Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
CHAPITRE I
Intro:
il y a beaucoup a chercher dans la philosophie qui concerne l'habitation du monde et
également de l'architecture qui ne sont pas explicitement dans les pages des philosophes.
Cependant selon Martin Buber on voit que chaque philosophie nous propose une façon
d'habiter le monde.
Sans parler d'architecture on va trouver chez tous les philosophes ce que BG appelle une
maison, c'est un mode d'être, c'est l'habiter.
Pour Deleuze, tout commence par la maison, on ne peut pas faire de grand voyage sans avoir
une demeure. La maison est la condition d'une issue de ce qui ne serait pas domestique.
Deleuze qui par ailleurs était un grand penseur du nomadisme a un comportement paradoxale
car ayant vécu toute sa vie dans un appartement parisien. BG répond à cela que "les
nomades sont ceux qui ne bougent pas". De plus les nomades emmènent toujours leur
maison avec eux.
" Habiter c'est une chose insolite, c'est être exposé au dehors " lacoue labarthe. Cet état de
fait sur lequel s'appuie BG pour former sa réflexion rompt finalement avec ce qui existait. Ici
l'habiter c'est la coïncidence entre l'ordinaire et l'extraordinaire. Bg risque le paradoxe entre
Heidegger et sa façon paysanne d'habiter enfermé dans sa hutte avec la situation énoncé par
Lacoue Labarth.
L'idée suggérée est qu'au contraire d'un lieu d'habitude comme on associe souvent la maison
à cette familiarité, l'habitation est le moment de l'évènement et bientôt nous le verrons de la
surprise.
Habiter est aussi souvent assimilé au fait de s’abriter, ce qui est une erreur. En effet s’abriter à une
connotation négative. On peut se protéger dans un lieu de pleins de chose (du froid, des intempéries
ou des voleurs) sans pour autant y habiter. Habiter lui, reçoit une connotation positive, sans pour autant
qu’il ne se limite au sens d’équipement d’une maison, bien que la paroi joue un rôle important
notamment pour délimiter l’espace et l’isoler.
L’habitat quant à lui est un terme qui désigne le rapport entre le sujet qui peut être un individu ou une
collectivité, et l’objet. « Il faut comprendre l’habitat à partir de l’habitation et non l’inverse ».
Ainsi Radkowski envisage l’habiter comme pratique de l’espace, la manière dont un individu est face un
espace. Cela entraine donc que l’habiter est lié au fait d’être localisé.
L’habitat peut aussi être vu comme un espace de représentation, au sens où dans cet espace une
présence se remarque. Ainsi les équipements de la maison, la décoration, les façades contribuent à
marquer la présence et donc la représentation de soi.
Habiter est donc marquer par des limites spatiotemporelles : jusqu’où ? Jusqu’à quand ? Ainsi la
présence défini les limites temporelles de l’habitat alors que les limites spatiales peuvent s’étendre
jusqu’au pays qui peut être l’habitat de l’ethnie.
Goetz s’intéresse aussi au concept d’œkoumène. Comme l’a expliqué le dernier groupe au cours
dernier, cela désigne chez les Anciens la terre habitée par opposition au monde inconnu qui s’étend
au-delà de ses limites.
Il le voit comme espace social, habitable par endroits, s’opposant à un chaos extérieur ou à la
résidence.
De plus qu’on soit sédentaire ou les nomade, on habite bel et bien même si l’on habite selon un autre
mode. Il y a donc des manières différentes d’être présent, soit on se positionne dans le temps, soit on
se positionne dans l’espace. Cela montre qu’habiter est une manière de spatialiser mais aussi une
manière de temporaliser, une manière de mettre en jeu les rapports de l'espace et du temps.
Polarité de l’habiter
Celle du co‑modelant développé par Brecht, où l’habitant modifie, façonne son environnement pour
l’aménager à son image. Un mode où celui qui habite est à sa manière chez lui. Et celle de l’hôte, dans
laquelle ce dernier n’est qu’un invité de passage qui ne change rien à sa demeure. Un mode où
l'habitant n'a jamais le temps ni le goût de modeler une demeure à sa convenance.
