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DESSIN DE LA CHARPENTE METALLIQUE

A - GENERALITES :

A1 - INTRODUCTION

Les constructions métalliques, faites d'assemblages de profilés


(L,T,I) par rivets, boulons, soudure, pour la construction de ponts,
charpentes, grandes poutres, pylône, etc., sont réalisées
généralement avec des "systèmes triangulés" (éléments à treillis)
fig. 1.
Alors que les éléments simples en profilés et les portiques
travaillent en flexion, les éléments à treillis reprennent les charges
essentiellement par des efforts normaux : traction ou compression.
Bien que leurs formes ne soient pas idéales pour le flambement
servent (voir RT n°) les cornières sont le plus souvent utilisées en
raison des facilités qu'elles donnent pour les assemblages. Lorsque
leurs sections deviennent insuffisantes, d'autres profilés U, I ou H
peuvent être employés.
La généralisation de l'emploi de profilés, en général moins coûteux
en main - d’œuvre, a diminué le nombre des éléments en treillis.
C'est ainsi que les poteaux et les pannes ne se font que rarement en
treillis. Par contre, les fermes en treillis restent plus économiques,
d'autant que leur exécution est devenue moins onéreuse avec les
banc de perçage, les machines de production et de perçage des
goussets... Elles ont l'avantage d'assurer l'encastrement des poteaux
avec une inertie plus importante que celle d'une traverse de
portique.
Elles subsistent donc lorsque l'esthétique est sans importance,
lorsque le dégagement de l'espace du comble n'est pas utile ou
encore si un plafond est prévu au niveau des entraits. D'autres
éléments sont également prévus en treillis : les contreventements
notamment en toiture, les pylônes etc..
Bâtiment en Treillis

Pylônes électriques
fig. - 1- Exemples d'éléments à Treillis
A2 - Terminologie :

A2-1 - Poutres en treillis :

Dans ce genre de poutres, l'âme est remplacée par un système de


triangulation à base de plats, cornières, tés, tubes etc...
La partie supérieure, formant l'encadrement, se nomme membrure
supérieure ou extrados, et la partie inférieure se nomme membrure
inférieure ou intrados.
On notera que les membrures peuvent être parallèles cas des poutres
à inertie constante, en queue de billard ou galbée symétrique ou
non, cas des poutres à inertie variable.
L'ensemble de la triangulation formant les membres est appelé
étrésillon, les éléments verticaux prennent le nom de montants et les
parties inclinées celui de diagonales.
O N D I ST I N G U E D I FFÉ R E NT E S FOR ME S DE P OUT R E S :

- Poutres en N dites de Pratt ou de Howe :

 Poutres en V dites de VARREN


 Poutre en X dites en croix de St André :

 Poutre en K :

 Poutres paraboliques dites de Bow-String :

 Poutre Schwedler :
A2-2 - Les fermes :

Les fermes sont les poutres maîtresses d'une toiture. Elles sont
constituées le plus souvent par un système triangulé. Généralement
les barres sont composées de deux cornières disposées
symétriquement par rapport au plan de la ferme. Dans certains cas,
les cornières sont mises en croix ( aile de moulin ) pour des raisons
de symétrie ou d'entretien, mais souvent les corniers sont jumelées.

Terminologie d'une ferme :

On remarquera que la membrure inférieure peut être droite ou


relevée.
ON D I ST I N G U E PL U SI E U R S FOR ME S DE FE R ME S :

 Forme anglaise :

 Forme américaines :

Le choix d’une ferme doit tenir compte des facteurs suivants :


 Type de couverture (espacement des pannes, pentes admissibles.),
 Portée des fermes,
 Conditions particulière (architecture, entretien, ...),
L’écartement des fermes peut varier dans les limites très larges.
Un petit écartement conduit à un nombre élevé des fermes et par la
un excès de poids. Par contre les pannes deviennent légères.
Un grand écartement amène à une construction économique des
fermes et une utilisation optimale de matériaux mais les pannes
deviennent lourdes.
Il faut donc étudier le problème de fermes - pannes simultanément.
L’écartement des fermes pour de bâtiments à toitures légères varie
entre 4 et 6 m.
A3 - D I SP O SI T I O N S C O N ST RUCT I VE S :

A3.1- Fermes traditionnelles et fermes en

Constructions soudées :
Les membres et les étrésillons sont généralement prévues en
cornières simples ou doubles. On peut avoir deux types de
constructions en treillis : construction assemblés par l’intermédiaire
de gousset et constructions soudés.
a - Assemblage par goussets :
Les goussets sont assez fréquemment des points de la construction
réticulée (poutre et ferme treillis etc..), car ils travaillent dans des
conditions défavorables aux points où les membrures (arbalétriers et
entraits) sont interrompues et même déviées. Toutefois, on peut
avoir quelques recommandations.
 Au niveau du faîtage, les cornières arbalétriers sont coupés droits
ou d’onglet avec un intervalle minimal (fig. ...).

