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GUIDE

de PLANIFICATION et de
RÉALISATION des ÉTUDES
de RECONNAISSANCE de SOLS
GUIDE

de PLANIFICATION et de
RÉALISATION des ÉTUDES
de RECONNAISSANCE de SOLS
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales
du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Rioux, Nelson
Guide de planification et de réalisation des études de reconnaissance de sols
Comprend des réf. bibliogr.
ISBN 978-2-551-23942-9
1. Études pédologiques. I. Savard, Yves, 1963- . II. St-Laurent, Denis. III.
Québec (Province). Laboratoire des chaussées. IV. Titre.

Également disponible en version imprimée.

S592.14.R56 2010    624.1’517 C2010-940994-9


GUIDE

de PLANIFICATION et de
RÉALISATION des ÉTUDES
de RECONNAISSANCE de SOLS
Le contenu de cette publication a été préparé par le ministère des Transports.

Réalisation
Direction du laboratoire des chaussées
Service des chaussées
930, chemin Ste-Foy, 5e étage
Québec (Québec) G1S 4X9

Rédaction
Nelson Rioux, ing.
Yves Savard, ing., M. Sc.
Denis St-Laurent, ing., M. Sc.

Collaboration
Marc Bussières
Direction du laboratoire des chaussées
Guy Bergeron, ing., M. Sc.
Direction du laboratoire des chaussées
Martin Lavoie, ing., M. Sc.
Direction du laboratoire des chaussées

Édition
Direction du soutien aux opérations
Service des normes et documents contractuels

Cette publication est disponible en version électronique à l’adresse suivante :


http://www3.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/produits/ouvrage_routier.fr.html

© Gouvernement du Québec
ISBN 978-2-551-23942-9 (PDF)
ISBN 978-2-551-23943-6 (version imprimée)
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2010
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives Canada, 2010

Toute reproduction par procédé mécanique ou électronique, y compris la microreproduction, est interdite sans
l’autorisation écrite des Publications du Québec.
Table des matières

1 Introduction 1

2 Objectifs et portée des études 3


2.1 Objectifs 3
2.2 Utilisation des résultats 3
2.3 Principales étapes 6

3 Planification des études 9


3.1 Généralités 9
3.2 Détermination des besoins 9
3.3 Collecte des données disponibles 10
3.4 Photo-interprétation 10
3.5 Visite du site et reconnaissance préliminaire 14

4 Programmation des sondages et des essais 17


4.1 Méthodes d’investigation 17
  a. Méthodes géophysiques 18
  b. Tarières manuelles 21
  c. Marteaux mécaniques 23
  d. Tarières et foreuses mécaniques 23
  e. Carotteuses 24
  f . Rétrocaveuses et pelles hydrauliques 24
4.2 Distribution et profondeur des sondages 25
4.2.1 Particularités des chaussées existantes 28
4.3 Analyses et essais en laboratoire 29
4.3.1 Comportement au gel 29
4.3.2 Comportement mécanique 29
4.4 Essais et instrumentation in situ 30
4.4.1 Essais de pénétration standard (SPT) 30
4.4.2 Essais de pénétration dynamique (DCP) 32
4.4.3 Essais de résistance au cisaillement 35
4.4.4 Essais de déflexion et de capacité portante 36
4.4.5 Piézomètres (niveau de la nappe phréatique) 37
4.4.6 Gelmètres 38
4.4.7 Suivi des effets du gel 38

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 i
5 Réalisation des sondages 41
5.1 Travaux préparatoires 41
5.2 Exécution des sondages 41
5.3 Échantillonnage 44
5.4 Description et classification des sols et du roc 45
5.4.1 Description visuelle au moment des sondages 45
5.4.2 Classification des sols 48
5.5 Tenue de journaux 48

6 Expertises spécialisées 51
6.1 Études géologiques, hydrogéologiques et environnementales 51
6.2 Études géotechniques 51

7 Analyse des données et rapport 53

8 Références 57

Annexes

Annexe I
Exemples de formulaires 63

Annexe II
Aide-mémoire : Réalisation des sondages 69

Annexe III
Aide-mémoire : Caractérisation des sols sur le terrain (description visuelle) 73

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 ii
Liste des figures
Figure 1 : Cheminement des études de reconnaissance de sols 7
Figure 2 : Exemple de photo-interprétation (Hébertville) 12
Figure 3 : Exemple de photo-interprétation (Sainte-Anne-des-Monts) 13
Figure 4 : Principe de la méthode sismique réfraction (couches horizontales) 19
Figure 5 : Principe de la méthode sismique réfraction (couches inclinées) 20
Figure 6 : Exemples de tarières 22
Figure 7 : Sondage à la tarière mobile 23
Figure 8 : Sondage à la carotteuse 24
Figure 9 : Puits d’observation 25
Figure 10 : Distribution des sondages 27
Figure 11 : Essai de pénétration standard, équipement de battage et détails 
de la cuillère fendue 31
Figure 12 : Échantillonnage à la cuillère fendue 32
Figure 13 : Profil de résistance issu d’un essai DCP 33
Figure 14 : Pénétromètre dynamique 34
Figure 15 : Pénétromètre dynamique automatisé et monté sur une remorque 35
Figure 16 : Scissomètre de chantier et scissomètre portatif 36
Figure 17 : Essais de déflexion 37
Figure 18 : Gelmètre avec son dispositif d’ancrage 38
Figure 19 : Mire et niveau et deux types de profilomètres permettant de 
mesurer les effets du gel 39
Figure 20 : Répliques de sondages pour préciser les refus 43
Figure 21 : Obturation d’un sondage avec enrobé bitumineux à froid et compacteur électrique 43

Liste des tableaux


Tableau 1 : Objectifs et résultats des études de reconnaissance de sols 4
Tableau 2 : Détails observables sur les photographies aériennes 11
Tableau 3 : Exemple de résultats, photo-interprétation 11
Tableau 4 : Éléments à observer au moment de la visite sur le site 14
Tableau 5 : Distribution et profondeur des sondages, nouveaux tracés et reconstruction 26
Tableau 6 : Refus nécessitant des précisions 42
Tableau 7 : Classification de la tourbe (échelle « Von Post ») 47

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iii
1 Introduction

Les études de reconnaissance de sols ont comme principaux objectifs de préciser la distribution et
les caractéristiques des sols et du roc ainsi que les zones problématiques sur un tracé routier. Elles
s’appliquent dans les projets de construction ou de reconstruction où des terrassements sont néces-
saires. Compte tenu du contexte différent qui entoure la démarche et l’interprétation des données
dans le cas des projets de réhabilitation de chaussées, ce domaine n’est que sommairement abordé
dans le présent document.
Les résultats de l’étude de reconnaissance de sols doivent faciliter la prise de décision à l’étape de la
conception de projets. Ils servent aussi de point de départ pour l’exécution des travaux de construc-
tion. Un certain équilibre doit cependant être maintenu entre les efforts consentis à la réalisation des
études et les ouvrages à réaliser. Le niveau de précision influence les délais, les coûts et la qualité
des interventions. Un dialogue constant entre le concepteur et le responsable des études demeure la
meilleure garantie de succès.
Les techniques d’investigation, l’échantillonnage et la reconnaissance des sols peuvent être effectués
suivant différentes marches à suivre. Il existe une très grande diversité dans les conditions géologiques,
les équipements disponibles, les besoins liés aux projets et l’expérience des individus. Les démarches
et les règles applicables au moment de la planification et de l’exécution des études de reconnaissance
ne peuvent donc pas être réduites à quelques lignes directrices simples. Les études doivent ainsi faire
l’objet d’adaptations au cas par cas.
Le présent guide couvre toutes les étapes des études de reconnaissance de sols pour la construc-
tion des structures de chaussées. En raison de leur caractère particulier qui requiert des expertises
spécialisées, les études géotechniques, la recherche de matériaux d’emprunt, les études de stabilité
de parois rocheuses, les études hydrogéologiques et environnementales sont simplement abordées
de manière très succincte pour mettre en évidence les contextes où de telles études sont requises.
Les chapitres du présent guide reflètent les pratiques suivies par le ministère des Transports.
Le contenu ne doit pas être perçu comme une série d’exigences sans compromis possible. D’autres
techniques peuvent s’appliquer si leur usage est bien documenté et justifié en fonction des besoins
des projets.

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 1
2 Objectifs et portée des études

2.1 Objectifs
La reconnaissance des sols a pour objectifs de :
ff Déterminer la nature, les propriétés et la distribution des différentes couches de sol et du roc;
ff Fournir les éléments nécessaires à l’établissement des tracés, des emprises et des profils;
ff Prévoir les conditions d’utilisation des terrassements et les mouvements des terres;
ff Localiser les zones critiques requérant une expertise plus poussée et une conception
spécifique;
ff Soutenir le concepteur au moment du dimensionnement de la structure de chaussée,
la préparation des plans et devis et l’estimation des coûts;
ff Souligner les difficultés de construction et informer les entreprises en vue du choix des
méthodes de construction, de l’ordonnancement des travaux et de l’établissement des prix;
ff Servir de référence future au moment de la construction et de l’exploitation de la route.
Les études peuvent être réalisées en plusieurs étapes. Une bonne planification est toujours requise
en vue d’adapter les études au contexte des projets.

2.2 Utilisation des résultats


Les conditions de sols, le roc et la nappe phréatique sont caractérisés au moyen de sondages
ponctuels et limités aux conditions existantes au moment des relevés. Les prélèvements repré-
sentent un infime pourcentage des volumes présents sur le site. Des variations sont inévitables
entre les observations relevées au moment des sondages et les conditions réelles au moment des
travaux de construction. Les conditions d’humidité et les fluctuations saisonnières de la nappe d’eau
en constituent un bon exemple. De plus, les effets du remaniement et de la manipulation des sols
au moment des terrassements peuvent modifier substantiellement les prévisions du concepteur.
Les marges d’incertitude doivent être réduites par une étude conséquente avec les besoins.

 Les terrassements figurent parmi les travaux où les risques d’imprévus sont
les plus nombreux. La planification d’un programme d’investigation rationnel
et l’interprétation des résultats nécessitent des connaissances approfondies
en mécanique des sols, des notions de géologie suffisantes et une bonne
expérience dans le domaine routier.

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 3
Les études ne couvrent pas exclusivement les terrassements. En plus des objectifs principaux cités
à la section 2.1, les études de reconnaissance de sols peuvent aussi permettre :
ff Le diagnostic des causes du mauvais comportement de chaussées à reconstruire;
ff L’établissement de la capacité de support et de la gélivité des sols qui peuvent influencer
les méthodes de construction, le choix des profils et nécessiter le recours à des expertises
géotechniques;
ff L’évaluation des conditions aux endroits des ouvrages d’art et des systèmes de drainage
à concevoir;
ff La détermination des risques d’érosion et des effets potentiels sur l’environnement;
ff La préparation d’un calendrier d’exécution.
Pour le surveillant de chantier, les données rassemblées à l’intérieur des journaux de sondages et
des profils des sols servent de références si des modifications doivent être apportées au moment
de l’exécution ainsi que pour l’évaluation des compensations en cas d’imprévus ou de réclamations.
Les précisions fournies par l’étude facilitent la réalisation et le contrôle des opérations en chantier.
Après la construction, elles constituent une banque de données fort utile pour le suivi du comportement
des chaussées et des ouvrages routiers.
Le tableau 1 résume les objectifs visés, les activités à réaliser et les données qu’il est possible d’obtenir
à partir des études de reconnaissance de sols.

Tableau 1 : Objectifs et résultats des études de reconnaissance de sols

Objectifs visés Activités à réaliser Données requises

Déterminer les Choix des tracés Étendue et caractéristiques des zones


emprises, les instables ou compressibles
tracés et les Distribution des sols et du roc
profils Réutilisation des déblais
Convenance des profils en long et en Distribution des sols et du roc
travers Position des niveaux d’eau
Établissement des limites d’emprise Stabilité des pentes en fonction de
la nature des sols, du roc et de la
nappe d’eau
Qualité et usage des déblais
Évaluer les Bordereau des quantités Distribution et qualité des sols et du roc
volumes de Mouvement des terres Position des niveaux d’eau
terrassement Évaluation des taux de réutilisation des
déblais
Concevoir les Conception des ponceaux, des réseaux Nature et propriété des sols
systèmes de de drainage et des mesures de protection Niveaux d’eau
drainage contre l’érosion
Vérification de la nécessité de fossés et de
drains intercepteurs

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 4
Tableau 1 : Objectifs et résultats des études de reconnaissance de sols (suite)

Objectifs visés Activités à réaliser Données requises


Détecter la Études de stabilisation de sols Propriétés et distribution des sols
nécessité d’une
Études géotechniques : Localisation des zones de sols compres-
expertise plus
stabilité des déblais et remblais, remblai sibles ou de faible consistance, de sols
poussée
léger, études de savane, ouvrage d’art instables ou sujets à l’érosion
Études géologiques Reconnaissance des déblais (sable,
gravier, roc) réutilisables dans la structure
de chaussée
Stabilité des parois rocheuses, coupes de
roc importantes
Études hydrogéologiques, études de puits Niveaux d’eau d’écoulement
et environnementales Nature des sols, risques de contamination
Présence de puits
Études de mauvais comportement État des chaussées existantes
des chaussées Nature et propriétés des couches et du sol
Évaluation des causes de mauvais
comportement
Études géophysiques Profil du roc
Variations des conditions du sous-sol
en profondeur
Anticiper les Ajustements à la conception Qualité des sols et du roc
problèmes de Estimation des coûts compte tenu des Difficultés d’exécution
construction méthodes de construction prévisibles
Concevoir la Évaluation de la gélivité des sols et de Localisation des zones de changement de
structure de leur capacité de support sols et des contacts sols-roc
chaussée Localisation des transitions Profondeur de la nappe d’eau
Dimensionnement de la structure de Propriétés et étendue des sols
chaussée et analyse de coûts Sources de matériaux et qualité disponible
Potentiel de réutilisation (recyclage)
Données sur le trafic, données climatiques
Soutenir la prise Calendrier d’exécution Journaux des sondages
de décision pour Planification du contrôle en chantier Profil des sols
l’exécution en Révision des quantités et des prix en
chantier cas d’imprévus
Modifications à la conception des ouvrages
Suivre le Sélection des planches expérimentales Banque de données basées sur les
comportement Diagnostic des causes liées au études antérieures
de chaussées comportement des chaussées

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5
2.3 Principales étapes
Bien que toutes les études de reconnaissance de sols aient comme objectif de recueillir de l’infor-
mation sur les conditions du site, il existe une très grande variété dans le niveau de détail recherché.
Les étapes représentées sur la figure 1 sont celles généralement requises. Des ajustements sont
parfois nécessaires pour tenir compte des échéanciers et des coûts de mobilisation des équipements.
La planification des études (détermination des besoins, collecte des données) ainsi que la recon-
naissance préliminaire permettent d’établir une programmation détaillée d’investigation sur le site.
Certaines étapes peuvent être réalisées simultanément pour réduire les délais. Les données recher-
chées doivent toutes être utiles à la conception et à l’évaluation des volumes et des coûts.
Certains sondages et essais exigent du temps. Tenter de réduire les délais au-delà d’une certaine
limite peut mettre en cause la fiabilité des résultats. La précision recherchée n’est cependant
pas nécessairement la même dans toutes les sections d’un projet. Il faut laisser suffisamment de
souplesse au moment de l’exécution sur le site pour permettre aux équipes en place de réagir
adéquatement aux conditions de sous-sol observées dans le cadre des sondages.
Chacune des étapes de réalisation des études sera traitée plus en détail dans les prochaines parties
du guide. Des exemples de formulaires et de journaux de sondages et d’analyse sont donnés à
l’annexe I. Les annexes II et III proposent des aides-mémoire pour la réalisation des sondages et la
caractérisation des sols sur le terrain.

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 6
Demande d’étude

Planification
 Détermination des besoins
 Collecte des données disponibles Si besoin
 Photo-interprétation
 Visite du site

Reconnaissance Étude
préliminaire géophysique
Programmation (plan de sondages)
 Méthodes d’investigation, essais,
instrumentation
 Position et profondeur des sondages
 Spécification des analyses et des
essais de laboratoire
 Marquage des emplacements

Préparation
 Préparation de l’équipement
 Signalisation si requise
 Permissions d’accès
 Repérage des services d’utilité
publique souterrains :
Info-excavation…
 Repérage des emplacements

Réalisation
 Sondages, essais, instrumentation
 Échantillonnage
- Reconnaissance des sols
- Bordereaux et expédition
au laboratoire
 Fermeture des trous
Expertises Journaux de
spécifiques sondages
(au besoin) Analyses et essais de laboratoire

Journaux de sondages
et résultats d’analyse

Rapports
spécifiques Rapport final avec
recommandations

Figure 1 : Cheminement des études de reconnaissance de sols

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 7
3 Planification des études

3.1 Généralités
Toute étude doit démarrer par la détermination précise des besoins et une bonne interprétation
d’ensemble des conditions susceptibles de se présenter au cours du projet. Toute information déjà
disponible et permettant d’apprécier la qualité et la répartition des dépôts au préalable doit être
consultée. De telles données diminuent les inconnues et permettent souvent de localiser à l’avance
les zones à problèmes. Comme les expertises requises dans ces zones allongent les délais et font
souvent partie du cheminement critique dans la préparation des projets, des gains très importants
dans la livraison des plans et devis peuvent être réalisés si la nécessité de telles études est détectée
très tôt au début du processus.
Toutes les étapes qui sont décrites dans le présent chapitre sont souhaitables pour tous les types de
projets. Cependant, certaines interventions telles que les reconstructions ou les élargissements de
chaussée nécessitent moins d’efforts sur la consultation de cartes ou de photos aériennes, puisque
les conditions de sols sont généralement bien connues et facilement observables sur le terrain.
Par contre, pour les nouveaux tracés, il est plus prudent de recueillir le plus de données possible au
préalable afin de limiter les imprévus.

