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Formation d’ingénieurs en génie civil Stabilité des ouvrages Chapitre 3
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Formation d’ingénieurs en génie civil Stabilité des ouvrages Chapitre 3
Ce cycle de chargement/déchargement s’appelle le cycle sismique. (Figure 1.3)
Moins de 3,5 Le séisme est non ressenti, mais enregistré par les sismographes.
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Formation d’ingénieurs en génie civil Stabilité des ouvrages Chapitre 3
De 3,5 à 5,4 Il est souvent ressenti, mais sans dommage.
De 6,1 à 6,9 Peut être destructeur dans une zone de 100 km à la ronde.
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Formation d’ingénieurs en génie civil Stabilité des ouvrages Chapitre 3
1.6.2 Intensité :
L’intensité mesure l’importance d’un séisme en un lieu donné d’après les manifestations ressentis par
les populations et les dégâts qu’il a provoqués.
Pour un séisme donné, l’intensité dépend de la distance à l’épicentre, elle décroît généralement quand
cette distance augmente, mais les anomalies locales peuvent apparaître, dues à des conditions
géologiques particulières.
Différentes échelles d’intensité ont été définies qui classent les effets sismiques suivant leur
importance croissante, à l’aide de description conventionnelle:
a) L’échelle macrosismique internationale d’intensité, et l’échelle Mercalli :
Elles décrivent les effets observés des tremblements de terre sur l’environnement, les constructions et
les sens de d’homme (Tableau 1.2)
e) Tableau 1.2 – Effets observés du séisme en fonction son intensité [4]
Degré I Secousse imperceptible à l'homme
Degré II – III Secousses ressenti par un faible nombre de personnes
Degré IV – V Secousse ressenti par de nombreuses personnes
Degré VI Séisme ressenti par la plus part des personnes
Degré VII Dommages légers aux constructions
Degré VIII - IX Dommages importants aux constructions, apparitions de fissures dans le sol
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Formation d’ingénieurs en génie civil Stabilité des ouvrages Chapitre 3
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Formation d’ingénieurs en génie civil Stabilité des ouvrages Chapitre 3
Elles permettent de détecter et qualifier ces comportements particuliers des sites définis sous la
terminologie d’effets de site, par la connaissance des caractéristiques physiques des sols et de leur
géométrie.
h) Figure 1.8. Propagation des ondes sismiques aux strates de sol [5].
1.9 Enregistrement de séisme :
Il existe 3 types de capteurs: sismomètres (Déplacements), vélocimètres (Vitesses), accéléromètres
(Accélérations).
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Formation d’ingénieurs en génie civil Stabilité des ouvrages Chapitre 3
k) Figure 1.11. Décrochement vertical et horizontal (Séisme de Landers, USA 1992) [7]
1.10.2 Effets de site : amplification locale du signal sismique :
Chaque site, même à équidistance du foyer sismique, a une réponse qui lui est propre aux différents
séismes et il modifie les ondes qui parviennent au rocher sous-jacent.
Les études permettant de qualifier les effets de site possibles avant l’arrivée d’un séisme majeur
passent par la définition de leurs caractéristiques géométriques, géo-mécaniques et géodynamiques.
Exemple de : Sol alluvionnaire de forte épaisseur amplifiant l’action sismique
La réflexion des ondes sismiques prisonnières à l’intérieur d’une couche de sol meuble entre la
surface et le substratum rocheux a pour conséquence d’amplifier les oscillations de période longue.
Ainsi, les constructions de période propre plutôt élevée sur les sols meubles peuvent subir une action
sismique beaucoup plus importante que sur le sol rocheux: éventuelle mise en résonance (Figure 1.12)
Figure 1.12. Coup de fouet sur les étages supérieurs par mise en résonance du bâtiment et du sol (Séisme
Mexico 1985) [7]
1.10.3 Effets induits par les secousses sismiques sur les sites :
Glissements de terrains, chutes de pierres (purge) :
Il convient d’éviter absolument l’implantation sur les sols potentiellement instables en raison de la
trop grande présomption de sinistre en cas de séisme car il n’existe pas de solution constructive pour se
protéger d’un glissement de terrain important.
Liquéfaction des terrains granulaires saturés d’eau :
En cas de présence de couches de sable ou limon non cohérents à grains de faibles dimensions, la
présence d’eau à saturation est un facteur de déclenchement du phénomène de liquéfaction en cas de
secousse sismique.
