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J’ai l’intention, dans cet article, de réunir les éléments de la discussion qui doit démon-
trer l’existence des multiplets magnétiques dans les atomes ferromagnétiques. Cette même
discussion et un vague programme de travail ont été publiés dans plusieurs notes disper-
sées (1). Si, jusqu’à présent c’est surtout l’optique qui a permis d’explorer la structure
interne de l’atome, et surtout à l’état gazeux, ici j’espère démontrer que le magnétisme de
son côté est capable de renseigner sur certaines particularités de l’atome. Et ici il ne s’agit
pas de l’atome isolé des gaz parfaits, mais de l’atome fixé par le réseau cristallin.
~
I. a-
BASE EXPÉRIMENTALE.
Les expériences quisont à la base de la discussion suivante ont été faites en 19~5 et
1926 (2). Il
été montré
a que les phénomènes discontinus de rail11antation qui dans les
autres corps ferromagnétiques, sont infiniment petits peuvent, dans le nickel, atteindre faci-
lement une notable partie de la hauteur du cycle. Et par un traitement spécial on peut
donner au nickel un cycle d’aimantation p,a.:rticulièrement simple, C,~ traitement est le sui-
vant. Le fil de nickel doit être très fin par rapport à la longueur. D’abord rétuit, il est
étiré jusqu’à la rupture. Ensuite, il est plié plusieurs fois avec une faible traction auteur
d’une petite poulie dont le diamètre est environ dix Ms celui du fil. Quant ce fil quitte la
pouline, il a une courbure naturelle.. La dernière opération du traitement c~ar~s~iste à tenir ce
fil droit contre son élasticité, par ex,ern.p~l~, en. l’introduisant dans un tube càpil.làire. Le
cycles de ce nickel spécial est caractérisé par la séparation fresque complète des variations
réversibles et irréversibles de l’aim.anta~tior~.
(:1) Comptes Rendus, t. 181 (1926), p. 12î2; t. 182 (1926x p. 1539 ; t.. 183 (1926), p. 12i ; t, 183 (1926),
p. 5trg; t. tu p- ’~3‘~.
(t) CoMpt,-g Ren1lu$, ~. IIW (i925y, p. S153 jt. 180 (1§f5), p. i3-~4..-..... Jôurnal de Physiqf1ë, t. 7 (1!/29),
po. 0,9.
des champs faibles et moyens. Mais le fait le plus caractéristique est que, quelle que soit
l’amplitude des variations du champ avec laquelle le cycle est décrit, le renversement a
toujours lieu pour une même valeur du champ, que j’ai appelé chariip critique (fig. 1).
Fig.i. o
Fi~. 2. Flg. 3.
II. -
DÉMONSTRATION DE L’BXISTENCE D’UN DOUBLET DANS LE NICKEL.
Fig. 4.
Modèle I. -
Un moment magnétique fait un certain angle (par exemple 45°) avec le
champ (I, fig. 4). Sa rotation donne la partie réversible et le renversement la partie irré-
versible.
Modèle II. Deux moments se trouvent à angle droit, l’un parallèle et l’autre perpen-
-
modèles, et si une certaine quantité est dispersée dans des angles voisins, l’effet de cette
inljJureté de l’orientation est différent suivant les modèles. Le modèle 1 prend l’aspect donné
dans la figure 5, 1. Les moments ont des directions plus ou moins inclinées sur la direction
du champ, ce qui aurait pour effet de donner à la courbe d’hystérèse des branches irréver-
249
sibles inclinées et des arrondis symétriques (voir fige 5, CI). Le modèle 1 est donc incapable
de fournir un cycle comme il a été obtenu réellement.
Dans les modèles lI et III, les moments à renverser sont opposés au champ. Le renver-
sement commence pour un certain champ minimum, qui est pratiquement le même pour
les moments voisins. Les autres moments qui se présentent sous des angles notables sont
renversés par des champs plus forts. Il en résulte une courbe d’hystérèse, telle que C II et
C III, avec une partie irréversible qui commence brusquement au champ critique avec une
Fig. 5.
tangente verticale (grande discontinuité) et qui dans les champs forts s’atténue progressi-
vement (la queue).
