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Compte rendu

Pourquoi une information ne sera jamais totalement objective ?

Article d’Arnaud Mercier, professeur en Information et Communication à l’institut français de


presse, publié le 28 mars 2019 et mis à jour le 30 juillet 2021. Consultable sur
larevuedesmedias.ina.fr.

“Dans le discours ordinaire de dénonciation des médias d’information, il est courant de crier à la
trahison d’un principe de neutralité qui serait revendiqué par les journalistes, en montrant,
exemples à l’appui, que bien souvent les auteurs de reportages s’affranchiraient de cette neutralité
au profit de la défense implicite ou explicite d’opinions. Dès lors, une posture de défiance a priori
serait la bienvenue pour ne pas se laisser duper par une « pseudo-neutralité ».”

La neutralité et objectivité journalistique est essentielle afin d’établir un “lien de confiance” entre le
journaliste et son audience. Cette neutralité est alors caractérisée par la capacité à faire abstraction
d’émotions et d’intimes convictions pouvant altérer un récit neutre des faits. Néanmoins la
neutralité stricte reste pour beaucoup un “inaccessible humain” tant le choix des mots, l’expérience
personnelle et notre sensibilité impacte la retranscription des faits. Il y a cependant certains
contextes où une absence de prise de position pourrait être mal vue (par exemple lors d’un acte
terroriste tuant des dizaines d’innocents). “Le regard porte forcement une part de subjectivité, pas
toujours consciente et maitrisée” cette citation vaut tout aussi bien pour l’ensemble des citoyens
que pour les journalistes professionnels ayant le devoir de rapporter les faits au plus près de la
réalité. Les médias d’informations sont aujourd’hui divisés entre neutralité et engagement plus
prononcé. La presse d’opinion fait alors réfléchir sur des “bases idéologiques” prenant une position
d’interprétation des faits. L’espace éditorial du journal est également un lieu de jugement assumé, là
où le commentaire doit être facilement distingué des faits afin d’éviter toutes confusions. Si la
frontière entre récit neutre et “regard engagé” peut être floue et ambigüe à définir, le journaliste
doit toutefois se tenir à des “règles professionnelles fondatrices qui évitent les manipulations ou
tentations de se laisser aller à sa pente personnelle”. Le journaliste doit alors garantir l’honnêteté de
ses paroles, celle qui lui donnera le recul nécessaire pour l’objectivité tout en préservant un tri de
l’information pour un récit dynamique et suffisamment intéressant.

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