Benjamin lui distingue aussi deux modes d'habitation, celui qui donne à l'habitant le maximum
d'habitude et celui qui lui en donne le minimum. Les deux extrêmes sont pathologiques. Le premier
montre une relation de l'habitant avec le monde des choses, qu’elles lui appartiennent ou non, qui est
prit au sérieux alors que le second est un mode d’habitation qui ne laisse se former aucune habitude
car les points d’encrage ne sont pas fixes.
Ces deux modalités sont importantes pour Goetz qui les reconnaît dans nos attitudes présentes : d’un
coté l’habitat cocon, plein de souvenirs et de l’autre les espaces transitoires, dans lesquels on fait le
vide et où nous habitons comme de simples passants.
L’habitable ou l’inhabitable représentent donc deux manières de se rapporter au monde, qui sont
fonction des époques et des conceptions philosophiques.
CHAPITRE II
La théorie de Buber
Martin Buber sur lequel s'appuie Goetz tout au long du chapitre définit la pensée
comme un habitat, une maison. La maison n'est alors non pas matérielle mais intérieur.
Elle devient élément de contemplation du monde: un instrument de vision.
Cette maison philosophique est une manière d'habiter (ou d'in habiter) le
monde, transmise par une pensée. Cela définit donc la pensée philosophique comme
quelque chose de construit, structuré.
La maison est presque synonyme de Monde à la différence près que la maison est
une station. On y séjourne, on peut changer de maison. Tan disque le monde, Notre monde
est une demeure.
Toute philosophie est habitée par une maison.
Non habiter est être hors du monde. Cette notion est négative et débouche sur l'intolérable,
l'intenable: l'immonde.
Cette notion se distingue de l'inhabitation, car in habiter est le fait de n'avoir ni maison, ni chez
soi. C'est une autre façon d'habiter. On est de passage.
Le christianisme se définit comme appartenant à ce monde tel un étranger. Une maison pour
un chrétien présente l'église, la maison de Dieu. La maison indique alors que l'essentiel n'est
pas dans son espace: Dieu n'est pas enfermé dans l'église. Cette inhabitation du monde est
une manière d'être au monde sans en faire un chez soi.
La pensée de l'inhabitation est une pensée paradoxale: Nous sommes habités par ce que
nous habitons et nous habitons ce qui nous donne la vie et le mouvement de l'être.
Le christianisme retrouve la manière platonicienne ou socratique de se tenir étranger en ce
monde: la nostalgie d'une demeure véritable ou il s'agit de fuir. L'inhabitation de l'être est due à
une inhabitation de Dieu et découle sur une inhabitation du monde. Mais cela est différent de
s'en absenter. Ils sont dans le monde sans le considérer comme chez soi définitif: on ne peut
qu'être de passage dans un lieu promis à disparaître. L'homme se retrouve alors dans le
monde comme étranger solitaire.
Les Gnostiques le monde comme inhabitable. L'homme renferme pour eux une âme divine
emprisonnée dans un monde matériel créé par un Dieu mauvais. Il y a alors l'apparition d'une
bipolarité divine: un Dieu bon et un Dieu mauvais. La gnose (connaissance) et le manichéisme
dévalorisent le monde en le scindant en 2. Apparait alors l'image d'une double Terre. Cette
architecture complexe de la maison la rende difficile à habiter.
Aristote ne pense pas l'homme comme une problématique. Il atteint sa conscience comme
"lui" et non comme "moi". Tout étonnement du cosmos est source de recherche.
Il n'y à pas de pb de l'homme. L'homme se définit d'être ce pb d'avoir à se tenir dans un
espace qu'il construit en pensant. Il est partagé en 2. C'est à la fois l'arène et l'enjeu de la lutte.