Les cycles réellement obtenus sont tout à fait semblables à ce cycle déduit du méca-
nisme des modèles II et III (voir par exemple fig. 2, c). J’appelle ces arrangements de
moments magnétiques à angles droits des multiplets magnétiques,.
,,
L’aimantation dans les champs faibles et moyens (cycle d’hystérèse) a suggéré l’exis-
tence d’un multiplet magnétique. Lequel des deux multiplets faut-il attribuer au nickel2 La
question peut être résolue par la comparaison, dans notre nickel spécial, de l’aimantation
rémanente avec l’aimantation à saturation. En utilisant le multiplet magnétique, on peut
imaginer deux mécanismes différents qui conduisent à la saturation :
1° Le multiplet reste rigide, mais la résultante est amenée par un champ très intense
dans la direction de ce champ. L’aimantation à saturation serait alors égale à la résultante
du multiplet. Si nous attribuons à chaque moment constituant le moment ~, la résultante
du doublet aura comme moment V2;celle du triplet, ~3.
Comme il a semblé plausible que,
dans le cas de l’aimantation rémanente du nickel spécial, un seul constituant soit parallèle
au champ, le moment de l’aimantation rémanente serait égal à 1 dans le cas du doublet
comme dans celui du triplet. Par conséquent, dans le cas du multiplet rigide, le rapport
2° Le muliplet est déformable par le champ et, dans un champ infini, tous les consti-
tuants sont rapprochés de la direction du champ. L’aimantation de saturation serait donc
égale à la somme des constituants, c’est-à-dire égale à deux pour le doublet et égale à trois
pour le triplet. Et puisque l’aimaniation rémanente du nickel spécial a été posée égale à un,
le rapport de l’aimantation à saturation à l’aimantation rémanente sera égal à deux pour le
doublet et trois pour le triplet.
Pour obtenir une comparaison fidèle de l’aimantation rémanente avec l’aimantation à
saturation, il m’a semblé nécessaire de faire les deux mesures ayec la même installation.
Pour la mesure de l’aimantation rémanente, la méthode du magnétomètre est tout indiquée;
pour la mesure de la saturation, cette méthode est d’un emploi très difficile, parce qu’une
bonne compensation d’une bobine qui doit produire un champ intense est presque impos-
sible. Une expérience provisoire a été faite en 1926 (loc. cit.) pour le nickel de la figure 2 c.
Après un réglage soigné des compensations nécessaires, j’ai trouvé pour l’aimantation dans
un champ élevé (f~ ‘ 1760 G) une déviation de ~70,~ mm, et pour l’aimantation rémanente,
85,4 mm. Donc le rapport deux à 2 pour 1000 près. Pour des expériences plus complètes,
voir le chapitre suivant.
Puisque ce rapport deux est un des rapports prévus dans la discussion précédente, ce
résultat est une justification des hypothèses faites pour l’interprétation des cycles à grandes
250
discontinuités. Enonçons donc les coïiséqueyïces qu’on peut tirer de cette expérience.
1. Le moment ferromagnétique est un doublet.
2. Par un t,,’aitement J1lécanique, ce être orienté unifo17mérnent sans que la
structure cristalline soit Plus spécialement dans le nickel courbé et tenu droit
contre l’élasticité, le traitement a pour effet de diriger l’un des constituants du doublet
parallèlement, l’autre perpendiculairement à l’axe du fil. Plus ce traitement est réussi, plus
grandes sont les forces qui retiennent le doublet dans cette position. Alors les phénomènes
discontinus atteignent leur plus grande valeur, la queue C (fig. 2) se réduit de plus en plus
et l’inclinaison de la partie réversible diminue. Effectivement les variations de ces trois
quantités, observées au cours des essais (1), sont liées entre elles de cette manière. Par
contre, des radiogrammes (voir le dernier article) ont démontré que la cristallisation est
restée confuse, les axes cristallographiques n’ayant pas de direction privilégiée.
