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Interférences
BLAISE PASCAL
par division du front d’onde
PT 2020-2021
Plan du cours
I Préambule : rappels sur la diffraction 2
II Trous d’Young 4
II.A Dispositif et modélisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
II.B Différence de marche à grande distance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
II.C Différence de marche à l’infini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
II.D Figure d’interférences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
III Extension spatiale de la source, cohérence spatiale 11
III.A Source étendue dans la direction parallèle aux franges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
III.B Source étendue dans la direction perpendiculaire aux franges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
III.C Fentes d’Young . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
IV Extension spectrale de la source 20
IV.A Effet de la longueur d’onde sur la figure d’interférences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
IV.B Source à spectre continu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
V Réseaux par transmission 22
V.A Principe : interférences à N ondes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
V.B Formule des réseaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
V.C Utilisation en spectroscopie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Au programme
Extrait du programme officiel : partie 3 « Optique », bloc 3 « Exemple de dispositif interférentiel par division du
front d’onde : trous d’Young ».
Dans le bloc 3, les trous d’Young permettent de confronter théorie et expérience. Les fentes d’Young sont abordées
de manière exclusivement expérimentale. Aucune connaissance sur un autre diviseur du front d’onde n’est exigible.
Un interféromètre est un dispositif permettant de diviser et recombiner les trains d’onde en vue d’observer les
interférences. On les classe en deux catégories :
. interféromètres par division du front d’onde : une source ponctuelle émet les mêmes trains d’onde de manière
isotrope, et ceux-ci sont déviés par un miroir ou grâce au phénomène de diffraction, ce qui permet de les superposer.
. interféromètres par division d’amplitude : un train d’onde est envoyé sur un dispositif semi-réfléchissant qui
le transmet et le réfléchit partiellement, le trajet des trains d’onde est ensuite contrôlé grâce à des miroirs pour
superposer la fraction transmise et la fraction réfléchie.
On appelle diffraction l’étalement d’une onde dans l’espace dû à son passage au travers d’un obstacle.
Toutes les figures de diffraction présentent une tâche centrale brillante entourée d’autres motifs. L’allure précise
est caractéristique de l’objet diffractant : à partir de la figure de diffraction, il est possible de retrouver la forme et
les dimensions de l’objet diffractant.
Remarque : c’est d’ailleurs par diffraction de rayons X que l’on détermine la structure microscopique
des solides cristallins, de l’ADN, des protéines, etc.
Qualitativement, plus l’objet diffractant est étroit, plus la figure de diffraction est large.
Remarque : Vous pourriez avoir la mauvaise impression que la diffraction nécessite d’avoir λ < R : il
n’en est rien ! Par exemple, les ondes lumineuses sont diffractés par des objets de taille de l’ordre du
mm, soit R ' 2000λ. En outre, les résultats simplifiés que vous connaissez sont des développements
limités qui ne s’appliquent plus dès lors que R et λ deviennent du même ordre de grandeur.
Déterminer l’étendue spatiale ` de la figure de diffraction d’un faisceau laser (λ = 633 nm) créé par un objet de
taille R = 1 mm sur un écran situé à D = 1 m.
objet
diffractant écran
Pour les ondes optiques, on observe classiquement de la diffraction par
R ` des objets de taille R ∼ 1 mm, ce qui permet de considérer θ = λ/R 1
et de faire des développements limités des fonctions trigonométriques.
D
θ `/2 θ
tan = donc ` = 2D tan
2 D 2
puis par un DL et en remplaçant θ par son expression on arrive à
λD
`= .
R
θ `/2 θ
tan = donc ` = 2D tan
2 D 2
puis par un DL et en remplaçant θ par son expression on arrive à
λD
`= .
R
toto Espace 6
II - Trous d’Young
II.A - Dispositif et modélisation
Le dispositif des trous d’Young est constitué d’un écran opaque percé de deux trous circulaires.
UN trou : diffraction
Figure de diffraction
DEUX trous : diffraction + interférences
On appelle champ d’interférences la zone de l’espace dans laquelle les deux ondes se superposent.
Notre objectif est de comprendre la figure d’interférences, mais pas d’étudier la figure de diffraction : même si elle
est la cause des interférences, elle sera « négligée » par la suite.
les ondes diffractée seront supposées parfaitement isotropes : si un seul des trous est ouvert alors l’éclairement
sur l’écran est uniforme ;
concrètement, la modélisation développée dans la suite de ce paragraphe permet de décrire l’éclairement à
proximité du centre de l’écran.
d, D x, y .
. On suppose le milieu homogène et non dispersif : les chemins optiques sont directement proportionnels aux distances
géométriques. Le calcul de la différence de marche se résume donc à des calculs de longueur.
