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Chapitre I

Circuits électriques en régimes variables


I.1. Définition

Un circuit électrique fonctionne en régime variable lorsqu’il est alimenté par


des sources de courant ou de tension du temps au lorsque sa configuration est
modifiée, à un instant donnée, par l’ouverture ou la fermeture d’un interrupteur par
exemple.
Les signaux (courant et tension) sont alors variables, fonction du temps.
Néanmoins, des signaux continus peuvent coexister avec ces signaux variables. On
appelle vecteur instantanée, l’expression temporelle d’un signal, que l’on note par une
lettre minuscule : par exemple u(t), i(t).

I.2. Dipôles élémentaires

Les circuits électriques en régime variable sont constitués de divers éléments.


On retrouve les sources de courant et de tension dont les valeurs seront tantôt
constantes tantôt fonction du temps, et les résistances.
D’autres dipôles passifs linéaires sont utilisés : bobines et condensateurs, ainsi que les
dipôles non linéaires comme les interrupteurs, les diodes etc.
Le fonctionnement des dipôles passifs linéaire réagi par une équation différentielle
c'est-à-dire à coefficient constants.

I.3. Dipôles passifs : Equation de fonctionnement

Le fonctionnement des dipôles passifs linéaire réagi par une équation différentielle
c'est-à-dire à coefficient constant.

I.3.1. Résistance

Loi d’Ohm : Relation tension-courant

u t   R i t  (1)

2/8
I.3.2. Bobine parfaite

L : inductance en H(Henry)
di t 
u t   L (2)
dt

I.3.3. Condensateur parfait

C : Capacité en F (Farades)
du t 
i t   C (3)
dt

I.3.4. Interrupteurs

Ils peuvent être de type mécanique, mais on utilise surtout des composantes de
l’électronique : diodes, transistors,… fonctionnant en régime de commutation. Ces
commutateurs sont généralement unidirectionnels en courant ou en tension. Ils ne sont
parfaits qu’en première approximation (en négligeant tensions de seuil, courants
résiduels, et…)
- Mise en équation et résolution du problème posé.
On se place dans le cas simple, mais classique, où le circuit étudié n’est constitué que
d’une maille, celle-ci comportant, entre autre des bobines et/ou des condensateurs.
Pour résoudre le problème, il faut suivre la démarche proposée.

3/8
 On commence par analyser le fonctionnement des interrupteurs du montage. A
chaque état des interrupteurs correspond à une configuration du circuit donc un
problème différent à traiter.
 On écrit les lois de Kirchhoff pour le circuit, en faisant intervenir les équations
des dipôles élémentaires. On obtient ainsi une équation différentielle linéaire du 1er
ordre où du 2ème ordre (on n’ira pas au delà) ayant comme inconnu le signal s(t)
cherché :
On peut écrire :
 ds t  
f  s t ,   e t  (4)
 dt 

Ou
 ds t  d 2 s t  
f  s t , ,   e t  (5)
 dt dt 2 

Le second membre e t  traduit généralement l’action des dipôles actifs du montage.


 On cherche la solution générale S1(t) de l’équation sans second membre
(SGESSM).

  ds t  
 f  s t , dt   0
  
 (5)
 f  s t , ds t  , d s t    0
2

  dt dt 2 

 On cherche la solution particulière S2(t) de l’équation avec second membre


(SPEASM).
 La solution de l’équation différentielle est :

s t   s1 t   s 2 t  (6)

La solution fait intervenir un nombre de constantes d’intégration égale à l’ordre de


l’équation différentielle. Leur valeur est déterminée par les conditions initiales du
problème.

4/8
- La SGESSM s1(t) correspond au régime libre ou au régime transitoire. C’est
toujours en pratique, une fonction décroissante du temps à cause de l’amortissement du
aux résistances.
Ainsi, si t   , s1 t   0
- La SPEASM s2(t) correspond au régime forcé ou au régime permanent. C'est-à-
dire celui qui tend à imposer au circuit le signal e(t). On l’obtient d’ailleurs par
identification. Si ce régime avait le temps de s’établir, la seconde solution s2(t)
substituerait seule : s t   s 2 t 

I.4. Réponse de circuits du 1er ordre :

Un circuit de 1er ordre est généralement régi par une équation différentielle de la forme
suivante :
d s t 
  s t   e t  (7)
dt

Avec  : constante de temps du circuit (homogène à un temps).

I.4. Réponse à un échelon :

On appelle échelon de tension (de courant) le signal e(t) tel que e(t)=0 si t  0 et
e t   Cons tan te pour t  0 .

Cste si t0
e t    (7)
0 si t0

La réponse s(t) associée est appelée réponse indicielle.

I.5. Réponse du circuit de 2ème ordre (régime libre est forcé)

Un circuit linéaire de2ème ordre répond à l’équation différentielle suivante :

1 d 2 s t  2 m ds t 
  s t   e t  (8)
 02 dt 2  0 dt

5/8
Avec :
 0 : pulsation propre du circuit (en rad / s )

m : coefficient d’amortissement du circuit sans unité et  0 .


La résolution de cette équation suit un cheminement légèrement élaboré que dans le
cas d’un circuit du 1ér ordre. Des discussions sur la valeur de certaines grandeurs
s’imposent.
L’équation caractéristique (EC) :
1 2m
r2  r 1  0 (9)
 02 0

Avec r est une racine de l’équation caractéristique.