3.2 Détermination des besoins


La détermination des besoins consiste à obtenir auprès du concepteur tous les éléments permettant
de bien définir les objectifs poursuivis par l’étude, les ouvrages projetés, les résultats escomptés ainsi
que tous les détails utiles à la réalisation sur le terrain. Ces renseignements comprennent :
ff La localisation du projet;
ff Le tracé en plan et les profils en long;
ff Les sections transversales;
ff Les objectifs visés par l’étude;
ff La localisation des services d’utilité publique;
ff Les systèmes de drainage prévus;
ff L’implantation des repères d’arpentage;
ff Les comportements et les phénomènes observés par le passé (zones inondables,
glissements, comportement de la chaussée, historique d’entretien, etc.);
ff La nature des interventions projetées;
ff Les normes et les exigences de conception et de construction applicables;
ff Les connaissances locales sur les sols et une synthèse des difficultés prévisibles;
ff Les sources potentielles de matériaux;
ff Les données sur le trafic;
ff Les études déjà réalisées;
ff Les droits de propriété à l’intérieur des emprises;
ff Les échéanciers.

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 9
Toute cette information n’est pas toujours disponible ni indispensable. Le fait de ne pas disposer
des sections transversales crée peu d’inconvénients dans un contexte de terrain plat uniforme
comparativement à un milieu montagneux où il demeure beaucoup plus difficile de prédire la profon-
deur requise pour les forages. Plus le responsable de l’étude dispose de données, meilleurs seront
les résultats.

3.3 Collecte des données disponibles


De précieux renseignements peuvent être tirés de la documentation et des banques de données
existantes, particulièrement dans le cas des nouveaux tracés ou lorsque aucune étude antérieure
n’existe. On peut citer les références suivantes :
ff Les cartes topographiques de diverses sources;
ff Les rapports et les cartes géologiques délimitant les dépôts meubles et les structures
rocheuses (Commission géologique du Canada, ministère des Ressources naturelles et
de la Faune du Québec);
ff La base de données du système d’information hydrogéologique (SIH), du ministère du
Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec (MDDEP), connue
autrefois sous l’appellation « Annuaire des puits et forages du Québec »;
ff Les photographies aériennes (voir la section 3.4);
ff Les banques de données géotechniques et routières, l’inventaire des sources de maté-
riaux ainsi que le système d’information géographique (SIG) du ministère des Transports
du Québec.
Ces renseignements visent à mieux comprendre et à prédire rationnellement le mode de mise en
place et la nature des dépôts. Les documents ont toutefois leurs limites et il faut bien saisir la signifi-
cation des données. Par exemple, les cartes pédologiques ne décrivent que les sols à proximité de la
surface permettant d’évaluer leur potentiel agricole.
Il n’est pas nécessaire de consulter tous ces documents et toutes ces banques si une information
plus précise existe déjà. Les quelques renseignements additionnels recueillis auprès des proprié-
taires riverains et des équipes chargées de l’entretien des routes sont intéressants et peuvent servir
de complément aux données officielles et peuvent être révélateurs.

3.4 Photo-interprétation
L’emploi des techniques de photo-interprétation comme moyen de déterminer indirectement la nature et
la distribution des sols le long des tracés est bien établi et largement reconnu. Un photo-interprète expé-
rimenté est en mesure de reconnaître les différents types de sols en observant le relief, l’utilisation des
terres, le drainage et les teintes apparaissant sur les photos.
La photo-interprétation est particulièrement utile pour la reconnaissance des nouveaux tracés ainsi
que pour les tracés existants lorsque la géométrie de la route est modifiée de façon significative. Il est
ainsi possible de relever des phénomènes et de détecter des zones à problèmes autrement difficiles
à reconnaître par une simple visite sur le terrain. Il en découle une meilleure planification des investi-
gations et une réduction des risques d’erreurs.
La photo-interprétation s’inscrit dans une démarche qui vise à reconstituer les modes de déposition
des sols et l’influence des diverses conditions du terrain pour ensuite en déduire la composition

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10
des dépôts. Les notions de géomorphologie doivent être familières au photo-interprète et celui-ci doit
posséder une solide base en géologie.
Comme toute méthode indirecte, les résultats doivent être validés sur le terrain. Il faut garder à
l’esprit que les photos reflètent surtout les caractéristiques des sols les plus près de la surface qui
masquent les horizons situés en dessous. Dans certains cas, il est possible de relier les origines
des dépôts à des conditions en profondeur. On peut aussi préciser les facilités d’accès sur le terrain
à l’aide de photos récentes. Un examen attentif sur les lieux permettra de confirmer ou de modifier
les premières conclusions.
Le tableau 2 donne une liste des principaux éléments qui peuvent être observés sur les photos.
Le tableau 3 présente un certain nombre de renseignements que l’on peut en extraire. Des exemples
d’interprétation sont représentés sur la figure 2 et sur la figure 3. On constate qu’il est possible d’en
tirer une appréciable vue d’ensemble.

Tableau 2 : Détails observables sur les photographies aériennes

Éléments observables soutenant l’interprétation


ff Formes du terrain, relief, alignements
ff Réseau de drainage, ravinement, érosion, forme des cours d’eau
ff Occupation des terres : types de cultures, essences d’arbres, sablières et carrières, tourbières, etc.
ff Tracés et profils des routes et des voies ferrées
ff Zones instables : glissements, éboulis, etc.
ff Influence et alignement du roc
ff Repérage de contraintes : lignes électriques, installations et exploitations, zones inondables, etc.
ff Historique d’événements : constructions, évolution de l’érosion, etc.

Tableau 3 : Exemple de résultats, photo-interprétation

Interprétation tirée
ff Nature des dépôts : fluvio-glaciaire, morainique, lacustre, marin, alluvionnaire, deltaïque, littoral,
colluvionnaire, etc.
ff Grosseur des éléments de sols, caractéristiques générales
ff Zones problématiques : sols de faible consistance, tourbières, risques de glissement, éboulis, etc.
ff Sources d’emprunt pour la construction
ff Localisation du roc
ff Possibilités d’accès aux fins de mobilisation des équipements de sondages
ff Évolution de l’utilisation des terres, de divers phénomènes

À partir des photos à petite échelle comme les photos 1: 40 000, les unités géologiques et géomorpho-
logiques deviennent plus évidentes. Ces renseignements sont particulièrement utiles pour sélectionner
les corridors et les tracés les plus avantageux.
À l’aide de photos à couverture à grande échelle, l’interprétation détaillée permet de préciser la distri-
bution des sols et du roc et d’établir une programmation des sondages et des études spécialisées
après une visite du site.
Le portail d’information géographique du Québec www.quebecgeographique.gouv.qc.ca fournit
plusieurs renseignements pertinents sur l’utilisation et la fourniture de données géographiques,
y compris les photographies aériennes.

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11
Figure 2 : Exemple de photo-interprétation (Hébertville)

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12
Figure 3 : Exemple de photo-interprétation (Sainte-Anne-des-Monts)

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13
3.5 Visite du site et reconnaissance préliminaire
La visite du site et la reconnaissance préliminaire ont pour objet de valider les données recueillies
dans les étapes précédentes et de préciser le programme de travail. Les problèmes majeurs pouvant
influencer l’exécution des sondages, la conception du projet et la construction des ouvrages doivent
être décelés le plus tôt possible dès cette étape.
Les éléments à observer sur le terrain comprennent tout ce qui peut être utile à la programmation
des sondages et à l’interprétation des résultats. Le tableau 4 rassemble une série de points à relever
au moment de la visite sur le site. Bien que les sondages soient restreints à l’intérieur des limites du
projet, les observations peuvent excéder l’emprise pour permettre une meilleure interprétation et une
compréhension plus globale des conditions de terrain.

Tableau 4 : Éléments à observer au moment de la visite sur le site

Observations visuelles
ff Description des sols visibles : nature, taille des gros éléments
ff Description du roc : nature, friabilité, schistosité, orientation et pendage,
fissures, degré d’altération
ff Particularités de la végétation, des cultures, du relief
ff Examen du lit des ruisseaux, des berges, coloration de l’eau
Nouveaux tracés

ff Présence de sols mous, d’eau stagnante, de terre noire


ff Présence de blocs, dimensions
ff Usage des terrains, propriétés
ff Phénomènes d’érosion, risques d’instabilité, zones inondables, éboulis
ff Obstacles pouvant limiter l’accès aux équipements de sondages
ff Sources et venues d’eau
ff Points particuliers : présence de puits, glace, roc dynamité, rebuts, zone
de remplissage, sols indurés, industries, etc.
ff Zones sensibles, milieu naturel fragile
ff Implantation des repères d’arpentage, repères
ff Appréciation de l’importance des déblais, en l’absence de profils en
travers disponibles
  En plus des points d’observation pour les nouveaux tracés :
ff Présence de services d’utilité publique : gaz, électricité, téléphone, égouts
Routes existantes

et aqueduc, câble, etc.


ff État des voies et accotements, surface revêtue ou gravelée
ff État général de la chaussée, importance du trafic
ff Localisation des ponceaux et des ponts
ff Profil existant en remblai et en déblai
ff Contraintes géométriques, largeurs d’emprise
ff Qualité du drainage des fossés
ff Stabilité des pentes

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14
Les facilités d’accès pour la mobilisation des équipements de sondages revêtent une importance parti-
culière. Tous les obstacles pouvant nuire aux déplacements doivent être inventoriés. Ces obstacles
incluent les escarpements, les reliefs accidentés, les zones humides, les cours d’eau, les clôtures et
barrières, les zones boisées, les cultures et les différents aménagements de terrain. La reconnais-
sance de ces obstacles influence le choix des équipements, l’organisation de la mobilisation, les
travaux requis pour assurer les accès et la programmation des sondages.
Un examen attentif permet de déceler des problèmes potentiels. Par exemple, la coloration de l’eau
peut indiquer la présence d’une tourbière en amont. Des troncs d’arbres inclinés peuvent signifier
une instabilité au niveau des sols. La présence de pins ou de saules est révélatrice d’un niveau d’eau
près de la surface au moins durant une partie de l’année, alors que les fougères croissent sur un sol
bien drainé. Les pins se concentrent généralement sur des sols sablonneux tandis que les hêtres
préfèrent des sols à prédominance argileuse. Une attention particulière doit être portée à l’endroit des
déblais et des remblais importants.
Les observations doivent être référencées par rapport à des repères facilement reconnaissables
auxquels il est possible de rattacher éventuellement un chaînage et une coordonnée géodésique
ou GPS. Les repères, y inclus les plaquettes d’inventaire du Ministère, les bornes kilométriques, les
ruisseaux, les intersections et les numéros d’immeuble, facilitent la validation aux fins de localisation.
Il convient de marquer l’emplacement des sondages à effectuer à l’aide de repères facilement
observables (marques de peinture ou piquets d’arpentage) et d’inscrire les localisations dans le
programme de reconnaissance.
Des photographies prises sur les lieux complètent la banque d’information. Toutes ces données sont
utiles, non seulement pour programmer les sondages, mais aussi pour confirmer l’interprétation des
résultats avant la rédaction du rapport. Pour les projets éloignés et les recommandations à formuler
durant l’hiver, une bonne banque d’information est essentielle.
Une reconnaissance préliminaire accompagne parfois la visite sur le site. Cette reconnaissance
s’effectue au moyen d’équipement léger (tarière, marteau mécanique) visant à définir, à intervalles
espacés, les principales conditions du sous-sol et le type d’équipement le plus approprié pour la
campagne détaillée de sondages qui suivra. La reconnaissance préliminaire s’applique bien dans
le cas où plusieurs tracés sont examinés. Aucun échantillon n’est cependant prélevé à cette étape.
Des relevés géophysiques sont parfois nécessaires à cette étape, surtout en présence d’un relief
très accidenté où l’accès est difficile ou lorsque les déblais sont importants. Cette méthodologie est
décrite plus en détail dans la section 4.1.

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15
4 Programmation des sondages et des essais

Toute campagne de reconnaissance de sols doit au préalable faire l’objet d’un programme de
reconnaissance, communément appelé « plan de sondages ». Le présent chapitre décrit les points
essentiels à l’établissement de ce programme. Cela inclut un survol des principales méthodes
d’investigation, des instructions sur l’espacement et la profondeur des sondages à réaliser, sur
les essais en laboratoire à effectuer ainsi que sur les essais et l’instrumentation in situ pertinente.
On aborde les méthodes les plus couramment utilisées pour la préparation de nouveaux tracés
routiers ainsi que les spécificités concernant l’investigation sur routes existantes.
Le programme de reconnaissance doit inclure les éléments suivants :
ff Les renseignements relatifs au site (numéro de projet, localisation, étendue, type de
revêtement, contexte, dates, responsables, quantité de sondages);
ff Une brève description des objectifs poursuivis (ex. : nouvelle route, élargissement, étude
de réhabilitation, potentiel de recyclage, problématique de gel);
ff La localisation des sondages requis (longitudinalement, latéralement et en profondeur),
de même que celle des essais et de l’instrumentation s’il y a lieu;
ff Les directives spécifiques du chargé de projet (précautions reliées à la circulation comme
celle d’éviter les heures de pointe s’il y a lieu, méthodes de sondage, d’essai et d’échan-
tillonnage, diamètres, nombre et poids minimal d’échantillonnage, pertinence de répliquer
plus d’un trou au même endroit pour récupérer la quantité de matériau requis, analyses
nécéssaires au laboratoire).
Il convient de marquer l’emplacement des sondages à l’aide de repères facilement reconnaissables
(marques de peinture ou piquets d’arpentage) et d’inscrire les localisations dans le programme
de reconnaissance.

4.1 Méthodes d’investigation


Le choix des méthodes d’investigation dépend de nombreux facteurs dont l’accès au site, les
matériaux rencontrés, la profondeur des sondages et l’usage qui sera fait des résultats. L’objet des
études couvrant seulement la reconnaissance de sols, les équipements utilisés doivent donc être
relativement simples et à rendement élevé. Le recours à des méthodes précises et détaillées est
réservé à des études spécialisées qui font l’objet de marches à suivre spécifiques excédant le cadre
du présent guide.
Les méthodes d’investigation permettent d’établir la répartition des couches de matériaux, de déduire
les propriétés générales et de procéder à l’échantillonnage. Les méthodes plus fiables sont toujours
celles qui permettent une observation directe des différentes couches. Par contre, elles requièrent
beaucoup plus d’extrapolation entre les sondages, puisqu’elles deviennent dispendieuses au-delà
d’une certaine fréquence et exigent du temps pour leur réalisation. C’est pourquoi ces méthodes
d’observation directe sont combinées souvent à des méthodes indirectes qui permettent de réaliser
à moindre coût des relevés complémentaires.

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17
Les différentes méthodes à considérer dans la conduite d’études de reconnaissance de sols
comprennent les :
a. Méthodes géophysiques;
b. Tarières manuelles;
c. Marteaux mécaniques;
d. Tarières et foreuses mécaniques;
e. Carotteuses;
f. Rétrocaveuses et les pelles hydrauliques;
g. Sondages par battage et essais de pénétration standard (couverts à la section 4.4).
Mentionnons qu’il est aussi possible de sonder ponctuellement le terrain à l’aide d’une pelle manuelle
et à l’aide de tiges pour les sols à très faible consistance. L’usage d’instrumentation et les essais qui
peuvent être envisagés en complément à ces méthodes d’investigation sont décrits dans la section 4.4.
En général, les méthodes à haut rendement doivent être réalisées en premier de façon à réserver pour
une étape ultérieure les forages exigeant du temps ou qui sont plus coûteux à des fins de validation, de
caractérisation précise des sols ou d’expertise plus poussée.
Compte tenu de leurs coûts, l’emploi des foreuses à diamants en vue d’obtenir des carottes dans le
roc est réservé pour des études spécialisées dont le cadre excède celui des études de reconnais-
sance de sols sur les tracés routiers.

a. Méthodes géophysiques
Les méthodes géophysiques sont utilisées soit pour établir la nature et la distribution des sols et
du roc par méthode indirecte en vue de mieux déterminer l’implantation et le type de sondages
subséquents, soit pour compléter les sondages et relevés de surface déjà réalisés en permettant
d’interpoler les conditions du sous-sol entre les forages. Les méthodes géophysiques n’ont pas la
précision des sondages mais elles peuvent donner un profil en continu du terrain pour des coûts
beaucoup moins élevés. Elles requièrent toujours une validation de l’interprétation au moyen de
sondages mécaniques de façon à dissiper toute ambiguïté.
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées, chacune ayant son domaine d’application qui lui est propre
et en dehors duquel toute extrapolation devient hasardeuse. Les méthodes applicables en reconnais-
sance des sols incluent :
ff Les méthodes sismiques :
-- sismique réfraction;
-- sismique réflexion;
ff La résistivité électrique;
ff Le géoradar.
La méthode sismique réfraction consiste à émettre des ondes de choc (masse ou explosif) et à mesurer
le temps nécessaire pour que ces ondes atteignent des géophones placés à des distances prédéter-
minées. La vitesse de propagation de l’onde, qui atteint le plus rapidement chacun des géophones
(onde directe ou par réfraction), peut ensuite être déterminée et associée à des valeurs typiques pour
différents types de sol et de roc. Dans le cas des surfaces inclinées, des impulsions d’onde directe et
inverse permettent de vérifier l’existence de cette inclinaison et de corriger les vitesses apparentes
mesurées. La figure 4 et la figure 5 présentent le principe de la méthode.