Pour Plotin la maison à un double dynamisme (paradoxe) _la beauté (au delà de l'être lui donne
envi de fuir le monde) _regarder le monde avec gratitude et amour.
On à là une structure étagée de la maison de Plotin, dont le schème de l'escalier
donne l'accès à une certaine pensée de l'être.
La beauté est tjs critère d'habitabilité: le monde est beau. On peut alors penser qu'il convient à
l'homme puisque tout se passe comme si il nous faisait cette faveur de nous satisfaire avant
tout intérêt. Or la nature ne nous fait aucune faveur, mais nous la recevons avec faveur. Le
monde nous paraît alors habitable puisqu'il nous semble à bon droit qu'il à été fait pour être
habité.
La maison de Kant réconcilie Nature et Liberté. C'est la fameuse passerelle qui franchit l'abîme
les séparant.
La maison est nécessaire en temps que condition de sécurité: "à l'abris".
Une époque de désorientation succède tjs à une phase de sécurité cosmique.
Chez Heguel L'homme qui sait tout traverse la maison cosmique de l'histoire. Inhabitable pour
Buber: la pensée confirme et la parole glorifie. Une maison temporelle ne sera jamais autant
habitée qu'une maison spatiale.
Pour Buber l'histoire de la pensée est une oscillation entre les moments de sécurité et les
moments de questions anthropologiques.
Il sombre alors dans une solitude plus profonde et rigoureuse face à l'énigme.
Les périodes de stabilités ou l'homme dispose d'une maison sont rare.
Notre condition est selon Aristote une instabilité postérieure. Elle nous paraît comme condition
essentielle/existentielle et non comme crise provisoire.
Est nu celui qui se trouve dépourvu de maison de pensée disponible/donnée dans laquelle il
n'aurait juste à s'y loger. En ce sens, l'existence n'a lieu que nu. Elle ne se découvre en temps
qu'existante que dépouillée: le Dieu ou l'oeuvre vient la voiler.
Vivre sans image du monde: Imago mundi nova, imago nulla. C’est un monde d'image
Ce devenir image du monde est en opposition avec l'art.
Toute maison de pensée apparaît dans sa vérité comme construction ou reconstruction sur
fond de chaos ou de désert.
Tout d'abord pour Gilles Deleuze, l'architecture est le premier des arts. L'art commence
lorsque l'animal construit une maison et taille son territoire, de ce fait, l'art ne s'oppose en
aucune façon à la nature.
Tout comme le couple art/nature, aucune territorialisation est concevable sans la possibilité
d'une déterritorialisation, mais il n'y a pas de déterritorialisation qui ne soit cause de mort sans
possibilité de reterritorialisation, mais on ne peut se reterritorialiser sans maison. Alors pour nous
éclairer d'avantage, ils nous explique que pour lui la terre s'oppose au territoire, se
déterritorialiser signifie en faite rejoindre la terre.
Architecture et musique sont également liées chez Deleuze, habiter c'est chantonner. Habiter
c'est revenir. Partir/revenir : Il n'y a pas d'espace occupé autrement que selon ce tempo : c'est
comme une sorte de radotage, de rengaine, qui devient vite insupportable. La maison est
pensée comme un dynamisme spatio-temporel et c'est le fait de l'habiter qui la construit.
Pour lui, il y également une manière de revenir qui se transforme en une manière de devenir.
Avant les distinctions temps/espace, animalité/humanité, il y a celle de partir/revenir et de
rester/partir. C'est une manière de revenir qui est aussi une manière de s'échapper. Il cite que
« Les nomades sont ceux qui ne bougent pas », cela nous renseigne sur sa conception de
l'habité qui est comme une série de retours successifs et de départs renouvelés.
