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Cours Complet de Traduction
Cours Complet de Traduction
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COURS DE TRADUCTION
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Français – espagnol/ Espagnol –français
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Myriam Cabrales Vargas
Professeur
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Myriam Cabrales V.
Master en Sciences du Langage
Université de Franche-Comté
Cours de Traduction
Fraçais – Espagnol
Espagnol – Français
CARTHAGENE - COLOMBIE
2023
2
PROGRAMME
OBJECTIFS
CONTENU
MÉTHODOLOGIE
Le cours se développera sous la modalité d'atelier. Les diverses techniques seront mises en
pratique durant le processus de production des textes traduits. On fera aussi des travaux
pratiques en groupe au cours des séances de classe pour commenter et comparer les
traductions dans leurs différentes étapes, compte tenu la variété potentielle de réalisations et
les options de traduction. La participation active de la part des étudiants será très dynamique
ce qui leur permettra de développer la capacité d’argumenter les décisions prises durant le
processus de traduction au moyen de l'analyse critique de divers éléments.
3
1. BRÈVE HISTOIRE DE LA TRADUCTION EN 10 ÉTAPES
Divers objets témoignent de l’existence du métier de traducteur chez les Égyptiens et chez les
Mésopotamiens dès 3000 av. J.-C. Il en est effectivement question dans certaines légendes, et des
tablettes faisant office de grammaires et glossaires multilingues ont été découvertes au cours de
recherches archéologiques. Ce sont les scribes qui exerçaient ce métier, et leur travail demeurait
grandement lié à des fonctions officielles ou administratives.
La Bible fût un des premiers ouvrages littéraires à être traduit. En 385 apr. J.-C., Saint Jérôme se
voit confier par le pape Damase la mission de constituer une nouvelle version latine de la Bible.
Saint Jérôme part en ermitage à Bethléem et travaille à cette traduction à partir des textes hébreux
et grecs jusqu’à sa mort, en 420 apr. J.-C. La Vulgate restera longtemps considérée comme une
des meilleures traductions bibliques, et son oeuvre vaudra également à Saint Jérôme le titre de
saint patron des traducteurs.
À la mort de Mahomet, en 632, l’Islam déferle sur le monde. Les Arabes deviennent alors les
principaux dépositaires du savoir occidental. Bien des documents avaient déjà été perdus lors de la
chute de Rome sous les vagues barbares, et seule Byzance conservait un certain rayonnement
culturel. Avides de connaissance, les Arabes traduisent les écrits grecs et romains et y ajoutent
leurs propres connaissances scientifiques. Ils fondent des écoles de traduction et des bibliothèques
à Bagdad et Cordoue. Grâce à eux, le savoir de l’Antiquité ne disparaîtra pas avec les invasions
barbares.
1
http://www.ulaval.ca/langulaire/histoire_trad_10.html
4
V. Copistes et moines à l'oeuvre
Au XIIe siècle, Cordoue et Tolède reviennent aux mains des Chrétiens. Le savoir conservé par les
Arabes est redécouvert et Tolède, où un Collège de Traduction est ouvert, attire les érudits des
quatre coins du monde. Le travail de traduction reprend, cette fois de l’arabe et des originaux grecs
vers le latin, puis de plus en plus vers la langue courante de chaque pays. Les moines ont joué ici
un rôle non négligeable à la fois comme traducteurs et comme copistes.
Le phénomène des « Belles Infidèles » mène à la Querelle des Anciens et des Modernes, qui fera
rage un bon moment. Elle oppose les perrotins (de Nicolas Perrot d’Ablancourt, considéré comme
le « père » des « Belles Infidèles »), partisans de la traduction libre, aux anti-perrotins, qui
préconisent la traduction exacte, fidèle et scrupuleuse. C’est aussi à cette époque qu’est forgé le
verbe traduire (du latin, littéralement « mener ou conduire à travers ») : on amène un texte d’une
langue à une autre. Ce nouveau mot remplace le verbe translater.
Le Siècle des Lumières, puis celui de la Révolution industrielle, sont marqués par une prolifération
des traductions qui touchent à tous les domaines, techniques et scientifiques en particulier. On
imprime de nombreux dictionnaires, unilingues ou multilingues, généraux ou spécialisés,
considérés comme les bases de la terminologie moderne. Enfin, en 1822, Champollion décrypte
les mystères de la pierre de Rosette qui permettra de traduire les hiéroglyphes égygptiens.
Le XXe siècle est celui de prodigieux bons technologiques en avant, avec au premier rang de ceux-
ci : l'avènement de l’informatique. L’ordinateur s'impose évidemment comme l’outil de travail
principal du traducteur. Mais surtout, la numérisation, les bases de données et Internet permettent
un accès immédiat à de nouvelles ressources terminologiques, qui avec l'essor du traitement
informatisé des langues, révolutionnent la profession de traducteur.
X. La métamorphose continue
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2. CONCEPTS FONDAMENTAUX DU DOMAINE DE LA TRADUCTION
2.1 TRADUCTOLOGIE2
La traductologie est la science qui étudie le processus cognitif inhérent à toute reproduction
(traduction) verbale, manuscrite ou gestuelle, vers un langage, de l'expression d'une idée
provenant d'un autre langage (signes vocaux (parole), graphiques (écriture) ou gestuels).
La notion de « traductologie » a été employée pour la première fois par Jean-René Ladmiral, grand
traductologue contemporain français en 1972.
En un sens élargi, toute pratique réflexive d'un traducteur sur ses propres traductions relève de la
traductologie. Il s'agit aussi d'un exercice universitaire inscrit dans les programmes des facultés de
langues vivantes, mais généralement à partir de la troisième année d'études, du moins en France.
2.2 TRADUCTION
La traduction est le fait d'interpréter le sens d'un texte dans une langue (langue source, ou langue
de départ), et de produire un texte ayant un sens et un effet équivalents sur un lecteur ayant une
langue et une culture différentes (langue cible, ou langue d'arrivée).
Jusqu'ici, la traduction est restée une activité essentiellement humaine. Des tentatives ont
cependant été faites pour automatiser et informatiser la traduction (traduction automatique), ou
pour utiliser les ordinateurs comme support de la traduction humaine (traduction assistée par
ordinateur).
Le but de la traduction est d'établir une équivalence entre le texte de la langue source et celui de la
langue cible (c’est-à-dire faire en sorte que les deux textes signifient la même chose), tout en
tenant compte d'un certain nombre de contraintes (contexte, grammaire, etc.), afin de le rendre
compréhensible pour des personnes n'ayant pas de connaissance de la langue source et n'ayant
pas la même culture ou le même bagage de connaissances.
Thème et version : En France un thème est une traduction vers la langue étrangère en France
une version est une traduction vers le français.
2
http://fr.wikipedia.org/wiki/Traduction
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2.3 INTERPRETATION
Il existe une différence entre traduction, qui consiste à traduire des idées exprimées à l'écrit d'une
langue vers une autre, et interprétation, qui consiste à traduire des idées exprimées oralement ou
par l'utilisation de parties du corps (langue des signes) d'une langue vers une autre. Bien que
l'interprétation semble être un sous-domaine de la traduction si l'on examine la théorie derrière les
processus des deux métiers (études en traduction), la pratique démontre que ces professions
requièrent des aptitudes très différentes. D'une manière générale, le mot ’interprétation (du latin
interpretatio) désigne l'action d'interpréter ou le résultat de cette action. En particulier, il est
employé dans plusieurs domaines :
• en linguistique, une interprétation c'est tout d'abord donner un sens à un signe, un geste,
une parole, une œuvre,…
• en herméneutique, on cherche à interpréter le sens d'un texte en allant au dela du sens
premier (ou littéral), pour trouver les autres sens, les sens cachés (ou sens spirituels :
allégorique, topologique, anagogique). Et donc trouver, apprendre ce qui nous était alors
inconnu
Selon l'école de pensée cibliste, il est nécessaire de privilégier l'exactitude des propos au
détriment de la stylistique, lorsque cela s'impose. Pour "faire passer son message", la traduction
devra parfois échanger les éléments culturels du texte original par des exemples équivalents, mais
mieux connus des lecteurs de la culture d'arrivée. Le plus important demeure le sens du message
que tente de véhiculer l'auteur. Le traducteur doit d'abord faire passer ce message de manière
idiomatique et naturelle pour le lecteur en langue d'arrivée, tout en demeurant fidèle au langage, au
registre et au ton employé par l'auteur du texte en langue de départ.
TRAVAIL PRATIQUE : Traduisez le texte suivant les deux écoles de pensée, puis dites
laquelle convient le mieux et pourquoi :
La course amoureuse paraît suivre trois étapes (ou trois actes) : c’est d’abord
instantanément la capture (je suis ravi par une image) ; vient alors une suite de rencontres
(rendez-vous, téléphones, lettres, petits voyages), au cours desquelles j’explore avec
ivresse la perfection de l’être aimé, c’est-à-dire l’adéquation inespérée d’un objet à mon
désir : c’est la douceur du commencement, le temps propre de l’idylle. Ce temps heureux
prend son identité (sa clôture) du fait qu’il s’oppose (du moins dans le souvenir) à « la
suite » : « suite » c’est la langue traînée des souffrances, blessures, angoisses détresse,
ressentiments, désespoirs, embarras et pièges dont je deviens la proie, vivant alors sans
cesse sous la menace d’une échéance qui frapperait à la fois l’autre, moi même et la
rencontre prestigieuse qui nous a d’abord découverts l’un à l’autre
Roland BARTHES, Fragments d’un discours amoureux, « Tel Quel ». Paris : Ed. Seuil
7
3. APPROCHES DE LA TRADUCTION
3
La traduction médicale du français vers le mooré et le bisa EN :
http://dissertations.ub.rug.nl/FILES/faculties/arts/2005/l.a.yoda/thesis.pdf
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3.1.2 L’approche de Vinay et de Darbelnet
Vinay et Darbelnet estiment que la traduction, le passage d'une langue A à une langue B, relève
d'une discipline de nature comparative. Le but d’une telle discipline est d'expliquer les procédés
impliqués dans le processus de traduction et de faciliter sa réalisation par la mise en relief de lois
valables pour les deux langues en présence (1995 : 4). La discipline susceptible d'expliquer le
mécanisme de la traduction n'est rien d'autre que la stylistique comparée qui est fondée sur la
connaissance de deux structures linguistiques ancrées dans deux cultures qui, par nature,
appréhendent la réalité de façon différente. Pour Vinay et Darbelnet, traduction et stylistique
comparée sont indissociables et toute comparaison doit porter sur des données équivalentes.