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1.13 Glissement de terrain entraîne la perte totale d’un bâtiment (Séisme de Kobé, 1995) - 1.14. Enfoncement
d’un bâtiment dans le sol sous l’effet d’un tassement localisé dû au phénomène de liquéfaction (Séisme de
Niigata, Japon 1964) [7]
Tsunamis :
Le tsunami engendre un phénomène particulièrement destructeur consécutif à un mouvement du fond
sous-marin généré par un séisme, une éruption volcanique ou un glissement de terrain. Il est en quelque
sorte sournoise parce qu'il peut survenir plusieurs heures après l'événement. Ce schéma illustre la nature
d'un tsunami engendré par un soulèvement du fond marin causé par un séisme.
l) Figure 1.15. Effet de tsunami engendré par un soulèvement du fond marin [3]
(A) Un séisme déclenché dans la croûte océanique engendre un mouvement oscillatoire de l'eau. Ces
vagues sont à peine perceptibles en eau profonde, mais s'enflent en eau peu profonde pour atteindre des
amplitudes allant jusqu'à 30 m. Ainsi, un raz de marée initié par un séisme qui se sera produit à 1000 km
des côtes viendra frapper ces côtes 2 heures plus tard.
(B) A l'approche du raz de marée, il se produit d'abord un retrait de la Mer (ce qui est de nature à attirer
les curieux).
(C) Vient ensuite la première vague.
(D) Celle-ci peut être suivie d'un second retrait, puis d'une autre vague
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1.11 Activités sismique en Tunisie
Il n’existe aucune région au monde susceptible d’être indéfiniment à l’abri d’une secousse sismique.
Bien entendu, il existe des régions plus exposées que d’autres, mais ceci ne doit nullement évacuer
l’intérêt que les pouvoirs publics doivent accorder à cette question.
Le Tunisie fait partie de l’ensemble Afrique du nord qui est traversé par de nombreuses failles qui
sont relativement actives sur le plan sismiques. Les failles tectoniques les plus proches sont situées à
une profondeur très importante alors que la ligne sismique qui traverse le Nord de l’Afrique passe au-
delà du territoire national puisqu’elle s’allonge du Nord de l’Algérie en passant par la limite maritime de
Tabarka pour aller jusqu’au Sud-est de l’Europe en traversant la Sicile (Figure 1.16)
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2.1 Introduction
De nombreuses constructions qui résistent aux charges habituelles (séisme, vent, neige,…)
s’effondrent quand elles sont secouées alors que d’autres résistent. La résistance aux séismes ne dépend
donc pas que du dimensionnement mais elle est fortement conditionnée par la conception de l’ouvrage
et son implantation sur le site de construction.
Par ailleurs, il faut garder présent à l’esprit le risque des effets induits dus aux tremblements de terre :
glissements de terrain (a), éboulements rocheux (b), liquéfaction de terrain (c), qui peuvent mettre gravement en
péril plusieurs bâtiments. (Figure 2.2)
Il faut éviter les constructions d’ouvrages dans le voisinage de failles reconnues actives (Exemple de Kobé
contruite très près d’un réseau de failles) (Figure 2.3)
Figure 2.1. Amplification des mouvements sismiques dans des sols mous de forte épaisseur [8]
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Figure 2.2. Le risque des effets induits dus aux tremblements de terre
Figure 2.4. Effet de rez-de-chaussée flexible (séisme de San Fernando-CALIFORNIE 1979) [7]
La solution visant à éviter l’effet de niveau souple est assurer un contreventement en façade ou à l’intérieur du
bâtiment (Figure 2.5).
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Figure 2.6. Effet de séisme sur les étages supérieurs flexibles (Séisme Izmit-Turquie 1999) [9]
La solution visant pour éviter ce problème est identique au problème précédent, Il faut ajouter des éléments de
contreventement en façades ou à l’intérieur dans les étages flexibles.
Les joints doivent être remplis par un matériau très souple, par exemple avec du caoutchouc, le liège, les
mousses dures, etc. L’épaisseur nécessaire du joint dépend de la rigidité de la structure porteuse et de la
sensibilité à la déformation des cloisons intermédiaires ainsi que du niveau de sécurité choisi (Figure 2.7).