On en déduit l’expression du discriminant  :
2
 2m  4 4
     2  2 m 2  1  
 0  0 0
La discussion peut alors s’engager sur les valeurs de m, nous avons donc 3 cas :
 m  1 ,   0 , nous avons deux racines réelles de même signe

r1, 2  m  0   0 m 2  1
SGESSM :

s1 t   Ae r1 t  Be r2 t (10)
Régime libre périodique amorti

 m  1 ,   0 nous avons une racine double réelle


r1    0
SGESSM :

s1 t   e 0 t  A t  B  u t   R i t  (11)
Régime libre critique

 0  m  1 ,   0 , nous avons deux racines complexes conjugués

r1, 2  m  0  j 0 1  m 2  m  0  j p

6/8
2
Avec :  p   0 1  m

 p : Pseudo-pulsation des oscillations.

SGESSM :

s1 t   e  m 0 t A cos  p t  B sin  p t 
(12)
 S max e  m 0 t sin  p t   

A
Ou S max  A 2  B 2 et tg 
B
Dans ce cas, on parle du régime libre oscillant amorti.

Le régime forcé correspond à la SPEASM s2(t).


Les solutions particulières les plus courantes en génie électrique sont la constante ou la
somme de fonctions circulaires.
- La solution complète est la somme des deux solutions précédemment définies.
- La résolution se termine par la recherche des constantes A et B ( ou et ) grâce
à des conditions initiales (C.I).

I.6. Circuits électriques en régime sinusoïdal

Pour plusieurs raisons, les régimes sinusoïdaux ont une très grande importance en
électricité :
 La majeure partie de l’électricité consommée dans le monde est produite et
distribuée sous forme de tensions sinusoïdales.
 Le régime sinusoïdal sert de base à l’étude des signaux périodiques par
l’intermédiaire de la transformation de Fourier (voir plus loin).

L’étude des circuits électriques en régime sinusoïdal correspond à l’étude des réseaux
électriques composés uniquement de dipôles passifs linéaire (résistance, condensateurs
et bobines) alimentés par des sources de tension ou de courant sinusoïdales.
En tous points de ce circuit, les signaux sont des grandeurs sinusoïdales du temps de
même fréquence f mais déphasées les unes par rapport aux autres.

7/8
Un signal sinusoïdal est défini par : s t   S 2 coscos t   
2
S : Valeur efficace,  : pulsation en rad/s,   2 f  où T la période en (s).
T
 : Le déphasage à l’origine (à t=0).

8/8
Chapitre II

Circuits en régime transitoire


II.1 Introduction

On appelle régime transitoire le régime de variation en fonction du temps des


grandeurs électriques u t  ou i t  entre un premier état d’équilibre t  0  et un nouvel
état d’équilibre, atteint à une perturbation extérieure appliquée à t=0. Un tel régime
assure la transition entre deux régimes permanents.
Par exemple, lorsqu’on ferme un circuit pour le mettre en fonction, les courants et les
tensions mettent un certain temps à s’établir : c’est le régime transitoire.

II.2 Importance du régime transitoire

 Utilisation du régime transitoire : filtrage, lissage du courant et de tension après


redressement, stockage momentané d’énergie, découplage, déphasage entre le
tension et le courant, oscillateurs, etc…
 Effets indésirables (ex) : le démarrage ou l’arrêt d’un moteur d’asservissement doit
être le plus bref possible pour une meilleure précision.
 Pour diverses raisons techniques et/ou économiques, il peut être nécessaire de
connaître le temps ou au moins d’avoir un ordre de grandeur.

II.3 Dipôles R.L ou C en régime quasi-permanent

II.3.1 Relation Courant-tension (Convention récepteur)

Les relations établies en régime permanent restent valables en régime quasi-


permanent. C'est-à-dire « lentement » variables en utilisation des grandeurs électriques
instantanées (approximativement des régimes quasi-permanents : ARQP)
 Cas d’un résistor R :

Loi d’Ohm donne :

u  Ri (13)

 Cas d’un condensateur (Capacité)

2/16
dq q du 1 dq
i et u   
dt C dt C dt
Ce qui donne :
du
iC (14)
dt

 Cas d’une bobine pure (Inductance L)

di
uL (15)
dt

 Cas d’une bobine résistance (L,r)

di
u  Ri  L (16)
dt

II.4 Composantes de stockage d’énergie

Nous introduisons ici deux éléments dont les caractéristiques courant-tension font
intervenir des relations différentielles ou intégrales.

II.4.1 Condensateur

3/16
Un condensateur est un dipôle qui emmagasine une charge électrique q proportionnelle
à la tension qui lui est appliquée.

q t   C u t   C V A t   VB t  (17)

La charge q étant portée par l’armature A.

Le coefficient de proportionnalité C est appelé « Capacité » du condensateur dont


l’unité est le Farad noté F. la variation par unité du temps de la charge q est égale à
l’intensité du courant traversant le condensateur. Donc on peut écrire :
dq t  du t 
i t   C (18)
dt dt

La charge est donc la tension d’un condensateur ne peut pas varier d’une manière
infiniment rapide. La charge et la tension d’un condensateur sont donc toujours des
fonctions continues par rapport au temps. Cette caractéristique est utile pour la
détermination des conditions initiales.
La puissance instantanée reçue par un condensateur peut s’écrire :
du t  1 d 2 u t 
p t   u t i t   C u t   C
dt 2 dt 2
donc :
1 d 2 u t 
p t   C (19)
2 dt 2

Calculons l’énergie reçue par le condensateur pendant un intervalle du temps.

d 2u t 
t t
1 1
w   p t  dt  C 
2 0 dt 2

dt  C u 2 t   u 2 0 
2

0

1
 C u 2 t  u 0  0
2

4/16
donc :
1
w C u 2 t  (20)
2

II.4.2 Association de condensateurs

Considérons l’association de n condensateurs de capacités C k 1,n en série :

Chacun de ces condensateurs est traversé par la même intensité i. Nous pouvons écrire
pour chaque condensateur une relation entre cette intensité et la tension à ses bornes :
du k
i  Ck  k 1 , n
dt
Où u k repésente la tension aux bornes de k ème condensateur.
Par définition, le condensateur équivalent à la série est tel que :
n
du
i C avec u   uk
dt k 1

Ce qui donne :
n n n
du du k i
u   uk   
k 1 dt k 1 dt k 1 C k

Donc :
n
du i
i C  C i
dt k 1 C k

Finalement :

1 n i
 (21)
C k 1 C k

5/16
Pour une association des condensateurs en série, l’intensité de la capacité équivalente
est égale à la somme des inverses des capacités.

