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République Algérienne Démocratique Et Populaire

Ministère De L’enseignement Supérieur Et De La Recherche Scientifique


Université Des Sciences Et De La Technologie Mohamed Boudiaf - ORAN
Faculté De Génie Mécanique
Département De Génie Mécanique

MÉMOIRE

Pour obtenir le grade de

MAGISTER EN GENIE MECANIQUE

OPTION: TRIBOLOGIE ET THERMOMECANIQUE

Par

Mr. BELKACEMI Mohammed Hicham

Intitulé :

APPROCHE HYBRIDE POUR LA


RESOLUTION DES EQUATIONS DE
BELTRAMI-MICHELL DANS DES MILIEUX
MULTICONVEXES

JURY:

Président : Mr. A. YOUCEFI Prof. Université USTOMB


EXAMINATEUR : Mr. M. BOUCHETARA Prof. Université USTOMB
EXAMINATEUR : Mr. B. MANSOURI M.C. Université USTOMB
Rapporteur : Mr. T. TAMINE Prof. Université USTOMB
Co-rapporteur : Mr. D. REZINI M.C. Université USTOMB

DECEMBRE 2014

3
REMERCIEMENTS :

Il nous est très agréable de réserver cette page comme témoin de


reconnaissance à toutes les personnes qui m’ont soutenu pour réaliser
ce travail.

Je tiens à exprimer ma gratitude à mes encadreurs Mr. REZINI et Mr.


TAMINE qui m’ont prêté de leur temps le plus précieux et m’ont aidé
par leurs précieuses directives.

Je tiens également à exprimer l’honneur que me font les membres du


jury pour avoir accepté de me prêter leur attention et évaluer mon
travail.

A ce propos, je tiens à remercier tout le personnel travaillant à l’UST-


MB Oran spécialement celui du département du génie mécanique.

3
DEDICACES :

A mes chers parents,

A mes sœurs,

A tous les membres de ma famille,

A tous mes amis,

A tous ceux que j’aime,

Je dédie ce travail.
( Belkacemi.MH )

3
RESUME :

L’analyse des contraintes est un sujet classique dans le domaine de la


théorie de l'élasticité. Des solutions précises à des problèmes pratiques ne sont
pas toujours évidentes en raison des conditions physiques associées. L'objectif
de cette étude est de présenter une solution alternative, pratique, pour le
calcul de la distribution des contraintes dans une bielle par une «Approche
hybride pour la résolution des équations de Beltrami-Michell dans des milieux
multiconvexes». Dans cette formulation (alternative) directe en termes de
contraintes, le champ de tenseur des contraintes est considéré comme étant la
principale inconnue. Cette méthode est associée aux équations de Beltrami-
Michell formant chacune un problème de Dirichlet bien posé. Cependant, les
conditions de Dirichlet sont obtenues par la méthode de la photoélasticimétrie.
La méthode des différences finies est utilisée pour la discrétisation dans un
domaine irrégulier. La méthode hybride est appliquée à une bielle (2D), avec
une vérification supplémentaire par la méthode des éléments finis.

3
ABSTRACT :

The stress analysis is a vector in the subject field of the theory of


elasticity. Specific solutions to practical problems are not always obvious
because of the associated physical conditions. The objective of this study is to
present an alternative, convenient for the calculation of the stress distribution
in a rod with a "hybrid approach for solving Baltrami-Michell equations in
environments multiconvexes". In this formulation (alternative) direct in terms
of stress, the stress tensor field is considered as the main unknown. This
method is associated with the Beltrami-Michell equations each forming a
Dirichlet problem well posed. However, the Dirichlet conditions are obtained
by the method of photoelasticity. The finite difference method is used for the
discretization in an uneven field. The hybrid method is applied to a connecting
rod (2D), with an additional check by the finite element method.

5
SOMMAIRE :

CHAPITRE I : Contact et détermination des contraintes

I.1. Contraintes développées dans un contact de HERTZ …………………………….14


I.2. Méthode d’analyse des contraintes en photoélasticimétrie 2D
I.2.1 Méthodes utilisant plusieurs configurations de polariscope ……………………17
I.2.2 Méthodes utilisant plusieurs longueurs d’ondes ………………………………..17
I.2.3 Méthodes utilisant la transformée de Fourier …………………………………..18
I.3. Méthodes de résolution
I.3.1. Equations de NAVIER ……………………………………………………….21
I.3.2. Equations de BELTRAMI …………………………………………………...23
I.3.3. Théorème d’unicité ………………………………………………………….26

CHAPITRE II : Problèmes de conditions aux limites


II.1. Equations aux contraintes d’un solide plan ………………………………………….30

CHAPITRE III : Approche hybride par la résolution du problème par MDF


III.1. Approche hybride pour la résolution du problème aux conditions aux limites ….…36
III.2. Conditions aux limites de Dirichlet …………………………………………………36
III.3. Méthode numérique des différences finies pour domaines à géométrie irrégulière

III.3.1. Principes généraux des méthodes numériques ……………………………….39


III.3.2. Poisson- et Laplace-Dirichlet dans un domaine à géométrie quelconque ……41

CHAPITRE IV : Modélisation du problème par éléments finis


IV.1. Introduction aux éléments finis
IV.1.1. Description d’ANSYS ………………………………………………………..47
IV.2. Le maillage
IV.2.1. Les différents types de maillage ……………………………………………...49
IV.2.2. Qualité de maillage …………………………………………………………..51
IV.2.3. Générer un maillage ………………………………………………………….52

5
IV.3. Élément de maillage ………………………………………………………………...52

CHAPITRE V : Applications
V.1. Modélisation numérique par la méthode des éléments finis
V.1.1. Données du matériau …………………………………………………………55
V.1.2. Maillage de la bielle …………………………………………………………..57
V.1.3. Conditions aux limites ………………………………………………………...58
V.2. Résultats de la méthode des éléments finis
V.2.1. Influence de l’angle ...........................................................................................60
V.2.2. Influence de la largeur ………………………………………………..……….64
V.2.3. Influence de la fissure …………………………………………………………69
V.2.4. Vérification des conditions d’équilibre ……………………………………….73

CHAPITRE VI : Discussion des résultats


VI.1. Influence de la variation de l’angle sur les contraintes Y …………………………..77

VI.2. Influence de la variation de la largeur de la joue sur les contraintes Y …………….77

VI.3. Comparaison entre les résultats de la photoélactisité et celle de la simulation ……..78

VI.4. Variation du facteur de concentration de contrainte par rapport à la longueur de la


fissure ……………………………………………………………………….……………….79

 Conclusion et références …………………………………………………………81, 82

7
LISTE DES FIGURES:

Figure I. 1 : Distribution des contraintes en surface et le long de l’axe de symétrie causées


par (gauche) une pression uniforme et (droite) par une pression Hertzienne agissant sur une
surface circulaire de rayon a …………………………………………………………………14

Figure I. 2 : Contact de deux cylindres à axes parallèles ……………………………………15

Figure I. 3 : Chargement linéique normal concentré …………………………………..........16

Figure I. 4 : Réseaux de franges en photoélasticimétrie à deux longueurs d’ondes …...........18

Figure I. 5 : Franges à ordre entier (1, 2, 3 … etc.) …………………………………………19

Figure I. 6 : Franges à demi ordre (0.5, 1, 1.5 … etc.) ……………………………………...19

Figure I. 7 : Distribution de contrainte en photoélasticité ……………………………..........20

Figure III. 1 : Exemple de maillage conforme (à gauche) et non conforme (à droite) ……...41

Figure III. 2 : Exemple de la représentation du domaine de définition du champ φ et de son

Laplacien ……………………………………………………………………………………..42

Figure III. 3 : Molécule à branches inégales: (α) de la grille normale, (β) grille orientée à 45°

………………………………………………………………………………………………...43

Figure IV. 1 : Maillage du domaine en triangles à trois nœuds ……………………………..49

Figure IV. 2 : Elément linéaire à deux nœuds ………………………………………………49

Figure IV. 3 : Différents éléments surfacique ……………………………………………….50

Figure IV. 4 : Différents éléments volumiques ……………………………………………..51

Figure IV. 5 : Représentation de la compatibilité des deux éléments voisins ………………51

8
Figure IV. 6 : Elément plane 183 ……………………………………………………………53

Figure V. 1 : Modélisation de la bielle ……………………………………………………56

Figure V. 2 : Maillage de la bielle …………………………………………………………..57

Figure V. 3 : Conditions aux limites de la bielle ……………………………………………58

Figure V. 4 : Modèle simulé pour différents angles et largeurs ……………………………..59

Figure V. 5 : Croquis expliquant le modèle simulé …………………………………………59

Figure V. 6 : Valeurs des iso-contraintes y pour l’angle 5°………………………………...60

Figure V. 7 : Distribution des contraintes pour l’angle 5° …………………………………..60

Figure V. 8 : Valeurs des iso-contraintes y pour l’angle 10° .……………………………...61

Figure V. 9 : Distribution des contraintes pour l’angle 10° …………………………………61

Figure V. 10 : Valeurs des iso-contraintes y pour l’angle 20°.……………………………..62

Figure V. 11 : Distribution des contraintes pour l’angle 20° ………………………………..62

Figure V. 12 : Valeurs des iso-contraintes y pour l’angle 30°……….……………………..63

Figure V. 13 : Distribution des contraintes pour l’angle 30° ………………………………..64

Figure V. 14 : Valeurs des iso-contraintes y pour la largeur 12.5mm ……………………..65

Figure V. 15 : Distribution des contraintes pour la largeur 12.5mm ………………………..66

Figure V. 16 : Valeurs des iso-contraintes y pour la largeur 15mm ……………………..66

Figure V. 17 : Distribution des contraintes pour la largeur 15mm ………………………….67

Figure V. 18 : Valeurs des iso-contraintes y pour la largeur 17.5mm …………………….67

Figure V. 19 : Distribution des contraintes pour la largeur 17.5mm ………………………..68

Figure V. 20 : Valeurs des iso-contraintes y pour la largeur 20mm ……………………..68

9
Figure V. 21 : Distribution des contraintes pour la largeur 20mm ………………………….69

Figure V. 22 : Distribution des contraintes pour une largeur de fissure a=2mm ……………70