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Figure 2.7. Séparation des parois en maçonnerie par des joints [9]
Comme on ne peut, en général, pas atteindre une sécurité sismique suffisante pour les bâtiments en
maçonnerie purs même pour des tremblements de terre modérés, on doit stabiliser les bâtiments en maçonnerie
non armée avec des refends en béton armé (Figure 2.8).
Figure 2.8. Stabilisation des bâtiments en maçonnerie avec des refends en béton armé [9]
2.3.5 Le choix du contreventement
Le contreventement des constructions est assuré généralement par un ou plusieurs des dispositifs suivants:
La disposition des panneaux de contreventement doit conférer à chaque niveau une rigidité
comparable (translation et torsion) : homogénéité en nombre, en nature et en localisation.
Eventuellement une rigidité croissante vers le bas (sans variation d’étage à étage supérieur à 20%).
L’idéal est de superposer les panneaux de contreventement pour constituer des consoles verticales
suffisamment larges, et les disposer dans les angles des bâtiments.
Il est impératif que tous les niveaux soient contreventés (pas de niveaux flexibles)
2.3.6 Joints entre deux bâtiments
Le joint parasismique a pour but d’éviter tout entrechoquement entre les corps de bâtiment qu’il sépare. De
fait, en zone sismique, tout joint de dilatation doit être remplacé par un joint parasismique en raison de non
entrechoquement.
Il est souvent nécessaire de prévoir des joints très larges pour que des bâtiments contigus puissent osciller
librement, sans s'entrechoquer
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Figure 2.11. Défaut de joint parasismique (Séisme de San Fernando, Californie 1971) [7]
Pour éviter l'effet de poteau court tout en conservant des poteaux courts ou bridés, on peut opter pour un
système contreventé, par exemple en plaçant des voiles en béton armé en façade ou à l'intérieur du bâtiment ou,
dans le cas des allèges, en utilisant des éléments industrialisés légers, possédant une faible rigidité (Figure 2.13)
Figure 2.12. Effet de poteau court (Séisme d’El Asnam, Algérie 1980) [8]
2.3.8 Porte-à-faux
Les éléments en porte-à-faux (dalles, poutres ou niveaux entiers) subissent sous l’action des composantes
verticales des déformations différentes. Les concentrations de contraintes qui en résultent au droit de la façade
sont en général acceptables lorsque la portée des porte-à-faux est faible et leur masse peu importante. En
revanche, les porte-à-faux dépassant 2 m sont relativement vulnérables aux séismes et leur rupture lors
d’événements majeurs n’est pas rare.
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Pour éviter la résonance, la période propre du bâtiment doit être très différente de la période propre
du sol (la période d'oscillation augmente avec la masse et diminue avec la rigidité). En simplifiant, on
peut donc dire que sur sols mous, on devrait opter pour des constructions rigides (bâtiments bas,
structures contreventées par des murs ou par triangulation…) et sur sols fermes ou rocheux pour des
ouvrages plus flexibles (bâtiments hauts, structures en portiques sans murs de remplissage...).
Tableau 2.1 – Prévention de résonance bâtiment-sol [7]
Pour réduire la période propre T Pour augmenter la période propre T :
Symétrique par rapport à deux directions orthogonales en ce qui concerne la raideur latérale et la
distribution de la masse.
Les retraits par rapport à ce contour (angles rentrants ou retraits en rive) ne peuvent pas affecter la
raideur en plan et doivent être tels que la surface comprise entre le contour du plancher et le contour
polygonal convexe enveloppant le plancher ne dépasse pas 6 % de la surface du plancher.
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L
L’élancement de la section en plan du bâtiment max 4 (Lmax et Lmin sont respectivement
Lmin
la plus grande et la plus petite dimension en plan du bâtiment).
Pour chaque direction de calcul x ou y, l’excentricité structurale doit vérifier les relations
suivantes :
e0 x 0,30 rx e0 y 0,30 ry
(2.1)
rx 0,3 Lx ry 0,3 Ly
Avec : e0x et e0 y La distance entre le centre de gravité et le centre de torsion sur la direction x et sur la direction
y.
rx / y
raideurs de torsion
raideurs de translation dans la direction considérée
Lx et Ly La longueur totale du bâtiment dans la direction x et y.
Dans le cas où le contreventement est assuré par des voiles i d’inerties Ii , et lorsque la déformabilité d’effort
La raideur latérale et la masse de chaque niveau doivent demeurer constantes ou sont réduites
progressivement, sans changement brutal, entre la base et le sommet du bâtiment considéré.