3. Le champ critique est le champ nécessaire et suffisant pour le renversement a’un seul
constituant du doublet, celui qui est orienté comme le champ. J’appelle cette variation irré-
versible de l’aimantation renversement de première espèce. Je montrerai plus tard qu’il y en
a probablement une deuxième. Si l’on attribue le moment constituant d’un doublet à une
orbite électronique, on peut attribuer le renversement de première espèce à un changement
du sens de parcours de l’électron considéré. On peut imaginer, par exemple, que l’électron
considéré est expulsé et remplacé par un autre qui tourne en sens inverse du premier.
.
mesurée par M. P.
en
Weiss, qui a exprimé ses résultats par la loi
général- au-dessus due 1 000 gauss. Cette loi est aussi valable pour le nickel.
a~ ~ (Jo
clans la
(1 2013 _~),Or, valable
même région des champs se produit la dernière étape de la fermeture du doublet. Il est
naturel de trouver dans ce rapprochement le mécanisme de la loi d’approche. Si l’on admet
qu’un moment magnétique constituant est perpendiculaire au plan d’une orbite,que les
deux orbites du doublet ont le même centre et qu’une orbite se comporte comme un anneau
chargé d’électricité négative pour la répulsion des autres orbites, il résulte pour des petits
angles une loi d’approche du premier ordre comme celle de Weiss.
--°
RÉCENTES DU RAPPORT ENTRB
ET A SATURATION PU mCKBL SPIÉCIAL.
La des hypothèses énoncées est la valeur numérique du
justification la plus frappante
rapport entre i’aimantation à saturation et l’aimantation rémanente. J’ai cherché à déter-
miner ce rapport avec la plus grande précision possible par de nouyelles expériences ut j’ai
piréfé,réune méthode qui donne les deux termes du rapport, pour m’affranchir de détermi-
nations absolues peu sures.
Comme méthode, j’ai choisi celle du magnétomètre, la seule qui puisse donner une
mesure exacte de l’aimantation rémanente vraie et qui se prête aussi, quoique moins bien,
à la mesure de l’aimantation à saturation.
Le nickel soumis au traitement spécial provient de la « Mound Co » et ne continent que
0,2 pour 100 de fer.
Pour éviter un champ démagnétisant appréciable qui effacerait les grandes disc=onti-
nuités et qui fausserait la mesure de l’aimantation rémanente, j’ai opéré avec des fils très
fins de 0,2 mm de diamètre et de 44 mm de longueur. Le traitement, pour obtenir des
cycles purs, c’est-à-dire la plus grande discontinuité possible et un champ critique unique,
consiste à étirer le fil doux jusqu’à la rupture, à tirer ce fil durci plusieurs fois autour
d’une petite poulie avec la moindre traction possible et à tenir ce fil droit contre son élasti-
cité, ce qui se réalise le plus simplement, en l’introduisant dans un tube capillaire aussi fin
que possible.
Il s’agit ici de la mesure de l’aimantation rémanente vraie qui s’obtient dans un champ
intérieur nul à partir cle l’aimantation à satn.ration par une variation réversible pure sans
trace de variation irréversible (1). En général, les corps ferromagnétiques ordinaires possè-
dent au voisinage du champ nul une forte variation réversible : le moindre champ démagné-
tisant fausse la mesure de l’aimantation rémanente; on peut en tenir compte. Mais, une
correction est impossible, si la substance possède dans les champs faibles positifs une
aimantation irréversible. L’aimantation rémanente brute, résultat de l’expérience, est alors
plus petite que l’aimantation rémanente vraie.
Dans notre cas, l’expérience fournit immédiatement l’aimantation rémanente vraie,
d’abord parce qu’il n’y a pas trace d’aimantation irréversible, même jusqu’à un champ
négatif de l’ordre de 10 gauss et, par suite de la petitesse de la variation réversible (environ
i pour ~i 000 par gauss), un champ démagnétisant, dans notre cas d’ailleurs très petit,
fausse très peu l’aimantation rémanente vraie. Pour ce qui concerne la mesure de l’aiman-
’
partir de 1 000 gauss en général. Je me suis ;donc proposé d’aller jusqu’à un champ de
l’ordre V V V G. e
Le magnétomètre qui avait servi (2) à décrire les cycles à grandes discontinuités était
astatique à courte durée d’oscillation (fig. 6). Cette courte durée est avantageuse; elle
permet d’abréger le temps où la bobine magnétisante est parcourue par le courant intense,
ce qui évite un écha.uffement excessif. Cet échauffement est nuisible surtout parce que la
dilatation des spires de cuivre rend imposslble une compensation exacte de l’action directe
de la bobine. En outre, il y a une deuxième action désagréable de la bobine parcourue par .
