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PREMIER MÉMOIRE.
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Expérience.
On électrise (Jig. 4) un petit conducteur qui n'est autre chose
(prune épingle à grosse tôle, qui se trouve isolée en enfonçant su
pointe dans l'extrémité d'un bâton de cire d'Kspugnc; on intro-
duit celte épingle dans lo trou m et on lui fait toucher la balle /,
en contact avec la balle a ; on retirant l'épingle, los deux ballos se
trouvent électrisées de la mémo nature d'électricité et elles si!
chassent mutuellement à une distance que l'on mesure, en regar-
dant, par le fil de suspension et le centre delà balle ay la division
correspondante du cercle zOQ; tournant ensuite l'index du micro-
mètre dans lo sonspno, on tord le fil de suspension IV et l'on pro-
duit uno force proportionnelle à l'angle de torsion qui tend ù rap-
procher la balle a de la balle t. On observe, par ce moyen, la
distance à laquelle différents angles de torsion ramènent ht balle a
vers la balle / et, en comparant les forces de torsions avec les di-
stances correspondantes des deux balles, on détermine la loi de
répulsion.
Je présenterai seulement ici quelques essais qui sont faciles à
répéter, et qui mettront lout do suite sous les yeux la loi de la
répulsion.
Premier essai. — Ayant électrisé les deux balles avec la tôle
d'épingle, l'index du micromètre répondant à o, la balle a de l'ai-
guille s'est éloignée de la balle t de 3(>a.
Deuxième essai. — Ayant tordu le fil de suspension au moyen
du bouton o du micromètre de iao'°, les deux balles se sont
rap-
prochées et arrêtées à i8° de distance l'une de l'autre.
Troisième essai, — Ayant tordu le fil de suspension de 067", les
deux balles so sont rapprochées à 8°3o\
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dans le second essai, la distance dos bulles est de 18"; mais, comme.'
l'on a tordu le micromètre de 1aG°, il eu résulte qu'à une distance
dei8'' la force répulsive était.1.44" : ainsi, à là moitié de la première
distance, la répulsion des balles est quadruple.
Dans le troisième essai on a tordu le fil de suspension de 5O7",
et les deux balles ne se trouvent plus éloignées quo de 8^,5. La tor-
sion totale était, par conséquent, 57G", quadruple de celle du
deuxième essai, et il ne s'en fallait que de i degré que la distance
des deux balles dans ce troisième essai no fut réduite à li moitié
de celle où elle était au deuxième. Il résulte donc do ces trois es-
sais que l'action répulsive, que les doux balles électriséos de la
môme nature d'électricité exercent l'une sur l'autre, suit la raison
inverse du carré des distances.
Première remarque.
lîn répétant l'expérience qui précède, on observera qu'en se
servant d'un fil d'argent aussi fin quo colui quo nous avons em-
ployé, qui ne donne, pour la force do torsion d'un ongle de 5°,
tpic jïfaj de grain à pou près, quelque calme que soit l'air et
quelques précautions que Ton prenne, on ne pourra répondre de
la position naturelle de l'aiguille, lorsque la lorsion ost nulle, qu'à
•xaou 3" près, Ainsi, pour avoir un premier essai à comparer avec
les suivants, il faut, après avoir électrisé les deux balles, tordre le
lil do suspension de 3o° à 4°°, oc qui, réuni à la dislance des deux
halles observées, donnera une force do torsion assez, considérable,
pour que les a0 ou 3° d'incertitude dans la première position de
l'aiguille, lorsque la torsion est nulle, ne produisent pas dans les
résultats une erreur sensible. Il faut d'ailleurs ôtre averti que le
fil d'argent dont je me suis servi dons cetlo expérienco est si fin
qu'il casse au moindre ébranlement : j'ai trouvé dans lo suite qu'il
était plus commode d'employer dans les expériences un fil de sus-
pension d'un diamètre presque double, quoique sa flexibilité de
torsion fut de quatorze à quinze fois moins grande que celle du
premier, Il faut avoir soin, avant de faire usage de co fil d'argent,
de lo tenir pendant deux ou trois jours tendu par un poids qui soit
ii peu près la moitié de celui qu'il peut porter sans se rompre; il
faut encore avertir qu'en employant ce dernier fil d'argent, il ne
faut jamais le tordre au delà de 3oo°, parce que, passé ce terme de
torsion, il commence à s'écrouir et ne réagit plus, ainsi que nous
l'avons prouvé dans le Mémoire déjà cité, imprimé en 1784,
qu'avec une force moindre que l'angle de torsion,
. Deuxième remarque.
