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Notions de Compatibilité Electro

Magnétique (CEM)

Le marquage CE (Conformité Européenne)

« Notions de Compatibilité Electro Magnétique » J.L. Boizard (boizard@laas.fr)


Sommaire

1) Introduction
1.1) Préambule
1.2) Un peu d’histoire
1.3) Les directives 89/336/CEE et 2004/108/CEE
1.4) Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM

2) Généralités
2.1) Emissivité et immunité
2.2) Les perturbations

3) Les modes de couplage et leurs solutions


3.1) Couplages en mode conduit
3.2) Couplages par rayonnement

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Sommaire

4) Les moyens d’essai


4.1) Les chambres anéchoïques
4.2) Les cages de Faraday
4.3) Chambres réverbérantes à brassage de modes (CRBM)
4.4) L’analyseur de spectre
4.5) Quelques antennes utilisées en CEM
4.6) Les sondes isotropiques
4.7) Les RSIL (Réseaux Stabilisateurs d’Impédance de ligne)
4.8) Tests d’immunité aux décharges électrostatiques (Norme CEI 61000-4-2)
4.9) Tests de transitoires électriques rapides en salve (TERS)
4.10) Tests d’immunité aux champs électromagnétiques

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Sommaire

5) La CEM dans la conception des équipements électroniques


5.1) Conception des circuits imprimés
5.2) Les choix technologiques

6) Les outils de simulation


6.1) Perturbations basse fréquence
6.2) Perturbations haute fréquence
6.3) Intégrité et rayonnement des torons de câbles

7) La certification des équipements

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Préambule

On appelle « perturbation électromagnétique » tout phénomène électromagnétique susceptible


de dégrader les performances d’un dispositif, d’un équipement ou d’un système.

On peut définir la CEM comme l’aptitude d’un appareil à fonctionner normalement dans un
environnement électromagnétique donné, sans produire lui-même des perturbations intolérables
pour les appareils qui se trouvent dans cet environnement.

On peut distinguer :
•La CEM intra-système (propre aux perturbations émises à l’intérieur d’un équipement).
•La CEM inter-système (influence de l’équipement sur l’environnement et inversement).

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Un peu d’histoire

• 1933 : Création du CISPR (Comité International Spécial des Perturbations Radioélectriques) par la CEI
(Commission Electrotechnique Internationale) qui développe des normes pour éviter les interférences.

• Durant la deuxième guerre mondiale, l’utilisation d’appareils électroniques (radio, navigation, radar) s’est
accélérée.
=> Beaucoup de cas d’interférences entre radios et systèmes de navigation aérienne sont constatés.

• Le CISPR présente des techniques de mesure des perturbations et recommande des valeurs limites
d’émissions.
=> Plusieurs pays européens adoptent ces valeurs limites.

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Un peu d’histoire

•L’augmentation la plus significative des problèmes d’interférences est apparue avec l’invention des
composants électroniques à haute densité (transistor bipolaire dans les années 1950, circuit intégré dans les
années 1960, puces à microprocesseur dans les années 1970.

• le spectre fréquentiel utilisé devient beaucoup plus large afin de subvenir aux besoins de plus en plus
croissants de transmission d’informations.

• la sensibilité des circuits électroniques est de plus en plus accrue.

=> l’American Federal Communications Commission (FCC) publie en 1979 des normes limitant les
émissions électromagnétiques de tous les appareils électroniques. Les valeurs limites définies par la FCC
correspondent dans l’ensemble à celles recommandées par le CISPR.

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Les directives 89/336/CEE et 2004/108/CEE

• Mise en place de la directive 89/336/CEE puis de la directive 2004/108/CEE qui


abroge la précédente.

• La première est applicable depuis 1989 et obligatoire depuis le 1er janvier 1996.

• Concerne tout équipement électrique ou électronique.

• Imposent le respect d’exigences d’ordre technique aux états membres de l’Union


Européenne.

• Imposent les contrôles à faire sur un produit, avant sa mise sur le marché, sans
préciser les modalités techniques relevant elles de normes.

• Suppriment les entraves aux échanges à l’intérieur de l’Union Européenne.

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La directive CEM : Exigences

• Lesperturbations générées doivent être limitées à un niveau permettant aux systèmes de radio et
de télécommunication, ainsi qu’aux autres appareils, de fonctionner conformément à leur
destination.

•Les appareils doivent avoir un niveau adéquat d’immunité intrinsèque contre les perturbations
électromagnétiques leur permettant de fonctionner conformément à leur destination.

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Vocabulaire spécifique à la directive CEM

• Appareil : produit fini contenant des composants électriques et/ou électroniques, destiné à être
mis sur le marché et à destination de l’utilisateur final. L’appareil permet l’obtention d’une
fonction directe et doit être marqué CE.

• Système : Ensemble d’appareils conçus et fabriqués pour être associés entre eux afin de remplir
une tâche déterminée, et mis sur le marché comme une seule entité et à destination de l’utilisateur
final.

• Installation : Association de plusieurs appareils ou systèmes mis en place dans un lieu donné,
et pour un but donné, mais qui ne sont pas destinés à être mis sur le marché en une seule entité.
Chaque élément constitutif d’une installation doit être CE.

