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LE GÉNIE

PARASISMIQUE

Chapitre 1 :
Eléments de sismologie

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1.1. Introduction
• La sismologie, ou séismologie, est une discipline scientifique qui
s'intéresse aux séismes et à la propagation des ondes sismiques à la
surface.
• Le génie parasismique est la branche de l’art de l’ingénieur qui traite de
l’impact des séismes sur les structures et les moyens de les réduire.
• Les normes parasismiques sont destinées à faire en sorte de vous sauver la
vie en cas de séisme majeur, elles sont basées sur des statistiques jusqu’à
un certain niveau de protection, qui nous permet d’avoir une construction
avec une conception et dimensionnement approprié.
• Les objectifs du génie parasismique sont :
 Concevoir des structures résistantes aux séismes,
 Prévoir les conséquences éventuelles des séismes,
 Comprendre l’interaction entre les structures-structures, les
structures-sols,
 Contrôler la dégradation et éviter la ruine totale lors d’un séisme.
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1.2. Causes des tremblements de terre
Un séisme ou tremblement de terre est une secousse du sol résultant de la
libération brusque d'énergie accumulée par les contraintes exercées sur les
roches. Cette libération d'énergie se fait par rupture le long d'une faille,
généralement préexistante.
Un séisme peut avoir différentes origines. Il peut être:
 d'origine tectonique;
 d'origine volcanique;
 ou alors d'origine artificielle.

Tableau 1.1 : Classement des séismes 3


• L'écorce terrestre n'est pas "homogène" elle est constituée de plaques qui
dérivent à la surface et qui se frottent les unes contre les autres. Certaines
plaques s'écartent, d'autres convergent, et d'autres coulissent.

• Environ 90 % des séismes sont localisés au voisinage des limites de ces


plaques. Plus rares sont les séismes dus:
 à l'activité volcanique (Intrusion et dégazage d’un magma),
 ou d'origine artificielle (explosions par exemple), effondrement d’une
cavité .

• Un séisme, ou tremblement de terre, correspond à des vibrations du sol en


surface. Il provient de la fracturation des roches en profondeur. Cette
fracturation est due à une grande accumulation d'énergie qui se libère, en
créant ou en faisant rejouer des failles généralement préexistantes au
moment où le seuil de rupture mécanique des roches est atteint.

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Figure 1.1 : Carte du monde montrant les plaques tectoniques
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Figure 1.2: Carte du monde montrant les principales plaques tectoniques
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1.2.1. Séismes tectonique

• La tectonique des plaques est un modèle scientifique expliquant la


dynamique globale de la lithosphère terrestre. Elle caractérise l'ensemble
des mouvements des plaques plus ou moins rigides constituant la
lithosphère terrestre (elles sont dites tectoniques ou lithosphériques).

• Les séismes tectoniques sont de loin les plus fréquents et les plus
dévastateurs.

• Une grande partie des séismes tectoniques a lieu aux limites des plaques,
où se produit un glissement entre deux milieux rocheux.

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Figure 1.4 : Représentation du mouvement des plaques. 8
Les déplacements relatifs permanents du sol s'observent près de l'épicentre
du séisme, mais le choc du tremblement de terre entraîne aussi la création et
la propagation d'ondes de compression et de cisaillement dans le sol à des
distances très grandes; en fait ces ondes font le tour de la terre en s'atténuant
progressivement.
A la surface du globe, l'effet de ces ondes est un mouvement de
déplacement vertical et horizontal du sol. Le déplacement horizontal
différentiel entraîne des rotations.
L'importance relative des composantes du mouvement du sol en un point
dépend de la position du point considéré par rapport au foyer (ou
«hypocentre ») du séisme.
Par rapport aux charges habituelles, les charges sismiques possèdent les
trois spécificités suivantes:
• horizontale (principalement)
• cyclique
• dynamique et charge interne

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Figure 1.5 : Mécanisme de rupture entrainant la propagation d’ondes
génératrices de tremblement de terre 10
1.3. Les ondes sismiques
1.3.1. Les ondes de volume
Les ondes de volume se propagent à l’intérieur du globe à partir du foyer.
Leur vitesse de propagation dépend de la densité des matériaux traversés et
d’une manière générale elle augmente avec la profondeur. Elles prennent
naissance dans le foyer et se propagent à l'intérieur de la terre sous deux
formes:
a. Les ondes P
Ce sont les premières arrivées, suite à un séisme. Elles se déplacent donc
très vite. Elles ont généralement une amplitude moyenne, une fréquence
importante et un amortissement rapide.
 Ce sont des ondes compressées dans le sens de la propagation;
 Ce sont des ondes longitudinales de compression et de décompression
(dilatation);
 Elles se déplacent dans les solides et les fluides. Les ondes P ont des
propriétés similaires aux ondes sonores;
 Ces ondes se propagent avec une vitesse de 7 à 8km/s (environ
2500km/h) et s'accompagnent d'un changement de volume
(compression et dilatation alternées). 11
Figure 1.5 : Les ondes P

Figure 1.6 : Simulation des ondes P


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b. Les ondes S
Les ondes S ou ondes secondaires appelées aussi ondes de cisaillement ou
ondes transversales.