Pour Deleuze, construire une maison c'est donc l'opération première. Il faut d'abord se
protéger du chaos faute de quoi on à aucune chance de gagner l'infini. Bâtir une maison c'est
donc créer un territoire par retours successifs pour mieux s'en échapper car le risque de la
maison c'est de nous enfermer entre deux parois et de nous y retenir. Les lignes-sorcières
cite-il, traversent une terre qui « n'est pas terrienne, agraire, mais cosmique », elles tracent des
plans, des cadres seulement pour ensuite les décadrer et laisser entrer les forces du dehors.
La maison est un pli de l'espace lui-même, tout comme le navire est un pli de l'océan.
Pour sa part, Emmanuel Lévinas, est chez soi dans une société avant de l'être dans une
maison et ne confère aucun prestige et aucune priorité à l'enracinement. Pour lui, l'espace est
d'abord le désert, c'est à dire un territoire lisse qui ne comporte aucun lieu. Dans le désert, on
est à l'intérieur de rien, c'est aussi l'espace sans retour, où l'on ne peut trouver domicile et
pourtant on peut y séjourner. C'est là encore un paradoxe que de séjourner sans lieu, c'est un
séjour inappropriable. Levinas refuse tout génie du lieu et soutien que personne n'est chez soi.
On habite là où on a l'habitude de revenir, c'est à dire que c'est par cette ritournelle du revenir
à la demeure que se fabrique les lieux. Sans cette ritournelle, sans logis et sans abris, il n'y
aurait pas de vie possible. C'est aussi ce que soutient en quelque sorte Deleuze lorsqu'il
évoque la musicalité et le fait de partir-revenir.
Levinas, nous parle ensuite de sa conception d'une merveille architectural qui est aussi ce qu'il
faut appeler un espace paradoxal. Le paradoxe du désert est quant à lui l'inverse d'une
merveille car celle-ci se réduit seulement à en mettre plein la vue mais elles n'abritent
personnes. Goetz rappelle que l'espace de Levinas est bâtis de simples cabanes servant à
abriter la veuve et l'orphelin. C'est un espace absolument sans qualité, l'espace quelconque,
c'est l'espace lui-même dépourvu de tous merveilleux. La cabane, c'est finalement la
conscience. Il cite, « l'obligation d'abriter toute l'humanité de l'homme dans la cabane, ouverte à
tous les vents de la conscience. »
Il nous conduit donc à distinguer l'habitabilité de l'appropriation, mais aussi à concevoir une
expérience d'un séjour toujours transitoire et inappropriable, très éloignée de l'espace et de
l'habiter.
Les Maisons et ritournelles territoriales de Deleuze en vis à vis avec les cabanes de Levinas
sembles opposées mais surgissent du même fond que Goetz appelle « La fin des certitudes
architecturales et architectoniques. »
Habiter est aussi souvent assimilé au fait de s’abriter, ce qui est une erreur. En effet s’abriter à
une connotation négative. On peut se protéger dans un lieu de pleins de chose (du froid, des
intempéries ou des voleurs) sans pour autant y habiter. Habiter lui, reçoit une connotation
positive, sans pour autant qu’il ne se limite au sens d’équipement d’une maison, bien que la
paroi joue un rôle important notamment pour délimiter l’espace et l’isoler.
L’habitat quant à lui est un terme qui désigne le rapport entre le sujet qui peut être un individu
ou une collectivité, et l’objet. « Il faut comprendre l’habitat à partir de l’habitation et non
l’inverse ».
Ainsi Radkowski envisage l’habiter comme pratique de l’espace, la manière dont un individu est
face un espace. Cela entraine donc que l’habiter est lié au fait d’être localisé.
L’habitat peut aussi être vu comme un espace de représentation, au sens où dans cet
espace une présence se remarque. Ainsi les équipements de la maison, la décoration, les
façades contribuent à marquer la présence et donc la représentation de soi.
Habiter est donc marquer par des limites spatiotemporelles : jusqu’où ? jusqu’à quand ? Ainsi
la présence défini les limites temporelles de l’habitat alors que les limites spatiales peuvent
s’étendre jusqu’au pays qui peut être l’habitat de l’ethnie.