Pour Vinay et Darbelnet, il existe deux types de traduction: la traduction directe ou la littérale et
la traduction oblique. La traduction directe consiste à transposer les éléments de la langue
source dans la langue cible, mais lorsque la transposition s’avère impossible à cause des
différences structurelles et métalinguistiques entre langue source et langue cible, la traduction
oblique s’impose (Vinay & Darbelnet 1995 : 31).
L’idée d’une approche comparative est intéressante, mais à partir du moment où Vinay & Darbelnet
la ramènent à une analyse stylistique, on peut se demander si une telle approche peut nous
éclairer sur les rapports entre langue et culture. Par ailleurs, on voit que les sept procédés de
traduction qui découlent de cette approche (l’emprunt, le calque, la traduction littérale, la
transposition, la modulation, l’équivalence et l’adaptation) tiennent très peu compte des différences
culturelles, des types et des fonctions de texte et de l’audience visée.
En poussant l’analyse de leur idée plus loin on conclura à l’intraduisibilité puisque pour eux la
comparaison doit porter sur des données équivalentes. Or un corpus portant sur des textes où
langue source et langue cible appartiennent à des cultures totalement différentes ne pourrait jamais
être traduit. Dans quelle mesure l’approche de Vinay & Darbelnet est-elle valable dans le cas de
cultures éloignées ? Là réside tout le problème de leur approche.
9
sont les traits qui se retrouvent dans toutes les cultures exprimées par ces langues» (Mounin1963 :
196)
Pour Mounin (1963 : 236), la traduction nécessite la connaissance de la langue et la connaissance
de la culture dont cette langue est l’expression. Cependant, cette approche n’aborde pas des
questions aussi pertinentes que la fonction de la traduction et une théorie de la traduction ne peut
éviter de s’interroger, d’une part, sur la typologie des textes et de leurs fonctions et, d’autre part,
sur la fonction de la traduction dans la culture réceptrice.
Étant donné que les langues sont fondamentalement différentes les unes des autres en ce qui
concerne le sens des symboles qui la composent ou l'organisation de ces symboles eux-mêmes,
Nida en conclut qu'il ne saurait y avoir de correspondance absolue entre langues. C'est bien une
telle approche qui a conduit Nida à définir le processus de traduction comme suit : Translating
[which] consists in producing in the receptor language the closest natural equivalent to the
message of the source language, first in meaning, and secondly in style (Nida 1969 : 12).
Nida envisage deux types d'équivalence : l'équivalence formelle et l'équivalence dynamique qui
peuvent influencer la manière de traduire. L'équivalence formelle accorde une importance à la
forme et au contenu du message. Ce type de traduction est tourné vers le texte source. Quant à
l'équivalence dynamique, dont Nida lui-même est partisan, elle vise à exprimer de la façon la plus
naturelle possible le message en prenant en compte la culture du destinataire du message. Elle
cherche à produire chez le destinataire du texte cible un effet équivalent à celui produit chez le
destinataire du texte source. Mais l’effet équivalent comme visée de la traduction est problématique
à cause justement de ce décalage culturel, historique et même parfois géographique entre culture
du texte cible et celle du texte source. Par conséquent, il n’est pas réaliste de demander au
destinataire de la traduction d’un texte produit dans un contexte et un espace culturellement et
historiquement différents de réagir au message de la même façon que le destinataire du texte
source.
10
équivalences contrairement à la traduction linguistique qui serait une traduction par
correspondances.
S’inspirant de la théorie du sens, Durieux (1988) propose des principes de traduction valables
quelles que soient les langues concernées et quels que soient les thèmes. Pour Durieux (1988 :
24), «sont de nature technique les textes traitant de sujets techniques, technologiques et
scientifiques». La spécificité de la traduction technique est l’importance de la recherche
documentaire entre la phase de compréhension de l’original et celle de sa ré-expression dans la
langue cible. La recherche documentaire est nécessaire, car elle permet la compréhension du sens
du texte à traduire sans laquelle on ne peut envisager la ré-expression : «On ne peut réexprimer
correctement et clairement que ce que l’on a préalablement compris» (Durieux 1988 : 39).
La principale critique que l'on peut faire à cette théorie de typologies de textes est que non
seulement elle accorde plus d’importance au texte source, mais également elle ne prend pas en
compte le fait que la différence entre ces types de texte et leurs fonctions n’est pas toujours aussi
nette. Il est vrai que Reiss distingue dans un texte la fonction primaire de la fonction secondaire, et
qu’elle montre que la fonction du texte est représentée par celle qui domine parmi les trois types de
fonctions communicatives qu’elle évoque (1989 : 108). Cependant, Munday (2001: 76) note qu'un
rapport d'activités classé par Reiss comme informatif peut être également expressif, et avoir
plusieurs fonctions dans la culture source. Il peut être un texte informatif pour la direction d'une
société et servir de texte appellatif pour persuader les actionnaires et les analystes du marché de la
bonne gestion de la société. Cependant, la distinction des fonctions selon les typologies de texte
représente un apport à la théorie de la traduction. En effet, la catégorisation des textes permet une
approche rationnelle de la traduction.
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3.2.2 La théorie fonctionnelle du skopos
a) L’approche de Vermeer
Les partisans de la théorie du skopos postulent que la traduction est déterminée par sa
fonctionnalité dans la culture réceptrice. «Skopos» est un mot grec qui signifie «but» ou
«intention». C'est dans ce sens que Vermeer l’utilise en traduction, l'action permettant de réaliser le
translatum, c'est-à-dire le texte traduit (Vermeer 2000: 221). Pour Vermeer, le facteur décisif dans
la traduction est le skopos qui permet de savoir si le texte traduit est adéquat ou non. La fonction
du texte cible détermine l'action de traduire.
À la traduction comme action sera assigné un skopos ou but, qui est valable aussi bien pour le
texte source que pour le texte cible. Cependant, le texte source s’adressant à un contexte culturel
différent de celui du texte cible, les deux textes ne poursuivent pas nécessairement les mêmes
visées communicationnelles. Par conséquent, il peut y avoir des divergences de skopos entre les
deux. Lorsque le skopos du texte cible est identique à celui du texte source, Vermeer parle de
«cohérence intertextuelle».
b) L’approche de Nord
Tout comme Vermeer, Nord estime que ce n'est pas la fonction assignée par l'auteur du texte
source qui détermine la méthode de traduction comme le stipule la plupart des théories basées sur
l'équivalence, mais la fonction prospective ou le skopos du texte cible, tel que défini par
l'initiateur de la traduction (Nord, 1991 : 9).
La théorie de Nord diverge de celle de Vermeer qui l'a inspirée. Elle reproche à ce dernier de
vouloir retenir la fidélité comme relation entre le texte cible et le texte source.
Elle estime cette idée inconcevable, car autant la fonction du texte source est déterminée par la
culture source, autant la fonction du texte cible doit être définie par la culture cible. Cette fonction
n'est pas nécessairement la même. En lieu et place de la «fidélité» ou de la «similarité» que
Vermeer envisage comme relation entre texte cible et texte source, Nord propose la fonctionnalité
et la loyauté comme visée du processus de traduction. La traduction étant un concept culturel, les
attentes des initiateurs, des destinataires et des auteurs par rapport aux relations entre un texte
source et un texte cible peuvent varier en fonction des types de texte. Il est de la responsabilité
morale du traducteur de tenir compte de ces attentes en respectant le principe de «loyauté» au lieu
de celui de «fidélité» selon Nord. Ce principe de loyauté est valable tant pour le texte source que
pour le texte cible. Nord utilise le terme «loyauté» comme concept pour décrire les rapports sociaux
entre deux individus. Lorsque l’auteur est assuré de la loyauté d’un traducteur, il lui fait alors
confiance pour tout changement qui vise à rendre la traduction fonctionnelle dans la culture cible.
3.2.3 Les approches basées sur l’analyse du discours, des registres et des genres
Ce sont les linguistes anglo-saxons qui ont le plus influencé les théories de la traduction basées
sur l’analyse du discours, des registres et des genres. Parmi ceux-ci on peut citer Halliday, dont la
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théorie fonctionnelle du langage a eu le plus d’écho. Les travaux de Halliday ont inspiré de
nombreux écrits en traductologie, dont ceux de Baker (1992) et Hatim & Mason (1990 ; 1997).
a) L’approche de Baker
Baker (1992 : 5) propose, à partir du modèle de Halliday, une analyse du discours portant sur le
registre qui permet au traducteur de s’assurer que le registre du texte cible correspond aux
attentes des récepteurs (1992: 17). Cette analyse basée sur une approche fonctionnelle du
langage permet au traducteur, grâce à la notion de champ sémantique, l’une des variables du
registre, de mettre au point des stratégies pour faire face à l’absence d’équivalence dans certains
contextes. Le champ du discours permet également de prendre conscience des similarités et des
différences entre deux langues et d’opérer des choix conséquents.
L’un des facteurs qui contribuent au sens dans le modèle de Halliday (1985 : 288) et que Baker
prend en compte dans son approche, est la cohésion. Baker estime que, dans une certaine
mesure, la cohésion crée le texte. Les marqueurs de cohésion sont les mêmes que relève Halliday
(1985) : la référence, la substitution, l’ellipse, la conjonction et la cohésion lexicale. Cependant,
chaque langue dispose de ses propres marqueurs de cohésion qui doivent être pris en compte
dans le processus de traduction ainsi que les types de texte.
L’approche de Baker ne se limite pas à l’analyse linguistique du discours, car elle tient compte de
la pragmatique du discours qu’elle définit comme suit :” Pragmatics is the study of language in use.
It is the study of meaning, not as generated by the linguistic system but as conveyed and
manipulated by participants in a communicative situation (1992 : 217). Cette attention accordée aux
locuteurs de la langue constitue la preuve que les approches théoriques de la traduction basées
sur l’analyse du discours, des registres et des genres peuvent être classées également parmi les
aproches sociolinguistiques.
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La lecture directe des dessins ne résulte pas tellement du fait qu’ils représentent la réalité, mais du
fait qu’en vivant dans une société, on apprend dès la petite enfance, tout une série de codes
sociaux, pour pouvoir comprendre les messages non verbaux, au même titre que les messages
verbaux. La facilité de les apprendre résulte pourtant du fait que malgré tout, ces conventions
sociales reposent sur l’idée de ressemblance, plus ou moins poussée, entre le signe et la réalité
observable.