écran
trous x
M (x, y, z = D)
S1 (x = a/2, 0, 0)
S(x = 0, y = 0, z = −d) a
z
S2 (x = −a/2, 0, 0)
d D
Par définition, la différence de marche est la différence de chemin optique suivi par les rayons passant par les trous À
et Á. En décomposant, on a donc
toto Espace 7
# ” a #” # ” # ” a 2
S1 M = x − e x + y #”
e y + D #”
ez d’où S1 M 2 = S1 M · S1 M = x − + y2 + D2
2 2
a2
S1 M 2 = D2 + x2 − ax + + y2 .
4
# ” a #” # ” # ” a 2
S1 M = x − e x + y #”
e y + D #”
ez d’où S1 M 2 = S1 M · S1 M = x − + y2 + D2
2 2
et en développant l’identité remarquable et en réorganisant les termes on arrive à
a2
S1 M 2 = D2 + x2 − ax + + y2 .
4
# ” a #” # ” # ” a 2
S1 M = x − e x + y #”
e y + D #”
ez d’où S1 M 2 = S1 M · S1 M = x − + y2 + D2
2 2
et en développant l’identité remarquable et en réorganisant les termes on arrive à
a2
S1 M 2 = D2 + x2 − ax + + y2 .
4
toto Espace 8
Remarque : le calcul tel qu’on vient de le faire est exactement équivalent au théorème de Pythagore
en trois dimensions : à vous de choisir la forme que vous préférez.
Développement limité :
Factorisation par D2 puis calcul de la racine.
2
!1/2 2
!
x2 − ax + a4 + y 2 x2 − ax + a4 + y 2
S1 M = D 1 + ' D 1 +
D2 |{z} 2D2
Da,x,y
toto Espace 9
Le point S2 a pour coordonnées (−a/2, 0, 0) : le calcul de (S2 M ) est donc formellement identique à celui de (S1 M )
en remplaçant a par −a.
2
!
x2 + ax + a4 + y 2
S2 M = D 1 +
2D2
toto Espace 10
Í Conclusion :
2 2
! !
2
x + ax + 4 +y
a 2 2
x − ax + 4 +y
a 2
δ = nD 1 + − nD 1 +
2D2 2D2
ax ax
= nD + nD
2D 2 2D2
nax
δ=
D
2 2
! !
2
x + ax + 4 +y
a 2 2
x − ax + 4 +y
a 2
δ = nD 1 + − nD 1 +
2D2 2D2
ax ax
= nD + nD
2D 2 2D2
nax
δ=
D
toto Espace 11
Dans un dispositif de trous d’Young distants de a le long d’un axe (Ox), placés dans un milieu d’indice n,
la différence de marche en un point M d’un écran placé à une distance D des trous
ne dépend que de sa coordonnée x et vaut
nax
δ(M ) = .
D
Ordre d’interférences et déphasage : On réutilise les liens entre ces grandeurs et δ, qu’il faut connaître !
toto Espace 12
La démonstration de δ est très importante et il faut absolument que vous sachiez la refaire vite et bien.
L’expression de δ est à connaître par cœur, celles de p et ∆ϕ à savoir retrouver très vite.
Allure des franges : ddm indépendante de y, donc franges invariantes par translation le long de l’axe (Oy) : elles
sont rectilignes.
ddm indépendante de y, donc franges invariantes par translation le long de l’axe (Oy) : elles sont rectilignes.
ddm indépendante de y, donc franges invariantes par translation le long de l’axe (Oy) : elles sont rectilignes.
toto Espace 13
écran
trous x
α
S1
M (x, y)
α α
S a
z
S2 H
d f0
Figure 3 – Observation d’interférences dans le plan focal image d’une lentille convergente.
Remarque : la première partie sur l’identité des rayons est un postulat, en revanche la seconde partie
sur l’égalité des chemins optiques (AB) et (BA) peut assez facilement se comprendre à partir de la
définition du chemin optique : le rayon direct et le rayon inverse sont identiques donc parcourent la
même distance dans les mêmes milieux.
Graphiquement : si jamais la source était située au point d’observation, alors d’après le théorème de Malus les
surfaces d’onde seraient en tout point orthogonales aux rayons qui aboutissent à la source.
on peut représenter des « surfaces d’onde inverses » sur la figure.
Remarque : le terme « surface d’onde inverse » me semble clair et utile pour expliquer, mais il ne fait
pas partie du vocabulaire traditionnel de l’optique.
Conséquence sur les chemins optiques : si la lumière allait de M vers S, alors S1 et H seraient dans le même
plan d’onde, et donc (M S1 ) = (M H). D’après le principe du retour inverse, (M S1 ) = (S1 M ) et (M H) = (HM ),
d’où on déduit
(S1 M ) = (HM ) .
si la lumière allait de M vers S, alors S1 et H seraient dans le même plan d’onde, et donc (M S1 ) = (M H). D’après
le principe du retour inverse, (M S1 ) = (S1 M ) et (M H) = (HM ), d’où on déduit
(S1 M ) = (HM ) .
si la lumière allait de M vers S, alors S1 et H seraient dans le même plan d’onde, et donc (M S1 ) = (M H). D’après
le principe du retour inverse, (M S1 ) = (S1 M ) et (M H) = (HM ), d’où on déduit
(S1 M ) = (HM ) .
toto Espace 14
L L L Attention ! Les surfaces d’onde inverses ne sont pas des vraies surfaces d’onde : il y a un déphasage entre les
différents rayons !