• Composant : sous-ensemble ou constituant. Lorsque le composant est destiné à être intégré


dans un appareil, le composant n’est pas soumis aux dispositions de la directive. Exemple : la
carte alimentation d’un ordinateur destiné à un assembleur n’est pas soumise au marquage CE,
c’est l’ordinateur complet qui doit être CE. Cependant si le composant délivre une fonction
directe, il est assimilable à un appareil et doit donc se conformer aux prescriptions de la directive.

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Directive CEM : la déclaration de conformité

Doit contenir les éléments suivants :

• Description de l’appareil visé.

• Références des directives concernées.

• Références des normes harmonisées par rapport auxquelles la conformité a été évaluée.

• Identification du signataire ayant reçu pouvoir pour engager le fabricant ou son mandataire.

• Le cas échéant, les références de l’attestation CE de type ou du rapport technique délivré


respectivement par l’organisme notifié ou compétent.

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Directive CEM : le marquage CE

Signifie « Conformité Européenne »

est le signe distinctif de la conformité du produit aux diverses directives qui lui sont
applicables.

Le fabricant ou le mandataire a la responsabilité de la conformité de son produit aux directives.


Il doit rédiger une Déclaration de Conformité.

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Directive CEM : le marquage CE

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Directive CEM : le marquage CE

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Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM

Loi de Biot et Savart:


Un élément dl d’un circuit filiforme parcouru par un courant d’intensité I génère en un point M
distant de r un champ magnétique dB défini par la relation ci-dessous :

 
 0 Id  r
I  dB
d dB 4 r3
 Dans un plan:
r M
B=µ0.I/2π.r
I en ampère, r et l en mètres, B en Tesla
µ0 : perméabilité du vide (µ0 = 4π10-7Hm-1)

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Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM

Loi de Biot et Savart: Conséquences

Un conducteur de type « boucle » parcouru par un courant i variable (l’effet est nul en
continu) peut, via le champ magnétique B qu’il crée, perturber d’autres conducteurs
placés à proximité.

Un conducteur de type « brin » (antenne) alimenté par une source de tension variable
(effet nul en continu) génère un champ électromagnétique pouvant perturber les
conducteurs placés à proximité.

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Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM

Loi de Biot et Savart: Conséquences

Un conducteur placé dans un champ magnétique B ou électrique E variables devient


respectivement le siège d’une ddp v ou d’un courant i induits.

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Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM

Loi de Faraday/ Loi de Lenz:

Quand le flux Φ du champ magnétique à travers un circuit conducteur fermé varie dans le temps,
il apparaît dans le circuit une f.e.m. d’induction e telle que:

boucle
de fil d
aimant e
N dt
G
galvanomètre

Conséquences :
Une excitation magnétique variable perturbatrice H induira dans les boucles qu’elle traverse, une
tension parasite u telle que :
u = µ0.S.dH/dt. (S : surface de la boucle)

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Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM

Les équations de Maxwell:

Généralisation en 1861 des théorèmes de Gauss, Ampère et Faraday par Maxwell au cas des
régimes variables (dépendants du temps). Ces équations permettent de décrire les évolutions
spatio-temporelles des composantes (Ex, Ey, Ez) du champ électrique et les composantes (Bx, By,
Bz) du champ magnétique dans un milieu isotrope parfait du point de vue électrique et
magnétique en les reliant à leurs sources :
densité de charge ρ et densité de courant de conduction j.

div E = ρ / εo => théorème de Gauss

rot E = -dB/dt => relation de Maxwell-Faraday

div B = 0 => conservation du flux magnétique

rot B =μo * j + μo * εo * dE/dt => relation de Maxwell-Ampère

Les dérivées sont partielles, les grandeurs physiques mises en jeu étant dépendantes de l'espace et
du temps.
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Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM

Conséquences des équations de Maxwell:

En considérant un même milieu homogène, ces équations admettent des solutions qui régissent la
propagation des champs électrique et magnétique. Les champs E et B s'entretiennent
mutuellement, mais l'équilibre énergétique entre eux ne s'opère qu'à une certaine distance de la
source (qui peut être un champ électrique ou magnétique). On distingue alors deux zones :

•La zone dite de « champ proche »

•La zone dite de « champ lointain »

La zone de champ proche correspond aux phénomènes décrits par les équations de Biot-Savart,
Gauss, Faraday et Ampère et est prépondérante dans l’étude des couplages par diaphonie
capacitive et inductive.
La zone de champ lointain est prépondérante dans l’étude des couplages de type « champ à fil »
et « champ à boucle ».

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Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM

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Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM

Rappels sur les ondes électromagnétiques:

Champ électromagnétique généré par une antenne boucle

Dans le cas d’une boucle (basse impédance) parcourue par un courant variable i et en champ
proche E varie en 1/r2, H en 1/r3 et l’impédance Z varie en r.

En conséquence, à faible distance, la boucle rayonne essentiellement en champ H.

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Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM

En champ lointain les champs E et H décroissent en 1/r et tendent vers un rapport constant Z0 :
E/H=377 Ω (impédance du vide Z0 = (µ0/ε0)1/2).

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Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM

Rappels sur les ondes électromagnétiques:

Champ électromagnétique généré par une antenne fouet

Dans le cas d’un dipôle (haute impédance) excité par une tension élevée v et en champ proche, E
varie en 1/r3, H en 1/r2 et l’impédance Z varie en1/ r.

