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L’Avent

Le temps de l’Avent – mot qui signifie avènement, venue – comprend environ 4 semaines et nous
prépare à la fête de Noël.
Noël, quel mot chargé de souvenir, d’espoirs ! Mais au juste, qu’est ce que nous célébrons à Noël ?

I. C’est d’abord un fait historique : la naissance à Bethléem de Jésus, fils de Dieu, né de la


Vierge Marie. Avez-vous remarqué que la naissance de cet enfant à Bethléem, bourgade
de Palestine, a été un tel événement mondial que le calendrier en a tenu compte. Il y a
« avant Jésus Christ » et « après Jésus Christ ». C’est comme si tout convergeait vers
cette naissance, et comme si tout en découlait.
Vous trouverez cet aspect de Noël, fait historique, dans les Evangiles : (Matthieu 1 et 2 ;
Luc 2 ; Jean 1)
Le temps de l’Avent, c’est cette joyeuse attente de la venue de Jésus parmi nous. Vous
savez ce que ces quand, dans une famille, on attend une naissance ! Celle-là, il y avait
longtemps qu’elle était désirée. En effet, depuis des siècles, le peuple juif, peuple choisi
par Dieu, attendait le Messie, c’est-à-dire l’envoyé de Dieu, Celui qui, apporterait le
salut, la paix. Tous, y compris Marie, Joseph, Jean-Baptiste, désiraient ardemment la
venue de cet Emmanuel : Dieu avec nous. Les prophètes l’avaient annoncé, en
particulier Isaïe dont on fait la lecture dans la liturgie de l’Avent. « Ah ! Si tu déchirais
les cieux et si tu descendais ! » Isaïe 40
L’Evangéliste Marc ne raconte pas la naisse de Jésus, mais il commence son évangile en
présentant Jean le Baptiste, le dernier des prophètes à annoncer la venue du Messie. Jean
Baptiste est présent dans toute la liturgie de l’Avent et il nous dit comment nous préparer
à Noël : il crie dans le désert aux hommes venus l’écouter : « Préparez les chemins du
Seigneur, rendez droits ses sentiers, convertissez-vous. Il vient derrière moi celui qui est
plus grand que moi. Je vous ai baptisés dans l’eau, Lui vous baptisera dans l’Esprit
Saint. »

La naissance de Jésus apporte une grande joie aux bergers, aux mages, à tous ceux qui
attendaient la « visite » de Dieu, aux humbles, aux pauvres, aux priants.

II. Le deuxième aspect du mystère de Noël, c’est la venue de Jésus non plus seulement il y
a 2000 ans, mais aujourd’hui, mais tous les jours, dans la vie de chacun de vous, de
nous.
Comment cela ? Jésus l’a dit lui-même avant de remonter à son Père : « Voici que je suis
avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » Donc, l’Avent, c’est aussi cette
préparation, cette joyeuse et confiante attente de chacun de nous : Jésus vient pour moi
aujourd’hui ! Il est vivant et Il frappe à ma porte ; si j’ouvre, Il entrera chez moi, et nous
vivrons dans une grande intimité, Lui avec moi et moi avec Lui.
Il vient, mais Il ne force pas la porte : Il frappe. Vais-je Lui ouvrir ? Et comment faire
pour savoir que c’est Lui et Lui, ouvrir ? C’est d’abord Jean Baptiste qui me le dit :
convertis-toi ! change de vie, grandis dans la prière, dans l’amour fraternel, dans la
justice. Ainsi tu prépares sa venue.
C’est aussi Marie qui nous le dit : Lis la Parole de Dieu, accueille-là dans ton cœur,
cherche Dieu là où Il se trouve : au plus profond de toi. Pour cela, fais silence, écoute !
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C’est ainsi que Jésus prendra naissance de plus en plus en nous, chaque jour.

