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PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE REPUBLIQUE DU CONGO

------------------ Unité – Travail – Progrès


CABINET
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INTERVENTION DE SON EXCELLENCE


MONSIEUR DENIS SASSOU-NGUESSO
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU CONGO
A L’OCCASION DU VIIè SOMMET DES PAYS ACP

Malabo, le 13 décembre 2012


Monsieur le Président de la République de Guinée Equatoriale
et très cher Frère Théodoro OBIANG NGUEMA MBASOGO,

Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement du Groupe des Etats d’Afrique, des
Caraïbes et du Pacifique (ACP),

Monsieur le Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies,

Monsieur le Secrétaire Général du Groupe des Etats d’Afrique, des Caraîbes et du Pacifique (ACP)

Mesdames et Messieurs les Représentants des Institutions internationales, régionales et sous


régionales,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

C’est avec un réel plaisir que je prends part au débat consacré à « l’environnement, au changement
climatique, à la sécurité alimentaire et au développement rural dans les Etats du Groupe Afrique,
Caraïbes et Pacifique », à l’occasion du 7ème Sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernement des pays
d’Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP), qui se tient ici à Malabo, en Guinée Equatoriale, dans notre sous-
région, l’Afrique Centrale.

J’aimerais remercier le Président OBIANG NGUEMA MBASOGO, le Gouvernement et le peuple


équato-guinéens, pour l’accueil chaleureux qui a été réservé à ma délégation et à moi-même.

Je voudrais également féliciter le Gouvernement de la Guinée Equatoriale, le Secrétariat du Groupe


des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, les organisations régionales et sous régionales pour
les efforts qu’ils ont consentis dans la préparation de cette Conférence.

Mesdames et Messieurs,

Le 7ème Sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernement ACP se tient six mois après la Conférence des
Nations Unies sur le développement durable, dite Conférence de Rio+20, et une semaine environ
après la dix-huitième conférence des Parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques, à Doha, au Qatar, qui a prolongé, jusqu’en 2020, le protocole de Kyoto.

Comme nous le constatons, l’environnement est devenu l’une des préoccupations majeures de notre
temps. La gouvernance environnementale internationale a été l’un des principaux thèmes abordés à
la Conférence de Rio+20. Je me réjouis qu’un consensus ait été trouvé à cette occasion, en vue du
renforcement du Programme des Nations Unies sur l’Environnement (PNUE), et de l’élargissement de
son mandat, sur la base de la Position Commune Africaine dont j’ai été le porte-parole.

Mesdames et Messieurs,

Le changement climatique est l’une des plus grandes menaces à laquelle notre planète est
confrontée et dont les effets sont vécus dans de nombreux pays, notamment les catastrophes
naturelles aux conséquences dramatiques sur les plans social, économique et écologique.
Depuis Rio de Janeiro, en juin 1992, nous avons pris des engagements pour réduire les émissions de
gaz à effet de serre, responsables du changement climatique.

Force est de constater que, en dépit des efforts déployés par les pays en développement,
notamment dans la gestion durable des forêts, les pays développés, à quelques exceptions près,
n’honorent pas leurs engagements.

Les données scientifiques illustrent bien le péril que court notre planète, si nos modes de production
et de consommation ne changent pas. Pour ce faire, des engagements ambitieux en matière de
réduction des émissions de gaz à effet de serre doivent être pris et mis en œuvre par les pays
développés.

De même, les promesses faites pour la mobilisation des moyens financiers, durables et adéquats,
doivent être tenues.

Je voudrais saluer la décision prise par l’Union Européenne de soutenir la position du groupe des 77
et la Chine, concernant la propagation du Protocole de Kyoto, seul cadre juridique, pour l’heure, en
matière de lutte contre le changement climatique.

Mesdames et Messieurs,

En septembre 2000, dans le cadre de la déclaration du millénaire, nous nous sommes engagés à
réduire de moitié, d’ici à 2015, la proportion des personnes qui souffrent de la faim, c'est-à-dire de
garantir la sécurité alimentaire ? Cet objectif est loin d’être atteint.