Parlant de la traduction impliquant des images, Tomaszkiewicz (1999 :12) est d’avis qu’on aura
affaire non seulement aux éléments verbaux qui doivent être traduits, mais également aux
éléments non verbaux (les images visuelles) qu’elle préconise de transmettre en totalité au
récepteur de la langue cible. En raison du caractère culturel de l’image, quelle(s) fonction(s)
attribuer aux signes visuels, en particulier aux dessins, dans la traduction? Compte tenu de
l’orientation culturelle de certains textes, que deviennent les signes visuels dans la culture cible
?Peut-on parler de traduction intersémiotique ? Maintenant, nous allons terminer notre aperçu des
théories de la traduction par deux approches qui se complètent : la théorie du polysystème et les
approches culturelles.
La plupart des partisans des aproches fonctionnelles, ont été dans les années 1980 à l’origine de
l’école dite «Manipulation School». Ils avaient une approche commune de la traduction littéraire
qui est descriptive, cibliste, fonctionnelle et systémique (Hermans, 1985 : 10). Ils doivent leur
appellation en particulier au titre de la collection d’essais éditée par Hermans (1985) : The
Manipulation of Literature. Studies in Literary Translation. L’introduction de cet ouvrage suggère
que toute traduction constitue une manipulation du texte source en vue de satisfaire un but
(Hermans 1985 : 11).
15
Pour Toury, la soumission aux normes du texte source permet de dire qu'une traduction est
adéquate par rapport au texte source, tandis que la soumission aux normes de la culture cible
détermine son acceptabilité. Ce sont les normes qui déterminent également le type et le degré
d'équivalence de la traduction (Toury 1995: 61). Comme on peut le constater, à la différence des
partisans de la théorie fonctionnelle du skopos, Toury ne rejette pas l'équivalence comme visée du
processus de traduction. Cependant, il tient à distinguer son interprétation de l'équivalence des
concepts prescriptifs traditionnels en adoptant une approche non prescriptive. Pour Toury, les
normes sont spécifiques à chaque culture et elles sont instables. Il existe des pressions sociales
pour contraindre l'individu à se conformer aux normes, qui connaissent des changements
perpétuels. Toury en conclut qu'il n'est pas toujours facile aux différents acteurs impliqués dans la
traduction (traducteurs, éditeurs, consommateurs...) de se plier à ces normes.
Les lois que révèle l'analyse de textes d'origines culturelles différentes sont de deux ordres: la
normalisation et l'interférence. La normalisation, qui est une loi de conversion, en général,
s'applique lorsque la traduction occupe une position marginale dans le système cible. De façon
générale, du moins lorsque le traducteur veut se conformer au modèle cible, la tendance sera la
normalisation et la perte de variation dans le style. Quant à l'interférence, elle dépend des
conditions socioculturelles dans lesquelles la traduction est réalisée et consommée. Toury (1995 :
275) définit l'interférence comme le transfert d’éléments appartenant au texte source vers le texte
cible, ce qui peut être un transfert positif ou un transfert négatif.
La théorie du polysystème et en particulier l’approche de Toury peut servir dans l'analyse et
l'interprétation de textes relevant de systèmes et de cultures différents. Munday (2001: 118)
remarque que même si de façon générale les théoriciens du polysystème limitent leurs travaux à la
fiction, la prise en compte des facteurs socioculturels par Toury dans le processus de traduction
peut bien se prêter à l'analyse de la traduction de textes non littéraires ou techniques. Les notions
d'innovation et de conservation peuvent s'appliquer à tout domaine, y compris la traduction
scientifique.
L'une des conclusions auxquelles arrive Toury est que la tolérance de l'interférence a tendance à
être grande lorsque la traduction se fait d'une langue «majeure» ou prestigieuse vers une langue
ou une culture cibles «mineures» ou «faibles».
Cette approche culturelle de la traduction est également celle adoptée par Venuti, mais en termes
de violence.
c) L’approche de Venuti
Comme pour Lefevere et Bassnett, la traduction pour Venuti est une question de pouvoir entre
cultures et au sein d'une même culture. La traduction, à ses yeux, constitue une appropriation des
cultures étrangères à des fins politiques, culturelles et économiques. Cette appropriation passe par
une violence sur la langue et la culture sources. Suivant Friedrich Schleiermacher, Venuti estime
que le traducteur a le choix entre deux méthodes de traduction face au texte étranger: la
naturalisation (domestication) et l'exotisme (foreignizing).
Selon Venuti la naturalisation, qui est la méthode pratiquée dans le monde anglo-saxon, crée
l'illusion de la transparence et est à la base de la violence. Dans la mesure où la naturalisation
gomme les différences culturelles et exerce une violence sur les valeurs culturelles de la langue
source, Venuti opte pour l'exotisme, qui consiste à reproduire les aspects culturels du texte source
dans le texte cible. Comme méthode de traduction, même s’il fait ressortir l'altérité du texte source,
l’exotisme exerce également une violence, cette fois-ci sur les codes culturels de la langue cible.
Cependant, Venuti (1995: 20) estime qu'une telle stratégie est une forme souhaitable de résistance
dans un contexte dominé par la langue anglaise et l'inégalité des échanges culturels. En effet, elle
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constitue une stratégie de résistance contre les valeurs culturelles dominantes et permet de rendre
compte des différences linguistiques et culturelles du texte étranger.
Par ailleurs, les approches de Levefere et de Bassnett permettent de se rendre compte que la
traduction ne se déroule pas dans un vide. Elle subit des influences d’origines diverses, telles les
professionnels du système, le mécénat et la poétique dominante. Venuti résume bien cette
situation en considérant la traduction comme une question de rapports de pouvoir entre cultures et
au sein d’une même culture.
2. Répondez aux questions suivantes concernant la lecture sur les différentes aproches de
traduction.
a. Dans quel sens peut-on considérer que les approches basées sur l’analyse du discours des
genres et des registres constituent un apport important à la traductologie?
b. La cohésion et la cohérence, sont-elles assurées de la même manière dans deux langues
relevant de pratiques culturelles différentes?
c. En quoi la dimension sémiotique de l’approche de Hatim & Mason est pertinente pour la
traduction?
d. Pourquoi l’intertextualité peut être considérée un paramètre sémiotique?
e. Dans quels aspects le modèle de Halliday, conçu pour la langue anglaise comme l’indique
Halliday lui-même ne saurait s’appliquer sans discrimination à toutes les langues, surtout
dans les cultures à tradition orale?
f. Si les approches basées sur l’analyse du discours, des registres et des genres ne rejettent
pas le concept d’équivalence associé aux approches linguistiques, en quoi réside donc leur
originalité?
g. De quelle aproche de traduction relève l’analyse suivante:
Pour la première publication de du journal d’Anne Frank en 1947, l'éditeur néerlandais, avec la
complicité du père de la jeune fille, a simplement omis les paragraphes portant sur la sexualité.
Dans l'édition de 1986, 47 lignes ont été omises parce que la jeune fille y faisait une description
du mariage de ses parents, qui n'était pas positive. En examinant plus tard les versions
allemande et anglaise, on peut noter que les références à la sexualité qui avaient été omises
dans l'édition néerlandaise de 1947 ont été réintroduites. Dans l'édition allemande qui date de
4
Cette activité est préalable à la lectura sur les aprocheduction
18
1950, les remarques désobligeantes envers les Allemands avaient été omises ou modérées afin
de ne pas compromettre la vente de l'ouvrage en Allemagne.
5. Traductions
5.1 Analysez l’extrait suivant du conte de Charles Dickens : Marely’s Ghost5 traduit en
français et en espagnol et dites quelle a été l’approche ou les approches adoptées dans
chacune des traductions. Justifiez votre réponse.
5
http://www.dickens-literature.com/A_Christmas_Carol/0.html
http://www.lexilogos.com/conte_noel.htm /
19
Marley’s ghost Le spectre de Marley El espectro de Marley
A merry Christmas, uncle! Je vous souhaite un gai ¡Felices Pascuas, tío! ¡Que
God save you!' cried a Noël, mon oncle, et que Dieu Dios te proteja! -exclamó una
cheerful voice. It was the vous garde!», cria une voix voz alegre-. Era la voz del
voice of Scrooge's nephew, joyeuse. C'était la voix du sobrino de Scrooge, que llegó
who came upon him so neveu de Scrooge, qui était tan de improviso que ésta fue
quickly that this was the first venu le surprendre si la primera noticia que tuvo de
intimation he had of his vivement qu'il n'avait pas eu su presencia.
approach. le temps de le voir.
«Bah! dit Scrooge, sottise!» - ¡Bah! -respondió Scrooge-
`Bah!' said Scrooge, .Paparruchadas!
`Humbug!' Il s'était tellement échauffé
dans sa marche rapide par Tanto se había calentado este
He had so heated himself ce temps de brouillard et de sobrino de Scrooge con su
with rapid walking in the fog gelée, le neveu de Scrooge, rápido andar a través de la
and frost, this nephew of qu'il en était niebla y la escarcha, que todo
Scrooge's, that he was all in tout en feu; son visage était él era un resplandor: rubicundo
a glow; his face was ruddy rouge comme une cerise, y hermoso su rostro;
and handsome; his eyes ses yeux étincelaient, et la chispeantes los ojos y
sparkled, and his breath vapeur de son haleine était humeante su respiración.
smoked again. encore toute
fumante. - ¿Que las Navidades son una
`Christmas a humbug, «Noël, une sottise, mon paparrucha, tío? ... -replicó el
uncle!' said Scrooge's oncle! dit le neveu de sobrino de Scrooge-. No lo
nephew. `You don't mean Scrooge; ce n'est pas là ce piensas, ¿verdad?
that, I am sure?' que vous voulez dire sans
doute? - ¡Pues claro que sí! ... -
`I do,' said Scrooge. `Merry -Si fait, répondit Scrooge. Un contestó Scrooge-. ¡Felices
Christmas! What right have gai Noël! Pascuas! ...
you to be merry? -Quel droit avez-vous d'être
gai? Quelle raison auriez-
¿Qué derecho tienes tú a ser
What reason have you to be vous de vous livrer à des
feliz? ¿Qué razón tienes tú
merry? You're poor enough.' gaietés ruineuses? Vous
para estar contento? Eres un
êtes déjà bien assez pauvre!
pobretón.