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18
Couches parallèles, horizontales

30 V
2 =3
000
/s ec.
m/s 0m
ec. 00
=3
V2

20
Temps (ms)

V1
c.

10

=1
/se
0m

00
0m
00
=1

/se
c.
1
V

0 60
A Xc Xc B
Distance (m)

Géophones (G)
A B
G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7 G8 G9 G10 G11 G12
h
i V1
i Couche 1

V2 front
d’onde

Couche 2

Xc1 V 2 - V1
h=
2 V2 + V1

Figure 4 : Principe de la méthode sismique réfraction (couches horizontales)

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 19
Couches inclinées

V2 =
a 6000
m/sec.

20 VV = 3940 m/sec.
Temps (ms)

c.
m /se
000
=3
V 2a

V1
c.

10
/se

=1
0m

00
0m
00
=1

/se
c.
1
V

0 60
A Xc Xc B
Distance (m)

Géophones (G)
A B
G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7 G8 G9 G10 G11 G12

V1

i+O Couche 1


i-O
Couche 2 –
O

V2a = Vitesse apparente


VV = Vitesse vraie

Figure 5 : Principe de la méthode sismique réfraction (couches inclinées)

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 20
La méthode sismique réfraction est particulièrement utile pour déterminer la profondeur du roc.
Elle est valable si la densité et la rigidité des couches augmentent en profondeur. Par conséquent,
elle n’est pas utilisable en présence de couches de sol gelé compte tenu de la vitesse de l’onde
qui est plus élevée dans cette couche, masquant les couches sous-jacentes. Il est aussi possible
d’apprécier la qualité du roc.
La méthode basée sur la résistivité électrique s’appuie sur les différences de conductivité qui existent
entre les matériaux. Un courant électrique continu est induit entre deux électrodes dans le sol et la
différence de potentiel entre deux autres électrodes est mesurée en faisant varier leur espacement.
L’interprétation des résultats permet ensuite de déterminer les conditions de sol et la profondeur
du roc. Cette méthode est utile lorsque des couches plus denses recouvrent des sols de densité
moindre. La pénétration en profondeur dépend de la puissance de la source d’énergie et s’avère plus
limitée que la méthode sismique réfraction.
La technique du géoradar fait appel à l’émission d’ondes électromagnétiques dans le milieu ambiant
au moyen d’une antenne émettrice. Ces ondes sont réfléchies sur diverses discontinuités (contacts
sol-roc, horizons de sol, nappe phréatique, horizon gelé, etc.) présentant des contrastes au chapitre
de leurs constantes diélectriques. Les échos sont ensuite captés par un récepteur. Les ondes à
basse fréquence se propagent à de plus grandes profondeurs mais résultent en une moins grande
précision que les ondes à haute fréquence qui permettent de mieux discriminer les contrastes plus
près de la surface.
Les signaux peuvent généralement pénétrer jusqu’à 10 m dépendamment du type de sols et de leur
teneur en eau. La profondeur de pénétration est considérablement réduite dans les argiles et les
sols saturés. Les méthodes de résistivité électrique et du géoradar sont influencées par les champs
électromagnétiques, ce qui empêche leur utilisation en présence de câbles enfouis ou de lignes de
transport d’énergie. La précision et la performance de la technique du géoradar sont reconnues
lorsqu’il s’agit de mesurer en continu l’épaisseur d’un revêtement bitumineux.
Aux fins de reconnaissance des sols, un usage systématique des techniques de prospection géophy-
sique est superflu sur l’ensemble des tronçons routiers. Leur utilisation est limitée à des circonstances
bien précises. Par exemple, les méthodes géophysiques sont particulièrement profitables lorsque
les accès sont difficiles, comme à flanc de coteau, et que les déblais prévus sont importants. Ces
méthodes permettent ainsi de déterminer la nature des refus rencontrés au moment des sondages
et de préciser le profil du roc.

b. Tarières manuelles
Les tarières manuelles sont appropriées aux fins de reconnaissance préliminaire et pour déterminer
la nature des sols dans les déblais peu profonds. Ces outils fonctionnent surtout dans les sols
fins contenant peu de cailloux et de blocs. La figure 6 montre des exemples de tarières utilisables.
La profondeur sondée peut atteindre jusqu’à 2 m en général. Les sondages doivent être exécutés
suivant la norme ASTM D1452 « Standard Practice for Soil Exploration and Sampling by Auger
Borings ». Cette technique très rapide permet la collecte d’échantillons de sols remaniés.

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21
Poignée
Tige

Tige

Bout Bout
spiralé spirale
tranchant fermée

Tarière à godet Tarières spiralées

a : Tarières manuelles

Raccord

Pointe au
carbure

Tarière Vis sans fin


évidée (Tarière hélicoïdale)

b : Tarières avec équipement motorisé


Figure 6 : Exemples de tarières

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22
c. Marteaux mécaniques
Les sondages au marteau mécanique sont réalisés en vue de vérifier les épaisseurs de sols
recouvrant le roc ou au-dessus des blocs. Il est possible de déterminer la nature du refus (socle
rocheux ou bloc) en répétant les sondages (voir section 5.2 « Exécution des sondages »). Cet instru-
ment est très rapide mais ne permet pas de prélever d’échantillons. La limite de profondeur atteinte
par cet appareil est d’environ 4 m.

d. Tarières et foreuses mécaniques


Ce type d’équipement permet de recueillir des échantillons remaniés à de plus grandes profondeurs et
sur des sols un peu plus riches en pierres et en cailloux par rapport aux tarières manuelles. Les vis sans
fin montées sur camion ou toute autre pièce d’équipement mobile présentent des diamètres de 100 à
250 mm. Le diamètre de 150 mm est couramment employé en reconnaissance pour les chaussées.
Armées de pointes au carbure, les vis peuvent percer les différents types de revêtements et de cailloux
grâce à la puissance du moteur. Des mèches peuvent aussi être assemblées sur des moteurs à
essence portatifs mais leur diamètre est cependant plus faible, généralement de l’ordre de 100 mm. La
présence de blocs peut aussi occasionner des refus et limiter la pénétration des mèches. Plus le dia-
mètre est élevé, plus il est facile de recueillir des échantillons de masse suffisante aux fins d’analyse.
La productivité dépend de la facilité d’accès sur le site; elle est de l’ordre de 8 à 12 sondages par jour
dans des conditions idéales sur une chaussée existante.
Les sondages sont exécutés suivant la norme ASTM D1452 « Standard Practice for Soil Exploration
and Sampling by Auger Borings ». La tarière doit être enfoncée à vitesse réduite pour bien déterminer
l’épaisseur et la nature de chacune des couches de matériau rencontrées. Elle doit être retirée après
avoir traversé le revêtement afin d’en mesurer l’épaisseur avec un ruban gradué et d’extraire les
résidus d’enrobé ou de béton avant de poursuivre le forage. Les couches de matériaux doivent être
séparées dès leur sortie, et la mèche doit être nettoyée entre chaque sondage (brosse, jet d’air) pour
éviter toute contamination au moment du prélèvement des échantillons. Les tarières montées sur
camion peuvent atteindre des profondeurs de plus de 10 m, mais la précision dans la localisation des
couches et l’échantillonnage diminue considérablement avec la profondeur. Il est toutefois toujours
possible de déterminer la profondeur des refus.

Figure 7 : Sondage à la tarière mobile

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23
e. Carotteuses
Les carotteuses à essence permettent de foncer par rotation des carottiers au diamant afin de forer
et d’échantillonner les matériaux les plus durs tels que le roc, les revêtements d’enrobé bitumineux
et de béton de ciment. Cette technique de forage nécessite un approvisionnement en eau pour
protéger la couronne de diamants contre la surchauffe. Les carottiers de 100 à 150 mm de diamètre
sont le plus souvent utilisés en vue de déterminer l’épaisseur des différentes couches de revêtement
sur les chaussées existantes, ainsi que pour voir certains décollements de couches et évaluer
l’état de couches stabilisées. Les carottes obtenues peuvent faire l’objet d’une inspection visuelle
et d’analyses en laboratoire (composition, densité, performance mécanique, etc.). Des sondages à
la tarière permettent ensuite de connaître les caractéristiques de la fondation granulaire et des sols
sous-jacents. La productivité d’une campagne de carottage peut atteindre environ 20 à 25 sondages
par jour.

Figure 8 : Sondage à la carotteuse

f. Rétrocaveuses et pelles hydrauliques


Ces équipements sont employés pour échantillonner et observer directement les sols et le roc dans
les puits d’observation. Attention aux risques d’effondrement des parois : la Loi sur la santé et la
sécurité du travail du Québec (Code de sécurité pour les travaux de construction [L.R.Q. c. S-2.1, r.6],
article 3.15. « Creusements, excavations et tranchées ») doit être respectée impérativement pour
éviter de mettre en danger la vie du personnel. Certaines conditions doivent être respectées
(ex. : étançonnement, pente maximale ou certificat d’ingénieur) avant de descendre dans une exca-
vation de plus de 1,2 m, et il ne faut pas appliquer de surcharge au sommet des parois. Le matériau
de déblai doit être empilé à plus de 1,2 m de l’excavation et aucun véhicule ne doit se trouver à moins
de 3 m. Des indications additionnelles concernant la sécurité sont fournies par la Commission de la
santé et de la sécurité du travail (CSST, 2001). Ces puits doivent être comblés aussitôt que l’échan-
tillonnage et les observations sont terminés. On peut atteindre une productivité de l’ordre de trois à
six puits par jour.

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24
a : Creusage avec pelle hydraulique b : Mesure des strates
Figure 9 : Puits d’observation

La profondeur maximale au moyen de pelles hydrauliques est de l’ordre de 6 m. La taille et la


concentration des blocs peuvent ainsi être relevées de même que la qualité du roc et la nature des
refus. Ce type d’investigation est donc le plus précis. Il est ainsi possible de mesurer les strates
et la position de la nappe phréatique, de prélever des échantillons remaniés ou non remaniés et
de mesurer la résistance au cisaillement d’une argile à l’aide d’un scissomètre portatif. Ces puits
ne doivent pas être localisés sous les voies de circulation dans les cas où le remaniement du sol
pourrait entraîner un comportement différentiel de la chaussée (sol organique, argile sensible, sol
mou, gélif, etc.). Les structures de chaussées excavées de cette façon doivent être reconstituées
suivant les matériaux et les épaisseurs de couches en place et densifiées adéquatement.

4.2 Distribution et profondeur des sondages


Comme tout site présente ses particularités, l’espacement des sondages ne peut pas reposer sur
un programme conçu à l’avance de façon définitive. Des adaptations sont prévisibles en raison des
conditions locales.
Le tableau 5 fournit les profondeurs minimales et les espacements qui sont a priori adéquats. Les
équipes en chantier doivent cependant disposer de la latitude voulue pour adapter le programme en
fonction des conditions de sols mises à jour, quitte à communiquer étroitement avec le chargé de
projet pour valider ces décisions. Les fréquences ou espacements sont ajustables pour tenir compte
des expériences passées et des connaissances du site. L’existence de sols variables ou reconnus
comme problématiques occasionne un accroissement du nombre de sondages alors que l’inverse
se produit dans des secteurs où les sols sont stables et uniformes. La tendance sera d’adopter des
espacements plus rapprochés si les volumes de déblais sont importants, si les conséquences sur le
projet sont significatives ou si la présence du roc est aléatoire.

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25
Tableau 5 : Distribution et profondeur des sondages, nouveaux tracés et reconstruction

Situation Espacement ( m ) Profondeur minimale(1)

Zones en déblai < 1,5 m
Conditions de sol :
ff Uniformes 100 à 300   2 m sous le profil final
ff Peu variables 60 à 100   du revêtement
ff Très variables 20 à 40
Zones en déblai > 1,5 m
Conditions de sol :
ff Uniformes 100 à 200   2 m sous le profil final
ff Peu variables 40 à 80   du revêtement(2)
ff Très variables 10 à 40 
Zones en remblai
H remblai < 2,0 m 100 à 200   2 m(3)
H remblai > 2,0 m 50 à 100   H remblai ou refus(4)
  1 m à l’intérieur du sol minéral
Zones de terre noire 50 à 100
  sous la terre noire(5)

1. Ajouter au moins 0,5 m lorsque l’indice de gel normal dépasse 1500 °C × jours.
2. Ou suivant la profondeur des déblais au droit des fossés.
3. À partir de la surface du terrain naturel. En présence d’une croûte argileuse, il faut
s’assurer de la traverser afin de pouvoir évaluer la résistance de l’argile sous-jacente.
4. Avec un minimum de trois forages dont un situé à l’endroit de la hauteur maximale
du remblai.
5. Sondages à la tarière uniquement.

Toutes les variations de sols et les contacts sol-roc doivent être précisés à l’aide d’un intervalle
n’excédant pas 20 m entre les sondages suivant l’axe du tracé. Des sondages additionnels peuvent
aussi être requis à intervalles de 10 m dans les sections en travers aux endroits des déblais majeurs
présentant des fortes pentes transversales du terrain naturel et des risques de changement sol-sol
ou sol-roc. Dans les secteurs en déblai, les sondages doivent atteindre au moins 2 m sous le profil
final du revêtement de manière à pouvoir caractériser adéquatement les sols dans la zone soumise
au gel-dégel et aux charges (1 m sous la ligne d’infrastructure). Il faut ajouter au moins 0,5 m dans
les régions où l’indice de gel moyen dépasse 1500 °C × jours. Les sols compris au-dessus de la ligne
d’infrastructure seront caractérisés pour déterminer leur potentiel de réutilisation.
Les sondages doivent être localisés en quinconce comme montré à la figure 10. Ils alternent
généralement de l’emplacement d’un fossé à l’autre fossé avec un forage sur deux prévu à la
ligne de centre. Dans les déblais à flanc de montagne, les sondages sont concentrés du côté
des déblais. Un sondage doit toujours être prévu à proximité des hauteurs maximales de déblai
et de remblai. Pour faciliter leur localisation, ils sont référencés par rapport aux piquets d’arpen-
tage généralement implantés tous les 20 m. Sur les autoroutes, les sondages sont positionnés en
alternant sur le centre de la plate-forme pour chacune des directions avec des sondages à l’endroit
des fossés au besoin. Sur les projets de faible longueur, de trois à cinq sondages au minimum
permettent de confirmer les résultats.

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26
Vue en plan

Déblais
Déblais
Fossé Fossé
Espacement c/c 1

Accotement

Accotement

Fossé

Fossé
Déblais

Zone en remblai
Futur ponceau
1 Espacement : voir tableau 5

Profil du
terrain naturel Vue en profil

Profil final
du revêtement
à la ligne de centre

Sondage }
Prof. > 1,5 m

Figure 10 : Distribution des sondages

La profondeur des sondages ne doit pas être inférieure aux valeurs indiquées dans le tableau 5 par
rapport au profil de la route projetée. Les investigations dans les déblais visent à déterminer, pour
la partie située au-dessus de la ligne d’infrastructure, le potentiel de récupération des sols en tant
que matériau dans les remblais (annexe TSC-02 « Calcul de la réutilisation des déblais », Guide
de préparation des projets routiers) alors que, pour le premier mètre sous la ligne d’infrastructure,

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27
on est intéressé à connaître les propriétés mécaniques et thermiques du sol pour la conception de la
chaussée. La reconnaissance à plus grande profondeur vise à déceler des problématiques géotech-
niques (présence de sol de très faible consistance, sol organique).
Les investigations aux endroits de futurs remblais visent à déterminer les épaisseurs de terre végé-
tale, les sols à l’endroit des fossés et les possibilités de sols mous susceptibles de se tasser ou de se
déstabiliser sous le poids de l’ouvrage. Dans le cas des remblais et des zones de terre noire, la distri-
bution des sondages indiquée au tableau 5 ne vise qu’à détecter la présence de sols à problèmes et
l’envergure de la zone sur laquelle porteront les expertises ultérieures.
Si les profils du projet sont préliminaires ou ne sont pas disponibles, il est préférable de planifier des
sondages un peu plus profondément aux endroits où il y a possibilité que le profil soit rabaissé afin
de couvrir tous les déblais éventuels. De même, dans le cas des sites éloignés ou difficiles d’accès,
il demeure plus rentable d’augmenter le nombre de sondages pour couvrir les contingences plutôt
que de risquer une nouvelle mobilisation coûteuse des équipements.
En ce qui concerne les petits ouvrages d’art, les sondages permettent de déterminer la nature des
matériaux constituant les assises et les excavations. En zone de drainage urbain, leur profondeur doit
atteindre 0,5 m sous la base des ouvrages ou 3 m au minimum en l’absence de données précises.
Pour les ponceaux à remplacer ou à allonger sur les routes existantes, les sondages sont exécutés
jusqu’à 1 m sous les futurs radiers près de chacune des extrémités du ponceau. Pour les nouvelles
constructions, le sondage est exécuté à l’endroit du centre du futur ponceau.

