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Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

Chapitre III
Eléments de structures bidimensionnels

Sommaire
III.1 Introduction
III.2 Eléments Plans triangulaires et rectangulaires (d’ordre 1 : T3 et Q4 et d’ordre élevés : T6 et Q8)
III.3 Formulation iso-parametrique de l’élément quadrilatéral
III.4 Eléments pour la flexion des plaques (ACM, R4)

III.1 Introduction
Les problèmes d’élasticité plane peuvent être divisés en deux groupes : les problèmes de contraintes
planes et les problèmes de déformations planes. Dans le premier cas, la structure a une petite épaisseur par
rapport à ses autres dimensions et, les contraintes normales au plan sont négligeables ; tandis que dans le
deuxième cas la structure a une dimension très grande par rapport à ses autres dimensions et la
déformation normales au plan de la charge est nulle.

 Classement d’éléments finis


La MEF utilise de nombreux types d’éléments qui ont été développés, au cours du temps, pour des besoins
spécifiques.
Dans les sections suivantes, nous allons établir une liste assez complète, mais pas exclusive, des différentes
formes d’éléments utilisés en EF. Cette liste est divisée en trois grandes catégories : les éléments à une
dimension, les éléments à deux dimensions et les éléments à trois dimensions.

a) Eléments à une dimension


Ces éléments sont illustrés à la figure ci-dessous

Linéaire (2 nœuds L2) Quadratique (3 nœuds L3) Cubique (4 nœuds L4)

Figure III.1 Trois types de forme d’élément à une dimension

b) Eléments à deux dimensions


Les éléments à deux dimensions sont de deux types principaux :
 Les éléments triangulaires (à trois cotés);
 Les éléments quadrangulaires (à quarte cotés).
Ces éléments sont illustrés à la figure ci-dessous. Les types d’éléments à deux dimensions sont les éléments
qui sont les plus utilisés dans la pratique.

 Les éléments triangulaires

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Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

Linéaire (3 nœuds T3) Quadratique (6 nœuds T6) Cubique (9 nœuds T9)

 Les éléments quadrangulaires

Linéaire (4 nœuds Q4) Quadratique (8 nœuds Q8) Cubique (12 nœuds Q12)

Figure III.2 Types de formes d’élément à deux dimensions

c) Eléments à trois dimensions


Les éléments à trois dimensions sont de trois types principaux :
 Les éléments tétraédriques (à quartes faces triangulaires);
 Les éléments hexaédriques (à six faces quadrangulaires);
 Les éléments pentraédriques ou prismatiques (à deux faces triangulaires et trois faces
quadrangulaires).
 Les éléments tétraédriques

Linéaire (4 nœuds) Quadratique (10 nœuds) Cubique (16 nœuds)

 Les éléments hexaédriques

Linéaire (8 nœuds) Quadratique (20 nœuds) Cubique (32 nœuds)

 Les éléments prismatiques

Linéaire (6 nœuds) Quadratique (15 nœuds) Cubique (24 nœuds)

Figure III. 3 Types de formes d’élément à trois dimensions

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Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

III.2 Eléments Plans triangulaires et rectangulaires (d’ordre 1 : T3 et Q4 et d’ordre élevés : T6 et Q8)


La forme la plus simple des éléments utilisés pour l’analyse des structures bidimensionnelles soumises à
des charges dont les lignes d’action sont dans le plan de la structure est un triangle T3 (trois nœuds) ou un
rectangle Q4 (4 nœuds) avec des nœuds aux coins (Figure III.4).

Figure III.4 Eléments plans triangulaires T3 et rectangulaires Q4

La détermination de la matrice de rigidité d’un élément fini s’articule sur l’analyse des étapes suivantes :
 Etape 1 : Relations forces nodales-déplacements nodaux
 Etape 2 : Fonctions de déplacement
 Etape 3 : Relations déformations-déplacements
 Etape 4 : Relations contraintes-déformations
 Etape 5 : Principe du travail virtuel

Etape 1 : Relations forces nodales-déplacements nodaux


 Si l’élément est supposé être dans le plan (xy), chaque nœud a deux composantes de déplacement
et suivant les directions x et y respectivement. Ces composants sont représentés par un vecteur
{ }.
 On suppose qu’en chaque nœud, on a une force discret dont les composantes sont et suivant
les directions x et y respectivement. Ces forces nodales sont représentées par le vecteur { }.

⎧ ⎫
⎧ ⎫ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
Pour l’élément triangulaire T3, nous avons : { }= et { } = (1a)
⎨ ⎬ ⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎩ ⎭ ⎪ ⎪
⎩ ⎭
⎧ ⎫
⎧ ⎫ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
Pour l’élément rectangulaire Q4, nous avons : { }= et { } = (1b)
⎨ ⎬ ⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎩ ⎭ ⎪ ⎪
⎩ ⎭
Les forces nodales et les déplacements nodaux sont reliés par :

{ }=[ ]{ } (2)
Etape 2 : Fonctions de déplacement
Cette étape consiste à choisir un polynôme pour représenter la déformation de l’élément sous l’action d’un
système de charges.

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Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

Pour l’élément triangulaire T3, la fonction de déplacement est donnée par les polynômes :

( , )= + +
(3a)
( , )= + +

Tandis pour l’élément rectangulaire Q4, la fonction de déplacement est donnée par les relations :

( , )= + + +
(3b)
( , )= + + +

 Triangle de Pascal :
Pour déterminer les différents termes des polynômes à 2 variables ( et ) représentants les fonctions de
déplacement, il est possible de s’inspirer de la logique du triangle de Pascal (Figure III.6).