Figure V. 23 : Distribution des contraintes pour une largeur de fissure a=2mm ……………71

Figure V. 24 : Distribution des contraintes pour une largeur de fissure a=4mm ……………71

Figure V. 25 : Distribution des contraintes pour une largeur de fissure a=6mm ……………72

Figure V. 26 : Distribution des contraintes pour une largeur de fissure a=8mm ……………72

Figure V.27 : Vérification des conditions d’équilibre …………………………………...73

Figure VI. 1 : Variation de l’angle de chargement et la largeur de joue de la bielle ………..76

Figure VI. 2 : Influence de l’angle de chargement ………………………………………….77

Figure VI. 3 : Influence de la largeur de la joue …………………………………………….78

Figure VI. 4 : Distribution de contrainte en photoélasticité ………………………………...78

Figure VI. 5 : Comparaison des distributions de contraintes entre la photoélasticité et la


méthode des éléments finis ……………………………………………………………..........79

Figure VI. 6 : Variation du facteur d’intensité de contraintes KI en fonction de la longueur de


la fissure ……………………………………………………………………………………...79

Figure VI. 7 : Variation du facteur d’intensité de contraintes KII en fonction de la longueur


de la fissure…………………………………………………………………………………...80

10
INTRODUCTION GENERALE:

L’analyse des contraintes est un sujet classique dans le domaine de la théorie de l'élasticité.
Des solutions précises à des problèmes pratiques ne sont pas toujours faciles à trouver en raison
des conditions physiques associées. L'approche en déplacement (Navier) qui est généralement
utilisée dégrade l'ordre de l'approximation, en particulier lorsque l'état de contraintes est d'un
intérêt primaire. Par conséquent, dans la formulation (alternative) directe en termes de
contraintes, le tenseur des contraintes est utilisé comme la principale variable inconnue [3]. Cette
technique est associée aux équations elliptiques de Beltrami-Michell formant chacune un
problème de Dirichlet bien posé, qui peut être divisé en deux parties; la première approche fournit
une fonction de champ harmonique sous réserve de certaines conditions aux limites, tandis que la
seconde, enquête sur le comportement de cette fonction sur la frontière. En fait, un traitement
correct des conditions aux limites est l'un des principaux obstacles à la solution fiable aux problèmes
pratiques.

L'objectif de cette étude est de présenter une solution alternative pour le calcul de la
distribution des contraintes dans une bielle en considérant le problème de contact. L’utilisation de la
méthode des éléments finis a permis de déterminer les contraintes et de vérifier l’équilibre des
charges dans une section de la bielle. En outre, les valeurs des contraintes calculées sont comparées
aux valeurs déterminées à partir des données expérimentales de la photoelasticité [22].

11
I.1. L’état de l’art :

Dans les transmissions de couple ou de puissance plusieurs pièces mécaniques peuvent entrer
en contact. Des contraintes sont alors développées dans ces éléments en contact.
Différentes structures analysées ont montré que leurs ruptures sont dues à ces contraintes. Il
est donc très important pour les concepteurs de machines de connaitre les contraintes et les
déformations au voisinage et dans les zones de contact pour un bon dimensionnement des
différents éléments.
Lorsque deux surfaces sont mises en contact, des sollicitations mécaniques sont imposées aux
massifs et peuvent donner lieu à des dégradations. Afin d’évaluer l’usure où plus précisément
les dégradations telles que la formation des débris, l’amorçage et la propagation de fissures, il
est important d’évaluer le type et l’amplitude des sollicitations mécaniques imposées. La
mécanique de contact débute en 1670 avec les travaux de Newton qui pressait des sphères de
verre sur des plans métalliques. Ensuite, la progression a été constante tant sur le plan des
modèles que sur celui des outils de calcul [Hertz,1886], Boussinesq,1885], [Carter,1926],
[Kalker, 1967,1986], [Johoson,1985].
Plusieurs travaux ont été consacrés à l’analyse des problèmes de contact. Hertz, en 1882, a
formulé les conditions qui doivent être satisfaites concernant le déplacement des surfaces
[28]. Il a posé comme hypothèse que chacun des deux corps peut être considéré comme un
espace semi infini élastique chargé sur une surface elliptique relativement très faible devant
les dimensions des solides en contact. Basé sur ces hypothèses, les contraintes sont analysées
sur toute la surface du modèle, principalement au voisinage de la zone de contact.
Initialement la formulation des états de contacts suivait une approche analytique pour des
sollicitations mécaniques dans le domaine élastique et pour des géométries de contacts
relativement simples. L’introduction du calcul par éléments finis permet de résoudre des
problèmes aux géométries plus complexes. Les différentes lois de frottement, et les
phénomènes de plastifications peuvent ainsi être pris en considération.
Plusieurs cas intéressants ont étés étudiés: contact cylindre sur cylindre, contact cylindre sur
plan, contact plan sur plan et contact sphère sur plan. Hertz a proposé des solutions
analytiques permettant de déterminer la pression de contact et plus important encore les
valeurs des contraintes principales et de la contrainte de cisaillement maximale à l’intérieur
des modèles.

12
CHAPITRE I
CONTACT ET DETERMINATION
DES CONTRAINTES

13
I.1. Contraintes développées dans un contact de HERTZ :

La théorie de HERTZ montre que lorsque deux solides de révolution sphériques sont mis en
contact sous l’effet d’un effort normal, l’aire de contact est un cercle de rayon a [29].
Les relations de HERTZ permettent d’établir différentes relations en fonction de l’effort
ormal, des propriétés élastiques et de la géométrie de contact. Dans le cas d’un contact sphère
plan, à pression normal, pour le cas particulier, le long de l’axe z, Hertz a montré que les
contraintes sont des contraintes principales. La valeur de la contrainte de cisaillement
maximale est égale à 0,31P0. Elle est se situe à une profondeur de 0,425a le long de l’axe z
(figure I.1). P0 est la valeur de la pression à l’origine et a est le rayon du cercle de contact.

Figure I. 1 : Distribution des contraintes en surface et le long de l’axe de symétrie causées


par (gauche) une pression uniforme et (droite) par une pression Hertzienne agissant sur une
surface circulaire de rayon a [29]

La figure 01 montre un exemple de contact entre deux cylindres à axes parallèles. Les
contraintes développées au voisinage de la zone de contact à l’intérieur du modèle sont
représentées sur la moitié gauche de la figure. On remarque qu’effectivement la contrainte de
cisaillement maximale est nulle à l’origine puis augmente et atteint un maximum égale à
0,3P0 au point de Hertz qui est situé à une distance z 0,78a , a étant la demi largeur de
14
contact. Sur la partie droite du graphe on remarque les contours d’égales contraintes de
cisaillement maximal. Ces contours sont comparables aux franges isochromes obtenues en
photoélasticimétrie (figure I.4)

Figure I. 2 : Contact de deux cylindres à axes parallèles [29]


(a) Contraintes le long de l’axe de symétrie z,
(b) Contours d’égales contraintes de cisaillement maximales

Hertz a montré que le contact développé lors d’un chargement linéaire sur un plan semi infini,
les contraintes appliquées sont des contraintes de compression radiale au point O (figure 02).
Les équations analytiques régissant ce contact sont :

………………………….(1)

15
Figure I. 3 : Chargement linéique normal concentré [29]

La charge est appliquée dans une seule ligne, le reste de la surface est libre de toute
contrainte. Au point d’application de la charge, la contrainte est infinie voir la relation (1).
En pratique l’aire de contact a toujours une largeur finie même si elle est de dimension très
faible. Quand r est très grand la contrainte tend vers une valeur nulle, donc loin du point de
contact O le plan n’est pas sollicité. Ce contact engendre deux caractéristiques particulières,
premièrement quand r est très grand la contrainte tend vers une valeur nulle, donc loin du
point de contact O le plan n’est pas sollicité. Deuxièmement quand r a une valeur constante
gale à -2.W/π.D sur un cercle de diamètre D passant par le point de contact O (on voit
immédiatement de la géométrie que pour chaque cercle on a Dcosr ). Comme 0 r il
s’en suit que  ret doivent être des contraintes principales, alors la contrainte principale de

cisaillement 1 au point r,a une valeur de 2/ r . Ainsi, le contour décrit par les

contraintes de cisaillement maximales constantes est un cercle passant par le point de contact
O. Ces trajectoires circulaires des contraintes de cisaillement maximales sont clairement
observées par la technique de la photoélasticimétrie. La théorie de Hertz pour les contacts a
été confirmée grâce à la photoélasticimétrie. La figure I.4 montre les réseaux d’isochromes
lieu des contraintes maximales de cisaillement) pour quelques exemples de contact [2].

