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Magnétique (CEM)
1) Introduction
1.1) Préambule
1.2) Un peu d’histoire
1.3) Les directives 89/336/CEE et 2004/108/CEE
1.4) Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM
2) Généralités
2.1) Emissivité et immunité
2.2) Les perturbations
On peut définir la CEM comme l’aptitude d’un appareil à fonctionner normalement dans un
environnement électromagnétique donné, sans produire lui-même des perturbations intolérables
pour les appareils qui se trouvent dans cet environnement.
On peut distinguer :
•La CEM intra-système (propre aux perturbations émises à l’intérieur d’un équipement).
•La CEM inter-système (influence de l’équipement sur l’environnement et inversement).
• 1933 : Création du CISPR (Comité International Spécial des Perturbations Radioélectriques) par la CEI
(Commission Electrotechnique Internationale) qui développe des normes pour éviter les interférences.
• Durant la deuxième guerre mondiale, l’utilisation d’appareils électroniques (radio, navigation, radar) s’est
accélérée.
=> Beaucoup de cas d’interférences entre radios et systèmes de navigation aérienne sont constatés.
• Le CISPR présente des techniques de mesure des perturbations et recommande des valeurs limites
d’émissions.
=> Plusieurs pays européens adoptent ces valeurs limites.
•L’augmentation la plus significative des problèmes d’interférences est apparue avec l’invention des
composants électroniques à haute densité (transistor bipolaire dans les années 1950, circuit intégré dans les
années 1960, puces à microprocesseur dans les années 1970.
• le spectre fréquentiel utilisé devient beaucoup plus large afin de subvenir aux besoins de plus en plus
croissants de transmission d’informations.
=> l’American Federal Communications Commission (FCC) publie en 1979 des normes limitant les
émissions électromagnétiques de tous les appareils électroniques. Les valeurs limites définies par la FCC
correspondent dans l’ensemble à celles recommandées par le CISPR.
• La première est applicable depuis 1989 et obligatoire depuis le 1er janvier 1996.
• Imposent les contrôles à faire sur un produit, avant sa mise sur le marché, sans
préciser les modalités techniques relevant elles de normes.
• Lesperturbations générées doivent être limitées à un niveau permettant aux systèmes de radio et
de télécommunication, ainsi qu’aux autres appareils, de fonctionner conformément à leur
destination.
•Les appareils doivent avoir un niveau adéquat d’immunité intrinsèque contre les perturbations
électromagnétiques leur permettant de fonctionner conformément à leur destination.
• Appareil : produit fini contenant des composants électriques et/ou électroniques, destiné à être
mis sur le marché et à destination de l’utilisateur final. L’appareil permet l’obtention d’une
fonction directe et doit être marqué CE.
• Système : Ensemble d’appareils conçus et fabriqués pour être associés entre eux afin de remplir
une tâche déterminée, et mis sur le marché comme une seule entité et à destination de l’utilisateur
final.
• Installation : Association de plusieurs appareils ou systèmes mis en place dans un lieu donné,
et pour un but donné, mais qui ne sont pas destinés à être mis sur le marché en une seule entité.
Chaque élément constitutif d’une installation doit être CE.
• Références des normes harmonisées par rapport auxquelles la conformité a été évaluée.
• Identification du signataire ayant reçu pouvoir pour engager le fabricant ou son mandataire.
est le signe distinctif de la conformité du produit aux diverses directives qui lui sont
applicables.
0 Id r
I dB
d dB 4 r3
Dans un plan:
r M
B=µ0.I/2π.r
I en ampère, r et l en mètres, B en Tesla
µ0 : perméabilité du vide (µ0 = 4π10-7Hm-1)
Un conducteur de type « boucle » parcouru par un courant i variable (l’effet est nul en
continu) peut, via le champ magnétique B qu’il crée, perturber d’autres conducteurs
placés à proximité.
Un conducteur de type « brin » (antenne) alimenté par une source de tension variable
(effet nul en continu) génère un champ électromagnétique pouvant perturber les
conducteurs placés à proximité.
Quand le flux Φ du champ magnétique à travers un circuit conducteur fermé varie dans le temps,
il apparaît dans le circuit une f.e.m. d’induction e telle que:
boucle
de fil d
aimant e
N dt
G
galvanomètre
Conséquences :
Une excitation magnétique variable perturbatrice H induira dans les boucles qu’elle traverse, une
tension parasite u telle que :
u = µ0.S.dH/dt. (S : surface de la boucle)
Généralisation en 1861 des théorèmes de Gauss, Ampère et Faraday par Maxwell au cas des
régimes variables (dépendants du temps). Ces équations permettent de décrire les évolutions
spatio-temporelles des composantes (Ex, Ey, Ez) du champ électrique et les composantes (Bx, By,
Bz) du champ magnétique dans un milieu isotrope parfait du point de vue électrique et
magnétique en les reliant à leurs sources :
densité de charge ρ et densité de courant de conduction j.
