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Chapitre 5 - LES FONDATIONS PROFONDES

INTRODUCTION

En considérant les deux sont caractéristiques que sont la largeur (B) des fondations et leur
𝐃
profondeur d’encastrement dans le sol (D), le rapport permet de définir les 3 grands types
𝐁
de fondations.

a) Rappelons que les fondations superficielles. 1

𝐃
<4
𝐁
b) Fondations semi-profondes

𝐃
𝟒≤ < 10
𝐁
c) Fondations profondes

𝐃
≥ 𝟏𝟎
𝐁
Deux cas de fondation profonde seront examinés ici. Il s’agira des pieux et des colonnes
ballastées.

5.2 - LES FONDATIONS PROFONDES SUR PIEUX

Les fondations profondes sont des pieux isolés ou groupés et sur lesquels repose une
construction. Le pieu peut s’appuyer sur un sol de meilleure capacité portante. Il peut aussi
mobiliser un frottement latéral avec le sol périphérique. Dans ce second cas, le pieu sera dit
flottant.

Les fondations peuvent être superficielles quand le terrain est bon et/ou les charges réparties
(semelles, radier). Mais on se sert des pieux quand le sol de bonne capacité portante est profond
et les charges concentrées.Les pieux servent à reporter ponctuellement des charges sur le
terrain. Il existe actuellement une multitude de techniques de réalisation mécanisée et de
nombreux types de pieux dont beaucoup font l’objet de brevets. Pour l’essentiel, la distinction
d’un type à l’autre porte sur le matériau utilisé, sur le processus et les outils d’exécution.

5.2.1 - Quelques vocabulaires

Pieu : Longue pièce de bois, de métal ou de béton que l'on fonce verticalement dans les sols
de résistance médiocre. Les pieux servent :

 soit à constituer des fondations en reportant les charges d'un bâtiment vers le sol ferme
présent sous le sol meuble ;

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 soit à constituer un ensemble stable de pilotis dans un sol aquifère ou incertain, lorsqu'on
ne peut atteindre le sol dur, qui est trop profond : on solidarise alors les sommets des
pieux par des longrines avant d'y asseoir une construction ;
 soit à constituer des batardeaux en alignant les pieux côte à côte, comme des
palplanches.

Selon la technologie de sa mise en œuvre, on distingue selon le cas :

 le pieu battu, enfoncé dans le sol par les percussions répétées du mouton d'une
sonnette ; le pieu a sa base protégée par un sabot de métal ou une frette ; sur la tête
du pieu, on place un casque de battage pour qu'elle n'éclate pas sous les chocs du
mouton. Lorsque le pieu est en béton armé, les armatures longitudinales sont disposées 2
en couronne, et les armatures transversales sont des cadres circulaires.

 le pieu flottant : pieu battu dont la base ne peut descendre jusqu'au sol ferme : sa
stabilité est assurée par les forces de frottement latéral de ses parois contre le sol.

 le pieu moulé : poteau de béton, armé ou non, coulé et pilonné dans un forage préparé
dans le sol (pieu moulé foré), ou dans un tube de métal préalablement foncé par battage,
puis retiré au fur et à mesure de son remplissage avec le béton.

 le pieu éclaté : pieu moulé à la base duquel on fait sauter une charge explosive pour
créer un volume dans lequel se répartit le béton, donnant une meilleure assise.

 le pieu à vis, dont le sabot est hélicoïdal pour faciliter sa pénétration par rotation en
vrille.

NB- Les trépidations d'un battage de pieux doivent être prises en compte lors du choix de la
méthode, en raison des risques d'ébranlement des constructions voisines.

Refus : Arrêt dans l'enfoncement d'un pieu, d'une palplanche, d'un clou, etc. qui butent ou
refoulent contre un obstacle trop résistant. Pris à la lettre, ce mot désigne l’impossibilité
d’enfoncer plus avant le pieu en cours de battage ; lorsque par exemple, la pointe atteint le banc
résistant qui lui sert d’assise. En fait, dans le métier, le refus désigne l’enfoncement permanent
moyen sous l’effet d’un coup de mouton correspondant à une certaine énergie de battage.

Refus absolu : Il correspond à un enfoncement nul ; ce qui est rarement obtenu. Le plus
souvent, l’enfoncement devient, en cours de battage, de plus en plus faible

Recépage : Action consistant à couper les têtes des pieux ou des palplanches pour les aligner
au niveau voulu.

