Taemis

Thorn & Thalor

Depuis des centaines d'années, l'autorité des Nains s'exerce sur le Royaume de Thorn. Austère, sévère et sans
partage. Dans cette société régulée, s'étendant sur un territoire pacifié, tout semblait figé, immuable. Pourtant, un
évènement changea finalement la donne : la découverte d'un nouveau continent à l'Ouest, baptisé Thalor.
D'abord la cible d'initiatives isolées, certaines couronnées de succès, d'autres plus malheureuses, Thalor révéla peu à
peu ses richesses. Matérielles, mais aussi culturelles, la découverte des ruines d'une ancienne civilisation ayant
bouleversé la vision du monde étriquée, commune à de nombreux Thorniens.
Malgré leur immobilisme, les Nains durent reconnaître l'intérêt de saisir cette opportunité, et lancèrent une grande
campagne d'incitation à la colonisation, par l'intermédiaire des Guildes majeures du Royaume. Pour certains, ce fut
un espoir de liberté, qu'ils embrassèrent avec passion, tandis que d'autres, soumis aux envies de leurs maîtres,
n'eurent pas ce choix.
Plusieurs colonies furent établies sur le nouveau continent, plus ou moins assujettis à l'autorité de Thorn. De hardis
pionniers s'aventurèrent même jusqu'à la côte Ouest de Thalor, fondant des communautés libérées du joug des
Nains.
Encore aujourd'hui, chaque expédition apporte son lot de merveilles, pour celles qui reviennent à bon port, et Thalor
est loin d'avoir encore révélé tous ses secrets. L'emprise de Thorn reste lâche sur ces nouveaux territoires, et qui
pourrait dire ce qu'il adviendra de cette nouvelle terre d'opportunités ?

I. Le Royaume de Thorn exemple dans la guerre permanente que mène le

Royaume aux Duergars et aux Drows, dans les
Bien que dominé par les Nains, et le clan Karnam,
profondeurs de l'Outreterre, ainsi qu'aux tribus
depuis des centaines d'années, le peuple du Royaume
restantes de Goliaths, d'Orcs et de Gobelins, en
de Thorn est issu de nombreuses origines. Et les
surface (principalement au Nord des Barad Muir et
relations entre ces peuples, ainsi que leur statut
dans les terres enneigées de Skanad).
social, diffèrent grandement.
Les clans des Barad Muir sont particulièrement
Même parmi les Nains, l'unité n'est pas parfaite. On
traditionalistes, et convaincus d'avoir la responsabilité
distingue deux ethnies différentes : les Nains des
de guider les autres peuples. Mais ils sont aussi
Collines, originaires d'Hontorm et de Kun Boldhur, et
cupides, et ne mesurent la réussite qu'à l'aune de la
les Nains des Montagnes, originaires des Barad Muir.
richesse matérielle. La société qu'ils ont modelé est
Le clan Karnam est issu de cette dernière, et favorise
ainsi extrêmement rigide et codifiée, peu sujette à des
grandement le statut de celle-ci dans la société
changements improvisés ou d'importance. Sa
Thornienne. Ainsi, la noblesse du Royaume n'est
politique est fréquemment tournée vers
constituée que de membres des clans des Barad Muir,
l'enrichissement financier et l'acquisition d'un plus
alors que leurs cousins des Collines ne peuvent
grand pouvoir séculier. Ce n'est justement que
s'élever dans la société que par le travail et la réussite
lorsque les premières expéditions en Thalor sont
financière. En conséquence, tandis que les Nains des
revenues les bras chargés d'or et d'autres objets
Montagnes occupent souvent des positions d'officiers
précieux, que la noblesse Naine s'est soudainement
dans l'armée, ou de pouvoir dans l'administration,
prise d'intérêt pour le nouveau monde.
ceux des Collines se distinguent plus souvent au sein
des Guildes, en tant que Maîtres Artisans ou Maîtres Les meilleurs outils des nobles pour enrichir le
Marchands. Royaume sont les Guildes. Qu'ils les contrôlent
directement, ou indirectement par les accréditations
Mais lorsqu'il s'agit de faire face à une menace
ou l'attribution de droits d'exploitation, elles
importante, les Nains des Collines se sont toujours
constituent un puissant levier économique. Elles
montrés solidaires de leurs cousins. C'est le cas par
jouent aussi un rôle de premier plan dans la
colonisation de Thalor. Mais, si aucune n'oserait
s'opposer au clan royal au grand jour, certaines
Guildes ne se gênent pas pour enfreindre les lois du
Royaume, loin des yeux du pouvoir, sur le nouveau
continent, ou dans les ombres de Thorn…
Pour asseoir son pouvoir, le Royaume a aussi recours
à l'esclavage : criminels et opposants politiques,
peuples vaincus au cours de la conquête de Thorn
(Elfes, Goliaths, Orcs, Gobelins, Kobolds…) condamnés
aux travaux forcés dans les mines, ou enrôlés de force
dans l'armée ; ou encore domestiques engagés dans
des contrats de servitude pour échapper à la misère...
Dans une société où seuls les nobles peuvent
posséder des terres, l'infortuné ne peut se permettre
de payer les impôts prélevés pour l'exploitation de
celles-ci, et cet état de fait conduit de nombreux
individus vers cette vie de servitude. Le rêve des
colonies libres représente désormais un véritable
espoir pour eux.
L'emprise du clan Karnam sur Thorn s'étend même
jusqu'au domaine spirituel. L'Ancienne Foi animiste
des peuples des basses terres, représentée par les
Druides et les Elfes, est aujourd'hui tombée en
désuétude - considérée primitive et chaotique - au
profit de celle des Nains des Montagnes, religion plus
structurée et focalisée sur le dualisme du Créateur et
de sa Némésis, le Corrupteur (dont les Druides ne
nient pas l'existence). L'inspiration vient ainsi du
Grand Esprit Créateur (symbolisé par le soleil), la
tentation de l'Esprit Corrupteur (symbolisé par la
lune), tandis que l'âme des créatures pensantes,
fragment de pureté, doit rester la plus intacte possible
pour rejoindre son tout, à l'issue de l'épreuve de la
vie. Différents courants de pensée au sein du clergé,
les Cercles de Vertus (plus ou moins opposés),
représentent des valeurs de pureté sur lesquelles
leurs adeptes se focalisent pour réussir leur passage
dans le monde matériel : l'acquisition et la protection
de la Connaissance, la protection de la Vie, la
propagation de la Lumière, la protection de la Nature,
le jugement de la Tempête, combattre la Corruption
par la Guerre, créer par la Forge, accompagner les
défunts dans la Tombe, maintenir l'Ordre, maintenir la
Paix des justes ou braver l'inconnu du Crépuscule. A
l'opposé, la Duperie et la Non-Vie sont considérés
comme des domaines de la Corruption. Il existe de
nombreux autres Cercles mineurs, focalisés sur le
maintien de leur pureté par des moyens plus originaux
(comme l'hédonisme de la consommation de bière
par exemple), et d’autres qui sont considérés comme
des cultes interdits (le Cercle de l’Apocalypse pour en
citer un). Une branche dédiée de l’Église veille à ce
que ces Cercles soient traqués et exterminés : la
terrible Inquisition.
Finalement, l'Ancienne Foi et l’Église du Créateur
présentent une même réalité, mais les Cercles
estiment que leurs Vertus et la structure de l’Église
apportent une stabilité nécessaire au maintien de la
pureté de l'âme, là où le Druide fait confiance au Cycle
Naturel pour établir l'équilibre, loin des dangers de la
civilisation (source de Corruption selon eux). Cela
s'exprime de façon claire lorsque le temps de
rejoindre l'Esprit Créateur vient : le Cercle de la
Tombe exigera que l'âme soit libérée de sa prison de
chair par le feu (afin que celle-ci ne puisse servir le
Corrupteur dans la Non-Vie), ne conservant que les
cendres sacrées dans des urnes, et accompagnant
l'âme au moyen de rituels complexes ; tandis que le
Druide laissera l'âme s'élever d'elle-même, alors que
le corps alimentera la Nature et ses esprits.
La magie est aussi un domaine que le pouvoir en place
souhaite contrôler. Naturellement peu enclins aux
manipulations arcaniques, les Nains ont
historiquement confié le contrôle de cet art aux
Tieffelins, et sous la contrainte, aux Elfes du Soleil. Les
écoles de magie sont chargées d’enseigner la théorie
arcanique aux érudits, et les formes « acceptables »
de manipulation des arcanes aux rares élus qui en
sont capables (1 personne sur 1 000 environ).
Pratiquer en dehors de la surveillance d’une École du
Royaume, ou d’une Société approuvée par la
couronne, peut attirer l’attention de l’Inquisition,
même si ce n’est pas formellement interdit. Cela dit,
quel que soit le cadre dans lequel elles sont
pratiquées, certaines traditions de magie peuvent
conduire directement au bûcher. C’est le cas de la
Sérophagie, de la Magie du Néant, ou encore de tout
sort qui a trait à la manipulation des âmes.