Ki
0, 67 1,50
K i 1
mi
0, 75 1,15 (2.2)
mi 1
mi
0,80 1, 20
m
Lorsqu’il existe des retraits à différents niveaux, il est conseillé de respecter les dispositions suivantes :
Dans le cas de retraits successifs maintenant une symétrie axiale, le retrait total d’un étage dans
chaque direction n’est pas supérieur à 20 % de la longueur totale de l’étage précédent dans cette
direction. (Figure 2.15 a).
Dans le cas d’un seul niveau de retrait situé dans les 15 % inférieurs de la hauteur totale de la
structure principale, le retrait total inférieur à 50 % de la dimension en plan du niveau inférieur (Figure
2.15 c).
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Dans le cas de bâtiments à retraits d’étage non symétriques, la somme des retraits de chaque
étage inférieur à 30 % de la dimension en plan à la base et chaque retrait n’excède pas 10 % de la
dimension en plan de l’étage immédiatement inférieur (Figure 2.15 d).
Figure 2.16. Dégradation complète de bétons de mauvaise qualité (Séisme de Bhuj, 2001) [11]
Les solutions :
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On respecte les normes, les quantités, les prescriptions. Le béton ne doit pas être trop peu résistant (plus que
22 MPa) ni trop résistant si on ne veut pas devoir justifier d’armatures particulières (moins de 45 MPa).
Pour une bonne adhérence béton – armatures en prévision d’un séisme violent :
Le béton doit être visqueux au moment de sa mise en œuvre, et non liquide… et encore moins «
rallongé » d’eau.
Vibrer impérativement le béton pour qu’il se mette en place correctement.
Respecter les règles d’enrobage du BAEL!
N’utiliser que des barres à haute adhérence. Pas de barres lisses.
Les armatures doivent être noyées parfaitement dans le béton qui ne doit pas être affaibli par des
manques.
2.4.2 Résistance des armatures longitudinales des poteaux et des poutres:
La résistance mécanique des armatures longitudinales doit être effective des fondations jusqu’à la toiture.
Elles doivent constituer un réseau continu (attention aux conditions de continuité mécanique par recouvrement
suffisant entre toutes les barres). Elles doivent en outre pouvoir se déformer avec le poteau ou la poutre sans que
la perte d’adhérence béton-aciers soit trop rapide.
Pas de continuité des barres longitudinales des poteaux entre les étages (recouvrement non assuré)
Diamètres trop importants pour se déformer avec le poteau sans « arracher le béton »
Nombre insuffisant pour une répartition correcte des efforts.
Pas de frettage : En outre, elles ne sont pas contenues par le frettage qui devrait se trouver à
l’extérieur des barres.
Les solutions :
La continuité des armatures longitudinales peut être assurée par recouvrement ou tout autre procédé
dont il est établi qu’il n’entraîne pas la fragilisation de l’armature.
L’emploi de coudes et crochets dans les pièces comprimées ou les parties comprimées des pièces
fléchies est interdit.
Toutefois, en cas de nécessité (liaison avec une semelle de fondation, voisinage d’une surface libre,
etc.) les ancrages d’extrémité peuvent être assurés au moyen de coudes à 90°.
Toutes les longueurs de recouvrement ou d’ancrage sont à majorer de 30% pour la part située hors
zones critiques et de 50% pour la part située dans la zone critique Chaque fois que c’est possible, on
évite de recouvrir en zone critique)
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Dans les zones de recouvrement, les armatures transversales doivent respecter la règle des coutures
résultant de la transmission des efforts entre les barres longitudinales.
2.5 Qualité des matériaux
Il n’existe pas, a priori, un matériau plus « parasismique » qu‘un autre. Toutefois, il est très important de
trouver un compromis afin d’obtenir la combinaison idéale entre :
Une bonne résistance mécanique, tel que l’acier, les alliages d’aluminium et, dans une moindre
mesure, le béton armé précontraint
Une ductilité élevée, tel que l’acier et les alliages d’aluminium et, dans une moindre mesure, le béton
armé correctement ferraillé
Un rapport résistance/masse élevé, tel que le bois, l’acier et l’alliage d’aluminium
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D u e
0
g
(3.3)
Pour un même séisme, la réponse de divers oscillateur de même facteur d’amortissement mais ayant
des pulsations propres (des périodes propres) différente, on trouve les courbes de déplacement en
fonction de temps (Figure 3.3)
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b) Spectre de réponse en pseudo-accélération :
En pratique, les spectres de réponses sont tracés en pseudo-accélération D .U plutôt qu’en
2 max
Figure 3.6. Famille de spectre enveloppe d’accélération d’un site pour différents séismes [6]
c) Spectre de réponse élastique normalisé :
Ils sont établis à partir d’un ensemble d’accélérogrammes enregistrés sur des sites de nature
géologique comparable. Ils ne tiennent pas compte des effets de site.