de forts courants sur le magnétomètre : le moment des petits aimants du système mobile du
magnétomètre varie avec le courant dans la bobine, et par conséquent la sensibilité ne reste
pas constante. Une bobine plus longue, refroidie à l’intérieur et à l’extérieur par une circu-
lation d’eau, n’a pas donné davantage des résultats satisfaisants. Pour éviter l’action capri-
cieuse de la bobine magnétisante, il faudrait la construire aussi uniforme que possible et
la présenter symétriquement au magnétomètre. Mais l’emploi d’un magnétomètre simple
est interdit dans un Institut où l’on travaille avec ung,rand nombre d’éLectro-aimants.
(~) Voir aussi A. FERMER et G. BALACHOWSgY. Arch. d. Sc. phys. nat., 58 période, t. 2 (i920).
(2) Journal de Physique, t. 7 (1926), p. 109.
252
des deux aimants du milieu. Pour la déviation on utilise donc trois quarts
des aimants présents.
Pour obtenir une assez grande sensibilité, la bobine est très près du magné-
tomètre ; la distance de leurs axes était de I6 mm seulement. Dans ce cas, uno
légère influence du champ de la bobine sur les aimants du magnétomètre est
inévitable; elle s’exprime par une faible variation de la sensibilité. Il en résulte .
la nécessité d’étalonner chaque fois et dans les conditions de la mesure. Cela a
été fait au moyen d’une petite bobine fine de la longueur du fil de nickel par-
courue par un courant constant, donc de moment constant, qui remplace le
fil de nickel dans la bobine. On satisfait à ces conditions, en faisant varier
le courant magnétisant au moyen de résistances électrolytiques tournantes
dont la vitesse est imprimée par un mouvement d’horlogerie.
La figure 8 donne le schéma des résistances tournantes. Il y en a dux :
Fig. 7. l’une Ri, à grande résistance, tourne régulièrement (à raison de 1 tour par
minute), elle donne une variation lente entre -
50 et + 50 G, intervalle qui
permet l’inscription sûre de l’aimantation rémanente, du champ critique, en somme du
cycle d’hystérèse. L’autre Rz ne tourne qu’à l’instant où la première est au minimum
-
Fig. 8. Fig. 9.
par un minimum très aigu de sa résistance, qui donne un champ maximum de 2 000 G
environ. Par la courte durée du courant intense la bobine s’échauffe assez peu : la com-
pensation se dérègle peu. Pendant le demi-tour du premier inverseur tournant (26 s), la
circulation d’eau a le temps d’enlever la chaleur de joule et, au maximum ;suivant, la
bobine se trouve de nouveau à l’état initial. La figure 9 donne la variation du courant en
fonction du temps.
L’ampèremètre qui porte le prisme (1) donnant la déviation proportionnelle au champ, a
lui aussi deux sensibilités. Au milieu, pour la courbe d’hystérèse, la sensibilité est grande,
grande sensibilité a... a se trouvent les courbes allant vers la saturation S. Sur la mème
feuille sont tracées, sans que les inver .
seurs tournants aient cessé de tra-
vailler, deux courbes du moment con-
stante donné par la bobine parcourue
par un courant constant, positif et
négatif. Les opérations que comporte
une mesure se font donc de la manière
suivante : Les inverseurs tournants
marchent constamment : l’électrolyte
et la bobine magnétisante sont en
régime. On commence par tracer une
courbe de zéro avec la bobine de mo-
ment constant, mais sans y faire passer
de courant, ensuite une courbe de mo-
ment constant, après une nouvelle
courbe de zéro sans substance, et fina-
lement la courbe de la substance. La Fig. 10.
distance des deux premières courbes
donne la sensibilité pour chaque champ ; la distance des deux dernières, l’aimantation du
corps à étudier après division par la sensibilité en chaque point du champ.