Le règne des Nains sur Thorn semble donc difficile à
ébranler. D'autant que leur espérance de vie
conséquente (le record connu étant de 134 ans, pour
une moyenne de 100 ans) leur permet d'assurer la
survie de la dynastie Karnam sur une période
étendue. La faille la plus évidente dans ce tableau
solide comme la pierre, reste la faible emprise que
Thorn exerce sur les colonies. Si Serrali et les trois
villes de la côte Est de Thalor sont théoriquement
sous l'autorité de Gouverneurs, loyaux au Royaume,
elles prennent certaines libertés par rapport aux
strictes lois de Thorn. Quant aux deux colonies de la
côte Ouest, elles ont déjà revendiqué leur autonomie,
sans véritable réaction de la couronne. Thalor pourra-
t-elle un jour représenter un contre-pouvoir réel face
au clan Karnam ?
L'autre faille est représentée par le Poing de
Thungrim. Cette organisation occulte a pris ce nom en
hommage au seul clan des montagnes qui ne se soit
jamais dressé face aux Karnam, jusqu'à les affronter
sur les champs de bataille. Vaincus, leur citadelle
abandonnée, son emplacement effacé des registres
par les Karnam, les Thungrim devinrent un symbole de
révolte pour les opposants au pouvoir en place. Mais
le Poing, lui, agit dans l'ombre, par du sabotage, de la
libération d'esclaves, etc… Ses membres ne sont pas
seulement des Nains mais sont issus de tous les
peuples de Thorn, en particulier des minorités
opprimées. Pourtant, tous les démunis ne soutiennent
pas le Poing. Leurs actions violentes entraînent parfois
indirectement des répercussions plus néfastes que
bénéfiques pour les victimes du pouvoir. De plus, les
activités annexes du Poing, telles que la culture et la
vente de champignons hallucinogènes, ou le racket de
marchands, ternissent son image de libérateur au
service des plus démunis.
Dans les profondeurs de Taemis, dans ces cavernes et
galeries qui forment l’Outreterre, vivent des Nains
bien particuliers : les Duergars. Vivant depuis toujours
loin de la surface, côtoyant des créatures étranges et
aberrantes, ces Nains sont très différents de leurs
cousins, s’étant adaptés aux conditions de vie des
profondeurs.
Les Duergars furent bannis du Royaume autrefois, par
les clans Nains des Barad Muir. La raison et surtout la
date de ce bannissement restent mystérieuses. Mais
deux rumeurs persistent à ce propos. L’une d’elles
prétend que les Duergars se seraient alliés aux Drows
au cours des Guerres Elfiques, contre le clan Karnam,
et que cela explique leur bannissement. Peut-être
sous l'influence de survivants des Thungrim. D’autres
contredisent cette rumeur, prétendant que la
sentence est bien plus ancienne, bien antérieure aux
Guerres Elfiques, et défendent la seconde rumeur
selon laquelle les Duergars furent asservis par une
terrible race des profondeurs, et que le clan Karnam
n’aurait rien fait pour l’empêcher, terrifié par ces
créatures. Les Nains des Profondeurs auraient été
transformés par ces monstres et leur âme souillée à
jamais.
Quoi qu’il en soit, les Duergars sont dépeints
officiellement comme des Nains corrompus,
maléfiques, ayant trahi leurs frères de la surface. Tout
contact avec eux est proscrit, et de nombreux agents
de la couronne se consacrent à la traque et
l’élimination de tous ceux qui tenteraient d’atteindre
la surface. Le même sort est réservé à leurs complices.
Pourtant, dans les sombres recoins de Thorn, on
murmure que certaines organisations criminelles ont
des liens avec les Duergars, et que ces derniers
défendent une toute autre version de leur exil. Mais
peut-on leur faire confiance ?
Les Duergars mènent souvent une vie violente et
courte, n’atteignant que rarement le sommet de
l’espérance de vie des autres nains, autour des 100
ans.
Les Elfes étaient jadis le peuple le plus évolué de
Thorn. Leurs communautés représentaient des Havres
de civilisation dans les temps anciens, de tailles
modestes certes, mais bien plus sophistiquées que les
villages des autres peuplades primitives d'alors. Ils
maintenaient une paix fragile entre les habitants des
plaines, et les protégeaient de la menace des rejetons
draconiques (Drakéides, Kobolds, Drakes…), et de
leurs maîtres Dragons. La culture populaire leur
attribue aussi l’introduction de la magie en Taemis, de
par leurs origines Féeriques.
Mais une fracture eut lieu dans ce passé lointain. Pour
une raison perdue dans l’oubli (ou bien dissimulée par
les Elfes), le lien entre la Féerie et Thorn se rompit,
isolant les Elfes de leurs maîtres Eladrins. La société
elfique se décomposa, et les trois ethnies elfiques
principales prirent chacune une voie différente. Les
Elfes du Soleil, attachés à la civilisation qu'ils avaient
bâtie, restèrent ouverts aux autres peuples de Thorn,
et maintinrent leur présence dans les Havres. Les Elfes
des Bois, plus affectés par la rupture de leur lien avec
la Féerie, se replièrent sur eux-mêmes et s'isolèrent
au plus profond des forêts. Enfin, les Elfes de la Nuit
(ou Drows), depuis longtemps installés dans
l'Outreterre, coupèrent leurs liens avec la surface.
Lorsque le clan Karnam prit le pouvoir dans les Barad
Muir (après avoir vaincu Orcs, Gobelins et Goliaths) et
que leurs campagnes de conquête dans les plaines
commencèrent, les Elfes du Soleil tentèrent de
parlementer pour maintenir la paix entre les peuples
des basses terres. Et dans un premier temps, les Nains
acceptèrent une trêve, se méfiant tout de même de la
puissance arcanique des "oreilles pointues", comme
ils les surnommaient. Jusqu'à ce qu'un évènement
change la donne : un bastion Nain fut attaqué et pillé
dans l’Outreterre. Le clan Karnam accusa
immédiatement les Drows d'avoir formé une coalition
avec les Duergars, rompant ainsi les conditions de la
trêve. Malgré les efforts diplomatiques des Elfes du
Soleil, et la proclamation d'innocence des Elfes de la
Nuit, les Nains refusèrent d'entendre raison, et la
véritable guerre débuta.
Rapidement débordés par le nombre et la puissance
militaire des Nains, les Elfes du Soleil choisirent de se
rendre rapidement, pour éviter que trop d'innocents
soient victimes de l'impitoyabilité des Nains. Ils
pensaient aussi pouvoir négocier une place privilégiée
en enseignant leurs secrets arcaniques, mais les Nains
avaient déjà trouvé d'autres alliés opportunistes dans
ce domaine : les Tieffelins. Ainsi, les Havres furent
ravagés et les Elfes asservis. Leurs mages n'eurent
d'autres choix que de devenir les serviteurs des
Tieffelins, tandis que leurs guerriers étaient
condamnés aux travaux forcés. Les autres Elfes des
Havres obtinrent un statut de citoyen de seconde
zone, leur interdisant accès à tout poste à
responsabilité ou d'armes. Cette situation perdure
encore de nos jours.
Dans les forêts de Thorn, la lutte fut plus acharnée,
d'autant que les Nains devaient désormais aussi lutter
contre les races draconiques, qui avaient profité de la
disparition des Havres pour prendre leurs aises. Des
villages arboricoles entiers furent brûlés par les Nains,
et les Elfes des Bois connurent de grandes pertes,
avant de capituler. Ils subirent le même sort que leurs
cousins du Soleil, et durent se résoudre à accepter de
survivre en exécutant les basses besognes de leurs
concitoyens du Royaume de Thorn. Mais, dans les
profondeurs des forêts, d'irréductibles communautés
d'Elfes des Bois isolées continuent de résister,
refusant de céder leurs domaines les plus sacrés.
Les Drows, quant à eux, n'ont jamais rendu les armes.
Leur position de force dans les profondeurs est un
avantage dont n'ont jamais pu bénéficier leurs cousins
de la surface (même si certains ont justement fui dans
l'Outreterre). Leur alliance avec les Duergars n'est plus
d'actualité (si elle a un jour existé), mais leur
connaissance de leur environnement leur donne un
avantage qui semble actuellement insurmontable
pour les Karnam. Les Drows qui vivaient en surface
dans les Havres ont connu le même sort que leurs
congénères, mais sont aujourd'hui bien plus
discriminés pour leurs origines.