 Ferme belge :

 Ferme Polonceau :

 Ferme à la Mancard :

Fig. A3.1.1
 Ferme cartilever :

 Ferme en parapluies :

 Shed :

Fig. A3.1.2

Exemple d’assemblage par goussets :

Fig. A3.1.3

Fig.A3.1.4 Fig.A3.1.5
Fig.A3.1.6

On distingue les goussets verticaux assurant seuls le rôle des joints


et d’autres qui jouent le rôle de couvre joints des membrures,
(fig....)

Fig.A3.1.7

Pour éviter les problèmes, des règles sont applicables aux goussets :
 Le gousset doit, par sa forme et par la disposition de
l’assemblage, éviter (ou réduire au minimum) l’excentricité des
efforts par rapport aux sections du gousset qui sont
principalement sollicitées. (fig.A3.1.7) Pour joint des membrures
principales, on doit prévoir des couvres-joints sans tenir compte
de gousset.
 On ne doit jamais donner aux goussets des angles rentrants ou
dans le vide.
 On doit donner aux goussets une forme aussi régulière que
possible, ayant au moins deux bords perpendiculaires ou
parallèles.( Fig. A3.1.8)

Conception des goussets :


1- Réduire les dimensions :

Fig. A3.1.8

2- Forme idéale : le rectangle (s’en approche autant que possible) :

Fig.A3.1.9
3 - Réduire le nombre de coupes et chutes :

Fig.A3.1.10

 Au moins 2 côtes parallèles,


 Autant que possible couper à angles droits,
 Côtes rondes pour utiliser bondes de tôles.

4 - Eviter les angles rentrants :

Fig.A3.1.11

5 - Pas de coins de gousset dans le vide :


6 - Trous dissymétriques pour éviter les erreurs au
montage:

7 - Les fourrures doivent toujours être fixées a part sur le


gousset :

Fig.A3.1.12

b - Assemblages :

 Conception générale :

En dehors des dispositions courantes on utilise encore pour les


fermes de grandes portée le système caisson où les membres sont en
U et les étrésillons en cornières jumelées par les traverses de
liaison. (fig. ...).
Fig.A3.1.13

Poutre soudée « en caisson » Fig.A3.1.13

Les deux écueils suivants doivent être évités:

 L’insuffisance de sections de l’âme de la membrane : celle-


ci est sollicitée par l’effort longitudinal et l’effort tranchant
transversal, dont la combinaison est particulièrement
dangereuse au voisinage des extrémités de la ferme encastrés
sur les poteaux. On y remédie par l’élargissement de l’âme
au moyen d’un gousset. ( Fig.A3.1.14)

Fig.A3.1.14
 Il ne faut pas oublier «  d’équilibrer  » les soudures des barres
treillis :
Le centre de gravité des cordons doit en principe coïncider avec
le fibre neutre de la barre attachée. (fig. ...)

 Faîtage et rentrants :

Si les joints de montage se trouvent en ces points, ils sont établis


comme il a été indiqué précédemment.

Dans le cas où les angles sont à assembler en atelier, les


changements de direction des ailes des membranes doivent être
soutenus par des raidisseurs soudés à la fois sur le plis et sur l’âme,
(fig. ...)

Fig.A3.1.15

 Attaches sur poteau :

Elles se font généralement par platine d’épaisseur suffisante pour ne


pas fléchir sous les efforts de traction appliquée au boulons, qui
peuvent être complétées par un couvre joint entre semelle de
membre supérieure et le poteau. ( Fig.A3.1.16)
Les encastrement soumis à des moments importants sont traités
comme ceux des portiques par soudure au chantier.
Fig.A3.1.16

A3.2 - Comparaison entre les assemblages soudés et les assemblages


rivés ou boulonnés :

Dans la conception d’un assemblage on doit tenir compte des


caractéristiques d’un moyen d’assemblage adopté.

 On doit choisir la forme logiquement la plus indiquée qui découle


du mode de transmission des efforts par les organes de liaison
(soudures, rivures ou boulons). Il en résulte que les assemblages
soudés permettent plus de liberté que les assemblages rivetés ou
boulonnés dans la position, l’une par rapport à l’autre, des pièces
à assembler.