La grandeur de l’aimantation rémanente peut être prise telle quelle. Pour trouver
l’aimantation à saturation, on déduit des courbes l’aimantation dans plusieurs champs forts,
on les porte en fonction de l’inverse du champ et, si l’on trouve une droite, son extrapolation
vers le champ infini donne la saturation. Dans les expériences faites sur plusieurs échan-
tillons de nickel traité spécialement, j’ai trouvé un bout de droite seulement à partir de
1300 G environ. On voit donc qu’il était nécessaire d’aller jusqu’aux champs de 2 000 gauss.
Que la limite inférieure de la loi d’approclie. soit si élevée (1300 G)ne surprend pas, puisque
le nickel traité est extrêmement dur et l’on a déjà trouvé que la limite inférieure de la vali-
dité de la loi d’approche est située dans les champs plus faibles, quand le corps est plus
la méthode du magnétomètre.
Le entre l’aimantation rémanente et l’aimantation à saturation est
rapport trouvé
0,482 moyenne. La divergence entre les valeurs individuelles n’est que de quelques
en
pour mille. (On se rappelle que les A rapports entre lesquels l’expérience doit décider
étaient . Les différences entre le rapport
1,
trouvé et les 4 rapports des différentes hypothèses sont de .3, 32, 45 et 16 pour 100, La
première différence est incomparablement plus petite que les autres. Cette expérience vicient
donc confirmer la détermination provisoire (’). En outre, un fil de nickel, que je n’ai pas
traité, avec intention, avec les précautions nécessaires en le tirant autour de la poulie avec
une forte traction a donné comme rapport 0,43. Ce nombre s’éloigne davantage du nombré
cycle, donc l’aimantation rémanente, en s’attendant à trouver une valeur voisine de la satu-
ration. Mais elle était beaucoup plus petite.
J’admets que l’atome de fer possèder ai moment où il se dépose, le même multiplet
que celui qui existe dans la couche toute formée et que la résultante de ce multiplet est
dirigée dans le sens du champ magnétique. L’aimantation rémanente de ce dépôt possède
donc un moment égal à la résultante du multiplet et nous admettons que l’aimantation à
saturation est donnée par la fermeture complète du multiplet. Leur rapport dépendra de
l’espèce du multiplet. Prenons les multiplets les plus simples, le doublet et le triplet trirec-
tangle. Si l’on attribue au moment constituant le moment i, leur saturation sera 2 et 3, et
leur résultante pour H = 0 sera et §/lil N/à.
Le rapport entre Faimantation à saturation et
l’aimantation rémanente sera donc et2/V2 3/~3.
La saturation du fer est maintenant très
bien connue (3) crs = 217,9 à 20°. La résultante d’un doublet amura donc :
tique déposé dans un champ magnétique ont été faites par Schild (1). L’aimalllation réma-
nente est fonction du champ appliqué, elle tend vers une limite supérieure. Pour le plus
fort champ II - ~9,‘~ G, I, rapporté à l’unité de volume, est donné par Schild égal à 982 ; en
divisant par la densité ~~ _ 7,86 du fer, on trouve pour l’unité de masse c = 124,9. Cette
valeur expérimentale est très voisine de celle qui a été calculée pour un triplet (125,8) et très
éloignée de celledu doublet Schilda déterminéles 1 rémanents pour plusieurs valeurs
du champ et trouve des valeurs d’autant plus fortes que H est plus grand. Puisque cette
dépendance a une allure hyperbolique, on peut essayer de la représonter en fonction de 1 /H
(fig. 14). Si l’on trace une droite passant par les points, de
telle sorte que les erreurs se compensent (erreur moyenne
égale à 0,8 pour 100), elle passe pour i/H = 0 par
le point I= 991 ou a = ~~6,~. Cette valeur déduite de toute
la série, se rapproche encore davantage de la valeur calculée
- 125,7) pour un triplet (différence + 0,2 pour 100).