Pressiomètre : Appareil d'évaluation de la compressibilité d'un sol plus ou moins meuble, par
la poussée latérale qu'exerce l'injection d'un liquide dans un tube de caoutchouc enfoncé dans
un forage

Pénétromètre : Appareil de mesure de la dureté ou de la résistance à l'enfoncement d'un


matériau consistant, tel qu'un sol de fondations.

5.2.2 - Les pieux dans les fondations profondes

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Les fondations profondes les plus anciennes sont des pieux en bois battus. Des villages anciens
en sites lacustres témoignent de l’utilisation de cette technologie par les hommes.Le village de
Ganvié au Bénin en est un exemple (photo ci-dessous).

Il s’agit d’un village de pêcheurs, donc des


personnes ayant le moyen de se déplacer
sur le lac. Cette technique de construction
offrait des villages sûrs, notamment face
aux risques de razzia et d’agressions
diverses.

Les pieux sont ici des troncs d’arbres. Les 3


pieux reçoivent une série de troncs
d’arbres qui fonctionnement comme des
poutrelles. La case est supportée par ces
poutrelles. Le battage est facilité par le sol
vaseux au fond du lac.

De nos jours, les habitants du village de Ganvié conçoivent même des habitations à niveaux
basées sur cette technique.

Des habitations en R+1 sur le site lacustre de


Ganvié côtoient les constructions anciennes. Tous
les deux types sont sur pilotis.

Dans les constructions modernes, les pieux sont


des profilés métalliques ou en béton armé.
Lorsqu’ils sont en BA, ils peuvent être
préfabriqués en usine ou bien confectionnés sur
site pour être battus, vibrofoncés ou vissés dans
le sol.

Une fois battus, l’expérience montre que les têtes


des pieux ne se situent pas dans un même plan
horizontal. Les extrémités sont soigneusement
coupées pour avoir le niveau correspondant au
plancher de la construction à ériger dessus. C’est le recépage.

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Ci-contre, l’image représente un ensemble de pieux battus. On pourra remarquer que le site de
fondation est délimité par des palplanches métalliques. Les travaux se déroulement après une
excavation du sol. Il a fallu d’abord battre ces palplanches pour pouvoir réaliser l’excavation.
Le battage des pieux terminé, l’étêtage pour niveler permettra de poser le premier niveau de
l’édifice sur la tête des pieux, après avoir remblayé le site.

5.2.3 - Les pieux battus

Habituellement on classe les pieux selon deux techniques fondamentales : les pieux battus et
les pieux forés. Ces deux catégories sont elles-mêmes l’objet de maintes sous-catégories. En
plus de ces deux classes de pieux, on distingue traditionnellement les micropieux pour les
très petits diamètres (< 300mm) et quelques pieux particuliers (barrettes). 4

Les pieux battus sont des pieux façonnés à l’avance. Ils peuvent être constitués de différents
matériaux. Du plus ancien comme le bois aux plus modernes comme le béton ou l’acier. Ils sont
mis en place en général par battage. Leurs formes peuvent également être très variées. Ils
peuvent avoir des têtes renforcées ou non. Et si la longueur du pieu à battre est supérieure à
celle du mât de la sonnette, il existe plusieurs types de liaison pour raccorder les éléments entre
eux.

5.2.3.1 - Les pieux battus en acier

L’acier peut avoir plusieurs formes. En effet, à la place de troncs d’arbres, on commença par
battre des tubes puis ensuite des fers en I, en H ou même des caissons constitués de plusieurs
palplanches. L’intérêt de l’acier est que, si le premier élément n’est pas
suffisamment long (parce que le refus n’est pas atteint quand il est
complètement enfoncé), il est relativement facile d’en raccorder un
autre au précédent par boulonnage ou rivetage.

Il existe aussi des tubes brevetés en acier. Le pieu Muller MVen est
un. Le mode de mise en œuvre associe le battage d’un tube d’acier à
une injection de coulis de ciment ou de mortier par la tête du pieu,
spécialement dessinée pour cela. La portance était améliorée par
l’injection de ciment dans le terrain encaissant. Les résultats étaient significatifs dans les
alluvions.

