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La France et l’ONU :

Un intrus au sein du Conseil de sécurité

Par Abdelkader El Brihi, 3 octobre 2022 12h24

Par quel miracle la France a-t-elle été jetée dans la cour des grands ?
Il y a des situations qui laissent parfois les gens pantois, ahuris,
déconcertés. L’aberration est tellement criarde que l’on ne peut que
céder aussi bien au dégoût qu’à l’extase. Des situations franchement
renversantes aux sens réel et figuré du terme. Quand un pays occupé,
dominé, diminué, humilié se retrouve, par on ne sait quel stratagème,
jeté dans la cours des grands, on ne peut que se poser des questions sur
les raisons de ce « miracle » !!! Franchement, on a beaucoup de peine
pour expliquer cette absurdité :
• Un pays qui se présentait, jadis avec la montée en puissance du
nazisme en Allemagne, comme une puissance capable de contrer cette
menace, mettre fin à l’insolence que représentait cette funeste
idéologie et promettait une fessée à ce nouveau leader effronté appelé
Hitler, qui faisait chanter le monde entier ;
• Un pays dont l’armée n’a, lors de la deuxième guerre mondiale,
opposé la moindre résistance devant l’invasion des troupes nazies,
alors que ladite armée faisait partie, paraît-il, des plus puissantes
d’Europe à cette époque ;
• Un pays occupé en quelques jours par l’armée nazie sans presque tirer
aucun obus, les soldats français ayant fui dans une débandade
humiliante vers les côtes britanniques avec pour unique ordre : sauve
qui peut et chacun pour soi ;
• Un pays dont les maréchaux, présentés comme étant des héros de
guerre, se sont immédiatement nazifiés en se transformant
volontairement en collabos au service d’Hitler sans subir la moindre
pression ;
• Un pays qui n’a joué aucun rôle, quel qu’il soit, dans le succès des
alliés. Les rares victoires attribuées injustement aux officiers français
étaient, en fait, l’œuvre de la bravoure des volontaires venus de ses
colonies africaines, à l’instar de la bataille de Monte Cassino, l’un des
points les plus stratégiques de la ligne défensive allemande en Italie,
où les Goumiers marocains ont donné une leçon de courage et
d’impétuosité à leurs officiers français, bien protégés derrière et qui
avaient déjà fui devant l’invasion de leur territoire par l’armée nazie.
Pourtant, lorsque les historiens français parlent de cette bataille, ils
passent sous silence le rôle phare de ces braves Goumiers et ne mettent
en valeur que les galons du maréchal (sic) Juin dont la présence sur le
champ de bataille de Monte Cassino était, au demeurant fictive, au
même titre que les autres officiers français !!! ;
• Un pays qui ne comptait point dans la stratégie des alliés lors de la
deuxième guerre mondiale. À juste raison, ces derniers ne lui faisaient
même pas confiance. D’ailleurs, lors des réunions de coordination
entre les grands leaders alliés, il n’y avait pas l’ombre d’un
responsable français, sauf à la conférence interalliés de Casablanca en
1943, à laquelle a participé Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V et où
la présence des généraux français Giraud et De Gaulle était purement
protocolaire. Comme le souligne si bien le site Wikipédia en rappelant
que « cette conférence était décidée par le président des États-Unis,
Franklin Roosevelt, et le Premier ministre britannique, Winston
Churchill. Ils invitèrent Joseph Staline, qui n’avait pas la possibilité
de venir de si loin à la suite de la bataille de Stalingrad, et les généraux
français Henri Giraud, proposé par les États-Unis comme chef de la
France Libre, et Charles de Gaulle, qui jouait ce rôle depuis 1940 et
qui était soutenu par les Britanniques et les Soviétiques. Les deux
généraux français ne prirent aucune part aux discussions d’ordre
militaire ». En d’autres termes, les deux généraux français jouaient,
lors de cette conférence, un rôle de comparse. Normal. Ils n’avaient
pas d’armée suffisamment audacieuse pour tenir le coup devant les
troupes allemandes ;
• Un pays qui, face à sa déroute humiliante devant les troupes nazies,
n’avait d’autres choix que d’aller quémander l’assistance des pays
qu’il colonisait pour l’aider à sauver la face en leur promettant
l’indépendance dès sa libération. Mais au lendemain de sa libération,
grâce justement aux sacrifices des autres, elle a renié son engagement
à l’égard de ses colonies. Au lieu de leur accorder l’indépendance
promise, elle a, au contraire, engagé contre leurs peuples une
répression atroce. Pire encore, âme renégate oblige, les combattants
africains qui se sont battus pour le drapeau français et dont le courage
était salué par l’ensemble des alliés, étaient dès la fin de la guerre,
traités en sous-hommes. Ils recevaient une pension ridicule en
comparaison avec leurs rares collègues français qui occupaient
toujours les dernières lignes sur le champ de bataille, en sécurité loin
derrière les volontaires africains.