Goetz s’intéresse aussi au concept d’œkoumène. Comme l’a expliqué le dernier groupe au
cours dernier, cela désigne chez les Anciens la terre habitée par opposition au monde inconnu
qui s’étend au-delà de ses limites.
Il le voit comme espace social, habitable par endroits, s’opposant à un chaos extérieur ou à la
résidence.
De plus qu’on soit sédentaire ou nomade, on habite bel et bien même si l’on habite selon un
autre mode. Il y a donc des manières différentes d’être présent, soit on se positionne dans le
temps, soit on se positionne dans l’espace. Cela montre qu’habiter est une manière de
spatialiser mais aussi une manière de temporaliser, une manière de mettre en jeu les rapports
de l'espace et du temps.
Polarité de l’habiter
A travers le dialogue de Walter Benjamin (philosophe et historien de l’art)et de Bertold Brecht
(dramaturge et poète), Goetz relève pour chacun deux modalités opposées d’habitat.
Celle du co‑modelant développé par Brecht, où l’habitant modifie, façonne son environnement
pour l’aménager à son image. Un mode où celui qui habite est à sa manière chez lui. Et celle
de l’hôte, dans laquelle ce dernier n’est qu’un invité de passage qui ne change rien à sa
demeure. Un mode où l'habitant n'a jamais le temps ni le goût de modeler une demeure à sa
convenance.
Benjamin lui distingue aussi deux modes d'habitation, celui qui donne à l'habitant le maximum
d'habitude et celui qui lui en donne le minimum. Les deux extrêmes sont pathologiques. Le
premier montre une relation de l'habitant avec le monde des choses, qu’elles lui appartiennent
ou non, qui est prit au sérieux alors que le second est un mode d’habitation qui ne laisse se
former aucune habitude car les points d’encrage ne sont pas fixes.
Ces deux modalités sont importantes pour Goetz qui les reconnaît dans nos attitudes
présentes : d’un coté l’habitat cocon, plein de souvenirs et de l’autre les espaces transitoires,
dans lesquels on fait le vide et où nous habitons comme de simples passants.
CHAPITRE III
• J’ai trouvé ce chapitre difficile, dans un écrit qui se veut brillant, riche de citations. En fait,
Goetz évoque des textes philosophiques qui ne parlent pas explicitement d’architecture. C'est
au lecteur de faire des liens, s'il le peut.
• En faisant des recherches, j’ai lu un article concernant ce livre. Dans cet article, est repris une
citation de Goetz dans un cours aux élèves de l’école nationale d’architecture en mai 2012 à
Paris : « Vous qui êtes élèves en architecture, lisez des livres qui ne vous concernent pas. Pas
des livres sur l’architecture. Lire de la philosophie sur l’architecture, c’est sans intérêt. Lisez et
surtout, NE CHERCHEZ PAS À COMPRENDRE ».
D’abord sur le titre.
• On constate que la question du titre, « Qu'est-ce qu'une maison ? » est une reprise
assumée de la question que se posait déjà Socrate : « Mais une maison, qu'entendons-nous
par là ? »
• Comme son prédécesseur, Goetz est donc à la recherche d'une définition.!Pour lui, et là
c'est intéressant pour nous, étudiants en architecture, la recherche de la définition est « une
passion commune à l’architecture et à la philosophe ».
Dans ce chapitre, Goetz réfléchit à ce que peut signifier l’architecture au
travers de différentes époques.
• Goetz cherche à définir la maison et se pose la question de la légitimité de l'emploi du terme
« maison » «à l'heure des nouveaux nomadismes et de l'espace-réseau, de l'urbanisation du
monde, de la généralisation du logement collectif ». En effet, la maison traditionnelle avec cave
et grenier, càd la demeure, la domus, se raréfie au profit « des logements et des domiciles,
des abris décorés souvent nommés « appart », qui se rapprocheraient plus de l'insula romaine.