Les dérivées sont partielles, les grandeurs physiques mises en jeu étant dépendantes de l'espace et
du temps.
« Notions de Compatibilité Electro Magnétique » J.L. Boizard (boizard@laas.fr)
Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM
En considérant un même milieu homogène, ces équations admettent des solutions qui régissent la
propagation des champs électrique et magnétique. Les champs E et B s'entretiennent
mutuellement, mais l'équilibre énergétique entre eux ne s'opère qu'à une certaine distance de la
source (qui peut être un champ électrique ou magnétique). On distingue alors deux zones :
La zone de champ proche correspond aux phénomènes décrits par les équations de Biot-Savart,
Gauss, Faraday et Ampère et est prépondérante dans l’étude des couplages par diaphonie
capacitive et inductive.
La zone de champ lointain est prépondérante dans l’étude des couplages de type « champ à fil »
et « champ à boucle ».
Dans le cas d’une boucle (basse impédance) parcourue par un courant variable i et en champ
proche E varie en 1/r2, H en 1/r3 et l’impédance Z varie en r.
En champ lointain les champs E et H décroissent en 1/r et tendent vers un rapport constant Z0 :
E/H=377 Ω (impédance du vide Z0 = (µ0/ε0)1/2).
Dans le cas d’un dipôle (haute impédance) excité par une tension élevée v et en champ proche, E
varie en 1/r3, H en 1/r2 et l’impédance Z varie en1/ r.
En champ lointain les champs E et H décroissent en 1/r et tendent vers un rapport constant Z0 :
E/H=377 Ω (impédance du vide Z0 = (µ0/ε0)1/2).
En champ lointain les champs E et H décroissent en 1/r et tendent vers un rapport constant Z0 :
E/H=377 Ω (impédance du vide Z0 = (µ0/ε0)1/2).
• Champ électrique rayonné E à une distance d en champ lointain pour une puissance
d’émission P :
E(V/m) = d-1.(30.P.G)1/2
L<c/4F I=E.L2/100.
Avec F en Mhz
La transformée de Fourier:
Opération qui transforme une fonction f(t) intégrable sur {R} en une autre fonction,
décrivant le spectre fréquentiel de cette dernière.
La transformée de Fourier de f(t) est la fonction F (f) donnée par la formule:
Tous les signaux temporels ont une représentation spectrale (énergie fonction de la fréquence) et
les fréquences seront d’autant plus élevées que les signaux auront des dv/dt élevés (variations
temporelles). Ils seront donc générateurs de signaux parasites potentiellement perturbateurs.
Tous les signaux temporels ont une représentation spectrale (énergie fonction de la fréquence) et
les fréquences seront d’autant plus élevées que les signaux auront des dv/dt élevés (variations
temporelles). Ils seront donc générateurs de signaux parasites potentiellement perturbateurs.
Le dBµV : Il exprime le rapport entre la ddp Vx d’un signal x chargé par une résistance de
50 Ω et le µV qui sert de référence :
X (dBµV) = 20 log10 (Vx/ 10-6)
•Emissivité :
Ce terme est employé pour évaluer le pouvoir perturbateur d’un appareil
Perturbations générées par un appareil :
Perturbations conduites (câbles, supports, …)
Perturbations rayonnées (sous forme d’onde électromagnétique)
•Immunité :
On parle d’immunité pour caractériser le niveau de protection intrinsèque d’un système
vis-à-vis des perturbations externes.
Immunité contre :
Les perturbations conduites
Les perturbations rayonnées
Ou artificielle :
•Télécommunications (antennes)
•Fours micro ondes
•Coexistence de courants forts et de courants faibles
•Commutation industrielle (relais électro mécaniques, alimentations à découpage, …)
•Distances entre équipements et entre éléments de + en + faibles (miniaturisation)
•Variations de tension rapides
•Micro coupures secteur
• Moteur à explosion
•…
Classées en fonction de leur type plutôt que de leur nature, par exemple basse ou haute
fréquence, transitoires ou entretenues.
Les perturbations rayonnées sont transmises par une onde électromagnétique et utilisent
comme support les milieux diélectriques :
Le plastique
Le bois
L’air
…
SOURCES VICTIMES
Émetteurs radio-fréquence Électronique analogique bas niveau
Récepteur radio-fréquence
Lampes à arc Électronique analogique et numérique
Soudage HF Électronique analogique et numérique
Allumage automobile Récepteurs radio-fréquences, toutes les
électroniques
Relais, contacteurs Toutes les électroniques
Électronique numérique, Électronique analogique
alim. à découpage,…
La foudre :
Quand la foudre tombe quelque part, le courant produit un important champ magnétique
impulsionnel qui vient se coupler avec tous les conducteurs environnants.