16
I.2. Méthode d’analyse des contraintes en photoélasticimétrie 2D

La photoélasticimétrie est une technique basée sur la variation du tenseur des indices de
matériaux transparents sous sollicitations. En élasticité, on peut relier le tenseur des indices au
tenseur des contraintes et obtenir l’orientation (paramètre isocline) et la différence des
contraintes principales. Cette méthode est souvent longue.
De nouvelles méthodes de traitement d’image voient le jour, et l’automatisation de ces
méthodes devient nécessaire. Les premières générations des méthodes automatiques furent
développées. En général ces systèmes sont basés sur un polariscope avec des éléments
optiques tournants et des capteurs photométrique mesurant la variation de l’intensité
lumineuse en un point.
La seconde génération de méthodes automatiques s’est développée vers la fin des années
1970. Dans les années 1980, la venue de l’image digitale développe considérablement les
méthodes classiques utilisant une source de lumière monochromatique. Des caméras vidéo
captent les images qui seront transmises à un ordinateur dédié à l’analyse numérique de ces
images [22].

I.2.1 Méthodes utilisant plusieurs configurations de polariscope

Toutes les méthodes expérimentales utilisant plusieurs configurations de polariscope sont


basées sur le même principe :
Quel que soit le polariscope utilisé, on peut déterminer l’expression générale de l’intensité
lumineuse émergente. Cette expression est toujours fonction du paramètre isocline α et du
paramètre isochrome φ. La combinaison de ces équations permet de déterminer les paramètres
isoclines α et isochromes φ en tout point du modèle.

I.2.2 Méthodes utilisant plusieurs longueurs d’ondes

Les franges isochoromes sont obtenues à partir d’une image du modèle placée dans un
polariscope circulaire en champ sombre à plusieurs longueurs d’onde [22].
Pour déterminer leurs ordres de franges, on étudie l’évolution des franges en fonction de la
longueur d’onde. En effet, pour deux longueurs d’ondes différentes , les réseaux d’isochromes
observés sont différents, puisque la valeur de la constante de frange est proportionnelle à la
longueur d’onde. La seule frange qui ne change pas avec la longueur d’onde est la frange

17
d’ordre zéro, elle est donc facilement observable. Ils enregistrent donc deux réseaux
d’isochromes obtenus pour deux longueurs d’ondes différentes. Ils les superposent pour
identifier les franges d’ordre zéro, qui sont les seules à se superposer parfaitement. Ensuite,
partant de ces franges, un programme numérique identifie les autres franges en comparant les
deux réseaux entre eux. En un point donné de l’éprouvette, l’état de contrainte est le même
quelque soit la longueur d’onde, l’ordre de frange est différent.
On peut donc écrire

……………………..(2)

Figure I. 4 : Réseaux de franges en photoélasticimétrie à deux longueurs d’ondes [22]

Lorsque chaque frange a été identifiée, ils trouvent les valeurs des points situés entre les
franges sont calculés par interpolation linéaire [22].

I.2.3 Méthodes utilisant la transformée de Fourier

Les méthodes les plus couramment utilisées pour déterminer le paramètre isochromes et le
paramètre isocline sont les méthodes par combinaison d’équations. Une autre catégorie de
méthodes est en train de se développer, basée sur l’utilisation de la transformée de Fourier,
pour obtenir ces mêmes paramètres. Parmi les méthodes qui utilisent la transformation de
fourrier on a la méthode de Y. Morimoto, Y. Morimoto, jr et T. Hayashi [6]. Le modèle est
placé dans un polariscope rectiligne en champ sombre. Comme l’équation de l’intensité
émergente de ce polariscope est périodique de période T= /2, elle s’exprime par une série de
Fourier, fonction de l’orientation de l’analyseur θ (équation I.2)

18
….(3)

Avec a : l’amplitude de la lumière incidente, la direction des contraintes principales,

l’orientation de l’analyseur, N l’ordre de franges isochrome, 0 2 /T 


Ci-dessous les résultats obtenus par la photoeslasticité [22] :
Après chargement du modèle sous lumière polychromatique, on observe sur le polariscope, le
réseau des franges isochromes en champ clair et en champ obscur. Les franges obtenues sont
représentées sur les figures (IV.4 et IV 5).

Figure I. 5 : Franges à ordre entier (1, 2, 3 … etc.) [22]

19
Figure I. 6 : Franges à demi ordre (0.5, 1, 1.5 … etc.) [22]

La figure VI.21a représente la distribution de contraintes sur cette même bielle qu’on va
comparer par la suite avec les résultats de la simulation pour valider cette dernière et en faire
un modèle pour pouvoir faire le calcul sur d’autres géométrie

Figure I. 7 : Distribution de contrainte en photoélasticité [22]

20
I.3. Méthodes de résolution :

Dans le cas général nous aurons, grâce à la loi de comportement, suffisamment


d’équations pour pouvoir traiter un problème d’élasticité. Toutefois souvent nous serons face
à un système d’équations différentielles relativement délicat à résoudre. Il peut être utile
d’employer des équations complémentaires qui traduisent, sous une autre forme, les lois de la
physique. Les équations de NAVIER et les équations de BELTRAMI en sont un exemple.

I.3.1. Equations de NAVIER

Ces dernières ne sont en fait que la traduction des équations d’équilibre en termes de
déplacement. Pour cela on utilise à la fois la loi de comportement et les relations déformations
– déplacements.

Sous forme locale, l’équation de résultante issue du principe fondamental de la


mécanique nous donne :

    
div    f    0 (4)

Avec la loi d’élasticité linéaire, nous obtenons :

     
  
2  div    grad tr    f    0 (5)

D’autre part nous avons les relations suivantes :

 
 T
div   div grad u   div grad u 
1
2
1
2

 1  1 
div   u   grad div u 
2 2
(6)

 
  tr   div u 

21
On obtient alors les formes vectorielles suivantes des équations de NAVIER :

 
   
  u       grad div u    f    0
  2   grad div u    rot rot u    f    0
  (7)

Il est possible de retrouver ces équations en utilisant la notation indicielle. On peut


ainsi dériver la loi de comportement élastique linéaire exprimée dans une base cartésienne.

On obtient :

  ij   ij   
2   ij  2  ij   (8)
x j x j x j x j xi

Ce qui nous permet d’écrire les équations d’équilibre sous la forme :

  ij 
2     fi   i  0 (8)
x j xi

Avec les relations déplacement – déformation, nous obtenons :

 2 u  2 u j  
 i
     fi   i  0
 x 
2
x x  x
 j i j  i

 2 ui    u j  
      fi   i  0
x j
2
xi  x j  xi (9)
 2 ui 
         fi   i  0
x j
2
xi

 ui         fi   i  0
xi

22
Ce qui nous donne bien la relation vectorielle :

 
  u      grad divu   f   0   
(10)

D’autre part, il est possible d’obtenir une équation supplémentaire à partir de la


formulation précédente. En utilisant l’opérateur divergence, on obtient :


 
    
 div u     div grad divu   div  f   0 (11)

Mais nous avons aussi les relations :


 
div  u   div u 
 
 
div grad div u    div u 
(12)

Ce qui nous donne alors l’équation scalaire :

2      div u  div   f    0


2       div   f    0
 (13)

Cas particulier : Dans le cas d’un domaine à masse volumique constante, en équilibre

 
et placé dans un champ de force volumique à divergence nulle div f  0 , on obtient :

  0 (14)

I.3.2. Equations de BELTRAMI

Lorsque l’on désire résoudre le problème en contrainte, sans vouloir à priori définir les
champs de déplacement et de déformation, on utilise une méthode dite « inverse ». Il convient
alors, en plus de la vérification des équations d’équilibre, de s’assurer que l’état de contrainte

23
conduit, par l’intermédiaire de la loi de comportement, à un état de déformation compatible
avec un champ de déplacement.

Les équations de BELTRAMI permettent justement de faire cette dernière vérification


sans jamais calculer les composantes du tenseur de déformation. Elles proviennent des
équations de compatibilité :

    
T
   
grad div ε   grad div ε   grad  grad tr ε   Δ ε  0 (15)
   

La loi de comportement nous permet d’écrire :


1 
E

   tr 
E
  I   
1 
E

  

    tr   I
E 
(16)

D’autre part nous avons :


tr   I1 
E
1 2

tr  
E
1 2

(17)
E
 I1  
1 2

Avec la forme scalaire des équations de NAVIER :

2       div   f   
 1   
  I1  div    f (18)
1 

De plus nous pouvons écrire :

24
1  
div   div   grad I1 
E E
  1 
grad  div   
  E


 
grad  div    grad grad I1 
 E
  (19)

  1    
 
T T
  
 grad  div      grad  div     grad grad I1 
   E    E

Enfin nous pouvons utiliser les équations d’équilibre :

 
div      f  (20)

L’équation de compatibilité devient alors :

   
T
         
grad grad I 1     
1
grad  div     grad  div      div    f I  0
      1   1  
(21)

Sous forme indicielle on obtient :


 
   i  f i     j  f j 

1  2 I1
   ij 
  

div    f  ij  0 
x j xi 1  xi x j 1 

(22)

Cas particulier : Dans le cas d’un domaine à masse volumique constante, en équilibre et placé


dans un champ de force volumique à divergence nulle div f  0 , on obtient : 
1
1 
 
grad grad I1     0
(23)
1  2 I1
   ij  0
1  xi x j

25
En définitive, on pourrait penser qu’il suffit maintenant de traiter le problème
simplement du point de vue mathématique. Hélas, la réalité est toute autre. Le problème est
complexe, car pour déterminer les inconnues (3 fonctions déplacement, 6 fonctions
déformation, 6 fonctions contrainte) nous avons effectivement le bon nombre d’équations
mais ces dernières peuvent prendre une forme différentielle du premier ordre (relations
déformation – déplacement) ou du second ordre (équations d’équilibre, équations de
compatibilité …). Si bien que, même avec la connaissance des conditions aux limites (portant
soit sur les déplacements, soit sur les efforts), il est pratiquement impossible de donner une
solution analytique exacte du problème dans le cas général.