En conséquence, à faible distance, la boucle rayonne essentiellement en champ E.

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Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM

En champ lointain les champs E et H décroissent en 1/r et tendent vers un rapport constant Z0 :
E/H=377 Ω (impédance du vide Z0 = (µ0/ε0)1/2).

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Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM

En champ lointain les champs E et H décroissent en 1/r et tendent vers un rapport constant Z0 :
E/H=377 Ω (impédance du vide Z0 = (µ0/ε0)1/2).

• Champ électrique rayonné E à une distance d en champ lointain pour une puissance
d’émission P :
E(V/m) = d-1.(30.P.G)1/2

Avec P en watt, d en mètre, G gain numérique de l’antenne (non ramené en dB).


Pour info: pour un doublet G vaut 1, pour une parabole classique G vaut 1000.

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Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM

Conséquences des équations de Maxwell:

Un champ électrique variable se réfléchissant sur un conducteur y induit un courant. Le


condensateur entre les extrémités du conducteur permet sa circulation (phénomène très peu
sensible aux basses fréquences).

L<c/4F I=E.L2/100.

L>c/2F I=1.25 E/F

Avec F en Mhz

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Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM

La transformée de Fourier:

Opération qui transforme une fonction f(t) intégrable sur {R} en une autre fonction,
décrivant le spectre fréquentiel de cette dernière.
La transformée de Fourier de f(t) est la fonction F (f) donnée par la formule:

Avec t en secondes et ν la fréquence (en s − 1).

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Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM

Conséquences de la transformée de Fourier:

Tous les signaux temporels ont une représentation spectrale (énergie fonction de la fréquence) et
les fréquences seront d’autant plus élevées que les signaux auront des dv/dt élevés (variations
temporelles). Ils seront donc générateurs de signaux parasites potentiellement perturbateurs.

Exemple: Effets de la commutation dans les circuits numériques

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Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM

Conséquences de la transformée de Fourier:

Tous les signaux temporels ont une représentation spectrale (énergie fonction de la fréquence) et
les fréquences seront d’autant plus élevées que les signaux auront des dv/dt élevés (variations
temporelles). Ils seront donc générateurs de signaux parasites potentiellement perturbateurs.

Exemple: Effets de la commutation dans les circuits numériques

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Lois générales, unités et outils mathématiques utilisés en CEM

Les unités utilisées en CEM


Le dBm : il exprime le rapport entre la puissance Px du signal x considéré et le milliwatt
(mW) qui est la référence :
X (dBm) = 10 log10 (Px/ 10-3)

Ex: un signal de puissance 1 Watt vaudra 30 dBm et 1 µW correspondra à -30 dBm.

Le dBµV : Il exprime le rapport entre la ddp Vx d’un signal x chargé par une résistance de
50 Ω et le µV qui sert de référence :
X (dBµV) = 20 log10 (Vx/ 10-6)

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Emissivité et immunité

•Emissivité :
 Ce terme est employé pour évaluer le pouvoir perturbateur d’un appareil
 Perturbations générées par un appareil :
 Perturbations conduites (câbles, supports, …)
 Perturbations rayonnées (sous forme d’onde électromagnétique)

•Immunité :
 On parle d’immunité pour caractériser le niveau de protection intrinsèque d’un système
vis-à-vis des perturbations externes.
 Immunité contre :
Les perturbations conduites
Les perturbations rayonnées

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Emissivité et immunité

Les trois acteurs de la CEM

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Les Perturbations électromagnétiques (EMI : Electro Magnetic Interference)

Peuvent être d’origine naturelle :


• Atmosphériques (foudre)
•Solaires
•Décharges électrostatiques (DES) - (ESD : Electro Static Discharge)
•Bruit galactique
• ….

Ou artificielle :
•Télécommunications (antennes)
•Fours micro ondes
•Coexistence de courants forts et de courants faibles
•Commutation industrielle (relais électro mécaniques, alimentations à découpage, …)
•Distances entre équipements et entre éléments de + en + faibles (miniaturisation)
•Variations de tension rapides
•Micro coupures secteur
• Moteur à explosion
•…

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Les Perturbations électromagnétiques (EMI : Electro Magnetic Interference)

Classées en fonction de leur type plutôt que de leur nature, par exemple basse ou haute
fréquence, transitoires ou entretenues.

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Les Perturbations électromagnétiques (EMI : Electro Magnetic Interference)

Les chemins de couplage

Les perturbations conduites utilisent comme vecteur les matériaux conducteurs :


 Lignes de données
 Câbles d’alimentation
 Réseau de terre déficient

Les perturbations rayonnées sont transmises par une onde électromagnétique et utilisent
comme support les milieux diélectriques :
 Le plastique
 Le bois
 L’air
…

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Les Perturbations électromagnétiques (EMI : Electro Magnetic Interference)

SOURCES VICTIMES
Émetteurs radio-fréquence Électronique analogique bas niveau
Récepteur radio-fréquence
Lampes à arc Électronique analogique et numérique
Soudage HF Électronique analogique et numérique
Allumage automobile Récepteurs radio-fréquences, toutes les
électroniques
Relais, contacteurs Toutes les électroniques
Électronique numérique, Électronique analogique
alim. à découpage,…

Exemple de sources de perturbations et leurs victimes

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Les Perturbations électromagnétiques (EMI : Electro Magnetic Interference)

La foudre :

Quand la foudre tombe quelque part, le courant produit un important champ magnétique
impulsionnel qui vient se coupler avec tous les conducteurs environnants.