• Définition de la domus et de l'insula :
Une domus est une habitation urbaine unifamiliale caractéristique de l’antiquité Romaine. Ce
terme désigne avec la villa Romaine, la demeure luxueuse des classes aisées.
Par opposition, l'iInsula est un immeuble de location pour les populations plus modestes.
(source Wikipédia)
→ il fait l'analogie entre habitations de l'antiquité romaine et celles d'aujourd'hui.
• Pour lui, « une maison n’est ni un concept (comme c'est le cas de l'architecte), ni un objet
empirique (elle n'a pas de forme précise) ». Il considère la maison comme un rythme d'allées et
venues et un dynamisme spatiotemporel. En ce sens, c'est l'habiter qui façonne la maison, et
pas l'inverse. La maison n'est donc ici par architecture, mais manière d’être, mode de
comportement (pg 101). Dans Hebel ou l'ami de la maison, Heidegger écrit « ce n'est qu'en
l'habitant qu'on fait vraiment d'une maison une maison ».
• C’est aussi « l’art d’habiter l’espace ».
Une maison n’est pas qu’une construction (portes, fenêtres, pièces ...). Pour Goetz une
maison est aussi composée de nos gestes, de nos postures, de nos déplacements (partir /
revenir = rythme), de nos façons de l’investir, de l’habiter. En ce sens, la hutte du nomade est
une maison à part entière, puisque c'est l'habiter qui fait la maison.
La maison d'aujourd'hui se compose « de personnes et de choses avantageuses » (pour celui
qui sait en faire bon usage), ce qui la rapproche de la notion grecque antique d' « oikos »,
traduit littéralement par « maison ». Un Oikos est un ensemble de biens et d'hommes rattachés
à un même lieu d'habitation et de production. Tout est arrangement : « une place pour chaque
chose et chaque chose à sa place » (Aristote). Chacun a son propre ordre, s’arrange pour
pouvoir s’y retrouver (mon ordre n’est forcément le même que le votre) mais j’y trouve mon
harmonie
Une maison c’est « un abri, un espace de sécurité » (pg106), « un espace qui articule
(d’autres) espaces. Un espace « où l’on est et qu’on a » (pg 105) = être et avoir.!Une maison
est une « ressource », ma ressource.!G oetz s’appuie sur le concept de porosité
« Porosité » vient du grec « poros », qui signifie « l'issue, le succès ». « Est poreux, ce qui
donne accès » (pg 113). Selon la mythologie grecque, c’est le nom d’un dieu décrit comme
rusé, « débrouillard, à l’ affut de ce qui est beau et de ce qui est bon ».
CHAPITRE IV
a) gestes et positions
b) gestes et architectures
CHAPITRE V
KHÔRA
L'auteur parle ainsi du khôra, qui permet de définir l'espace dans la Grèce antique.
Le khôra est un réceptacle ou « nourrice », où se rencontrent les idées du sensible, c'est un
milieu « spatial ».
Pour Platon, c'est une sorte d'être difficile et obscure, ni un étant ni un néant, et pas
non plus un vide. En parlant de cela, il inaugure ainsi ce qu'est l'architecture pour l'homme et
comment elle se forme.
Nous sommes ainsi habituer à habiter, qui est un principe + ancien que l'architecture,
mais en même temps on pourrait dire que l'architecture a commencé avec l'habiter.
L'architecture est liée à l'homme, et donc à l'idée qu'il se fait de lui-même. Cela se
reflète ainsi dans l'architecture.
Toujours d'après Derrida, pour maintenir l'architecture, il faut sans cesse mettre en
question l'architecture comme ensemble, la déconstruire. Cette déconstruction est possible
grâce aux « folies », aux nouvelles idées, qu'elles soient bizarres, extravagantes ou encore avec
de nouveaux principes.. L'architecture devient folle en s'échappant de ses définitions, et les
folies permettent à chaque édifice d'avoir sa propre singularité.
LA FOLIE DE L'ARCHITECTURE :
Derrida compare ces folies aux folies que l'on peut faire avec son corps, comme le
libertinage.