Car si la guerre semble actuellement gelée dans une
situation de statu quo, elle est toujours un sujet
brûlant pour le pouvoir en place. Quant aux Elfes, leur
longévité équivalente, voire légèrement supérieure
(on parle d'individus ayant atteint les 150 ans), à celle
des Nains, assure la survivance de leur mémoire
collective, et la plupart d'entre eux n'oublieront
jamais leur rancœur…
Les Drakéides, enfants des derniers Grands Dragons
de Thorn, représentent un rouage récent, mais
devenu essentiel, du Royaume de Thorn.
Ils furent les plus coriaces adversaires des Nains à la
surface de Thorn, et le dernier obstacle à leur
domination de l'île-continent.
Sporadiquement répartis sur le territoire, à proximité
de l'antre de leurs maîtres, les Drakéides étaient
organisés en clans chromatiques. Les conflits agitaient
autant les clans entre eux que le reste des peuples de
l'île. Cela profitait aux Elfes, qui pouvaient ainsi
défendre leurs Havres sans trop de difficulté, face à
une force divisée.
La situation changea lorsque Dorothrax, ancien
Dragon Rouge, réussit à établir une forme d'alliance
avec les autres Dragons vénérables, unifiant par la
même les Drakéides, en une seule et puissante force.
Cela coïncida avec la deuxième guerre elfique, entre
les Nains et les Elfes des Bois.
Se battant sur deux fronts, le nouveau Royaume de
Thorn ne fut certainement vainqueur des Drakéides
que grâce à la trahison de Nurthas, la Dracène Verte.
Les Nains profitèrent de la confusion qui suivit, et du
renfort de la magie des Tieffelins, pour abattre
Dorothrax. A nouveau divisés, leurs maîtres en fuite
ou morts, les Drakéides reconnurent amèrement leur
défaite, et offrir leur allégeance à Thorn. Respectant la
force et la détermination de leurs adversaires, leur
sens de l'honneur et leur loyauté sans faille (même si
ce n'était pas le cas de tous leurs maîtres), les Nains
acceptèrent l'offre des Drakéides, voyant aussi là
l'opportunité de fortement renforcer leur puissance
militaire. Pour s'assurer leur fidélité, et les détourner
définitivement de leur asservissement aux Dragons,
les Nains firent d'eux des sujets libres, leur permettant
même d'accéder à de hauts rangs militaires au fil des
décennies.
La plupart des Drakéides sont désormais intégrés dans
la société, quels que soient leur origine et leur ancien
maître. Si c'est sans conséquence la plupart du temps,
les rivalités chromatiques ne sont pas encore
totalement oubliées… Sans compter qu'il reste encore
quelques clans décimés, mais féroces, qui restent
fidèles à leurs anciens maîtres draconiques, en secret
au sein de la société Thornienne, ou ouvertement
dans les territoires isolés.
La passion enflammée qui anime les Drakéides de leur
vivant les consume plus rapidement que la plupart des
autres races, et rares sont les individus qui dépassent
les 80 ans.
Les Tieffelins étaient autrefois des familles nomades
matriarcales d'Humains et de Halfelins Pieds-Légers,
parcourant les terres du Sud de Thorn, dans leurs
roulottes caractéristiques. Ils ne seraient pas natifs de
l'île, et leur tradition orale prétend qu’ils seraient
originaires d’une riche contrée au-delà de la Mer
Infinie, le Royaume de Sadani.
La légende raconte que certains d'entre eux
rencontrèrent, avant leur arrivée, une terrible sorcière
du nom de Baba Yaga, et que celle-ci, par pure
malveillance, les maudit, leur donnant l'apparence
démoniaque que nous leur connaissons aujourd'hui.
Mais cette version est contestée pour une raison :
seuls les humains furent touchés par la
transformation. Pourquoi la sorcière aurait-elle
épargné les Halfelins ?
Une autre légende prétend qu'une famille humaine
aurait volé les secrets de la magie arcanique à la
sorcière et que, pour se protéger de sa vengeance, les
humains auraient été obligés de pactiser avec les
Diables des Neufs Enfers. D'autres croient que Baba
Yaga n'a jamais existé, et que les Tieffelins ont
simplement accepté un pacte en échange de pouvoirs
magiques. Enfin, certains affirment que les Tieffelins
ne sont pas originaires de ce plan, et qu'ils n'ont
jamais été Humains auparavant.
Leurs véritables noms de famille (souvent tenus
secrets), rappellent à quelle lignée diabolique ils
appartiennent.
Quoi qu'il en soit, il est communément admis que les
familles Tieffelins furent les premières à pratiquer une
magie différente de celle enseignée par les Elfes.
Dès le début de la première guerre elfique, les cheffes
de famille Tieffelin virent une opportunité pour leur
peuple de jouer un rôle plus important dans l'avenir
de Thorn, et proposèrent leurs services aux Nains. Le
clan Karnam, d'abord méfiant envers leur apparence,
mais aussi leur talent magique, accepta finalement
cette alliance, en échange de l'aide des sorciers demi-
diables dans la guerre contre les Elfes. Les Nains les
chargèrent ensuite de guider la formation des peuples
conquis à la magie, en reprenant les collèges de magie
des Elfes, replaçant ces derniers à une position
d'assistants-serviteurs.
Les Tieffelins ont pour la plupart abandonné leur
ancien style de vie nomade, occupant pour certains
des postes très importants à la cour ou dans les
Guildes du Royaume. Mais, quelques familles
continuent malgré tout leur itinérance, et l'on peut
parfois apercevoir leurs roulottes sur les routes de
Thorn ou de Thalor. Les Tieffelins connaissent la
même espérance de vie que les Humains, dépassant
rarement les 90 ans.
Les Halfelins ont toujours été présents en Thorn. Que
ce soit aux côtés des Elfes dans les Havres, dans les
collines d’Hontorm parmi les Nains, dans les villages
humains, ou même dans les caravanes itinérantes des
familles Tieffelins.
Mais en fait, on distingue bien deux ethnies
différentes chez ce peuple.
Les Halfelins Robustes peuplaient à l’origine les
montagnes et les collines de Thorn. Casaniers,
traditionalistes, ils ont beaucoup en commun avec les
Nains, certains diraient même qu’ils partagent un sang
commun. Ils ont accompagné leurs cousins barbus
tout au long de la fondation du Royaume de Thorn,
leurs fermes fournissant notamment
l’approvisionnement nécessaire aux armées des
Karnam. Les brasseurs Robustes sont considérés
comme les meilleurs producteurs de bière, après les
Nains, ce qui n’est pas peu dire dans la bouche de ces
derniers.
D’un autre côté, les Halfelins Pieds-Légers ont
toujours habité les basses terres, et ne restent jamais
en place bien longtemps. Ce sont des marchands et
des caravaniers hors pair, qui ont immédiatement
saisi l’occasion que représente Thalor. Plusieurs
explorateurs de renom sont des Pieds-Légers. Certains
parmi eux seraient originaires de Sadani, arrivés avec
les familles nomades Tieffelins. Mais ces Halfelins sont
considérés aujourd’hui comme des parias et des
escrocs, peu dignes de confiance.
Les Halfelins, si présents aux côtés des Humains,
possèdent la même longévité, autour des 100 ans.
Les Humains forment le peuple le plus représenté de
Thorn. Chaque recoin de l’île connaît ou a connu une
présence humaine. Des terres enneigées de Skanad,
où survivent de rudes guerriers et guerrières, jusqu’au
Marais des Guenaudes et ses villages sur pilotis, les
Humains ont su s’adapter à tout environnement et
tout bouleversement politique. Même Thalor n’a pas
échappé à la règle, puisque de nombreux colons sont
aussi issus de cette ascendance.
Dans le passé, les Humains côtoyaient les Elfes dans
les Havres, se montrant parmi les plus brillants élèves
dans le domaine arcanique. Ils se mêlaient aux tribus
Orcs dans les montagnes, aux clans Drakéides là où les
Dragons régnaient... Et ils s’adaptèrent ensuite à la
domination des Nains sur Thorn.
Si les Humains s’étaient fédérés, leur nombre et leur
intelligence leurs auraient peut-être permis de
dominer l’île, mais leur faiblesse réside dans leur
division. Jamais aucune tribu, ni aucune organisation
dans l’histoire de Thorn n’a réussi à convaincre ce
peuple de s’unir. Leurs talents et leur esprit retors
leurs ont assuré malgré tout une place de choix dans
le Royaume.
Si leur disparité assure qu’il existe toujours des
Humains dans chaque camp, la majorité n’a pas hésité
à abandonner toute allégeance aux Elfes, lorsque le
clan Karnam a mené son invasion. Et aujourd’hui, on
retrouve les descendants de ces opportunistes à des
positions de choix à la Cour, ou dans les Guildes. Les
individus plus épris de liberté ont tourné leurs yeux
vers Thalor. Et les tribus du Nord n’ont jamais cessé
de mener leur vie comme elles l’entendaient. Quant
aux Tieffelins, ils étaient peut-être Humains autrefois,
et l’on peut parfois croiser des représentants de ces
derniers dans les Familles itinérantes, ayant rejoint
leurs troupes par alliance.