(SS2 ) +(S2 H) + X
δ = (HM
XX) − [
(SS1 ) + (SX
X M )]
1 X
X
| {z } | {z }
symétrie retour inv
(SS2 ) +(S2 H) + X
δ = (HM
XX) − [
(SS1 ) + (SX
X M
X)]
1 X
| {z } | {z }
symétrie retour inv
(SS2 ) +(S2 H) + X
δ = (HM
XX) − [
(SS1 ) + (SX
X M
X)]
1 X
| {z } | {z }
symétrie retour inv
toto Espace 15
Pour simplifier le calcul, on admet que le résultat ne dépend pas de y (ce qui se justifie par invariance, ou par
analogie avec le paragraphe précédent), ce qui permet de raisonner pour y = 0, et donc simplement dans le plan de
la figure.
Idée de la démonstration : exprimer α de deux façons différentes, d’une part avec les sources secondaires, d’autre
part avec le point M sur l’écran, et les identifier.
Relation trigonométrique dans le triangle rectangle S1 S2 H :
S2 H S2 H
sin α = =
S1 S2 a
Relation trigonométrique dans le triangle formé par O (centre optique de la lentille), le centre de l’écran, et le
point M :
x
tan α = 0
f
L’angle α étant petit, on peut linéariser et identifier les fonctions trigonométriques,
S2 H x nax
= 0 d’où δ = n S2 H = .
a f f0
Relation trigonométrique dans le triangle formé par O (centre optique de la lentille), le centre de l’écran, et le
point M :
x
tan α = 0
f
L’angle α étant petit, on peut linéariser et identifier les fonctions trigonométriques,
S2 H x nax
= 0 d’où δ = n S2 H = .
a f f0
toto Espace 16
Cette méthode de calcul de différence de marche est plus rapide que celle purement géométrique utilisée
au paragraphe II.B ... mais elle est plus subtile physiquement, donc en fin de compte plus risquée.
Le raisonnement sur les surfaces d’ondes inverses peut également s’utiliser pour déterminer la différence de marche
à distance mais finie, voir figure 4.
écran
trous x
M (x, y)
S1
α α
S a
z
H H0
S2
d D
Principe de retour inverse et théorème de Malus : si la source était située en M , alors les surfaces d’onde
seraient les arcs de cercle représentés en pointillés, donc (S1 M ) = (HM ), donc δ = (S2 H).
Approximation : si la distance D est suffisante, on peut approximer l’arc de cercle S1 H par la droite S1 H 0
orthogonale au rayon (2), et ainsi
δ ' (S2 H 0 )
La différence de marche se calcule alors comme précédemment, en considérant l’angle α comme l’angle moyen sous
lequel les trous d’Young sont vus depuis le point d’observation :
S2 H 0 x nax
α' ' d’où δ= .
a D D
• Éclairement
Les deux trous sont supposés éclairer de la même façon, donc d’après la formule de Fresnel
2π 2π nax
E(M ) = 2E0 1 + cos δ = 2E0 1 + cos .
λ λ D
2.0 2.0
2.5 1.8
1.6
1.5
2.0 1.4
y (mm)
i 1.2 i
E(M )
1.5 1.0 1.0
0.8
1.0
0.6
0.5
0.4
0.5
0.2
0.0 0.0 0.0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
x (mm) x (mm)
Figure 5 – Simulation de l’expérience des trous d’Young. La figure est réalisée pour λ = 580 nm, D = 1 m et
a = 1 mm.
• Interfrange
(SS1 ) = (SS2 ) .
écran
trous x
M (x, y, D)
S1 (a/2, 0, 0)
S(x = 0, y 6= 0, z = −d) a
z
S2 (−a/2, 0, 0)
d D
On s’intéresse à l’effet d’un élargissement de la source dans la direction (Ox), orthogonale aux franges, en lumière
monochromatique. Compte tenu de l’invariance par translation selon (Oy), on suppose pour alléger le calcul que la
source, les trous d’Young et le point d’observation sont tous situés dans le plan y = 0.
1 - On suppose dans un premier temps l’interféromètre éclairé par une source ponctuelle située à une abscisse X.
. En généralisant les résultats précédents, donner sans calcul la différence de marche en un point M de l’écran.
. Exprimer alors l’éclairement. Quel est l’impact de la translation de la source sur la figure d’interférences ?