5.2.3.2 - Les pieux battus en béton armé :

Outre les pieux métalliques, les pieux peuvent aussi être réalisés en béton armé.

L’enfoncement est obtenu par la chute, libre ou activée, d’une masse métallique, le mouton,
sur la tête du pieu. En général les foreurs battaient les pieux tant qu’ils voulaient bien descendre.
Les premières formules fixaient un enfoncement maximum pour un certain nombre de coup de
la sonnette. Tous les paramètres pouvant varier, l’empirisme et la tradition locale étaient de
mise. Il faut aussi noter que c’est la force humaine qui soulevait le mouton jusqu’au XIXème.
Les sonnettes à vapeur arrivèrent au XIXème et enfin les engins modernes tels que les marteaux
diesel ou les vibreurs mécaniques puis hydrauliques à la fin du XXème.

La chute libre est maintenant fréquemment remplacée par le choc du piston d’un mouton-
batteur Diesel. Pour éviter sa détérioration, la tête du pieu est généralement protégée par un

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casque de battage. Cette pièce, dont l’emploi est indispensable, entraîne une perte d’énergie
de battage. (Rendement de battage de 0,7 à 0,8). Le pieu est battu jusqu’au refus1. Les pieux
sont souvent d’abord mis en position dans un avant-trou foré de quelques mètres de profondeur.

5.2.4 - Les pieux forés

Les techniques de forage font appel à un matériel spécial pour faire le trou dans lequel on
viendra finalement couler le béton qui pourra être armé ou non selon les cas. Le forage peut se
faire de différentes façons selon la bonne ou mauvaise tenue du terrain. Cela va du forage à sec,
dans des terrains (en général hors nappe phréatique) qui tiennent tout seul au forage, à de la
boue ou encore au forage qu’on protège des éboulements en le tubant par des viroles d’acier
qu’on enlève ou pas pendant ou après le bétonnage du pieu. 5

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5.2.5 - Pieux vibrofoncés

Le vibrofonçage est une technique qui consiste à


utiliser la fréquence propre du sol pour foncer le pieu.
Le principe est décrit par le schéma ci-après. Un
vibrateur met le pieu en vibration par sa tête. Le sol
comme tout système mécanique possède une fréquence
propre. Lorsque la fréquence de vibration du pieu
avoisine la fréquence propre du sol, ce dernier alors se
met en résonance. Le sol au contact du pieu devient
comme un fluide (liquéfaction). Ainsi le pieu s’enfonce 6
dans le sol avec un très faible frottement latéral de ce
dernier.

Cette technique du vibrofonçage date des années 1950


et elle s’applique aussi bien pour le positionnement des
palplanches que des profilés métalliques.

L’URSS est un des pionniers de la méthode dans le monde. Mais l’école française y a apporté
une grande contribution, grâce aux travaux du Professeur Sieffert la fin des années 1970.

De nos jours, les vibrateurs sont de type hydraulique. Les fréquences varient de 20 50Hz.

5.2.6 - Les formules de battage des pieux

Principalement deux formules sont utilisées. La première est connue sous le nom de « Formule
des Hollandais ». La seconde est donnée par Crandall et elle dérive de la première où un terme
correctif a été introduit.

5.2.6.1 - Formule des hollandais

𝟏 𝑴𝟐 . 𝑯
𝑸= . .𝒈
𝑭 𝒆. (𝑴 + 𝑷)

Q charge portante admissible du pieu en N


H hauteur de chute du mouton en m
M masse du mouton en kg
P masse du pieu en kg
e enfoncement permanent ou refus moyen en m
F coefficient de sécurité ;
g accélération de la pesanteur en rns-2

5.2.6.2 - Formule de Crandall

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Par rapport à la formule classique des hollandais, Crandall a introduit un terme correctif qui
tient compte de la déformation élastique du pieu lors du battage. Ce dernier a tendance à
raccourcir. La formule de Crandall est alors :

𝟏 𝑴𝟐 . 𝑯
𝑸= . .𝒈
𝑭 (𝒆 + 𝒆𝟏 ) . (𝑴 + 𝑷)
𝟐

e1 dans cette formule de Crandall, représente le raccourcissent élastique du pieu exprimé


(exprimé en m).

