer de l’intégration d’une fonction
( , , ) définie sur l’élément réel à l’intégration sur l’élément de référence :
∫ ( , , ) =∫ ( , , ) det[ ] (37)
é é
avec : = det[ ]
L’intégrale (37) ne peut être évaluée analytiquement que dans des cas extrêmement simples. En général, la
fonction à intégrer est une fraction rationnelle polynomiale compliquée. Le calcul de l'intégrale sur
l'élément de référence est donc effectué numériquement.
Dans le processus de la MEF, le calcul des intégrales sont réalisés sur les éléments de référence plutôt que
sur les éléments réels car le calcul y est plus simple. On utilise alors le déterminant de la matrice Jacobienne
pour transformer une intégrale qui est au départ exprimée sur l’élément réel en une intégrale sur l’élément
de référence. Par conséquent, on a besoin de méthodes d’intégration spécifiques qui permettent d’intégrer
sur les différents éléments de référence.
Toutes ces méthodes sont basées sur un principe de quadrature, c’est à dire que l’on calcul les intégrale
sous la forme d’une somme pondérée de la valeur de la fonction à intégrer en certains points particuliers
appelés points d’intégration.
∫ F(ξ). dξ (38)
∫ (ξ). ξ = ∑ . ξ (39)
Cette expression est une somme pondérée de la valeur de la fonction (ξ) en un ensemble de points
particuliers. Les coordonnées des points d’intégration et les valeurs des coefficients de pondération sont
fournies dans des tables qui figurent dans l’annexe.
On note que ces schémas intègrent exactement des polynômes de degrés inferieur ou égale à 2 − 1.
On rappelle que l’on a besoin de calculer des intégrales sur des éléments de référence, c’est à dire qu’en 2D
on a essentiellement besoin de savoir calculer des intégrales sur le triangle de référence et sur le carré de
référence. Il existe deux méthodes, la méthode directe et la méthode produit.
La méthode directe est beaucoup simple que la méthode produit. Elle s’applique facilement au triangle de
référence qu’au carré de référence.
L’intégration de Gauss sur un élément de référence (triangle ou carré) est donnée par la formule :
∬ é ( , ). . = ∑ . ( , ) (40)
é é
Les ξ , η et les ω sont respectivement les coordonnées des points d’intégration et les coefficients de
pondération et sont fournis dans des tables d’intégration.
Ces schémas intègrent exactement les polynômes dont le monôme de degrés le plus élevé est avec
+ ≤ où est l’ordre de schéma d’intégration.
Les schémas d'intégration les plus utilisés pour les éléments 2D sont :
Pour 2D, les points de Gauss points r = 2 et r = 3 sont donnés dans la Fig. III.9.
L’intégration de Gauss sur un élément de référence (tétraèdre ou cube) est donnée par la formule :
∭ é ( , , ). . . = ∑ . ( , , ) (41)
é é
Ces schémas intègrent exactement les polynômes dont le monôme de degrés le plus élevé est avec
+ + ≤ où est l’ordre de schéma d’intégration.
∫ ( , , ) =∫ ∫ ∫ ( , , ). . . = ∑ . ( , , ) (42)
b) Définition
Une plaque est un solide défini par une surface de référence plane (plan (x,y)) et par une petite épaisseur
(notée h(x,y)), par rapport aux autres dimensions a et b, à savoir la longueur et la largeur . Ces plaques sont
souvent suivies de l'adjectif mince ou épais suivant la grandeur h, nous admettons généralement :
Pour les plaques minces : > 5ℎ avec: = min( , )
Pour les plaques épaisses : < 5ℎ
Les éléments basés sur la théorie de Kirchhoff sont, en principe, les mieux adaptés à la modélisation des
plaques minces. Leur formulation ne nécessite que l'approximation d'une seule composante de
déplacement ( , ).
⎧ =− =
=− =− (43)
⎨
⎩ = ( , )
les déformations et les déplacements pour une plaque en flexion sont données par :
⎧ = =− =
⎪
⎪ = =− =
⎪
⎪ = =0
(44)
⎨ =2 = + =− − = −2 =
. . .
⎪
⎪ =2 = + =− + =0
⎪
⎪
⎩ =2 = + =− + =0
avec: = , = = −2 .
Relation contraintes-déformations
On calcul les contraintes dans le matériau, supposé linéaire et isotrope, à partir de la loi de Hooke selon
l’hypothèse des contraintes planes sous la forme :
1 − 0
= − 1 0 (45a)
0 0 2(1 + )
1 0
D’où = 1 0 (45b)
1− 2 1+
0 0
2
Relation contraintes- déplacements
On peut exprimer les contraintes en fonction des déplacements, en utilisant les relations (44) :
2
1 0 ⎧ − 2 ⎫
⎪ 2 ⎪
=+ 1 0 − (46a)
1− 2 1+ 2
0 0 ⎨ 2
⎬
2 ⎪−2 ⎪
⎩ . ⎭
1 0
⇒ =+ 1 0 (46b)
0 0
Moments de flexion
Les moments de flexion par unité de longueurs dans la plaque sont ensuite calculés par intégration des
contraintes sur l’épaisseur :
=∫ . (47)
D’où :
= .( + )
⇒ = .( + ) (48)
( )
= .