Si les Humains vivant dans les contrées civilisées
peuvent parfois atteindre les 100 ans, ceux des terres
du Nord vivent rarement au-delà de 70 ans.
Des tribus de Goliaths peuplaient autrefois les Barad
Muir. Avec les Orcs, ils furent les premiers à devoir
subir les rêves de conquête des Nains.
Mais les Goliaths n’ont pas le caractère à se
soumettre. Comme ils le feraient plus tard avec les
Drakéides, les Nains tentèrent de faire d’eux des
alliés. Cela fonctionna seulement sur une infime
minorité des clans et nombre d’entre eux disparurent,
refusant de se soumettre, et se battant jusqu’à
l’extermination.
Les survivants furent réduits en esclavage, et leurs
descendants sont toujours très prisés sur les marchés,
pour accomplir des travaux nécessitant une grande
force et endurance. D’autres tribus purent échapper à
ce destin funeste, et vivent encore libres, en Skanad
ou à l’Est des Barad Muir.
Quelle que soit leur situation, les conditions de vie des
Goliaths sont toujours rudes et peu d’individus
dépassent les 60 ans.
Les Demi-Elfes ne forment pas un peuple à part
entière, mais sont suffisamment nombreux dans la
société Thornienne pour mériter que l’on s’y attarde.
Leurs lignées les plus anciennes remontent au temps
des Havres elfiques. Les Humains étaient alors très
proches des Elfes, qui voyaient un grand potentiel en
eux. De ce rapprochement naquit les premiers Demi-
Elfes. Ceux-ci étaient alors choyés, et vus comme ce
vers quoi devaient tendre tous les Humains.
La situation changea du tout au tout lors de l’invasion
naine. Pour le clan Karnam, les Demi-Elfes étaient
avant tout les bâtards d’un peuple en qui l’on ne
pouvait avoir confiance. Ils furent donc traités de la
même manière. Mais tous les Demi-Elfes n’arborent
pas de façon évidente leur ascendance elfique, et
certains individus ont réussi à mettre en avant leur
moitié humaine pour échapper à la discrimination.
D’autres ont préféré rejoindre le Poing de Thungrim,
ou s’évader vers Thalor où la population est plus
tolérante.
Les Demi-Orcs connaissent un destin encore moins
enviable. Issus des rapprochements entre les tribus
humaines des montagnes et les clans Orcs, ils sont vus
comme des aberrations par les Nains.
Leurs parents Orcs sont traqués et souvent tués,
même si certains sont condamnés à l’esclavage dans
les mines (avec parfois la naissance de nouveaux
enfants Demi-Orcs), et entraînant le même sort pour
leurs enfants sang-mêlés, ou l’enrôlement de force
dans des unités « spéciales » de l’armée.
De très rares individus (sur une population déjà très
limitée) parviennent à obtenir leur liberté après des
services rendus particulièrement exceptionnels, mais
jamais ils ne s’élèveront à une condition supérieure à
celle d’un serviteur libre. Alors, les Demi-Orcs
choisissent souvent la voie du crime, ou celle de l’exil,
dans les terres du Nord, ou en s’enrôlant pour les
missions d’exploration les plus risquées.
Leur espérance de vie déjà diminuée par leur sang
Orc, mais aussi par leurs conditions de vie, les sang-
mêlés ne vivent généralement pas plus de 60 ans.
Les Tabaxis forment une race à la population limitée
en Thorn. Originaires du Marais des Guenaudes, on ne
les rencontre guère au-delà de Nur Borihm vers le
Nord.
Dans les marais, ils habitent dans de petits villages sur
pilotis et mènent une vie paisible, loin des troubles. Ils
n’ont participé à aucune guerre, et ont accepté
l’autorité des Nains sans contestation. Ces derniers
ont fait peu de cas des Tabaxis, les laissant rester à
l’écart, dans une région qui possède peu de
ressources.
Pour les quelques individus qui ont rejoint les cités du
Royaume, la vie n’est pas facile. Mal considérés,
attirant la méfiance des autres races, par
méconnaissance de leur peuple, ils sont le plus
souvent cantonnés à des métiers sans responsabilité.
Et lorsque la situation empire, ils tombent parfois
dans le crime. On dit dans certains milieux qu’ils font
d’excellents voleurs.
Ceux qui échappent à ce genre de vie mouvementée
peuvent atteindre l’âge de 100 ans.
Les Gnomes forment une race au sort contrasté dans
le Royaume de Thorn.
Les Gnomes des Roches ont ainsi toujours
accompagné les Nains des Montagnes pour aussi loin
que l’on s’en souvienne. Peu nombreux, ils consacrent
souvent leurs vies à leur travail plutôt qu’à des
activités futiles comme fonder une famille, ou se faire
des amis. Et le clan Karnam est particulièrement
friand des talents de bricoleurs et d’inventeurs des
Gnomes. Les canons et les armes à poudre qu’utilisent
parfois les Nains, sont parmi leurs inventions. Les
zeppelins permettant de voyager dans les airs en
constituent une autre. Présents en tant que
conseillers de personnages prestigieux, ils possèdent
une place de choix dans la société Thornienne, mais
leur curiosité naturelle insatiable les pousse
aujourd’hui à s’intéresser de plus en plus à Thalor.
A l’opposé, les Gnomes des Profondeurs se sont
toujours tenus à l’écart des Nains (Duergars comme
ceux de la surface), dans leurs cités de pierre de
l’Outreterre. Alors qu’ils sont des maîtres dans l’art
des constructions souterraines, et de l’exploitation
minière, ils ont fait en sorte au fil des siècles de
maintenir une grande distance dans leurs relations. Ils
se méfient par-dessus tout de la cupidité et de
l’avidité, préférant mener des vies discrètes et
simples, dans un milieu qui pose déjà suffisamment de
problèmes en lui-même. Bien sûr, le clan Karnam n’est
pas du genre à accepter facilement les refus, et des
Gnomes furent parfois enlevés ou contraints à servir
les Nains, leur descendance vivant désormais dans le
Royaume. Mais dans l’ensemble, l’attitude « nous
n’avons pas besoin de vous de toute façon » domine
chez les habitants de la surface, vis-à-vis de ce peuple
de Gnomes.
Enfin, les Gnomes des Forêts sont les représentants
les plus rares d’un peuple déjà peu commun. La
rupture du lien entre Thorn et la Féerie a isolé certains
Gnomes de leur famille, et entraîné un lent mais
inéluctable déclin de leur race. Autrefois compagnons
espiègles des Elfes des Bois, ils ne seraient plus qu’une
poignée à vivre dans les plus profondes forêts de l’île.
On raconte aussi que leur espièglerie ne serait plus
aussi innocente qu’auparavant. Certains Gnomes des
Forêts, rendus fous par la mélancolie, se livreraient à
des actes abjects envers ceux qui s’approcheraient
d’un peu trop près de leurs terriers...
L’essence féerique des Gnomes leur assure une
grande longévité et ils peuvent parfois atteindre l’âge
vénérable de 150 ans.
Les Firbolgs connaissent aussi des temps difficiles,
comme tous les peuples des forêts. Ayant pris part à
la deuxième Guerre Elfique, aux côtés de ceux des
Bois, ils furent un temps chassés, et plusieurs grandes
familles disparurent. Aujourd’hui ignorés par le
pouvoir, les familles restantes survivent comme elles
le peuvent dans les contrées boisées de l’île.
Les vastes contrées sauvages de Thalor semblent un
appel à grandir à nouveau, pour ce peuple paisible et
naturellement bienveillant. Pourtant, comme tous les
peuples d’origine féerique, ils paraissent réticents à se
lancer complètement dans la conquête de ce nouveau
monde, sans pouvoir véritablement expliquer la raison
de ce sentiment...
II. Nouveau Monde & cosmogonie
Thalor est une terre d’opportunités, de promesses,
mais aussi de dangers et de mystères. L’île est vaste et
encore méconnue. Les contours de toutes ses régions,
ses reliefs et ses cours d’eau ont été établis, mais le
cœur de ces lieux reste à découvrir. Seule la côte Est,
au Nord du Whol, est précisément cartographiée, et
même là, des ruines, des souterrains, ou la grande
forêt de Mirakas, recèlent encore bien des secrets.
Le passé de Thalor reste en très grande partie
nébuleux. Les écrits mis au jour par les archéologues
des Guildes n’ont pour le moment pas levé le voile sur
cette histoire troublée. Sans repère temporel précis,
mais certainement situé il y a plusieurs centaines
d’années, un empire semblait régner sur une grande
partie de l’île, dont le nom fut utilisé en Thorn pour la
baptiser. Aucune espèce ne le dominait et, les mêmes
peuples que ceux de Thorn y cohabitaient. Nains,
Elfes, Drakéides ou encore Humains, sur un pied
d’égalité. La magie tenait une place importante dans
cette nation, puisque l’Empereur ou l’Impératrice y
était nommé parmi un Conseil d’Archimages, de très
puissants lanceurs de sorts. Les écrits retrouvés
évoquent une contrée en paix, seulement troublée
par quelques petits conflits régionaux occasionnels.