III. Le troisième aspect du mystère de Noël : Jésus reviendra dans sa gloire. A la fin des
temps, Il remettra à Dieu son Père l’univers entier restauré dans l’amour. C’est le sens de
la fête du Christ Roi du dernier dimanche, et les lectures des premiers dimanches de
l’Avent illustrent cet aspect.
L’Avent : Jésus est venu il y a 2000 ans
Il vient chaque jour pour moi
Il reviendra dans la gloire.
Pour conclure, l’Avent, c’est le temps de Marie. Marie est celle qui a attendu, dans la
joie et dans la foi, la naissance de son enfant, de son Sauveur.
Marie a accueilli dans sa vie le Christ, Fils de Dieu : tout son quotidien a été bouleversé
par Lui, a été orienté vers Lui.
Avec elle, nous pouvons redire sans fin : viens, Seigneur Jésus !

Quelques pistes de réflexion, de prière :

1. L’Avent prépare à célébrer la première venue de Jésus.


Si Jésus n’était pas né, qu’y aurait-il de changé dans ma vie ?
Comment cet événement creuse-t-il en moi un désir, une attente ?
Relire les évangiles où l’on raconte la naissance de Jésus en m’imaginant que je suis présent
à la scène.

2. L’Avent prépare à accueillir Jésus aujourd’hui.


Où vais-je le rencontrer ?
Y a-t-il des conditions pour entendre sa voix ?
Il vient pour me sauver. Me sauver de quoi ?
Que m’apporte-t-il ?
Et moi, qu’ai-je à lui donner ?

On peut relire les textes des 4 dimanches de l’Avent (année A) en particulier :


Romains 13,2-14 – 1er dimanche
Isaïe 11,1-10 – 2ème dimanche
Romains 15,4-9 – 2ème dimanche
Matthieu 3,1-12 – 2ème dimanche
Matthieu 11,2-11 – 3ème dimanche

Récapitulation :

L’Avent : temps de l’attente, du long désir, qui purifie le cœur de tout ce qui n’est pas l’essentiel.
Temps de conversion : nous avons besoin d’être sauvés, d’être relevés dans l’amour ; c’est pourquoi
nous supplions : Viens !
Temps de l’ouverture, de la disponibilité à la Parole, comme Marie.
Temps où nous croyons à la grandeur du don de Dieu : mystère de la divinité cachées dans l’enfant
de la crèche.
Temps de la foi : avec Marie, avec l’Eglise, nous croyons à la réalisation des promesses faites par
Dieu aux prophètes : Je vous enverrai un Sauveur.

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Maranatha ! Viens Seigneur Jésus !

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L’année liturgique

Noël
Naissance de Jésus
(Incarnation du Verbe
2ème personne de la Trinité)
Emmanuel : Dieu avec nous.

Avent
4 semaines

Carême : 40
jours

Pentecôte
Jésus nous envoie son Esprit-Saint
(3ème personne de la Trinité)
qui rassemble l’Eglise

Pâques
Mort et résurrection de Jésus
Il nous sauve du péché et de la
mort
Il nous donne la Vie
Il nous révèle le Père
(1ère personne de la Trinité)

Ascension
Entre Pâques et Pentecôte : 50 jours

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L’Avent

Il est venu Il viendra


( Incarnation du Verbe) Il re-viendra

cf. : Prologue de Saint Jean Ma propre Pâque Retour glorieux


du Christ
(eschatologique)

Avent Attente
Attente active

Prière dans le Missel Ephata (1er dimanche B)

« Seigneur, comme tes disciples, nous avions répondu


enthousiastes à la Bonne Nouvelle du Royaume et nous nous
sommes mis à ton service avec ardeur. Mais avec le temps, la
force de l’habitude affadit nos élans et nous n’entretenons
pas en nos cœurs l’amour de ton Nom.
O Jésus, réveille en nous le désir de revenir à Toi, de secouer
le joug de nos lâchetés et de nos paresses afin que renouvelés
dans la feu de l’Amour comme au premier jour nous soyons
vigilants dans l’attente de ta venue.
Oui, Seigneur, tu nous as tout donné de toi pour que nous
ayons la vie, en toi nous sommes forts, mais loin de toi nous
faiblissons.
Que ton Esprit ne nous manque jamais, qu’il ranime sans
cesse en nous le zèle pour ta maison et le feu de nos cœurs.
Que ce nouvel Avent qui commence fasse de nous des veilles
fidèles que tu auras joie à trouver prêts quand tu viendras. »

Avent : Temps dynamique


Nous sommes en tension vers

Quelque chose
Quelqu’un qui approche.