4.2.1 Particularités des chaussées existantes


Dans le cas des chaussées à réhabiliter ou à élargir, il est nécessaire de déterminer les épaisseurs de
revêtement existant et la qualité des fondations, y compris les couches situées sous d’anciens revête-
ments bitumineux recouverts d’une couche granulaire (sandwich). A priori, des sondages très espacés
(trois ou quatre sondages par kilomètre) peuvent suffire. La localisation des sondages doit permettre
autant que possible de couvrir toutes les voies de circulation.
Le nombre de sondages peut être augmenté dans les projets de courte étendue (inférieurs à 2 km)
ou dans les secteurs comportant des problématiques particulières (ornières à grand rayon, mauvaise
capacité de support, mauvais confort de roulement, ondulations, mauvais comportement au gel,
fissuration importante). Le nombre de sondages peut être diminué par exemple lorsque la chaussée
affiche un comportement homogène ou lorsque les services d’utilité publique sont trop nombreux.
Dans les zones affichant une faible capacité de support, des tassements différentiels à grande
longueur d’onde ainsi que dans les cas de remblais instables, la profondeur des sondages devra
atteindre 3 m afin de mieux préciser les caractéristiques de l’infrastructure. Dans les autres cas on
pourra s’en tenir à atteindre cette profondeur avec un sondage sur trois ou quatre.
Les accotements sont souvent contaminés en surface. Les talus peuvent être recouverts de terre
végétale et de sols à granulométrie fine. Quelques sondages au niveau des accotements et des
pentes des talus intérieurs permettent de vérifier s’il est nécessaire d’enlever des matériaux avant
de construire la nouvelle voie et de déterminer les volumes concernés dans les cas d’élargis-
sement. L’élargissement d’une chaussée requiert l’analyse de la partie existante de façon que
l’ensemble soit conçu adéquatement et qu’il présente par la suite une performance relativement uniforme
(MTQ, coll. « Normes – Ouvrages routiers »).

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28
4.3 Analyses et essais en laboratoire
Les trois essais suivants doivent être réalisés pour toutes les études de reconnaissance de sols :
BNQ 2501-170 – Sols : Détermination de la teneur en eau
BNQ 2501-025 – Sols : Analyse granulométrique des sols inorganiques
BNQ 2501-092 – Sols : Détermination de la limite de liquidité à l’aide du pénétromètre à
cône suédois et de la limite de plasticité
Le concepteur ou le chargé de projet peut ajouter divers autres types d’essais selon les besoins de
l’étude. Ces essais peuvent viser notamment le comportement au gel et le comportement mécanique
des sols en prévision du dimensionnement des structures de chaussées.

4.3.1 Comportement au gel


Les problèmes de comportement au gel sont les plus coûteux à réparer sur une chaussée parce qu’ils
nécessitent les interventions les plus profondes. D’où l’importance d’éviter ce type d’erreur. Dans le
cas de terrains sur sols gélifs, tels que les silts (ML), les argiles (CL, CH) et les sables silteux (SM),
il est recommandé de prélever des échantillons afin d’effectuer des essais de gélivité en raison de
la grande plage de valeurs potentielles. À ce titre, la méthode d’essai LC 22–331 « Détermination
du potentiel de ségrégation » est indiquée et offerte par le Service des matériaux d’infrastructure de
la Direction du laboratoire des chaussées. Le nombre d’essais pouvant être limité en raison de leur
coût, il existe aussi des corrélations pour estimer l’ordre de grandeur du potentiel de ségrégation à
l’aide d’une sédimentométrie (BNQ 2501-025) et de la valeur au bleu de méthylène (BNQ 2560-255).
Ces corrélations, initialement proposées par Konrad (2005) et Rieke et coll. (1983), sont aussi
décrites dans le manuel de l’utilisateur du logiciel Chaussée à titre de complément à la méthode LC.
Dans le cas de chaussées existantes, il est avantageux de caractériser le comportement au gel à
partir de mesures in situ (voir section 4.4.7).

4.3.2 Comportement mécanique


Les essais de comportement mécanique en laboratoire sont importants dans le domaine de la
recherche mais plus rarement utilisés dans la pratique en raison du temps et des coûts qu’ils
impliquent. Ils fournissent cependant de précieux renseignements lorsqu’ils sont disponibles.
Le module de résilience représente le paramètre le plus souvent recherché pour le dimensionnement
structural des chaussées revêtues. Il se mesure fondamentalement à l’aide des méthodes d’essai
LC 22–400 « Détermination du module réversible des matériaux granulaires » et LC 26–700 « Déter-
mination du module complexe des enrobés ».
Le module de résilience peut aussi être corrélé avec des mesures de capacité portante ou de résistance
mécanique issues de l’une des normes d’essai suivantes : ASTM D1883 « Standard Test Method for
CBR (California Bearing Ratio) of Laboratory Compacted Soils », ASTM D2166 « Standard Method for
Unconfined Compressive Strength of Cohesive Soils », ASTM D3080 « Standard Test Method for Direct
Shear Test of Soils under Consolidated Drained Conditions », ASTM D4767 « Standard Test Method for
Consolidated-Undrained Triaxial Compression Test on Cohesive Soils ». Ces mesures peuvent aussi
être utilisées pour le dimensionnement des chaussées sans revêtement.
La caractérisation du comportement mécanique des sols se fait plus souvent in situ (voir section 4.4)
parce qu’elle permet de réduire le temps et le coût d’exécution en évitant les étapes de prélèvement,
de tri, d’entreposage et de conditionnement des échantillons.

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29
4.4 Essais et instrumentation in situ
D’autres types d’essais peuvent être effectués en complément des méthodes de sondage
décrites à la section 4.1 ou des essais de laboratoire décrits à la section 4.3. Chacun présente ses
avantages propres en fonction du contexte de l’étude.
Les calculs de dimensionnement de la structure de chaussée peuvent se baser a priori sur des
hypothèses de portance et de gélivité en fonction de la classification des sols. Il est toutefois
possible d’effectuer un dimensionnement plus spécifique et plus précis lorsque des résultats
de mesure de portance et de gélivité sont disponibles. Ces mesures permettent aussi de mieux
anticiper les risques de contre-performance ou de difficulté de réalisation des chantiers, et de
prévoir par exemple le recours à des surexcavations, isolants thermiques, géosynthétiques de
renforcement, ou remblais légers lorsque les sols sont très mous ou très gélifs.
Le recours à des corrélations peut s’avérer nécessaire pour appliquer la méthode de dimension-
nement en fonction du type d’essai réalisé. Les essais in situ les plus courants sont brièvement
décrits dans ce qui suit.

4.4.1 Essais de pénétration standard (SPT)


L’essai de pénétration standard permet de déterminer les indices de résistance du sol (indice N)
tout en recueillant des échantillons pour analyse ultérieure en laboratoire. Cette technique dite par
« battage » permet d’atteindre de grandes profondeurs (jusqu’à environ 30 m) tout en conservant la
précision sur la profondeur des couches et des échantillons recueillis, contrairement aux tarières
qui deviennent plus imprécises à mesure que la profondeur augmente. Il est exécuté suivant la
norme ASTM D1586 « Standard Test Method for Penetration Test and Split Barrel Sampling of
Soils ». On peut aussi lui rattacher un carottier au diamant pour percer les blocs et le roc. Cet essai
est plus coûteux à réaliser que les méthodes mentionnées à la section 4.1 du présent guide, ce qui
peut limiter son usage aux situations particulières permettant de le justifier. On peut l’envisager en
nombre restreint aux endroits des déblais importants comme complément à d’autres méthodes ou
aux fins d’études spéciales. La profondeur des refus peut être précisée en utilisant les carottiers. La
productivité dépend de la facilité d’accès sur le site et de la profondeur des sondages; elle est de
l’ordre de quatre à six sondages par jour dans des conditions idéales sur une chaussée existante.
Le dispositif d’essai est présenté à la figure 11. L’échantillonneur consiste en un cylindre normalisé
appelé « cuillère fendue » en référence au dispositif d’ouverture longitudinal permettant l’observation
et la collecte des échantillons ramenés en surface (figure 12). Cet échantillonneur, d’un diamètre
extérieur de 50 mm, est monté sur un train de tiges permettant de le descendre et de le remonter.
L’essai consiste à l’enfoncer en laissant tomber un marteau sur l’enclume située au sommet du
train de tige. La hauteur de chute ainsi que la masse du marteau sont normalisées. Après l’impact,
la masse est remontée à la hauteur définie avant de reprendre la séquence d’essai. Après chaque
séquence, le nombre de coups par 30 cm de pénétration est comptabilisé et pris en note (indice N).
Les indices N permettent d’apprécier la compacité des différentes couches. Des corrélations empi-
riques permettent d’estimer l’ordre de grandeur du module de résilience que l’on peut utiliser pour le
dimensionnement structural de la chaussée, moyennant la prise en compte du type de sol, du degré
de confinement et des effets saisonniers. La cuillère fendue peut s’accomoder du sable et du gravier.

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30
Câble

Chaîne

Marteau (63,5 kg)

750
Hauteur de chute
Détails de la cuillère fendue

Surface du terrain Tête de battage


Raccord
Terre végétale
Tubage
Sol

Tête

Cuillère fendue
longitudinalement

Panier 450

36
50

Note : les cotes sont en millimètres.

Figure 11 : Essai de pénétration standard, équipement de battage et détails de la cuillère fendue

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 31
Figure 12 : Échantillonnage à la cuillère fendue

4.4.2 Essais de pénétration dynamique (DCP)


Le pénétromètre dynamique permet d’obtenir un profil de résistance des sols et d’en déduire une
stratification (figure 13). La méthodologie est définie par la norme ASTM D6951 « Standard Test
Method for Use of the Dynamic Cone Penetrometer in Shallow Pavement Applications ». L’appareil,
qui peut être utilisé en combinaison avec des sondages ou du carottage, permet de déduire les
propriétés mécaniques in situ des matériaux et des sols supports au moment de l’essai. Il peut être
utilisé dans le cadre d‘études de reconnaissance de sols en vue de construire une nouvelle chaussée,
pour vérifier la capacité portante de l’infrastructure avant de poser les matériaux de chaussée et
enfin, pour l’évaluation structurale des chaussées existantes. Il a l’avantage d’éviter la réalisation
d’excavations ou de trous importants perturbant les sols en surface. Par contre, cet instrument n’offre
pas la possibilité de prélever des échantillons.
Le dispositif d’essai est montré à la figure 14. La méthode consiste à enfoncer par battage un cône
de 20 mm de diamètre, fixé au bout d’une tige munie d’une enclume. L’enclume est frappée par
un marteau dont on connaît la masse ainsi que la hauteur de chute. Après l’impact, la masse est
remontée à la hauteur définie avant de reprendre la séquence d’essai. Après chaque impact, la
profondeur de pénétration est mesurée et prise en note. Cette profondeur représente l’indice de
pénétration (IP). Bien qu’il soit possible d’atteindre des profondeurs de plus de 3 m en utilisant des
rallonges de tige, la profondeur sondée est généralement inférieure à 2 m. Les résultats peuvent
être analysés rapidement et des corrélations empiriques peuvent être utilisées pour déduire les
propriétés mécaniques des différentes couches, notamment l’ordre de grandeur du module de
résilience que l’on peut utiliser pour dimensionner la structure de chaussée (Lavoie, 2008). L’outil
est surtout adapté pour les sols fins contenant très peu de cailloux et de blocs car ces derniers
peuvent limiter la pénétration de la tige et même occasionner des refus. Il peut toutefois être utile
pour déterminer la profondeur du socle rocheux lorsque celui-ci est près de la surface.
Le système d’essai est à la base manuel et portatif, mais son installation sur une remorque
permet d’automatiser les opérations (figure 15). Le Service des chaussées de la Direction du
laboratoire des chaussées peut être joint pour la réalisation, l’analyse et l’interprétation des
essais de pénétration dynamique.

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32
IP (mm/coup)

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30
0
Revêtement bitumineux

Fondation (MG-20)
500

Sous-fondation (MG-112)
2 ≤ IP ≥ 5
1000

1500
Profondeur (mm)

Résidus de bois (copeaux)


6 ≤ IP ≤ 28

2000

2500

3000

Terrain naturel
0 < IP ≤ 4

3500

Figure 13 : Profil de résistance issu d’un essai DCP

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 33
Poignée

Marteau
(8 kg) Tige
supérieure

Hauteur
de chute
575

Enclume

Règle de
mesure

Cône

Tige
inférieure

source : Burnham et Johnson, 1993


3
44

60°

44
20
(diamètre)

Note : les cotes sont en millimètres.

Figure 14 : Pénétromètre dynamique

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34
Figure 15 : Pénétromètre dynamique automatisé et monté sur une remorque

4.4.3 Essais de résistance au cisaillement


La résistance au cisaillement des argiles et de la terre noire peut être mesurée avec précision au
moyen d’un scissomètre de chantier ou d’un scissomètre portatif. Le scissomètre consiste en une
hélice cruciforme (figure 16) fixée à l’extrémité d’un arbre constitué d’un train de tiges. Il peut être
utilisé dans tout type de sondage mais le sol à tester ne doit pas avoir été remanié. Il est poussé dans
le sol sans torsion à une profondeur suffisante pour être hors de la zone remaniée par le sondage.
L’arbre est alors tordu à vitesse constante, pour induire un plan de rupture cylindrique dans le sol
circonscrit autour de l’hélice, et on mesure le couple de torsion.

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35
L’essai de référence est exécuté suivant la norme BNQ 2501-200 « Sols – Détermination de la résis-
tance au cisaillement non drainé des sols cohérents à l’aide du scissomètre de chantier ». Il s’agit d’un
essai classique dans le cadre d’études géotechniques, pour déterminer les profils de résistance au
cisaillement non drainée (Cu). Des corrélations empiriques permettent d’estimer l’ordre de grandeur
du module de résilience que l’on peut utiliser pour le dimensionnement structural de la chaussée.

a : Hélice du scissomètre de chantier b : Essai avec un scissomètre portatif


Figure 16 : Scissomètre de chantier et scissomètre portatif

4.4.4 Essais de déflexion et de capacité portante


Les essais de déflexion (norme ASTM D4695 « Standard Guide for General Pavement Deflection
Measurements ») sont souvent utiles au moment d’études de réhabilitation de chaussée, pour
caractériser la rigidité d’une chaussée existante et de ses couches d’assise en plusieurs points
le long d’un tracé. La méthode la plus simple consiste à mesurer la déflexion de rebondissement à
l’aide d’un essai de poutre Benkelman (CGRA, 1959). Il est aussi possible de mesurer le bassin de
déflexion à l’aide d’un déflectomètre de type FWD (norme ASTM D4694 « Standard Test Method for
Deflections with a Falling-Weight-Type Impulse Load Device »).
Ces essais sont montrés à la figure 17. Ils restent superficiels mais offrent l’avantage d’ausculter
un grand nombre de points en peu de temps et à un coût raisonnable. Il devient alors aisé de déter-
miner des segments de capacité portante homogènes et de localiser les zones plus faibles afin de
mieux cibler les sondages à réaliser par la suite, ou mieux interpoler entre des sondages existants.
La mesure d’un bassin de déflexion permet de réaliser des calculs de dimensionnement structural,
en passant éventuellement par la détermination d’un module de résilience apparent pour le sol et
les différentes couches composant la chaussée (norme ASTM D5858 « Standard Guide for General
Pavement Deflection Measurements »).

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36
a : Poutre Benkelman

b : Déflectomètre FWD
Figure 17 : Essais de déflexion

La capacité portante d’un matériau peut aussi être directement mesurée in situ en termes d’indice
CBR avec la norme d’essai ASTM D4429 « Standard Test Method for CBR (California Bearing Ratio)
of Soils in Place ». Les essais de plaque (normes ASTM D1195 « Standard Test Method for Repetitive
Static Plate Load Tests of Soils and Flexible Pavement Components, for Use in Evaluation and Design
of Airport and Highway Pavements » et D1196 « Standard Test Method for Nonrepetitive Static Plate
Load Tests of Soils and Flexible Pavement Components, for Use in Evaluation and Design of Airport
and Highway Pavements ») permettent également de caractériser la portance d’un sol de support ou
les différents paliers d’une structure de chaussée et sont principalement utilisés dans les études de
voies aéroportuaires.