Mais de récentes découvertes sont venues émailler ce
beau tableau.
Il semble qu’à ses ultimes moments, l’Empire de
Thalor était en proie à une décadence et une
corruption généralisée. La noblesse se livrait à des
orgies impies, se vautrant dans une richesse
indécente. La malhonnêteté et l’avilissement se
retrouvaient à tous les niveaux de la société. Et les
mages n’étaient pas meilleurs, des laboratoires
expérimentant des formes arcaniques qui
révulseraient le plus aguerri des Inquisiteurs, ont été
mis au jour. Pourtant, c’est finalement une maladie
qui semble avoir mis fin à cet empire.
L’origine de cette maladie est inconnue, seul son nom
ayant été découvert : la Peste Nécrotique. Ce qui est
certain, c’est qu’elle se propagea extrêmement
rapidement, dans toutes les régions, touchant toutes
les races et classes sociales de l’Empire. Il est difficile
d’évaluer le nombre de morts qu’elle causa, mais les
archéologues estiment que des millions d’individus
ont péri dans cette épidémie. Pourtant, très peu de
squelettes ont été retrouvés dans les ruines déjà
explorées. Où se trouve les millions de cadavres
décrits dans les parchemins ? Et, détail macabre
déclenchant encore de nombreuses conversations
dans les tavernes et les bals de la noblesse, pourquoi
aucun de ces corps ne possédait-il de crâne ?
Autre mystère : tous les habitants de Thalor n’ont pas
péri dans l’épidémie. Des survivants ont été trouvés,
vivants de manière primitive dans des lieux reculés.
Mais leur témoignage demeure étrange : ils
prétendent ne rien savoir de l’Empire et de ses ruines,
et avoir toujours vécu ainsi, sur ces terres. Ils sont
hostiles à la magie et à la civilisation, arguant qu’elles
mènent invariablement à la décadence et à la
corruption. Ils croient aux âmes et aux esprits, à la
manière des Druides de Thorn. Quant aux peuples
sauvages que l’on peut malheureusement croiser, tels
que tribus Orcs, Gobelines ou encore Kobolds, leurs
prisonniers ont révélé n’être arrivés que récemment,
depuis l’Outreterre, et n’avoir toujours vu que ruines
en Thalor.
Et l’île recèle aussi d’autres dangers : un climat parfois
hostile comme dans le désert du Ravathyra, des
créatures monstrueuses qui ont fait des anciennes
terres de l’Empire, leur territoire, et des ruines parfois
piégées par on ne sait qui...
Mais tout cela n’a pas effrayé explorateurs et autres
entrepreneurs de Guildes, qui ont surtout vu en
Thalor une nouvelle terre à découvrir et à exploiter,
sous toutes les formes imaginables. Pour parvenir au
nouveau monde, ces individus disposent de plusieurs
méthodes, adaptées à différents points de départ et
intentions. Le voyage maritime, depuis Lodahr jusqu’à
Sonih, avec une escale à Serrali, reste le moyen
privilégié, pour sa relative sûreté et la possibilité
d’emporter d’importantes quantité de marchandises.
Le trajet dure en moyenne 10 jours (escale à 5 jours).
Les plus pressés et disposant de fonds sans limite,
peuvent utiliser la voie des airs. Le voyage dans un
zeppelin gnome est beaucoup plus court (2 jours sans
escale), mais la cargaison doit être extrêmement
réduite, pour des raisons de poids. Long
(approximativement 2 semaines d’après les guides
Drows), dangereux, mais discret, le chemin pour
rejoindre Thalor par l’Outreterre intéressera surtout
les contrebandiers et les individus qui ne souhaitent
pas que l’on connaisse leur destination. Il existerait
aussi des voies par le plan de Gisombre qui
permettraient de rejoindre le nouveau monde très
rapidement, en utilisant les étranges variations
temporelles de ce plan. Mais ce serait une méthode
très dangereuse, et peu fiable, à moins de maîtriser
parfaitement ces phénomènes, car les créatures qui y
résident ne ferait qu’une bouchée d’un voyageur Les plans extérieurs abritent les âmes passées et à
égaré. Enfin, certaines Guildes disposent de cercles de venir. Les plans supérieurs sont sous l’autorité du
téléportation pour leur usage privé, utilisés pour les Créateur et recueillent les âmes pures, tandis que les
déplacements urgents et les marchandises peu plans inférieurs collectent les âmes impures, sous l’œil
volumineuses. malveillant du Corrupteur. Deux plans échappent à
cette bivalence : Mechanus et Limbo, lieu de repos
Et les Guildes possèdent justement une très forte
des âmes parfaitement neutres.
présence en Thalor. Le Royaume leur a confié la tâche
de conquérir ces nouvelles terres, et elles se livrent Enfin, le Royaume Lointain reste un sujet de débats
une bataille commerciale, parfois violente, pour tirer enflammés entre érudits et ecclésiastiques. L’Église
parti de cette opportunité, et s’attirer ainsi les faveurs nie son existence, tandis que des mages
de la couronne. Dans le nouveau monde, elles ont les souhaiteraient l’étudier, et que l’Inquisition
coudées franches, et si des gouverneurs du Royaume souhaiterait en condamner l’accès (comment peut-on
sont présents dans les îles Shae, et les trois colonies condamner l’accès à quelque chose qui n’existe
de la côte Est, elles contrôlent totalement Helad-Hem pas, comme le prétendent les Cercles ?). Alors que
et Kestra à l’Ouest. Là-bas, les colons disposent de son existence aurait été révélée par des rêves et des
plus de liberté, et pour certains cela s’apparente à un visions, la rumeur prétend qu’un seul mage est
rêve, mais tout n’est pas parfait pour autant. Les parvenu à y accéder. Et il n’en serait jamais revenu...
Guildes y font la loi, et elles ne sont pas tendres avec
celles et ceux qui viendraient se mettre en travers de
leur chemin.
Au-delà de Thorn et Thalor, au-delà de Taemis, les
autres plans d’existence ne semblent pas attiser
l’intérêt du Royaume. Comme ont coutume de dire
ses citoyens : « nous avons bien assez de soucis
comme ça avec le monde matériel, sans nous créer
des problèmes cosmiques en plus ! ».
Pourtant un plan, la Féerie, jouait autrefois un rôle
important dans la vie de certains Thorniens. Elfes,
Gnomes ou encore Firbolgs, entretenaient un lien
profond avec ce plan. Mais il se rompit, sans que
personne ne puisse en trouver la raison. Les clairières
magiques qui permettaient de passer d’un plan à
l’autre, ne sont plus que des sanctuaires à l’abandon.
Même les plus puissants mages ne semblent pouvoir
atteindre la Féerie, toutes les clés harmonisées avec
ce plan ayant étrangement disparu...
A l’opposé, la Gisombre est parfaitement accessible à
tous ceux qui maîtrisent les sorts permettant d’y
voyager. Mais évidemment, ce n’est pas un plan très
attractif, et tous ceux qui s’y intéressent finiront
certainement par attirer l’attention de l’Inquisition. Se
procurer une clé harmonisée avec le plan des ombres
en sera d’autant plus compliqué...
Les plans primordiaux représentent la matière et
l’énergie dans lesquelles le Créateur a puisé pour
créer l’univers et Taemis, si l’on en croit l’Église. Seuls
les mages curieux et les dévots fanatiques y trouvent
un quelconque intérêt.
III. Lieux remarquables de Thorn & Thalor
Thorn
Les Barad Muir constituent la principale chaîne de
montagnes de Thorn. Ses sommets les plus élevés
atteignent des altitudes vertigineuses. Autrefois, des
Dragons nichaient dans les grottes qui parsèment les
pics. Les montagnes abritent aussi les citadelles des
Nains et leurs mines. Quelques tribus d'Orcs et de
Goliaths subsistent encore sur les versants Nord. Les
plaines entre les montagnes et la côte de la Mer
Infinie, sont des terres délaissées, car stériles et au
climat froid et venteux, relativement inhospitalier.
Fjer est une île désolée, recouverte de glace et de
neige toute l'année. Seules des créatures adaptées au
froid intense peuvent survivre sur ce rocher battu par
les vents marins.
La Cendreuse est l'île volcanique qui abritait la tanière
de Dorothrax. Après sa mort en Thorn, de nombreux
chasseurs de trésors se sont lancés dans son
exploration, pour tenter de ramener le trésor du
vénérable Dragon, mais aucun n'est jamais revenu.
