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FR – Allégations « sans » dans les produits cosmétiques : Précisions des autorités de

contrôles

Avril 2020

La règlementation relative à l’utilisation des allégations « sans » est depuis Juillet 2017
explicitement encadrée par un Document Technique de la CE qui accompagne le Règlement
655/2013 établissant les critères communs auxquels les allégations relatives aux produits
cosmétiques doivent répondre pour pouvoir être utilisées. Ce Document Technique (version du 3
Juillet 2017) est entré en application le 1er juillet 2019, date concomitante avec l’entrée en
application de version 8 de la recommandation de l’ARPP sur les produits cosmétiques, laquelle
mentionne le contexte règlementaire des allégations « sans ». Retrouvez tous les détails de ces
deux textes dans notre fiche de synthèse.

La réglementation complexe en matière d’étiquetage dans le secteur des cosmétiques fait l’objet
de nombreuses questions de la part des professionnels. Dans ce communiqué l’ANSM et la DGCCRF
(autorités de contrôles Françaises), émettent des recommandations aux professionnels du secteur
sur le respect des dispositions prévues par la réglementation lors de l’emploi d’allégations
revendiquant l’absence de certaines substances.

Différents types d’allégations « sans » sont ainsi analysés au regard des critères de ce règlement et
accompagnés d’exemples et de questionnements utiles pour se prononcer sur la licéité de leur
emploi.

Les autorités de contrôles s’appuient, pour exclure certaines allégations, sur le règlement (UE) n°
655/2013 dit règlement sur les critères communs et sur les dispositions du code de la consommation
qui encadrent l’information précontractuelle du consommateur et la loyauté. Ces fondements
réglementaires leur permettent de faire retirer des allégations insincères, trompeuses ou ambiguës de
nature à empêcher le consommateur d’effectuer des choix d’achat éclairés, ces actions peuvent être
plus coercitives en cas d’intention trompeuse, pouvant aller jusqu’aux mesures administratives voire
au procès-verbal en cas d’infraction avérée.

Dans de nombreux cas les critères communs ne suffisent pas à considérer comme dénigrantes ni
trompeuses toutes les allégations « sans ».

Aussi, dans ce communiqué, l’ANSM et la DGCCRF donnent à titre d’illustration, quelques exemples
d’allégations « sans » admissibles et non admissibles, qu’elles classent en 5 catégories, étant entendu
qu’ils constituent le reflet de l’appréciation des autorités de contrôle qui ne saurait se substituer à celle
du juge.

1. Allégations « sans... » substance interdite ou autres allégations sur des


caractéristiques imposées par la réglementation

« sans [nom d’une substance interdite] » , Ex. : « sans corticostéroïdes »


Non admissible s’il est fait référence à une substance interdite au regard du critère n° 1.3 du
règlement n° 655/2013 « conformité avec la législation »
« sans [ caractéristiques imposées par la règlementation] » , Ex. : « non testé sur les animaux »
Non admissible au regard du critère n° 1.3 du règlement n° 655/2013 « conformité avec la législation

2. Allégations « sans... » invérifiables

Elles sont contraires aux critères n° 2 « véracité » et n° 3 « éléments probants » du règlement n°


655/2013.

Ex. : « sans perturbateurs endocriniens »


Non admissible car il n’existe pas de définition officielle de ce qu’est un perturbateur endocrinien.

Ex. : « sans allergènes »


Non admissible car invérifiable, compte tenu du fait que toute substance est un allergène potentiel.

Ex. : « hypoallergénique »
Acceptable, sous réserve que le produit ait été conçu pour minimiser son potentiel allergisant, et que
la preuve en soit apportée.
NB : Pour soutenir cette allégation, le produit ne doit contenir aucun allergène connu ni de
précurseurs d’allergènes, qu’ils soient identifiés :
- par le SCCS ou par d’autres comités officiels d’évaluation du risque,
- par le règlement « CLP »,
- par la littérature scientifique
- ou encore par des plaintes de consommateurs.
Il ne doit pas non plus contenir de substances pour lesquelles des données pertinentes concernant
leur potentiel sensibilisant sont manquantes.