Dans de nombreux pays des Etats du Groupe ACP, l’agriculture itinérante reste la pratique la plus
répandue, avec comme conséquence la destruction et la dégradation des sols et des forêts.

Il est donc nécessaire de promouvoir une agriculture durable à travers l’amélioration des systèmes
de production agricole.

Dans plusieurs pays, la sécurité alimentaire est compromise par les effets du changement climatique,
notamment par la perte des cultures, du fait de la sécheresse et des inondations, ou par la baisse des
rendements agricoles.

Par ailleurs, les plantations industrielles utiles à la production des biocarburants, pour ne pas
constituer une autre menace sur la sécurité alimentaire, doivent se développer sans destruction ou
dégradation importante des écosystèmes forestiers.

En outre, de nombreuses activités économiques sont réalisées souvent dans le même espace, sans
planification de la gestion forestière. Cette situation se traduit par une superposition des usages tels
que l’exploitation forestière, minière et agricole, l’urbanisation et le développement des activités
communautaires.

En vue de promouvoir un développement rural harmonieux, il est nécessaire d’élaborer et de mettre


en œuvre des plans d’affectation des terres, permettant ainsi une gestion rationnelle de l’espace
foncier ? Ces plans ont aussi pour vocation de concilier le développement économique, la
préservation de l’environnement et la garantie des droits des populations locales et autochtones sur
les terres et les ressources naturelles.
Mesdames et Messieurs,

La Guinée Equatoriale qui accueille ce Sommet est située dans le Bassin du Congo, vaste de deux cent
vingt millions (220.000.000) d’hectares de forêts. Ce Bassin constitue le deuxième massif forestier
d’un seul tenant, après celui de l’Amazonie. Il est partagé par dix (10) pays de l’Afrique Centrale.

Le Bassin du Congo est un espace qui regorge d’importantes ressources et abrite une grande
biodiversité. A titre d’illustration, ses forêts renferment environ dix mille (10.000) espèces végétales,
mille (1.000) espèces d’oiseaux, quatre cent (400) espèces de mammifères et plus de quatre-vingt
cinq (85) espèces réputées rares.

De louables efforts ont été consentis dans la conservation de cette biodiversité à travers la création
des aires protégées qui couvrent environ 11% des territoires nationaux.

Au plan de la gestion durable des forêts, des plans d’aménagement des concessions forestières sont
élaborés et mis en œuvre. Ce qui a permis la certification de quatre millions (4.000.000) d’hectares
de forêts sur cinquante millions (50.000.000) concédées à l’exploitation et à l’industrie du bois.

La pratique de l’agriculture itinérante et de la coupe de bois pour les besoins énergétiques n’a pas
entraîné une déforestation importante.

Un plan de convergence, composante environnementale de l’Afrique Centrale du Nouveau


Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) a été élaboré.

Ce plan prévoit, sur une période de dix (10) ans, des actions sous régionales et nationales, qui
constituent une réponse pertinente à la fois au changement climatique et à la dégradation de la
biodiversité.

Mesdames et Messieurs,

L’Economie Verte, c'est-à-dire une économie moins carbonée, qui a été l’un des thèmes abordés à
Rio+20, constitue un véhicule et un moyen pour atteindre le développement durable. Il revient à tous
et à chacun, d’œuvrer en vue de promouvoir des programmes et projets y relatifs.

La République du Congo, mon Pays, fait de la promotion de l’Economie Verte une des priorités de sa
stratégie nationale de développement. A cet effet, le Congo s’emploie, entre autres, à valoriser
toutes les potentialités dont regorgent ses forêts : cela va de la promotion du tourisme écologique,
des aires protégées, des parcs nationaux à la valorisation des métiers du bois.

Telle est , Mesdames et Messieurs, l’économie du propos introductif sur ce thème d’un intérêt
majeur qui interpelle, encore et toujours, la conscience de l’humanité sur le lien qui existe entre
l’environnement, le changement climatique et la sécurité alimentaire.

Je vous remercie.

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