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07/11/2022 13:21 Télémédecine 

: derrière « Sauv Life », le business contestable d’un... | Mediapart

FRANCE ENQUÊTE

Télémédecine : derrière « Sauv Life », le business contestable d’un


médecin de l’AP-HP

Pour désengorger les urgences, le ministre de la santé pousse les « unités mobiles de télémédecine »,
officiellement opérées par une association, Sauv Life, qui envoie, via le 15, des infirmiers dotés de
mallettes de télémédecine au chevet des patients. En coulisses, cette expérimentation soulève des
questions sur le niveau du service rendu, le coût et les procédures de commande publique. Contre-
enquête sur un chouchou des médias.

Stéphanie Fontaine
1 octobre 2022 à 19h15

J ournaux télévisés de TF1, France 2, Le Parisien, France Info, Ouest-France, Sud Ouest, Europe 1… Cela fait plusieurs
années que les reportages les plus flatteurs s’enchaînent sur l’association Sauv Life. Normal : on y découvre des
soignant·es et des bénévoles se portant à la rescousse de personnes dans le besoin, sous le haut patronage des Samu.
La distinction avec ces derniers n’est d’ailleurs pas toujours évidente, si bien que l’on pense parfois avoir affaire à un
nouveau service hospitalier. À sa tête, on trouve notamment un urgentiste du Samu de l’Assistance publique-
Hôpitaux de Paris (AP-HP), Lionel Lamhaut.

Sauv Life n’a pourtant rien d’une entité publique. Cette association à but non lucratif a vraiment commencé à se
faire connaître à partir de 2018 avec son application pour smartphone permettant aux citoyennes et citoyens
volontaires à proximité de venir en aide, à la demande du 15, d’une victime d’arrêt cardiaque, afin de débuter la
réanimation avant même l’arrivée des secours.

Elle s’est fait depuis une autre spécialité : les unités mobiles de télémédecine (UMT). Le principe : faute de médecin
en ville ou d’accès à l’hôpital, un malade appelle le Samu, et si la ou le médecin régulateur le juge possible, elle ou il
lui envoie un infirmier à domicile, équipé d’une mallette de télémédecine… De la médecine sans forcément de
médecin, lequel reste en cas de besoin consultable à distance, par téléconsultation, grâce à cette mallette connectée.

L’un de ses plus grands défenseurs : François Braun

« Favoriser et financer » ces UMT, en prenant l’exemple de Sauv Life, pour éviter les passages aux urgences
superflus, c’est l’une des préconisations phares de François Braun, lui-même urgentiste, dans un rapport remis sur
le sujet, juste avant qu’il ne devienne ministre de la santé en juillet. Cette recommandation n° 12 de son plan, le
gouvernement a appelé à l’expérimenter, comme les autres d’ailleurs, dans la foulée. Les agences régionales de santé
(ARS) ont donc notamment proposé aux Samu de tester la formule Sauv Life, qui est le seul acteur financé sur le
créneau, à deux exceptions près (dans les Yvelines et en Dordogne).

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Une voiture de Sauv Life à Paris. © Photo Stéphanie Fontaine pour Mediapart

Parce que ces expérimentations répondent à un impératif sanitaire (l’embolisation des urgences), qu’elles sont
limitées dans le temps (trois mois au maximum) et qu’elles seront de toute façon évaluées cet automne avant leur
éventuelle pérennisation, elles ont pu être engagées en dehors des règles normalement applicables en matière de
marchés publics. Voilà pour la théorie.

En pratique, ces « expérimentations » durent parfois depuis belle lurette et ce plan ne fait que les multiplier ! Le
nombre d’UMT Sauv Life a ainsi plus que doublé entre juillet et septembre, en passant de 7 à 15 en service : 5 en Île-
de-France (Paris, Pontoise, Melun, Jossigny, Créteil), 5 en Normandie (Saint-Lô, Avranches, Rouen, Dieppe, Alençon), 4
en Nouvelle-Aquitaine (Dax, Niort, Guéret, Bordeaux), 1 à Mulhouse dans le Grand Est, et ce n’est pas forcément
fini…

De ce point de vue, la nomination de François Braun, qui connaît bien Sauv Life après avoir été l’un des premiers
soutiens pour le développement de son application, apparaît comme une aubaine. Son prédécesseur, Olivier Véran,
qui avait qualifié de « coûteuse » l’une des premières expériences menées en Normandie, n’y semblait pas aussi
favorable.