2 - L’interféromètre est maintenant éclairé par deux sources ponctuelles incohérentes, S et S 0 , symétriques par rapport
à l’axe du montage, c’est-à-dire en X = ±b/2. On note p(M ) et p0 (M ) l’ordre d’interférence au point M correspondant
à chacune des sources.
. Indiquer qualitativement l’effet de la présence des deux sources sur la figure d’interférences.
. Exprimer l’éclairement en un point M de l’écran. Interpréter physiquement l’expression obtenue, en identifiant un
terme d’interférences et un facteur de contraste.
. À quelle condition sur p et p0 la figure d’interférences est-elle totalement brouillée ?
M (x, 0, D)
S1 (a/2, 0, 0)
S(X, 0, −d)
a
z
S2 (−a/2, 0, 0)
d D
δ = (SS2 M ) − (SS1 M ) = [(SS2 ) + (S2 M )] − [(SS1 ) + (S1 M )] = (SS2 ) − (SS1 ) + (S2 M ) − (S1 M )
δ = (SS2 M ) − (SS1 M ) = [(SS2 ) + (S2 M )] − [(SS1 ) + (S1 M )] = (SS2 ) − (SS1 ) + (S2 M ) − (S1 M )
δ = (SS2 M ) − (SS1 M ) = [(SS2 ) + (S2 M )] − [(SS1 ) + (S1 M )] = (SS2 ) − (SS1 ) + (S2 M ) − (S1 M )
toto Espace 20
déplacer la source augmente la différence de marche d’une constante indépendante du point d’observation.
2π 2π ax 2π aX
E(M ) = 2E0 1 + cos δ = 2E0 1 + cos +
λ λ D λ d
Le terme impliquant la position X de la source est indépendant du point d’observation, il est donc égal en tout point
de la figure d’interférences : tout se passe comme s’il y avait un « déphasage spatial » dans l’éclairement.
effet sur l’écran : la figure d’interférences est décalée (analogie avec un signal sinusoïdal en temps).
la figure d’interférences est décalée (analogie avec un signal sinusoïdal en temps).
la figure d’interférences est décalée (analogie avec un signal sinusoïdal en temps).
toto Espace 21
• Simulations numériques
Cas extrêmes : La figure de gauche est tracée pour un décalage des figures d’interférences égal à i, si bien qu’elles
paraissent identiques, et celle de droite pour un décalage égal à i/2, si bien qu’elles sont « en opposition de phase ».
4 4
ES (M )/E0
ES (M )/E0
3 3
2 2
1 1
0 0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
+ + + +
4 4
ES 0 (M )/E0
ES 0 (M )/E0
3 3
2 2
1 1
0 0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
= = = =
4 4
Etot (M )/E0
Etot (M )/E0
3 3
2 2
1 1
0 0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
x (mm) x (mm) x (mm) x (mm)
Figure 8 – Simulation de l’expérience des trous d’Young éclairés par deux sources ponctuelles décalées. La
figure est réalisée pour λ = 580 nm, D = 1 m et a = 1 mm.
Cas quelconque : voir figure 9. La figure est tracée pour un décalage des figures d’interférences égal à i/4.
4
ES (M )/E0
3
2
1
0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
+ +
4
ES 0 (M )/E0
3
2
1
0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
= =
4
Etot (M )/E0
3
2
1
0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
x (mm) x (mm)
Figure 9 – Simulation de l’expérience des trous d’Young éclairés par deux sources ponctuelles décalées. La figure
est réalisée pour λ = 580 nm, D = 1 m et a = 1 mm.
Conclusion qualitative : les observations faites à partir de ce modèle rudimentaire peuvent se généraliser au cas
d’une source étendue.
Lorsque les trous d’Young sont éclairés par une source étendue perpendiculairement au franges,
le décalage des figures d’interférences produites par chaque point de la source
induit une perte de contraste qui peut aller jusqu’à un brouillage total.
L L L Attention ! « Brouillage total » n’est pas du tout synonyme de « interférences destructives ». Lorsque la figure
d’interférences est totalement brouillée, l’éclairement sur l’écran est uniforme (il n’y a plus du tout d’interférences)
mais non nul.
• Mise en équation
Les résultats établis dans ce paragraphe n’ont pas besoin d’être appris par cœur, en revanche il s’agit
d’un exercice très classique à savoir très bien refaire.
Les deux sources S et S 0 sont placées de manière symétrique en ±b/2 par rapport à l’axe optique du montage,
donc
ab ax ab ax
δ(M ) = (SS2 M ) − (SS1 M ) = + et δ 0 (M ) = (S 0 S2 M ) − (S 0 S1 M ) = − +
2d D 2d D
soit en termes d’ordre d’interférence
ab ax ab ax
p(M ) = + et p0 (M ) = − + .