6. Le lnomenL lnagnétique du fer se présente donc sous l’as-
pect d’un triplet trirectangle, au moins dans le fer électroly-
tique. Mais puisque, comme on sait, le dépôt électrolytique
est cristallisé comme le métal venant de la fusion, le triplet
~
14. est attribuable au fer en général. (Voir plus loin pour une
Fie
restriction).
On comprend maintenant facilement le cycle presque rectangulaire du fer électrolytique
déposé dans
champ magnétique.
un La résultante est orientée dans le sens du champ; les
trois moments constituants font le même angle avec le champ ; la faible variation réversible
est due au rapprochement commençant des composantes.
L’interprétation que j’ai donnée suppose essentiellement que les trois moments consti-
tuants du triplet interviennent par leur résultante au moment du dépôt, c’est-à-dire qu’ils
sont contenus dans le même atome. J’en conclus que le triplet du fer est atomique. Par suite
de la parenté du doublet du nickel avec le triplet du fer, on peut attribuer aussi le doublet
du nickel à un même atome. On est amené ainsi à cette hypothèse de travail :
7. Le nîultlplet nlag1létiq..1e est une propriété atomique. Or, la variation de l’aiman-
-
tation dans les champs forts a toujours été trouvée réversible. Le rapprochement des cons-
tituants du multiplet ferromagnétique (ou plus brièvement : la fermeture du multiplet) est
donc considéré comme phpnonlèlte intraatomique réversible.
donc : s
Pour a = 10 et pour un champ très intense Il = 10 000 G, l’angle 2 ce entre les moments
’
constituants est encore de 5°. On peut voir dans cette difficulté de fermeture du multiplet
un appui pour l’hypothèse que le multiplet est de structure atomique et que les forces entre
les constituants sont intraatomiques. Ces forces sont incomparablement plus grandes que
dans le cas de la rotation de l’ensemble du multiplet qui s’effectue dans des champs faibles,
et qui donne lieu à l’aimantation initiale, contre des forces provenant d’actions mutuelles
entre les atomes.
V. -
LA POSITION NORMALE DU MUL’HPLET PAR RAPPORT AU RÉSEAU CRISTALLIN.
LE MECANISME DE ET LE RÔLE DE L’AIMANTATION RÉ)IANENTE.
Il résulte de nombreuses expériences (1) qu’un traitement mécanique et surtout la
déformation élastique peuvent orienter le multiplet magnétique du nickel. En l’absence de
ces causes de changement d’orientation et d’un champ extérieur, l’orientation du multiplet
est soit due au hasard, soit donnée par l’orientation du réseau. Parce que le réseau
cristallin et le multiplet magnétique possèdent une certaine symétrie, j’admets que le
champs tendant vers zéro, la résultante ne reste pas dirigée suivant le champ qui a agi,
elle tourne (C-D-E, fig. 19) et tend à occuper la position normale la plus voisine, donnée
par l’orientation du réseau par rapport au champ (point D). La courbe C. D. s’obtient donc
par superposition de la rotation du multiplet à son ouverture.
Si l’on fait agir un champ négatif faible, la rotation du multiplet continue (D-E),
jusqu’à ce que le multiplet rencontre une zône instable(dans une substance à cristallisation
confuse, cette zone sera située sous différents angles, les coudes en C. E. F. G. (figure 19)
seront donc arrondis par l’effet de la répartition statistique), où il se renverse par rotation
en cherchant une nouvelle position normale, pour laquelle la résultante est plus près de
la direction du champ négatif (E-F). Le renversement proprement dit est de T, mais, sous
l’influence du champ faible négatif, ce renversement irréversible est suivi d’une rotation
réversible du multiplet (voir tig. 20, E-F). Dans les champs croissants la rotation s’achève
et en même temps la fermeture commence (F G) et dans les champs plus intenses, le
multiplet continue à se fermer (2).
Dans la branche E F G H (fig. 19), lreffet de la rotation du multiplet, de son
renversement et de sa fermeture se superposent: aucun point de la courbe ne peut être
calculé.
L’aimantation rémanente vraie s’obtient donc en appliquant d’abord un champ assez
fort, pour renverser tous les moments qui étaient dans une direction négative, et en
(1) Pour &implifier l’exposé du schéma suivante, il s’applique à. un cristal unique dans une direction
uelconque.