Dorothrax aurait-il une descendance ? Ou l'hypothèse
selon laquelle il existerait une faille vers le plan
élémentaire du feu expliquerait ces disparitions ?
La Mer Infinie borde les côtes Nord et Est de Thorn.
Balayée par des vents glacés, elle semble s'étendre
sans fin. Les Thorniens n'étant pas réputés pour leurs
talents de navigateurs (atteindre Thalor fut déjà une
longue entreprise), personne n'a véritablement tenté
de traverser cette mer. Pourtant, les Tieffelins
l'auraient fait il y a très longtemps, si l'on en croit
leurs légendes. Loin à l'Est se trouverait ainsi le riche
Royaume de Sadani…
Kortorum est la capitale du Royaume. Il s'agissait à
l'origine d'un simple avant-poste commercial des
Nains des Montagnes, que les Karnam ont transformé
en une immense cité fortifiée. Le Roi y siège, ainsi que
sa cour, et l’Archiprêtre et les Hauts Prêtres de
l’Église. La cité a une forte population Naine, et
constitue le plus important centre de commerce de
minerais du Royaume. Elle est ainsi le siège de l'une
des plus puissantes Guildes de Thorn : le Marteau
d'Argent. On trouve aussi dans la cité, Lumière &
Dévotion, qui est certainement l’école de magie la
plus stricte de Thorn.
Katnar est la plus vaste forêt de Thorn. Elle fournit en
bois la capitale, Faldir, Arune et Nur Borihm. C'est là
que se sont déroulées les plus terribles batailles entre
les Nains et les Elfes des Bois. Des hectares de forêt
furent brûlés à cette époque, mais Katnar n'en porte
plus aucune trace. En son cœur, survivent les
dernières communautés libres d'Elfes, mais peu s'y
aventurent. D'une part car les Elfes sont peu
accueillants envers les étrangers, mais aussi car c'est
une région sauvage, vers laquelle toutes les créatures
malveillantes se sont repliées lors des guerres elfiques
et lors de l'affrontement contre les enfants des
Dragons.
L’Elva est un large fleuve descendu des Barad Muir,
qui permet d'effectuer une partie du trajet entre
Kortorum et Nur Borihm par voie fluviale. Dans sa
continuité vers l'Abîme Intérieure, il constitue le
début d’une route maritime essentielle entre Nur
Borihm et Arune.
Nur Borihm est la plus grande cité du Sud de Thorn.
Plus cosmopolite que la capitale, elle constitue la
deuxième place d'échange de minerais, mais aussi de
l'artisanat des communautés de Kun Boldhur. La
Guilde de la Flèche d'Azur y a été fondée, connue
pour son impressionnante flotte de navires. Elle
accueille aussi Lumière & Connaissances, une école de
magie focalisée sur la recherche arcanique.
Les collines de Kun Boldhur abritent de nombreux
villages de Nains, mais aussi de nombreuses
communautés humaines. C’est une région au climat
agréable et aux vallées fertiles.
Le Barsora poursuit l’Elva vers le Sud. Il coupe la forêt
de Mystnis et traverse le Marais avant de finir sa
course dans la Mer Infinie. Moins large que son fleuve
d’origine, il voit peu d’embarcations l’emprunter.
Seuls les habitants des villages sur pilotis le
parcourent régulièrement.
Berwa est la ville la plus au Sud de Thorn. Elle est
communément considérée comme la dernière limite
de la civilisation dans cette direction, mais c’est un
peu péjoratif pour les résidents du Marais. C’est la
ville où l’on peut rencontrer le plus de Tabaxis. Elle
constitue aussi un passage presque obligatoire pour
rejoindre le versant Nord des Barad Muir. Kajra, la
Guilde à la bien sinistre réputation, a été fondée à
Berwa.
Mystnis est une étrange forêt. Les Elfes la
considéraient autrefois sacrée et intrinsèquement liée
à la Féerie. Mais une vague de disparitions
inexpliquées, peu après la rupture du lien avec ce
plan, a conduit les Elfes à s’en éloigner, pour
finalement l’abandonner totalement. Lorsque les
Nains prirent le pouvoir, ils n’écoutèrent pas les
avertissements des Elfes, et subirent le même sort.
Tous ceux qui se sont aventurés profondément dans
la forêt n’en sont jamais revenus. Le bois de ses arbres
est friable, totalement inexploitable. De manière
générale, les gens sensés se tiennent à l’écart de
Mystnis.
Le Marais des Guenaudes n’est pas aussi menaçant
que le laisserait penser son nom. Pour peu que l’on
sache s’y orienter. Certaines régions ont la réputation
d’abriter des convents de sorcières et de guenaudes,
mais il existe aussi de nombreux villages sur pilotis de
Tabaxis, d’Humains, de Halfelins et de Tieffelins, tout
à fait sûrs. Ce n’est pas une région de première
importance pour le Royaume, bien qu’elle exporte
d’excellentes liqueurs, et des champignons goûteux,
et son autorité y est ainsi plus lâche qu’ailleurs. Kajra
a une forte emprise sur la région, de même que
Hiram-Sabar, une Guilde célèbre, à l’origine, pour son
commerce d’alcool.
Arune est une cité portuaire très importante dans les
échanges commerciaux Est-Ouest de Thorn. Des
minerais des montagnes, à l’artisanat des Kun
Boldhur, en passant par l’alcool du Marais, elle est
essentielle à l’exportation de ces marchandises vers
l’Ouest. Cosmopolite, effervescente, elle a aussi la
réputation de ne pas être très sûre à la tombée de la
nuit. De nombreux contrebandiers et trafiquants
peupleraient ses docks à la lumière corruptrice de la
Lune. La ville abrite aussi le siège de la principale
Guilde concurrente de la Flèche d’Azur, dans le
domaine du commerce maritime : la Rose Noire. Elle
était aussi à l’origine un Havre Elfique. Lumière &
Sérénité est le nom de l’école de magie d’Arune.
Faldir est la cité du minerai dans l’Ouest. Mais
contrairement à Kortorum, elle est essentiellement,
une ville de transit vers les marchés de Boram, que
l’on peut rallier par terre ou par fleuve. Malgré son
statut de ville de taille moyenne, un peu terne et
triste, elle abrite en fait des richesses immenses. En
effet, les meilleurs joailliers de Thorn y pratiquent leur
art. La Guilde l’Orbe d’Airain y a été fondée.
L’agriculture est aussi une part importante des
revenus de la ville. Bâtie autour d’un ancien Havre
elfique, elle possède une modeste école de magie
baptisée Lumière & Vérité.
Le Vondrak est un fleuve important de Thorn. Il relie
les mines et les citadelles de l’Ouest des Barad Muir à
Faldir, puis Faldir à Boram et à l’Abîme Intérieur. De
grandes quantités de marchandises transitent par ce
cours d’eau, et cela attire souvent les bandits qui se
cachent dans les bois de Bromgarn.
Darul est un ville paisible de l’arrière-pays d’Hontorm.
Loin des luttes politiques, des convoitises et de
l’agitation, son activité repose sur l’artisanat et
l’agriculture. Elles est un peu le grenier de l’Ouest,
même si Faldir a aussi des arguments en la matière.
Les Collines d’Hontorm constituent l’autre terre
d’origine des Nains des Collines. Dans ses parties
centrales et Sud, c’est une région agréable, au climat
hospitalier. Dans sa partie Nord et sur les plaines qui
la sépare de la côte, le froid se fait ressentir et les
villages se raréfient, les landes étant principalement
sillonnées par des tribus de sauvages Humains,
Goliaths ou même de gobelinoïdes.
Bromgarn est une forêt plus clairsemée que Katnar, et
qui permet une circulation plus aisée entre ses arbres.
Mais elle a aussi la réputation d’abriter plusieurs
bandes de brigands qui attaquent régulièrement les
barges descendant le Vondrak, et les caravanes sur les
routes environnantes. Les rumeurs prétendent aussi
que certaines de ces troupes seraient en fait des clans
Drakéides n’ayant jamais rendu les armes, et vénérant
toujours les Dragons.
Boram est la “capitale” officieuse de l’Ouest. Son
commerce est florissant, grâce à ses multiples accès
routiers, maritimes et fluviaux. Deux Guildes
s’affrontent (parfois littéralement) depuis des dizaines
d’années pour le contrôle économique de la cité : le
Phénix Flamboyant et le Valet de Pique.
L’effervescence autour de la grande cité attire toutes
sortes d’individus, et comme Arune, ses ruelles ne
sont pas toujours bien fréquentées à la lueur du
Corrupteur. La lutte entre les Guildes n’y est pas
étrangère. Boram accueille aussi le plus grand marché
aux esclaves de Thorn, et une école de magie qui a
récemment attiré l’attention de l’Inquisition pour ses
pratiques suspectes, Lumière & Radiance.