Considérons maintenant l’association de n condensateurs de capacités C k 1,n en

parallèle :

Chaque condensateur est soumis à la même d.d.p u et est traversé par le courant ik

du
i  Ck
dt
L’intensité du courant total devant traverser le condensateur équivalent est égal à la
somme de ces courants, donc :
n n
du du
i C   ik   C k
dt k 1 k 1 dt
Finalement :
n
C   Ck (22)
k 1

Pour une association de condensateurs en parallèle, la capacité équivalente est égale à


la somme des capacités.

II.4.3 Propriétés fondamentales d’un condensateur

 Equation fondamentale :
du
i C
dt
 En régime continu établi :

6/16
du
Les grandeurs électriques sont constates u C  Cste   0 soit i  0 . Donc en
dt
régime continu établi, la capacité se comporte comme un circuit ouvert.

 En régime périodique établi :


Les grandeurs électriques ne prennent périodiquement la même valeur.
Conséquence : En régime périodique établi, la valeur moyenne du courant dans une
capacité est nulle.

 En régime quelconque : d’une façon générale, la tension aux bornes d’une


capacité ne peut pas subir de discontinuité :
u t 0    u t 0   quelque soit la valeur de t 0

La capacité s’oppose aux variations de la tension à ses borne et ce d’autant plus que :
- C est grand.
- Le courant dans la capacité est grand
-

II.4.4 Auto-inductance ou self

Dans une bobine ou auto-inductance, le flux instantané est proportionnel au


courant parcourant celle-ci :   L i . Le coefficient L est appelé le coefficient d’auto
induction du circuit. Il s’exprime en Henry (H). Lorsque le courant varie, il apparaît
dans le self f.e.m (qui s’oppose à la variation) :
d di t 
e t     L (23)
dt dt

Le symbole que nous avons utilisé pour une self et sa modélisation en convention
récepteur est schématisé par :

A cette modélisation correspond l’équation suivante :

7/16
di t 
u t   V A t   VB t   L (24)
dt

L’intensité traversant une bobine ne peut pas varier de manière rapide. L’intensité
d’une bibine est donc une fonction continue du temps. Cette caractéristique est utile
pour la détermination de conditions initiales.
La puissance instantanée reçue par une self s’écrit :
di t  1 di 2 t 
p t   u t i t   L i t   L
dt 2 dt
En intégrant sue un intervalle du temps t, nous retrouvons l’expression de l’énergie
électromagnétique stockée dans une bobine :
1 2 1
w Li  i (25)
2 2

II.4.5 Association de bobines

Considérons l’association de n bobines en série :

Chaque self est traversée par le même courant est soumise à une tension u k :
di t 
u k t   Lk
dt
La tension aux bornes de l’ensemble est égale à la somme des tensions partielles,
donc :
di t 
u t   L
dt
n
di t  n
u t    u k t    Lk
k 1 dt k 1

Finalement :

8/16
n
L   Lk (26)
k 1

Pour une association de bobines en série, l’inductance équivalente est égale à la


somme des conductances.
Considérons l’association de n bobines en parallèle suivante:

Chaque self est soumise à la meme tension u et est traversée par un courant ik tel

que :

di k t 
u t   Lk
dt
L’intensité totale est égale à la somme des intensités partielles, donc :
n
di t  u t  n dik t 
i t    ik t    
k 1 dt L k 1 Lk
On en déduit :*
n
1 1
 (27)
L k 1 Lk

II.5 Charge d’un condensateur au travers d’une résistance

Considérons le circuit schématisé suivant :

9/16
A l’instant t=0, nous fermons l’interrupteur k. nous supposons qu’à cette instant la
charge initiale du condensateur est nulle : q t  0  0 .
A l’instant t  0 , nous pouvons écrire :
q t 
VD  V A  VC  V A  VB   VB  VC   R i t  
C
Avec la relation entre la charge et l’intensité :
dq t 
i t  
dt
Nous obtenons donc l’équation différentielle suivante :
dq t  q t  V0
  (28)
dt RC R

Toute solution de cette équation différentielle du premier ordre peut s’écrire comme la
superposition d’une solution particulière de l’équation complète et de la solution
générale de l’équation sans second membre.
Comme la solution particulière de l’équation complète, nous pouvons considérer le
régime stationnaire (indépendant de temps) :
dq t  q t   C V0
0 
dt
Résolvons l’équation différentielle sans second membre :
dq t  q t  dq t  dt
 0  
dt RC q t  RC
t t
 q t   k e RC
 ke 

Avec   RC
La solution générale s’écrit donc :
t
q t   CV0  k e 
(29)

Cherchons la solution vérifiant les conditions initiales :


t  0  q t  0  CV0  k  0  k  CV0
Nous avons donc :

10/16
 1  e  t  
 q t   CV 0
 

  t 
u t   V0 1  e   (30)
  
 V0  t 
i t   R e

II.6 établissement d’un courant à travers une bobine

Considérons le circuit présenté sur la figure suivante :