Ce mécanisme de l’aimantation, schématise pour faciliter son exposé, es[ valable à la condition qut
(2)
dans un cristal unique tous les multiplets soient pa-palllèleg. Ceci parait évident. Cependant, plus tard on
ikera amené à envisager des cas aù, sous l’action d’un champ, il se produit des positions no7rmales diffé-
rentes de celles du champ nul. Nous Écartons ici cette possibilité d’altération des positions normales par
le champ.
.
Nous admettons aussi qu’il n’y a aucun autre champ que le champ extérieur et qu’aucun renversement
n’a lieu dans les champs encore positifs.
259
romagnétiques, venant de
l ft)sioJn ou récits, qui se
composent de petits cris-
taux, orienté8 au hasardat
la position anormale du
multiplet 1at plus voisine
êe la dïBection du champ
dépendra de l’oriertt&tion
du cristal considéré. La
soMnïe dites projections de’s
moments su-r la directio’n
dl1l champ sera égate à
l’aimantation rémanente.
Considérions,
faire le calcul, trois,
moments congtituantsd’un
triplet trirerlangle. Dè
u’il’S sont renversés pré-
liminairement ffl
champ, ils appartiennent
à trois catégories : La
catégorie Ilt des moments
qui sont l’es plus voisins ~’ 0. °
de la direction du champ,
la catégorie B intermédiaire et la catégorie C de ceux qui cff les pins éloignas.
Si nous posons le moment constituant égal à l’unité, les moyennes des projections des
trois catégories sur la direction du champ seront les suivantes (1) :
Dans le cas du triplet du fer, chaque catégorie sera occupée par un moment égfd à
l’unité, l’aimantation rénlanente sera donc égale à 1,5, la saturation étant égale à 3. Leur
VI. w
ÔADiIANT.àlI0N DE ET LES- FERMES DEf gON MIPL.ER.
traction etc.). Je me suis donc borné à rassembler autant de ces rapports (de 120 échan-
tillons) quej’ai pu en trouver dans la littérature (’) et à porter leur fréquence en fonction
de leur grandeur (fig. 21).
Cette courbe montre un maximum marqué (I) pour le rapport =
0,49, ce qui
semble confirmer nos hypothèses (triplet et position normale).
La plus grande quantité des échantillons possède urne, aimantation plus petite que la
valeur calculée (0,5).
On peut expliquer cette valeur trop faible par un renversement qui se fait déjà dans
des champs faibles positifs quand on descend à partir des champs forts. Mais l’aimantation
rémanente ne devrait pas être trouvée plus grande que la valeur calculée. En réalité, la
courbe des fréquences des rapports (fig. 21) a un aspect tout fait particulier. Un
à
assez
grand nombre possède un rapport entre 0,50
et 0,58. Aucun échantillon ne présente des
valeurs entre 0, ~9 et 0,65 et un nombre crois-
sant a des valeurs entre 0,66 et 0,70(11, fig. 21).
Il n’y a plus aucune valeur entre 0,70 et 1,0.
Faisons, pour expliquer cet état de
choses, une nouvelle hypothèse que nous ren-
drons plausible par le raisonnement suivant,
mais qui est en réalité une hypothèse de tra-
Fig. ci
.
vail exigeant une démonstration plus com-
plète. Nous y reviendrons dans d’autres tra-
vaux.Par une influence encore inconnue, le triplet du fer peut prendre une forme dissymé-
trique : deux moments sont parallèles et le troisième est à angle droit sur les deux autres.
Si l’on pose le moment constituant égal à 1 , la résultante (le moment existant dans les champs
faibles) sera Nl’5 =
beaucoup plus grande que la résultante du triplet symétrique
2,236, donc
(B/3). On pourrait admettre que, dans le champ nul, les moments constituants de ce
triplet dissymétrique sont encore parallèles à des axes quatérnaires comme les moments
du triplet symétrique. En réalitâ, par raison de symétrie, quatre positions normales
différentes du triplet dissymétrique sont possibles, entre lesquelles la première et la
troisième sont les plus probables, parce que les moments constituants choisissent tous les
axes de la même espèce.