N.B. Dans les usages habituels de ces deux formules, le coefficient de sécurité dans le cas de 7
la formule des hollandais est au moins égal 6. Tandis que pour la formule de Crandall, ce
coefficient de sécurité peut encore descendre jusqu’à 3. Il n’est pas rare de prendre par exemple
un coefficient de sécurité égal 10 pour la formule des hollandais.

5.2.7 - Le fonctionnement des pieux

Les pieux dans le cas représenté ci-dessous permettent la transmission des charges vers un sol
en profondeur et qui est de meilleure portance. Les têtes des pieux supportent les charges
transmises par le dallage. Tandis que les pieds reposent sur le sol de bonne portance.
Dans certains cas, le sol de faible
portance peut se tasser dans le
temps et produire alors des
tassements négatifs. Ce
phénomène sera explicité plus
loin.

5.2.7.1 - La stabilité des pieux

D’une manière générale, la


stabilité d’un pieux est assurée
lorsque l’effort s’exerçant sur sa
tête et qui résulte de la descente
des charges, peut être équilibré
par :
a) La résistance de pointe
b) Les frottements latéraux
sur le fût.
Lors du battage, le refus est atteint lorsque les chutes du mouton ne produit presque plus
d’enfoncement notable, du fait des efforts combinés de ces deux facteurs que sont ; l’effort de
pointe et les frottements latéraux. Or, lorsque le pieu est d’une rugosité suffisante, la surface de
contact entre le pieu et le sol devient une surface où tous les points du sol sont en équilibre
limite. On peut alors estimer que la force de frottement est calculable par la relation :

 tg + c
Mais cela suppose que l’on connaisse les contraintes de frottement le long des génératrices du
pieu. L’essai du pénétromètre statique permet de mesurer le frottement latéral aux différentes
couches de sol traversées, jusqu’à la pointe du pieu.

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5.2.7.2 L’essai au pénétromètre statique (Cone Penetration Test)

Une tige terminée par un cône est enfoncée verticalement dans le sol. Le dispositif permet
d’enfoncer soit le cône seul ou bien le cône et le tube en même temps. Quand le cône seul est
enfoncé, on mesure l’effort de pointe. Lorsque tout l’ensemble est enfoncé, on mesure la
résistance globale : résistance de pointe et résistance des frottements. Ces résultats sont
enregistrés sur une courbe

Il existe différents gabarits avec des cônes de diamètres différents, montés sur des tubes de
diamètre en rapport avec celui du cône correspondant.

5.2.7.2 Le comportement d’un groupe de pieux

Il arrive qu’une fondation repose sur un groupe de pieux. Le but est la mobilisation des efforts
de pointe de plusieurs pieux et aussi les frottements latéraux mobilisés par chaque pieu.

On peut se retrouver avec une rangée de pieux et la fondation apparait alors comme une semelle
filante reposant sur la rangée de pieux. On peut aussi avoir un maillage rectangulaire ou
circulaire aussi. Dans ce cas la fondation apparait comme un radier supporté par le groupe de
pieux.

Cependant, lorsque les pieux sont rapprochés, la portance globale est inférieure cumul des
portances individuelles. On introduit dans la norme NF P 94-262 datant de juillet 2012, un
coefficient d’efficacité, noté Ce qui est donné par :
𝒏 𝒏

𝑹𝒈 = ∑ 𝑹𝒑,𝒊 + 𝑪𝒆 ∑ 𝑹𝒇,𝒊
𝒊=𝟏 𝒊=𝟏

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𝑹𝒈 est la résistance globale de l’ensemble des pieux groupés
𝑹𝒑,𝒊 est la résistance de pointe du pieu i isolé
𝑹𝒇,𝒊 est la résultante des forces de frottements latéraux sur le pieu i isolé
Pour avoir la valeur de 𝐶𝑒 , il faut connaitre la distance entre-axes des pieux que l’on note d

 𝑪𝒆 = 1 lorsque 𝒅 ≥ 𝟑𝑩 , avec B le diamètre des pieux.