L’instinct colonial de la France
Quand la France fut envahie par les nazis, Feu Sa Majesté le Roi
Mohammed V avait immédiatement lancé un appel au peuple marocain
pour « apporter à la France un concours sans réserve, ne lui marchander
aucune de nos ressources et ne reculer devant aucun sacrifice ». À la fin
de la guerre, le général De Gaulle a même fait du Souverain marocain
« compagnon de la libération » en reconnaissance du rôle joué par le
Maroc et les Marocains dans leur combat contre les nazis et pour la
libération de l’Europe (France, Belgique, Italie…). Mais,
immédiatement après, l’instinct colonial de la France a fini par
reprendre le dessus. Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V et Sa famille
ont été exilés, sans ménagement, vers Madagascar, parce qu’ils
réclamaient, à juste titre, l’indépendance promise.
Preuve irréfutable que les engagements de ce pays ne valent pas un clou
et que seule la manière forte peut prévaloir avec ses dirigeants, sans
éthique ni valeurs.
C’est exactement la leçon tirée, également, par les dirigeants
vietnamiens qui ont enterré l’arrogance et l’ingratitude de la France
dans la vallée de Diên Biên Phu, en envoyant les rares survivants parmi
ses soldats chez eux à coup de crosse.
Alors, comment ce pays, si fragile militairement et dont la dimension
économique, scientifique et financière est si réduite, a-t-il pu avoir un
siège au sein du conseil de sécurité de l’ONU juste après la fin de la
deuxième guerre mondiale ? Par quel miracle, il a été jeté dans la cour
des grands ?
La France n’a jamais été une vraie puissance
Aujourd’hui, comment peut-on expliquer à nos enfants cette situation,
pour le moins aberrante, qui fait qu’un pays comme la France, qui n’a
jamais été une vraie puissance et qui vit en grande partie par le chantage
et le pillage des autres pays, puisse siéger au sein du Conseil de sécurité,
alors que de vraies puissances aussi bien économiques, financières,
scientifiques et militaires comme l’Inde (avec une population de près
d’un milliard et demi d’individus, soit 21 fois la population de la
France), le Canada, l’Allemagne et le Japon restent de simples figurant
dans les couloirs de l’ONU ?
Sur la plan économique, la France arrive à peine à la 3ème place au
niveau européen, loin derrière l’Allemagne et la Grande Bretagne, et
7ème sur le plan international. Militairement, elle occupe aussi la 7ème
place avec un budget de défense d’à peine 40 milliards de dollars, loin
derrière les États-Unis, la Russie, la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée du
sud, et presque au même niveau que la Grande Bretagne, le Pakistan et
le Brésil.
Le comble, c’est qu’au moment où les vraies puissances mondiales se
comportent avec les autres pays (y compris les plus modestes) avec un
minimum de respect, la France, qui est juste un pays développé au
même titre que l’Italie ou la Belgique, reste le seul membre permanent
du Conseil de sécurité de l’ONU qui agit avec tant d’arrogance. Et
encore, car l’économie italienne n’est pas basée sur le chantage et le
pillage des richesses des autres. Pour essayer de prouver sa pseudo-
puissance, la France s’amuse à jouer (sur le plan international) les gros
bras en Afrique et persiste (au niveau interne) à semer une haine
institutionnalisée contre une partie de sa propre population, parce que
cette dernière s’accroche à une religion qui ne plait pas à son élite.
La France est le seul pays au monde où la liberté se pratique à deux
vitesses
A l’instar de Don Quichotte et dans le but de s’attribuer de l’importance
et le titre d’une puissance dont elle est dépourvue, la France mène une
véritable guerre contre un morceau de tissu (le foulard) !!! en
s’attaquant à une partie de sa propre population, paisible et pacifique au
demeurant. C’est le seul pays au monde qui fait preuve d’un
acharnement stupide et ridicule contre sa communauté musulmane.
Faute d’avoir des idées fortes et suffisamment d’honnêteté politique
pour convaincre, les décideurs français volent aux partis d’extrême-
droite leurs idées racistes et populistes dirigées spécifiquement contre
les immigrés, particulièrement les musulmans.
C’est ainsi que la France utilise sa « puissance » (sic), depuis des années
sans succès d’ailleurs, pour mener une guerre aussi injuste
qu’injustifiée contre les petites filles et leur mamans venues les
chercher à l’école. Leur unique crime : elles portent un morceau de tissu
sur les cheveux… Une guerre contre les jeunes musulmanes parce
qu’elles veulent se baigner en protégeant leurs corps des regards
vicieux… La France est le seul pays au monde où la liberté se pratique
à deux vitesses : oui à la liberté de se dévêtir, non à la liberté de se vêtir.