`Come, then,' returned the
nephew gaily. `What right - Allons, allons! reprit
have you to be dismal? gaiement le neveu, quel droit - Pues entonces -replicó el
What reason have you to be avez-vous d'être triste? sobrino alegremente-, ¿qué
morose? You're rich Quelle raison avez-vous de derecho tienes tú a sentirte
enough.' vous livrer à vos chiffres desgraciado? ¿Qué motivos
moroses? Vous êtes déjà tienes para estar de mal
Scrooge having no better bien assez riche! humor? Eres un ricachón.
answer ready on the spur of
the moment, said `Bah!' -- Bah!» dit encore Scrooge, -- Bah!» dit encore Scrooge,
again; and followed it up with qui, pour le moment, n'avait qui, pour le moment, n'avait
`Humbug.' pas une meilleure réponse pas une meilleure réponse
prête; et son bah! fut suivi de prête; et son bah! fut suivi de
l'autre mot: l'autre mot:
Sottise! Sottise!
20
5.2 Traduisez le texte suivant en espagnol en adoptant une approche qui convienne afin
de motiver les latino-américains vivant à Caen à assiter à l´événement :
http://www.webpommes.com/index.php?post/2006/07/03/369-caen-accueille-le-tour-en-fanfares
5.3 Traduisez le texte suviant en adopatant une approche qui convienne à votre but,
explicitez votre choix et votre démarche :
PHOTOGENIE ELECTORALE
Certains candidats-députés ornent d'un portrait leur prospectus électoral. C'est supposer à la
photographie un pouvoir de conversion qu'il faut analyser. D'abord, l'effigie du candidat établit
un lien personnel entre lui et les électeurs ; le candidat ne donne pas à juger seulement un
programme, il propose un climat physique, un ensemble de choix quotidiens exprimés dans une
morphologie, un habillement, une pose. La photographie tend ainsi à rétablir le fond
paternaliste des élections, leur nature "représentative", déréglée par la proportionnelle et le
règne des partis. Dans la mesure où la photographie est ellipse du langage et condensation
de tout un "ineffable" social, elle constitue une arme anti-intellectuelle, tend à escamoter la
"politique” au profit d'une "manière d 'être", d’un status socialo-moral.
22
4. ÉTAPES DU PROCESSUS DE TRADUCTION
1. Compréhension : assimilation du sens véhiculé par un texte, du vouloir dire d'un auteur.
2. Déverbalisation : oubli des mots et conservation du sens ; "Opération par laquelle un
sujet prend conscience du sens d'un message en perdant conscience des mots et des
phrases qui lui ont donné corps."
3. Réexpression : reformulation du vouloir dire en langue cible.
• Faire une "explication de texte" en notant tous les éléments pertinents (voir la
liste qui suit). N'hésitez pas à marquer le texte (utilisez différentes couleurs si
nécessaire).
• les allusions culturelles: il faut être conscient des réalités auxquelles les mots
renvoient, ainsi que de leurs connotations culturelles. Par exemple, les
chrysanthèmes sont associés à la mort en France. De même le 14 juillet,
n'indique pas seulement une date, mais surtout une référence à la Fête
Nationale.
6
http://www.wellesley.edu/French/homepage308/conseils.html
23
• les jeux de mots: à conserver si possible. S'ils sont intraduisibles, trouvez
quelque chose d'équivalent.
• les mots qu'il ne faut peut-être pas traduire: en particulier, les termes
d'adresse (Madame, Miss) à conserver pour la couleur locale, les noms propres
(à ne pas traduire, le plus souvent).
• N'hésitez pas à laisser des blancs, des accolades pour indiquer toutes les
possibilités, et les synonymes possibles. À ce stade, ne pas rechercher
l'élégance, mais plutôt l'exactitude. Ne rien oublier.
• Quand la traduction directe n'est pas possible ou élégante, pensez à utiliser les
techniques principales de la traduction oblique: transposition, modulation,
équivalence, adaptation (voir Lexique de la Traduction)
IV. Se reposer: essentiel pour se rafraîchir l'esprit et mieux voir les erreurs.
V. Tout reprendre mot à mot: travail de vérification, de choix, de style et de recréation.
C'est le travail le plus intense et le plus difficile.
Il faut:
(1) penser à son public, rendre le texte compréhensible pour le public de la langue
d'arrivée
(2) tenir compte des différences qui existent entre les deux langues
• En particulier noter aussi les prépositions anglaises qui sont plus souples:
She danced into the room --> Elle est entrée dans la pièce en dansant
• L'anglais est aussi une langue plus imagée et plus concrète, qui présente une
plus grande richesse pour l'expression des sentiments, des mouvements, des
sonorités
24
• Le français est plus rigide et codifié que l'anglais
(4) Ne vous laissez pas trop influencer par la syntaxe de la langue de départ.
(5) ne pas traduire automatiquement un mot par son équivalent "évident", quand il
existe plusieurs mots possibles dans la langue d'arrivée.
VI. Lecture critique du résultat. Vous pouvez lire votre traduction à une camarade et lui
demander son avis (franc et honnête!) sur la cohérence et le ton de votre traduction
Le titre : dans certains cas, on peut recommander de le traduire en dernier si le sens n'est pas
évident au départ (attention aux sens apparemment évidents mais qui cachent un jeu de mots,
une astuce, une allusion, etc.). Seul le premier mot du titre prend une majuscule. Les
dictionnaires : la première traduction se fera toujours sans dictionnaire, en cherchant à déduire
le sens des termes qui posent problème (quel que soit le contexte). Dans un contexte
d'entraînement à la traduction, on peut ensuite prendre un dictionnaire unilingue qui aidera à la
compréhension sans limiter le choix des termes. On sera donc amené à utiliser toute la gamme
des dictionnaires déjà cités. Un dictionnaire anglais-français permettra de faire un choix définitif,
de vérifier un terme spécifique (mais non technique) ou de comprendre un terme qui reste
obscur.
Si le contexte le permet, laisser le travail de côté quelque temps avant d'y revenir avec les idées
bien claires. Le résultat doit :
25
Apprenez donc à manipuler tous les outils. Ne vous contentez pas d'un dictionnaire bilingue,
et utilisez les ouvrages de référence spécialisés (voir Ouvrages de référence)
Règle No1 : aussi bon que soit votre dictionnaire bilingue, n'utilisez jamais un mot que vous
ne connaissez pas (ou dont vous n'êtes pas sûre du sens dans ce contexte) dans votre
traduction sans le vérifier d'abord dans un dictionnaire unilingue (sens, contexte, registre,
construction, etc.)
TRAVAIL PRATIQUE :
Depuis quelques années, le port du voile dans les lieux publics (école, transports en commun, les
administrations, marchés…) est sujet à une polémique qui divise les sociétés modernes, laïques et
précisément celle française. En effet, le port de la burqa (en arabe, )برقعest encore aujourd’hui au
cœur d’un débat politique en France et qui, manifestement, divise mais aussi agite la société. Le
problème qui se pose est de savoir si, le port du voile intégral doit être ou non autorisé, voire
réprimandé en France ? Pour certains, le port du voile est un symbole de liberté, alors que pour
d’autres, il s’agit tout simplement d’un signe d’asservissement.
En France, le port du voile suscite de plus en plus d’interrogations, surtout que non seulement il y
existe une forte communauté de musulmans qui tient à faire respecter sa culture (religieuse) même
au-delà de ses frontières d’origine, mais aussi, étant une société laïque, les signes ostentatoires ne
sont pas (en théorie) admis dans les lieux publics en France, surtout au sein des établissements
scolaires. Rappelons que, c’est dans cette optique que, la Loi n° 2004-228 du 15 mars 2004
(encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une
appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics) a été promulguée par le
gouvernement Raffarin (UMP).
Dans ce débat mettant en relief, la question de la liberté des femmes, celle de la prescription du
Coran face à la laïcité, certains politiques (dont André Gerin) ont fait une demande de proposition de
résolution pour la création d'une commission d'enquête parlementaire sur le port en France de la
burqa ou du niqab. Quant à Michèle Alliot-Marie, elle a estimé que, le problème voile intégral réside
dans « ce qui relève de la liberté » des femmes et dans le cas contraire, « ce qui leur est imposé et
qui doit être combattu ».
http://debats.actualite-francaise.com/billets/france/241-burqa-niqab-voile-integral-france-
loi.html
26
5. TECHNIQUES DE TRADUCTION
Il ne s'agit bien entendu pas d'une liste de techniques à apprendre par cœur. C'est simplement
un classement des méthodes principales visant à résoudre un problème posé par une
traduction. Certaines sont naturelles parce que la traduction littérale est impossible; d'autres
nécessitent plus d'habitude et de savoir-faire7.
6.1 LA TRANSPOSITION
La transposition consiste à modifier la catégorie grammaticale d'un mot ou d'un groupe de mots.
Exemples:
Pronto nos dimos cuenta que.. . = Nous ne tardâmes pas à nous rendre compte que
Estos proyectos han generado suficiente interés => Ces projets ont suscité suffisamment
d'intérêt
7
http://traduction.betranslated.com/techniques-traduction.php
27
La gente por encima de los 40 => les personnes ayant dépassé l'âge de 40 ans
Ces techniques consistent à changer l'ordre des mots pour rendre la phrase plus fluide :
En 2003, de acuerdo con un informe de EITO, Selon un rapport du EITO, l'Internet verra
el 17% de las ventas se harán por internet. passer 17% des ventes mondiales d'ici 2003.
il est probable que Carrefour s'opposera à Carrefour se opondrá probablemente a esta
cette offre oferta.
Le redécoupage, qui ne doit pas être systématique, consiste à couper une phrase qui serait trop
longue en français, par exemple pour préciser le verbe le plus rapidement possible.
Exemple :
Hypotaxe Parataxe
Un vendedor de zapatos para mujer es Un vendeur chaussures dames est attendu au
solicitado en la sección de zapatos deportivos rayon chaussures sport
Nous avons d'autant plus besoin de morale Necesitamos más moral, menos religión
que nous avons moins de religion
La moitié des passagers, affaiblis et La mitad de los pasajeros no tenía fuerzas ni
angoissés, n'avait même pas la force de para preocuparse. Estaban débilitados,
s'inquiéter du danger angustiados.
6.4 L’ADAPTATION
Quand une réalité de la langue de départ n'existe pas dans la langue d'arrivée, il faut trouver
une réalité plus ou moins équivalente ou risquer une incompréhension. Ce type de traduction
s'appelle «adaptation». Pour les allusions ou les jeux de mots -par exemple dans une publicité -
on peut rarement faire une traduction: il faut adapter. L'adaptation tient compte de la différence
entre les réalités de chaque société pour exprimer le même effet. Il s'agit de permettre au
lecteur de la traduction de comprendre une situation dont il n'a pas l'expérience dans son pays.