Nous supposons qu’initialement l’interrupteur k est ouvert et qu’aucun courant ne


circule : i t  0   0 , à l’instant t=0, nous fermons l’interrupteur.
A i  0 , nous pouvons écrire :
di t 
V0  u Lt   u Rt   V0  L  Ri t 
dt

t  t  di t 
Avec : u R  Ri t  et u L  L
dt
Ce qui nous donne l’équation différentielle suivante :
di t 
L  Ri t   V0 (31)
dt

Nous retrouvons une équation différentielle du premier ordre dont la solution générale
de l’équation sans second membre s’écrit :

11/16
di t  t
L  Ri t   0  i t   k e 
dt
L
Avec  
R
Comme la solution particulière de l’équation complète, nous pouvons chercher le
V0
régime stationnaire, soit : i 
R
Ce qui nous donne pour la solution complète :
V0 t
i t   k e 
R
La constante k est définie par la condition initiale :
V0
k 
R
Ce qui nous donne :
V0  t
i t   1  e   (32)
R 

II.7 Décharge d’un condensateur à travers une bobine et une résistance

Nous considérons le circuit RLC suivant :

Nous supposons qu’initialement le condensateur est chargé et qu’il ne circule aucun


courant (k est ouvert) : q t  0  q0 et i t  0  0 avec notre choix d’orientation du
sens positif pour le courant, nous avons :
q t  di t  dq t 
u Ct   u Rt   u Lt   L  Ri t  ; i t   
C dt dt
Ce qui nous donne l’équation différentielle suivante :
d 2 q t  dq t 
LC 2
 RC  q t   0
dt dt

12/16
Il s’agit d’une équation différentielle linéaire du second ordre. Pour résoudre cette
équation, il faut chercher les racines de l’équation caractéristique associée :
LC x2  RC x 1  0

Cette équation a pour discriminant :   R 2 C 2  4 L C . La valeur de la résistance pour


laquelle ce discriminant est nul est appelée résistance critique :
L
RC  2 lorsque   0
C
Nous pouvons encore écrire le discriminant sous la forme :
 L
  C 2  R 2  4   C 2 R 2  RC
C
 

Les solutions de l’équation différentielle sont différentes selon le nombre et le type des
racines de l’équation caractéristiques.

1er cas : R  RC
L’équation caractéristique admet une racine double réelle :
RC 1 1
x   avec   LC
2L LC 
L’équation différentielle admet alors pour solution :

q t      t  e xt
Ce qui nous donne pour l’intensité :
dq t 
i t        x   x t  e xt
dt
Les constantes  et  sont définies par les conditions initiales.

q t  0    q0 q
     x  0
i t  0     x   0 LC
Nous obtenons donc pour la solution globale :
  t   t
 q t   q 0  1  e
  avec   LC (33)

i t   q 0 t e  t 
 2

Représentation graphique :

13/16
Ces deux figures illustrent l’évolution temporelle de la charge du condensateur et de
l’intensité au travers de la self. L’intensité est maximale lorsque t   .

2ème cas : l’équation caractéristique a alors deux racines réelles distinctes : R  RC

 R  R 2  RC2
x1, 2 
2L

1
De meme signe car : x1 . x2   0 , ces deux racines sont donc négatives. Nous
LC
notons leurs valeurs absolues :

R  R 2  RC2
 
2L

Ce qui vérifie :
1 1
  .    2
LC 

Les solutions de l’équation différentielle se mettent alors sous la forme :

q t    e  t   e  t
Les coefficients  et  sont définis par les conditions initiales :

q t  0        q 0

i t  0            0
Ce qui nous donne :
 q 0  q
  et    0
     

Soit en reportant dans les expressions de la charge et de l’intensité :

14/16
 q0
q t        e   t
   e  t 
  
 (34)
i t      q0 e  t   e  t
 

  

Les représentations graphiques sont données par :

3ème cas : R  RC
L’équation caractéristique admet deux racines complexes conjuguées :

 R  j RC2  R 2
x1, 2 
2L

Notons  et  les valeurs absolues des parties réelle et imaginaire de ces deux
racines : x1, 2    j avec :

 R L
  ; RC  2
 2L C

 RC2  R 2 1 R 1
    2  2
 2
 2L LC 4 L 

La solution générale de l’équation différentielle s’écrit alors :


q t    e x1t   e x2t    e  t e j t    e  t e  j t
 A e  t cos  t   

Ce qui nous donne pour l’intensité :


i t   A e  t  cos  t      sin  t   

Les constantes A et  sont déterminées par les conditions initiales :

q t  0  A cos   q0

it  0  A  cos    sin    0

15/16
Ce qui nous donne :
 q0
tg   et A 
 cos 

Soit en reportant les expressions de la charge q et du courant i :

 q 0  t
 q t   e cos  t   
 cos 
 (35)
i t    q 0 e  t sin t
 cos 2 
Si on traves les allures graphiques, on peut monter l’évolution temporelle de ces
quantités. On observe des oscillations amorties.

Nous pouvons comparer les trois régimes de décharge que nous venons de rencontrer.

16/16
Chapitre III

Réseaux électriques en courant alternatif


sinusoïdal

1
III.1. Introduction

Dans ce chapitre, nous allons aborder l’étude des réseaux électriques en courant
alternatif sinusoïdal. Ces réseaux sont en général composés d’un élément actif
(générateur à courant alternatif sinusoïdal) et d’éléments passifs (Résistances,
condensateurs et bobines).

III.2. Généralités sur le courant alternatif sinusoïdal.