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Réveiller
Secouer
Vigilance – veilleur
Ranimer
Avancer – aller avec courage (oraison du 1er dimanche)

Cf. : les 2 préfaces liturgiques de l’Avent.


1) en veillant dans la Foi
2) qu’Il nous trouve quand Il viendra vigilants dans la prière, et remplis d’allégresse.

A méditer Le texte du Père Vivarès


« L’épreuve de l’absence fait de nous des hommes vigilants. »

Dieu est pour moi « comme un homme parti en voyage » (Marc


13,34) ; après s’être révélé à moi de façon bouleversante en ayant
suscité une vocation privilégiée, il m’a caché son visage en me
laissant dans la nuit, dans le désert. La mémoire qui me permettait
de retenir les moments forts, les paroles décisives qui m’avaient été
adressées s’est estompée. L’expérience certainement la plus continue
que je fais est celle de l’absence de Dieu.
Cette absence a d’abord suscité la révolte, le désarroi : reviens
Seigneur pour l’amour de tes serviteurs (Isaïe 63,15). Mais je
redécouvre peu à peu que l’absence est une grâce : elle renouvelle
en moi la foi, la confiance, la fidélité, l’espérance. Elle suscite une
dynamique qui nous met en route vers la rencontre : l’absence, le
manque, le vide nous met au cœur une soif, un désir insatiable.
Ce désir est la confirmation qu’une rencontre nous a déjà marqués ;
il nous fait ressentir combien nous sommes de Dieu. Le Seigneur
nous a saisis un jour dans notre faiblesse, dans notre péché et il a
suscité en nous un appel définitif. Nous ne pouvons plus remettre en
cause cet élan dont la marque nous colle à la peau. C’est pourquoi
nous veillons dans l’attente de l’aurore, nous ne cédons pas à cet
endormissement qui nous guette, à cette indifférence, à cette
lassitude spirituelle qui envahit notre monde.
L’épreuve de l’absence purifie notre foi et fait de nous des hommes
vigilants, clairvoyants. Comme la vigie sur le bateau dans la nuit,
notre cœur devient plus attentif à l’essentiel, aux signes du
Royaume, aux lumières qui transparaissent au loin.
Père Patrice Vivarès

Si le temps de l’Avent est comme le temps du Carême, un temps privilégié de conversion dans
l’Année liturgique, l’un et l’autre n’ont pas la même tonalité, la même orientation.

Une question pour ma vie concrète :


Est ce que je vis comme quelqu’un qui attend le retour de Jésus ?

S’il y a une résolution à prendre pour ce grand temps des retraites… 4 semaines … qui précède
Noël, c’est bien celle là :

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 Vivre en Veilleur
 Vivre éveillé

Qu’est ce qu’un veilleur


 Un veilleur de nuit,
 Un veilleur dans la nuit ?

 Il ne dort pas, ne s’assoupit pas.


 Il secoue la torpeur du sommeil.
 Il garde sa lampe allumée.
 Il scrute le noir.
 Il détecte le danger, l’ennemi dès qu’il approche
 Il discerne les signes de l’aurore.
 Il se tient à un point stratégique, sur la hauteur, sur le rempart.
Image biblique du veilleur. (Cf. Psaumes « Il ne dort, ni ne sommeille le gardien d’Israël. ») Jésus
dans l’Evangile reprend sans cesse ces appels à veiller… à demeurer en tenue de service – à
attendre le retour du Maître.