28
Exemples :
• J'ai fait le pont pour le week-end du 14 juillet (le 14 juillet = nom de la fête)
• Me tomé un puente de tres días el 14 de Julio, fiesta nacional de Francia
(étoffement)
• Me tomé un puente de tres días en la fiesta nacional de Francia (explication sans
date).
• The interviewer only asked him softball questions = Le journaliste qui l'interrogeait ne
lui posa que des questions pas très dérangeantes.
Problèmes de l'adaptation:
• Un chrysanthème = la réalité existe dans les deux cultures mais en France c'est la fleur
des morts (on ne l'offre pas en cadeau, on la met sur les tombes pour la Toussaint)
6.5 L’AMPLIFICATION
Cas où la langue d'arrivée emploie plus de mots que la langue de départ pour exprimer la
même idée. Elle s'oppose à l'économie
L'étoffement est le renforcement d'un mot qui ne se suffit pas à lui-même et qui a besoin d'être
traduit par plusieurs mots. L'étoffement consiste aussi à ajouter des éléments sous-entendus. Il
peut s'agir d'un verbe ou de certains termes de liaisons, plus fréquents en français que dans
d’autres langues. Généralement consiste à traduire une préposition, un pronom ou un adverbe
interrogatif par un syntagme verbal ou nominal en français :
• The passengers going to New York are asked to make their presence known = Les
passagers à destination de New York sont priés de se présenter.
• The women around her were furious = Les femmes qui l'entouraient étaient furieuses
• Fuera de la autopista, el motociclista…= lorsqu'il quitte l'autoroute, le motocycliste…
6.7 L’EXPLICITATION
L'explicitation consiste à préciser ce qui était implicite, c’est-à-dire à introduire dans la langue
d'arrivée des précisions qui restent implicites dans la langue de départ, mais qui se dégagent
du contexte. L'anglais a tendance à être plus explicite que le français
• I like to drink my beer with a whiskey chaser = J'aime boire ma bière avec un whisky
pour la faire descendre. (le français est plus explicite)
Puisqu'il n'y a ni équivalent ni calque pour le mot "chaser", et étant donné que l'emprunt du
mot "chaser" demeurerait peu compréhensible pour un(e) français(e) -- "chasser sa bière,
quoi!?" -- la traduction opère une explicitation du mot (souvent basée sur sa traduction dans
un bon dictionnaire bilingue).
Exemples:
• Il habite en banlieue et fait la navette tous les jours pour aller au travail = He
commutes to work.
• Le prix de l'essence est en hausse: Oil prices are up
• Je suis venu lui tenir compagnie. Vine para acompañarlo
• Haga lo que haga, siempre lo hará en beneficio de sus conciudadanos = Quoi qu'il
fasse , il le fera dans l'intérêt de ses concitoyens
Dans la phrase suivante, quand on passe de "rattled in" à "entré" il y a économie ou perte
(selon le point de vue):
Le détail est considéré inutile (économie), le français préférant l'abstraction alors que l'anglais
préfère le concret; Traduire "le train est entré en gare à grand fracas" ou "avec un bruit de
ferraille" serait ici une surtraduction pour les anglais.
Si une langue est considérée comme incapable de préserver telle ou telle caractéristique de
l'original, il y a donc "perte".
Il y a allègement lorsqu’on retire exprès un ou plusieurs termes que l’on considère inutiles :
6.9 LA GÉNÉRALISATION
Il y a généralisation quand une langue emploie le même terme générique pour une variété de
cas qu'une autre langue distingue :
30
En espagnol et en anglais on généralise le concept de "bus" alors que le français distingue
entre deux possibilités (autobus, autocar). On pourrait aussi dire qu'il y a donc perte quand on
traduit du français en anglais ou en espagnol. Mais la distinction pourra paraître inutile aux
anglophones.
6.10 L’ÉQUIVALENCE
Il faut recourir à une équivalence lorsque la langue de départ et la langue d'arrivée expriment le
même message dans une situation identique avec une expression ou une phrase tout à fait
différente Il est rare qu'on puisse traduire un paragraphe sans être obligé de trouver des
équivalences. Elle s'impose lorsque la traduction littérale aboutit à des non-sens ou ne connote
rien dans la langue cible. En effet, le mot à mot (ou calque) est rarement possible et souvent
nuisible en traduction. Il existe surtout la possibilité de trouver des équivalences lorsqu'il s'agit
d'expressions figées (métaphores usées ou mortes, clichés, collocation, proverbes) Il faut se
poser la question: « que dit-on dans la langue d'arrivée dans cette situation? »
Exemples:
6.11 LA COLLOCATION
Cette technique consiste à utiliser une suite de termes souvent employés ensemble dans une
langue pour traduire une expression similaire dans une autre langue. Ces termes sont
compatibles entre eux et forment un syntagme figé consigné dans les dictionnaires ; par
exemple : to be well-established--> avoir pignon sur rue.
6.12 LA COLORATION
31
• Juan soltó una gran carcajada =Jean a éclaté de rire
• On lui a donné trois coups de pieds = Le dieron tres puntapiés.
6.13 LA MODULATION.
C'est le changement de point de vue et très souvent de catégorie de pensée Là où une langue
voit un verre à moitié plein, l'autre préfére voir le verre à moitié vide. Là où une langue voit un
tout, l'autre ne voit qu'une partie :
¿Quién sabe? Tal vez tengas razón Qui sait ? Tu n’as peut-être pas tort
A él no le importaba lavar los platos Il faisait volontiers la vaisselle.
Como el permanecía despierto… Comme il ne dormait pas…
• une partie pour une autre : Lo miré cara a cara = Je l’ai regardé dans les yeux
• cause / effet ou moyen / résultat : Ils trouvèrent la mort dans un accident de voiture =
Ellos perdieron la vida en un accidente automovilístico.
• inversion du point de vue : Extrañé a mis hijos = Mes enfants m'ont manqué.
6.14 LA COMPENSATION
Procédé stylistique qui vise à garder la tonalité de l'ensemble en rétablissant sur un autre point
de l'énoncé la nuance qui a été perdue ou qui n'a pas pu être rendue au même endroit que
dans l'original
Exemples:
• Le tutoiement, qui ne peut pas se traduire en anglais pourra être rendu par une autre
marque de familiarité (par exemple l'emploi du prénom) à un autre endroit dans le
dialogue
• Un effet de sonorité perdu dans un vers de poésie pourra être compensé par un
autre effet.
Procédé consistant à employer tel quel l'élément lexical de la langue source (ou d'une autre
langue) pour des raisons d’usage, d’absence d'équivalent ou pour créer un effet rhétorique
(couleur locale, humour etc.). Quand on dit « le weekend » en français, c'est un emprunt de la
structure lexicale et des mots de la langue anglaise.
Le calque est la traduction littérale d'une expression étrangère. Ce n'est pas vraiment une
technique puisqu'il s'agit d'une traduction mot à mot.
• ex. "fin de semaine : pour "weekend" et "gratte-ciel", pour « sky-scraper » sont des
calques de l'anglais
Les exemples précédents sont des calques qui sont entrés dans la langue. Dans vos
traductions, il faut éviter de calquer systématiquement les structures de la langue de départ :
ex. "I am full": "Je n'ai plus faim" [calque : « je suis plein(e) » x]
32
EXERCICES SUR LES TECHNIQUES DE TRADUCTION
1. Je crois que les politiciens ne changeront Para mi, los políticos nunca van a
jamais cambiar
4. Obsédé par son travail, il ne pouvait pas La obsesión por el trabajo no lo dejaba
dormir. dormir.
6. Les températures au dessus de 30 degrés sont Las temperaturas que sobrepasan los 30
insupportables. grados son insoportables.
8. Les beaux paysages alimentaient son esprit. La belleza de los paisajes alimentaba su
alma.
33
3. Traduisez les phrases suivantes en utilisant la technique de l’ADAPTATION, comme dans le
premier exemple :
1. Los fríjoles con garra son un plato típico de Les haricots rouges en soupe épaisse
Antioquia avec des pieds de porcs sont un plat
typique du département d’Antioquia
34
5. Identifiez les techniques utilisées dans la traduction des phrases suivantes :
1. Le pays jouit d’une si mauvaise réputation Ud. nunca será molestado por las
que vous ne serez jamais ennuyé par une desagradables aglomeraciones de turistas,
foule de touristes désagréables. porque el país goza de tan mala reputación
que no es un destino muy apetecido.
2. Il est vrai qu’en lisant les recommandations Visitar Colombia puede realmente
des ambassades, on peut prendre peur de atemorizarnos, si nos guiamos por las
visiter la Colombie. recomendaciones de las embajadas de los
países extranjeros.
3 Il est vrai qu’en lisant les recommandations La lectura de las recomendaciones que las
des ambassades, on peut prendre peur de embajadas hacen sobre Colombia, puede
visiter la Colombie. realmente atemorizar a cualquier visitante.
4 Il est vrai qu’en lisant les recommandations Es cierto que leyendo las recomendaciones
des ambassades, on peut prendre peur de de las embajadas, podemos sentir miedo
visiter la Colombie de visitar Colombia.
5. Les gens sont facilement très accueillants. La gente es por naturaleza muy acogedora.
6. Les chemins de fer sont très développés en El transporte ferroviario está muy
France desarrollado en Francia.
7. Les réseaux routiers sont en général bons, Por lo general hay buenas carreteras,
les bus tout confort, toutes les villes (même buses confortables y a todas las ciudades
bien reculées) sont desservies par des (incluso las más remotas) se puede llegar
avions por vía aérea.
35
6. Identifiez les techniques de traduction utilisées dans les parties soulignées du texte suivant:
1 9
2 10
3 11
4 12
5 13
6 14
7 15
8 16
36
7. Traduisez le texte suivant en utilisant plusieurs techiques (5 au mínimum). Soulignez les
segments où ces techiques sont présententes et identifiez-les par leur nom.