Le service rendu, même s’il paraît très qualitatif pour les personnes concernées, en particulier âgées, auxquelles on
évite des heures d’attente sur des brancards, se révèle bien minime sur le plan quantitatif, au regard de la montagne
à gravir. À écouter Lionel Lamhaut, le pari est réussi puisque « près de 80 % » des patient·es visité·es restent à
domicile… Mais combien ces patientes et patients sont-ils ? En moyenne, les UMT réalisent moins de
5 interventions par jour, sur des milliers d’appels quotidiens donnant lieu à une régulation médicale aux Samu –
quelque 2 500 par exemple dans les CHU franciliens impliqués cet été, 1 500 à Bordeaux, avec des pics à 2 000 selon
des syndicalistes. Sauv Life représente donc une goutte d’eau dans cet océan, pour un coût loin d’être anodin.

Jusqu’à 180 euros la visite Sauv Life

En Île-de France, cela a commencé à Paris au plus fort de la crise Covid en 2020, avec des bénévoles qui circulaient à
scooter – quatre offerts par la marque Qooder. Le dispositif a alors été financé « à hauteur de 40 000 euros sur
6 mois », nous indique l’ARS. Puis, à partir de 2021, le coût par unités mobiles de télémédecine (avec voiture et
infirmier) est passé à 20 000 euros par mois. Il est de 22 000 euros en Normandie et Nouvelle-Aquitaine, et de

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25 000 euros en Alsace, car « la plage horaire est plus longue [12 heures au lieu de 10, 7 jours sur 7 – ndlr] », nous
répond l’ARS locale.

Autrement dit : le coût moyen par intervention est de l’ordre de 155 euros, auxquels il faut ajouter l’éventuelle
téléconsultation avec un médecin à 25 euros, prise en charge jusque-là par la Sécu. Or le prix de la consultation à
domicile par un médecin est de 120 euros environ au maximum. Et encore, celui-ci varie grandement selon les
conditions, et peut débuter à 35 euros. Si le CHU de Bordeaux ne peut plus faire appel aux praticiens de SOS
médecins en journée depuis maintenant plus d’un an, c’est d’ailleurs pour cette raison : « À 35 euros, ce n’était plus
tenable », déplore Karl Moliexe, leur porte-parole, qui nous décrit un autre rythme que celui de l’unité mobile de
télémédecine (moins de cinq interventions par jour) mis en service en août.

À l’époque, « on effectuait en moyenne 350 visites par jour à la demande du Samu, dont 10 urgentes. On ne peut pas
tout faire en téléconsultation ! Puis, en tant que médecin, on peut fournir tout de suite des médicaments… » Leur
proposition – constituer un pool dédié à l’hôpital, avec des généralistes de garde payé·es 115 euros de l’heure – n’a
pas été acceptée par l’ARS, et, depuis, les négociations sont, selon lui, rompues.

Au CHU de Périgueux (Dordogne), où la seule UMT 100 % publique a été lancée le 22 août dernier, on est très loin du
budget consacré à Sauv Life. Développée en un mois et demi avec les moyens du bord, elle coûte « largement moins
de 10 000 euros par mois », nous assure Jean-Paul Lorendeau, responsable du Samu de la Dordogne.

L’urgentiste est d’autant plus fier d’avoir porté ce projet en interne qu’il y voit au moins deux avantages : « C’est une
pratique nouvelle qui peut être attractive pour nos équipes qui, comme vous le savez, sont en perte de sens et de
motivation. » Et quand l’UMT n’est pas en intervention, les soignant·es dédié·es « [les] aident aux urgences ».

Une société 100 % commerciale derrière l’association

Il n’y a pas que le coût qui interroge… Depuis 2020, selon nos calculs, l’administration a quand même engagé près de
2 millions d’euros pour ces unités mobiles de télémédecine Sauv Life, sans qu’il y ait eu ni appel d’offres ni donc
encore de réelle évaluation.

Mediapart a même découvert que, depuis le début cette année, ce n’est plus l’association, pourtant toujours mise en
avant dans les reportages et la communication officielle, la première bénéficiaire de tous ces contrats, hormis pour
l’Île-de-France. Mais c’est une société ayant pour objet : « Réseau national d’unités mobiles de télémédecine, santé
humaine ».

Cette société commerciale, Lionel Lamhaut l’a créée en avril 2021 avec deux autres sociétés associées, dont l’une
appartient au trésorier de Sauv Life, Abraham Solomon. En décembre, Sauv Life est entrée au capital, et avec 50,17 %
des parts, c’est elle désormais l’actionnaire majoritaire de cette SAS, du nom de SMM pour « Service médical
mobile ». De cela aussi François Braun fait mention dans la recommandation n° 12 de son plan, avec l’exemple,
selon lui « signifiant », de la Manche – celui-là même que Véran a surtout jugé coûteux. Depuis quand le ministre
est-il au courant de l’existence de l’entreprise de son confrère et ami ? Malgré nos relances, nous n’avons eu aucun
retour de sa part.