La foudre :
90% des surtensions peuvent être modélisées à partir des 3 ondes de courant typiques ci-dessous :
• Souvent générés par l’ouverture d’un relais ou d’un contacteur alimentant une charge
inductive (rafale d’impulsions).
• Energie à dissiper faible, mais la largeur du spectre peut s’étendre au delà de 100 MHz.
=> peut être interprété comme un signal, ou même induire un problème de « latch-up »
(mise en conduction des transistors des étages de sortie des portes logiques provoquant un court-
circuit sur les lignes d’alimentation).
Les fronts montants et descendants des signaux génèrent des harmoniques d’autant plus
élevés qu’ils sont brefs.
Les amplitudes sont d’autant plus importantes que les énergies commutées le sont.
A sin(n / 2) sin(n / T0 )
U (t ) A cos(n 0 t)
2 n 1 ( n / 2) (n / T0 )
Couplages :
Chemins de propagation par lesquels les sources de perturbations entrent en contact avec les
équipements victimes.
En mode conduit :
Le couplage par impédance commune.
Le couplage « carte à châssis ».
=> se produit lorsque les signaux de deux circuits différents transitent par un conducteur
commun dont l'impédance ne peut pas être négligée.
Tout courant y circulant génère donc aux bornes de ce conducteur une tension U = Z . I
Phénomène sévère pour les circuits bas niveaux (mesure) ou rapides (radio).
Les tensions de mode commun se développent entre les fils de liaisons (alimentations, signaux)
et la référence de potentiel : masses des appareils, fil de protection équipotentielle.
Le courant de mode commun est égal au courant qui s’écoule à la masse.
mesure de IMC
Mode différentiel:
Les signaux utiles sont généralement transmis en mode différentiel, appelé aussi mode « série »,
mode « normal » ou mode « symétrique ».
Exemple : alimentation, transmission sur 2 fils etc.
=> Les perturbations généralement constatées dans ce mode, et qui sont plutôt faibles, viennent
du déséquilibre de l’étage d’entrée du récepteur.
mesure de IMD
Pour se prémunir des perturbations conduites véhiculées par les câbles secteur et se rendre
conforme aux normes en conduction, on utilise des filtres secteur.
mise en boîtier, elle subit l’influence des parois métalliques: CP = 9.S/H (S: section carte,
H: distance / à la paroi métallique.)
(les lignes sont courtes devant les longueurs d'onde des signaux qui les traversent)
=> problème le plus courant en CEM : les surfaces de boucle sont plus grandes qu’en Mode
Différentiel par conséquent les effets sont plus significatifs. La diaphonie inductive de MC est
générée par les courants de MC circulant sur les câbles perturbateurs. L’effet est une tension
induite entre un câble victime parallèle et la masse la plus proche.
Remèdes :
=> La diaphonie capacitive est un couplage par champ électrique. La notion de capacité de
couplage parasite évite de calculer les champs électriques. Cette capacité de couplage
permet de calculer le courant I collecté par un conducteur victime :
La diaphonie maximale est voisine de 50%. Dès que l’éloignement e des câbles est supérieur à la
hauteur h par rapport au plan de masse, la diaphonie dans les cas extrêmes tend vers le rapport :
R = (h/e)2
Si la plus grande dimension de la boucle est d > c/4F alors la loi de Lenz ne s’applique plus
directement. En effet la tension induite fluctue entre des minima et des maxima qui valent :
U # 600eH
•Remèdes :
diminuer la surface des boucles, utiliser un plan de masse sur les circuits imprimés.
se protéger par blindage du champ magnétique perturbateur.
regrouper les entrées/sorties du même côté des cartes plutôt que de les répartir sur le
périmètre.
• Immunité conduite
• Immunité rayonnée
Mesures effectuées
dispositifs d’environnement :
matériel de mesure
générateurs de perturbations
=> Salle d'expérimentation dont les murs et le plafond sont totalement absorbants aux ondes
électromagnétiques et donc ne provoquent aucun écho venant perturber les mesures.
=> Enceintes blindées utilisées pour protéger des nuisances électriques et électromagnétiques
extérieures ou inversement empêcher un appareillage de polluer son environnement
Les chambres réverbérantes à brassage de mode sont constituées d’une enceinte blindée dans
laquelle se trouve un brasseur (pales en mouvement).