Ces spectres sont lissés par analyse statistique pour supprimer les écarts spécifiques (au delà de
l’écart type) et normalisés pour des intensités sismiques données.
On présente à la figure 3.7 le spectre de réponse élastique Se (T ) de l’EC 8, où on distingue des
périodes de coin TB, TC, TD. Ce spectre est fonction du sol par le paramètre S
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1. Analyse de structure et modèle de l’oscillation simple équivalent, et détermination des
caractéristique m et k.
k
2. Détermination de la pulsation propre [rd/s]
m
2
3. Détermination de la période propre T [s]
4. Report de la période propre sur le spectre enveloppe et déduction de la pseudo-
accélération D tenant compte de l’amortissement
5. Calcul de la force statique équivalente de calcul : FD m . D
6. Calcul des sollicitations maximales produites par le séisme.
F F
7. Calcul du déplacement maximal Z max D D2
k
3.3.3 Cas de l’oscillateur simple à plusieurs masses concentrées :
Pour déterminer l’action sismique et les sollicitations produites par les séismes pour un oscillateur
simple à plusieurs masses concentrées, on doit poursuivre les étapes suivantes :
1. Analyse de structure et modèle d’oscillateur simple équivalent par concentration des
masses.
2. Détermination des caractéristiques mi et ki, choix de la fonction d’interpolation φ.
3. Détermination de la pulsation propre ω [rd/s] par le quotient de RAYLEIGH :
k
2
i 1
2
i i
m . i i
m .v i i
2
4. Détermination de la période propre T [s]
5. Report de la période propre sur le spectre enveloppe et déduction de la pseudo-
accélération D tenant compte de l’amortissement
Avec la masse modale est une fraction (souvent supérieur à 85%) de la masse totale
7. Calcul de l’effort sismique horizontal à chaque niveau :
Fi mi . D mi .i . vi
mi . vi
Fb Fi i2 . mi . vi Fi Fb .
mi . vi
Avec
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3.4 Réponse sismique de l’oscillateur multiple :
3.4.1 Equation de mouvement :
L’équation d’équilibre dynamique s’écrit sous la forme matricielle :
M .U C .U K .U P t (3.4)
Avec P t u g . M . et est un vecteur composé de 0 et de 1. Les 0 correspondant aux lignes
où le déplacement uk (t ) n’est pas une translation parallèle à la base.
et [K] soient définies, symétriques et positives, les N solutions i sont toutes réelles et positives.
2
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Détermination des modes propres
Les pulsations propres i ayant été déterminées à l’étape précédente, on peut établir les modes
propres associés. Le mode propre i associé à i satisfait l’équation suivante :
K M . 0
i
2
i
(3.6)
Le déterminant de ce système d’équations linéaires, dont les inconnues sont les composantes du
mode propre i , est nul, Or les composantes sont définies à une constante multiplicative près (On peut
choisir i1 1 par exemple).
Propriété d’orthogonalité des modes propres
Les modes propres sont orthogonaux deux à deux par rapport à la matrice de masse et par rapport à la
matrice de rigidité.
i M j I pour i j
T
(3.7)
i K j pour i j
T
Où I : matrice identité et : matrice spectrale qui est diagonale contenant les i2
Normalisation des modes propres
On peut normaliser les modes propres en choisissant les amplitudes telles que les modes soient
orthonormés par rapport à la matrice de masse.
On définit la matrice modale comme étant une matrice carré ayant les vecteurs (modes) propres
normalisés i comme colonnes.