Ordre 0 1
Ordre 1
Ordre 2
Ordre 3
Ordre 4 .. .. .. .. .. .. ..

Figure III.6 Triangle de Pascal


 Exemple

( , )= +

( , )= + +

( , )= + + + + +

( , )= + + +

Remarque : Si les fonctions d’interpolation comportent tous les termes d’un polynôme de degré un, deux
ou trois, les éléments correspondants sont dits complets. Le choix de ce degré étant intimement lié au
nombre de nœuds de l’élément, il sera parfois impossible d’intégrer tous ces termes. Dans ce cas et
sachant que l’on néglige prioritairement les termes de degrés les plus élevés, il s’agira alors d’éléments
incomplets.

En substituant les coordonnées des points nodaux de chaque élément dans les équations (3a) et (3b), on
obtient :
= + +
⎧ = + +

⎪ = + +
Pour l’élément triangulaire T3 : (4a)
⎨ = + +

⎪ = + +
⎩ = + +

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= + + +
⎧ = + + +
⎪ = + + +

⎪ = + + +
Pour l’élément rectangulaire Q4 : (4b)
⎨ = + + +
⎪ = + + +

⎪ = + + +
⎩ = + + +

Si on considère un exemple d’un élément rectangulaire Q4, le système (4b) peut s’écrire sous forme
matricielle comme suit :

1 0 0 0 0
⎧ ⎫ ⎡1 0 0 0 0 ⎤ ⎧ ⎫
⎪ ⎪ ⎢ ⎥ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎢1 0 0 0 0 ⎥ ⎪ ⎪
⎢1 0 0 0 0 ⎥
Eq. (4b) ⇒ =⎢ ⎥ . (5a)
⎨ ⎬ ⎢0 0 0 0 1
⎥ ⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎢0 0 0 0 1
⎥ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎢0 0 0 0 1 ⎥ ⎪ ⎪
⎩ ⎭ ⎣0 0 0 0 1 ⎦ ⎩ ⎭

⇒ { } = [ ] .{ } (5b)

⇒ { }=[ ] .{ } (6)

Etape 3 : Relations déformations-déplacements


La théorie d’élasticité nous donne les relations entre les déformations et les déplacements et .

⎧ =

= (7)

⎪ = +

Les déformations pour l’élément Q4 peuvent être déterminées en utilisant la fonction de déplacement (3b)
et les relations (7).
+
{ }= = + (8a)
+ + +

Le système (8a) peut s’écrire sous forme matricielle suivante :


⎧ ⎫
⎪ ⎪
0 1 0 0 0 0 0 ⎪ ⎪
(8a) ⇒ { }= = 0 0 0 0 0 0 1 . (8b)
0 0 1 0 1 0 ⎨ ⎬
⎪ ⎪
⎪ ⎪
⎩ ⎭
⇒ { } = [ ] .{ } (8c)

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0 1 0 0 0 0 0
avec : [ ]= 0 0 0 0 0 0 1 (9)
0 0 1 0 1 0

En substituant le vecteur { } donné par la relation (6) dans l’équation (8c), on obtient :

⇒ { } = [ ] .[ ] .{ } (10a)
⇒ { }=[ ]. { } (10b)
Avec: [ ] = [ ] . [ ]

Etape 4 : Relations contraintes-déformations


Les contraintes et les déformations sont liées par :
{ }=[ ] { } (11a)
Ainsi pour le cas des contraintes planes on a :
1 0
{ }=[ ] { } ⇒ = 0 1 0 (11b)
0 0

En substituant le vecteur { } donné par la relation (10b) dans l’équation (11a), on obtient :

⇒ { } = [ ] .[ ] .{ } (11c)

Etape 5 : Principe du travail virtuel


L’étape suivante dans cette analyse consiste à égaliser le travail interne et le travail externe des charges
nodales dus à un déplacement virtuel { }.
 Pour un élément le travail interne qui est la variation de l’énergie de déformation de
l’élément est donnée par:
=∫ { } . { } . (12a)
Le travail externe : = { } .{ } (12b)

En égalisant le travail interne et le travail externe, on aura :


= (13a)

En substituant les vecteurs { } et { } dans l’équation (13a), on obtient :

∫ ([ ] . { }) . ([ ] . [ ] . { }) . = { } .{ } (13b)
On sait que : ([ ] . { }) = { } . [ ]

{ } . ∫ [ ] .[ ] .[ ] . { }= { } .{ } (13c)

Or: { }=[ ]{ } (14)


On aura finalement la matrice de rigidité élémentaire sous la forme :

[ ]= ∫ [ ] .[ ] .[ ] (15)

A partir de l’équation (II-29) établie pour chaque élément de la structure, on fait l’assemblage des matrices
de rigidité écrites dans le repère local de chaque élément qui s’écrit de façon :

[ ] = ∑ é [ ] (16)

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La solution finale s’obtient en résolvant le système d’équations global formé { } = [ ] { }, en rassemblant


les équations algébriques obtenues sur tous les éléments constituant le domaine.

Exemple :
On considère un élément rectangulaire Q4 d’épaisseur ℎ, caractérisé par les paramètres et . Calculer la
matrice de rigidité de l’élément, dans le cas de contrainte plane (Figure III.5).