Modélisation de la foudre à partir de deux exponentielles :

I=I0 (e-t/τ1-e-t/ τ2)

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Les Perturbations électromagnétiques (EMI : Electro Magnetic Interference)

La foudre :

90% des surtensions peuvent être modélisées à partir des 3 ondes de courant typiques ci-dessous :

=> Intérêt pour la simulation (Spice, Saber, VHDL-AMS, …)

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Les Perturbations électromagnétiques (EMI : Electro Magnetic Interference)

Les décharges électrostatiques:

« source » parasite naturelle très répandue.

• le corps d'un être humain est chargé par effet tribo-électrique,


• les charges accumulées se déchargent brutalement quand une opportunité se présente : c'est
la décharge électrostatique (DES ou ESD en anglais).

Conséquences possibles pour un matériel électronique « victime »:

• destruction d'un composant (en fabrication, en utilisation ou en maintenance),


• dysfonctionnements (« plantages », pertes de données),
• phénomènes analogiques transitoires,

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Les Perturbations électromagnétiques (EMI : Electro Magnetic Interference)

Les décharges électrostatiques: modélisation

Le phénomène « décharge électrostatique d'origine humaine » est modélisé, dans la


normalisation, par :

• un générateur d'impulsion, modèle électrique du corps humain, constitué d'un circuit


« capacité + résistance », en série . (condensateur de 150 pF se déchargeant dans une résistance
de 330 Ω )

• un modèle géométrique d'un doigt humain, servant d'électrode de sortie au générateur,


accompagné d'un scénario de couplage (contact direct, couplage inductif représentant un contact
sur un objet proche, etc.)

• un niveau de sévérité (tension de charge initiale du condensateur, valeur crête de l'impulsion


variable selon le degré de précautions contre les décharges électrostatiques qu'il est raisonnable
d'attendre.

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Les Perturbations électromagnétiques (EMI : Electro Magnetic Interference)

Les décharges électrostatiques: modélisation

=> Intérêt pour la simulation (Spice, Saber, VHDL-AMS, …)

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Les Perturbations électromagnétiques (EMI : Electro Magnetic Interference)

Les décharges électrostatiques: quelques chiffres

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Les Perturbations électromagnétiques (EMI : Electro Magnetic Interference)

Les transitoires électriques rapides en salves (TERS)

• Souvent générés par l’ouverture d’un relais ou d’un contacteur alimentant une charge
inductive (rafale d’impulsions).

• Energie à dissiper faible, mais la largeur du spectre peut s’étendre au delà de 100 MHz.

• Pouvoir perturbateur important :

=> peut être interprété comme un signal, ou même induire un problème de « latch-up »
(mise en conduction des transistors des étages de sortie des portes logiques provoquant un court-
circuit sur les lignes d’alimentation).

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Les Perturbations électromagnétiques (EMI : Electro Magnetic Interference)

Les transitoires électriques rapides en salves (TERS): modélisation

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Les Perturbations électromagnétiques (EMI : Electro Magnetic Interference)

Commutations courants faibles et courants forts :

surviennent respectivement dans les circuits numériques et alimentations à découpage.

Les fronts montants et descendants des signaux génèrent des harmoniques d’autant plus
élevés qu’ils sont brefs.

Les amplitudes sont d’autant plus importantes que les énergies commutées le sont.

A sin(n / 2) sin(n / T0 )
U (t ) A cos(n 0 t)
2 n 1 ( n / 2) (n / T0 )

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Les modes de couplages

Couplages :
Chemins de propagation par lesquels les sources de perturbations entrent en contact avec les
équipements victimes.

Principalement six modes de couplage:


* deux en mode conduit
* quatre en mode rayonné (deux en champ proche et deux en champ lointain).

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Les modes de couplages

En mode conduit :
Le couplage par impédance commune.
 Le couplage « carte à châssis ».

En mode rayonné en champ proche (basse fréquence):


 Le couplage par diaphonie inductive.
 Le couplage par diaphonie capacitive.

En mode rayonné en champ lointain (haute fréquence):


 Le couplage champ à câble.
Le couplage champ à boucle.

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Les modes de couplages

Couplages en mode conduit: Mode commun ou par impédance commune

=> se produit lorsque les signaux de deux circuits différents transitent par un conducteur
commun dont l'impédance ne peut pas être négligée.

Tout courant y circulant génère donc aux bornes de ce conducteur une tension U = Z . I

Phénomène sévère pour les circuits bas niveaux (mesure) ou rapides (radio).
Les tensions de mode commun se développent entre les fils de liaisons (alimentations, signaux)
et la référence de potentiel : masses des appareils, fil de protection équipotentielle.
Le courant de mode commun est égal au courant qui s’écoule à la masse.

mesure de IMC

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Les modes de couplages

Remèdes pour diminuer ce couplage :

 Diminuer Z en mettant plus de cuivre.