Les deux moments constituants parallèles et le troisième à angle droit sont dirigés
suivant des axes quaternaires (fig. 22, 1).
Fig. 22.
(1 Voir surtout : E. GUMLICU, i.’Jfagnetische Messungen (1918) et GUMLICH Handbuch der Physik, t. 15.
26i
En utilisant les facteurs calculés par Néel (loc. cit. ), on peut calculer l’aimantation
pour des corps à cristallisation confuse. Il est plausible que le moment double choisisse la
position la plus rapprochée de la direction du champ et que le troisième moment choisisse
la deuxième position disponible. On trouve donc pour les quatre dispositions énumérées
ci-dessus les valeurs suivantes pour l’aimantation rémanente : *
Ces quatre valeurs du rapport sont si voisines qu’il est impossible d’en tirer une
conclusion en ce qui concerne la position normale du triplet dissymétrique. Mais leur
moyenne est si exactement placée à la limite ,supérieure des rapports 0,70 donnés par
l’expérience (voir fige 20) qu’on peut trouver dans cette concordance une bonne vérification
de l’hypothèse ,d’un triplet dissymétrique dans le fer. En particulier, le rapport le
plus élevé, est fourni par une lame de fer, avec 1,03 pour 100 de Si. Gumlich (i j donne
BR --_. i4 800, B,s ~ ~1 160, leur rapport est 0,700.
On peut donc conclure :
Le multiplet ma,qnétique du f er existe, à la tenipérature sous deux formes,
le triplet symétrique et le triplet dissymétrique. De ces deux formes du triplet, la forme
-
VII. -
Comme nous F avons déjà vu, pïi peut, par raison de symétrie, attribuer au ,dûublBt
magnétique du nickel deux portions normales différentes :
1. Les moments constituants sont parallèle.5 à .des axes qualernaice6, leur résultante
est alors dirigée suivant un axe binaire. 2. Les moments constituants sont parallèles à
des axes binaires, leur résultante est dirigée suivant un axe quaternaire. Dans le cas
du nickel, l’étude de l’aimantation rémanente ne peut donc servir à confirmer ou infirmer
l’existence du doublet, mais elle permet peut-être de choisir entre les deux positions
normales possibles. Nous avons vu (page 26i) que, dans une substance à cristallisation
confuse, on peut calculer les projections des moments, parallèles aux trois axes quaternaires,
sur la direction du champ. Dans le premier cas de position normale du nickel, seules les
deux premières catégories portent des moments égaux.
L’aimantation rémanente sera donc
sera donc égal à (l, ~~78. On peut espérer, par l’expérience, choisir entre cers deux
valeurs, différentes de 10 pour 100 environ.
°
VIII. -
LES MULTIPLETS, LE N03IBRE DE MAGNÉTONS ET LA i’ALFNC.E.
Comme on voit, l’étude sur les multiplets magnétiques conduit à un ensemble assez
cohérent. Il est intéressant de rapprocher ces faits des seules autres données quantitatives
sur les moments atomiques des ferromagnétiques : les nombres de magnétons.
On sait, par les travaux de M. P. Weiss (1), qu’au zéro absolu les moments atomiques
ont une commune mesure, le magnéton expérimental, égal à i~~0 cgs. Or, ’le fer en possède
Il et le nickel 3. Il n’existe aucun rapport numérique simple entre le triplet du fer, le
doublet du nickel et ces nombres de magnétons. On peut, peut-être, faire la distinction sui-
vante : le nombre de magnétons ne donne que la valeur totale du moment atomique, le
multiplet désigne l’endroit, la distribution du moment dans l’atome.
D’autre part, on peut rapprocher l’existence d’un doublet dans le nickel, d’un triplet
dans le fer, de la valenc,e de ces deux éléments. Or, le nickel est divalent, et le fer, dîvalent
et trivalent Mais on sait que, ,dans la magnétite Fe2Û3, c’est J’atome de fer trivalent
qui est ferromagnétique, puisque on peut remplacer le fer divaient par des atomes de
Pb,Mg, sans que le ferromagnétisme se perde. ,
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