Pour le comprendre, il faut lire la circulaire envoyée aux préfets le 2 novembre par le
ministre de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale, Eric Besson, leur
demandant “d’organiser et de présider” partout en France des débats locaux sur l’identité
nationale, et dont la synthèse sera ensuite imposée par le gouvernement comme le
résultat de cette vaste consultation des Français.
http://combatsdroitshomme.blog.lemonde.fr/2009/11/23/une-tribune-contre-le-debat-sur-
lidentite-nationale-avec-marie-ndiaye-dans-le-monde-le-monde-24-novembre-2009/
39
6. TYPES DE TRADUCTION
Ce type de traduction concerne les romans, poèmes et autres créations artistiques du domaine
littéraire. Pour être qualifié de traducteur littéraire, il vous faut être en mesure de jongler avec les
mots sans aucune difficulté. Il est exigé de ce dernier qu’il respecte la mélodie du texte, le style
particulier de l’auteur tout en étant capable de déceler le sens caché des mots employés
La traduction littéraire demande des aptitudes en stylistique, une bonne imagination et des
connaissances culturelles étendues. Il s'agit de reproduire l'effet intégral du texte original chez le
lecteur en langue d'arrivée, autant que le sens des mots. La traduction doit être aussi plaisante à
lire, et susciter les mêmes émotions que l'original. Les grands traducteurs, quelle que soit la
langue, ont une formation très exigeante, études littéraires et universitaires, dans leur langue
maternelle, langue vers laquelle ils traduisent (Jean-François Ménard, Laetitia Devaux). Ils sont
souvent eux-mêmes écrivains.
ACTIVITÉS EN CLASSE
1. Comparez les deux traductions proposées pour le poème “Chanson d’automne” de Paul
Verlaine et dites laquelle reflète le plus le style et le contenu du poème original.
8
http://fr.wikipedia.org/wiki/Traduction
40
2. Dites si la traduction du poème “Me gustas” de Pablo Neruda peut éveiller chez le lecteur les
mêmes sentiments que l’original. Justifiez votre réponse.
3.Traduisez ce poème en espagnol et puis comparez votre texte avec celui de droite.
41
4. Identifiez les changements faits (Techniques appliquées) dans la traduction de l’extrait du conte
“Le petit prince”. Dites s’ils vous sembles adécuats et pourquoi.
5.Identifiez les changements faits (Techniques appliquées) dans la traduction de l’extrait de Cent
ans de solitude (Gabriel García Márquez). Dites s’ils vous semblent adécuats et pourquoi.
Cien años de soledad (langue source) Cent ans de solitude (langue cible)
Durante varios meses se empeñó en demostrar Pendant plusieurs mois, il s’obstina à vouloir
el acierto de sus conjeturas. Exploro palmo a démontrer le bien-fondé de ses prévisions. Il
palmo la región, inclusive el fondo del rio, fouilla la région pied à pied, sans oublier le fond
arrastrando los dos lingotes de hierro y de la rivière, traînant les deux lingots de fer et
recitando en voz alta el conjuro de Melquiades. récitant à haute voix les formules qu’avant
employées Melquiades.
La traduction pragmatique concerne les documents tels que les manuels, feuillets d'instructions,
notes internes, procès-verbaux, rapports financiers, et autres documents destinés à un public
limité (celui qui est directement concerné par le document) et dont la durée de vie utile est souvent
limitée.
42
Exemples de traductions pragmatiques
• Traductions techniques
• Traductions juridiques
• Traductions assermentées
• Traductions économiques et financières
• Traductions générales et publicitaires
• Traductions touristiques
• Traductions médicales et pharmacologiques
• Traductions de sites Internet
Pour les documents officiels, formels, administratifs, etc. Il est nécessaire de vérifier si le format
est le même ou similaire dans les deux langues. Sinon, il sera probablement nécessaire de faire
des ajustements. Il faut aussi connaître la terminologie spécifique de chaque domaine
• Lettres
• Contrats
• Rapports (financiers, administratifs, de gestion, etc.)
• Acte de naissance
• Procès-verbaux
• Brochure, dépliant
• Communiqué de presse
• Rapport
• Page web
• Sondages et études statistiques
Chaque système de droit se caractérise par sa singularité fondamentale étant donné qu’il est
élaboré dans un contexte national bien précis et destiné à répondre aux aspirations spécifiques
d’une communauté. C’est ainsi que le droit exprime au plus haut degré la culture.
La traduction juridique (ou les traductions juridiques étant donné la grande variété de textes
législatif, judiciaire, administratif, commercial, théorique et para-juridique) est une traduction
technique qui utilise des outils spécialisés, mais elle est aussi culturelle puisqu’elle se réfère à des
institutions humaines différentes, elle est scientifique de par sa méthode rigoureuse et sociale du
fait de son adaptation continue et son évolution dynamique.
Un exemple serait celui de la traduction, dans les dictionnaires, du terme « inculpé » (remplacé par
« mis en examen ») qui a six équivalents en espagnol :
43
Remarquez les différences entre ces deux textes :
Vu l'article 785 du code de procédure civile, Considerando el Artículo 785 del Código de
Stéphanie BARBOT, juge préalablement Procedimiento Civil, Stéphanie BARBOT, juez
désigné par le Président, entendu en son previamente designada por el presidente,
rapport oral, et qui, ayant entendu la plaidoirie, escuchó en su informe oral y quien, luego de
en a rendu compte au Tribunal. escuchar el argumento oral, informó al Tribunal.
ACTIVITÉS PRATIQUES
La société .....................(raison sociale) dont le siège social est situé à .......... représentée
par M.............. agissant en qualité de .......... d'une part , et M............................ , demeurant
.................. d'autre part, il a été convenu ce qui suit :
Engagement:
La société ............... engage, sous réserve des résultats de la visite médicale d'embauche,
M........... Il déclare formellement n'être lié à aucune entreprise et avoir quitté son précédent
employeur libre de tout engagement.
Le contrat est soumis aux dispositions du réglement intérieur (celui-ci est obligatoire à
compter de 20 salariés art. L 122-33 du code du travail) et de la convention collective
.....................(mentionner la convention collective applicable dans votre entreprise) tant
qu'elle sera applicable dans l'entreprise. Si des dispositions légales, conventionnelles ou
réglementaires venaient à être modifiées ou supprimées, les dispositions contractuelles s'y
rapportant seraient modifiées de plein droit.
Le présent contrat qui prendra effet le ............... est conclu pour une durée indéterminée.
44
2. Traduisez le texte suivant (POÈME) exemple de traduction LITTÉRAIRE (- Alfred de Musset -)
3.Quelles différences trouvez – vous entre cette lettre et une lettre équivalente en espagnol?
Faites remarquer des différences de forme et de contenu, puis, traduisez la lettre (activité à faire
oralement en classe).
45
7. LES FAUX AMIS
Concept9:
Les faux amis sont des mots dans deux Los falsos amigos son las palabras de dos
langues qui ont l'air semblable mais qui ont idiomas que se asemejan mucho en la
en réalité un sens différent. Dans le tableau manera en que se escriben pero que, a pesar
suivant, tu trouveras les faux amis dans les de eso, tienen un significado distinto. En la
colonnes du milieu et les traductions siguiente tabla, encontrarás los falsos amigos
correctes à côté. Par exemple, en espagnol il en las columnas del centro y las traducciones
existe le verbe batir qui ressemble au verbe correctas al lado. Por ejemplo, en francés
français bâtir. Cependant, leur sens est existe el verbo bâtir que se parece mucho al
différent : batir sera traduit en français par verbo español batir. Sin embargo, sus
battre tandis que bâtir devra être traduit en significados son distintos: bâtir tendrá que
espagnol par construir ser traducido al español como construir
mientras que batir será traducido al francés
como battre.
Voici une liste, malheureusement non exhaustive, des faux-amis les plus courants et
les plus trompeurs10
9
http://www.geocities.com/jesalgadom/idiomas.html
10
http://www.keepschool.com/cours-fiche-
les_faux_amis_et_autres_difficultes_avec_les_noms_.html#a1
46
Asomarse Se montrer, Se pencher Assomer Abatir, Fastidiar
47
Dato (m) Donnée Date Fecha (f)
48
Granja (f) Ferme Grange Granero (m)
49
Presumir de Se vanter de Présumer Suponer
50
EXERCICES ET TRAVAIL PRATIQUE
1. Traduisez les phrases suivantes. Soulignez les mots considérés des faux amis.
1 Pendant une décade, elle a subi un stress très fort qui lui a provoqué une constipation,
tout cela parce qu’elle ne pense qu’à garder sa finesse.
2 Cette situation était une espèce de cadenas qui lui empêchait d’agir, embarrassée alors,
elle a fracassé la lettre avant de discuter avec lui.
3 Ces timbres anciens sont rares et leur prix a doublé depuis un mois, c’est pourquoi il
devait éviter de les salir avant que la concurrence vienne les voir à l’exposition.
4 Ce capitaine est vraiment débile, il n’a pas pu accoster, pourtant, on lui avait procuré les
indications. Il doit quitter l’armée et se conformer à sa nouvelle vie.
5 La troupe a répété cinq fois la scène où Jeanne casse le vase sur la figure de Marc qui
tombé après sur le sol.
Los empresarios acordaron una cita con los Les entrepreneurs ont accordé une citation
trabajadores con el fin de discutir sobre las avec les travailleurs afin de discuter sur les
políticas de jubilación. Estos últimos tienen la politiques de jubilation. Ces derniers tiennent
idea de que los patrones quieren exprimirlos, l’idée que les patrons veulent les exprimer
incluso después de haberse marchado de la inclus après s’être marché de l’emprise. À la
empresa. Al preguntárseles cuál debería ser el question leur demandant quel serait le mont
monto de la pensión de jubilación, todos de la pension de jubilation, tous ont contesté
contestaron que el 100% del último sueldo que ce serait le 100% du dernier solde. Aucun
devengado. Ninguno de los patrones avaló la patron n’a avalé cette idée, ce serait la ruine
idea, eso sería la ruina para las empresas, pour les emprises qui devraient alors
quienes debían entonces aumentar los aportes augmenter leurs apports à l’Etat. Le président
al Estado. El presidente de la Asociación de de l’association d’entrepreneurs créait qu’ils
empresarios creía que debían conformarse devaient se conformer avec un 70%. Les
con el 70%. Los trabajadores contestaron que travailleurs ont contesté qu’ils appelleraient
apelarían ante la corte suprema, si esa devant la cour suprême si cette proposition
propuesta se hacía realidad. . devenait une réalité.
3. Dites quelle est la signification de ces faux amis en français. Faites en liste.
4. Corrigez les fautes de traduction en remplaçant les faux amis par les termes corrects en
français, d’après le sens du texte. Écrivez –les sous forme de liste en parallele.