La détermination de la solution passe alors soit par des méthodes numériques


approchées (différences finies, éléments finis …), soit par des méthodes inverses permettant
de simplifier le problème posé. Les schémas de résolution permettent de traiter ces méthodes
inverses. Ils sont basés sur le fait que la solution existante est généralement unique.

I.3.3. Théorème d’unicité

Indépendamment des critères associés à la loi de comportement, les états de contrainte


et de déformation solutions du problème ne sont pas quelconques. Ils doivent vérifier
certaines conditions qui permettent de les classer dans les champs admissibles ou non.

Un champ de contrainte est Statiquement Admissible s’il vérifie les conditions


statiques, c’est à dire s’il satisfait aux équations d’équilibre (ou aux équations de Navier) et
s’il permet de valider les conditions aux limites sur les forces.

Un champ de déformation est Cinématiquement Admissible s’il vérifie les


conditions cinématiques, c’est à dire s’il satisfait aux équations de compatibilité (ou aux
équations de Beltrami) et s’il permet de valider les conditions aux limites sur les
déplacements.

26
Un problème est dit Régulier si en tout point de la surface délimitant le domaine
d’étude nous connaissons les trois composantes complémentaires de l’effort et du
déplacement.
Cette dernière définition mérite une petite explication. Considérons par exemple le cas
d’un solide en déplacement sur une surface lisse. On peut admettre que le frottement est nul.
En conséquence, on peut affirmer que pour le vecteur déplacement, la composante normale au
plan tangent commun est nulle. Par contre les deux composantes tangentielles de la résultante
des inters efforts sont nulles aussi. Vu la complémentarité des informations, on dira que
localement le problème est régulier.

En fait pour qu’un problème soit régulier, il faut que l’intégrale représentant le travail
des efforts de contact puisse se décomposer en deux termes :

 
  
 T M ; n  . u M  ds  W F u   Wu F (24)
D

Le premier terme représente le travail des efforts donnés dans le déplacement inconnu
et le second représente le travail des efforts de contact inconnu dans les déplacements donnés.

Fort de toutes ces définitions, il est alors possible de démontrer le théorème d’unicité :

Si, pour un problème régulier, on a trouvé un champ de contrainte statiquement


admissible associé par l’intermédiaire de la loi de comportement à un champ de déformation
cinématiquement admissible, alors on a la solution unique du problème.

Dans ce théorème, non démontré dans ce cours, il faut surtout remarquer que pour un
problème régulier, la solution existe et elle est unique.

Dans la suite nous admettrons que tous nos problèmes sont des problèmes réguliers.

27
 Schémas de résolution

En conséquence, peu importe le chemin utilisé pour obtenir la solution d’un problème
régulier, seul compte le résultat. Toutefois il faut aussi comprendre que la solution en terme
de contrainte ne pourra être trouvé que dans les champs statiquement admissible, alors que la
solution en terme de déformation ne se trouvera que dans les champs cinématiquement
admissible.

Il est alors possible de concevoir des schémas de résolution basés sur le principe
suivant. En premier lieu, à partir de l’expérience et de la logique, on formule des hypothèses
simplificatrices permettant de réduire notablement le nombre d’inconnues du problème.
Ensuite on vérifie si ces hypothèses permettent d’avoir un champ de contrainte statiquement
admissible et un champ de déformation cinématiquement admissible. Enfin, si tous les tests
sont corrects, on vérifie enfin que l’on est bien en droit d’employer la loi de comportement en
utilisant les critères limites.

Cette méthode présente l’avantage de donner des solutions analytiques exactes dans
des cas simples. Ensuite par superposition, il est possible d’envisager des cas plus complexes.
De plus historiquement, la détermination de solutions analytiques a permis de faire le calage
des codes de calcul numérique. Il n’est pas rare en effet de valider de nouveaux éléments
numériques en faisant la comparaison des résultats de calcul avec un cas d’école.

Il est à noter que cette méthode n’est valable que si elle correctement utilisée. En
particulier, il faut impérativement faire tous les tests avant d’affirmer que l’on détient la
solution.

28
CHAPITRE II
PROBLEME DE CONDITIONS AUX
LIMITES

29
II.1. Equations aux contraintes d’un solide plan :

L’analyse elastostatique aboutit en général à un système de (15) équations


différentielles dont les inconnues sont les fonctions:

σ = σ (x,y,z) ; ε = ε (x,y,z) ; u = u (x,y,z). (25)

La connaissance du tenseur de déformation permet de remonter au calcul du tenseur des


contraintes et vecteur de déplacement par la loi de Hooke et son inverse :

{ u } ↔ { ε } ↔ { σ }. (26)

En définitive, on pourrait penser qu’il suffit maintenant de traiter le problème simplement du


point de vue mathématique. Le problème est complexe, car pour déterminer les inconnues (3)
fonctions déplacement, 6 fonctions déformation, 6 fonctions contrainte) nous avons
effectivement le bon nombre d’équations mais ces dernières peuvent prendre une forme
différentielle du premier ordre (relations déformation – déplacement) ou du second ordre
(équations d’équilibre, équations de compatibilité …). Si bien que, même avec la
connaissance des conditions aux limites (portant soit sur les déplacements, soit sur les efforts),
il est pratiquement impossible de donner une solution analytique exacte du problème dans le
cas général.

Parmi l’ensemble des hypothèses simplificatrices que l’on peut être amené à faire,
l’hypothèse d’état plan apporte rapidement une étude avec beaucoup moins de variables. Nous
avons alors une méthodologie particulière qui est développée et qui permet dans de nombreux
cas d’aboutir à une solution. Toutefois il ne faut pas perdre de vue que l’hypothèse d’état
plan, qui est très forte, n’est que rarement vérifiée dans son intégralité. De ce fait les résultats
obtenus ne sont, comme souvent dans le cas de résultats analytiques sur un problème concret,
qu’une estimation de la solution.

30
En pratique il semble qu’il y ait deux cas d’élasticité plan, soit l’état plan de
contraintes planes, soit l’état de déformations planes. Mais en fait, on constate que les
méthodes de détermination des solutions sont identiques et qu’en jouant sur la dualité entre
contrainte et déformation, il est tout à fait possible de déterminer une méthode générale.

Un domaine sera en état plan de contraintes si le champ de contrainte en tout point ne


dépend que de deux coordonnées spatiales ( x1 , x2 par exemple) et les composantes du tenseur
contrainte associées à la troisième coordonnée sont nulles ( 13  23  33  0) . Le tenseur des
contraintes est donc de la forme :

  11 ( x1 , x2 )  12 ( x1 , x2 ) 0 
 ( M )    12 ( x1 , x2 )  22 ( x1 , x2 ) 0  (27)
 0 
 0 0

Par l’intermédiaire de la loi de comportement il est possible de définir les composantes du


tenseur des déformations :
 11 ( x1 , x2 ) 12 ( x1 , x2 ) 0 
 
 ( M )   12 ( x1 , x2 )  22 ( x1 , x2 ) 0  (28)
  
 0 0 (
33 1x , x2 
)

Par analogie avec l’état plan de déformations, il est possible de déterminer la dilatation
linéaire dans la direction axiale en fonction des deux autres dilatations linéaires :


 33  11   22  (29)
  2

où λ et μ sont les constantes de Lamé.

Toutefois dans le cas de l’élasticité plane, comme nous n’avons que deux équations
équilibre significatives, on constate que l’équilibre peut être exprimé en terme d’une
fonction   x1 , x2  , dite fonction d’AIRY. Ainsi dans le cas des coordonnées cartésiennes,
on obtient :

31
 2 

 11   w
 x2
2

 2 
 22   w (30)
 x1
2

 2 
 12  
 x1 x 2

Il est alors aisé de constater que les équations d’équilibre sont satisfaites.

L’équation de compatibilité nous apporte une condition supplémentaire sur la fonction


d’Airy :
  
  11   22  1  div  f  0 (*)
(31)
     1   w  0

En particulier, dans le cas d’un champ de force de volume à divergence nulle, on a :

   0 (32)

Les fonctions d’Airy satisfaisant à cette condition sont dites biharmoniques.