2λd λD 2λd λD
Éclairement total : Les sources sont incohérentes mais chacun des deux éclairements se calcule à partir de la
formule de Fresnel.
Les sources sont incohérentes mais chacun des deux éclairements se calcule à partir de la formule de Fresnel.
Les sources sont incohérentes mais chacun des deux éclairements se calcule à partir de la formule de Fresnel.
toto Espace 22
Interprétation :
. Terme en p + p0 :
p + p0 2π ax
cos 2π = cos .
2 λ D
Ce terme est identique à celui que l’on obtiendrait avec une seule source placée au milieu des deux sources S
et S 0 . Il est appelé terme d’interférences.
Ce terme est identique à celui que l’on obtiendrait avec une seule source placée au milieu des deux sources S et S 0 .
Il est appelé terme d’interférences.
Ce terme est identique à celui que l’on obtiendrait avec une seule source placée au milieu des deux sources S et S 0 .
Il est appelé terme d’interférences.
toto Espace 23
Contenu physique : il dépend de x, donc donne la position des franges brillantes et sombres ainsi que l’interfrange,
qui est inchangé par rapport au cas d’une unique source ponctuelle.
. Terme en p − p0 :
p − p0
ab
cos 2π = cos 2π
2 2λd
Ce terme est indépendant de x, donc il prend la même valeur en tout point de l’écran. Il donne le contraste global
de la figure d’interférences. Il est appelé facteur de contraste.
Ce terme est indépendant de x, donc il prend la même valeur en tout point de l’écran. Il donne le contraste global
de la figure d’interférences. Il est appelé facteur de contraste.
Ce terme est indépendant de x, donc il prend la même valeur en tout point de l’écran. Il donne le contraste global
de la figure d’interférences. Il est appelé facteur de contraste.
toto Espace 24
• Critère de brouillage
Il y a brouillage total de la figure d’interférences si les franges sombres créées par une source se superposent aux
franges brillantes créées par la deuxième source.
p − p0 π
Le facteur de contraste s’annule si 2π = + nπ soit p − p0 = n + 1/2.
2 2
p − p0 π
Le facteur de contraste s’annule si 2π = + nπ soit p − p0 = n + 1/2.
2 0 2
p−p π
Le facteur de contraste s’annule si 2π = + nπ soit p − p0 = n + 1/2.
2 2
toto Espace 25
La largeur de source à partir de laquelle le critère de brouillage prévoit une figure brouillée
est appelée largeur de cohérence spatiale de la source.
M (x, y)
extrémité X = b/2
S1
a
z
centre X = 0
S2
d D
Interprétation qualitative : lorsque ce critère est vérifié, il y a brouillage entre les figures d’interférences créées par
certains points de la source. On comprend donc que cela dégrade le contraste.
lorsque ce critère est vérifié, il y a brouillage entre les figures d’interférences créées par certains points de la source.
On comprend donc que cela dégrade le contraste.
lorsque ce critère est vérifié, il y a brouillage entre les figures d’interférences créées par certains points de la source.
On comprend donc que cela dégrade le contraste.
toto Espace 26
Remarque : on constatera de manière récurrente dans les calculs qu’en pratique, avec une source
étendue, la valeur de ∆p ne dépend jamais du point d’observation : comme indiqué à la fin du chapitre
précédent, la cohérence spatiale induit une perte de contraste uniforme sur l’écran.
Considérons deux trous d’Young éclairés par une source étendue de largeur b centrée sur l’axe optique.
1 - Exprimer les ordres d’interférences p0 (x) et pb/2 (x) au point de l’écran d’abscisse x créés par les points de la source
situés respectivement en X = 0 et X = b/2. En utilisant le critère de brouillage, en déduire la largeur de cohérence
spatiale de la source.
2 - Un calcul exact permet de montrer que l’éclairement au point M s’écrit
2π ax
λd πab
E(M ) = E0 1 + sin cos
πab λd λ D
Approche semi-quantitative : d’après les résultats précédents sur les trous d’Young,
a × b/2 ax
pb/2 (x) =
+
λd λD
p (x) = a × 0 + ax
0
λd λD
a × b/2 ax
pb/2 (x) =
+
λd λD
p (x) = a × 0 + ax
0
λd λD
toto Espace 27
ab 1 ab 1 λd
∆p = > soit > donc b> = bc .
2λd 2 2λd 2 a
toto Espace 28
Approche analytique :
2π ax
λd πab
E(M ) = E0 1+ sin cos
πab λd λ D
πab λd
0,13 =π soit b=
b λd a
−0,22
toto Espace 29
Comparaison entre les deux approches : la largeur de cohérence spatiale de la source est celle qui donne la
première annulation du contraste, ce qui est un bon ordre de grandeur : si b > bc = λd/a, on constate que le contraste
ne dépassera pas 0,22, ce qui est peu.