51
8. LA POLYSÉMIE
Lorsque vous cherchez la traduction française d’un mot espagnol, vous tombez quelquefois sur
des mots qui ont des différentes traductions possibles. Le choix du mot devient alors une tâche
délicate. Il s’agit de savoir où et quand l’utiliser. Chercher alors le sens précis d’un mot est une
tache beaucoup plus difficile que l’on ne l’imagine pas. Seule l’expérience native ou très profonde
au sein d’un peuple parlant cette langue peut nous faire parvenir le mot juste pour des traductions
de haute qualitéC’est pourquoi la plupart des clients préfère chercher un traducteur qui traduise
exclusivement vers sa langue maternelle.
Voici quelques exemples qui ne pourraient pas être traduits par quelqu’un sans expérience native :
Ex : Segundo : second/deuxième.
La polysémie se trouve plus fréquemment dans des verbes. Par exemple, le verbe FAIRE :
11 http://www.proz.com/howto/161
52
Faire (pratiquer) : du vélo (montar), du foot-ball (jugar), du piano (tocar), des mathématiques
(estudiar), de la danse (bailar).
D’autres catégories morphosyntaxiques souffrent ce même dilemme, comme les noms TOUR,
COUP, PIÈCE ou TEMPS :
53
EXERCICES TRAVAUX PRATIQUES
1. Traduisez le texte suivant. Dites quel est le sens des mots soulignés :
C’était le temps des vendanges en France, alors j’ai donné un coup de téléphone à Jean, car on
avait prévu de faire le tour de plusieurs domaines viticoles pour demander du travail. On a donc
décidé de le faire à quatre temps : D’abord, on irait jeter un coup d’oeil en Bourgogne, puis en
Alsace, en Provance et on finirait par la région de Bordeaux. Le premier propriétaire ne voulait pas
payer à l’heure mais à la pièce, en plus il était toujours de mauvaise humeur. Alors, avant que
l’affaire prenne un mauvais tour, du coup, on a quitté sa ferme. Chez le deuxième, on n’a pas tenu
le coup ; il fallait tout faire à tour de bras, car il n’avait pas de charriot pour transporter le raisin. Le
troisième demandait de faire des tours de 5 heures sans pause. Nous avons ainsi passé un beau
temps à changer d’employeur. Comme le temps approchait de rentrer dans notre pays, et que
nous n’avions que quelques pièces dans nos poches et un terrible coup de soleil sur nos visages,
nous avons décidé de changer d’activité. C’est ainsi que peu de temps après, on s’est trouvé en
train de faire les tours des congés de récpetionnistes dans un luxueux hôtel de la côte d’Azur
2.1 Dites quel est le sens du verbe MONTER dans ces expressions, puis traduisez-les en
espagnol :
Monter un spectacle, monter en colère, monter à cheval, monter à Paris, monter en grade, la
fumée monte, la rue monte vers ..., la mer monte, les prix montent, la température monte, monter
une tente, monter un diamant, monter la tête à quelqu’un, monter son ménage.
2.2 Donner d’autres exemples du verbe GAGNER, avec le même sens des phrases suivantes.
Est-ce que ce verbe a les mêmes sens en esapgnol ?
54
2.3. Ecrivez un petit paragraphe en utilisant le verbe TENIR, comme dans l’exemple suivant, puis
traduisez-le en espagnol en utilisant à chaque fois un verbe différent.
Joséphine tient dans ses bras son petit frère. Elle tient énormément à ce joli Bernard! Celui-ci tient
plutôt de son père. Mais papa ne tient pas trop à en tirer vanité. Lui aussi tient à la compagnie de
Bernard: il le promène en le tenant par la main. Ce petit tient vraiment beaucoup de place dans le
coeur de tous!
2.4. Traduisez les phrases suivantes en espagnol, sans utiliser la traduction littérale du verbe
TIRER (halar)
3. Consultez les différentes valeurs et emplois des mots suivants et des expressions
formées avec eux :
(se) Battre
Affaire
(s’) Arranger
Écarter
Face
55
9. TERMINOLOGIE
En France, certains domaines font l'objet d'arrêtés de terminologie qui définissent le sens de
termes spécialisés employés dans les textes réglementaires. Ces arrêtés sont mis au point par des
commissions de terminologie au sein de chaque ministère
Lexique de spécialité (lié à une pratique sociale) ; la terminologie et l'ontologie partagent la même
notion fondamentale : celle de concept. En terminologie, un terme est la combinaison indissociable
d'une dénomination (expression linguistique représentant un mot métier) et d'un concept (parfois
appelé notion) qui en représente la signification.
L'un des principaux mérites d'Eugen Wüster est assurément d'avoir montré l'importance d'une
prise en compte des liens de sens qui unissent les notions entre elles. Ces liens, ci-après
dénommés liens notionnels ou relations notionnelles, sont de nature à nous éclairer sur la notion :
"Un domaine (ou une sous-section de domaine) n'est accessible mentalement que si le
champ notionnel est structuré, c'est-à-dire s'il constitue ce que l'on appelle un système de
notions. Dans cet ensemble, chaque notion révèle ses rapports avec les autres notions."
(Felber 1987 : 101.)
12
Voir: Marc Van Campenhoudt : http://www.termisti.refer.org/theoweb3.htm
56
nettement défendue par Wüster (1981 : 70-71), a pour avantage "de prévenir les contradictions au
moment de définir la notion et que l'on constate couramment dans les dictionnaires de définitions
alphabétiques. Le fait que les oppositions entre les notions se reflètent dans l'arrangement spatial
des termes constitue une aide appréciable pour la compréhension des définitions qui deviennent
quelquefois même superflues."
La classification des variétés de liens notionnels a fait l'objet d'une analyse attentive et sans cesse
remise sur le métier de la part de Wüster. La synthèse présentée par Felber (1987 : 101-108)
résume les grandes distinctions opérées dans ce cadre.
L'Ecole de Vienne reprend la distinction établie par Wüster entre les relations logique et
ontologique. La première est une relation générique et abstraite tandis que la seconde est
ontologique, partitive et concrète. L'une est fondée sur la ressemblance, l'autre sur la "vicinité"
(Wüster 1976 : 54-55).
"Les rapports logiques entre les notions sont des rapports de ressemblance. On les appelle
aussi rapports génériques ou rapports d'abstraction." (Felber 1987 : 102.)
"Les rapports ontologiques sont caractérisés par la contiguïté (juxtaposition) dans l'espace
ou dans le temps, ou par la relation cause-effet. Le type le plus important de rapports
ontologiques est la relation partitive, c'est-à-dire la relation entre un tout et ses parties."
(Felber 1987 : 105.)
Outre ces liens logiques et ontologiques, Felber (1987 : 101) propose de considérer également les
rapports d'effet, parmi lesquels Wüster aurait notamment regroupé la cause, la filiation, etc.
Dans le cadre d'une relation notionnelle fondée sur une subordination logique ou ontologique, le
lien entre la notion subordonnée et la notion superordonnée est dit vertical. Par exemple, dans
l'arborescence des types de voiliers, les notions trois-mâts et trois-mâts carré entretiennent un lien
vertical.
Par contre, un lien entre plusieurs notions situées à un même niveau d'une arborescence est dit
horizontal et les deux notions sont dites coordonnées. Par exemple, les notions trois-mâts carré,
trois-mâts barque et trois-mâts goélette sont coordonnées et entretiennent un lien horizontal.
Wüster (1974) ajoute un lien dit diagonal qui, dans une arborescence logique ou ontologique, lie
deux notions relevant d'un genre commun ou d'un tout commun et qui "ne sont reliées ni par
57
subordination ni par coordination" (Felber 1987 : 103). Wüster (1974 : 9) donne l'exemple de la
relation "oncle de" par rapport au lien "père de". Dans le domaine de la marine, on pourra dire, par
exemple, que les notions quatre-mâts et trois-mâts goélette, qui dépendent toutes deux de la
notion générique voilier, entretiennent un lien logique diagonal.
Tableau n° 1
Wüster (1971 : 14sv. et 1981 : 87sv.) introduit une distinction entre les liens notionnels proprement
dits, qu'il nomme rapports de comparaison, et les rapports de combinaison tissés, lors de la
formation de termes complexes, entre certaines notions qui n'entretiennent pas de liens logiques
(Wüster 1981 : 87). En fait, cette distinction nous paraît assez fragile : le but de Wüster est de
rendre compte des "rapports notionnels dans la formation des mots", mais il reconnaît
implicitement qu'il y a là une forme de confusion entre termes et notions.
Chez Felber (1987 : 104-105), ces rapports de combinaison sont réintroduits dans le cadre plus
strict des relations notionnelles espèce-genre (la détermination, la conjonction et la disjonction) et
partie-tout (intégration). Felber les présente, à côté des liens horizontaux et verticaux qui peuvent
unir trois notions ou plus, comme des liens entre deux notions coordonnées et une troisième
notion superordonnée ou subordonnée :
"(1) Détermination
Une deuxième notion est intégrée en tant que caractère dans la compréhension de la première; la
compréhension de la première notion s'élargit ainsi d'au moins un caractère supplémentaire. La
notion qui en résulte est une espèce de la première notion. Exemple : Avion ¬ terre = avion
terrestre (¬ déterminé par)
Les compréhensions de deux notions sont réunies. Notion qui en résulte : espèce commune aux
deux premières notions.
Exemple : avion terrestre & avion marin = amphibie (& = et)
58
Il s'agit d'un avion qui est à la fois terrestre et marin [...]. Il peut être exploité sur terre comme sur
mer.
Les extensions des deux notions sont réunies. Exemple : homme V femme = être humain (V = ou)
Il s'agit d'un être humain, qui est soit un homme, soit une femme."
(Felber 1987 : 104-105)
"Lien partitif lorsqu'on relie deux objets individuels ou plus, on crée une nouvelle entité. Ce
processus est appelé intégration.
Le lien ontologique combine, non pas deux notions membres ou plus, mais deux objets individuels
ou plus qui appartiennent à ces notions.
Symbole graphique Y : objet individuel1 Y objet individuel2 Y ...
Exemple : homme Y femme = couple humain
brique Y brique Y brique... = mur"
(Felber 1987 : 107)
Dans son Manuel de terminologie, Felber (1987 : 101-108) se fonde sur ces distinctions générales
pour dresser une typologie des liens notionnels particuliers. En réalité, au fil des articles de Wüster
(1971 : 10; 1974 : 19sv.; 1981 : 86), on observe de légères variations dans le classement des liens
notionnels. L'expérience du centre de recherche TERMISTI montre toutefois que chaque domaine
peut amener des relations particulières. Les moindres ne sont assurément pas les relations de
type "cas sémantique", dénommées relations fonctionnelles par Lerat (1990) et fort utiles à la
description des réseaux notionnels de nombreux domaines.