Toutefois souvent nous serons face à un système d’équations différentielles


relativement délicat à résoudre. Il peut être utile d’employer des équations complémentaires
qui traduisent, sous une autre forme, les lois de la physique. Les équations de Beltrami-
Michell en sont un exemple. En effet, lorsque l’on désire résoudre le problème en contrainte,
sans vouloir à priori définir les champs de déplacement et de déformation, on utilise une
méthode dite « inverse ». Il convient alors, en plus de la vérification des équations d’équilibre,
de s’assurer que l’état de contrainte conduit, par l’intermédiaire de la loi de comportement, à
un état de déformation compatible avec un champ de déplacement. Les équations de Beltrami-
Michell permettent justement de faire cette dernière vérification sans jamais calculer les
composantes du tenseur de déformation.

En réécrivant l’équation (30), en négligeant les forces volumiques, on obtient :


32
 2 22  2 22
  11   22    11   0 (33)
x12 x2 2

où 11   22  est la trace ou invariante du tenseur symétrique des contraintes, qui possède

toutes les propriétés d’une fonction harmonique pour satisfaire l’équation de Laplace. A l’aide
des équations de l’équilibre, au second ordre, on élimine le terme non convenant dans
l’équation (9) pour obtenir :

 2 ( 11   22 )
 11   (34)
x12

Par permutation cyclique et réarrangement, on obtient les équations complémentaires


régissant l’état plan des contraintes :

 2 ( 11   22 )
 22   (35)
x2 2

 2 ( 11   22 )
 12   (36)
x1x2

Un système de 3 équations aux dérivées partielles, de type Poisson, est alors disponible pour
déterminer le champ des composantes du tenseur-contrainte, si toute fois la solution de
l’équation potentielle de Laplace (29) est préalablement obtenue. On note d’une part que le
système d’équations est libre de toute constante d’élasticité et que d’autre part aucune solution
analytique n’est envisageable, et que seul un traitement numérique peut mener à une solution
approximative.

33
CHAPITRE III
APPROCHE HYBRIDE PAR LA
RESOLUTION DU PROBLEME PAR
LA METHODE DES DIFFERENCES
FINIES

34
III.1. Approche hybride pour la résolution du problème aux conditions aux limites

En mathématiques, une condition aux limites de Dirichlet (nommée d’après Johan


Dirichlet) est imposée à une équation différentielle ou à une équation aux dérivées
partielles lorsque l'on spécifie les valeurs que la solution doit vérifier sur les frontières ou
limites du domaine. Plus précisément en calcul différentiel, une équation aux dérivées
partielles (EDP) est une équation dont les solutions sont les fonctions inconnues vérifiant
certaines conditions concernant leurs dérivées partielles. On identifie aisément, que chacune
des équations du système introduit précédemment (Chap. II) est associée au problème de type
Dirichlet, y compris l’équation de Laplace pour la fonction harmonique de la somme des
contraintes. En somme, 4 problèmes de Dirichlet sont à résoudre successivement.

III.2. Conditions aux limites de Dirichlet

La photoélasticimétrie est l’une des plus anciennes techniques de la photomécanique.


Elle fut très utilisée au XXe siècle pour visualiser la répartition des contraintes dans des
modèles afin de concevoir et optimiser la forme de structures mécaniques complexes
(aéronautique, automobile, génie civil). De nombreuses techniques d'analyses expérimentales
ont alors été mises au point tant pour la recherche que pour les besoins industriels. Depuis
l'apparition des codes de calculs, l'utilisation de la photoélasticimétrie pour la conception
industrielle est devenue moins prépondérante. Cependant, actuellement son utilisation
principale est la validation des codes de calculs, car il y a toujours nécessité de confrontation
des résultats. En effet, La simulation numérique est à présent devenue un outil de conception
indispensable pour l’ingénierie, permettant notamment de prédire le comportement de
structures industrielles complexes dans leur environnement. Néanmoins, afin de coller
fidèlement à la réalité physique, la simulation nécessite un contrôle permanent des divers
modèles mathématiques et outils numériques qu’elle utilise. Cette thématique scientifique,
connue sous le nom de Vérification et Validation des modèles, est une composante de la
simulation qui, bien que primordiale, reste souvent fastidieuse et compliquée à mettre en
oeuvre en pratique. D’ailleurs, le recalage des modèles éléments finis était fortement limité
par la pauvreté de l'information expérimentale disponible. Par ailleurs, l'usage de méthodes
expérimentales novatrices en extensiométrie, thermoélasticimétrie et photoélasticimétrie
donne accès au champ de contrainte en un grand nombre de points. Cependant, nous sommes
au vif du sujet en ce qui concerne la méthode hybride (Numérique-Expérimentale) proposée

35
dans cette étude. Donc, la photoélasticimétrie validera les résultats numériques de la méthode
des différences finies.

Le principe de la photoélasticimétrie repose sur le fait que certains matériaux transparents


optiquement isotropes peuvent être rendus anisotropes sous l'effet de chargement extérieur. La
photoélasticimétrie [22]; [10]; [11] ne livre que deux paramètres expérimentaux pour chaque
point: l'ordre de frange Isochromatique N, qui est proportionnelle à la différence des
contraintes principale ( 1   2) et θ le paramètre Isocline ou direction des contraintes
principales. Les franges isochromes sont dépendent de la longueur d’onde, λ, utilisée et de la
charge appliquée. La relation fondamentale de la photoélasticimétrie est donnée comme suit :

N
( 1   2 )  (37)
Ct

N : ordre de frange d’isochromes ; C : constante photoélastique et t : épaisseur du modèle.

Dans la relation qui précède la constante N est relevée expérimentalement sur le réseau de
franges. Le rapport est la constante de frange, elle est déterminée expérimentalement
avant de faire les essais, pour épaisseur uniforme du model. Une ligne isochrome apparaît
comme le lieu des points d’égale valeur de la différence des contraintes principales. Le réseau
d’isochromes s’analyse en retrouvant les ordres des franges. Réécrite, la loi fondamentale de
la photoélasticimétrie (36) établis la relation proportionnelle entre ordre de frange et la
différence des contraintes principales :

(1   2 )   N (38)

Ou κ est la constante du model.

36
Cependant, trois caractéristiques sont nécessaires pour déterminer l'état
bidimensionnel de contrainte. Par conséquent, la photoélasticimétrie fournit donc une solution
incomplète comme esquissée symboliquement ci-dessous:

( 11,  22,  12)  ( N [ Isochromatic Order ];  [ Isoclinic Parameter ]) (39)

Par ailleurs, les valeurs nécessaires aux frontières du domaine sont déterminées aisément en
chaque point du bord à partir d'une étude photoélastique sur échantillon dans lequel la somme
des contraintes principales est identique à la différence de contrainte principale sur la frontière
libre de chargement [17] ; [20] ; [21], et donc de fait l'égalité de leurs valeurs absolues en est
déduite:

 B  ( 1   2 )   ( 1   2 )  (40)

On note que l’une ou l’autre contrainte principale est nulle. En effet, en vertu de la loi de
photoélasticimétrie, la somme des contraintes est proportionnelle à l'ordre de frange N sur les
frontières libres :

( x   y )     N ( x, y )  (41)

On note alors que la frontière libre de chargement est aussi une direction principale, ce qui va
permettre l’évaluation des composantes cartésiennes du tenseur-contrainte en tout point sur le
bord :

 x   B  cos2  ,  y  B  sin 2  ,  xy    B  sin   cos (42)

où θ est cependant la direction en chaque point du bord du model. Ceci étant, les valeurs aux
limites des équations de Beltrami-Michell sont ainsi déterminées.

37
III.3. Méthode numérique des différences finies pour domaines à géométrie irrégulière

III.3.1 Principes généraux des méthodes numériques

Le schéma hybride, introduit par [23] tente d’exploiter la synergie de la


photoélasticimétrie et une méthode numérique, ici la méthode des différences finies. Par
ailleurs, les mathématiques utilisent couramment les notions d’infini et de continu. La
solution exacte d’un problème d’équations différentielles ou aux dérivées partielles est une
fonction continue. Les ordinateurs (solutionneurs numériques) ne connaissent que le fini et le
discret. Les solutions approchées seront calculées en définitive comme des collections de
valeurs discrètes sous la forme de composantes d’un vecteur solution d’un problème matriciel.

A. Taille des problèmes et stockage mémoire

Un PC de taille conventionnelle est suffisant pour implémenter l’algorithme hybride


proposé. En effet, la taille du stockage mémoire est gouvernée par deux critères :

– La précision des résultats qui conduit à des exigences sur la finesse de maillage. En
particulier, il sera nécessaire, afin d’assurer une bonne précision de la solution approchée, de
raffiner la discrétisation dans les zones de fort gradient : fissures, discontinuités, ondes de
chocs, singularités, couches limites, etc.

– La nécessité d’une bonne représentation du domaine physique dans le cas de


problèmes extérieurs : écoulements autour d’obstacles, propagation d’ondes, etc, problèmes
qui, théoriquement, se posent en milieu infini et qui doivent, évidemment être réduits dans des
domaines de taille finie lorsqu’ils sont modélisés sur un ordinateur.

Disons, pour simplifier, que l’ordre de grandeur du nombre de noeuds d’un maillage va
conditionner le nombre d’inconnues et donc la taille des systèmes à résoudre.

B. Mémoires d’ordinateur

On distingue, sur un ordinateur, plusieurs types de mémoire, selon leur technologie et


la rapidité d’accès à un élément stocké.