Travail personnel
1) Chercher tous les termes qu’on pourrait opposer à la veille, la vigilance, l’attente.

2) Dans le VTB (Vocabulaire Théologique Biblique) : articles :


 Veiller
 Nuit (le dernier paragraphe)
 Jour du Seigneur (lumière sur l’existence quotidienne)

Lire ces articles et relever en particulier les textes où Jésus lui-même insiste sur cette attitude – et
les textes de Saint Paul allant dans le même sens.

3) Pour moi concrètement les constitutions explicitent comme et où je dois particulièrement


vivre cette attitude de vigilance.

Essayer de retrouver les passages où cette attitude est particulièrement soulignée – les relever.

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L’immaculée Conception
En Orient : au VIIIème siècle la conception de Marie est une fête où l’on célèbre le miracle supposé
d’Anne concevant Marie malgré l’âge de Joachim.

Dans la Bible : nombreux cas de ce genre :


Abraham et Sara qui engendre Isaac – Genèse 18,11
Manoah et sa femme qui engendre Samson – Juges 13,2-5
Elkane et Anne qui engendre Samuel – I Samuel 1,5-6
Zacharie et Elisabeth qui engendre Jean Baptiste – Luc 1,7

En Occident : Cette fête a trouvé peu d’écho, mais au XII ème Angleterre, solennité de la Conception
de Marie. Marie est dite immaculée parce qu’exempte du péché originel, cette souillure héréditaire
qui, depuis le péché de nos premiers parents entache tout homme venant en ce monde – Genèse 3

Cette fête arrive ensuite, en Normandie (c’était la fête de la nation normande), puis en France. A
Lyon en 1140, le chapitre cathédral l’adopte opposition de Saint Bernard, il se
réclamait de Saint Augustin qui avait vu, dans l’acte générateur lui-même, la source inévitable du
péché d’origine. Raisonnement qui fit loi durant tout le XIII ème siècle. Seuls les Franciscains
résistaient au courant et célébraient la fête de l’Immaculée Conception dans tout l’Ordre.

Le théologien Denis Scott rassurera les consciences en montrant que la rédemption préservatrice est
celle qui donne à Dieu le plus de gloire.
Autrement dit, Marie a été « préservée du péché originel par une grâce venant déjà de la mort de
son Fils (Collecte du 8 décembre ; Dogme du 8 décembre 1854 ; Apparition à Lourdes en 1858)

L’Eglise a donc conclu que Marie a bien été créée sans péché, mais de par sa naissance, de par sa
solidarité avec les hommes, elle aurait dû partager leur sort, la grâce en elle est victoire totale sur
une force de mort et de péché et cette grâce est due au sacrifice rédempteur du Christ.

Marie, comme le reste de l’Eglise, est une rachetée et le Christ la sauve pour en faire sa Mère.
Qu’elle soit préservée du péché originel ne la rend que plus semblable à son Sauveur et plus
parfaitement sauvée. Sa communion totale et originelle avec le Christ, ne lui enlève pas sa solidarité
avec les hommes, et elle est suspendue au-dessus du même abîme de péché et de mort dont Jésus
par sa croix, la préserve comme il les en retire.

Marie au pied de la croix, pleure de reconnaissance par ce sacrifice qui lui a permis d’être en
communion avec Dieu, pleine de grâce, dès sa conception.

Notre Communauté a eu une grande dévotion envers Marie Immaculée. Dès 1792 on trouve une
prière composée par la supérieure de l’Hôtel Dieu saint Nicolas de Vannes et reprise ensuite par
différentes supérieures. Après la révolution, le petit couvent est dédié à l’Immaculée Conception et
en arrivant à Malestroit les sœurs gardent ce patronage pour leur Monastère.

Dans la récitation quotidienne du chapelet outre les 5 dizaines, il est habituel dans notre
communauté d’en réciter une en l’honneur de l’Immaculée Conception.

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