Himgrun est la dernière ville à l’Ouest de Thorn. c’est
une cité de pêcheurs et d’éleveurs, qui accueille une
forte présence militaire. Les tribus primitives et les
monstres errant en Skanad représentent un danger
constant pour les habitants de cette région du
Royaume, et Himgrun constitue la base arrière pour
tous les avants-postes et forteresses surveillant la
« frontière ».
Skanad désigne à la fois la forêt s’étendant avant les repaires de Léviathans et autres Krakens. Le nombre
Monts Ketresh, et l’ensemble de la région recouverte important de navires ayant disparu dans la traversée
par la glace et la neige, au Nord de Thorn. Elle est de ce bras de mer atteste en tout cas qu’il n’est pas
inhospitalière, froide, fréquemment balayée par un peuplé que de paisibles baleines. Les tempêtes y sont
blizzard mordant. Seules quelques tribus de sauvages aussi fréquentes et restreignent souvent fortement la
vivent sur ces terres, parmi les monstruosités qui en visibilité, y compris lorsqu’elles ne se trouvent qu’à
sont les véritables gardiennes. l’horizon. La traversée en zeppelin peut, en
conséquence, être particulièrement mouvementée,
Les Monts Ketresh ne sont pas aussi impressionnants
voire mortelle, tant la fiabilité de l’invention des
que les Barad Muir, mais possèdent quelques
Gnomes reste perfectible.
sommets de belle taille. Sous les montagnes
reposeraient des quantités phénoménales de minerais Les Îles Shae furent la première découverte des
précieux, d’or, de joyaux et surtout d’Adamantine. navigateurs qui s’aventurèrent vers l’Ouest, et portent
Mais les tentatives d’exploitation se sont toutes le nom de la première Capitaine à avoir poser le pied
soldées par des échecs cuisants, en raison du climat sur ces terres. Seule l’île principale présente un
hostile. Les Karnam avaient pour projet de passer par quelconque intérêt, les autres n’étant que rochers et
l’Outreterre pour atteindre les Monts, mais la guerre végétation rabougrie par les vents. Cela n’empêche
contre les Drows et les Duergars a pour le moment pas pirates et ermites d’y installer des villages plus ou
remis ces plans à plus tard. On raconte aussi dans les moins provisoires, que les Corsaires de Serrali tentent
tavernes d’Himgrun qu’il resterait un Dragon Ancien de chasser. L’île principale porte le même nom que
dans ces monts, et qu’il n’a aucune intention de son unique cité, et constitue une escale agréable sur
partager ses richesses. la voie maritime entre Thorn et Thalor.
La Mer de Glace est une barrière naturelle empêchant Serrali, la cité, a de nombreux points communs avec
toute exploration plus lointaine du Grand Nord. Une Lodahr, mais vit encore plus au gré des passages. Car
immense banquise, qui descendrait jusqu’au fond de peu de marins ou de colons s’y attardent, pressés de
l’Abîme. rentrer ou de partir. De ce fait, la ville peut paraître
morte lorsque aucune expédition n’y fait escale, et les
Lodahr était autrefois une modeste ville portuaire.
locaux attendent alors la prochaine avec impatience.
Mais tout a changé depuis la découverte du nouveau
La plupart des Guildes majeures y disposent
monde. La cité s’est fortement et subitement
d’entrepôts et de bureaux, pour le ravitaillement, ou
développée, attirant l’ensemble des Guildes majeures
parfois pour y conclure des accords qu’il est plus
et quelques autres, qui se servent de sa position
prudent de ne pas évoquer ailleurs. Car si Serrali est
idéale pour en faire leur base de départ vers Thalor.
bien sous l’autorité d’un Gouverneur du Royaume, les
De nombreuses ressources sont amenées en
yeux des Karnam sont loin, et la cité dispose un peu
permanence à Lodahr pour construire les navires,
du statut de comptoir neutre. Tant que cela ne gêne
équiper les colons, et armer leurs protecteurs. Entre
pas les affaires des Nains...
les passagers en attente d’embarquement, les
opportunistes qui ne trouvent pas de place sur un
navire, les clandestins, et les escrocs qui en profitent,
la cité de Lodahr ressemble à un gigantesque cirque à
ciel ouvert. Mais il n’y a pas de ville plus colorée et
diversifiée en Thorn. Et lorsque d’heureux
explorateurs reviennent les bras chargés de richesses
(bien moins souvent que le croient ceux qui partent
pour la première fois), ils viennent enrichir les
nombreuses tavernes du port, tout en tentant de ne
pas finir étalés sur les pavés, dans une marre de sang,
une dague plantée dans le dos.
L’Abîme Intérieur doit son nom aux fosses marines
qui parsèment son fond. Leur profondeur est
inconnue, mais la légende raconte qu’elles seraient les
Thalor
Sonih est la principale ville d’arrivée pour les colons,
aventuriers, et explorateurs en Thalor. Encombrée, en
perpétuelle construction, la cité s’agrandit de jour en
jour. Le port reste le centre des activités, et le cœur
des luttes d’influences, des manigances et aux autres
complots. La plupart des Guildes y sont présentes
d’une manière ou d’une autre. La ville est dirigée par
un Gouverneur du Royaume, qui semble avant tout
veiller à ses propres intérêts et à ceux d’Hiram-Sabar,
dont il est très proche. Des expéditions sont
organisées directement depuis Sonih, notamment
pour remonter le Whol, et explorer la forêt de Grimal.
La cité est aussi très importante pour les autres
colonies, puisque la plupart des convois de
ravitaillement passe par elle. Cela donne un grand
pouvoir au Gouverneur, qui a déjà menacé de bloquer
ce ravitaillement lorsque les colonies de l’Ouest se
sont montrées trop exigeantes dans leurs
revendications.
Le Whol est un fleuve relativement étroit, mais aux
courants doux. Il sert de principale voie d’accès aux
contreforts des Crocs Noirs, et aux quelques mines qui
y sont déjà installées.
Rodah est une ville de taille modeste faisant face à
l’immense forêt de Mirakas. Communauté paisible,
quasiment autonome, elle est parfaite pour ceux qui
souhaiteraient se faire oublier, ou qui voudraient
oublier Thorn. La nature autour de la cité fournit
toutes les ressources nécessaires à une vie simple,
tant que l’on ne s’y attarde pas trop. En effet les
environs de la forêt sont réputés peu sûrs, et les
monstres qui habitent les bois ne sont pas les seuls
responsables. De nombreuses expéditions se montent
depuis Rodah, pour tenter de révéler les secrets de
Mirakas, qui regorge de ruines.
Mirakas est l’une des vastes forêts de Thalor. Seule sa
partie Sud a fait l’objet d’explorations, et les
aventuriers qui en sont revenus ont révélé l’existence
de nombreuses ruines, recouvertes d’une végétation
étrangement et profondément imbriquée entre les
pierres.
Les Étendues Silencieuses ont été approximativement
cartographiées par une poignée de navigateurs ayant
tenté de les contourner par le Nord. Lorsque les
équipages faisaient escale à terre pour effectuer des
relevés, ils étaient frappés par le silence qui y régnait :
pas un brin de vent, pas un bruit d’oiseau, juste le
crissement de la neige et de la glace sous leurs pas. Et
c’est ainsi que le nom de ce territoire fut choisi.
Le Neribellis est un large fleuve du Nord-Ouest de
Thalor. Il n’a jamais été remonté jusqu’à sa source,
mais plusieurs Guildes basées à Elad-Hem sont sur les
rangs pour monter des expéditions dans ce but.
Kernhild est un vieux massif montagneux qui n’a pour
le moment pas fait l’objet d’une véritable exploration,
tant son accès est difficile. Il est pourtant fortement
convoité par les cités de l’Ouest, qui espère y trouver
les ressources leur permettant de devenir une
véritable puissance économique face à Thorn.
Les Croc Noirs forment le massif montagneux le plus
élevé de Thalor. Il doit son nom à ses roches d’origine
volcanique, ses sommets étant d’anciens volcans ou,
pour quelques uns, des volcans actifs. D’après les
premières exploitations, ce massif regorge de
minerais précieux, et il attire les convoitises de
nombreuses Guildes.
Grimal est une forêt de taille modeste, mais très
dense. Si dense, que personne n’a encore pris la peine
de tenter d’atteindre ses profondeurs.
Niirdol est une petite colonie en développement. Elle
fut d’abord un poste avancé dans l’exploration du Sud
de Thalor, et sert aujourd’hui aussi de relais vers les
colonies de l’Ouest. L’emprise du Royaume de Thorn
commence vraiment à se relâcher lorsque l’on
s’aventure aussi loin. La Gouverneur agit comme si
elle dictait elle-même ses lois, et mène habilement sa
danse du pouvoir avec les Guildes. On dit que les
richesses tirées du Sud vont en grande partie dans sa
poche, et celles des Guildes, plutôt que dans les
caisses du Royaume. L’Orbe d’Airain y aurait une
influence grandissante.