 L’exécution dans de bonnes conditions d’un assemblage soudé


nécessite un personnel rigoureusement spécialisé, car la qualité,
et donc la résistance de cette catégorie d’assemblages dépend
beaucoup de l’exécution. Les défauts étant moins décelables
qu’en rivetés ou boulonnés.
 Les assemblages soudés sont dans leur nature, plus rigide que les
assemblages visés ou boulonnés, qui permettent ce meilleure
adaptation.

1 - Déformations et contraintes dues a la soudure

1.1 - Leur origine

Les parties chaudes se dilatent mais ne peuvent vaincre la résistance


des parties froides, elles se voient comprimées, refoulées
plastiquement. Le retrait provoqué par le refroidissement s'opère sur
les dimensions d'origine ; le métal en refroidissement rentre dans le
domaine élastique, mais ne peut subir un retrait libre puisque le
métal froid s'y oppose en la bridant, d'où formation de contrainte de
retrait.

On peut comprendre, sans entrer dans le détail que :

- Lorsque les pièces sont libres de se mouvoir, les


déformations sont maximales et les contraintes nulles.

- Si les pièces sont bridées, les déformations ne peuvent


avoir lieu ; la partie de la pièces chauffée s'allongera et les
contraintes seront maximales.

- Des pièces de grande épaisseur ou indéformables se


développent en elles des contraintes plus faibles que dans
des pièces plus minces.
- Les contraintes thermiques seront d'autant plus élevées, les
risques de criques grands que la température ambiante
faible.

1.2 Les effets

Sous les contraintes résiduelles, les éléments assemblés par soudure,


vont subir des déformations.

- Effets de pliage

déformation transversale

- Effet angulaires

- Effet de serrage

- Effet de cintrage
soudure en V
déformation longitudinale
1.3 - Les remèdes

Pour lutter contre les déformations, l'atelier peut prendre quelques


précautions de fabrication à savoir :

- Déformations préalables

Consiste à déformer l'élément en sens contraire de la déformation


prévue.

- Retardement du bridage

Revient à souder les différentes portions d'un joint dans un ordre tel
que la plus grande partie des soudures soit exécutée sur pièces non
bridées.

- Répartition de l'échauffement

Soudure exécutée symétriquement par rapport à un axe, en pas de


pèlerin ou par portions opposées. Dans le cas de plusieurs passes, la
première sera exécutée en pas de pèlerin et les suivantes continues
mais de sens inverse.
- Redressage à froid ou par chaudes de retrait

Elles ne doivent être utilisées qu'avec précautions et en s'entourant


de garanties indispensables.

2 - Assemblages Soudes :

Soumis à un chargement statique

Extrait de la norme NF P 22. 470.

2.1 Racine d'une soudure : "O"

Soudure à pénétration garantie

Dans le cas de soudage par un procédé à pénétration garantie, la


racine est le point de la ligne de joint que la pénétration atteint en
toute certitude.

Soudure avec chanfrein

La racine d'une soudure est, par convention, le sommet de l'angle


dièdre formé par les pièces assemblées ou par les faces des
chanfreins.
2.2 - Epaisseur utile "a"

L'épaisseur utile ou gorge d'une soudure est la distance minimale de


la racine à la surface de la soudure sans tenir compte d'un bombé
éventuel.

2.3 - Longueur utile du cordon "l"

La longueur utile d'un cordon de soudure est égale à sa longueur


réelle diminuée de la longueur des cratères d'extrémité lorsque
aucune disposition n'est prise pour les éliminer.

La longueur de chacun des cratères est prise forfaitairement égale à


l'épaisseur utile "a"

3 - Dispositions constructives

- Les assemblages doivent être étudiés de manière à réduire


le nombre de soudures à l'exécuter en position incommode
ou sans abri et de réduire au minimum les contraintes dues
aux effets calorifiques ou de retrait.

- Les accumulations de soudures et les dispositions


conduisant à des concentrations de contraintes élevées
doivent être évitées.
3.1 - Assemblages par soudures bout à bout

- Dans le cas d'assemblages de pièces d'épaisseurs


différentes, et si la pièces la moins épaisse est soumis à une
contrainte de traction calculée supérieure à 0,5 e, la
variation de section doit s'effectuer graduellement, avec
une pente ne dépassant pas 1/3.
Pour la détermination de la pente, la largeur de la soudure
doit être prise en considération.