4.4.5 Piézomètres (niveau de la nappe phréatique)


Le niveau de la nappe phréatique est souvent apprécié par l’observation du changement
d’humidité dans les sondages (observation visuelle ou tactile, ou les deux). La position de la nappe
est cependant variable en fonction des saisons et l’appréciation dans un sondage peut être imprécise.
Une plus grande précision peut être souhaitée pour évaluer des problématiques liées au drainage.
Des piézomètres peuvent alors être installés en vue de mesurer avec précision le niveau de la nappe

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37
phréatique et suivre son évolution au gré des saisons. Les deux types généralement utilisés sont les
piézomètres ouverts de type Casagrande et les piézomètres pneumatiques de type fermé. Ce dernier
type de piézomètre est indiqué pour mesurer rapidement les pressions interstitielles (surpressions).
Ces instruments sont souvent utilisés dans les études géotechniques où l’on peut même trouver
plusieurs piézomètres dans un même sondage. Le coût d’un piézomètre est presque négligeable
lorsqu’il est prévu dans le cadre d’une campagne de sondages.

4.4.6 Gelmètres
Le gelmètre (figure 18) est un autre instrument simple permettant de mesurer la profondeur du gel
et du dégel dans la structure d’une chaussée existante. Il se compose de deux tubes concentriques
placés verticalement dans le corps de la chaussée. Le tube intérieur, communément appelé tube de
gel, est fait de vinyle transparent. Il est fermé aux deux extrémités et contient une solution d’eau et de
xylène de cyanole qui donne une couleur bleue. Lorsque le gel pénètre dans la chaussée, la solution
de xylène de cyanole se sépare pour demeurer dans la partie liquide, soit la partie non gelée du tube.
En retirant le tube, on peut mesurer la profondeur atteinte par le gel : la partie gelée devient blanche
et glacée. Le phénomène est réversible, de sorte que l’on peut suivre dans le temps l’évolution du
gel et du dégel.

Figure 18 : Gelmètre avec son dispositif d’ancrage

Le Guide sur la fabrication, l’installation et la lecture d’un gelmètre (Traversy, 2004) décrit en détail
toutes les étapes de fabrication et d’installation de cet instrument. Il peut s’avérer utile dans le cadre
d’une étude de réfection de chaussée, lorsque la problématique du gel est importante et que l’on
souhaite étalonner ou valider le choix des paramètres thermiques utilisés dans l’outil de dimen-
sionnement (logiciel Chaussée). Le coût d’un gelmètre est presque négligeable dans le cadre d’une
campagne de sondages conventionnels. Cette mesure peut être avantageusement combinée avec le
suivi des effets du gel sur une chaussée existante.

4.4.7 Suivi des effets du gel


Les effets du gel se manifestent par des soulèvements de la surface. Ces soulèvements causent aussi
des déformations de l’uni de la surface de roulement d’une chaussée. La mesure des soulèvements et la
mesure des déformations de l’uni permettent toutes les deux de quantifier la susceptibilité au gel d’une
chaussée existante (figure 19). Cette donnée intervient de façon importante aussi bien au moment du
choix des solutions de réhabilitation qu’à l’étape du dimensionnement.

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38
a : Mire et niveau

b : Profilomètre portatif c : Profilomètre inertiel

Figure 19 : Mire et niveau et deux types de profilomètres permettant de mesurer les effets du gel

Les mesures d’uni se font avec un profilomètre tandis que les mesures de soulèvement peuvent
se faire par une méthode d’arpentage traditionnelle (mire et niveau). Il s’agit dans les deux cas
d’effectuer des mesures en hiver et en été, et de les comparer entre elles pour déduire les effets du
gel. La mesure de soulèvement au gel peut servir à déterminer la gélivité effective du sol de support
à partir d’un calcul inverse avec le logiciel Chaussée. Cette approche requiert une bonne planification
ainsi que l’implantation de repères bien précis, pour permettre de renouveler les mesures exactement
aux mêmes endroits à plusieurs mois d’intervalle. La méthode du calcul inverse peut se faire avec ou
sans gelmètre, ce dernier permettant par contre une plus grande précision lorsque combiné avec les
mesures de soulèvement.

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39
5 Réalisation des sondages

5.1 Travaux préparatoires


En plus de la préparation des équipements et de tout ce qui est nécessaire à l’échantillonnage,
les équipes de terrain doivent être en mesure d’exécuter les sondages en toute sécurité avec des
vêtements et du matériel adéquats. Sur les chaussées existantes, la planification des travaux doit
comporter une signalisation conforme au règlement sur la sécurité routière.
À l’intérieur des emprises existantes, les sondages peuvent risquer d’endommager les services
souterrains. Le chef d’équipe doit communiquer avec les responsables des entreprises de services
d’utilité publique (gaz, électricité, télécommunications) et faire localiser les conduites et câbles
souterrains sur place. Il doit aussi consulter les plans et le personnel technique habilité à fournir
l’information concernant l’emplacement exact des conduites d’égout et d’aqueduc. Le centre
Info-Excavation (www.info-ex.com) offre un service gratuit de localisation regroupant plusieurs
propriétaires d’infrastructures souterraines.
Lorsque les terrains ne sont pas la propriété du Ministère, les droits de passage et les permissions de
sonder doivent être obtenus auprès des différents propriétaires. Tous les travaux doivent être conformes
aux règlements en vigueur et au besoin, sur les terres publiques, être préalablement autorisés par les
gestionnaires des territoires. Des ententes doivent aussi être prises avec le ministère des Ressources
naturelles et de la Faune en ce qui concerne la coupe de bois sur les terres publiques. Il appartient au
responsable de l’étude de s’assurer que toutes les autorisations ont été obtenues et que les repères
d’arpentage sont disponibles avant de procéder sur le terrain. Le chef d’équipe doit aussi avoir à sa
disposition la dernière version des plans et le programme (plan de sondages) qui lui permettront de
bien se référencer par rapport aux chaînages du projet. Le chargé de projet doit être avisé tout au début
lorsqu’un sondage ne peut pas être réalisé en conformité avec le programme.

5.2 Exécution des sondages


D’abord, une première inspection permettra de valider si les chaînages implantés sur le site sont
bien visibles et conformes aux plans en installant différents repères dans le voisinage du projet.
La localisation des sondages est ensuite précisée sur place en s’assurant de réduire au maximum
les perturbations sur le trafic et les risques de dommages aux propriétés. Il est toujours préférable
d’amorcer la campagne de sondages par les méthodes les moins coûteuses qui fourniront une bonne
vue d’ensemble.
Les premiers sondages, basés sur le programme, doivent faire l’objet d’une analyse au jour le jour afin
de détecter les imprévus et d’ajuster leur fréquence, et ce, afin de localiser avec précision les zones
de changement de sol, de conditions de drainage et les contacts sol-roc. Des ajustements doivent être
apportés pour bien localiser les zones à problèmes. Les variations du sous-sol qui influencent directe-
ment le bordereau des quantités (déblais de première classe et de deuxième classe, récupération des
déblais) ainsi que la conception et la construction du projet sont précisées tous les 20 m et même tous
les 10 m près si les conséquences risquent d’être majeures. Le rapprochement des intervalles entre
les sondages peut provenir de changements suffisamment significatifs en ce qui concerne la nature ou
la consistance des matériaux aussi bien que l’épaisseur ou l’élévation des couches.

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41
Sur les chaussées existantes, la vitesse de pénétration des foreuses mécaniques est réduite,
surtout dans le premier mètre, afin d’identifier plus correctement les changements de couches et
de réduire la contamination. Aux fins d’échantillonnage, la progression de la foreuse est arrêtée
à chaque changement de sol et à un maximum de 500 mm à la fois dans le premier mètre sous
le revêtement si aucun changement n’a été observé. L’épaisseur du revêtement est mesurée
avec précision, soit en retirant les mèches et en dégageant la base du revêtement au sommet du
trou avant mesurage, soit par carottage. On mesure l’épaisseur respective d’enrobé et de béton
lorsqu’il s’agit d’un revêtement mixte.

 Aucun puits d’observation ne doit être réalisé dans les zones de terre noire
et de sols mous. Les déplacements des rétrocaveuses et des pelles méca-
niques risquent de décohésionner les couches en surface. Le remaniement
des sols et de la tourbe à l’endroit des puits d’observation peut se répercuter
sur les futurs revêtements en provoquant des zones instables. Les sondages
doivent être alors réalisés avec de l’équipement léger.
Les faces des puits d’excavation doivent être fraîches et bien nettoyées pour
une description fidèle des couches. Avant de pénétrer dans un puits, les
parois doivent être stables sans aucun risque d’éboulis ou de chutes de blocs.
Des règlements s’appliquent concernant la sécurité dans les excavations
(Code de sécurité pour les travaux de construction, et CSST, 2001).

En général, une simple mesure des élévations du niveau d’eau au moment même du sondage suffit.
L’échantillonnage permet aussi d’apprécier le contenu en eau des sols. Une plus grande précision
exige de tenir compte des variations saisonnières et nécessite l’installation de piézomètres.
L’outillage utilisé pour le creusage des puits d’observation doit être suffisamment puissant pour
déplacer les blocs et excaver le roc altéré lorsqu’ils sont anticipés sur le projet. Pour les forages à la
tarière ou à la foreuse, la nature des refus doit être déterminée, soit en faisant appel à des méthodes
plus précises ou à des relevés géophysiques, soit en répétant le sondage à une distance de 1 à 2 m
(tableau 6 et figure 20).

Tableau 6 : Refus nécessitant des précisions

Contexte du sondage demandé Refus à préciser lorsque

Profondeur demandée inférieure


atteint plus de 0,5 m avant la profondeur demandée
à 5 m (zone de déblai)
Profondeur demandée supérieure
atteint plus de 1,0 m avant la profondeur demandée
à 5 m (zone de déblai)

Route existante atteint avant 1,5 m de profondeur

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42
1,5

1,5 1,5

1,5 1,5

a : Sur chaussées existantes b : À l’extérieur des voies de circulation


Note : les cotes sont en mètres.

Figure 20 : Répliques de sondages pour préciser les refus

Tous les trous de forage et les puits d’observation doivent être remplis avant de quitter le site.
On replace les matériaux en respectant le plus possible la stratigraphie initiale. Les matériaux
sont compactés par couches de 300 mm à l’aide d’un buttoir, d’un compacteur ou de l’équipement
d’excavation. Sur les chaussées existantes, on recouvre la surface avec un mélange bitumineux ou
du béton à prise rapide sur une épaisseur minimale de 10 cm. L’enrobé à froid doit être adéquatement
compacté et la surface balayée. À l’extérieur de la chaussée, les puits d’observation et les forages
sont comblés avec les matériaux d’excavation et régalés en surface.
Il faut noter toute l’information utile à l’interprétation ultérieure des données de sondage (localisation
du sondage, drainage et topographie environnante, repères à proximité, dégradation de la chaussée,
etc.). Un relevé photographique des conditions du terrain, de l’équipement utilisé et des matériaux
rencontrés s’avère parfois très utile. Des objets familiers ou des outils de mesure apparaissant sur les
photos permettent de visualiser la taille des différents éléments. Si des dommages sont survenus au
cours des travaux, il est très important de disposer d’un dossier photographique pour usage ultérieur.

Figure 21 : Obturation d’un sondage avec enrobé bitumineux à froid et compacteur électrique

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43
5.3 Échantillonnage
L’échantillonnage doit être représentatif en recueillant des matériaux non contaminés, et conforme
au programme de reconnaissance (plan de sondages). Les sols font l’objet d’une description visuelle
directement sur le terrain. Les essais à réaliser en laboratoire incluent les analyses granulométriques
et la classification unifiée (voir section 4.3). Les teneurs en eau et les limites de consistance s’ajoutent
dans le cas des sols fins. Les masses prélevées doivent être suffisantes pour permettre la réalisation
des essais (norme BNQ 2560-040 « Granulats – Analyse granulométrique par tamisage »). D’autres
essais peuvent être prescrits au programme.
Un échantillon doit être prélevé à tous les changements de sol. Cet échantillon servira de référence
pour des matériaux similaires dans les sondages subséquents, auxquels on indiquera la mention
« idem » suivie du numéro de l’échantillon de référence. La fréquence est ensuite ajustée aux besoins
du projet. À titre indicatif, l’échantillonnage est répété tous les 200 à 300 m au maximum si les sols
sont semblables. Pour les matériaux sur route existante, l’échantillonnage est répété tous les 500 m
au maximum en s’assurant de recueillir au moins trois échantillons de fondation et trois échantillons
de la sous-fondation pour bien caractériser les matériaux de ces couches. Les échantillons conservés
aux fins d’analyse en laboratoire doivent être suffisamment nombreux et représentatifs pour que tous
les autres puissent y être référés par description visuelle.
En profondeur, un échantillon est aussi recueilli à tous les changements de couche en tenant compte
cependant des intervalles maximaux suivants :

Sols Séquence d’échantillonnage en profondeur


Sols cohésifs Tous les 0,5 m jusqu’à 2,0 m de profondeur
afin de bien distinguer la croûte, ensuite tous
les mètres jusqu’à 5 m de profondeur et tous
les 3 m par la suite
Graviers, sables et tills À tous les changements
Fondation et sous-fondation Tous les 500 mm au maximum au-dessus
chaussées de la ligne d’infrastructure

Les échantillons doivent être placés dans des sacs étanches bien étiquetés. Une bonne méthode
consiste à sceller l’échantillon dans un sac hermétique duquel on a chassé l’air, et à placer ensuite
ce dernier dans un sac plus résistant pour le transport. Un formulaire d’expédition doit accompagner
chaque échantillon. Il est préférable d’insérer le formulaire dans le sac de transport de manière qu’il
ne puisse pas être égaré en cours de transport et qu’il soit séparé du sol par un sac étanche pour
demeurer bien lisible. Le formulaire devrait contenir les données suivantes :
ff Le numéro d’échantillonnage;
ff La provenance de l’échantillon (municipalité);
ff La localisation : route, tronçon, section, chaînage, direction, profondeurs, distance par rapport
à la ligne de centre (déport à gauche ou à droite);
ff Le type d’échantillon : fondation MG-20, sous-fondation MG-112, sol silteux, etc.;
ff La date d’échantillonnage;
ff La mention « Prélevé par, responsable de l’étude, numéro de dossier ».
Un exemple de formulaire est montré à l’annexe I (formulaire V-1037, MTQ, 2009).

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44
Le prélèvement d’échantillons non remaniés peut être nécessaire dans certains projets où l’on désire
une caractérisation plus précise des sols cohérents. Il est possible dans ce cas de prélever des
échantillons non remaniés à l’aide d’échantillonneurs conçus spécifiquement à cet effet (ex. : tubes
à paroi mince de type Shelby). Il est aussi possible de découper un cube directement sur place
lors des puits d’observation. Dans ce dernier cas, on recommande de placer l’échantillon sur
une plaque rigide (ex. : contreplaqué), en respectant le haut et le bas du dépôt naturel, avant de
l’emballer de pellicule plastique. Les échantillons non remaniés doivent être manipulés avec soin et
préservés du gel.

5.4 Description et classification des sols et du roc


5.4.1 Description visuelle au moment des sondages
La description visuelle fournit des données utiles qui seront complétées par les essais en laboratoire.
Le type de sol prédominant, auquel on ajoute des qualificatifs et des termes pour compléter la
description, sert de base à celle-ci. On trouvera ci-après les principales caractéristiques qui peuvent
être relevées sur le terrain et un complément détaillé est reproduit à l’annexe III. Les descriptions
visuelles à utiliser font référence aux caractéristiques suivantes :

Classification Taille des particules


Argile < 2 µm
Silt 2 µm à 80 µm
Sable 80 µm à 5 mm
Gravier 5 mm à 80 mm
Caillou 80 mm à 300 mm
Bloc > 300 mm

Étant donné que les blocs et les cailloux ne font pas partie des échantillons, leur pourcentage dans le
sol doit être estimé sur le terrain. De plus, pour les blocs, la description doit faire mention de la taille
maximale rencontrée. Cette classification est accompagnée de la terminologie suivante :

Terminologie descriptive Proportions


Traces 1 à 10 %
Un peu 10 à 20 %
Adjectif (ex. : sableux, silteux) 20 à 35 %
Nom1 (ex. : sable et silt) 35 à 50 %

1. La partie prédominante est nommée en premier.

Un technicien expérimenté doit pouvoir reconnaître visuellement, au moment des travaux sur le
terrain, avec assez d’exactitude la proportion des principaux constituants de manière à donner une
description visuelle représentative de la nature des couches. Cette compétence s’acquiert en tirant
leçon des analyses de laboratoire ultérieures. Une planche est reproduite à l’annexe III pour faciliter

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45
l’estimation du pourcentage des constituants. Ainsi, un sol contenant 12 % de cailloux, 60 % de sables
et 28 % de silt portera la mention « sable silteux avec un peu de cailloux ». Si la proportion de sable est
réduite à 50 % avec 42 % de gravier et 8 % de silt, la dénomination utilisée devient « sable et gravier
avec traces de silt ». La description du sol doit être corrigée par le technicien après réception des
résultats d’analyses en laboratoire. Il est toujours important de vérifier si les analyses de laboratoire
concordent avec les observations de terrain afin de s’assurer qu’il n’y a pas eu d’erreur à la suite de
la manipulation des échantillons.
Il est possible de distinguer visuellement les silts des argiles à partir de quelques essais simples
(voir annexe III : Caractérisation des sols sur le terrain (description visuelle)).
La description des sols peut aussi comporter les caractéristiques suivantes :
ff La présence de matières organiques et de terre végétale : l’odeur dégagée et les couleurs
brunâtre et noirâtre indiquent souvent la présence de matières organiques. Pour les sols de
surface dont la composition organique n’est pas prépondérante, le terme « terre végétale »
est utilisé. Lorsque la proportion de matières organiques est prépondérante, le sol est iden-
tifié comme de la tourbe dont la description correspond à la classification suivant l’échelle
« Von Post » reproduite au tableau 7. La présence de racines ou de débris végétaux doit
être notée;
ff Le degré d’humidité du sol, sa structure, et la consistance pour les sols cohérents 
(voir détail à l’annexe III);
ff La cimentation des grains : cas des sables et graviers indurés.
Il est possible d’apprécier subjectivement la résistance d’un sol cohérent non remanié en l’absence
d’instrument de mesure. L’annexe III fournit un tableau indicatif à cet effet.
Une brève description du roc permettra de donner des indications sur ses propriétés. À moins que
l’identification précise soit bien connue, il est préférable de ne pas mentionner le type de roc. Il est
préférable d’éviter des termes tels que roc de bonne qualité ou roc massif qui pourraient être sujets
à une mauvaise interprétation et faire l’objet d’un litige par la suite. On peut cependant mentionner si
le roc est friable ou sain. Les caractéristiques suivantes doivent être indiquées :
Qualité du roc :
ff Sain
Aucun signe d’altération;
ff Altéré
Masse rocheuse altérée et qui peut être désagrégée au moyen
de l’équipement mécanique;
ff Très altéré
Le roc est friable, c’est-à-dire qu’il peut être facilement pulvérisé
ou réduit en poudre avec des outils manuels.
En présence d’un affleurement rocheux en surface, il faut indiquer s’il est recouvert par de la mousse
ou un mince couvert végétal. Cette information permettra de savoir s’il faut prévoir une opération de
nettoyage avant d’éventuels travaux de dynamitage.