Le Resmae est le fleuve le plus long de Thalor et
Thorn. Il est aussi la ligne de vie pour les cités de la
côte Ouest, même si cela tend à diminuer, avec le gain
en autonomie de ces dernières. Sa navigation est
aisée, hormis à mi-chemin, entre les contreforts des
Crocs et ceux de Talhild, où les courants agités
peuvent tromper les navigateurs les moins aguerris.
Tehas est une autre des vastes forêts de Thalor.
L’exploration de ses abords est toujours en cours, tant
le territoire à couvrir est immense. L’intérieur des bois
est extrêmement dense, comme à Grimal, mais des
tours peuvent être aperçues depuis l’orée, perçant la
canopée.
Kestra fut fondée avec une idée claire : s’éloigner le
plus possible de Thorn, et bâtir une nouvelle société.
Bien qu’encore dépendante de l’approvisionnement
de Niirdol pour certaines denrées, la ville a
grandement gagné en autonomie ces dernières
années. Son Gouverneur a finalement déclaré son
indépendance il y a quelques années, sans réaction
apparente du Roi. On murmure à la Cour qu’il aurait
rit à cette annonce, demandant ensuite quelles
étaient les véritables nouvelles importantes du jour...
Quoi qu’il en soit, le rêve s’est quelque peu terni ces
derniers temps, une corruption endémique régnant
dans la cité. Dans les tavernes, on accuse certaines
Guildes d’user de ce moyen pour prendre le pouvoir à
l’Ouest, et de vouloir remplacer une tyrannie par une
autre.
Elad-Hem est la cité-enfant de Kestra. Née des mêmes
rêves, elle se tourne vers le Nord et le massif de
Kernhild, pour tenter d’assurer l’avenir de la côte
Ouest. La vie y est difficile, rude, mais la plupart de ses
colons sont motivés par leurs rêves de liberté, et ne
reculeront devant aucun sacrifice. Elle porte un nom
elfique en l’honneur de ces idéaux.
L’Océan Perdu est une immense étendue marine qui
s’étend à perte de vue à l’Ouest. Il a été nommé ainsi
car il est constamment couvert de brumes, sur une
mer d’huile, et nombre de navires s’y sont déjà
perdus, même sans s’éloigner des côtes. Au bout de
quelques chopes, le soir dans les tavernes des ports
de Kestra et d’Elad-Hem, les marins racontent
apercevoir parfois durant leurs voyages les ombres
des navires perdus aux limites de la brume, avant
qu’ils ne disparaissent à nouveau sans laisser de
traces...
Cap Solitaire est une étrange anomalie climatique au
bord d’un Océan Perdu si calme... En effet, aux abords
du Cap, de terribles vents tentent de rabattre les
navires sur les récifs rocheux de la côte.
Talhild est l’autre possibilité de s’enrichir pour les
cités de la côte Ouest. Mais le massif est là encore
relativement difficile d’accès, et surtout, il semble
infesté de créatures hostiles (gobelinoïdes, monstres
divers et variés), confinées là par l’hostilité
d’Aranmorn.
Aranmorn est une forêt extrêmement dangereuse qui
empêche toute tentative d’explorer le Sud par la voie
terrienne. Personne n’est jamais revenu de l’intérieur
de la forêt, et on entend parfois d’horribles cris
inhumains poussés depuis les bois.
La Montagne de Feu est un immense volcan d’où
s’échappe en permanence volutes de fumée et
cendres. Il est entouré de petits monts qui paraissent
bien plus anciens.
Le Ravathyra est une terre aride au sol poussiéreux.
Ponctué d’oasis et de végétation éparse dans sa partie
Ouest, il présente un labyrinthe de mesas à l’Est. Son
climat extrême questionne les érudits férus de science
arcanique, concernant sa prétendue origine
naturelle...
La Mer de Dunes se trouve dans la continuité du
Ravathyra, et certains explorateurs utilise ce nom
pour l’ensemble de la région. La chaleur y est
particulièrement intense, et le paysage de dunes à
perte de vue fait généralement rapidement
disparaître l’envie de continuer. Pourtant, certains
aventuriers auraient aperçu à l’horizon une grande et
brillante cité au cœur des dunes, et cela attire encore
les explorateurs les plus acharnés (qui n’ont pas
encore découvert la cité scintillante).
Les Îles Mortes semblent être désolées et dépourvues
de toute vie. Peut-être que des expéditions futures
prouveront le contraire, mais pour le moment, elles
ne présentent que peu d’intérêt.
L’Île des Damnés n’a été atteinte que par un unique
navire jusqu’à présent. L’équipage et leur capitaine
ont témoigné avoir trouvé sur les plages des piques de
bois, arborant des assemblages d’ossements et de
chairs en décomposition. Prenant cela comme un
avertissement de ne pas pénétrer plus loin dans les
terres, ils ne s’y attardèrent pas. Ainsi fut baptisé l’île
à l’aspect pourtant paradisiaque.
Zinthana est le nom de l’immense jungle qui recouvre
l’Est de Thalor. Dense, encombrée de lianes, infestée
d’insectes (qui pourraient être porteurs de la peste
nécrotique selon certains), elle possède aussi son lot
de dangereux monstres. Mais elle est incontournable
pour quiconque souhaiterait atteindre l’or des Monts
Zeltar.
Le Faelnarys est le fleuve qui forme ensuite le delta
du Cap Putride. Son eau est poisseuse, toujours
encombrée de végétation pourrissante, ce qui rend la
navigation par son biais très éprouvante.
Cap Putride doit son nom a l’odeur de pourriture qui
émane en permanence de ses marais. On raconte
qu’elle est parfois si insupportable qu’il est nécessaire
de se couvrir le visage d’un tissu, pour éviter la
nausée. De petits villages de colons « clandestins » se
seraient formés dans les marécages, malgré les
conditions de vie déplorables. Leurs habitants
viendraient directement d’Arune et du Marais des
Guenaudes.
L’Elinoa, le Zenya et le Ryfir sont les trois fleuves qui
descendent des Monts Zeltar pour rejoindre la mer.
Leur eau est moins encombrée que celle du Faelnarys,
mais la jungle les encadre parfois de si près, que la
canopée recouvre entièrement leurs cours, mettant
les équipages à portée des dangers de la jungle, tandis
qu’ils tentent de dégager le passage.
Les Monts Zeltar forment le territoire le plus convoité
des Guildes dans le Sud de Thalor. En effet, les
premiers explorateurs y ont découverts de nombreux
et riches filons d’or, certains directement à ciel
ouvert. Cela a déclenché une véritable ruée vers
Zinthana, qui fut rapidement tempérée par le nombre
de morts. Depuis, les expéditions sont moins
fréquentes, mais mieux préparées pour affronter les
dangers qu’ils rencontreront immanquablement.
Zorabar et Miabella sont des îles à la végétation
luxuriante qui sont malheureusement sous le contrôle
d’Hommes-Lézards, avec qui les approches
diplomatiques se sont systématiquement soldées par
la mort des émissaires. On a pu tout de même
observer le sommet de pyramides à degrés, émerger
par endroit de la jungle, et il est communément admis
que les Hommes-Lézards y cachent des richesses
immenses.
L’Infernale porte bien son nom : une île volcanique
sillonnée de rivières de lave, bombardée de boules de
magma, et recouverte d’un nuage de cendres. Qui sait
ce qui peut se cacher dans cet enfer ? Personne ne
semble presser de le découvrir...
IV. Calendrier Dans chacun des mois, la semaine est divisée en 7
jours, ainsi nommés :
Le calendrier utilisé en Thorn est le même depuis des
millénaires, mis en place par les Druides dans les  Lunis
temps anciens.
 Maris
Les explorateurs de Thalor furent très surpris de
 Meyris
découvrir le même calendrier retranscrit sur des
parchemins découverts dans les ruines de l’Empire.  Jeydis
L’explication échappe encore aux érudits en cette  Veymis
année 1502.
 Samis
L’année comporte 12 mois de 28 jours, ainsi nommés :
 Dimis
 Jeyra
 Feyra
 Mara
 Avra
 Mey
 Jura
 Juyra
 Ara
 Septra
 Octra
 Novra
 Deyra

Ces mois comportent les jours fériés suivants, où il est

de coutume de ne pas travailler pour profiter des
festivals :
 1er Jeyra : Festival du Nouvel An et du
Créateur.
 18 Feyra : Festival de l’anniversaire du Roi
actuel.
 1er Avra : Festival du Printemps.
 1er Mey : Festival du Couronnement (tous les
rois de Thorn ont été couronnés officiellement
ce jour).
 1er Juyra : Festival de l’Été.
 1er Septra : Festival de l’Automne.
 1er Deyra : Festival de l’Hiver.