 Circuit imprimé multicouches avec plan de masse
 Diminuer le courant parasite.
 Alimenter les circuits de puissance en priorité.
 Découpler les composants à fort di/dt.
 Séparer l’analogique et le numérique.

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Les modes de couplages

Mode différentiel:

Les signaux utiles sont généralement transmis en mode différentiel, appelé aussi mode « série »,
mode « normal » ou mode « symétrique ».
Exemple : alimentation, transmission sur 2 fils etc.
=> Les perturbations généralement constatées dans ce mode, et qui sont plutôt faibles, viennent
du déséquilibre de l’étage d’entrée du récepteur.

mesure de IMD

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Les modes de couplages

Mode différentiel: Cas des alimentations secteur

Pour se prémunir des perturbations conduites véhiculées par les câbles secteur et se rendre
conforme aux normes en conduction, on utilise des filtres secteur.

Filtre Schaffner – 1 phase (ref : FN332)

Fréquence de coupure déterminée par la valeur de L , Cx et Cy (quelques KHz).


Perte d’insertion (ou atténuation) du filtre:
Atténuationdb = 20 Log10 (U’/U)
Où U’ représente la tension parasite atténuée.

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Les modes de couplages

Mode différentiel: Précautions de montage des filtres secteur

• Le filtre doit être monté sur le châssis mécanique, masse de l’appareil.


• Prévoir des épargnes de peinture sous le filtre. Attention aux matériaux traités !
• Éviter les couplages entre les fils qui arrivent et ceux qui partent.
• Les filtres secteur ne sont généralement pas réversibles. Attention au montage !!!
• Plaquer les câbles contre les tôles.

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Les modes de couplages

Couplage « carte à châssis »:


=> La capacité d'une carte électronique loin de tout conducteur est égale à sa capacité
intrinsèque.
CI = 4.ε0.R avec R : rayon du disque (diagonale carte)

mise en boîtier, elle subit l’influence des parois métalliques: CP = 9.S/H (S: section carte,
H: distance / à la paroi métallique.)

Capacité équivalente d’une carte


électronique: C = CP + CI

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Les modes de couplages

Couplage « carte à châssis »: Protection par utilisation de connecteurs filtrants

Filtres Passe-bas intégrés

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Les modes de couplages

Couplages par rayonnement: couplages en champ proche

(les lignes sont courtes devant les longueurs d'onde des signaux qui les traversent)

1) Un signal électrique traversant un conducteur génère autour de celui-ci un champ électrique et


un champ magnétique.
2) Les conducteurs voisins baignent dans ces champs et sont à leur tour traversés par un signal
électrique induit par le premier.

Ces influences sont appelées:

- couplage par diaphonie inductive (influence du champ magnétique)


- couplage par diaphonie capacitive (influence du champ électrique).

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Les modes de couplages

Couplages par rayonnement: couplages en champ proche

Modèle électrique d’un couplage par rayonnement en champ proche


(diaphonies inductive et capacitive)
(longueur des câbles < /10)

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Les modes de couplages

Couplages par rayonnement: Couplage par diaphonie inductive (mode commun)

Un courant i circulant dans un fil génère un champ magnétique autour de celui-ci. Si ce


champ est variable, il induit une tension e dans les boucles voisines :

e = -M di/dt (loi de Lenz) (M : inductance mutuelle entre les deux circuits )

La tension induite u est égale à :


u =- Ldi/dt ou en régime harmonique U= 2π.F.L.I

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Les modes de couplages

Couplages par rayonnement: Couplage par diaphonie inductive (mode commun)

=> problème le plus courant en CEM : les surfaces de boucle sont plus grandes qu’en Mode
Différentiel par conséquent les effets sont plus significatifs. La diaphonie inductive de MC est
générée par les courants de MC circulant sur les câbles perturbateurs. L’effet est une tension
induite entre un câble victime parallèle et la masse la plus proche.

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Les modes de couplages

Couplages par rayonnement: Couplage par diaphonie inductive de mode commun

Remèdes :

 Diminuer la mutuelle inductance en éloignant le perturbé du perturbateur.


 Utilisation d’anneau de garde relié au 0v autour des pistes sensibles.
 Éviter les parcours parallèles de câbles sur de longues distances.
 Mettre le conducteur de retour dans le même câble que le conducteur aller.
 Diminuer la vitesse de variation du courant.
Plaquer les conducteurs victimes et perturbateurs sur la masse.
 Travailler en basse impédance.

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Les modes de couplages

Couplages par rayonnement: Couplage par diaphonie inductive (mode différentiel)

La tension induite u est égale à :


u =- Ldi/dt ou en régime harmonique U= 2π.F.L.I
Avec : F fréquence du courant source, L mutuelle inductance, I courant source de perturbation
di/dt vitesse de variation du courant

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Les modes de couplages

Couplages par rayonnement: Couplage par diaphonie inductive (mode différentiel)


Elle n’est gênante que pour les signaux à bas niveaux proches de conducteurs transportant
des courants rapidement variables.
Remèdes :
- Diminuer la mutuelle inductance en éloignant le fil perturbé du fil perturbateur.
- Utiliser des paires torsadées
- Multiplier les conducteurs de la masse.
- Adapter les impédances terminales des lignes.
- Câbles en nappe torsadés : alterner signal et masse

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Les modes de couplages

Couplages par rayonnement: Couplage par diaphonie capacitive

1) Les variations de tension entre un conducteur et son environnement génèrent un champ


électrique variable.
2) Celui-ci injecte à son tour un courant, proportionnel aux lignes de champ coupées, dans les
conducteurs proches.