3.2 - Les soudures à pénétration partielle d'un côté ne sont admises


que si l'une des conditions suivantes est satisfaite.

3.2.1 - La valeur du talon "c" est inférieure ou égale à la plus petite


des valeurs : t 2 /5 mm

Dans ce cas l'assemblage peut être sollicité en traction,


compression ou cisaillement.
3.2.2 - Lorsque les efforts appliqués n'entraînent pas une ouverture
du joint du côté opposé à la soudure (cas de compression ou de
cisaillement ). Le talon peut avoir une valeur supérieure à celle
indiquée sous réserve que :

- Les parties des pièces non soudées soient en contact sur


toute la surface.
- la valeur de gorge réponde aux conditions du tableau I.

3.2.3 - Lorsque les pièces assemblées comportent des soudures


sollicitées en traction et exécutées soit sur le porteur complet des
pièces (profils fermés), soit sur deux éléments symétriques des
pièces (profils I ou H). Les talons peuvent avoir une valeur
supérieure à celle indiquée en 3.2.1

3.3 - Assemblages en  sur pièces chanfreinées

3.3.1 - Pièces chanfreinées des deux côtés

Les soudures complètes ou partielles sur les deux côtés d'une pièce
sont autorisées.

3.3.2 - Pièces chanfreinées d'un seul côté


3.3.2.1 - Sans talon :

Les soudures sur pièce chanfreinée sans talon sont autorisées.

3.3.2.2 - Avec talon

Les soudures avec talon ne sont admises que si l'une des conditions
suivantes est satisfaite :

3.3.2.2.1 - La valeur du talon "c" est


inférieure ou égale à la plus petite des
valeurs : t 2 /5 et 3 mm.

Dans ce cas l'assemblage peut être sollicité en traction, compression


ou cisaillement.

3.3.2.2.2 - Lorsque les efforts appliqués n'entraînent pas une


ouverture du joint du côté opposé à la soudure ( cas de
compression ou de cisaillement).

- les parties des pièces non soudées


soient en contact sur tout la
surface.

- la valeur de la gorge réponde aux


conditions du tableau I.

3.3.2.2.3 - Lorsque le pièces assemblées comportent des


soudures sollicitées en traction et exécutées soit sur le pourtour
complet des pièces soit sur deux éléments symétriques des pièces,
les talons :

- les valeurs des gorges "a" répondent aux conditions du tableau I.

3.4 Assemblage par cordons d'angle

3.4.1 - Les cordons sont plats ou


concaves.
En fonction de l'épaisseur de la pièce
la plus mince, la valeur maximale de
gorge d'une soudure d'angle doit
répondre à l'une des conditions
suivantes :

Pour ép. mini  7 mm ................................a = ép. mini


Pour ép. mini > 7 mm .................................la gorge ne doit pas
être supérieure.

3.4.2 - En fonction de la limite d'élasticité de l'acier de base et de


l'épaisseur de la pièce la plus mince, les prescriptions sont données
ci-dessus :
TABLEAU I

e Valeur minimale de gorge "a" en La longueur d'un


mm cordon de soudure
doit être 

ép.mini a ép.mini a

e = 24 <

< 3 > 3 0,5 e1 10"a" et 50 mm

> 3

24 < e  30 a = > 0,5

< 4 ép.mini > 4 e1

< 4

30 < e1  > 0,5


35,5 < 5 > 5 e1 16 "a" et 100mm
> 5

e > 35,5 à déterminer dans


chaque cas

3.4.3 - Dans le cas d'un croisement de cordons dans les assemblages


formant dièdre, l'une des pièces peut comporter une échancrure si
elle n'est pas ou peu sollicitée.

3.4.4 - Le croisement d'une soudure bout à bout et d'une soudure


d'angle est admis.
3.4. 5 - Quand plusieurs plats sont superposés, ils doivent toujours
être assemblées sur leurs rives par des cordons de soudure.
Pour des aciers à e < 35,5 daN/mm², les cordons peuvent être
continus ou discontinus suivant que les éléments sont soumis ou non
à l'oxydation.
Dans le cas de cordons discontinus, les soudures doivent être
réparties uniformément sur toute la longueur des pièces.

- les longueurs "1 1 " aux deux extrémités des pièces doivent être > à
la largeur du plat à assembler.
- les longueurs "l 2 " doivent satisfaire au tableau 1
- la distance "d'entre deux soudures doit être < à 22 ép. mini pour
les aciers E 24 et E 26, 18 ép. mini pour les autres nuances
d'acier.

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