=> mesure la répartition en fréquence de l’énergie d'un signal en analysant chacune des
fréquences séparément dans un intervalle prédéfini.
=> Permet de maintenir l’impédance caractéristique d’un circuit de mesure stable (typiquement
50 ohm) sur toute la plage de fréquences normative (150 kHz-30 MHz). Il permet ainsi une
reproductibilité des mesures.
=> Injection sur le câble d'alimentation de l'appareil en test ou sur les câbles de connexion entrée-
sortie, de courants représentant les perturbations transitoires d'origine industrielle, les
commutations sur le réseau de distribution, l'influence sur les câbles des rayonnements
électromagnétiques ou l'effet de la foudre.
Permettent de garantir le bon fonctionnement des appareils lorsqu’ils sont soumis à des
champs électromagnétiques.
Réalisés dans des cages anéchoïques ou semi-anéchoïques
Les champs sont générés par différentes antennes suivant les types de champ, gammes de
fréquence et polarisations voulues.
1) Le coût induit de la CEM dans le processus de développement d’un produit est d’autant plus
élevé que celle-ci est prise en considération tardivement car elle peut remettre fortement en
question l’architecture et/ou les choix technologiques qui ont été effectués.
2) « sur-dimensionner » un équipement pour être certain de sa CEM peut s’avérer un fiasco
économique à cause du surcoût que cela induit.
=> Il est capital de la prendre en compte au plus tôt dans la phase de conception et à sa
juste valeur.
Les interférences pouvant apparaître sur les cartes électroniques sont essentiellement de deux
natures :
- celles liées aux pics de courant lors des commutations des circuits logiques => routage et
découplage des alimentations.
- celles liées aux différentes diaphonies inductives et capacitives.
Routage des alimentations dans un CI DF. Découplages traversant (gauche) et CMS (droite)
- Regrouper les circuits par type (numérique - analogique - puissance) en fonction de leur
susceptibilité réduit leurs interférences.
-Soigner le tracé des pistes: éviter les fils longs, surtout ceux véhiculant des horloges à fréquence
élevée (> Mhz) à cause des effets d’antenne et ceux véhiculant des signaux analogiques sensibles
(faible niveau, étages d’entrées à impédance élevée, …).
- limiter le dv/dt (par adjonction de réseau RC ou par programmation du slew rate pour les
circuits FPGA).
- Réduire le couplage par diaphonie en évitant les cheminements des pistes en parallèle sur de
grandes longueurs.
-Eviter les angles droits (rupture d’impédance) dans le tracé des pistes véhiculant des signaux
haute fréquence (horloges).
- Préfèrer des tracés de piste qui minimisent l’impédance de ligne et le rayonnement (tracé à
l’anglaise) ou la diaphonie (tracé avec plan de masse ou piste de garde).
Opter, lorsque c’est possible, pour des technologies offrant une bonne marge de bruit
Caractéristiques principales:
■ Atténuation élevée dans la bande des fréquences téléphonie mobile (meilleur que -40 dB de 900 MHz
à 2 GHz)
■ Faible tension d’écrêtage
■ Faible capacité de ligne (30 pF max) convenant pour les interfaces rapides
■ Temps de montée/descente maxi de 6 ns (10% - 90%)
■ Adapté pour les transferts à haut débit
Compatible avec les standards :
■ IEC61000-4-2 niveau 4 sur les entrées et sorties
– ±15 kV (décharge dans l’air)
– ± 8 kV (décharge de contact)
- Regrouper les câbles par catégorie : les câbles de puissance d’un côté, les câbles bas niveau de
l’autre, éventuellement dans des goulottes séparées.
- Les circuits nécessitant des informations bas niveau auront également leur propre fil de retour (0
volt) pour éviter les couplages par impédance commune.
-La surface globale d’une boucle (distance entre un conducteur et son retour), doit être
minimisée. Pour la transmission d’informations, l’utilisation de lignes torsadées permet de
diminuer la susceptibilité aux couplages de mode différentiel.
- Les câbles de mesures et de transmissions d’informations à faible niveau, doivent être à écran,
celui-ci étant relié à la masse en un maximum de points.
-Les goulottes doivent être, dans la mesure du possible, des goulottes métalliques. Ces goulottes
sont interconnectées entre elles avec un contact électrique correct et interconnectées avec le
réseau de masse.
- Les câbles les plus sensibles, ceux de mesure par exemple, sont placés dans un angle. Ils
bénéficient ainsi d’une protection accrue contre les rayonnements électromagnétiques. Leur
écran, s’il existe, est relié régulièrement à la goulotte.
Routage de la carte
Modèles de transmission
Source:
CST Studio suite