38
– mémoires caches, les plus rapides d’accès, mais aussi les plus petites. L’ordre de
grandeur aujourd’hui pour un PC est de 512K octets avec un temps d’accès d’environ 10
nanosecondes. Pour un serveur performant, on peut arriver à des caches de 4 mégaoctets avec
des temps d’accès de l’ordre de quelques nanosecondes.

– mémoires vives, dont la taille pour un bon PC est aujourd’hui aux alentours de 512
mégaoctets, jusqu’à quelques 4 gigaoctets pour un gros serveur, avec un temps d’accès
inférieur à 70 nanosecondes

– mémoires disques, Pour ces mémoires la capacité est quasiment illimitée (plusieurs
dizaines de gigaoctets) mais avec un temps d’accès très long : de l’ordre de 5 millisecondes.

C. Vitesse de calcul

Les performances en temps de calcul se mesurent d’une part par la vitesse d’horloge,
actuellement de l’ordre de 500 mégahertz, et plus précisément en nombre d’opérations
flottantes par secondes, de l’ordre du gigaflops pour une bonne machine actuelle. Par exemple
une résolution de système linéaire de n équations à n inconnues, prend, par la méthode du
pivot de Gauss, de l’ordre de n3/3 opérations. La résolution d’un système 1000 × 1000
prendra donc environ 1/3 secondes sur une machine à un gigaflops (mesure de vitesse d’un
système informatique).

III.3.2 Poisson- et Laplace-Dirichlet dans un domaine à géométrie quelconque

La méthode des différences finies consiste à remplacer les dérivées apparaissant dans
le problème continu par des différences divisées ou combinaisons de valeurs ponctuelles de la
fonction en un nombre fini de points discrets ou noeuds du maillage.

Avantages: grande simplicité d’écriture et faible coût de calcul.

Inconvénients: Limitation de la géométrie des domaines de calculs, difficultés de prise


en compte des conditions aux limites et en général absence de résultats de majoration
d’erreurs.

39
Figure III. 1 : Exemple de maillage conforme (à gauche) et non conforme (à droite).

Près d’un bord irrégulier, la situation est plus délicate à traiter, les points où la condition aux
limites est connue n’étant pas des points de grille. Plus généralement, on utilisera les
intersections des segments de grille impliqués dans le stencil à 5 points avec l’interface.
L’ensemble noté ∂Ωφ, en plus des points réguliers inclura donc toutes les intersections de
contours irréguliers avec les segments de grille.

Figure III. 2 : Exemple de la représentation du domaine de définition du champ φ et de son


Laplacien. Dans le cas n°1, tous les points du stencil se situent dans le domaine. Le cas n°2
correspond au cas où le stencil de l’opérateur Laplacien est proche du bord. Dans le cas n°3,
le stencil, dont le point-centre est représenté par les symboles ⊗, est situé (perturbé) près d’un
bord à géométrie curviligne.

Dans cette étude nous montrerons une alternative efficace pour la discrétisation des EDP de
type Laplace et Poisson. Par sa définition, le MDF (Méthode de Différences Finies) est la
40
méthode numérique la plus importante et certainement encore dominante dans la partie
modélisation des équations différentielles. Afin de se rapprocher de la solution d'une équation
aux dérivées partielles par ses valeurs nodales à un ensemble de points de la grille, le MDF
nécessite souvent des points de maillage uniforme, de sorte que les dérivées de la fonction
inconnue aux points de grille peuvent être estimées avec précision. Des difficultés
apparaissent principalement dans la discrétisation par MDF des dérivées homogènes et mixtes
aux frontières de la géométrie irrégulière. Pour surmonter cette restriction et pour résoudre
des équations aux dérivées partielles qui sont définies sur des domaines à géométrie
irrégulière, de nombreuses variantes sont proposées dans plusieurs ouvrages [4] ; [18]. De
nombreuses procédures existent sur ce sujet; par exemple McKenney et al. (1996) proposent
un solveur de Poisson rapide pour des géométries complexes. De cette façon, Zhang (1998) a
développé une solution à grilles multiple (multigrille) pour l'équation de Poisson. Dans la
présente application, un 5 points stencil (flexible) est systématiquement utilisé pour la
discrétisation des dérivées partielles homogènes et mixtes produitent à la fois dans l'équation
de Laplace pour la somme des contraintes et aux côtés droits des équations de Poisson (ou de
Beltrami-Michell).

Figure III. 3 : Molécule à branches inégales: (α) de la grille normale, (β) grille orientée à 45°

Considérons le cas général d'un groupe de cinq points dont l'espacement est non-uniforme,
disposées en une molécule à branches inégales. Nous représentons chaque distance par où
représentent les fractions respectives de l'écart-type à partir du point central de discrétisation
comme représenté sur la (Fig. 2a). Basé sur le théorème de Taylor, la dérivée d'une fonction
en un point peut être approchée par la combinaison linéaire des valeurs de la fonction aux
points à proximité, y compris la fonction elle-même [5] ; [27]. La définition de quotients de

41
différences et de l'opérateur de Laplace-discret doit également être modifiée. Cela conduit à
l'approximation Shortley-Weller [25].

    
0 Laplace (43)
  C 0 0  C 11  C 2 2  C 3 3  C 4 4  
h
 f k 0 Poisson

Dans cette équation symbolique (43), les coefficients des équations aux différences finies sont
définis en fonction de l'espacement des limites. Les coefficients Shortley-Weller pour le
Laplace-opérateur discret seront nettement exprimés comme suit

 1  1
C1  , C2 
h  1 (1   3 )
2 h   2 ( 2   4 )
2

 1  1
C3  , C4 
h 2   3  3  1  h 2   4  4   2  (44)
 4 
C0    Ck
k 1

La motivation de l'approche suivante est de produire une méthode précise pour


traiter les dérivés mixtes. Près de la frontière, le rapprochement des dérivés deuxième ordre
mixte nécessite un pochoir à 9 points. Cette tâche n’est pas facile à manipuler en ce qui
concerne la «automatisation» visant du procédé. Une transformation par rotation (45 °) de la
grille (stencil) pour obtenir une formule de 5 points est également suggérée. Notez que
l'approche en 2 dimensions série de Taylor, selon le rapprochement des dérivés mixtes,
conduit à une forme similaire des coefficients de Shortley-Weller dans un stencil tourné de
45° comme le montre la figure 3b.

 2     
 C 0 0  C 11  C 2 2  C 3 3  C 4 4
xy h (45)

Les coefficients de différences finies pour les dérivés mixtes (43) peuvent être exprimés en
termes individuels comme suit

42
 1  1
C1  , C2 
2h  1  1  3 
2 2h   2   2   4 
2

 1  1
C3  , C4  (46)
2h 2  3  3  1  2h 2   4   4   2 
 4 
C0    Ck
k 1

Les symboles ci-dessus (x, +) sont utilisés pour grille normale et grille tournée de 45°,
respectivement. Par définition, la molécule flexible 5 points se présente lorsque au moins
l'une de ses branches en étoile devient plus petite que la taille de la maille h. La molécule à
branches inégales est le cas le plus général et pour les molécules ordinaires, la condition
suivante est nécessaire  k   k  1; k  {1, 2,3, 4} .

En outre, dans cette étude, la méthode directe qui produit une solution exacte à un
nombre fini d'opérations est utilisée [6]. Lors de la résolution successivement de l’équation de
Laplace et les systèmes d'équations de Poisson (Beltrami-Michell), les erreurs dans les
solutions découlent uniquement de l'arrondi et la troncation dans le calcul (Smith, Collatz).
Cette méthode est testée sur plusieurs applications et produit à chaque fois de très bons
résultats (Rezini).

43
CHAPITRE IV
MODELISATION DU PROBLEME
PAR LA METHODE DES
ELEMENTS FINIS.

44
Nous utilisons la méthode des éléments finie dans notre étude pour déterminer le
comportement mécanique de la bielle, et nous choisissons le logiciel de simulation numérique
ANSYS.

IV.1.1. Description d’ANSYS

Le logiciel ANSYS a été développé par Dr. John Swanson, fondateur de la société ANSYS
Inc. qui a son siège à Houston, PA, USA.
Il s'agit d'un outil de développement en analyse d'ingénierie. La méthode utilisée est celle des
éléments finis. Il est utilisé dans des domaines allant de l'automobile et l'électronique à
l'aérospatiale et la chimie.

Le logiciel ANSYS permet la modélisation de structures, produits, composantes ou systèmes


et d'étudier leurs réponses physiques telles que les niveaux de contraintes, les distributions de
température ou l'effet de champs électromagnétiques.

 Interface utilisateur

L'interface utilisateur est basée sur l'environnement X windows conjointement à OSF/Motif.


La partie graphique est interactive et permet la visualisation 3D, incluant les gradients, les
sosurfaces, les flux de particules et les coupes de volumes. Il est possible de générer des
images en postscript, HPGL ou TIFF.

 Préprocesseur

La phase de préprocesseur est celle où sont spécifiées les données. L'utilisateur peut choisir le
système de coordonnées et le type d'éléments, définir des constantes et des propriétés de
matériaux, créer des modèles solides et les mailler, ainsi que définir des équations de
couplage et contraintes. L'utilisateur peut aussi exécuter un programme qui lui indiquera la
taille des fichiers générés, la mémoire nécessaire, le temps d'exécution et le wavefront
nécessaire.