Cependant, il ne faut pas penser que la figure d’interférences est « parfaitement » contrastée si la source est plus
étroite que la largeur de cohérence spatiale et « pas du tout » si elle est plus large : la variation de contraste est un
phénomène progressif, pas tout-ou-rien.
le critère semi-quantitatif de brouillage ne donne qu’un ordre de grandeur.
Remarque : On constate également que le facteur de contraste peut prendre des valeurs négatives : on
parle d’inversion de contraste. Expérimentalement, si l’on augmente progressivement la largeur b de
la source, l’inversion de contraste se manifeste par le fait que les franges sombres deviennent brillantes
et réciproquement.
• Conclusion
Cependant, comme la figure d’interférences apparaît à l’intérieur de la figure de diffraction par l’un des trous ou
l’une des fentes l’observation sur l’écran est modifiée, voir figure 11.
Par ailleurs, si les fentes sont trop larges dans la direction perpendiculaires aux franges d’interférences alors la
figure de diffraction risque de devenir trop étroite pour pouvoir observer correctement des interférences.
Tous les résultats établis jusqu’à présent se généralisent au cas des fentes d’Young. L’ani-
mation ci-contre (flashez ou cliquez sur le QR code), développée par l’école Supoptique, permet
de les observer. Elle est très bien faite, je vous encourage à l’utiliser largement lors de vos
révisions.
La figure d’interférences est plus « dilatée » aux grandes longueurs d’onde qu’aux petites.
4
Eλ1 (M )/E0
3
2
1
0
0 2 4 6 8 10 12 14 0 2 4 6 8 10 12 14
+ +
4
Eλ2 (M )/E0
3
2
1
0
0 2 4 6 8 10 12 14 0 2 4 6 8 10 12 14
= =
4
Etot (M )/E0
3
2
1
0
0 2 4 6 8 10 12 14 0 2 4 6 8 10 12 14
x (mm) x (mm)
Figure 12 – Simulation de l’expérience des fentes d’Young éclairées par un doublet spectral. La figure est réalisée
pour λ1 = 550 nm, λ2 = 600 nm, D = 1 m et a = 1 mm.
Interprétation : comme les interfranges ne sont pas égaux, les franges brillantes à une longueur d’onde se super-
posent par endroits aux franges brillantes de l’autre longueur d’onde (p.ex. au niveau du trait vert), ce qui donne une
figure lumineuse et contrastée, mais par endroit aux franges sombres (p.ex. au niveau du trait rouge), ce qui donne
lieu à un brouillage.
comme les interfranges ne sont pas égaux, les franges brillantes à une longueur d’onde se superposent par endroits
aux franges brillantes de l’autre longueur d’onde (p.ex. au niveau du trait vert), ce qui donne une figure lumineuse et
contrastée, mais par endroit aux franges sombres (p.ex. au niveau du trait rouge), ce qui donne lieu à un brouillage.
comme les interfranges ne sont pas égaux, les franges brillantes à une longueur d’onde se superposent par endroits
aux franges brillantes de l’autre longueur d’onde (p.ex. au niveau du trait vert), ce qui donne une figure lumineuse et
contrastée, mais par endroit aux franges sombres (p.ex. au niveau du trait rouge), ce qui donne lieu à un brouillage.
toto Espace 30
L L L Attention ! L’extension spatiale de la source entraîne une perte de contraste globale, uniforme sur toute la
figure d’interférences. Au contraire, l’extension spectrale entraîne une modulation du contraste, qui n’est uniforme.
Critère de brouillage : Il y a brouillage en un point M si une frange brillante se superpose à une frange sombre,
c’est-à-dire si au même point M l’ordre d’interférence pour une longueur d’onde est entier alors qu’il est demi-entier
pour l’autre.
L L L Attention ! Cette fois, l’expression de ∆p dépend du point d’observation : la perte de contraste n’est pas
uniforme sur l’écran. Comme pour la cohérence spatiale, ce critère de brouillage n’est pas un critère de type « tout
ou rien » : il peut y avoir des interférences visibles, mais elles seront très mal contrastées.
Illustration : voir figure 13.
2.0
1.5
E(M )/E0
1.0
0.5
0.0
−10 −5 0 5 10 −10 −5 0 5 10
x (mm)
Figure 13 – Simulation de l’expérience des fentes d’Young éclairées par une source à spectre continu. La figure
est réalisée pour λ0 = 600 nm, ∆λ = 40 nm (ce qui est très supérieur à une raie spectrale réelle, mais permet de
bien voir le phénomène), D = 1 m et a = 1 mm. Le spectre de la source est choisi gaussien, les traits verticaux bleus
matérialisent l’abscisse à partir de laquelle le critère de brouillage est vérifié.
λ02 λ02
τc = ou Lc = .
c ∆λ ∆λ
∆λ 1
δ >
2λ02 2
ou encore
λ02
δ> = Lc .