Figure III.5 Elément rectangulaire Q4 d’épaisseur ℎ

La matrice de rigidité élémentaire est donnée par l’équation (15) :

[ ]= [ ] .[ ] .[ ] =ℎ [ ] .[ ] .[ ]

Avec: [ ] = [ ] . [ ]

0 1 0 0 0 0 0
[ ]= 0 0 0 0 0 0 1 ,
0 0 1 0 1 0

1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0
⎡1 0 0 0 0 ⎤ ⎡1 ⎤
⎢ ⎥ 0 0 0 0 0 0
⎢1 ⎥
⎢1 0 0 0 0 ⎥ ⎢
. 0 0 0 0

⎢1 0 0 0 0 ⎥
[ ]=⎢ ⎥⇒ [ ] = ⎢1 0 0 0 0 0 0 ⎥,
0 0 0 0 1 ⎢0 0 0 0 1 0 0 0 ⎥
⎢0 0 0 0 1 ⎥
⎢ ⎥ ⎢0 0 0 0 1 0 0 ⎥
⎢0 0 0 0 1 ⎥ ⎢0 0 0 0 1 . ⎥
⎣0 0 0 0 1 ⎦ ⎣0 0 0 0 1 0 0 ⎦

. 0 0 0 0 0 0 0
⎡ −b 0 0 0 0 0 0 ⎤
⎢ ⎥
−a 0 0 0 0 0 0
1 ⎢ 1 −1 1 −1 0 0 0 0

⇒ [ ] = ⎢ ⎥
⎢ 0 0 0 0 a .b 0 0 0 ⎥
⎢ 0 0 0 0 −b 0 0 ⎥
⎢ 0 0 0 0 −a 0 0 ⎥
⎣ 0 0 0 0 1 −1 1 −1⎦

1 0
[ ] = 0 1 0 : En contrainte plane
1− 2 1−
0 0
2
Après les calculs, on obtient la matrice de rigidité de l’élément rectangulaire :

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0 0 0 0 0 0 0 0
⎡ 2 ⎤
2
⎢ 0 0 0 ⎥
⎢ 2 ⎥
2 2
⎢ (1 − ) (1 − ) (1 − ) (1 − ) ⎥
0 0
⎢ 2 4 2 4 ⎥
⎢ 1 3
(1 − ) 3
(1 − ) 2 2
(1 + ) 2 2 ⎥
⎢ + 0 ⎥
ℎ 3 2 2 2 4
[ ]= ⎢ ⎥
1− 2⎢ 0 0 0 0 ⎥
2
⎢ (1 − ) (1 − ) ⎥
0
⎢ 2 4 ⎥
⎢ 2 ⎥
⎢ ⎥
2
⎢ 3 ⎥
⎢ 1 3
(1 − ) ⎥
+
⎣ 3 2 ⎦

Etape 5 : Assemblage: (Cas d’un élément rectangulaire Q4)


Pour mieux illustrer la procédure d’assemblage, on considère une structure simple divisée en deux
éléments (Figure III.6). Les nœuds de la structure sont 1, 2, 3, 4, 5, et 6.
Les forces et les déplacements aux nœuds des éléments 1 et 2 sont donnés par la figure III.7.

Figure III.6 Structure simple divisée en deux éléments

Figure III.7 Forces et déplacements aux nœuds des éléments 1 et 2


Les équations reliant les déplacements nodaux aux forces nodales sont exprimés sous forme matricielle :

Elément 1 : Elément 2 :

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( ) ( )
( ) ( )
⎧ ⎫ ⎧ ⎫ ⎧ ⎫ ⎧ ⎫
⎪ ( )⎪ ( ) ( ) ( ) ⎪ ( )⎪ ( ) ( ) ( )
⎡ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⎤⎪ ⎪ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⎤⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎡

( )
⎪ ⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥⎪ ( )⎪

( )
⎪ ⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥⎪ ( )⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ( )⎪ ⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥⎪ ( )⎪ ⎪ ( )⎪ ⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥⎪ ( )⎪
⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥ ⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥
=⎢ =⎢
⎨ ( )
⎬ ⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥⎨ ( )
⎬ ⎨ ( )
⎬ ⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥⎨ ( )

⎥ ⎥
⎪ ( )⎪ ⋮ ⋱ ⋮ ⎪ ( )⎪ ⎪ )⎪ ⋮ ⋱ ⋮ ⎪ ( )⎪
⎢ ⎥ ( ⎢ ⎥
⎪ ⎪ ⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎢ ⋮ ⋱ ⋮ ⎥⎪ ⎪
⎪ ( )⎪ ( ) ( ) ⎪ ( )⎪
⎪ ( )⎪ ( ) ( ) ⎪ ( )⎪
⎣ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⎦⎪ ⎪ ⎣ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⎦⎪ ⎪
⎪ ( )
⎪ ( ) ⎪ ( )
⎪ ( )
⎩ ⎭ ⎩ ⎭ ⎩ ⎭ ⎩ ⎭

Les composantes des déplacements aux nœuds de la structure sont égales aux déplacements nodaux des
éléments. Les composantes des forces aux nœuds de la structure sont la somme des composantes des
forces nodales des nœuds adjacents. D’où pour la structure considérée :

( )
( ) =
=
( )
=
( ) =
( ) ( )
=
( )
=
( ) = +
( ) ( ) ( ) ( )
= = = +
( ) ( )
= =
( ) ( )
= =
( ) et ( )
= =
( ) ( )
= =
( ) ( ) ( )
= = = +
( )
= = =
( )
+
( )
( )
= =
( )
( )
= =
( )

Assemblage : Pour la structure considérée la matrice de rigidité globale [K] est :

( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )
⎡ 0 0 0 0 ⎤
⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )⎥
0 0 0 0
⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )⎥
⎢ ( + ) ( + ) ( + ) ( + ) ⎥
⎢ ( ) ( )
(
( )
+
( )
) (
( )
+
( )
)
( ) ( ) ( ) ( )
(
( )
+
( )
) (
( )
+
( )
)
( ) ( )⎥
⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )

⎢ 0 0 0 0 ⎥
⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ⎥
0 0 0 0
[ ]= ⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )

⎢ 0 0 0 0 ⎥
⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ⎥
⎢ 0 0 0 0 ⎥
⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )⎥
( + ) ( + ) ( + ) ( + )
⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )⎥
⎢ ( + ) ( + ) ( + ) ( + ) ⎥
⎢ ( ) ( ) ( ) ( )
0 0 0 0
( ) ( ) ( ) ( )⎥
⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )

⎣ 0 0 0 0 ⎦

 Conditions aux limites :

Pour notre exemple, les composantes de déplacement et des nœuds 4, 5 et 6 sont nuls ; d’où dans les équations
{ } = [ ]{ } reliant les forces et les déplacements aux nœuds de la structure ; les lignes et les colonnes dans la

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Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

matrice de rigidité qui correspondent aux déplacements nuls sont éliminées pour donner le système d’équations
suivant :

( ) ( ) ( ) ( )
⎡ 0 0 ⎤
⎧ 1⎫
1⎫
⎢ ( ) 0 ⎥⎧
( ) ( ) ( )
⎪ 1 ⎪ 0
⎢ ( ) ⎥⎪ 1⎪
⎪ ⎪ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ⎪ ⎪
2 ⎢ ( + ) ( + ) ⎥ 2
= ⎢ ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )⎥
⎨ 2 ⎬ ⎢ ( + ) ( + ) ⎥⎨ 2⎬
⎪ ⎪ ⎢ 0 ( ) ( ) ( ) ⎪
( )⎥ ⎪ ⎪
3⎪
⎪ 3⎪ 0
⎢ ( ) ( ) ( )

( ) ⎩ 3⎭
⎩ 3⎭ ⎣ 0 0 ⎦

 Les éléments d’ordre plus élevé :

L’utilisation des polynômes d’ordre plus élevé nécessite des nœuds supplémentaires sur les frontières de
l’élément. Par exemple, pour des éléments triangulaires et rectangulaires, on introduit des nœuds
supplémentaires comme illustre la figure (III.8).

Figure III.8 Eléments plans triangulaires et rectangulaires (d’ordre élevés : T6 et Q8)

Etape 1 : Relation forces nodales-déplacement nodaux


Pour des éléments plans T6 et Q8, chaque nœud a deux composantes de déplacement et suivant les
directions et respectivement. Ces composants sont représentés par le vecteur { }.

On suppose qu’en chaque nœud, on a une force discret dont les composantes sont et suivant les
directions et , respectivement. Ces forces nodales sont représentées par le vecteur { }.

⎧ ⎫
⎧ ⎫ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
Pour l’élément triangulaire T6, nous avons : { }= et { } = (16)
⎨ ⎬ ⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎩ ⎭ ⎪ ⎪
⎩ ⎭

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Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

⎧ ⎫
⎪ ⎪
⎧ ⎫ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
Pour l’élément rectangulaire Q8, nous avons : { }= et { }= (17)
⎨ ⎬ ⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎩ ⎭ ⎪ ⎪
⎪ ⎪
⎩ ⎭
Les forces nodales et les déplacements nodaux sont reliés par :

{ }=[ ]{ } (18)

Il est nécessaire de rappeler que les étapes pour déterminer la matrice de rigidité pour les éléments plans
T6 et Q8 sont les mêmes étapes que celles utilisées pour analyser les éléments plans T3 et Q4.

Etape 2 : Fonction de déplacement des éléments T6 et Q8:

Pour l’élément triangulaire T6, chaque nœud a deux composantes de déplacement et qui seront
représentées par les polynômes suivants :

( , )= + + + + +
(19a)
( , )= + + + + +

Pour l’élément rectangulaire Q8, la fonction de déplacement des deux composantes de déplacement et
est donnée par les polynômes:

( , )= + + + + + + +
(19b)
( , )= + + + + + + +

III-3 Eléments iso paramétriques


III-3-1 Introduction

La famille des éléments iso paramétriques a été introduite par Taig et Iron []. Elle est appelée iso
paramétrique car les mêmes fonctions d’interpolations sur l’élément de référence sont égales aux
fonctions de forme , c’est à dire :
= (20)

La procédure de base consiste à exprimer les coordonnés de l’élément et ses déplacements par des
fonctions exprimées en termes de coordonnés naturelles de l’élément. Un système de coordonnées
naturelles est un système local défini par la géométrie de l’élément et non pas par son orientation dans le

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Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

système global. De plus ces systèmes sont habituellement arrangés de telle manière à ce que les
coordonnées naturelles aient la valeur unité à la première limite externe.

III.6 Approximation nodale – fonctions de forme


III.6.1 Principe des éléments de référence
Le principe consiste à associer, à chaque type élément réel, un élément unique, de forme constante, défini
dans un espace de référence basé sur les coordonnées ( , , ) et ayant le même nombre de nœuds que
l’élément réel.
Par exemple, à un élément triangulaire linéaire qui est défini dans l’espace ( , ) on associe un élément de
référence triangulaire, à trois nœuds, défini dans l’espace de référence ( , ) tel qu’illustré à la figure ci-
dessous.

Figure III.9 Elément réel et élément de référence

Où T désigne la transformation géométrique élément de référence  élément réel.

