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51 Mais comment les mortels pourraient-ils répondre à cet appel autrement qu'en essayant pour leur

part de conduire, d'eux-mêmes, l'habitation à la plénitude de son être ? Ils le font, lorsqu'ils bâtissent
à partir de l'habitation et pensent pour l'habitation.

Ce que Heidegger veut dire ici, c'est qu'il faut non seulement reconstruire, mais aussi fournir aux al-
lemands un logement qui leur permette de réaliser leur propre existence, un logement qui répond
non seulement aux exigences biologiques de confort physiologique, mais aussi savoir que chacun à
le droit au logement, le droit de résider, le droit à un habitat. Ce comportement de « l’habitation à la
plénitude » semble être la force motrice derrière l'habitation sacrée de l'humanité sur terre. A cet
égard, le passage du mortel au sacré est une voie privilégiée par excès poétique. L’auteur essaye
ainsi d’inciter les architectes à s’intéresser d’avantage au bien-être de ceux qui vont habiter ces lo-
gements afin de leur permettre de se découvrir d’avantages.
On devine que pour Heidegger, « habiter » n'est pas synonyme de « l’habiter », c’est-à-dire vivre
dans un certain lieu, s’approprier une résidence, un logement, une ville. Tandis qu’habiter repré-
sente pour lui la réponse d'un mortel à l'appel de l'existence dans le monde et envers les autres. Si
nous devions définir le terme « habiter » à partir de ce discours, nous pourrions l'exprimer en fonc-
tion des caractéristiques fondamentales de l'existence, à savoir la relation entre les personnes et les
lieux dans lesquels résident les habitations. La relation entre l'homme et l'espace n'est rien d'autre
que l’habitation pensée dans son être. C'est-à-dire qu’habiter ne dépend pas seulement de l'habitabi-
lité de la maison ou de la qualité de construction du bâtiment. Ce sont bien sûr des conditions favo-
rables, mais la clé est ailleurs. Cet ailleurs se trouve dans le fait de vivre aussi près de soi que pos-
sible parmi les choses et les humains.

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