Un courant électrique est dit alternatif sinusoïdal si l’intensité i de ce courant varie


d’une façon sinusoïdal avec le temps

i  i t   I max sin  t    (36)

avec :
I max et  sont respectivement l’amplitude et la pulsation de i(t).

 t    et  sont respectivement la phase à l’instant t et la phase à l’origine (t=0) de


i(t).
2 1
T et f  sont respectivement la période et la fréquence de i(t).
 T

Remarque :

Dans le langage courant, on utilise l’appellation ‘courant alternatif’ pour désigner un


courant alternatif sinusoïdal.
Puisque les fonctions sinus et cosinus s’obtiennent l’une de l’autre pas un simple
changement de phase :
2
 
sin  t     cos   t      cos t   '
 2

L’intensité d’un courant alternatif sinusoïdal peut aussi s’exprimer par une fonction
cosinus :
i  i t   I max cos  t    (37)

III.3. Générateur à courant alternatif sinusoïdal :

Les générateurs à courant alternatif sinusoïdal sont des appareils qui permettent
d’obtenir une différence de potentiel u (entre leurs bornes A et B) qui varie d’une
façon sinusoïdale dans le temps :
V A  VB  u t   U m sin  t   

Ces générateurs sont en général composés d’une bobine qui tourne à une vitesse

angulaire  constante dans un champs magnétique uniforme B .

La différence de potentiel V A  VB  est égale à la force électromotrice d’induction :


d
V A  VB  e   (37)
dt

Où  est le flux de B à travers la bobine.
 
Or :   N . B S . n  N . B. S . cost   

Où N est le nombre de spires de la bobine, S est la surface d’une spire, n est le vecteur
 
unitaire perpendiculaire à S et  l’angle entre B et n à l’instant t.
Donc :

3
d
u (t )  V A  VB  e    N . B..S . sin t   
dt
 U m sin t   
Ce qui donne :
u (t )  U m sin t    (38)

Remarque : Pour augmenter l’amplitude U max de la tension sinusoïdale u(t), il faut


augmenter N, S, B ou  .

III.4. Représentations complexes

III.4.1 Rappels sur les nombres complexes

Un nombre complexe Z est caractérisé par sa partie réelle x et sa partie imaginaire y :


Z  x  j y où j est le nombre complexe dont le carré est égale à -1.

Dans le plan complexe dont les axes sont les parties imaginaire (OI) et réelle (OR), le
nombre complexe Z est représenté par un vecteur OM , de composantes x et y faisant
un angle  par rapport à l’axe OR.

Z  Z  OM  x 2  y 2 est le module du nombre complexe Z .

 y
Arg Z    Arctg   est l’argument de nombre complexe Z .
x

Z  x  j y  Z cos   j sin    Z e j (39)

4
III.4.2 Représentation complexe

La représentation complexe d’une fonction sinusoïdale a t   Am cos  t    consiste à


associer à cette fonction la fonction complexe :
a t   Am e j  t   (40)

 a t  est la partie réelle de la fonction complexe associée a t   Re a t 

 L’amplitude Am est le module de la fonction complexe associée Am  a t  

 La phase à l’instant t est l’argument de la fonction complexe associée


 t     Arg a t 

En courant alternatif sinusoïdal, les équations qui relient les grandeurs complexes
dépendant du temps (tensions et courants complexes) sont des équations dans
lesquelles le terme e j t se trouve toujours en facteur dans les deux membres (de ces
équations) et par conséquent il se simplifie. Pour ne pas laisser trainer ce facteur dans
tous les passages de ces équations, on l’élimine dès le début en associant à toute
grandeur sinusoïdale a t   Am cos  t    la grandeur complexe simplifiée A  Am e j 
.

Remarque : Cette représentation permet de faciliter les calculs dans l’étude des
réseaux en courant alternatif.

III.5. Valeur efficace

On appelle valeur efficace A d’une grandeur sinusoïdale a(t) (intensité ou tension) la


racine carré de la valeur moyenne du carré de cette grandeur :
1
A 2  a 2 t    Am2 cos 2  t    dt
T
Am2

2

5
Am
A (41)
2

III.6. Les éléments passifs en courant alternatif

Lorsqu’on applique une tension alternative u t   U m cos  t    aux bornes d’un


élément passif, on constate qu’après un bref instant (régime transitoire) qu’il s’établit
un courant alternatif (régime permanent) de même pulsation que u(t) :
i t   I m cos  t   ' .

La différence de phase  '  est appelée déphasage de i(t) par rapport à u(t). si le
déphasage  '  est nul, alors i(t) et u(t) sont dits en phase.

III.6.1. Cas d’une résistance pure

Si on applique une tension alternative u t   U m cos  t    aux bornes d’une


résistance pure R, elle sera parcourue par un courant alternatif d’intensité i(t).

D’après la loi d’Ohm, à un instant quelconque i(t) et u(t) sont reliés par : u t   R i t 
u t  U m U
Donc : i t    cos  t     I m cos  t    avec I m  m
R R R
Le courant i(t) est donc en phase avec la tension u(t).
Um U
En valeurs efficaces : I m   I  U  RI .
R R
En notation complexe, si on associe à u(t) le complexe u (i) alors :

6
u t  u t  U m j  t  
i t    i t    e  I m e j  t  
R R R

U  RI (42)
Cette dernière relation est analogue à la loi d’Ohm en courant continu.