En tant que médecin hospitalo-universitaire à temps complet à l’hôpital Necker, tout cela n’est-il pas
problématique ? « Je ne suis aucunement salarié de ces sociétés (sic). Je ne suis pas en cumul d’emplois, donc ça ne pose
aucun problème », rétorque Lionel Lamhaut. Que Sauv Life, dont il est président, ait un contrat de 20 000 euros par
mois depuis janvier 2021 (sans parler de 2020), pour fournir une UMT déclenchée par le Samu de Paris où il travaille,
c’est pour le moins troublant…

Qu’ont dit les commissions de déontologie de l’université Paris-Cité et de l’AP-HP, ses employeurs ? « Il y a des
critères pour relever de ces commissions. Ils ne sont pas remplis ici. Mon implication dans l’actionnariat de SMM ne

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conduit pas à un conflit d’intérêts », répond Lionel Lamhaut.

Une voiture de Sauv Life près de l’hôpital Necker en septembre 2022, à Paris. © Photo Stéphanie Fontaine pour Mediapart

Pourquoi avoir créé cette société ? L’urgentiste nous parle d’« hybridation de modèle économique », de la
problématique de garantir à Sauv Life « un financement pérenne », puis pour « acheter des mallettes de télémédecine,
signer un contrat ou un crédit » ou pour « le salariat des infirmiers […], c’est plus simple avec une société ». SMM ne
salarie pourtant pas davantage que Sauv Life les infirmiers des unités mobiles de télémédecine, selon les précisions
d’Abraham Solomon : « Je n’ai aucun CDI/CDD, aucun salarié. On a des libéraux qui nous font des factures ou des
notes d’honoraires – peu importe le nom – payés à la journée […], à 180 euros. »

Il n’est pas dit que les ARS l’aient bien compris. Celle du Grand Est, en tout cas, paraît l’ignorer : « L’essentiel des
coûts est le personnel, car les infirmier(e)s sont salariés de l’association (sic) », nous indique-t-elle, pour justifier le
coût de l’UMT de « Service médical mobile », signataire a priori de la convention.

Une association à la démarche très entrepreneuriale

Autre découverte : dans le Val-d’Oise (95), l’activité de l’UMT est sous-traitée, alors que l’Agence régionale de santé
« n’a pas connaissance d’une telle sous-traitance, qui n’est pas prévue par la convention ».

Le comble : depuis que le service a commencé fin 2021, Sauv Life ne paie pas son prestataire, qui l’accuse de lui
devoir 192 000 euros TTC ! Selon ce dernier, « le seul contrat reçu a posteriori était à l’en-tête de SMM » – ici, c’est
pourtant Sauv Life qui contracte avec l’ARS. Il lui était réclamé « un droit d’entrée de 10 000 euros hors taxes », entre
autres conditions. Il a refusé de signer.

Lionel Lamhaut ne conteste pas l’existence d’arriérés, et reconnaît « des désaccords sur l’exécution de la prestation et
sur le montant à payer et […] le paiement des prestations non effectuées ». Quant à Abraham Solomon, trésorier de
Sauv Life et président de SMM, il confirme avoir « présenté un contrat cadre SMM » qu’il n’aurait d’ailleurs pas
proposé qu’à cette seule société. « Je suis chef d’entreprise […], mon objectif, ce n’est pas d’avoir 15 UMT, ce n’est pas
non plus d’en avoir 100 mais d’en avoir 1 000 ! Donc, contracter avec un prestataire dans certains endroits, ça me
paraît logique. »

« C’est quand même Sauv Life qui coordonne, ajoute-t-il. Il y a toute une technologie derrière et c’est Sauv Life qui
apporte cette activité. » Il ne serait pas étonnant, en effet, que certains développements financés par l’association,
certains moyens à sa disposition, servent à SMM. Un exemple concret : en dehors des quatre scooters offerts en

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2020 qui ne seraient « plus beaucoup » utilisés, selon Lionel Lamhaut, le loueur Rent a Car met à disposition de
l’association plusieurs véhicules depuis 2020 – sept selon le loueur, six selon l’urgentiste. Comme Sauv Life est
attributaire de cinq contrats UMT, potentiellement, cela en fait toujours au moins un pour « Service médical
mobile ».

À cela s’ajoutent des mallettes de télémédecine, financées par la fondation CNP Assurances, ou prêtées par son
fournisseur, Hopi Medical, ou encore des défibrillateurs… C’est bien pour cette raison, pointe Lionel Lamhaut, qu’est
demandé « un montant moindre quand c’est l’association qui contracte » pour les unités mobiles de télémédecine !
Avec une bonne partie de l’équipement fournie à titre gracieux et des soignant·es payé·es sur facture, on peut
toutefois se demander s’il n’aurait pas pu être encore allégé.

