Vous êtes sur la page 1sur 2

La Ville

Emile Verhaeren

Tous les chemins vont vers la ville.  => construction des routes entre les villes 
Du fond des brumes, Là-bas, avec tous ses étages  => sorte de pollution, verticalité 
Et ses grands escaliers et leurs voyages   => escaliers interminables 
Jusques au ciel, vers de plus hauts étages,   => bâtiments gratte-ciel = hauteur,
verticalité, vertige 
Comme d’un rêve, elle s’exhume.  => retirer la ville de quelque chose d’enfoui : rêve
qui devient réalité, celle de la ville 
Là-bas, => un autre monde, éloigné de lui
Ce sont des ponts tressés en fer 
Jetés, par bonds, à travers l’air;
Ce sont des blocs et des colonnes
Que dominent des faces de gorgones;
Ce sont des tours sur des faubourgs,
Ce sont des toits et des pignons,
En vols pliés, sur les maisons;
C’est la ville tentaculaire,
Debout,
Au bout des plaines et des domaines.
Des clartés rouges
Qui bougent
Sur des poteaux et des grands mâts,
Même à midi, brûlent encor
Comme des œufs monstrueux d’or,
Le soleil clair ne se voit pas:
Bouche qu’il est de lumière, fermée
Par le charbon et la fumée,

C’est la ville tentaculaire.


La rue – et ses remous comme des câbles
Noués autour des monuments –
Fuit et revient en longs enlacements;
Et ses foules inextricables
Les mains folles, les pas fiévreux,
La haine aux yeux,
Happent des dents le temps qui les devance.
A l’aube, au soir, la nuit,
Dans le tumulte et la querelle, ou dans l’ennui,
Elles jettent vers le hasard l’âpre semence
De leur labeur que l’heure emporte.
Et les comptoirs mornes et noirs
Et les bureaux louches et faux
Et les banques battent des portes
Aux coups de vent de leur démence.
(…)
C’est la ville tentaculaire,
La pieuvre ardente et l’ossuaire
Et la carcasse solennelle.
Et les chemins d’ici s’en vont à l’infini
Vers elle.
Emile Verhaeren, Campagnes halluciné  

Présentation du texte : 
Auteur : emile verhaeren nee 21 mai 1855 origine belge mort en novembre 1916
Mouvement littéraire + définition : symbolisme mouvement littéraire apparu à la fin du
XIXème siècle : objets tirés de l’imagination, subjectivité, sensibilité , remet l’imaginaire
et le fantastique au goût du monde
Résumé/ Thèmes/ Registre du poème en une phrase : Il cherche à montrer la nostalgie
de la campagne comparée à la misère de la ville, finalement une opposition avec
l’ancien et le moderne dans un contexte d’industrialisation et d’accélération des
constructions urbaines. Forme de lyrisme 

Châteaubriand 

Au XIXème siècle, la révolution industrielle bouleverse les modes de vie des


individus. Tandis que certains comme Châteaubriand dénonce un “mal du siècle”, Emile
Verhaeren y voit l’opportunité d’utiliser les villes comme des instruments poétiques à
travers lesquels il décrit une accélération des constructions urbaines. Il s’inscrit dans le
mouvement littéraire du symbolisme qui cherche à donner vie aux objets de l'imaginaire
de façon subjective et sensible. Dans son poème intitulé “La ville” extrait du recueil
Campagne hallucinée, l’auteur y aborde la nostalgie de la campagne comparée à la
misère de la ville. 

thème nature(animaux) , ville(les toits,bureaux), temps(les journées soir …)

Vous aimerez peut-être aussi