=> La diaphonie capacitive est un couplage par champ électrique. La notion de capacité de
couplage parasite évite de calculer les champs électriques. Cette capacité de couplage
permet de calculer le courant I collecté par un conducteur victime :

I=Cdv/dt ou en régime harmonique : I=2πFCV

I : courant collecté par la piste victime .


F : fréquence du signal source en Hz.
C : capacité de couplage en F.
V : tension de source coupable.
dv/dt : vitesse de variation de la tension coupable

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Les modes de couplages

Couplages par rayonnement: Couplage par diaphonie capacitive de mode commun

La diaphonie maximale est voisine de 50%. Dès que l’éloignement e des câbles est supérieur à la
hauteur h par rapport au plan de masse, la diaphonie dans les cas extrêmes tend vers le rapport :
R = (h/e)2

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Les modes de couplages

Couplages par rayonnement: Couplage par diaphonie capacitive de mode commun

Remèdes : les mêmes que pour la diaphonie inductive

- Diminuer la capacité de couplage en éloignant le perturbé du perturbateur.


- Séparation des câbles bas niveaux des autres dans des goulottes séparées.
- Éviter les parcours parallèles de câbles sur de longues distances.
- Mettre le conducteur de retour dans le même câble que le conducteur aller.
- Diminuer la vitesse de variation de la tension.

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Les modes de couplages

Couplages par rayonnement: Couplage par diaphonie capacitive de mode différentiel

CMD = (C11-C12-C21+C22)/2 Exemple de remède à la diaphonie capacitive


de mode différentiel
Remèdes :
 Limiter les variations rapides de tension.
 Diminuer la capacité de couplage entre les deux circuits (éloigner
les conducteurs).
 Un écran conducteur, tresse, feuillard, plastique conducteur, est
efficace même aux basses fréquences

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Les modes de couplages

Couplage en champ lointain: Couplage champ à fil

Un champ électrique E, en se réfléchissant sur un conducteur de longueur L, crée un courant


I en surface de ce conducteur. Le condensateur parasite entre les extrémités du conducteur
permet la circulation du courant.

Courant collecté en fonction de E et de la valeur de L :

Si L < C/4F => I = EL2 / 100.λ


Si L > C/2F => I = 1.25 E/F
Avec:
L, longueur du fil en m
E, champ électrique en V/m
F, fréquence du champ E en MHz
C, célérité de la lumière (3.108 m/s)
λ, longueur d’onde
I, courant parasite en A

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Les modes de couplages

Couplage en champ lointain: Couplage champ à fil


•Remèdes :
 diminuer l’effet d’antenne en rapprochant le câble de la masse, en blindant ou en
éloignant le champ électrique perturbateur.
 Effet réducteur : Plaquer le câble contre un plan de masse conducteur.
 Blinder les câbles et les coffrets.
 Filtrer les entrées et sorties par rapport à la masse mécanique.
 Monter des tores de ferrites sur les câbles collecteurs.

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Les modes de couplages

Couplage en champ lointain: Couplage champ à boucle

Un champ magnétique H variable traversant une boucle S y crée un flux magnétique


variable. Ce flux induit une tension électrique U aux bornes de cette boucle.

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Les modes de couplages

Couplage en champ lointain: Couplage champ à boucle

Si la plus grande dimension de la boucle est d < c/4F :

U = µ0SdH/dt ou U = 2πfµ0HS en régime sinusoïdal


U = SEF/48 (E et H étant liés en champ lointain, et F en Mhz)

Si la plus grande dimension de la boucle est d > c/4F alors la loi de Lenz ne s’applique plus
directement. En effet la tension induite fluctue entre des minima et des maxima qui valent :
U # 600eH

Avec e : espace entre les conducteurs aller et retour en mètres.

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Les modes de couplages

Couplage en champ lointain: Couplage champ à boucle

•Remèdes :
 diminuer la surface des boucles, utiliser un plan de masse sur les circuits imprimés.
 se protéger par blindage du champ magnétique perturbateur.
 regrouper les entrées/sorties du même côté des cartes plutôt que de les répartir sur le
périmètre.

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Les moyens d’essais

4 TYPES D’ESSAIS NORMATIFS:

• Perturbations émises par


conduction

• Perturbations émises par


rayonnement

• Immunité conduite

• Immunité rayonnée

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Les moyens d’essais

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Les moyens d’essais

Mesures effectuées

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Les moyens d’essais : Quelques normes fondamentales

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Les moyens d’essais

Exemple de matériel mis en œuvre:

dispositifs d’environnement :

=> champ libre, cage de Faraday, chambre anéchoïque, chambre à brassage


de modes, plateaux tournants, …

matériel de mesure

=> analyseur de spectre, wattmètre HF, RSIL, antennes et mesureurs de


champ…

générateurs de perturbations

=> pistolet à DES, pince capacitive, amplificateur de puissance HF, …

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Les moyens d’essais: les chambres anéchoïques

=> Salle d'expérimentation dont les murs et le plafond sont totalement absorbants aux ondes
électromagnétiques et donc ne provoquent aucun écho venant perturber les mesures.