∆λ
∆λ
δ δ 1 1
∆p = − > soit δ× 2 >
λ0 ∆λ 2 ∆λ 2
λ0 + λ0 λ0 +
2 2
∆λ
En supposant la raie étroite, λ0 λ0 + ' λ02 , et ainsi le critère de brouillage s’écrit
2
∆λ 1
δ >
2λ02 2
ou encore
λ02
δ> = Lc .
∆λ
toto Espace 31
Interprétation qualitative :
Il y a brouillage à partir du moment où la différence de marche est trop grande
pour qu’un train d’ondes puisse se superposer avec lui-même.
Pour éviter toute confusion avec la largeur de cohérence spatiale étudiée précédemment, la longueur Lc des trains
d’onde est souvent appelée longueur de cohérence temporelle de la source (et pas seulement « longueur de
cohérence »).
1 fente
2 fentes
3 fentes
4 fentes
5 fentes
6 fentes
Figure 14 – Figure obtenue par passage d’un laser au travers de 1 à 6 fentes. Plus le nombre de fentes est élevé,
plus les tâches brillantes sont lumineuses, ce que la figure ne permet pas de montrer.
Plus il y a de fentes au travers desquelles la lumière peut passer, plus celle-ci se retrouve concentrée sur les points
les plus lumineux. Ces points coïncident avec la position des franges brillantes lors du passage au travers de deux
fentes.
On appelle réseau optique un instrument constitué d’une série de motifs identiques,
répétés périodiquement, permettant la réflexion ou la transmission d’ondes lumineuses.
La répétition est caractérisée par la période spatiale du réseau a, appelée pas du réseau,
ou par la fréquence spatiale n = 1/a, usuellement nommée nombre de traits par millimètre.
a
Ordre de grandeur : les réseaux usuels comptent quelques centaines de traits par millimètre.
Restrictions de notre étude : dans toute la suite, nous ferons les hypothèses suivantes :
. on ne s’intéresse qu’aux réseaux par transmission ;
. dans la pratique expérimentale, la source permettant d’éclairer le réseau est toujour située au foyer objet d’une
lentille : le réseau est utilisé en éclairage parallèle ;
. dans la pratique expérimentale, l’observation se fait toujours dans le plan focal image d’une lentille de projection :
les interférences sont observées à l’infini, ce sont des rayons parallèles qui interfèrent.
δ = (SSj+1 M ) − (SSj M ) .
Sj
La source primaire S est situé à l’infini, donc d’après le théorème
K de Malus les points K et Sj+1 appartiennent au même plan d’onde.
θt Ainsi,
H (SK) = (SSj+1 ) .
θi
Par ailleurs, l’observation se fait à l’infini. Si la lumière venait du
Sj+1 point d’observation, alors d’après le principe de retour inverse et le
théorème de Malus les points Sj et H appartiendraient au même
plan d’onde. Ainsi,
(Sj M ) = (HM ) .
θt Ainsi,
θi
δ = [
(SS ) + (Sj+1 H) +
(HM
)] − (SK)
+ (KSj ) +
(S
jM)
j+1
La source primaire S est situé à l’infini, donc d’après le théorème de Malus les points K et Sj+1 appartiennent
au même plan d’onde. Ainsi,
(SK) = (SSj+1 ) .
Par ailleurs, l’observation se fait à l’infini. Si la lumière venait du point d’observation, alors d’après le principe de
retour inverse et le théorème de Malus les points Sj et H appartiendraient au même plan d’onde. Ainsi,
(Sj M ) = (HM ) .
Ainsi,
δ = [
(SS ) + (Sj+1 H) +
(HM
)] − (SK)
+ (KSj ) +
(S
jM)
j+1
toto Espace 32
δ a
p= = (sin θt − sin θi ) ∈ Z .
λ λ
toto Espace 33
Notations spécifiques aux réseaux : L’angle de transmission dans la direction donnant un ordre d’interférences p
est noté θp plutôt que θt . De plus, si l’angle d’incidence est égal à l’angle de transmission alors on trouve directe-
ment p = 0 soit θ0 = θp=0 = θi . Ainsi, l’angle d’incidence est traditionnellement noté θ0 . Plus généralement, on se
méfiera du léger glissement de notations et de vocabulaire entre les interférences à deux ondes et les réseaux.
Formule des réseaux :
Les raies brillantes en sortie d’un réseau apparaissent dans les directions telles que
λ
sin θp − sin θ0 = p avec p ∈ Z .
a
La valeur de p est appelée ordre de la raie.
La direction des maxima est représentée figure 15 : on identifie en ordonnée sin θp (p ∈ Z) à partir de sin θ0 , puis
la direction des rayons par analogie avec le cercle trigonométrique (il n’est pas nécessaire de savoir refaire la figure).
Un sinus devant être inférieur à 1, le nombre d’ordre visibles est nécessairement limité.