La propreté d’orthogonalité peut être réécrite comme suit :
M I pour i j
T
(3.8)
K pour i j
T
b) Analyse spectrale :
L’analyse spectrale va estimer la réponse de la structure pour chacun de ses modes. Il faudra ensuite
déterminer la participation des différents modes aux déformations de la structure, c’est-à-dire les modes
conditionnant la déformation effective (la masse modale des règles de calcul), afin d’évaluer les forces
d’inertie qui peuvent leur être associées pour le dimensionnement de la structure.
La résolution de l’équation de mouvement se base sur le principe de superposition des différents
modes, la décomposition modale de déplacement généralisé est :
N
u (t ) yi (t ). (3.9)
i 1
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. M . t
T
. M .
T
Or K . j j . M . j
2
Donc Fj a j . j . M . j . S D (T j , j )
max 2
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Partie D : Calcul parasismique selon l’Euro Code 8
4.1 Introduction
Afin de procéder au calcul des actions sismiques engendrées par le séisme, l’EC 8 (ENV 1998-1-
2:1994) permet le choix entre deux méthodes d’analyse linéaire. La méthode d’analyse modale est
possible dans tous les cas, mais la méthode simplifiée (analyse modale par force latérale) est utilisable
que si la structure est régulière en élévation.
4.2 La méthode d’analyse par force latérale:
4.2.1 Principe :
L’analyse statique équivalente a comme principe de base de substituer aux efforts dynamiques
développés dans une structure par le mouvement sismique du sol, des sollicitations statiques calculées à
partir d’un système de forces, dans la direction du séisme, et dont les effets sont censés équivaloir à
ceux de l’action sismique.
La force statique résultante équivalente agit à la base du bâtiment et elle est supposée répartie sur sa
hauteur depuis sa base où elle est nulle jusqu’au sommet.
4.2.2 Condition d’application :
Ce type d'analyse peut être appliqué aux bâtiments qui peuvent être analysés à l’aide de deux
modèles plans, et dont la réponse n'est pas affectée de manière significative par les contributions des
modes supérieurs de vibration.
L’analyse statique équivalente adoptée par l’EC 8 est requise dans les conditions suivantes:
a) Le bâtiment doit être régulier conformément aux critères de régularité en plan (§2.3.10) et en
élévation (§2.3.11).
b) Les périodes fondamentales de vibration « T1 » du bâtiment dans les deux directions principales
inférieures aux valeurs suivantes (4.1) :
4T
T1 C [§3.3.2 /EC8] (4.1)
2.0 s
Où TC est donné dans le tableau 4.5.
4.2.3 Effort tranchant sismique à la base de la structure :
La force sismique latérale équivalente d’une construction représentant la réponse élastique à la base
de la structure Fb doit être calculée à l’aide de la formule suivante (4.2) :
Fb Sd T1 m. [§3.3.2.2/EC8] (4.2)
Avec :
Sd(T1) : ordonnée du spectre de réponse en accélération de calcul pour la période T 1.
T1 : période fondamentale (1ér mode) de vibration du bâtiment pour le mouvement de translation
dans la direction considérée.
m : poids total du bâtiment au-dessus des fondations, calculé en § 4.2.6
λ : coefficient de correction qui traduit le fait que la masse modale effective du premier mode est
inférieure à la masse totale m du bâtiment
0,85 Si T1 2TC et si le bâtiment a plus de 2 étages
1 Sinon
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Formation d’ingénieurs en génie civil Stabilité des ouvrages Chapitre 3
4.2.4 Spectre de calcul horizontal de réponse en accélération Sd(T):
Le spectre règlementaire permet de déterminer l’accélération que subit la masse sismique de la structure
en fonction de la période de la structure.
Figure 4.1. Spectre de calcul de pour l’analyse élastique/ [Figure 4.1 /EC8]
Le spectre de calcul pour l'analyse élastique « Sd(T) » pour la période propre de la structure « T » est
défini par les expressions suivantes (Tableau 4.1).
Tableau 4.1- Expression de spectre de calcul / [§4.2.4 /EC8]
Limite sur T Spectre de calcul
2 T 2,5 2
0 T TB Sd (T ) ag . S . .
3 TB q 3
TB T TC 2,5
Sd (T ) ag . S .
q
2,5 TC
TC T TD Sd (T ) ag . S . .
q T
2,5 TC .TD
TD T Sd (T ) ag . S . . 2
q T
a) Accélération de calcul
L’accélération de calcul « ag » s’exprime par la relation (4.3) :
ag I aGR [§4.1/EC8] (4.3)
Avec : I : Coefficient d’importance du bâtiment défini par le tableau 4.2.