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46
Tableau 7 : Classification de la tourbe (échelle « Von Post »)

Description de l’échantillon Essai de pressage dans la main

Passant
Degré de Présence Structure Résidu
Eau de rejet à travers
décomposition de terre fibreuse dans la main
les doigts
H1 Complètement Aucune Claire et incolore
non décomposé
H2 Pratiquement Pratiquement Très évidente Colorée, mais non Rien Non pâteux
non décomposé aucune boueuse
H3 Peu décomposé Très peu Boueuse
H4 Mal décomposé Quelque peu Boueuse Un peu
pâteux
H5 Assez Plutôt terreux Très évidente, Très boueuse Un peu Très pâteux
décomposé mais un peu
altérée
H6 Assez Plutôt terreux Évidente, mais 1/3 de Très pâteux,
décomposé moins facile à l’échantillon structure
discerner fibreuse,
plus évidente
H7 Assez bien Terreux Encore visible Consistance d’une 1/2 de
qu’avant
décomposé purée et plus ou moins l’échantillon
pressage
mêlée à la substance
entre les doigts
H8 Bien décomposé Très terreux Très difficile à 2/3 de Surtout fibres
discerner l’échantillon et racines
H9 Pratiquement Presque Presque pas Presque À peu près
complètement complètement visible tout pas
décomposé terreux l’échantillon
H10 Complètement Complètement Non visible Mêlée à la substance Tout Aucun
décomposé terreux passant entre les doigts l’échantillon

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47
5.4.2 Classification des sols
Une classification regroupe les sols dont les propriétés physiques sont similaires. Plusieurs types
de classification existent et chacun d’entre eux répond à un besoin particulier. La classification
« unifiée » présente l’avantage de bien prédire la qualité des sols à des fins de terrassement routier
tout en permettant de leur associer des propriétés en matière de capacité de support. Le diagramme
de plasticité permet de compléter la classification pour la partie fine du sol, en fonction des limites
de consistance. Cette classification est décrite de façon détaillée dans la norme 1101 « Classification
des sols » (MTQ, Tome VII – Matériaux, coll. « Normes – Ouvrages routiers » ).
La classification qui apparaît dans les journaux de sondages en plus de la description visuelle ne
reflète que les résultats des analyses effectuées sur les échantillons en excluant les cailloux et
les blocs.

5.5 Tenue de journaux


Toutes les données pertinentes rassemblées au moment des sondages doivent être indiquées dans
les carnets d’opération. Une synthèse des résultats des sondages effectués chaque jour fera ressortir
la nécessité ou non de procéder à des sondages additionnels.
Les données de terrain doivent être consignées dans des journaux de sondages en respectant les
conventions d’arpentage et autant que possible, par ordre de chaînage croissant. Les résultats des
relevés géophysiques sont généralement compilés dans des journaux séparés après évaluation au
bureau. Les journaux de sondages doivent contenir les données suivantes :
ff Le numéro de projet ou de dossier;
ff La localisation, y compris le nom de la route ou chemin, de la municipalité et du comté;
ff Le nom du responsable des sondages et la date où ils ont été effectués;
ff Le type de sondages exécutés;
ff La profondeur du début et de la fin de chaque couche accompagnée de la description
visuelle et du numéro d’échantillon correspondant;
ff La localisation et la description des affleurements de roc;
ff Les numéros d’analyse, la classification du sol, la granulométrie, la teneur en eau, les
limites de consistances et autres paramètres pertinents seront indiqués sur réception des
résultats des essais en laboratoire;
ff Le niveau d’eau observé au moment des sondages;
ff Les remarques pertinentes à l’interprétation des résultats. 
Par exemple :
-- Numéro de photo correspondante
-- Numéro d’échantillon de référence (sol similaire)
-- Venues d’eau ou sources
-- Eau stagnante dans les fossés

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48
-- Sols gelés, lentilles de glace
-- Présence de roc dynamité
-- Route existante en remblai
-- Entrée privée, accotement
-- Chaînage des ponceaux existants, conduites, etc.
-- Points repères : cours d’eau, intersection, etc.
-- Blocs en surface et leur taille
-- Zone de remplissage, débris
-- Difficultés d’échantillonnage, etc.;
ff Les reprises de sondages en cas de refus : la description et la profondeur maximale atteinte
seront celles qui apparaissent officiellement dans les journaux. Cependant, à l’item remarque,
il est nécessaire d’indiquer le nombre de sondages supplémentaires réalisés et la profondeur
de chacun des refus. La description sera ajustée suivant l’interprétation : roc, blocs.
Un exemple de journal des sondages est reproduit à l’annexe I. Les termes consacrés à la description
ou à la caractérisation des matériaux (section 5.4 et annexe III) ne doivent pas être utilisés autrement
afin d’éliminer les risques de mésentente. De plus, un rapport d’exécution des sondages déposé au
dossier par le technicien immédiatement après la fin des travaux relatera les principaux points d’intérêt
utiles pour la rédaction du rapport final. Ce rapport contiendra les renseignements suivants :
ff Les conditions générales de sols et de roc;
ff Un résumé des difficultés rencontrées;
ff Le choix des équipements;
ff Les conditions météorologiques durant les sondages et celles existant avant les travaux 
si les conditions ont pu influencer les résultats;
ff Les sondages qui n’ont pu être réalisés et le pourquoi;
ff Les divergences de tracés entre les plans et les repères sur le terrain, s’il y a lieu;
ff Les dommages causés à la propriété ou aux ouvrages avec un rapport détaillé des 
évènements et des photographies.

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49
6 Expertises spécialisées

Certaines situations particulières peuvent requérir une expertise spécialisée. Le Service de la


géotechnique et de la géologie, de la Direction du laboratoire des chaussées, peut être consulté pour
traiter les problématiques énumérées dans la présente section.

6.1 Études géologiques, hydrogéologiques et environnementales


Pour les coupes de roc supérieures à 6 m de hauteur mesurée à partir du fond des fossés, les
pentes d’excavation sont déterminées selon des études géologiques. De telles études sont aussi
nécessaires lorsque des risques d’instabilité des parois rocheuses sont élevés même pour les coupes
inférieures à 6 m.
La récupération des graviers ou des coupes de roc en vue de les concasser et de les utiliser comme
granulats de fondation doit aussi faire l’objet d’une étude détaillée. Cette étude fournira le potentiel
d’utilisation, une évaluation de la qualité des matériaux ainsi que les précautions à prendre pour
l’exploitation des gisements.
Les risques de contamination des eaux souterraines à la suite des travaux de construction ou
d’entretien font l’objet d’études hydrogéologiques. Les puits d’eau potable dans les environs du projet
sont alors échantillonnés avant et après travaux et les probabilités de contamination sont évaluées
par les spécialistes en la matière.
Les sols et les matériaux de chaussées contaminés par exemple aux hydrocarbures aromatiques
polycycliques (HAP), aux hydrocarbures aromatiques monocycliques (HAM), aux biphényles polychlorés
(BPC), au plomb ou aux hydrocarbures pétroliers C10-C50 doivent être gérés selon la réglementation
du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP). Ces cas peuvent
se présenter notamment lorsque différents produits ont été épandus comme abat-poussière alors que la
surface de roulement était en gravier. Une étude environnementale s’impose pour gérer ces situations.

6.2 Études géotechniques


Les sols mous ou sensibles peuvent être à l’origine d’instabilités susceptibles de provoquer des
tassements et même des ruptures suivant les conditions du terrain et les ouvrages projetés.
Des conditions critiques peuvent se présenter à proximité des ponts et viaducs où la structure
elle-même est très stable et où il y a des risques de tassements des argiles sous le poids des
remblais d’approche. Le chargé de projet doit aussi examiner les risques associés aux déblais et
autres remblais importants ainsi qu’à la présence de sols compressibles.
Une expertise géotechnique est requise pour les déblais de plus de 2 m en présence d’émergence
d’eau dans les talus de sable fin et de silt ainsi que pour les cas de talus supérieurs à 5 m dans les
sols silteux et argileux. Les pentes de stabilité des talus de déblais en fonction de la dénivellation,
de la nature des matériaux et de la position de la nappe phréatique sont indiquées dans la collection
Normes – Ouvrages routiers, Tome II – Construction routière, chapitre 1 « Terrassements ».

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51
Les remblais de plus de 2 m construits sur des dépôts d’argile peuvent provoquer des tassements et
la nécessité de conduire une expertise géotechnique. Cette hauteur de remblai est particulièrement
critique pour les argiles lacustres peu ou pas consolidées comme celles rencontrées fréquemment en
Abitibi. Ailleurs au Québec, la hauteur critique varie suivant les sites et est habituellement supérieure
à 4 ou 5 m. Quelques essais au scissomètre de chantier permettront de préciser s’il y a matière ou
non à entreprendre une expertise géotechnique. Les pentes des talus de remblai suivant les matériaux
qui le composent et la hauteur prévue sont indiquées également dans les normes sur les ouvrages
routiers (Tome II – Construction routière, chapitre 1 « Terrassements »).
Les zones de terre noire dont l’épaisseur excède 1 m nécessitent des études particulières pour
préciser les méthodes de construction à envisager et l’instrumentation de contrôle. La terre noire
recouvre parfois des argiles très molles. La prudence est alors de mise et il faut envisager de pro-
céder aux expertises plus poussées si la hauteur du remblai excède 2 m même si la couche de terre
noire est inférieure à 1 m au-dessus de l’argile molle.

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52
7 Analyse des données et rapport

L’interprétation des données intègre toute l’information tirée des étapes de planification et d’exécution
des sondages ainsi que celle provenant des résultats d’essais réalisés in situ et en laboratoire. Toute
extrapolation des données à l’extérieur des zones étudiées doit être dictée par la prudence et n’être
entreprise que lorsque les conditions du sous-sol sont reconnues comme étant uniformes.
Le rapport doit être bref, complet et fournir toutes les recommandations utiles aux fins de conception et
de construction. La localisation des sondages doit être clairement indiquée. Elle devrait idéalement faire
l’objet d’un tableau synthèse comprenant des coordonnées rattachées à un système géoréférencé, de
façon à assurer le positionnement même si le tracé est changé. Au besoin, des photographies appuient
les descriptions citées dans le texte. Les journaux de sondages et les profils stratigraphiques des sols
accompagnent le rapport. Les profils des sols doivent être signés et scellés avec la date d’émission
apparaissant sur le plan. Le rapport doit être approuvé par un ingénieur et couvrir les points suivants :
a.  Introduction :
-- Localisation du projet, longueur;
-- Nature des interventions (construction, réhabilitation, …);
-- Demandeur, date;
-- Objectif et portée de l’étude.
b.  Description générale :
Description du site
-- Topographie, végétation;
-- Caractéristiques géologiques générales, références;
-- Source potentielle connue pour l’approvisionnement en matériaux;
-- Indice de gel.
Description du projet
-- Importance des remblais et déblais;
-- Description sommaire du tracé;
-- Largeur prévue ou existante : accotements, voies;
-- Données de trafic actuel et prévisible (DJMA, proportion de véhicules lourds, 
classification des véhicules suivant la disponibilité);
-- Résumé de l’état des chaussées existantes;
-- Arpentage et références sur place.
c.  Programme de reconnaissance :
-- Description des méthodes et équipements utilisés;
-- Limitations rattachées aux méthodes et résultats;
-- Résumé du programme.

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53
d.  Exécution des sondages :
-- Conditions météorologiques, dates des travaux;
-- Difficultés de réalisation;
-- Sondages non exécutés et motifs;
-- Confirmation des refus – procédure utilisée;
-- Échantillonnage;
-- Essais spéciaux et résultats.
e.  Nature et propriété des sols et du roc :
-- Propriétés et distribution du roc;
-- Propriétés et distribution des sols. Tableaux récapitulatifs par secteurs et types de sols;
-- Épaisseur et caractéristiques des couches composant les structures de chaussées
existantes;
-- Zones sensibles : sols mous, terre noire, coupe de roc importante;
-- Description des blocs;
-- Niveaux d’eau observés (sujets à fluctuations suivant les saisons);
-- Conditions du sous-sol à l’endroit des ponceaux;
-- Données statistiques par zones de types de matériaux : moyennes et écarts-types sur
différentes caractéristiques pouvant comprendre le nombre de mesures, les épaisseurs
et le pourcentage de fines, les teneurs en eau et les limites de consistance.
f.  Commentaires et recommandations :
Cette section du rapport doit contenir les recommandations au chapitre de la conception et
de la construction et expliciter les motifs qui sous-tendent ces recommandations. Ces recom-
mandations doivent couvrir les aspects suivants, qui constituent la raison d’être de l’étude :
-- Les besoins en investigations supplémentaires s’il y a lieu;
-- La convenance des tracés, des profils en long et en travers eu égard aux conditions du
sous-sol;
-- Le drainage de la chaussée;
-- L’enlèvement de la terre végétale;
-- La réutilisation des déblais;
-- Les déblais de roc;
-- Les transitions requises;
-- Les pentes recommandées pour les déblais;
-- Les structures de chaussées recommandées;
-- Les précautions ou méthodes préconisées pour la mise en œuvre des travaux;
-- Tout autre élément utile à la conception et à la construction.

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54
La réutilisation des sols excavés est principalement conditionnée par la taille des blocs et les taux
d’humidité des sols. Pour les profils concernant de faibles remblais, la présence de blocs peut limiter
la récupération des déblais. Les sols composés de moins de 20 % de particules inférieures à 80 µm
sont peu gélifs et seront donc avantageusement utilisés au sommet des remblais pour améliorer la
qualité de l’infrastructure. Les sols riches en silt et en argile sont particulièrement sensibles à l’eau.
Règle générale, les sols à prédominance argileuse (indice de plasticité supérieur à 12 environ) sont
difficiles à assécher et ne peuvent pas être compactés si leur teneur en eau est supérieure à leur
limite plastique. Plus leur indice de plasticité est élevé, plus leur teneur en eau est supérieure à leur
limite plastique et plus ces sols doivent être considérés comme non récupérables dans les remblais.
Les sols classifiés CH et MH entrent, la plupart du temps, dans cette catégorie. Des traitements à la
chaux peuvent cependant favoriser la récupération.
Les sols silteux peuvent être plus facilement asséchés dans des conditions de température
favorables. Les taux de récupération dépendent alors de l’humidité présente et des propriétés du
sol ainsi que des conditions au moment de l’exécution des travaux. Une méthode pour estimer les
quantités de déblais réutilisables est détaillée dans le Guide de préparation des projets routiers à
l’annexe « Terrassement et structure de chaussée ».
Pour les déblais dans les sols argileux dont l’indice de liquidité est supérieur à 0,9, des risques très
élevés de tassements existent lorsque ces argiles seront soumises aux premiers cycles de gel-dégel.
Des précautions particulières doivent alors être prises. Il pourra être envisagé d’isoler thermiquement
la chaussée, d’augmenter substantiellement l’épaisseur de la structure de chaussée, de laisser geler
le sol au niveau de l’infrastructure en maintenant la surface dégagée de neige pendant au moins un
hiver, etc. Une étude appropriée permettra de déterminer les solutions les plus avantageuses.
L’indice de liquidité est défini comme étant :

W – Wp
IL =
IP
où : W = teneur en eau
 IP = indice de plasticité : IP = WL – Wp
Wp = limite de plasticité (prendre zéro dans le cas des sols non plastiques)
WL = limite de liquidité
Suivant les conditions sur le projet, les recommandations peuvent aussi couvrir :
ff La localisation des zones de sols mous et les mesures envisagées;
ff Le traitement des blocs à l’infrastructure;
ff Les zones sensibles à l’érosion et les mesures de protection;
ff La localisation des secteurs et les raisons justifiant les expertises géotechniques,
géologiques ou hydrologiques;
ff Le traitement des sols, si requis (voir le Guide de préparation des projets routiers);
ff Le traitement des structures de chaussées existantes (voir le Guide de préparation 
des projets routiers).