Le maillage peut être de 3 types :


 maillage conforme (seulement des briques)
45
 maillage libre (tétrahédrique)
 maillage adaptatif (itératif)

 Solveur

Le type d'analyse sélectionné détermine les équations qui seront utilisées par le solveur. Les
catégories disponibles incluent :
* structure, thermique,champ EM, champ électrique ,électrostatique ,fluides , acoustique
champs couplés : ceci signifie qu'il est possible de résoudre simultanément plusieurs aspects
(par exemple, la thermo-mécanique, l'hydro-mécanique, la thermo-fluidique, etc.).
Chaque catégorie peut encore inclure différents types d'analyses pécifiques (statique ou
dynamique, etc.).

Dans le simulateur ANSYS utilisé dans nos travaux, il existe différents algorithmes de
résolution pour traiter les problèmes à éléments finis. On peut citer deux classes de méthodes :
 Les méthodes de résolution directes,
 Les méthodes itératives (gradient conjugué par exemple).

IV.2. Le maillage :

La méthode des éléments finis repose sur un découpage de l'espace selon un maillage.
D'habitude l'on choisit un maillage carré ou triangulaire mais rien n'interdit de choisir des
maillages plus complexes. Il n'est pas non plus nécessaire que le maillage soit régulier et l'on
a tendance à resserrer le maillage près des endroits d'intérêts (par exemple aux endroits où l'on
pense que la solution va beaucoup varier), cependant il faut veiller à avoir des éléments
faiblement distordus (se rapprocher d'un polygone régulier). Plus ce maillage est resserré plus
la solution que l'on obtient par la méthode des éléments finis sera précise et proche de la
«vraie» solution de l'équation aux dérivés partielles.

46
Figure IV. 1 : Maillage du domaine en triangles à trois nœuds.

IV.2.1. Les différents types de maillage

 Maillage linéaire
Il schématise un composant d’une structure qui travaille uniquement en traction ou
compression. Dans cet élément, il est supposé que seule la contrainte normale est différente de
zéro et qu’elle est constante sur la section droite.
C’est généralement un élément à 2 nœuds qui comporte 3 inconnus ou degrés de liberté
(DDL) par nœud (u, v, w), puisqu’il suffit de connaitre l’allongement de l’élément pour
déterminer son énergie élastique.

Figure IV. 2 : Elément linéaire à deux nœuds

 Maillage surfacique
C’est un élément bidimensionnel dans lequel on suppose que les contraintes sont uniformes
dans l’épaisseur et que la contrainte normale est nulle. Il est utilisé pour modéliser :
Soit des structures minces travaillant en membrane, c'est-à-dire sans rigidité de flexion.

 Maillage qualité moyenne. Le meilleur automatique génère des éléments triangulaires


linéaires surfaciques à 3 nœuds.

47
 Maillage haute qualité. Le meilleur automatique génère des éléments triangulaires
paraboliques surfaciques à 6 nœuds.

Figure IV. 3 : Différents éléments surfacique.

 Maillage volumique :
Dans cet élément, aucune hypothèse simplificatrice n’est posée sur les déformations et les
contraintes. Il est, par contre, nécessaire, pour calculer l’énergie élastique, de faire des
hypothèses sur l’évolution du champ de déplacement à l’intérieur de l’élément. Chaque nœud
comporte 3 inconnues : les trois composantes u, v, w du vecteur déplacement.
 Maillage qualité moyenne. Le mailleur automatique génère des éléments tétraédriques
linéaires volumiques à 4 nœuds.
 Maillage haute qualité. Le mailleur automatique génère des éléments tétraédriques
paraboliques volumiques à 10 nœuds.

48
Figure IV. 4 : Différents éléments volumiques.

IV.2.2. Qualité de maillage

Deux aspects doivent être considérés pour déterminer si un maillage est bon ou pas :
 Le premier à traiter avec le niveau de représentation du domaine. Cette variable est
mesurée comme la différence entre les zones ou les volumes de ce nom de domaine
réel et le maillage final.
 Le deuxième aspect est la qualité. L'élément idéal peut être décrit au sujet de certaines
relations entre les angles, la longueur du bord, la distance entre les points de l’élément
spécifique, etc.

Figure IV. 5 : Représentation de la compatibilité des deux éléments voisins.

49
IV.2.3. Générer un maillage :

Pour générer un maillage surfacique ou volumique, il faut tout d’abord créer un modèle
géométrique. Dans l’état actuel, nous envisageons deux solutions :
 Dans les cas simple de géométrie la solution consiste à importer directement un
modèle géométrique issu d’un logiciel CAO comme CATIA, SolidWorks, etc.
Actuellement, les fichiers de modèle sont au format STEP, IGES ou STL. On peut définir une
taille globale des éléments et on peut également choisir la façon de découper une ligne
particulière et puis on lance le mailleur automatique.

 Dans les cas d’un modèle de forme complexe comme dans le domaine biomédical, il
n’est plus possible d’utiliser des logiciels de CAO pour créer le modèle. Une solution
couramment employée consiste à récupérer un nuage de points discrets par un système
de numérisation, un scanneur 3D, par exemple. Pourtant, des techniques de
implification doivent être appliquées afin de réduire le nombre de points et, par
conséquent, la taille du modèle.

IV.3. Éléments de maillage :

PLANE 183:

PLANE183est utilisé pour la modélisation en trois dimensions des structures solides.


L'élément est défini par huit nœuds ayant deux degrés de liberté à chaque nœud: la traduction
dans les x nodale et y et les directions. La géométrie, la position des nœuds, et le système de
coordonnées pour cet élément sont indiqués. L'élément est défini par huit nœuds et les
propriétés du matériau orthotrope. Direction du matériau Orthotropique correspondent à
l'élément de coordonner les directions.

50
Figure IV. 6 : Elément plane 183

51
CHAPITRE V
APPLICATIONS.

52
V.1. Modélisation numérique par la méthode des éléments finis

Pour la modélisation de la bielle le code de calcul ANSYS a été utilisé avec les données
suivantes concernant le matériau

V.1.1. Données du matériau :

Acier structural T2(683/7-70) (Rm=1570Mpa), les caractéristiques sont présentés sur le


tableau ci-dessous :

Densité (Kg/m2) 7870


Gamme d’utilisation E
Résistance à la traction, finale (Mpa) 1570
Résistance à la traction, rendement Rp(0.2)(Mpa) 1350
Limite de fatigue de contact SHlim (Mpa) 1288
Limite de recourbement de fatigue SFlim (Mpa) 740
Numéro de base des cycles de charge en contact NHlim 106 100
Numéro de base des cycles de charge en virage NFlim 106 3
Module de Young E (Gpa) 206
Coefficient de poisson 0.3

53
Figure V. 1 : Modélisation de la bielle

54
V.1.2. Maillage de la bielle :

On a utilisé pour le maillage de la bielle l’élément 183 à 8 nœuds, le maillage est réalisé
automatiquement par Ansys, qui comporte un mailleur automatique intégré, et à l’aide des
options disponibles on peut appliquer librement des choix sur les surfaces tel que le raffinage
… etc.

Nombre d’éléments : 914

Nombre de nœuds : 2964

Figure V. 2 : Maillage de la bielle

55
V.1.3. Conditions aux limites :

Les conditions traditionnelles appliquées dans le cas de l’étude d’une bielle sont la fixation
des deux degrés de liberté du pieds de bielle, pression sur l’aire de contact exercée par une
force appliquée sur l’arbre de transmission comme le montre la figure V. 3.

Figure V. 3 : Conditions aux limites de la bielle

56
Le chargement radial a été réparti sur différents angles (5°, 10°, 20° et 30°) et pour différentes
largeurs de joue (12.5mm, 15mm, 17.5mm et 20mm) comme illustré sur la figure V.4 et V.5.

Figure V. 4 : Modèle simulé pour différents angles et largeurs

1 : L’aire de contact (Pression)


2 : L’ongle de contact (α)
3 : Largeur de la joue de la bielle

Figure V. 5 : Croquis expliquant le modèle simulé

57
V.2. Résultats de la méthode des éléments finis :

V.2.1. Influence de l’angle :

Pour voir l’influence de la variation de l’angle sur les contraintes on a fait l’étude pour
plusieurs angles 5°, 10°, 20° et 30°. Les résultats sont montrés dans les figures V. 6 – V. 13.

Pour un angle α=5° :

La Figure V. 6 représente les valeurs des iso-contraintes y pour l’angle 5°.

Figure V. 6 : Valeurs des iso-contraintes y pour l’angle 5°

58
La Figure V. 7 représente distribution des contraintes pour l’angle 5°

Figure V. 7 : Distribution des contraintes pour l’angle 5°

Pour un angle α=10° :

La Figure V. 8 représente les valeurs des iso-contraintes y pour l’angle 10°.

Figure V. 8 : Valeur des iso-contraintes y pour l’angle 10°.

59
La Figure V. 9 représente la distribution des contraintes pour l’angle 10°.

Figure V. 9 : Distribution des contraintes pour l’angle 10°

Pour un angle α=20° :

La Figure V. 10 représente les valeurs des iso-contraintes y pour l’angle 20°.

Figure V. 10 : Valeurs des iso-contraintes y pour l’angle 20°.