Tableau 4.2- Catégories des bâtiments / [Tableau 3.3 / EC8]
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Formation d’ingénieurs en génie civil Stabilité des ouvrages Chapitre 3
b) Sols et sites.
Type de séisme : Séisme proche, séisme lointain :
Dans l'Euro code 8, cette possibilité est considérée et des formes de spectres de types l et 2 sont
définies.
Le type 1 correspond à des séismes lointains de magnitude suffisante MS 5,5 pour engendrer au
site de construction des accélérations significatives dont la contribution est prépondérante dans le risque
sismique.
Le type 2 est à considérer si des tremblements de terre de magnitude MS 5,5 constituent le
facteur prépondérant de risque.
Classe de sol :
Le classement du site peut être réalisé en référence à la vitesse des ondes de cisaillement Vs,30 dans
les 30 m de sol supérieurs, si cette information est disponible. Dans le cas contraire on s’appuie sur le
nombre de coups par essai de pénétration normalisé NSPT ou la résistance au cisaillement du sol non
drainé Cu.
Pour les sols stratifiés la vitesse moyenne des ondes de cisaillement se calcule par l’expression :
30
vs ,30
hi [12] (4.4)
i 1
N
vi
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Formation d’ingénieurs en génie civil Stabilité des ouvrages Chapitre 3
Tableau 4.4– Classes de sol / [§3.2 / EC8]
Paramètres
Classe de sol Description du profil stratigraphique NSPT
Vs,30 (m/s) Cu (kPa)
(coups/30cm)
Le tableau 4.5 définit les valeurs de S associées à ces types de sols et sites. On voit que l'influence
sur le mouvement en base de la structure est significative, puisque S est compris entre 1 (sur le rocher)
et 1,8 (sol très meuble).
Tableau 4.5 – Paramètres tenant compte des conditions de Sol et Site / [§4.2.4 / EC8]
c) Coefficient de comportement :
Ce coefficient, diviseur des efforts, est une approximation du rapport entre les forces sismiques que
la structure subirait si sa réponse était complètement élastique avec un amortissement visqueux de 5% et
les forces sismiques qui peuvent être utilisées lors de la conception et du dimensionnement, avec un
modèle linéaire conventionnel, en continuant d’assurer une réponse satisfaisante de la structure.
Les valeurs du coefficient de comportement q, incluant également l’influence d’amortissements
visqueux différents de 5%, sont indiquées pour divers matériaux et systèmes structuraux, selon divers
niveaux de ductilité, dans l’EC8.
Les bâtiments en béton doivent être classés dans un des types suivants, selon leur comportement
sous l’effet des actions sismiques horizontales (Tableau 4.6)
Type de système
Symbole Comportement du système
de structure
Système à
Système à contreventement mixte dans lequel l’effort tranchant
contreventement mixte,
SCO résistant du système d’ossature, à la base du bâtiment, est supérieur à
équivalent à une
50 % de l’effort tranchant résistant de l’ensemble de la structure
ossature
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Formation d’ingénieurs en génie civil Stabilité des ouvrages Chapitre 3
Le coefficient de comportement doit être calculé pour chaque direction de calcul par :
q q0 k D k R kW k 1,5 [§2.3.2 / EC8] (4.5)
Les valeurs de base q0 pour les types de structures sont données dans le Tableau 4.7:
Type de structure q0
SP 5
système à SCO 5
contreventement mixte SCM 4,5
SM 4
SN 3,5
SPI 2
35
Formation d’ingénieurs en génie civil Stabilité des ouvrages Chapitre 3
Type de bâtiment k
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Les bâtiments faiblement cloisonnés (halles
industrielles, halle de gare, planchers
0,9
paysagers,etc…)
4.2.5 Estimation de la période fondamentale T1 :
Au départ d’un projet, un problème se pose: l'action sismique Sd(T1), dont découle l’effort tranchant
sismique à la base Fb, et les sollicitations de la structure dépendent de la période T 1, qui est inconnue car
elle est fonction des raideurs des éléments structurels non encore dimensionnés.