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55
Le Cahier des charges et devis généraux (CCDG), le Cahier de clauses générales (CCG) et la
collection Normes – Ouvrages routiers du ministère des Transports servent de références. Les
structures de chaussées sont établies suivant l’édition la plus récente des normes ou à l’aide de la
méthodologie décrite dans le manuel de l’utilisateur du logiciel Chaussée du Ministère.
Les annexes au rapport de reconnaissance des sols regroupent les photographies pertinentes (lieux,
sondages, équipements) ainsi que le résumé des journaux de sondages et les profils stratigraphiques
de sols dont des exemples sont reproduits à l’annexe I. Un profil fictif (ligne horizontale) est parfois
reproduit sur les plans lorsque la topographie est plane et que les profils définitifs du revêtement
ne sont pas disponibles, ou lorsque les sondages sont réalisés sur une route existante. Un schéma
montrant la localisation générale (route-tronçon-section-chaînage) ainsi qu’un feuillet décrivant les
symboles et légendes utilisés complètent le rapport. Les données indiquées sur les profils incluent
les profils du terrain naturel, le profil final du revêtement, les chaînages, la localisation, le type de
sondages, le niveau du roc, les niveaux d’eau, les blocs et leur taille, les résultats des sondages
géophysiques s’il y a lieu et un résumé des résultats d’analyse en laboratoire. Le logiciel Module de
sondages du ministère des Transports facilite la tâche de représenter les sondages et permet de
coupler les sondages au modèle terrain.
Le profil des sols montre la nature et la distribution des différentes couches rencontrées tout au long
du projet. Il est fort utile pour visualiser rapidement comment se présentent les terrassements et inter-
préter les résultats. Comme ces plans sont souvent disponibles avec les documents de soumission, les
données qu’ils contiennent doivent être précises et porter le moins possible à confusion. Pour certains
projets de faible longueur ou très uniformes, le profil des sols n’est pas obligatoirement réalisé et les
journaux de sondages peuvent alors être fournis avec les documents de soumission, au besoin.
Tous les éléments du rapport doivent être fiables, représentatifs et utiles dans les processus de
décision entourant le projet. Les recommandations constituent l’aboutissement de l’étude et en font
ressortir toute l’importance. Le rapport n’est pas une fin en soi. Le concepteur amorce ensuite les
ajustements sur le projet et doit bénéficier du soutien du responsable de l’étude pour bien mener à
terme la préparation des plans et devis.
Les renseignements contenus dans l’étude servent aussi de références au moment de la construc-
tion de la route et même éventuellement après sa construction. Les études ont donc une portée qui
dépasse la seule conception des projets.

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56
8 Références
1. Assemblée nationale du Québec. Code de sécurité pour les travaux de construction, Loi
sur la santé et la sécurité du travail (L.R.Q. c. S-2.1, r. 6), article 3.15 « Creusements,
excavations et tranchées ».
2. ASTM International. « ASTM D1195 Standard Test Method for Repetitive Static Plate Load
Tests of Soils and Flexible Pavement Components, for Use in Evaluation and Design of
Airport and Highway Pavements ».
3. ASTM International. « ASTM D1196 Standard Test Method for Nonrepetitive Static Plate
Load Tests of Soils and Flexible Pavement Components, for Use in Evaluation and Design
of Airport and Highway Pavements ».
4. ASTM International. « ASTM D1452 Standard Practice for Soil Exploration and Sampling
by Auger Borings ».
5. ASTM International. « ASTM D1586 Standard Test Method for Penetration Test and Split-
Barrel Sampling of Soils ».
6. ASTM International. « ASTM D1883 Standard Test Method for CBR (California Bearing
Ratio) of Laboratory Compacted Soils ».
7. ASTM International. « ASTM D2166 Standard Method for Unconfined Compressive
Strength of Cohesive Soils ».
8. ASTM International. « ASTM D3080 Standard Test Method for Direct Shear Test of Soils
under Consolidated Drained Conditions ».
9. ASTM International. « ASTM D4429 Standard Test Method for CBR (California Bearing
Ratio) of Soils in Place ».
10. ASTM International. « ASTM D4694 Standard Test Method for Deflections with a Falling-
Weight-Type Impulse Load Device ».
11. ASTM International. « ASTM D4695 Standard Guide for General Pavement Deflection
Measurements ».
12. ASTM International. « ASTM D4767 Standard Test Method for Consolidated-Undrained
Triaxial Compression Test on Cohesive Soils ».
13. ASTM International. « ASTM D5858 Standard Guide for Calculating In Situ Equivalent
Elastic Moduli of Pavement Materials Using Layered Elastic Theory ».
14. ASTM International. « ASTM D6951 Standard Test Method for Use of the Dynamic Cone
Penetrometer in Shallow Pavement Applications ».
15. Bureau de normalisation du Québec. « Granulats – Analyse granulométrique par tami-
sage », norme BNQ 2560-040.
16. Bureau de normalisation du Québec. « Granulats – Essai au bleu de méthylène », norme
BNQ 2560-255.
17. Bureau de normalisation du Québec. « Sols – Analyse granulométrique des sols inor-
ganiques », norme BNQ 2501-025.
18. Bureau de normalisation du Québec. « Sols – Détermination de la limite de liquidité à l’aide
du pénétromètre à cône suédois et de la limite de plasticité », norme BNQ 2501-092.

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57
19. Bureau de normalisation du Québec. « Sols – Détermination de la résistance au cisaille-
ment non drainé des sols cohérents à l’aide du scissomètre de chantier »,
norme BNQ 2501-200.
20. Bureau de normalisation du Québec. « Sols – Détermination de la teneur en eau »,
norme BNQ 2501-170.
21. Burnham, T.R., Johnson D. (1993). In Situ Foundation Characterization Using the
Dynamic Cone Penetrometer Report n° 93-05, Minnesota Department of Transportation,
Office of Materials, Research and Engineering, 1993.
22. Canadian Good Roads Association (CGRA) (1959). The CGRA Benkelman Beam Proce-
dure, publication technique n° 12, Ottawa, Canada, septembre 1959 (appendice III).
23. Commission de la santé et de la sécurité du travail du Québec (CSST) (2001). Pour mieux
exécuter les travaux de creusement, d’excavation et de tranchée : aide-mémoire pour l’em-
ployeur, version 2001.
24. Knutsson S., L. Domaschuk et N. Chandler (1985). Analysis of large scale laboratory and
in situ frost heave tests. Proc. of the 4th Int. Symp. on ground freezing, Sapporo, p. 65-70.
25. Konrad, J.-M. (2005). Estimation of the Segregation Potential of Fine Grained Soils using
the Frost Heave Response of two Reference Soils. Canadian Geotechnical Journal, n° 42,
p. 38-50.
26. Lavoie M. (2008). « L’interprétation des données du pénétromètre dynamique », Ministère
des Transports du Québec, Info DLC, vol. 13, n° 2, août 2008.
27. Ministère des Transports du Québec (2009). « Le formulaire d’expédition d’échantillon
(V-1037). Guide de l’usager », Service des matériaux d’infrastructure.
28. Ministère des Transports du Québec. « Détermination du potentiel de ségrégation »,
Méthode d’essai LC 22-331.
29. Ministère des Transports du Québec. Cahier de clauses générales (CCG) (édition la plus
récente).
30. Ministère des Transports du Québec. Cahier des charges et devis généraux (CCDG) – 
Infrastructures routières – Construction et réparation (édition la plus récente).
31. Ministère des Transports du Québec. « Détermination du module complexe des enrobés »,
Méthode d’essai LC 26–700.
32. Ministère des Transports du Québec. « Détermination du module réversible des matériaux
granulaires », Méthode d’essai LC 22–400.
33. Ministère des Transports du Québec. Guide d’utilisation des géosynthétiques de sépara-
tion et de renforcement des chaussées (édition la plus récente).
34. Ministère des Transports du Québec. Guide de préparation des projets routiers (édition la
plus récente).
35. Ministère des Transports du Québec. Guide sur la fabrication, l’installation et la lecture d’un
gelmètre (édition la plus récente).
36. Ministère des Transports du Québec. « Logiciel Module de sondages », Guide de
l’utilisateur (version la plus récente).

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58
37. Ministère des Transports du Québec. – Tome II – Construction routière, chapitre 1
« Terrassements » (édition la plus récente), coll. « Normes – Ouvrages routiers ».
38. Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs. « Base de
données du système d’information hydrogéologique (SIH) », Gouvernement du Québec,
www.sih.mddep.gouv.qc.ca (consulté le 2009-12-07).
39. Rieke R.D., T.S. Vinson et D.W. Mageau (1983). « The role of specific surface area and
related index properties in the frost heave susceptibility of soils », 4th Intl. Conference on
Permafrost, Fairbanks, Alaska.
40. St-Laurent, D. « Chaussée 2 : Logiciel de dimensionnement des chaussées souples »,
logiciel et guide de l’utilisateur (version la plus récente), Ministère des Transports du Québec.
41. Tensar (2001). « SpectraPave Software for Subgrade Improvement and Base Course
Reinforcement », version 2.0, Tensar Earth Technologies, inc., www.tensarcorp.com.
42. Traversy C. (2004). Guide sur la fabrication, l’installation et la lecture d’un gelmètre,
Service des chaussées, Direction du laboratoire des chaussées, Ministère des Transports
du Québec.

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59
 Annexes
Annexe I : Exemples de formulaires

Annexe II : Aide-mémoire : 
Réalisation des sondages

Annexe III : Aide-mémoire : 


Caractérisation des sols sur
le terrain (description visuelle)
Annexe I Exemples de formulaires
TALON «RELIURE»

Formulaire d’expédition d’échantillon

N° interne du laboratoire (espace réservé au MTQ)

Matériau Calibre / Dimensions Usage Division du journal N° du formulaire Nombre de contenants

N° centrale d’enrobage N° source de granulats N° fabricant de produit manufacturé


□ N° dossier □ N° projet
□ N° contrat □ N° projet interne □ Cocher
Nom de l’entrepreneur N° échantillon du producteur si devis
spécial

Route / Tronçon / Section Chaussée Chaînage Décalage N° de contrat de services professionnels


□ CL □ Gauche
Municipalité GPS (WGS84) Latitude Est GPS (WGS84) Longitude Nord Prélevé par
, ,
N° attestation de conformité N° du lot N° d’échantillon Taille du lot Date (AAAA-MM-JJ) Heure (HH:MM)

Informations complémentaires – Enrobés Informations complémentaires – Bois traité Lieu du prélèvement


N° de formule Classe de bitume Classe d’emploi □ Site de production □ Cent. d’enrobage
□ Site d’entreposage □ Dans le camion
Masse volum. bitume à 25°C T° visée malaxage labo. Essence □ Épandeuse à liant □ Finisseur à enrobés
□ Citerne de livraison □ Sur la route
□ Autre (préciser) :
Masse volumique du filler T° visée compactage labo. Préservatif

Informations complémentaires – Sols et granulats % d’aubier T° échantillonnage Soumis par


N° du sondage Profondeur
Conditions d’utilisation Destinataire du rapport
De à m □ Contact avec le sol □ Hors sol
Essais demandés Client Copie

Sols et granulats Enrobés


□ Absorption retenue (Ar) □ Marteau vibrant □ Extraction + Granulométrie Espace réservé à l’expéditeur
□ Bleu méthylène □ Masse volumique tassée □ Ignition + Granulométrie
□ Classification □ Masse volumique non tassée □ Densité brute
□ Coefficient de friabilité □ Matière organique □ Densité maximale
□ Coefficient d’écoulement □ Micro-Deval / Granulat fin □ Densité d’une carotte
□ Colorimétrie □ Micro-Deval / Gros granulat Épaisseur couche mm
□ CPP □ Module de finesse □ Essais à la PCG
□ Densité et absorption □ Particules fracturées □ Essai à l’orniéreur - Validation
□ Densité relative des sols □ Particules friables et mottes d’argile □ Essai à l’orniéreur - Vérification
□ Granulométrie □ Particules plates et allongées □ Essai à l’orniéreur - Autre
□ Humidité naturelle □ Proctor modifié □ Tenue à l’eau
□ Limites (4 pts) □ Propreté
□ Los Angeles □ Sédimentation
□ □ □
Sels déglaçants Bois traité Liants hydrocarbonés
□ Granulométrie □ Pénétration □ Essais de contrôle
□ Humidité □ Rétention □ Résistance au désenrobage
□ Teneur en NaCI
□ Humidité au Speedy □
Espace réservé à l’usage du laboratoire Sous-traitance Date de réception (AAAA-MM-JJ)

Essai
Reçu par

Essai réalisé par


État de l’échantillon à la réception
□ Acceptable □ Sous-réserve
□ Acceptable sans essai □ Aucun essai possible
Résultats à
Rapport prévu le (AAAA-MM-JJ)

Ministère des Transports


V-1037 (2009-11)

DÉSIGNATIONS

Direction du laboratoire des chaussées Guide de planification et de réalisation des études de reconnaissance de sols

 63
5$33257'(621'$*(

5RXWH 'RVVLHUQž

0XQLFLSDOLWp 'DWH 'LUHFWLRQ

7HFKQLFLHQ )LFKLHU

/RFDOLVDWLRQ 3URIRQGHXU eFKDQWLOORQ &ODVVLILFDWLRQ


'HVFULSWLRQJpQpUDOHGHVPDWpULDX[
QžNPYRLH  FP  Qž XQLILpH

9  

Direction du laboratoire des chaussées Guide de planification et de réalisation des études de reconnaissance de sols

 64
Direction du laboratoire des chaussées Guide de planification et de réalisation des études de reconnaissance de sols

65
-RXUQDOGHVRQGDJHVHWUpVXOWDWVG¨DQDO\VH
 1RWH/DIRUPHPDVFXOLQHXWLOLVpHGDQVFHIRUPXODLUHGpVLJQHDXVVLELHQOHVIHPPHVTXHOHVKRPPHVORUVTXHOHFRQWH[WHV¶\SUrWH   
  
R 
&KHIG¶pTXLSH 'DWH 5RXWH &RQWUDW1 Ź

   15pIpUHQFH Ź 


7\SHGHVRQGDJHVRXIRUDJHV 1ƒGHSURMHW Ź 
0XQLFLSDOLWp
6RQGDJHPDQXHO 6RQGDJHPpFDQLTXH )RUDJHDXGLDPDQW 3XLWVG¶H[SORUDWLRQ  &(3 Ź 
  
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6RQGDJH&KDLQDJH 3URIRQGHXU P  'HVFULSWLRQ 3RXUFHQWDJHSDVVDQW :   G¶HDX 5HPDUTXHV
* ' XQLILpH G¶pFKDQWLOORQ //   ,3   ,/   
>&RWHSURILOSURMHWp@ P

Direction du laboratoire des chaussées


GH j PP PP     PP

                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     

66
                     


                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     


0LQLVWqUHGHV7UDQVSRUWV
9   3DJHVXU

Guide de planification et de réalisation des études de reconnaissance de sols


-RXUQDOGHVRQGDJHVHWUpVXOWDWVG¨DQDO\VH
 1RWH/DIRUPHPDVFXOLQHXWLOLVpHGDQVFHIRUPXODLUHGpVLJQHDXVVLELHQOHVIHPPHVTXHOHVKRPPHVORUVTXHOHFRQWH[WHV¶\SUrWH   
  

&KHIG¶pTXLSH 'DWH 5RXWH &RQWUDW1R Ź 


&DUO7UDYHUV\WWS PDL &KHPLQGX*ROI 15pIpUHQFH Ź 'RVVLHU  
7\SHGHVRQGDJHVRXIRUDJHV 1ƒGHSURMHW Ź 
0XQLFLSDOLWp
6RQGDJHPDQXHO 6RQGDJHPpFDQLTXH )RUDJHDXGLDPDQW 3XLWVG¶H[SORUDWLRQ %HDXFHYLOOH &(3 Ź 
  
/RFDOLVDWLRQHQPqWUHV *UDQXORPpWULH /LPLWHVFRQVLVW $XWUHVPHVXUHV
1LYHDX
3URIRQGHXU P  &ODVVLILFDWLRQ 1XPpUR 3RXUFHQWDJHSDVVDQW
6RQGDJH&KDLQDJH 'HVFULSWLRQ :   G¶HDX &X GII 5HPDUTXHV
* ' XQLILpH G¶pFKDQWLOORQ //   ,3   ,/ 9%

Direction du laboratoire des chaussées


>&RWHSURILOSURMHWp@ GH j PP PP     PP P N3D  PP

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   *: 3LHUUHFRQFDVVpH ,'            
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  60 6DEOHVLOWHX[          QS      63R D 
  &$,//28 &DLOORX           
        

67
6&60 6DEOHVLOWHX[         63R D 
                     


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   *: 3LHUUHFRQFDVVpH ,'               
>@   *: *UDYLHU ,'               
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  &/ $UJLOHVLOWHXVH                63R D 
  &/ $UJLOHJULVH                63R D 
                    
60    %% %pWRQELWXPLQHX[            
   *: 3LHUUHFRQFDVVpH ,'             
>@   *: *UDYLHU ,'             
  6&60 6DEOHVLOWHX[                63R D 
  &/ $UJLOH                63R D 
                   


0LQLVWqUHGHV7UDQVSRUWV
9   3DJHVXU

Guide de planification et de réalisation des études de reconnaissance de sols


a : Profil longitudinal (section horizontale)

b : Profil transversal

Écrans du logiciel Module de sondages

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68
Annexe II Aide-mémoire : Réalisation des sondages

Matériel requis
ff Accessoires de sécurité : bottes, casque, veste réfléchissante. Équipe de signalisation
s’il y a lieu.
ff Programme ou plan de sondages, formulaires d’expédition d’échantillons, formulaires de
rapports de sondages, crayons, crayons feutres indélébiles.
ff Matériel de localisation (cartes, GPS, odotachymètre, etc.), piquets d’arpentage, peinture
en aérosol, appareil photo.
ff Coffre à outils, ruban à mesurer, lampe de poche, marteau de géologue, brosse d’acier,
balai, aspirateur d’atelier, pelle carrée et pelle ronde manuelles, barre de force, sonde
piézométrique.
ff Sacs de plastique hermétiques pour échantillons. Sacs de plastique résistants pour le
transport des échantillons. Attaches pour sacs. Boîte pour échantillons si nécessaire.