𝟏 𝟏 𝟏 𝒅 𝒅
 𝑪𝒆 = (𝟏 − 𝑪𝒅 (𝟐 − (𝒎 + 𝒏))) avec 𝑪𝒅 = 𝟏 − 𝟒 (𝟏 + 𝑩) lorsque 𝟏 ≤ 𝑩 < 𝟑
Dans cette seconde formule, n est le nombre de pieux par ligne et m le nombre de lignes de
pieux.
9
5.2.7.3- Les dangers à prendre en compte

Deux cas de figure méritent une


attention. Le premier est lorsque
le massif en surface supporte un
remblai ou est chargé en
surface. Dans ces deux cas, la
couche molle du sol peut subir
des tassements. Ces derniers
peuvent changer complètement
le mode de fonctionnement du
pieu.

a) Le frottement négatif :

Lorsqu’un pieu traverse comme


dans le cas de la figure ci-
dessus, une couche molle pour aller s'ancrer dans un substratum résistant, la couche molle peut
après construction subir des tassements. Ces tassements peuvent survenir après le
remblaiement. Dans ce cas, le fût du pieu est soumis à des forces de frottement de la part du sol
mou qui se tasse. Ces frottements engendrent une surcharge pour laquelle, le pieu n’avait pas
été dimensionné.

Les déplacements verticaux du sol (tassements) sont maximaux à la partie supérieure et


diminuent avec la profondeur, à partir d'une profondeur H, le tassement du sol est égal ou
inférieur à l'enfoncement du pieu sous l'effet de la charge qu'il supporte.

Le point situé à cette profondeur est appelé point neutre N, au dela de ce point le frottement
négatif est nul. On admet généralement que si le tassement est inférieur de 2cm, le frottement
négatif est négligé.

b) Les efforts de poussées obliques :

Les efforts obliques naissent des tassements des sols compressibles lorsque la hauteur des
remblais n’est pas uniforme. Sur le schéma ci-dessus, l’on comprend que la surcharge sur le
remblai aura un effet qui s’ajoutera à celui du remblai lui-même. Leur résultante aura pour
conséquence, des contraintes obliques qui agissent sur le fût des pieux. Or ces pieux peuvent

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avoir été en béton non armés ou bien avoir été réalisés sans la prise en compte d’une telle
éventualité.

5.3 - LES COLONNES BALLASTEES

5.3.1 - Le principe des colonnes ballastées

Il consiste en l’introduction d’inclusions dans un sol mou ou de faible capacité portante initial,
afin d’augmenter cette capacité portante initiale du sol. La technologie s’applique pour la
réalisation des fondations d’ouvrages ponctuels,
linéaires ou de grandes surfaces sur sols
compressibles de toutes natures. 10

De manière pratique, les colonnes ballastées


consistent dans le renforcement par compactage et
incorporation de matériau granulaire, dans un
terrain dont les caractéristiques sont insuffisantes
pour une fondation directe sur le sol de charges
réparties ou ponctuelles. Différents types de
matériaux utilisables pour réaliser ces inclusions :
béton, mortier, gravier, mélange sol/ciment

5.3.2 - Les techniques utilisées :

Deux techniques sont utilisées : La technique par


voie sèche et la technique par voie humide. Le

schéma ci-dessous illustre les deux techniques.

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 Par voie sèche : le principe consiste faire un petit puits l’emplacement choisi. Ensuite
suit un apport progressif de gravier ou d’autres inclusions au fond du puits. Ces
inclusions sont alors tassées par vibration ou par la chute d’une masse dameuse. Les
inclusions refoulent le sol dans les directions verticales et transversales. La colonne est
alors mise en œuvre, en partant du bas vers le haut.
 Par voie humide : Lorsque le site est vaseux, le gravier ou les inclusions peuvent être
déversées sur le sol l’emplacement des colonnes construire. La masse dameuse ou le
vibreur entre en action et creuse alors un puits de faible profondeur qui se remplit d’eau.
Les inclusions sont alors déversées progressivement dans ce puits pour être damées ou
bien vibrées. La colonne est alors fabriquée en partant de son pied vers sa tête.

5.3.3 - Le choix de la technique 11

Ce choix dépend fortement de la nature du sol sur le site. Les profils granulométriques dans le
schéma ci-dessous montre les cas de figure où cette technique est recommandable. Il apparait
que les colonnes ballastées sont adaptées pour les sols de type D et C. Les sols de type C sont
densifiés au cours de l'exécution des colonnes, contrairement aux sols de type D. Quant aux
sols de type A et B, la technique la mieux adaptée est la vibroflottation. Elle consiste renforcer
les caractéristiques mécaniques du sol, notamment sa portance en le densifiant par vibration.

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