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Les moyens d’essais: les cages de Faraday

=> Enceintes blindées utilisées pour protéger des nuisances électriques et électromagnétiques
extérieures ou inversement empêcher un appareillage de polluer son environnement

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Les moyens d’essai : Les chambres réverbérantes à brassage de mode

Les chambres réverbérantes à brassage de mode sont constituées d’une enceinte blindée dans
laquelle se trouve un brasseur (pales en mouvement).

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Les moyens d’essai : L’analyseur de spectre

=> mesure la répartition en fréquence de l’énergie d'un signal en analysant chacune des
fréquences séparément dans un intervalle prédéfini.

Synoptique d’un analyseur de spectre à balayage

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Les moyens d’essai : quelques antennes utilisées en CEM

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Les moyens d’essai : Les sondes isotropiques

dédiées à la mesure du champ électromagnétique.


effectuent la mesure isotropique du champ électrique, c’est-à-dire indépendamment de la
direction du rayonnement (sensibilité identique dans toutes les directions).

Sonde isotropique et son mesureur de champ

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Les moyens d’essai : Tests d’immunité aux décharges électrostatiques

Concernent les perturbations provoquées par les transferts de charge.


Mise en œuvre d’un pistolet électrique qui produit ce phénomène de manière contrôlée.
Selon le niveau de sévérité du test, les décharges vont de 2 à 8 KV par contact et de 2 à 15 KV
dans l'air.
Provoquent des surtensions dont le temps de montée est très bref (moins de 1ns).

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Les moyens d’essai : Les RSIL (Réseaux Stabilisateurs d’Impédance de ligne)

=> Permet de maintenir l’impédance caractéristique d’un circuit de mesure stable (typiquement
50 ohm) sur toute la plage de fréquences normative (150 kHz-30 MHz). Il permet ainsi une
reproductibilité des mesures.

Schéma de principe d’un RSIL monophasé et sa courbe d’impédance

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Les moyens d’essai : Tests de transitoires électriques rapides en salve (TERS)

=> Injection sur le câble d'alimentation de l'appareil en test ou sur les câbles de connexion entrée-
sortie, de courants représentant les perturbations transitoires d'origine industrielle, les
commutations sur le réseau de distribution, l'influence sur les câbles des rayonnements
électromagnétiques ou l'effet de la foudre.

Générateur de TERS et sa pince de couplage

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Les moyens d’essai : Configuration de mesure d’émission conduite

L’équipement sous test est considéré comme un générateur, le RSIL


comme une charge.

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Les moyens d’essai : Les RSIL (Réseaux Stabilisateurs d’Impédance de ligne)

Essais d’émissivité conduite 150 kHz à 30 MHz (BF)

Mesure : valeur moyenne (vert), quasi-crête (bleu)


Norme : Gabarits à respecter (max) en rouge

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Les moyens d’essai : Tests d’immunité aux champs électromagnétiques

Permettent de garantir le bon fonctionnement des appareils lorsqu’ils sont soumis à des
champs électromagnétiques.
Réalisés dans des cages anéchoïques ou semi-anéchoïques
Les champs sont générés par différentes antennes suivant les types de champ, gammes de
fréquence et polarisations voulues.

Disposition typique de test dans une cage semi-anéchoïque

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Les moyens d’essai : Principe de mesure de l’émission rayonnée

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Les moyens d’essai : Principe de mesure de l’immunité conduite

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La CEM dans la conception des équipements électroniques

1) Le coût induit de la CEM dans le processus de développement d’un produit est d’autant plus
élevé que celle-ci est prise en considération tardivement car elle peut remettre fortement en
question l’architecture et/ou les choix technologiques qui ont été effectués.
2) « sur-dimensionner » un équipement pour être certain de sa CEM peut s’avérer un fiasco
économique à cause du surcoût que cela induit.

=> Il est capital de la prendre en compte au plus tôt dans la phase de conception et à sa
juste valeur.

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La CEM dans la conception des équipements électroniques

la conception des circuits imprimés:

Les interférences pouvant apparaître sur les cartes électroniques sont essentiellement de deux
natures :
- celles liées aux pics de courant lors des commutations des circuits logiques => routage et
découplage des alimentations.
- celles liées aux différentes diaphonies inductives et capacitives.

Routage des alimentations dans un CI DF. Découplages traversant (gauche) et CMS (droite)

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La CEM dans la conception des équipements électroniques

la conception des circuits imprimés:

Limitations des interférences liées aux différentes diaphonies inductives et capacitives.

- Regrouper les circuits par type (numérique - analogique - puissance) en fonction de leur
susceptibilité réduit leurs interférences.
-Soigner le tracé des pistes: éviter les fils longs, surtout ceux véhiculant des horloges à fréquence
élevée (> Mhz) à cause des effets d’antenne et ceux véhiculant des signaux analogiques sensibles
(faible niveau, étages d’entrées à impédance élevée, …).
- limiter le dv/dt (par adjonction de réseau RC ou par programmation du slew rate pour les
circuits FPGA).
- Réduire le couplage par diaphonie en évitant les cheminements des pistes en parallèle sur de
grandes longueurs.
-Eviter les angles droits (rupture d’impédance) dans le tracé des pistes véhiculant des signaux
haute fréquence (horloges).
- Préfèrer des tracés de piste qui minimisent l’impédance de ligne et le rayonnement (tracé à
l’anglaise) ou la diaphonie (tracé avec plan de masse ou piste de garde).