Troisième remarque,
Quatrième remarque.
Comme l'expérience prouve que, dans une chambre bien fermée,
on peut déterminer avec le premier fil d'argent, à a0 ou 3° près,
la position de l'aiguille quand la torsion est nulle, ce qui donne,
d'après le calcul des forces de torsion proportionnelle à l'ongle de
torsion, une force tout au plus de j^h^ de grain (o,ooi3), les
plus faibles degrés de l'électricité se mesureront facilement avec
cette balance. Pour celte opération on fait passer (fig. 5) à tra-
vers un bouchon do cire d'Espagne un petit fil de cuivre cd, ter-
miné en c par un crochet, et en d par une petite balle de sureau
dorée, et l'on met le bouchon A dans le trou m de la balance
(fig. i), de manière que le centre de la balle d vue par lo fil de
suspension répond au point o du cercle sOQ ; en approchant ensuite
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un corps électrisé du crochet c, quelque faible que soit l'électricité
de ce corps, la balle a se séparant de lu balle d donne des signes
de l'électricité, et la distance des deux ballos en mesure la force
d'après le principe de la raison inverse du carré des distances.
Mais je dois prévenir que, depuis cos premières expériences, j'ai
fait exécuter différents petits éloctromèlrcs, d'après les mômes
principes de lu force de torsion, en me servant pour le fil de sus-
pension d'un fil de soio, toi qu'il sorl du cocon, ou d'un poil de
chèvre d'Angora, Un do ces électromètres, qui a à peu près la
môme forme que la balance électrique décrite dans ce Mémoire,
esl beaucoup plus petit; il n'a que 5 à 6 pouces de diamètre, une
lige do i pouce (3,71); l'aiguille est un petit fil de gomme-laque
de 12 lignes (3,71) do longueur, terminé en a par un petit cercle
très léger de clinquant. L'aiguille el le clinquant pèsent a peu près
! de grain (oB',oi3); le fil de suspension, tel qu'il sort du cocon,
ayant 4 pouces de longueur, a uno flexibilité telle, qu'en agissant
avec un bras de levier do 1 pouce (3,71), il ne faut que j^^ de
grain (o,,*no,0009) pour le tordre d'un corele entier ou de 36o° :
en présentant dans cet éleciromèlre au crochet C de h fig. 5 un
bâlon ordinaire de cire d'Espagne, électrisé par frottement à
3 pieds (o"',97) de distance de ce crochet, l'aigiiille est chassée à
plus de 900, Nous décrirons plus en détail dans la suite cet élcc-
tromètrn, lorsquo nous voudrons déterminer la nature et le degré
d'électricité do différents corps, qui, en frottant l'un contre l'autre,
prennent un degré d'élecliïcilé très faible.
Dans les conditions où Coulomb a opéré, si l'on néglige l'action des charges
induites sur lo verre de la cage, qui se trouvait environ à om,o{ du centre
des houles, l'influence de la distribution de l'électricité iVla surface des
liaHesest peu de chose; l'action réciproque de deux sphères égales char-
gées de quantités égales d'électricité est, en effet, ^5(1 — 4 ~ ) si a est
leur rayon, c la distance de leurs centres; formule qui donne dos résultats
exacts ù j-03^ prés, dés que la distance des sphères est égale à leur rayon •
dans les expériences citées par Coulomb, - est toujours inférieur à -•