Matériel spécifique selon le contexte ou le type de sondage


ff Carotteuse avec réservoir d’eau et carottiers de différents diamètres.
ff Foreuse avec tarière hélicoïdale, extensions (1,5 m), attaches pour extensions, tête de
mèche, pointes de carbure, fourchette.
ff Enrobé à froid et préparation pour béton. Marteau piqueur électrique avec plaque d’acier
pour compactage.
ff Rétrocaveuse (scie pour pavage, brûleur au propane, liant d’accrochage, enrobé à chaud,
compacteur). Attention aux risques d’effondrement des parois : Consulter le Code de
sécurité pour les travaux de construction préalablement à toute descente dans une exca-
vation de plus de 1,2 m de profondeur. Ne pas appliquer de surcharge au sommet des
parois. Le matériau de déblai doit être empilé à plus de 1,2 m de l’excavation et aucun véhicule
ne doit se trouver à moins de 3 m. Obtenir une attestation d’ingénieur au besoin. Éviter
d’excaver les sols sensibles (tourbe, argile intacte) directement sous la future chaussée.
ff Pénétromètre, scissomètre.
ff Gelmètres, piézomètres.
ff Tubes Shelby, contreplaqués avec pellicules plastique pour échantillons argileux non remaniés.

Préparation
ff Repérage des services d’utilité publique enfouis.
ff Permissions auprès des propriétaires terriens.
ff Déterminer la position des forages sur le chantier, s’assurer que les emplacements sont
conformes au programme ou plan de sondages et que le marquage ou les piquets sont
visibles. Si des modifications sont apportées au programme, le chargé de projet doit en être
avisé avant le début des travaux de sondage.

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69
Exécution
1. Le technicien responsable s’assure que les sondages indiqués sur le chantier corres-
pondent au programme ou plan de sondages approuvé par le chargé de projet.
2. Sécuriser le site (signalisation si requis).
3. Sondages à la tarière : Prendre soin de retirer la mèche dès qu’elle a traversé le
revêtement afin d’extraire les résidus de béton de ciment ou de béton bitumineux. Mesurer
l’épaisseur du revêtement à l’aide d’un ruban à mesurer. Dans le cas de chaussées mixtes,
mesurer séparément l’épaisseur de l’enrobé bitumineux et du béton de ciment. Afin de
mieux délimiter ces couches, brosser et mouiller les parois du trou.
4. Forer à vitesse réduite, ou excaver avec précaution, de façon à pouvoir observer et mesurer
les différentes couches sans les mélanger et sans les contaminer. La progression de la
foreuse est arrêtée à chaque changement de sol. Elle est aussi limitée à des étapes
d’avancées maximales de 500 mm à la fois si on rencontre une couche unique plus
épaisse dans le premier mètre sous le revêtement.
5. Séparer les couches de matériaux constituant la structure de chaussée dès leur sortie du
trou de forage, tout en indiquant leur profondeur et leur épaisseur respectives.
6. Échantillonner les matériaux en conformité avec le programme ou plan de sondages et
décrire visuellement les sols et les matériaux qui les composent. Distinguer la croûte
argileuse du reste du dépôt. Dans le cas où les matériaux seraient semblables d’un sondage
à l’autre, distinguer par comparaison l’échantillon en inscrivant « idem » dans le rapport de
sondages suivi du numéro d’analyse correspondant. Les échantillons conservés aux fins
d’analyse en laboratoire doivent être suffisamment nombreux et représentatifs pour que
tous les autres puissent y être référés par description visuelle. Conserver périodiquement
des échantillons semblables pour plus de certitude. Recueillir au moins trois échantillons
de fondation et trois échantillons de sous-fondation dans le cas d’une chaussée existante.
Les échantillons non remaniés doivent être manipulés avec soin et préservés du gel.
7. Inscrire dans le rapport de sondages toutes les données relatives à la localisation du forage
de même que la description visuelle de chaque échantillon. Emballer les échantillons dans
les sacs étanches. Remplir le formulaire d’expédition d’échantillon. Demander les analyses
de base (teneur en eau, granulométrie, limites d’Atterberg) en plus de celles spécifiées au
programme ou plan de sondages. Insérer le sac étanche contenant l’échantillon dans le sac
de transport avec le formulaire d’expédition.
8. Répéter le sondage à 1 ou 2 m de distance en cas de refus, s’il n’y a pas de restrictions
liées à la localisation des services d’utilité publique. (Voir figure 20 et tableau 6.)
9. S’il y a lieu, relever le niveau de la nappe d’eau à l’aide du ruban à mesurer ou d’une
sonde piézométrique.

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70
10. Noter les observations utiles à l’interprétation des résultats de sondages telles que :
-- État et dégradation de la chaussée près du sondage
-- Nature du sol environnant
-- Importance des remblais ou déblais
-- Efficacité du drainage
-- Points de repère à proximité du forage
et prendre des photographies au besoin.
11. Pour éviter toute contamination, nettoyer la tarière après chacun des sondages afin de
déloger toute trace de matériaux provenant du forage précédent.
12. Remplir les trous de sondages avec les matériaux mis à jour en respectant le plus possible la
stratigraphie existante ou en utilisant du sable ou du gravier, selon la disponibilité. Compacter
mécaniquement, par couche de 30 cm, et obturer la surface des chaussées existantes avec
un mélange bitumineux à froid ou avec du béton à prise rapide sur une épaisseur minimale
de 10 cm.
13. Laisser le site propre avant de quitter les lieux.
14. Choisir et expédier les échantillons au laboratoire aux fins d’analyse.
15. Compléter le journal de sondages, immédiatement après l’exécution des sondages.
16. Compléter le journal de sondages et résultats d’analyse.

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71
Annexe III Aide-mémoire : Caractérisation des sols sur
le terrain (description visuelle)

Caractéristiques à relever
Classification selon la taille des particules

Argile < 2 µm


Silt 2 µm à 80 µm
Sable 80 µm à 5 mm
Gravier 5 mm à 80 mm
Caillou 80 mm à 300 mm
Bloc > 300 mm

ff Pour tous les types de sols : f


Identification, description, couleur, odeur (hydrocarbures, matières organiques), structure ou
agencement des particules, degré d’humidité, présence de gel, présence de contaminants
ou corps étrangers, ainsi que :
-- Pour les sols pulvérulents : f
Composition granulométrique, forme des grains, compacité.
-- Pour les sols cohérents : f
Plasticité, consistance, sensibilité.

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73
Sols pulvérulents
Composition granulométrique
Au chantier, on décrit sommairement la granulométrie de la façon suivante :

Uniforme Tous les grains sont approximativement de la même dimension.


Étalée Tous les types de sols (silt, sable, gravier) sont présents dans
des proportions à peu près équivalentes.
Discontinue Un ou plusieurs types de matériaux de grosseurs intermédiaires
sont absents.

Planche pour l’estimation du pourcentage des constituants

3% 5% 10 % 15 % 20 % 35 % 50 %
Traces Un peu Adjectif Et
(ex : silteux) (ex : sable et silt)

Compacité d’après l’essai de pénétration standard (SPT)

Indice N
Compacité
(coups / 30 cm)
Très lâche <4
Lâche 4 à 10
Moyenne ou compacte 10 à 30
Dense 30 à 50
Très dense > 50

Formes des particules


Les granulats, cailloux et blocs peuvent être cubiques, sphériques, allongés ou aplatis. Selon la
configuration des angles, on emploie les termes suivants :
ff angulaires :
angles aigus avec des surfaces relativement planes et rugueuses;
ff sub-angulaires :
angulaires mais avec des angles émoussés;
ff sub-arrondies :
angles peu apparents;
ff arrondies :
côtés arrondis et ne présentant pas d’angles.
Ces termes sont particulièrement utiles dans les cas des tranchées de reconnaissance excavées
dans les aires d’emprunt des sols granulaires ou de till.
Préciser si la fondation de chaussée est composée de pierre concassée, de gravier concassé
ou de gravier naturel.

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74
Structure (sols pulvérulents)
La structure sert à décrire l’agencement macroscopique des différents types de sols. Cet agencement
se perçoit facilement sur les parois des tranchées ou des coupes. Comme les échantillons prélevés par
forage ont un volume restreint et sont généralement dans un état remanié, seuls quelques éléments de la
structure pourront occasionnellement être identifiés sur place. Les structures suivantes sont communes
aux sols granulaires :
ff Stratification :
Superposition de couches de granulométrie ou de couleur différente.
Indiquer les types de sols, l’épaisseur, la forme et l’agencement de chaque couche, ainsi
que les micro-structures internes.
ff Lenticulaire :
Inclusion dans la masse du terrain de cavités remplies de sols de types différents;
en indiquer les dimensions.
ff Humidité :
Indiquer l’état de l’échantillon : sec, humide ou saturé.
Pour les tills ou les sols granulaires contenant un certain pourcentage de sols fins,
la terminologie suivante est recommandée :
-- très sec :
pressé dans la main, le sol ne montre aucune cohésion ni adhérence;
-- sec :
pressé dans la main, le sol n’humidifie pas ou très peu la paume, sans montrer
de cohésion;
-- humide :
pressé dans la main, le sol humidifie la paume, avec adhérence des particules fines;
-- très humide :
lorsqu’on manipule le sol, il tache les instruments ou la main avec adhérence
des particules;
-- saturé :
le sol adopte facilement la forme de son contenant, sac ou récipient, et un peu d’eau
libre est visible en surface par luisance.

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75
Sols cohérents
Signification des couleurs
ff Sol jaune :
oxydé
ff Argile brune :
bien drainé et oxydé (au-dessus de la nappe phréatique)
ff Argile grise :
mal drainé (zone de remontée capillaire ou de fluctuation du niveau de la nappe)
ff Argile bleue :
peu oxydé (dans la nappe phréatique)
ff Argile noire :
présence de matières organiques

Structure (sols cohérents)


Le terme structure sert à décrire l’agencement macroscopique des sols entre eux sur une paroi naturelle
ou excavée ou, parfois, à partir d’un échantillon obtenu avec un carottier fendu. L’échantillon extrait d’un
tube à paroi mince (Shelby) permettra une description plus exacte en laboratoire. Les différents types de
structures sont les suivantes :
ff Stratifiée :
superposition de couches de différents types de sols. On doit indiquer les types de sols,
les proportions, l’épaisseur respective, la continuité des couches.
ff Varvée :
alternance régulière de couches argileuses minces généralement gris foncé et de couches
plus silteuses ou sableuses de couleur généralement gris pâle.
ff Fissurée :
les fissures se remarquent quand le sol se fracture le long de plans définis, avec un peu
d’effort. La surface d’une fissure laisse souvent apparaître une légère décoloration.
ff Friable :
certains sols cohésifs peuvent se réduire facilement en petits blocs plus résistants.

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76
Consistance et résistance mécanique (sol non remanié seulement)

Cu
Consistance Appréciation approximative Indice N CBR
(kPa)
Le poing peut s’enfoncer de quelques centimètres.
Très molle Passe entre les doigts lorsque comprimé. < 12 <2 < 0,4
Un homme debout s’enfonce ( > 75 mm ).
Pénétré facilement par le pouce.
Molle Modelé par une faible pression des doigts. 12 – 25 2à4 0,4 – 0,8
Un homme qui marche s’enfonce ( > 50 mm ).
Pénétré par le pouce avec un effort modéré.
Ferme ou
Modelé par une forte pression des doigts. 25 – 50 4à8 0,8 – 1,6
moyenne
Un homme qui marche laisse ses traces
Marqué avec une forte pression du pouce.
Raide Un véhicule léger (camionnette) laisse des ornières 50 – 100 8 à 15 1,6 – 3,3
( 12 à 25 mm ).
Rayé facilement avec l’ongle du pouce.
Très raide Un camion à benne chargé laisse des ornières 100 – 200 15 à 30 3,3 – 6,7
( 25 à 75 mm ).
Rayé difficilement avec l’ongle du pouce.
Dure Un camion à benne chargé laisse peu ou pas de > 200 > 30 > 6,7
marques.

Réf. : adapté de Tensar (2001)
Cu : Résistance au cisaillement non drainée
CBR : Indice de portance californien

Sensibilité

St = Cu Laboratoire Chantier
Cur
Faible < 10 2à4
Moyenne 10 à 40 4à8
Forte > 40 >8

Plasticité Limite de liquidité


Faible < 30 %
Moyenne 30 à 50 %
Élevée ou forte > 50 %

Pour distinguer les silts des argiles

Essai de vibration
La surface d’un échantillon humide, agité vigoureusement dans la main, devient luisante avec apparition
d’eau libre. En pressant l’échantillon entre les doigts, l’eau libre disparaît de la partie de l’échantillon
qui subit une dilatation et deviendra mate; avec le silt et le sable fin, la réaction est rapide et évidente;
avec l’argile cela ne se produit pas; elle reste luisante. Dans le cas d’argiles très sensibles, l’échantillon
se liquéfie au remaniement, phénomène à ne pas confondre avec l’apparition d’eau libre.

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77
Essai de lustre
Appliquer le plat d’une lame de couteau ou d’un ongle. L’obtention d’une surface lustrée est typique
d’une argile tandis qu’une surface mate correspond plutôt à un silt.

Essai de broyage ou résistance à sec


La résistance offerte par un petit morceau de sol sec à grains fins broyé entre les doigts donne une
indication des proportions relatives de silt ou d’argile.
ff Si le sol se réduit rapidement en poudre, sa résistance à sec est faible, ce qui indique un
pourcentage de silt ou de silt sableux.
ff Si le sol se réduit facilement en petits morceaux, plutôt qu’en poudre, sa résistance à sec
est moyenne, ce qui indique qu’il s’agit d’argile de plasticité moyenne ou d’argile silteuse.
ff Si la résistance à sec est très élevée, le morceau ne peut être broyé entre les doigts :
on peut en déduire qu’il s’agit d’une argile très plastique.
En plus de ces essais, il faut savoir que l’argile humide colle aux doigts et ne se lave pas facilement
lorsqu’on se nettoie les mains, contrairement au silt qui tend à se détacher aisément avec l’eau et que
l’on peut brosser quand il est sec. Si on frotte une petite quantité de sol entre les dents ou entre les
doigts, une sensation granulaire indique la présence de sable ou de silt, sinon il n’y a que de l’argile.

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78
Les études de reconnaissance de sols visent à faciliter la prise de
décision à l’étape de la conception des projets routiers. Elles consistent
à préciser la distribution et les caractéristiques des sols et du roc, ainsi
que les zones problématiques sur un tracé routier. Elles servent ainsi de
point de départ pour l’exécution des travaux de construction. Le guide Le présent guide couvre
de planification et de réalisation des études de reconnaissance de sols toutes les étapes des études
s’applique principalement aux projets de construction et de reconstruction de reconnaissance de sols
où des travaux de terrassement sont nécessaires. Le contexte propre aux pour la construction des
projets de réhabilitation de chaussées n’est abordé que très sommairement. structures de chaussées.
L’importance d’une bonne étude de reconnaissance de sols prend tout Cela inclut la détermination
son sens lorsque l’on sait que le terrassement figure parmi les travaux des besoins et la collecte
comportant le plus grand nombre d’imprévus. des données disponibles,
la photo-interprétation, les visites préliminaires, la
programmation des sondages ainsi que des essais
in situ et en laboratoire. Les principales méthodes
d’investigation sont décrites et commentées. Une section
est réservée à la réalisation des sondages, y compris les
étapes de préparation et d’exécution, l’échantillonnage,
la description des sols et la tenue des journaux de
sondages. Le guide présente une vue d’ensemble
des points essentiels à prendre en compte et
à inclure dans les rapports pour assurer le
succès de ces études.

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