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La CEM dans la conception des équipements électroniques

la conception des circuits imprimés:

Exemple de tracés de pistes

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La CEM dans la conception des équipements électroniques

Les choix technologiques : les familles de circuits intégrés numériques

Opter, lorsque c’est possible, pour des technologies offrant une bonne marge de bruit

Marges de bruit de circuits intégrés TTL-LS et HC-MOS

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La CEM dans la conception des équipements électroniques

Les choix technologiques : le choix des composants passifs

Utilisés à la périphérie des cartes électroniques, au niveau des entrées-sorties et


des alimentations en énergie.

Types Exemples Applications


Parasurtenseur Eclateur, parafoudre, Installation,
(suppression des surtensions) limiteur, Varistance, alimentation, contrôle-
diode Zener, transorb, commande, Circuits
transil, varistor, électroniques
Composants pour filtrage Transformateur, Alimentation, contrôle-
(atténuation de composantes inductance, commande
spectrales en mode conduit) condensateur, filtre
Composants pour blindage Grillage, plan de masse, Transmission
(atténuation de composantes câble blindé, joint d'information, (armoire
spectrales en mode rayonné) hyperfréquence, doigt de en site perturbé)
contact

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La CEM dans la conception des équipements électroniques

Les choix technologiques : le choix des composants passifs


Utilisés à la périphérie des cartes électroniques, au niveau des entrées-sorties et
des alimentations en énergie.

Ex: Suppresseur de surtension

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La CEM dans la conception des équipements électroniques

Les choix technologiques : le choix des composants passifs

Exemple: Protection de lignes : EMIF10-LCD03F3 de ST Microelectronics

Caractéristiques principales:
■ Atténuation élevée dans la bande des fréquences téléphonie mobile (meilleur que -40 dB de 900 MHz
à 2 GHz)
■ Faible tension d’écrêtage
■ Faible capacité de ligne (30 pF max) convenant pour les interfaces rapides
■ Temps de montée/descente maxi de 6 ns (10% - 90%)
■ Adapté pour les transferts à haut débit
Compatible avec les standards :
■ IEC61000-4-2 niveau 4 sur les entrées et sorties
– ±15 kV (décharge dans l’air)
– ± 8 kV (décharge de contact)

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La CEM dans la conception des équipements électroniques

Les choix technologiques : la conception et le câblage des équipements (coffrets et baies)

Chemins de câblage réalisés selon les règles suivantes :

- Regrouper les câbles par catégorie : les câbles de puissance d’un côté, les câbles bas niveau de
l’autre, éventuellement dans des goulottes séparées.

- Les circuits nécessitant des informations bas niveau auront également leur propre fil de retour (0
volt) pour éviter les couplages par impédance commune.

-La surface globale d’une boucle (distance entre un conducteur et son retour), doit être
minimisée. Pour la transmission d’informations, l’utilisation de lignes torsadées permet de
diminuer la susceptibilité aux couplages de mode différentiel.

- Les câbles de mesures et de transmissions d’informations à faible niveau, doivent être à écran,
celui-ci étant relié à la masse en un maximum de points.

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La CEM dans la conception des équipements électroniques

Les choix technologiques : la conception et le câblage des équipements (coffrets et baies)

-Les goulottes doivent être, dans la mesure du possible, des goulottes métalliques. Ces goulottes
sont interconnectées entre elles avec un contact électrique correct et interconnectées avec le
réseau de masse.

- Les câbles les plus sensibles, ceux de mesure par exemple, sont placés dans un angle. Ils
bénéficient ainsi d’une protection accrue contre les rayonnements électromagnétiques. Leur
écran, s’il existe, est relié régulièrement à la goulotte.

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La CEM dans la conception des équipements électroniques

Les outils de CAO: deux familles de simulateurs :


Ceux destinés à l’analyse de l’intégrité du signal lors du routage d’une carte (basés sur un moteur
de simulation type SPICE par exemple).

Points d’entrée: fichier Gerber


+ modèles IBIS

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La CEM dans la conception des équipements électroniques

Exemple: Boardsim de la suite HyperLynx

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La CEM dans la conception des équipements électroniques

D’après doc CST Studio Suite

Routage de la carte

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La CEM dans la conception des équipements électroniques

D’après doc CST Studio Suite

Modèles de transmission

Intégration des modèles IBIS et des paramètres de routage


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La CEM dans la conception des équipements électroniques

D’après doc CST Studio Suite:

Intégrité des signaux

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La CEM dans la conception des équipements électroniques

Exemple de modèle IBIS d’un buffer d’entrée:

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La CEM dans la conception des équipements électroniques

Exemple de modèle IBIS d’un buffer de sortie:

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La CEM dans la conception des équipements électroniques

Les outils de CAO: deux familles de simulateurs :


Ceux basés sur la représentation 3D de l’évolution du champ électromagnétique

Source:
CST Studio suite

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