Des dons de plus de 350 000 euros pour Sauv Life

De fait, les UMT sont loin d’être la seule rentrée d’argent de Sauv Life. Depuis des années, pour son engagement sur
les arrêts cardiaques et son application téléphonique, l’association reçoit d’importants dons, ouvrant droit à une
déduction fiscale pour les donateurs et donatrices. On pourrait donc s’attendre à ce qu’elle publie ses comptes, qui
restent pourtant introuvables.

Sur un budget de l’ordre de 1 million d’euros en 2021, ces dons ont dû représenter, selon nos informations, plus de
350 000 euros. Et pour les années à venir, Sauv Life sait qu’elle peut déjà compter sur les 300 000 euros remportés
fin 2021 au concours organisé par la fondation La France s’engage, présidée par François Hollande. C’est la dotation
maximale possible, versée sur trois ans.

On s’étonne juste de voir Martin Hirsch, ancien directeur général de l’AP-HP et donc, à ce titre, patron de Lionel
Lamhaut jusqu’à cet été, siéger au conseil d’administration de La France s’engage. Il en est même le numéro 2. Mais
Martin Hirsch se défend d’avoir joué le moindre rôle : « Je ne suis pas intervenu auprès des jurys, je n’ai pas incité
Sauv Life à candidater, ni accompli aucun acte les concernant. » Selon le règlement du concours, c’est pourtant bien
« le conseil d’administration de la fondation qui désigne […] les 10 lauréats et les prix correspondants », sur les
15 finalistes sélectionnés par les jurys précédents.

Si l’application n’a reçu « aucun fonds public majeur », selon Lionel Lamhaut, il y a tout lieu de penser que l’AP-HP
lui a tout de même servi de tremplin. Et là encore, de manière assez trouble. Fin 2017, le lancement par l’Assistance
publique d’un appel à projets pour expérimenter avec ses quatre Samu-centres 15 l’intervention de citoyen·nes en
cas d’arrêts cardiaques via « le truchement d’applications pour téléphones intelligents », a tout l’air d’un prétexte
pour lancer Sauv Life.

Il s’agit d’« une mesure de protection car je travail (sic) à l’ap pour éviter une accusation de conflit », explique
d’ailleurs Lionel Lamhaut au responsable du Samu de Lyon, dans un mail consulté par Mediapart. On est le 28
février 2018, et moins de 10 jours plus tard, c’est officiel : l’appli Sauv Life, qui n’est même pas encore disponible sur
les plateformes de téléchargement, l’emporte face à un parfait inconnu et surtout Staying Alive, la première
application de ce type lancée dès 2016 par un ancien urgentiste aussi, Paul Dardel.

Sauv Life condamnée en justice

En coulisses se joue en fait une nouvelle bataille dans la guerre qui oppose depuis des années les Samu aux
pompiers, et dans laquelle François Braun, en tant que président du syndicat Samu-Urgences de France (SUdF), a
pris sa part. Car Staying Alive ayant été adoptée par les « Rouges », les « Blancs » veulent absolument leur propre
application. « Il était pourtant évident qu’il valait mieux réunir nos forces et constituer une seule communauté,
derrière une seule appli utilisée par tous les numéros d’urgence [le 15 des Samu, les 18 et 112 des pompiers – ndlr] »,
commente un témoin, qui connaît bien le dossier.

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Paul Dardel a vite compris qu’il s’était retrouvé au cœur d’une mascarade, mais surtout il dit s’être aperçu peu après
que Sauv Life lui avait « piraté sa base de données de défibrillateurs ». Au-delà des « bons samaritains » ou des
« citoyens-sauveteurs » que ces applis font intervenir pour prodiguer les premiers secours, elles revendiquent en
effet l’intérêt de signaler l’appareil le plus proche pour rétablir un rythme cardiaque, alors qu’aucune base nationale
digne de ce nom n’existe. « On n’a rien piraté ! », se défend Lionel Lamhaut. Et Abraham Solomon de préciser qu’ils
auraient utilisé un fichier reçu par mail. « Un mail [qu’ils n’auraient] pas pu conserver. »

Pour avoir « transféré massivement des informations de la base de données de l’application Staying Alive », et pour
avoir fait « acte de dénigrement fautif » à son égard lors de l’appel à projets de l’AP-HP, Sauv Life a cependant été
condamnée au civil, le 16 décembre 2021, par le tribunal judiciaire de Paris. Son président, Lionel Lamhaut, n’a pas
fait appel.

Alors qu’il est en attente du décret d’Emmanuel Macron qui doit officialiser sa nomination (par la ministre de
l’enseignement supérieur et son ami François Braun) au rang de professeur des universités-praticien hospitalier
(PU-PH), le plus haut grade des médecins hospitalo-universitaires, cette condamnation fait tout de même mauvais
genre.

Stéphanie Fontaine

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