Les folies maintiennent l'architecture, permet de la faire évoluer. Le retour au classique
l'embaume, mais une trop grosse folie la dilapide en image-écran.
Il faut également faire attention pour une autre raison : l'architecture est fait pour le corps
humain, et s'en prendre ainsi à l'architecture est l'équivalent de s'en prendre à l'homme.
Il faut donc que l'architecture ne reste pas extérieure à la philosophie, que ce soit pour
étudier l'humain ou pour toute question qui se posent lors de la conception d'un projet.
Il est dangereux de perdre la tête et le sens : l'architecture court ainsi le risque du rien,
c'est-à-dire le risque de se demande que « si l'architecture n'est pas, peut-être qu'elle arrive. »
La philosophie entraîne les folies, et Folie serait le nom pour tout édifice qui s'excepte
du service du sens, des services humains et divins, mais qui continue à faire sens.
LIMITROPHIE
La limitrophie est ainsi une sorte de résonance entre architecture et philosophie, et une
autre logique de la limite apparaît. Limite aux lignes distinctes mais poreuses.
Il y a donc plus d'une intériorité, plus d'une extériorité : l'altérité elle-même s'altère.
Hospitalité / hantise
Goetz s’appuie sur la pensée de Derrida dont la pensée est hantée entre autre par la notion
d'hospitalité. Il s'agit d'une notion très actuelle étant donné que la question de l'immigration est
très souvent soulevée dans notre société. Pour Derrida l'hospitalité doit être inconditionnelle.
Une exemple d'hospitalité : les « villes-refuges ». Il s'agit d'asiles au sens littérale du terme.
Ce sont des villes qui offrent l'hospitalité sans nécessairement avoir l'accord de l'état. Elles sont
au nombre de 400 dans l'Europe et l'Amérique depuis 1995. C'est pour Derrida quelque
chose d'essentiel au point d'être pour lui la « démocratie à venir » même si l'Homme s'en
éloigne de plus en plus ces derniers temps.
C'est pour cette raison que les architectes doivent garder cette notion d'hospitalité
inconditionnelle en tête.
L'hospitalité doit être ouverte à tout le monde sans distinction, il s'agit d'une hospitalité de
« visitation » et non d'« invitation ». Il n'y a pas d'habitation possible sans hospitalité car c'est
l'autre qui nous fait sentir chez nous. C'est une « manière passive d'habiter ».
D'après Roland Barthes l’œuvre de Jules Verne est un « geste continue de l'enfermement qui
découle d'une passion enfantine pour les cabanes et les tentes ». Barthes parle alors du
bateau comme d'une « maison superlative » car il s'agit d'un espace « parfaitement fini ».
Goetz parle alors de l'intérêt de Barthes pour le confort au sens d'avoir toujours tout à portée
de main. Il s'agit d'un espace dans lequel le corps est en action sans gêne pour faire ce qu'il a
à faire. Dans ce cas on dit que la personne est à l'aise.
Pour Barthes l'habitation idéale est donc un espace de travail et c'est l'écriture uniquement qui
détermine la disposition de l'espace. Cet espace devient alors un « machine à écrire »
littéralement.
Il détient deux de ces espaces de travail à des positions géographiques différentes et pourtant
ils sont identiques, même si ce ne sont pas les mêmes outils, les objets sont disposés de la
même façon. C'est alors la « structure de l'espace qui fait l'identité de l'espace »,
on parle donc de structuralisme.
Séminaire
D'après Goetz, pour Barthes un séminaire est un espace littéralement utopique mais pas
irréel, un « espace heureux », comme une « utopie partielle réalisée ». Il dit même
qu'il s'agit de l'objet d'un léger délire sans pour autant être une illusion. Pour atteindre ce but,
des conditions sont nécessaires, c'est la que la notion d'habitabilité intervient. Non
seulement la maison doit être habitable mais le paysage aussi.
Amitiés idiorythmiques