{ }= = [ ]. (49)
Avec:
1 0
⎧ 1 0
⎪[ ] = ( )
⎪ 0 0
⎪
⎧ ⎫ (50)
⎨ ⎪ ⎪
⎪{ }= =
⎪ ⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎪
⎩ ⎩ . ⎭
Relations moments-contraintes
En utilisant les relations (46) et (49), les contraintes normales peuvent être directement reliées aux
moments de flexion M , M et M par :
.
= (51)
⎧± ⎫
⎪ ⎪
= ± (52)
⎨ ⎬
⎪± ⎪
⎩ ⎭
: est la contrainte de cisaillement
Puisque nous avons quatre nœuds et que chacun possède trois degrés de liberté, on aura au total douze
degrés de liberté pour cet élément. Les douze composantes de déplacement nodaux peuvent représenter
par un vecteur de déplacement { }.
D’autres part, pour chaque nœud, le système de charges correspondant consiste en deux moments M et
M et une force de cisaillement P . Ce système peut être représenté par un vecteur {P}.
⎧ ⎫
⎧ ⎫
⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
{ }= et { }= (54)
⎨ ⎬ ⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪
⎪ ⎪
⎩ ⎭
⎩ ⎭
Les forces nodales et les déplacements nodaux sont reliés par :
{ }=[ ]{ } (55)
= + + + + + + + + + + + (56)
= = + +2 + + +2 +3 + +3
(57)
= = −( +2 + +3 +2 + +3 + )
⎧ ⎫
⎪ ⎪
1 ⎪ ⎪
= 0 0 1 0 2 0 2 3 3 ⋮ (59)
⎨ ⋮ ⎬
0 −1 0 −2 − 0 −3 −2 − 0 −3 −
⎪ ⋮ ⎪
⎪ ⋮ ⎪
⎩ ⎭
On exprime les composantes de déplacements nodaux en fonction des coordonnées locales :
= + + + + + + + + + + +
⎧
⎪ = + + + + + + + + + + +
⎪ = + + + + + + + + + + +
⎪ = + + + + + + + + + + +
⎪
⎪
⎪ = + +2 + +2 +3 + +3
⎪ = + +2 + +2 +3 + +3
= + +2 + +2 +3 + +3 (60a)
⎨
⎪ = + +2 + +2 +3 + +3
⎪
⎪
⎪ = −( +2 + +3 +2 + +3 + )
⎪ = −( +2 + +3 +2 + +3 + )
⎪
= −( +2 + +3 +2 + +3 + )
⎪
⎩ = −( +2 + +3 +2 + +3 + )
⎧ ⎫
⎪ ⎪ 1
⎪ ⎪ ⎡ ⎤⎧ ⎫
⎪ ⎪ ⎢0 0 1 0 2 0 2 3 ⎥⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎢0 −1 0 2 − 0 −3 −2 − 0 −3 − ⎥⎪ ⎪
⎢ ⎥
{ }= =⎢⋮ ⋮
⎥ ⋮ (60b)
⎨ ⎬ ⎢⋮ ⋮ ⎥⎨ ⋮ ⎬
⎪ ⎪ ⎢⋮ ⋮ ⎥⎪ ⋮ ⎪
⎪ ⎪ ⎢⋮ ⋮ ⎥⎪ ⋮ ⎪
⎪ ⎪ ⎣⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⎦⎩ ⎭
⎪ ⎪
⎩ ⎭
{ }=[ ]{ } (60c)
Les constants { } peuvent calculer par :
{ }=[ ] . { } (61)
⎧ ⎫
⎪ ⎪ −2 4 −6 7 −2 8 −6 11
{ }= = = −2 6 −6 9 −2 10 −6 12 (62a)
⎨ ⎬ −2 5 −4 8 −4 9 −6 11
2
−6 12
2
⎪ ⎪
⎩ . ⎭
{ }=[ ]{ } (62b)
{ }=[ ][ ] . { } (62c)
{ } = [ ] .{ } (62d)
Avec : [ ] = [ ] [ ]
{ }= = [ ]. (63a)
{ }=[ ][ ]{ } (63b)
Avec:
1 0
[ ]= 1 0 (64)
( )
0 0
[ ] = ∫ ∫ [ ] .[ ] .[ ] (65)