60
La Figure V. 11 représente distribution des contraintes pour l’angle 20°.

Figure V. 11 : Distribution des contraintes pour l’angle 20°

Pour un angle α=30° :

La Figure V. 12 représente les valeurs des iso-contraintes y pour l’angle 30°.

Figure V. 12 : Valeur des iso-contraintes y pour l’angle 30°.

61
La Figure V. 13 représente la distribution des contraintes pour l’angle 30°.

Figure V. 13 : Distribution des contraintes pour l’angle 30°

Dans les figures V. (6 ; 13) représentant les différentes contraintes, on remarque les
contraintes maximales se localisent à l’extrémité de la joue de bielle et bien sûre la valeur de
la contraintes augmente avec l’augmentation de la largeur de la joue, c’est une relation
proportionnelle.

V.2.2. Influence de la largeur :

Pour voir l’influence de la variation de la largeur de la joue de bielle sur les contraintes on a
considéré plusieurs largeurs : 12.5mm, 15mm, 17.5mm et 20mm. Les résultats sont
représentés en figures V. (14 ; 21)

Pour une largeur r=12.5mm :

La Figure V. 14 représente les valeurs des iso-contraintes y pour la largeur 12.5mm.

62
Figure V. 14 : Valeurs des iso-contraintes y pour une largeur 12.5mm

La Figure V.15 représente la distribution des contraintes pour une largeur 12.5mm

Figure V. 15 : Distribution des contraintes pour la largeur 12.5mm

63
Pour une largeur r=15mm :

La Figure V.16 représente valeurs des iso-contraintes y pour la largeur 15mm.

Figure V. 16 : valeurs des iso-contraintes y pour la largeur 15mm

64
La figure V. 17 représente la distribution des pour la largeur 15mm

Figure V. 17 : Distribution des contraintes pour la largeur 15mm

Pour une largeur r=17.5mm :

La figure V. 18 représente les valeurs des iso-contraintes y pour la largeur 17.5mm

Figure V. 18 : valeurs des iso-contraintes y pour la largeur 17.5mm

65
La figure V. 19 représente la distribution des contraintes pour la largeur 17.5mm

Figure V. 19 : Distribution des contraintes pour la largeur 17.5mm

Pour une largeur r=20mm :

La figure V. 20 représente les valeurs des iso-contraintes y pour la largeur 20mm

Figure V. 20 : Valeurs des iso-contraintes y pour la largeur 20mm

66
La figure V. 21 représente la distribution des contraintes pour la largeur 20mm

Figure V. 21 : Distribution des contraintes pour la largeur 20mm

Dans les figures V. (14 ; 21) représentant les différentes contraintes, on remarque les
contraintes maximales se localisent à l’extrémité de la joue de bielle et bien sûre la valeur de
la contraintes diminue avec l’augmentation de la largeur de la joue.

V.2.3. Influence de la longueur de fissure :

L’influence de la variation de la longueur de la fissure située sur la joue de bielle sur les
contraintes a été étudiée pour différentes longueurs de fissures : a=2mm, 4mm, 6mm et 8mm.
Les résultats de la distribution des contraintes en présence de la fissure sont représentés en
figures V. 22 – V. 26

67
Pour une fissure a=2mm :

La figure V. 22 représente les valeurs des iso-contraintes y pour la largeur de fissure 2mm

Figure V. 22 : Valeurs des iso-contraintes y pour la longueur de fissure a=2mm

68
Figure V. 23 représente la distribution de contraintes pour la longueur de fissure 2mm

Figure V. 23 : Distribution des contraintes pour une largeur de fissure a=2mm

Pour une fissure a=4mm :

Figure V. 24 représente la distribution de contraintes pour la longueur de fissure 4mm

Figure V. 24 : Distribution des contraintes pour une largeur de fissure a=4mm

69
Pour une fissure a=6mm :

Figure V. 25 représente la distribution de contraintes pour la longueur de fissure 6mm

Figure V. 25 : Distribution des contraintes pour une largeur de fissure a=6mm

Pour une fissure a=8mm :

Figure V. 26 représente la distribution de contraintes pour la longueur de fissure 8mm

Figure V. 26 : Distribution des contraintes pour une largeur de fissure a=8mm

70
Dans les figures V. 22 à V. 26, il a été constaté que les contraintes maximales se localisent à
l’ouverture de la fissure de la joue de bielle avec une proportionnalité entre la valeur des
contraintes et la longueur de la fissure.

V.2.4. Vérification des conditions d’équilibre :

On a notamment vérifié les conditions d’équilibre sur l’axe Y montrées sur la figure V. 27 en
vérifiant l’intégrale des contraintes qui doit être égal à la moitié de la force appliquée, vu la
symétrie donc F’=1/2F.

Figure V. 27 : Vérification des conditions d’équilibre

On a pu calculer géométriquement la surface qui représente la résultante des contraintes au


niveau de la trajectoire grâce à Origin, cette dernière est le travail qui est égal à la force
surfacique et volumique et vu qu’on est en 2D, les forces volumiques sont nulles.
Area = 25062,025 Mpa
Dz = 2mm
F = 100000 Mpa
F’ =Area * Dz
= 25062.025*2= 50124.05 Mpa
C = (50124.05-50000)/50124.05 =0.002 On obtient alors une erreur (C) de 0.2% jugée
acceptable pour la validation des résultats.

71
CHAPITRE VI
DISCUSSION DES RESULTATS.

72
La figure VI. 1 représente le modèle et les cas de géométries possibles pour faire une étude
globale sur le comportement mécanique de la bielle sur le logiciel Ansys.

Figure VI. 1 : Variation de l’angle de chargement et la largeur de joue de la bielle

On distingue deux zones fragiles au niveau de la bielle (La tête et la joue) raison pour
laquelle, dans ce projet on a étudié le comportement des contraintes selon la variation de ces
deux derniers paramètres ainsi qu’une autre étude de bielle mais avec un défaut (Fissure).

73
VI.1. Influence de la variation de l’angle sur les contraintes Y :

L’histogramme sur la figure VI. 2 montre clairement que l’influence de la variation de


l’angle de chargement est considérable sur la contrainte Y donc plus l’angle est petit, plus les
sollicitations sont grandes.

Figure VI. 2 : Influence de l’angle de chargement

VI.2. Influence de la variation de la largeur de la joue sur les contraintes Y :

L’histogramme sur la figure VI. 3 montre clairement que l’influence de la variation de la


largeur de la joue est considérable sur la contrainte Y donc plus la largeur est petite, plus les
sollicitations sont grandes.

74
Figure VI. 3 : Influence de la largeur de la joue

VI.3. Comparaison entre les résultats de la photoélactisité et celle de la simulation :

Pour valider notre modèle de calcul, nous avons pris un exemple de bielle étudié par
l’expérimental (photoélasticité) présenté à la figure VI.4 donnant la variation du champ de
contrainte Y. Presque le même résultat a été obtenu sur ce modèle géométrique modélisé par
Ansys, ceci est présenté à la figure VI.5.

Figure VI. 4 : Distribution de contrainte en photoélasticité [22]

75
Figure VI. 5 : Comparaison des distributions de contraintes entre la photoélasticité et la
méthode des éléments finis [22]

La figure VI. 5 est une comparaison entre les résultats de la méthode des éléments finis et
celle de l’approche hybride et personnellement je juge satisfaisants car l’erreur ne dépasse pas
les 10%.

VI.4. Variation du facteur de concentration de contrainte par rapport à la longueur de


la fissure :

Figure VI. 6 : Variation du facteur d’intensité de contraintes KI en fonction de la longueur de


la fissure

76
Figure VI. 7 : Variation du facteur d’intensité de contraintes KII en fonction de la longueur
de la fissure

On a étudié la distribution des contraintes sur la même bielle avec un défaut (une fissure
transversale), notamment la variation du facteur d’intensité de contrainte par rapport à la
longueur de la fissure. On remarque que la vitesse minimale de propagation de fissure est
quand la longueur est égale à 2mm. Après cette valeur cette vitesse augmente avec
l’augmentation de la longueur.

Un rapport proportionnel entre les deux, ainsi que le KII est inférieur par rapport au KI ce qui
est tout a fait normal ainsi que le KII nul vu que c’est une étude en deux dimensions.

77
CONCLUSION :

Dans la présente étude, la méthode des éléments finis a été appliquée pour le cas d’une bielle
mécanique en contact avec un arbre. Deux résolutions ont été menées ; la première résolution
a considéré le contact en appliquant une pression sous la forme d’une fonction sinusoïde avec
une valeur maximale de la pression au point de contact situé dans le plan de symétrie
longitudinale de la bielle mécanique.

La seconde résolution a été réalisée en considérant le problème de contact entre la bielle


mécanique et l’arbre.

Les résultats ont été présentés pour les deux cas et ont été comparés avec les valeurs
expérimentales obtenues par la méthode de la photoélasticité. Une très bonne concordance des
résultats a été constatée entre la méthode des éléments finis et la méthode expérimentale de la
photoélasticité.

Par ailleurs on a fait l’étude de cette même bielle mécanique mais en présence d’un
défaut qui s’agit d’une fissure dans le bord intérieur de la joue.

On a fait le calcul du facteur d’intensité de contraintes sur différentes longueurs de fissures,


on remarque KI est prédominant sur le KII vu que le cisaillement est très faible.

L’évolution du facteur de concentration de contraintes est proportionnelle à la longueur de


fissure.

78
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80

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