III.6.2. Cas d’un condensateur idéal (capacité pure)

Si on applique une tension alternative u t   U m cos  t    aux bornes d’un


condensateur idéal de capacité pure, il sera parcourue par un courant alternatif
d’intensité i(t) donnée par :
dq du t 
i t   C   C  U m sin t   
dt dt
 
i t   C  U m cos t    
 2
Soit :

i t   I m cost   ' avec I m  C  U m et  ' 
2

 Le courant i(t) est donc déphasé de (avance de phase) par rapport à la
2
tension u(t).
 En valeurs efficace :
1
Im C Um  I CU  U I
C
 En notation complexe, sin n associe à u(t) le complexe u t  alors :

7
du t  du t 
i t   C  i t   C  j C  U m e j t    j C  u t 
dt dt
1
 u t   i t   U  Z C I
jC
1
Avec Z C 
jC

Z C : L’impédance complexe associée à la capacité C. Cette relation est également

analogue à la capacité C.

Remarque :
Un condensateur réel est équivalent à un condensateur idéal en parallèle avec une
résistance R (qui représente la résistance de l’isolant situé entre les deux armatures)
qui est très grande.

III.6.3. Cas d’une bobine idéale (inductance pure)

Si on applique une tension alternative u t   U m cos  t    aux bornes d’une bobine


idéale d’inductance L, elle sera parcourue par un courant alternatif d’intensité i(t)
donnée par :

8
d d L i t  di t 
u t   C  L
dt dt dt
1 1
 i t    u t  dt  U m sin t   
L L
1  
 U m cos t    
L  2

1 
Soit i t   I m cost   ' avec I m  U m et  '  
L 2

Le courant i(t) est donc déphasé de  (retard de phase) par rapport à la tension u(t).
2
1 1
En valeurs efficaces : I m  Um  I U
L L

U  L I (43)
En notation complexe, si on associe à u(t) le complexe u t  alors :

1 1 1
i t    u t  dt  i t    u t  dt  U m e j t  
L L jL 
1
 u t 
jL 

u t   jL  i t   Z L i t 
Finalement :

u t   Z L i t  (44)

Avec Z L  jL  est l’impédance complexe associée à l’inductance L. cette dernière


relation est aussi analogue à la loi d’Ohm.

Remarque :
Une bobine réelle est équivalente à une bobine idéale en série avec une résistance r
(qui représente la résistance du fil constituant la bobine) qui est très faible.

9
III.6.4. Association d’éléments passifs

III.6.4.1 Association en série :

Considérons deux fils passifs quelconques, caractérisés par leurs impédances


complexes Z1 et Z 2 branchés en série entre deux points A et B. la différence de
potentiel u(t) entre A et B s’exprime par :
u (t )  V A  VB  V A  VC   VC  VB   u1 (t )  u 2 (t )

Si on utilise la représentation complexe, on peut donc écrire :

u (t )  u1 (t )  u 2 (t )  Z1 i (t )  Z 2 i (t )  Z1  Z 2 i (t )  Z i (t )

D’où Z  Z1  Z 2 est l’impédance complexe de l’élément passif équivalent aux deux


éléments d’impédances complexes Z1 et Z 2 branchés en série.

L’impédance complexe Z de l’élément passif équivalent à l’association de N


éléments passifs d’impédances complexes Z1 , Z 2 , Z 3 … Z N , branchés en série est la
somme de ces impédances :
N
Z  Z 1  Z 2  ...  Z N   Z i (45)
i 1

III.6.4.2. Association en parallèle :

Considérons deux fils passifs quelconques, caractérisés par leurs impédances


complexes Z1 et Z 2 branchés en parallèle entre deux points A et B.

10
D’après la loi des nœuds, à un instant t quelconque, l’intensité du courant i(t) est :
i (t )  i1 (t )  i2 (t )  i (t )  i1 (t )  i2 (t )
d’autre part :
u (t ) u (t )
u (t )  Z 1 i1 (t )  Z 2 i 2 (t )  i1 (t )  et i 2 (t ) 
Z1 Z2
D’où :

u (t ) u (t )  1 1 
i (t )  i1 (t )  i2 (t )    u (t )   
Z1 Z2 Z
 1 Z 2 

Or si Z est l’impédance complexe de l’élément passif équivalent à l’association


considérée alors :

u (t )
i (t ) 
Z
Donc :
1 1 1
  (46)
Z Z1 Z 2
L’impédance complexe Z de l’élément passif équivalent à l’association de N
éléments passifs, d’impédances complexes Z1 , Z 2 , Z 3 … Z N , branchés en parallèle
est telle que :
N
1 1 1 1 1
   ...   (47)
Z Z1 Z 2 ZN i 1 Z i

Remarque :

11
On appelle admittance complexe Y l’inverse de l’impédance complexe Z . Donc pour
des éléments passifs branchés en parallèle, l’admittance complexe de l’élément passif
équivalent est la somme des admittances de chaque élément de l’association
considérée :
N
Y   Yi (48)
i 1

III.7. Les réseaux électriques en courant alternatif

En courant alternatif, les mots réseau, maille, branche et nœud gardent les mêmes
définitions qu’en courant continu. Puisqu’en représentation complexe, les éléments
passifs en courant alternatif se comportent comme des résistances en courant continu,
l’étude des réseaux en courant alternatif est régie par les mêmes lois que celles
utilisées en courant continu à condition de considérer les grandeurs complexes.

III.7.1. Générateur en courant alternatif

III.7.1.1. Générateur de tension

Un générateur de tension en courant alternatif est caractérisé par sa f.e.m sinusoïdale


e(t) et son impédance interne (appelée également impédance de sortie) Z en série.

En notation complexe, la tension U entre ses bornes et donnée par :

U  E Z I (49)
Si Z  0 , U  E quelque soit l’impédance de l’élément branché entre A et B : le
générateur de tension est dit idéal.