3. Allégations « sans » substances réglementées

« sans [nom de substance réglementées ou autorisées (=substances non interdites)] », Ex : « sans


triclosan », « sans paraffine », « sans sodium laureth sulfate »... (substances identifiables par
leur nom INCI).

Lorsque des substances dont l’objet de controverses de telles allégations devraient être évitées si
l’absence de ces substances est clairement identifiable par consultation de la liste INCI. Dans ce cas le
consommateur qui cherche à les éviter est suffisamment averti pour vérifier la liste des ingrédients
avant achat.

Elles donnent une image négative de la/les substance(s) autorisées ou règlementées  non conforme
au critère n° 5 « équité » du règlement (UE) n° 655/2013

4. Allégations « sans » groupe ou famille de substances


« sans [nom d’une famille chimique dont certaines substances sont interdites et d’autres
autorisées] », Ex. : « sans parabènes », « sans phtalates », « sans nanomatériaux »
Elles créaient une crainte non fondée ou un risque de confusion  non conforme au critère n° 5 «
équité » du règlement (UE) n° 655/2013, à l’égard des produits qui contiennent les substances
autorisées.

Ces dernières étant par ailleurs identifiables dans la liste INCI lorsqu’ils sont présents dans un produit

Ex. : « sans dioxyde de titane »


Non admissible car elle serait source de confusion, étant donné que cette substance peut être
autorisée ou interdite selon sa forme (nano ou non) ou sa finalité (filtre UV ou colorant).

Ex. : « sans sels d’aluminium »


A bannir des déodorants clairement identifiés comme tels qui n’ont par définition pas d’activité anti-
transpirante.
En revanche, dans les anti-transpirants, ou antiperspirants, cette allégation pourrait être tolérée sous
réserve que l’activité anti-transpirante soit maintenu

5. Allégations « sans... » pouvant être tolérées car informatives

« sans [odeur], [sensibilisation aux UV], [végétaux], [non-transformés]...

Admissibles lorsqu’elles répondent à plusieurs critères à savoir :

- elles apportent une information utile aux personnes, qui, compte-tenu de leurs problèmes de santé
particuliers (allergies, peau sensibilisée par des traitements, accidents ou interventions) ou de leur
mode de vie ou de leurs convictions (qu’elles soient d’ordre éthique, environnemental, spirituel...),
souhaitent éviter une substance ou une catégorie de substances.

- elles sont difficilement identifiables à la lecture de la seule liste INCI.

/!\ une appréciation au cas par cas doit être menée en fonction du public ciblé et de leur pertinence
au regard du critère n°6 « choix en connaissance de cause » du règlement (UE) n° 655/2013.

Ex. : « sans alcool » désignant l’éthanol ;

« sans OGM » ;

« sans ingrédients/substances d’origine animale » équivalent de vegan ou végétalien ;

« sans savon » à condition qu’aucun des ingrédients ne soit issu d’une réaction de saponification ;

« sans parfum » à condition qu’aucune substance parfumante ne soit présente dans le produit, quel
que soit sa ou ses autres fonctions ;

« sans colorant » éventuellement « sans colorants artificiels » ; « sans colorants ajoutés » ;

« sans conservateur » à condition que le produit ne contienne aucune substance, même non-
inscrite à l’annexe V du règlement (CE) n° 1223/2006 qui présente un effet protecteur vis-à-vis des
microorganismes, comme l’alcool par exemple ;

« sans tensio-actifs sulfatés » ;

« sans silicones » ;

« sans huiles minérales ou de synthèse ».


NOTA : Les autorités rappellent que les précisions apportées dans cette recommandation
doivent être entendues cumulativement sans primauté de l’une sur l’autre et qu’il sera
tenu compte de la compréhension prévisible du consommateur et de la pertinence de
l’allégation.

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