La transformation définit les coordonnées ( , ) de chaque point appartenant à l’élément réel à


partir des coordonnées locales ( , ) du point appartenant à l’élément de référence.

L’application dépend non seulement des coordonnées locales ( , ) du point de référence , mais aussi
de la forme et de la position de l’élément réel, donc des coordonnées de ses sommets.

( , )= , , , , , , , (21)

III.6.2 Fonctions de forme


L’utilisation les fonctions de forme demande la connaissance de la relation entre les éléments réels et
éléments de référence. Cette relation est représentée, en 3D, par trois relations ( , , ζ), ( , , ζ) et
( , , ζ). Les fonctions de forme, notés, ( , , ζ) permettent d’établir facilement cette relation entre les
deux espaces de coordonnées, et ceci pour tous les types d’éléments finis. De plus, ces fonctions sont
directement données dans les tables associées à chaque type d’élément.

Exemple 1:
Pour une transformation à deux dimensions, c'est-à-dire pour des éléments finis à deux dimensions, la
relation entre l’espace à deux dimensions de coordonnées ( , ) et l’espace de référence à deux
dimensions de coordonnées ( , ) s’établir comme suit :

 Pour un l’élément triangulaire linéaire T3, nous avons :

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Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

⎧ ( , )=[ (ξ, η) (ξ, η) ⋯ (ξ, η)]. = ( , ) (22 )



⎪et ( , )=[ (ξ, η) (ξ, η) ⋯ (ξ, η)] . = ( , ) (22 )

Ou les et sont les coordonnées des nœuds de l’élément réel et les ( , ) sont les fonctions de forme
de l’élément.
 Dans ce cas les fonctions (ξ, η) sont :
(ξ, η) = 1 − −
(ξ, η) = (23)
(ξ, η) =

On substituant les valeurs des fonctions (ξ, η) dans les équations (22a et 22b)

⎧ ( , ) = [1 − − ]. (24a)


⎪et ( , ) = [1 − − ] . (24b)

 Pour un élément fini à nœuds :

⎪ ( , )=[ (ξ, η) (ξ, η) ⋯ (ξ, η)] ⋮ = ( , ) (25a)


⎪ et ( , ) = [ (ξ, η) (ξ, η) ⋯ (ξ, η)] ( , ) (25b)
⎪ ⋮ =

Pour une transformation à trois dimensions, le principe est exactement le même avec une coordonné plus
dans chacun des deux espaces de coordonnées ( , , ) et ( , , ), on a toujours pour un élément fini de
nœuds :
( , , )=∑ (ξ, η, ζ)
( , , )=∑ (ξ, η, ζ) (26)
( , , )=∑ (ξ, η, ζ)

Les tables ci-dessous regroupent les fonctions de forme associées à chaque type d’élément (1D et 2D).
a) Elément 1D

b) Elément 2D

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Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

Exemple : (Elément à une dimension linéaire)

Si on applique ces fonction de forme pour établir la relation ( ) pour un élément à une dimension linéaire
dont les nœuds sont situés aux coordonnées et , on obtient :

( )=[ (ξ) (ξ)] . = [(1 − ξ) (1 + ξ)] . (27a)


1
(ξ) = . (1 − ξ)
: 2
1
(ξ) = . (1 + ξ)
2

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Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

ξ
Ce qui donne finalement: (ξ) = − .( − ) (27b)

Interpolation sur l’élément référence


Nous rappelons que les éléments iso-paramétriques sont utilisés pour considérer que les fonctions de
forme sont égales aux fonctions d’interpolation sur l’élément de référence, c’est à dire :

En 3D, on exprime l’interpolation sur l’élément de référence, l’équivalente de la fonction ( , , )dans


l’espace de coordonnées (ξ, η, ζ), sous la forme :
⎧ ⎫
⎪ ⎪
.
(ξ, η, ζ) = [ (ξ, η, ζ) (ξ, η, ζ) ⋯ (ξ, η, ζ)] (28)
⎨ . ⎬
⎪ . ⎪
⎩ ⎭

Où les ( , , ) sont les fonctions d’interpolation sur l’élément de référence.

 Exemple d’un élément à une dimension linéaire :

L’interpolation sur l’élément de référence à une dimension linéaire est donnée par:

(ξ) = [ (ξ) (ξ)] = ∑ (ξ) (29)

(ξ) = . (1 − ξ)
: (30)
(ξ) = . (1 + ξ)

III.6.3 Matrice Jacobienne


Les expressions des matrices élémentaires font apparaître des opérateurs différentiels appliqués aux
fonctions d’interpolation. Or, en pratique, nous connaissons les dérivées des fonctions d’interpolation par
rapport aux coordonnées de l’élément de référence ( , , ). Il faut donc exprimer les dérivées des
fonctions d’interpolation par rapport aux coordonnées réelles ( , , z). Posons :

⎧ ⎫ ⎡ ⎤⎧ ⎫
⎪ ⎪ ⎢ ⎥⎪ ⎪
=⎢ ⎥ (31)
⎨ ⎬ ⎢ ⎥⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎩ ⎭ ⎣ ⎦⎩ ⎭
On peut écrire :
⎧ ⎫ ⎧ ⎫ ⎡ ⎤
⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎢ ⎥
=[ ] avec : [ ] = ⎢ ⎥ (32)
⎨ ⎬ ⎨ ⎬ ⎢ ⎥
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎩ ⎭ ⎩ ⎭ ⎣ ⎦

[ ] est la matrice Jacobienne de la transformation .