III.7.1.2. Générateur de courant

12
Un générateur de courant alternatif est caractérisé par son courant de court-circuit
i0 t  et son admittance interne y en parallèle. Soit I 0 et y en notation complexe.

Si on branche entre les bornes A et B du générateur un élément d’impédance


complexe Z , le courant I dans cet élément est donné par :
z
I  I0 (50)
Z z
(D’après la règle de diviseur de courant)

Si y  0 (c à d z   ) alors I  I 0 et par suite it   i0 t  quelque soit l’impédance


de l’élément branché entre A et B : le générateur de courant est dit idéal.

III.7.1.3. Equivalence générateur de tension-générateur de courant

Un générateur de tension ( E , z ) est équivalent à un générateur de courant ( I 0 , Z )

E
dont le courant de court-circuit I 0 est donné par : I 0  . En effet, si on branche
z
une impédance Z sur chacun, des deux générateurs, elle sera parcourue par le même
courant complexe I donné par :

13
E I z
I   0
Z z Z z
Ce qui donne :

E
I0  (51)
z

III.7.1.4 Lois de Kirchhoff en courant alternatif

Les lois de Kirchhoff en courant continu restent valables en courant alternatif pour
les valeurs instantanées et les grandeurs complexes.

III.7.1.4.1. Loi des nœuds

A un instant t quelconque, la somme algébrique des intensités des courants en un


N
nœud d’un réseau est nulle :   i t   0
n
n n avec  n  1 si le courant arrive au nœud

et  n  0 si le courant part du nœud.

En représentation complexe :

  i t   0    i t   0
n
n n
n
n n (52)

III.7.1.4.2. Loi des mailles

A un instant t quelconque, la somme algébrique des tensions aux bornes des


différents éléments d’une maille du réseau est nulle :

 n u n t   0 (53)
n

Avec  n  1 si le sens de parcours de la maille est le même que le sens d’orientation


de la tension et  n  1 si le sens de parcours de la maille est le sens contraire du sens
d’orientation de la tension.

14
En représentation complexe :

  u t   0   
n
n n
n
n un  0 (54)

Remarque :
Les théorèmes de superposition, de Thevenin et de Norton en courant continu restent
valables en courant alternatif.

III.8. Exemple : Circuit RLC série

Considérons l’exemple d’un circuit composé d’une résistance, une capacité pure et
une inductance pure branchées en série aux bornes d’un générateur de tension
sinusoïdale et   En cost 

IV.1 Etude en représentation trigonométrique :

di t  1
et   R i t   L   i t  dt
dt C
Avec i t   I m cost    en régime permanent :
Soit
Im
E m cost   R I m cost     L I m sin t     sin t   
C
 1 
 R I m cost       L  I m sin t     t
 C 

En particulier pour t  0 et t  , on obtient donc :
2
15
 1 
E m  R I m cos     L  I m sin  1
 C 
et :
 1 
0   R I m sin     L  I m cos  2
 C 
1 LC2
1  sin   2   cos   E m sin   Im
C

1 LC2
sin   Im
C E m
1  cos   2  sin   E m cos   R I m

Im
cos   R
Em
D’où :
1 LC2 Em
tg  et Im 
R C 1 LC2
R cos   sin 
C

Em
Im  2
2I 1 LC  2  Im
R m   
E m  C  Em
Em
Im 
2
(55)
2
1 L C  
R 2   
 C 

III.9. Etude en représentation complexe

16
 j  E
E m  E m   R  jL    I  Z I  I 
 C  Z

Donc :
i t   I m cos  t   

Avec
E Em
Im  I  
2
Z  j 
2
R   L   
 C 
et
 1 
 L  
C
  Arg I   Arg E   Arg Z   0  Arctg  
 R 
 
 
2
 1  LC 
 Arctg  
 RC 
Ce qui donne :
 1  LC 2 
  Arctg   (56)
 RC 

On obtient donc le même résultat que celui obtenu à l’aide de la représentation


trigonométrique.
Remarque :
 La représentation complexe permet de déduire i(t) plus rapidement que la
représentation trigonométrique.
 Nous avons déterminé i(t) en régime permanent. Pour déterminer l’expression de
i(t) en régime transitoire, il faut résoudre l’équation différentielle.

III.10. Les puissances électriques en courant alternatif

III.10.1. Puissance instantanée

17
Dans une branche AB parcourue par un courant électrique d’intensité i(t), la puissance
électrique P(t), à l’instant t est donnée par :
2
 
P (t )  u t . i t    Arctg  1  LC  (57)
 RC 

Où u(t) est la d.d.p entre A et B. P (t ) est appelée puissance instantanée.

Cette puissance n’est accessible à la mesure à cause du temps de réponse des appareils
de mesure qui est généralement très supérieur à la période t.

III.10.2 Puissance active

On appelle puissance active la valeur moyenne de la puissance instantanée P (t ) . Soit :


T T
1 1
Pa   u t . i t  dt   U m cost  I m cost   dt
T 0 T 0
T
UmIm UmIm T UmIm
  cos   cos 2 t    dt  cos   cos 
2T 0
2T 2
Um Im
 . cos   U . I cos 
2 2

Pa  U . I cos (58)

Pa
Le produit U. I est appelé puissance apparente et le rapport  cos  est appelé
U.I

facteur de puissance.