 Ce sont les plus difficiles à distinguer sur la composante verticale.


 Elles ont une amplitude moyenne à forte; une fréquence un peu plus
faible et un amortissement rapide.
 Ces ondes ne se propagent pas à travers les liquides, donc elles ne
sont pas toujours observables sur les sismogrammes.
 Elles forment des micros vibration à la surface de la Terre, comme
lorsqu'on agite une corde. Elles sont donc les plus dangereuses pour
les constructions humaines.
 Ces ondes de cisaillement S se propagent avec une vitesse de 4 à 5
km/s - ne se propagent pas dans les fluides et les gaz

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Figure 1.7 : Ondes S

Figure 1.8 : Simulation des ondes S


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1.3.2. Les ondes de surface
Ce type d’ondes, contrairement aux ondes de volume, sont guidées par la
surface terrestre. La particularité de ces ondes est de former des rides comme
à la surface du lac. Certes leur vitesse est moindre que celle des ondes de
volume mais leurs amplitudes et donc leurs puissances sont plus élevées.

a. Les ondes L
Ondes L ou ondes de Love. Elles sont caractérisées par:
 une amplitude importante;
 une fréquence faible;
 un amortissement plus lent.
 Ce sont des ondes de surface qui se déplacent perpendiculairement au
foyer.
 Elles provoquent des cisaillements uniquement dans le plan
horizontal.

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 Elles sont donc perpendiculaires aux ondes S.
 Elles peuvent être aussi très dangereuses pour les constructions.
 Ces ondes n'étaient pas enregistrées par les anciens sismographes.
Seuls les sismographes à 2 dimensions peuvent les enregistrer.
 Ces ondes de cisaillement L (Love) se propagent avec une vitesse de
0,5 à 1,5 km/s pour un sol meuble et 1,5 à 5 km/s pour de la roche .

Figure 1.9 : Les ondes L


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b- Les ondes R (Raleigh)
Ondes de Raleigh. Elles ne sont mesurables que sur les sismomètres
modernes et difficiles à analyser. Elles sont assimilables à une vague dans le
sens ou les molécules du sol se déplacent dans celui-ci comme les molécules
d'eau dans une vague.

Figure 1.10 : Les ondes R (Raleigh)


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Remarque :
 Les ondes de surface (L et R) vont se propager uniquement à la
surface de la croûte terrestre.

 Les ondes de volume (P et S) elles vont diffuser à travers tout le globe


terrestre et seront donc affectées par la structure de celui-ci.

 les ondes S qui ne se propagent pas dans le milieu liquide et qui vont
donc disparaître des sismogrammes à partir d'une certaine distance de
l'épicentre.

 Les ondes de surface ont une vitesse de propagation de 1,5 à 5 km/s


dans les terrains compacts ou rocheux et de 0,5 à 1,5 km/s dans les
terrains meubles.

 La différence des temps d'arrivée des ondes P et S suffit, connaissant


leur vitesse, à donner une indication sur l'éloignement du séisme. On
peut ainsi localiser son épicentre à l'aide de trois sismogrammes.
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Figure 1.11: Localisation de l’Epicentre et calcul de Distance
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Figure 1.12: Epicentre, hypocentre (foyer) et faille
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1.4. LOCALISATION DE L’EPICENTRE D’UN SEISME

Figure 1.13 : Schéma explicatif des principales caractéristiques d'un séisme


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La localisation d’un séisme passe par la définition des éléments suivant :

 L'épicentre : est le point de la surface du sol le plus proche du foyer;

 Le foyer : est l'endroit où, sur une faille démarre la rupture est appelé
foyer du tremblement de terre ou hypocentre;

 Distance épicentrale : c’est la distance ente l’épicentre et la station


d’observation;

 La distance focale : c’est la distance entre le foyer et la station


d’observation;

 Profondeur focale : est la profondeur du foyer par rapport à la surface.

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1.4.1. Détermination de l'épicentre par la méthode des cercles
La méthode nécessite l'utilisation d'au moins 3 stations d'enregistrement
situées en des lieux différents et qui enregistrent la composante verticale des
ondes P et S. On considère donc, que le trajet emprunté par l’onde est une
ligne droite.
Avec une seule station, on peut écrire :

Temps d'arrivée de l'onde P:

Temps d'arrivée de l'onde S:

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Avec:
d : Distance épicentrale
t0: Temps origine ;
vp: vitesse de l'onde P ;
vs: vitesse de l'onde S ;

Le problème consiste à trouver d, ne connaissant pas le temps origine t0.


En faisant la différence entre les deux relations précédentes, on arrive à :

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1.4.2. Méthodologie
Au moins trois stations sismologiques sont nécessaires pour localiser
l’épicentre d’un séisme. Pour chaque station i, on applique aux ondes
primaires et secondaires la relation entre la distance, la vitesse et le temps.