2
λ
sin θ0 + 2
a
λ 1
sin θ0 +
a
sin θ0 0
λ
sin θ0 − −1
a
λ
sin θ0 − 2 −2
a
λ
sin θ0 − 3
a −3
−4
et plus généralement
sn = s1 e−(n−1)i∆ϕ .
L’amplitude complexe total au point M s’écrit donc
N N N −1
X X X n
s(M, t) = sn (M, t) = s1 e−(n−1)i∆ϕ = s1 e−i∆ϕ .
n=1 n=1 n=0
Ce changement d’indice permet de faire apparaître la somme des N premiers termes d’une suite géométrique, d’où
1 − e−iN ∆ϕ
s(M, t) = s1 (M, t) .
1 − e−i∆ϕ
Une factorisation du numérateur et du dénominateur permet d’écrire
sin2 (N ∆ϕ/2)
I(M ) = I0 .
sin2 (∆ϕ/2)
Par un DL en 0,
sin2 (N ∆ϕ/2) (N ∆ϕ/2)2
I = I0 ∼ I0 d’où I = N 2 I0 .
sin (∆ϕ/2)
2 (∆ϕ/2)2
toto Espace 34
. Largeur des raies brillantes : les raies sont plus étroites lorsque N est élevé : la lumière est plus concentrée sur ces
raies brillantes.
Remarque : Ces deux observations sont cohérentes avec la conservation de l’énergie : la « quantité de
lumière » totale sur l’écran ne dépend pas du nombre de traits du réseau. Si les franges brillantes sont
plus étroites, il est logique qu’elles soient aussi plus lumineuses.
I(θ)
a
p= (sin θ − sin θ0 )
0 λ
-1 1 2
N =2
I(θ) N =3
N2 N = 10
a
p= (sin θ − sin θ0 )
0 λ
-1 1 2
Figure 16 – Intensité en sortie d’un réseau. L’intensité est normalisée par N 2 sur la figure du bas afin de mettre en
évidence la largeur des pics : en valeur brute, la courbe N = 10 est 25 fois plus élevée que la courbe N = 2.
On retiendra :
Les raies brillantes (ordre entier) sont d’autant plus lumineuses
et d’autant plus étroites que le réseau compte de motifs.
Connaissant a (ou plus souvent le nombre de traits par millimètre n = 1/a), en ayant repéré le numéro p de l’ordre et
mesuré la position angulaire θp des raies brillantes, par exemple avec un goniomètre, on peut en déduire la longueur
d’onde correspondante.
• Exemple de montage
On peut par exemple utiliser un montage à goniomètre, voir figure 17. Le collimateur permet d’obtenir une source
à l’infini à partir d’une lampe spectrale, et la lunette de visée d’observer à l’infini. Le vernier du goniomètre permet
de mesurer précisément les positions angulaires des différentes raies. Une méthode efficace est celle du minimum de
déviation, cf. TP.
collimateur réseau
lampe
lunette de
visée
Figure 17 – Montage de spectrométrie à réseau utilisant un goniomètre. Sur la photo, on retrouve de gauche à
droite la lampe à analyser, le collimateur, le réseau (tourné pour être visible sur la photo) et la lunette de visée.
p=3
(partiel)
p=2
p=1
p=0
p = −1
p = −2
p = −3
(partiel)
Figure 18 – Utilisation d’un réseau en spectroscopie. On imagine envoyer en entrée du réseau, en incidence normale,
une lumière monochromatique comprenant trois longueurs d’onde : bleu, vert et rouge.
Dans un ordre donné, plus la longueur d’onde est grande, plus elle apparaît déviée par le réseau.
Les longueurs d’onde sont d’autant plus séparées que l’ordre est élevé.
L L L Attention ! Il ne s’agit pas du tout d’une déviation géométrique comme peut le faire un prisme, mais bien d’un
phénomène d’interférences. Cependant, l’abus de langage est permis par l’analogie des observations : « un réseau
dévie davantage le rouge que le bleu ».
• Observations classiques
. Certains ordres peuvent ne pas apparaître en entier sur l’écran si certaines raies sont déviées : c’est par exemple
le cas des ordes ±3 de la figure 18.
. Dans certains cas, on rencontre également du recouvrement d’ordres : les raies les plus déviées de l’ordre n
sont davantage déviées que les raies les moins déviées de l’ordre n + 1. Les ordres apparaissent alors mélangés.
. Enfin, si le nombre de traits éclairés (c’est-à-dire le nombre de fentes utiles) n’est pas assez grand les raies sont
élargies et peuvent être mal séparées dans les premiers ordres : on dit alors qu’elles ne sont pas résolues par le
réseau.
Animation permettant l’étude d’un réseau par transmission avec différents curseurs per-
mettant de régler les paramètres du réseau. Flasher ou scanner le QR code pour y accéder.