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15
Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

Les fonctions de forme sont définies dans un repère unitaire ( , , ) et non dans le repère local ( , , ).
La transformation géométrique permet d’écrire que :

⎧ ⎫ ⎡ ⎤⎧ ⎫
⎪ ⎪ ⎢ ⎥⎪ ⎪
=⎢ ⎥ (33)
⎨ ⎬ ⎢ ⎥⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎩ ⎭ ⎣ ⎦⎩ ⎭

En inversant la forme matricielle, on obtient :


⎧ ⎫ ⎧ ⎫
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
=[ ] (34)
⎨ ⎬ ⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎩ ⎭ ⎩ ⎭
Par ailleurs et comme d’après (26),
( , , )=∑ ( , , )
( , , )=∑ ( , , ) (35a)
( , , )=∑ ( , , )

( , , )=∑ . ( , , )
⇒ ( , , )=∑ . ( , , ) (35b)
( , , )=∑ . ( , , )

La matrice Jacobienne [ ], en 3D, devient :

⎡∑ ∑ ∑ ⎤
⎢ ⎥
[ ] = ⎢∑ ∑ ∑ ⎥ (36)
⎢ ⎥
⎣∑ ∑ ∑ ⎦

⎡ ⋯ ⎤
⎢ ⎥
[ ]=⎢ ⋯ ⎥ ⋮ ⋮ ⋮ (36)
⎢ ⎥
⎣ ⋯ ⎦
Remarque :
Le Jacobien de la transformation géométrique permet de passer de l’intégration d’une fonction
( , , ) définie sur l’élément réel à l’intégration sur l’élément de référence :

∫ ( , , ) =∫ ( , , ) det[ ] (37)
é é

avec : = det[ ]
L’intégrale (37) ne peut être évaluée analytiquement que dans des cas extrêmement simples. En général, la
fonction à intégrer est une fraction rationnelle polynomiale compliquée. Le calcul de l'intégrale sur
l'élément de référence est donc effectué numériquement.

III.6.4 Intégration numérique

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16
Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

Dans le processus de la MEF, le calcul des intégrales sont réalisés sur les éléments de référence plutôt que
sur les éléments réels car le calcul y est plus simple. On utilise alors le déterminant de la matrice Jacobienne
pour transformer une intégrale qui est au départ exprimée sur l’élément réel en une intégrale sur l’élément
de référence. Par conséquent, on a besoin de méthodes d’intégration spécifiques qui permettent d’intégrer
sur les différents éléments de référence.
Toutes ces méthodes sont basées sur un principe de quadrature, c’est à dire que l’on calcul les intégrale
sous la forme d’une somme pondérée de la valeur de la fonction à intégrer en certains points particuliers
appelés points d’intégration.

 Intégration à une dimension :


On rappelle que l’on a besoin de calculer des intégrales sur les éléments de référence. Nous avons vu
précédemment que les éléments de référence à une dimension sont définis dans l’intervalle [-1, 1]. Par
conséquent, à une dimension, on a uniquement besoin de savoir calculer des intégrales du type:

∫ F(ξ). dξ (38)

Méthode de Gauss (Gauss-Legendre)


Cette méthode consiste à intégrer une fonction quelconque (ξ) en utilisant points d’intégration de
coordonnées ξ (appelés points de Gauss et répartis dans l’intervalle [-1, 1]) et coefficients de pondération
(ou poids) notés , selon la formule d’intégration:

∫ (ξ). ξ = ∑ . ξ (39)

Cette expression est une somme pondérée de la valeur de la fonction (ξ) en un ensemble de points
particuliers. Les coordonnées des points d’intégration et les valeurs des coefficients de pondération sont
fournies dans des tables qui figurent dans l’annexe.
On note que ces schémas intègrent exactement des polynômes de degrés inferieur ou égale à 2 − 1.

Exemple : on considère l’intégrale :


1
= . ξ
1+ξ
π
La valeur exacte de cette intégrale est .
Calculer cette intégrale numériquement par la méthode de Gauss pour :
Un point d’intégration (r=1);
Deux points d’intégrations (r=2).
Solution :
Un point d’intégration (r=1) : ≈ 2
Deux points d’intégrations (r=2) : ≈

 Intégration à deux dimensions :

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Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

On rappelle que l’on a besoin de calculer des intégrales sur des éléments de référence, c’est à dire qu’en 2D
on a essentiellement besoin de savoir calculer des intégrales sur le triangle de référence et sur le carré de
référence. Il existe deux méthodes, la méthode directe et la méthode produit.
La méthode directe est beaucoup simple que la méthode produit. Elle s’applique facilement au triangle de
référence qu’au carré de référence.
L’intégration de Gauss sur un élément de référence (triangle ou carré) est donnée par la formule :

∬ é ( , ). . = ∑ . ( , ) (40)
é é

Les ξ , η et les ω sont respectivement les coordonnées des points d’intégration et les coefficients de
pondération et sont fournis dans des tables d’intégration.
Ces schémas intègrent exactement les polynômes dont le monôme de degrés le plus élevé est avec
+ ≤ où est l’ordre de schéma d’intégration.

Les schémas d'intégration les plus utilisés pour les éléments 2D sont :

Pour 2D, les points de Gauss points r = 2 et r = 3 sont donnés dans la Fig. III.9.

Figure III.9 Points de Gauss

 Intégration à trois dimensions :


Le principe est le même qu’en 2D. La méthode s’applique aussi facilement sur tétraèdre de référence que
sur le cube de référence.