Figure 1.14 : Localisation de l’épicentre d’un séisme.


On obtient la distance de l’épicentre Ri de la station i par :

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1.5 MESURE DES SEISMES
Un sismographe est un instrument de mesure équipé d'un capteur des
mouvements du sol, le sismomètre, capable de les enregistrer sur un support
visuel, le sismogramme.

Il existe deux grands types de sismographes :

 Les sismographes verticaux qui sont sensibles aux déplacements


verticaux du sol.

 Les sismographes horizontaux qui sont sensibles aux déplacements


horizontaux du sol.

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Figure 1.15 : sismographe
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Un sismogramme ou séismogramme est l'enregistrement des ondes sismiques
qui se propagent lors d'un séisme, généralement réalisé au moyen d'un
sismographe.
L'abscisse du graphique représente habituellement le temps alors que
l'ordonnée représente la valeur instantanée de l'accélération du point de
mesure de l'onde sismique selon un ou des axes donnés (x, y, ou z)

Figure 1.16 : enregistrements d’un sismogramme


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Figure 1.17 : Exemple d’un accélérogramme.

De cet accélérogramme sont déduits des « spectres » de réponse en


accélération employés dans les codes de calcul parasismique.

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1.5.1. L’intensité d’un séisme
L’Intensité d'un séisme est définie en un lieu par rapport aux effets produits
par ce séisme, qu'ils soient seulement observés ou ressentis par l'homme
(réveil, chute d'objets, fissures ...) ou qu'ils aient causés des dégâts plus ou
moins importants aux constructions.

1.5.2. La magnitude
Les médias emploient souvent les termes d'échelle de Richter ou d'échelle
ouverte de Richter. en sismologie elle est la représentation logarithmique du
moment sismique qui est lui-même une mesure de l'énergie libérée par un
séisme.
La magnitude d’un séisme est une valeur intrinsèque du séisme ne dépendant
ni du lieu d’observation ni des témoignages de la population. Elle a été
introduite en 1935 par l’américain Charles Francis Richter pour les séismes
locaux californiens afin d’estimer l’énergie libérée au foyer d’un
tremblement de terre et de pouvoir ainsi comparer les séismes entre eux.

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L’échelle de Richter, ou magnitude locale, ML
La définition originale donnée par Richter en 1935, appelée désormais
magnitude locale

ML, est une échelle logarithmique simple de la forme

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1.6. ALEA SISMIQUE
L'aléa sismique est la probabilité qu’un séisme destructeur se produise dans
une région donnée pendant une période donnée.
L'évaluation de l'aléa sismique se fait à partir de la magnitude, de l'ampleur
et de la périodicité des séismes et des phénomènes induits.

Modèle de sismicité
En étudiant la sismicité historique, on peut rendre compte, approximativement, de la
succession des séismes par la relation de Gutenberg et Richter (1944) :

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Tableau 1.3: Valeurs typiques des constants A et b pour différentes régions du mode (tiré de
Kaila et Narian, 1971)

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Exemple de calcul :
Par exemple, pour la région de surface 280 000 km2 correspondant au nord
et au centre de la Californie, l’analyse des données sismiques enregistrées
entre 1949 et 1983 conduit à la forme suivante de la loi de Guetenberg et
Richter.

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I.7 DES EFFETS INDUITS DES TREMBLEMENTS DE TERRE
Liquéfaction des Sols : La liquéfaction du sol est un phénomène sismique
géologique, généralement brutal et temporaire, par lequel un sol saturé en
eau perd une partie ou la totalité de sa portance, permettant ainsi
l'enfoncement et l'effondrement des constructions.

Figure 1.18 : Liquéfaction des sols Séisme de Caracas, Venezuela 1967

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Figure 1.19: Liquéfaction des sols, voire renversement du Bâtiment Séisme de
Niigata 1964, au Japan [1]

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Glissement de Terrain: Le glissement du terrain est phénomène d’origine
sismique, géologique et géophysique ou une masse de terre descend sur une
pente.

Figure 1.20: Glissement du Terrain (Kobe 1995)


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Figure 1.21: Déplacement du Terrain (Taiwan 1999)
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Raz-de-Marée (Tsunamis) : Un raz-de-marée est un envahissement
exceptionnel du rivage par la mer, une submersion marine, dû à une surcote
temporaire (une élévation anormale du niveau de la mer).

Figure 1.22: Effets d’un tsunami lors du séisme chilien de 1960

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Déformation Cassante des Routes: Un séisme est un ébranlement brutal du
sol dû au décalage en profondeur, voir La figure suivante.

Figure 1.23: Déformation cassante des roches, Alaska, USA, 1964, magnitude 8,3
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Eboulement Rocheux : Les éboulements rocheux, comme les glissements
de terrain, font partie des risques naturels majeurs. Ces chutes se produisent à
partir de falaises, d'escarpements rocheux, de formations meubles à blocs

Figure 1.24: Glissement et Eboulement des Roches

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