Là où on interdit à une fille musulmane de se baigner en burkini, on
autorise d’autres à nager toutes nues et même à faire d’autres choses
obscènes sur la plage et devant tout le monde. Cette contradiction ne
semble déranger aucun responsable français. Là où on interdit le foulard
à une musulmane, on trouve normal qu’une religieuse chrétienne (une
sœur) se couvre la tête toute entière et porte des vêtements qui la
couvrent jusqu’aux poignées et à la cheville, exactement comme une
musulmane. Ça fait parties des valeurs universelles à la française.
Incroyable !
La leçon d’humilité et de la volonté réelle de « vivre ensemble » lui a
toujours été administrée par ses voisins britanniques. Souvenez-vous,
au moment où, sur une plage du sud de la France, des policiers se
battaient contre une jeune fille musulmane pour l’obliger à enlever son
burkini, la police britannique autorisait ses femmes musulmanes à
porter le foulard sous leur couvre-chef. Dernièrement encore, lors des
funérailles de la reine Elisabeth, le premier lord-maire musulman
(marocain) de la ville de Westminster (qui comprend le palais royal
britannique) était bien installé au milieu de l’élite mondiale venue
présenter ses condoléances, à côté de son épouse qui portait un foulard.
La présence de ce couple, notamment de cette femme au foulard, n’a
dérangé personne. Au contraire, les britanniques présentent ces images
comme la preuve que leur pays est un grand ensemble où chacun peut
trouver sa place, contrairement à la France qui veut modeler tous les
étrangers et les obliger à se conformer aux idées de Marine le Pen et
compagnie.
Quand un pays descend si bas pour faire parler de lui et utilise la force
de sa police et la suprématie de ses « lois » contre une partie pacifiste
de sa population, c’est le signe indéniable que ce pays a entamé sa
descente libre vers le bas-fonds de la déchéance.
Des signes évidents de la descente aux enfers
À cette attitude mesquine de s’attaquer à moins fort que soi, s’ajoutent
d’autres signes évidents de cette descente aux enfers :
• Le camouflet du contrat des sous-marins destinés à l’Australie, raflé à
la dernière minute par les cowboys américains ;
• L’humiliation historique qui a été réservée par Vladimir Poutine au
chef d’État français et président de l’Union européenne (!!!) au
Kremlin, en s’abstenant d’envoyer quelqu’un l’accueillir à l’aéroport
et en l’installant à l’autre bout d’une table rase de « cent » mètres de
longueur, où il n’y avait même pas un verre d’eau, pour discuter ;
• Lasortie humiliante du Mali qui a obligé Macron à se déplacer dare-
dare chez ses amis généraux en Algérie (sa fidèle main en Afrique)
pour leur ordonner de punir les « effrontés » colonels maliens pour
avoir osé chasser « mamma frança » de chez eux. La France reproche
aux nouveaux dirigeants maliens de s’être ralliés avec ce qu’elle
appelle « mercenaires » russes de Vagner pour se libérer de la tutelle
de Paris, comme si la légion étrangère française était composée
d’anges.
• La déchéance grandeur nature qui s’est parfaitement illustrée, devant
les représentants du monde entier il y a quelques jours seulement au
sein même de l’Assemblée générale de l’ONU, lorsque le président
français, fier encore de sa personne, s’est retrouvé devant une salle aux
trois quarts vide pour prononcer son discours et porter la voix de la
France !!! Et comme l’a si bien souligné Nicolas Dupont-Aignan dans
un tweet : « Salle à moitié vide quand Macron s’exprime devant
l’ONU. Quelle tristesse ! Quand la France n’a plus de voix libre et
indépendante, sa parole ne porte plus et notre nation s’efface aux yeux
du monde ». C’est bien dit M. Dupont-Aignan. Pour une fois, il dit
quelque chose de sensée.
Le grand problème du continent africain, c’est la France
Alors que les propositions fusent de toute part pour réformer le Conseil
de sécurité de l’ONU, les pays africains sont appelés à unir leurs efforts
pour réclamer au moins un siège au sein dudit conseil et, surtout,
demander l’expulsion de la France de cet organe si important afin
d’instaurer la paix, la sécurité et la justice dans le monde, notamment
sur le continent africain.
Aujourd’hui, l’on ne peut que constater avec certitude que le grand
problème du continent africain, c’est la France. Un pays qui profite des
privilèges de ce poste pour jouer au cowboy sur notre continent, en
intimidant certains dirigeants récalcitrants et en renversant d’autres
pour imposer ses marionnettes à leur place, un pays pareil n’a pas et ne
doit pas avoir de place au sein d’un organe si important de l’ONU. ❑

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