L’intégration de Gauss sur un élément de référence (tétraèdre ou cube) est donnée par la formule :

∭ é ( , , ). . . = ∑ . ( , , ) (41)
é é

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Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

Ces schémas intègrent exactement les polynômes dont le monôme de degrés le plus élevé est avec
+ + ≤ où est l’ordre de schéma d’intégration.

Exemple : Formule d’intégration sur un tétraèdre


Le domaine d’intégration est le domaine 1 − − − ≥ 0, ≥ 0, ≥ 0, ≥ 0
Comme pour le triangle, on utilise la méthode directe. La formule d’intégration se met sous la forme:

∫ ( , , ) =∫ ∫ ∫ ( , , ). . . = ∑ . ( , , ) (42)

III-4 Eléments finis pour la flexion des plaques


III-4-1 Rappel sur la théorie des plaques
a) Introduction
Les plaques sont des structures très utilisées dans l'industrie sous marine, aérospatial, le génie civil et dans
des constructions courantes (ponts, toits de bâtiments,...), dans le domaine de l'énergie, et dans la
conception industrielle (turbines, pièces de mécanique, carrosserie de voiture,...), et même dans le monde
du vivant (artères, bronches,...), etc. Tous ces domaines sont stratégiques et économiquement très
importants. C'est pour cette raison que les plaques ont fait l'objet de très grand nombre de travaux depuis
plus d'un siècle.

b) Définition
Une plaque est un solide défini par une surface de référence plane (plan (x,y)) et par une petite épaisseur
(notée h(x,y)), par rapport aux autres dimensions a et b, à savoir la longueur et la largeur . Ces plaques sont
souvent suivies de l'adjectif mince ou épais suivant la grandeur h, nous admettons généralement :
Pour les plaques minces : > 5ℎ avec: = min( , )
Pour les plaques épaisses : < 5ℎ

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Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

Figure III.10: Géométrie d'une plaque


c) Classification des plaques:
Les éléments de plaques en flexion de type déplacement pouvant être classés en deux catégories:
a) les éléments basés sur la théorie de Kirchhoff (cisaillement transversal à négliger).
b) les éléments basés sur la théorie de Hencky- Mindlin-Reissner (avec cisaillement transversal).

Les éléments basés sur la théorie de Kirchhoff sont, en principe, les mieux adaptés à la modélisation des
plaques minces. Leur formulation ne nécessite que l'approximation d'une seule composante de
déplacement ( , ).

d) Flexion des plaques minces / Formulation de base


Un corps élastique dont l'épaisseur est très petite par rapport aux autres dimensions est appelé plaque
mince. Le plan moyen de la plaque est défini comme étant le plan parallèle aux faces de la plaque
partageant l'épaisseur en deux.
On dit qu'une plaque travaille à la flexion quand les charges dont les quels elle soumise sont parallèles à
l'axe z (perpendiculaire au plan moyen).

La théorie des plaques minces, ou théorie de Love-Kirchhoff, suppose que :


1) Les plans perpendiculaires au plan moyen avant la déformation restent perpendiculaires à ce plan après
la déformation (Pas de déformation de cisaillement = 0, =0 = 0 ).
2) La contrainte normale σ est petite par rapport aux autres composantes de contraintes et peut être
négligée σ = 0 (Pas de contrainte transversale normale).
3) Le plan moyen ne subit pas de déformation après la flexion.

Figure III.11 : a) Avant le chargement, b) Déplacements après le chargement

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Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

⎧ =− =
=− =− (43)

⎩ = ( , )

 Les relations entre Relation déformations-déplacements

les déformations et les déplacements pour une plaque en flexion sont données par :
⎧ = =− =

⎪ = =− =

⎪ = =0
(44)
⎨ =2 = + =− − = −2 =
. . .

⎪ =2 = + =− + =0


⎩ =2 = + =− + =0

avec: = , = = −2 .

 Relation contraintes-déformations
On calcul les contraintes dans le matériau, supposé linéaire et isotrope, à partir de la loi de Hooke selon
l’hypothèse des contraintes planes sous la forme :

1 − 0
= − 1 0 (45a)
0 0 2(1 + )

1 0
D’où = 1 0 (45b)
1− 2 1+
0 0
2
 Relation contraintes- déplacements
On peut exprimer les contraintes en fonction des déplacements, en utilisant les relations (44) :
2

1 0 ⎧ − 2 ⎫
⎪ 2 ⎪
=+ 1 0 − (46a)
1− 2 1+ 2
0 0 ⎨ 2

2 ⎪−2 ⎪
⎩ . ⎭
1 0
⇒ =+ 1 0 (46b)
0 0
 Moments de flexion

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Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

Les moments de flexion par unité de longueurs dans la plaque sont ensuite calculés par intégration des
contraintes sur l’épaisseur :

=∫ . (47)

D’où :
= .( + )
⇒ = .( + ) (48)
( )
= .

D : indique la rigidité en flexion de la plaque : = ( )


Le système ci-dessus peut s’écrire sous forme matricielle suivante :

{ }= = [ ]. (49)

Avec:
1 0
⎧ 1 0
⎪[ ] = ( )
⎪ 0 0

⎧ ⎫ (50)
⎨ ⎪ ⎪
⎪{ }= =
⎪ ⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎪
⎩ ⎩ . ⎭
 Relations moments-contraintes

En utilisant les relations (46) et (49), les contraintes normales peuvent être directement reliées aux
moments de flexion M , M et M par :

.
= (51)

Ce qui donne pour les fibres extrêmes de la plaque (z = ± ) :

⎧± ⎫
⎪ ⎪
= ± (52)
⎨ ⎬
⎪± ⎪
⎩ ⎭
: est la contrainte de cisaillement

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22
Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

Figure III.12: Contraintes et déformations dans une plaque (Modèle de Kirchhoff)

III-4-2 Analyse par éléments finis


Le calcul de la matrice de rigidité de l’élément rectangulaire suit une fois de plus les cinq étapes résumées
ci-après :

Etape 1 : Relation forces nodales-déplacement nodaux


Pour la résolution de ce type de problème, utilisons l’élément rectangulaire à quatre nœuds. Chaque nœud
a trois degrés de liberté, deux rotations θ, θ et une flèche transversale w (Fig. III.13).