Si Z  R  jX est l’impédance complexe de la branche AB considérée, alors :

R I2 R I2
U m  Z I m et cos   . D’où Pa  Z m  R m  R I2
Z 2 Z 2

Pa  R I 2 (59)

18
Remarque :
Cette dernière expression de Pa qui n’est autre que la puissance dissipée par effet joule
dans une résistance R, est à l’origine de la définition de la valeur efficace. En effet, la
valeur efficace d’un courant (ou d’une tension) sinusoïdale est la valeur du courant (ou
de la tension) continu qui demeurait la même puissance, que la puissance active
dissipée par effet joule aux bornes de R. soit :

2 R I m2
R I  Pa 
2
Im
I
2

III.10.3 Adaptation d’impédances

Considérons un élément passif (ou une association d’éléments passifs) d’impédance


complexe Z  R  jX alimenté par un générateur de tension sinusoïdale de f.e.m e(t)
et d’impédance interne z  r  jx . La puissance Pa dissipée dans la branche AB

d’impédance Z s’exprime par :


E2
Pa  R I 2  R (60)
 R  r 2   X  x 2

Pour un générateur d’impédance interne z donnée, la puissance active Pa est


Pa P
maximale si  0 et a  0 . Soit :
R X

Pa

 2
 2
E 2  R  r    X  x   2 R R  r  E 2
0
R 
R  r  2   X  x  2
2


R  r 2   X  x 2  2 R R  r  0
R  r 2   X  x 2 2
Pa  2 X  x
 0
X 
 R  r 2   X  x 2  2

Ou encore X   x et R   r Z z
19
Dans ces conditions, on dit que l’impédance de l’élément passif (ou de l’association
d’éléments passifs) est adaptée à celle du générateur.

III.10.4. Coefficients de perte

Considérons une ligne de distribution électrique, de résistance R, reliant le fournisseur


d’électricité (générateur de tension alternative) au consommateur (récepteur
d’impédance complexe Z ).

On appelle coefficient de perte k le rapport des puissances PJ dissipée par effet joule
dans la ligne de distribution et PC consommée par l’utilisateur (récepteur).

PJ R. I 2
k  (61)
PC U . I cos 
Plus ce coefficient est grand plus on perd de l’énergie.
Pour une puissance consommée donnée ( PC fixée), le coefficient de perte peut être
réduit par l’une des trois considérations suivantes :
 Diminution de la résistance R de la ligne de distribution en utilisant un très bon
conducteur (un supraconducteur si c’est possible).
 Augmentation de la tension U en augmentant la tension du générateur de tension
(passage de 110V à 220V pour les générateurs de basse tension et transportant de
l’énergie électrique an haute tension 5000V ou 8000V pour les grandes distances.
 Augmentation de cos  (de façon à l’approcher de 1), ce qui revient à améliorer le
facteur de puissance en branchant une capacité en série ou en parallèle avec Z qui
permet d’obtenir cos   1

III.10.5. Puissance réactive

20
On appelle puissance réactive dans une branche AB la puissance Pr définie par
Pr  U . I sin  où  est le déphasage de u(t) par rapport à i(t).

Si la puissance de u(t) est prise comme origine des phases, alors :


u t   U m cost  et i t   I m cost    . Si Z  R  jX est l’impédance complexe de

la branche AB considérée, alors :


X
U m  Z I m et sin   .
Z

D’où :

I m2  X  I2
Pr  Z  X m  X I2
2 Z  2
 

La partie imaginaire X de Z  est appelée réactance de la branche AB.

III.10.6. Puissance complexe

On appelle la puissance complexe P le complexe dont la partie réelle est Pa et la


partie imaginaire est Pr :

P  Pa  j Pr (62)
Soit :
U m . I m j
P  U . I cos   U . I j sin   U . I e j  e
2
U .I 

2
Où I  est le complexe conjugué de I

R. I I  .I 2
Pour une résistance pure : U  R. I  P   R m  R I 2  Pa
2 2
.I m2
Pour une inductance pure : U  j L I  P  j L  j L I 2  jPr
2
j  j I m2 j 2
Pour une capacité pure : U  I  P  I  jPr
C C  2 C

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Remarque :
Pa est toujours positive (c’est une vrai puissance) alors que Pr peur être aussi bien

positive que négative (c’est une puissance fictive qui n’a pas de réalité physique).

III.11. Théorème de Boucherot

Considérons un circuit quelconque comportant N éléments passifs d’impédances


complexes Z1 , Z 2 , Z 3 … Z N .

Pour les impédances branchées en parallèle, le courant total I qui les traverse est
I  I j ( I j est le courant dans l’impédance Z j ). Donc la puissance complexe P
j

dans ces impédances est :


1 1 1
P  U .I   U I 
j  U I 
j   Pj
2 2 j 2 j j

P   Pj (63)
j

Pj est la puissance complexe dans l’impédance Z j .

De même, pour les impédances branchées en série, la tension complexe aux bornes
de l’ensemble de ces impédances est : U   U j ( U j étant la tension aux bornes de
j

l’impédance Z j . Donc la puissance complexe P dans ces impédances est :


1 1 1
P  U .I   U i I   U i I   i Pi
2 2 i 2 i

Pi est la puissance complexe dans l’impédance Z i .

La puissance complexe P pour l’ensemble des éléments du circuit est donc :

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N
P   Pi   Pj  P1  P2  P3  ...  PN   Pn
i j n 1
N N N
  Pa n  jPr n    Pa n  j  Pr n  Pa  jPr
n 1 n 1 n 1

D’où :
N N
Pa   Pa n et Pr   Pr n (64)
n 1 n 1

La puissance active dans l’ensemble des N éléments passifs est égale à la somme des
puissances actives pour chacun de ces éléments et la puissance réactive est égale à la
somme des puissances réactives. Ce résultat constitue le Théorème de Boucherot
dont l’énoncé est le suivant :

Dans un circuit comportant plusieurs éléments passifs, la puissance active est égale à
la somme des puissances actives dans chaque élément et la puissance réactive est
égale à la somme des puissances réactives dans chaque élément.

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