On doit estimer la période fondamentale T1 soit :
Ct 0, 075 avec Ac Ai . 0, 2
T1 C t .H 3/4 Ac H
H: hauteur du bâtiment en m Ac est l'aire effective totale des sections des murs de
depuis les fondations ou le contreventement en m2.
soubassement rigide Ai est l'aire effective de la section transversale du mur de
contreventement i en m2.
lw est la longueur du mur de contreventement i au dans la
direction parallèle aux forces appliquées, en m.
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Formation d’ingénieurs en génie civil Stabilité des ouvrages Chapitre 3
On considère un cadre à N étages dont on supposera les traverses infiniment rigides de masse m i. On
note ki la rigidité équivalente aux colonnes de l’étage numéro i.
La forme du mode de vibration est représentée par la fonction x , L’amplitude est caractérisée par
le déplacement du plancher haut du dernier niveau Z (t ) Z 0 .sin t
1 2
Le potentiel élastique maximal est : Vemax Z 0 ki . i i 1
2
2
L’énergie cinétique est donné par : K 1 2m .v i i
2
1
L’énergie cinétique maximale est : K max 2 Z20 mi .i2
2
k
2
x
comme simple fonction linéaire de x, x Z conduisant à une bonne approximation de , la
H
2
période propre vaut : T1
4.2.6 Détermination du poids de bâtiment « m »:
Le poids total du bâtiment est égal à la masse vibrante de la structure calculé multipliée par la surface
de bâtiment « S », conformément à la formule (4.6):
m mG Ei mQ / [§4.12/ EC8] (4.6)
mG : masse due aux charges permanentes et éventuellement aux surcharges fixes de la construction,
exprimé en kN/m2
mQ : masse due aux charges d’exploitation, exprimé en kN/m 2
ψEi : coefficients de combinaisons pour le calcul de l’effet des actions sismiques, calculé par la
relation (4.7)
Ei 2i / [§4.12 / EC8] (4.7)
Où les valeurs de ψ2i et φ sont données dans les tableaux suivants (4.13) et (4.14)
Tableau 4.13 - valeurs de ψ2i [§3.6 / EC8]
Action ψ2i
Charges d'exploitation des bâtiments
Catégorie A: Habitations, résidentiels 0,3
Catégorie B: Bureaux 0,3
Catégorie C: Lieux de réunion 0,6
Catégorie D: Commerces 0,6
Catégorie E: Stockage 0,8
Charges dues à la neige sur les bâtiments 0,2
Tableau 4.14 - valeurs de φ pour le calcul de ψEi [§3.6 / EC8]
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Formation d’ingénieurs en génie civil Stabilité des ouvrages Chapitre 3
si mi
Fi Fb .
s j mj
[3.4 / EC8] (4.8)
zi mi
Fi Fb .
z j mi
[3.5 / EC8] (4.9)
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Formation d’ingénieurs en génie civil Stabilité des ouvrages Chapitre 3
Afin de tenir compte des incertitudes concernant la variation spatiale du mouvement sismique, l’EC 8
préconise de considérer des effets de torsion additionnels.
Cela consiste à considérer une excentricité additionnelle notée e ai :
eai 0, 05 Li [§3.1 / EC8] (4.10)
Li est la dimension du plancher perpendiculaire à la direction de l’action sismique. En effet, le centre
de gravité au niveau de chaque plancher est déplacé dans chaque direction par rapport à sa position
nominale.
De cette excentricité additionnelle, il en découle des efforts de torsion additionnelle notée M ai au
niveau de chaque plancher
M ai eai . Fi [§3.3.3.3 / EC8] (4.11)
4.3 Les composantes de l’effort sismique dû à l’action sismique :
Quel que soit la méthode d’analyse linéaire élastique (simplifiée ou l’analyse modale), il est déduit les
actions sismiques au niveau de chaque étage et dans chaque direction principale du repère orthogonale
associé au système.
En considérant que les actions sismiques de chaque direction agissant simultanément, l’EC 8 établit
la procédure suivante pour la détermination des composantes de l’effort sismique à chaque étage :
Détermination des réponses effectives maximales dans chaque direction (suivant x, y, z) par la
combinaison modale.
L’EC 8 propose les combinaisons suivantes afin de déterminer ces valeurs simultanées probables :
EEdx 0,30 EEdy 0,30 EEdz
0,30 EEdx EEdy 0,30 EEdz [§3.3.5.1/ EC8] (4.12)
0,30 EEdx 0,30 EEdy EEdz
EEdx , EEdy , EEdz : Les effets de l'action sismique des composantes x, y et z.
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