La rotation auteur de l’axe des x est : = (53a)


La rotation auteur de l’axe des y est : = (53b)

Figure III.13: Elément rectangulaire à 4 nœuds

Puisque nous avons quatre nœuds et que chacun possède trois degrés de liberté, on aura au total douze
degrés de liberté pour cet élément. Les douze composantes de déplacement nodaux peuvent représenter
par un vecteur de déplacement { }.

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Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

D’autres part, pour chaque nœud, le système de charges correspondant consiste en deux moments M et
M et une force de cisaillement P . Ce système peut être représenté par un vecteur {P}.

⎧ ⎫
⎧ ⎫
⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
{ }= et { }= (54)
⎨ ⎬ ⎨ ⎬
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎪ ⎪
⎪ ⎪
⎩ ⎭
⎩ ⎭
Les forces nodales et les déplacements nodaux sont reliés par :

{ }=[ ]{ } (55)

Etape 2 : Fonctions de déplacement


Comme les composantes de déplacements et sont des dérivées de la flèche transversale ; la forme
fléchie de l’élément peut être représentée par le polynôme suivant, en utilisant le triangle de pascal (Fig.
III.14) :

= + + + + + + + + + + + (56)

Figure III.14 : Triangle de pascal

Puisque la rotation est la dérivée de la déformation latérale , on aura :

= = + +2 + + +2 +3 + +3
(57)
= = −( +2 + +3 +2 + +3 + )

Ainsi la fonction de déplacement sera :


( , )
( , ) ⎧ ( , ) ⎫
( , ) = (58)
( , ) ⎨ ( , ) ⎬
⎩ )⎭
Le système ci-dessus peut s’écrire sous forme matricielle suivante :

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Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

⎧ ⎫
⎪ ⎪
1 ⎪ ⎪
= 0 0 1 0 2 0 2 3 3 ⋮ (59)
⎨ ⋮ ⎬
0 −1 0 −2 − 0 −3 −2 − 0 −3 −
⎪ ⋮ ⎪
⎪ ⋮ ⎪
⎩ ⎭
On exprime les composantes de déplacements nodaux en fonction des coordonnées locales :

= + + + + + + + + + + +

⎪ = + + + + + + + + + + +
⎪ = + + + + + + + + + + +
⎪ = + + + + + + + + + + +


⎪ = + +2 + +2 +3 + +3
⎪ = + +2 + +2 +3 + +3
= + +2 + +2 +3 + +3 (60a)

⎪ = + +2 + +2 +3 + +3


⎪ = −( +2 + +3 +2 + +3 + )
⎪ = −( +2 + +3 +2 + +3 + )

= −( +2 + +3 +2 + +3 + )

⎩ = −( +2 + +3 +2 + +3 + )

⎧ ⎫
⎪ ⎪ 1
⎪ ⎪ ⎡ ⎤⎧ ⎫
⎪ ⎪ ⎢0 0 1 0 2 0 2 3 ⎥⎪ ⎪
⎪ ⎪ ⎢0 −1 0 2 − 0 −3 −2 − 0 −3 − ⎥⎪ ⎪
⎢ ⎥
{ }= =⎢⋮ ⋮
⎥ ⋮ (60b)
⎨ ⎬ ⎢⋮ ⋮ ⎥⎨ ⋮ ⎬
⎪ ⎪ ⎢⋮ ⋮ ⎥⎪ ⋮ ⎪
⎪ ⎪ ⎢⋮ ⋮ ⎥⎪ ⋮ ⎪
⎪ ⎪ ⎣⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⋯ ⎦⎩ ⎭
⎪ ⎪
⎩ ⎭
{ }=[ ]{ } (60c)
Les constants { } peuvent calculer par :
{ }=[ ] . { } (61)

Etape 3 : Relations : déformations (Courbure)-déplacements

⎧ ⎫
⎪ ⎪ −2 4 −6 7 −2 8 −6 11
{ }= = = −2 6 −6 9 −2 10 −6 12 (62a)
⎨ ⎬ −2 5 −4 8 −4 9 −6 11
2
−6 12
2
⎪ ⎪
⎩ . ⎭

La forme matricielle de système d’équation ci-dessus est :

{ }=[ ]{ } (62b)
{ }=[ ][ ] . { } (62c)
{ } = [ ] .{ } (62d)

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Chapitre III Eléments de structures bidimensionnels

Avec : [ ] = [ ] [ ]

Etape 4 : Relations : contraintes (moment)- déformations (Courbure)

{ }= = [ ]. (63a)

En utilisant l’éq. (49), on obtient:

{ }=[ ][ ]{ } (63b)
Avec:
1 0
[ ]= 1 0 (64)
( )
0 0

Etape 5 : Détermination de la matrice de rigidité de la plaque


Pour le cas spécifique d’un élément rectangulaire pour la flexion des plaques, la matrice de rigidité peut
s’écrire de la façon suivante:

[ ] = ∫ ∫ [ ] .[ ] .[ ] (65)

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