Dans la théorie viennoise, les notions se composent d'un ensemble de caractères, qui sont des
propriétés des objets conceptualisés, permettent de différencier ou de rapprocher les notions.
Normalement, les genres sont distingués des espèces selon un même type de caractère, c.-à-d.
en fonction de caractères fondés sur un même critère de subdivision.
Tous les co-hyponymes d'un même hyperonyme possèdent inévitablement un certain nombre de
caractères en commun, lesquels correspondent exactement aux caractères de leur hyperonyme.
59
Ainsi, en français:
• hunier = voile
• grand hunier = voile d'un grand mât
• grand hunier avant = voile d'un grand mât avant
• grand hunier fixe avant = voile d'un grand mât avant établie sur une vergue fixe
"[...] le concept spécifique a les caractères du concept générique plus un au moins. Au fur et à
mesure qu'on monte vers du plus général, on est en présence de concepts dits plus 'abstraits'.
Seuls les liens entre notions plus génériques et notions plus spécifiques sont considérés comme
'logiques'." (Lerat 1990 : 81.)
Tous les co-hyponymes d'un même hyperonyme possèdent inévitablement un certain nombre de
caractères en commun, lesquels correspondent exactement aux caractères de leur hyperonyme.
Tel est par exemple le cas pour les types de grands cacatois. On constate clairement dans le
tableau qui suit que les trois hyponymes grand cacatois avant, grand cacatois central et grand
cacatois arrière possèdent les mêmes caractères que leur hyperonyme grand cacatois, dont ils se
différencient par un caractère au moins. Rien n'interdit toutefois de dire que l'hyperonyme possède
également ces caractères de manière virtuelle : comment expliquer autrement que tout
hyperonyme (p.ex. grand cacatois) puisse servir à désigner chacun de ses hyponymes (p.ex.
grand cacatois avant)? L'idée d'une prise en compte de caractères virtuels paraît d'autant plus
envisageable que, les terminologies dénomment fréquemment les hyponymes par des syntagmes
qui adjoignent un caractère lexicalisé derrière le terme hyperonyme (détermination).
Tableau n° 2
Un tel exemple montre toute l'importance d'une identification des caractères lors de la structuration
d'une arborescence espèce-genre. Il reste toutefois à souligner que le principal danger en
terminologie multilingue serait de se fonder sur les termes d'une langue pour identifier les
caractères, sans prendre en compte la définition des concepts qu'ils désignent. Il arrive que telle
belle série de syntagmes dans une langue n'ait pas pour équivalent une série aussi harmonieuse
dans d'autres langues. Ainsi, le terme anglais grasshopper-engine désigne en anglais un type de
machine à vapeur; ses équivalents français et allemand machine à balancier libre = Balancier-
Maschine mit schwingendem Hebel (Paasch 1901 : 111) suggèrent un lien hyponymique avec la
notion beam-engine = machine à balancier = Balancier-Maschine (Paasch 1901 : 110), alors que
l'anglais utilise une désignation (littéralement "machine sauterelle") qui ne suggère pas une telle
filiation. Cet exemple montre que l'on ne peut pas se fier à la seule forme des termes pour décider
des relations entre les notions qu'ils désignent.
La relation partie-tout (PT) est souvent considérée comme plus difficile à manier que la relation
"est un type de" (TY), notamment parce qu'elle pose de sérieux problèmes de transitivité; il reste
qu'elle interagit inévitablement avec celle-ci et joue un rôle définitoire important. Au sein des
relations hiérarchiques, la frontière qui sépare les liens TY et PT est parfois floue (Lyons 1978 :
253-257). De même, la frontière entre relations hiérarchiques et coordonnées (spatio-temporelles)
peut elle-même paraître vague à certains moments. On pourra ainsi se demander si la marée
haute est un moment de la marée, une partie de la marée ou un type de marée.
60
Les exemples de relations PT fournis dans le cours de terminologie de Felber (1987 : 105-107)
concernent des réalités fort diversifiées. On y évoque les cas de la biochimie par rapport à la
chimie et à la biologie ("intersection partitive", selon l'auteur), du couple humain composé d'un
homme et d'une femme ("lien partitif"), de l'addition de briques qui sont toutes les parties
identiques d'un mur ("lien partitif" également), du prédécesseur par rapport au successeur
("relation de succession"), ou encore du bois par rapport à l'armoire ("relation matériau-produit").
L'impression de désordre est grande et témoigne de la faiblesse de la théorie de la terminologie
face à la complexité des relations partie-tout.
Depuis quelques années, de nombreux ponts sont jetés entre la terminologie et différentes
branches des sciences du langage, telles la phraséologie, la sémantique lexicale ou, plus
récemment, la psycholinguistique. C'est ainsi que l'étude des réseaux notionnels nous a conduit à
approfondir la typologie des relations partie-tout proposée par Roger Chaffin, Douglas Herrmann et
Morton Winston (Winston et al. 1987; Chaffin et al. 1988). Cette typologie, qui a inspiré le
traitement des relations partie-tout dans le dictionnaire électronique WordNet (Miller 1990), paraît
constituer une base intéressante pour mieux appréhender la place et la nature des relations partie-
tout dans notre corpus de référence.
Les auteurs de cette typologie adoptent une distinction utilisée par Cruse (1986), lequel désigne
par méronymie l'ensemble des relations partie-tout, chaque relation méronymique unissant un
méronyme (terme désignant la partie), voire des co-méronymes à un holonyme (terme
désignant le tout). Les terminologues gagneraient assurément à adopter ces désignations qui
permettent de distinguer les notions superordonnées et subordonnées au sein de la relation PT
(holonyme vs méronyme) et au sein de la relation TY (hyperonyme vs hyponyme). Nous verrions
même un avantage à ce qu'ils s'intéressent à la manière dont Cruse (1986 : 163-164) propose
d'affiner ces distinctions, de manière à pouvoir situer les parties par rapport aux espèces et aux
types. Ainsi, pour Cruse, ongle peut être vu comme méronyme d'un concept doigt, lui-même
hyperonyme de doigt (de la main) et d'orteil. Il propose donc de préciser la terminologie en
adoptant notamment les concepts suivants :
super-méronyme : méronyme hérité d'un hyperonyme en vertu de la loi d'héritage. P. ex., ongle
est le super-méronyme de orteil; dans le domaine nautique laize est le super-méronyme de voile
aurique, voile carrée, hunier, cacatois, etc.
hypo-holonyme : holonyme qui possède des parties propres à l'espèce dont il relève, du fait des
lois d'héritage. P. ex., orteil est l'hypo-holonyme de ongle; dans le domaine nautique voile aurique,
voile carrée, hunier et cacatois sont des hypo-holonymes de laize.
61
Tableau n° 3
super-holonyme : holonyme qui, en tant que notion hyperonyme, peut ou non posséder certaines
parties, selon qu'on considère l'un ou l'autre de ses hyponymes. P. ex., personne est le super-
holonyme de pénis et de vagin; dans le domaine nautique, voile est le super-holonyme de
couillard.
hypo-méronyme : méronyme qui, par les lois d'héritage, peut éventuellement servir de méronyme
à un hyperonyme de son holonyme. P. ex., pénis est le méronyme de homme et l'hypo-méronyme
de personne; dans le domaine nautique, couillard est le méronyme de voile carrée et l'hypo-
méronyme de voile.
Tableau n° 4
62
Ces distinctions nous semblent intéressantes, car elles fournissent une terminologie
particulièrement adéquate pour rendre compte de nombreuses erreurs de structuration des
réseaux notionnels dues à l'absence de prise en compte des principes d'héritage des propriétés et
des parties. Un principe bien connu depuis les travaux de Quillian (1967) veut, en effet, que l'on
situe les méronymes à la place la plus élevée possible dans l'arborescence espèce-genre.
Lyons (1978) et Cruse (1986) ont déjà eu l'intuition de décrire des critères de distinction des
méronymies. Dans deux articles qui se complètent, Chaffin, Herrmann et Winston proposent,
quant à eux, de les distinguer en fonction de quatre traits caractéristiques des parties :
'fonctionnel', 'homéomère', 'séparable' et 'simultané'.
• Une partie fonctionnelle possède une fonction spéciale par rapport au tout. La partie
possède alors une configuration, une localisation spatio-temporelle particulière.
• Les parties dites homéomères sont matériellement identiques entre elles et par rapport au
tout : un morceau de tarte est encore de la tarte, un grain de sel est encore du sel, etc.
• Les parties séparables peuvent, en principe, être séparées de leur tout (anse-tasse ou
pédales-bicyclette), à la différence d'autres, qui ne le sont point (acier-bicyclette).
• Les parties simultanées appartiennent à des objets qui possèdent la plupart de leurs
parties en même temps.
A partir de ces critères, les auteurs identifient sept types de relations, toutes applicables aux
domaines de spécialité, comme nous le montre le tableau n° 5. Nous ne revenons plus ici sur le
détail de cette typologie, déjà abondamment décrite dans la littérature scientifique (Faits de langue
1996). On en trouvera une discussion approfondie chez Van Campenhoudt (1994b).
Tableau n° 5
maillon - chaîne
PM portion-mass - + + +
d'ancre
caractéristique-
CA virer – louvoyer + - + -
activité
Tableau recomposé d'après Winston et al. (1987 : 421) et Chaffin et al. (1988 : 20)
63
Chaffin et Herrmann (1988) distinguent leur approche de la conception traditionnelle des réseaux
sémantiques, qui, disent-ils, représente par un lien les relations entre deux concepts, n'admet
qu'un seul lien pour unir deux concepts et considère que la typologie des liens est limitée. Dans
leur approche, les relations sont, au contraire, conçues comme variant en fonction d'éléments
sémantiques propres, qu'ils nomment éléments relationnels (Winston et al. 1987 : 436). Pour eux,
une relation sémantique (R) entre deux concepts (x et y) est une structure complexe composée
d'un ou de plusieurs éléments relationnels dyadiques (Ea...En), de sorte que xRy => (Ea...En).
Plus la proportion d'éléments communs à deux relations est grande, plus celles-ci sont similaires.
Le principal élément relationnel des méronymies est la connexion du tout et de ses parties. La
nature de cette connexion varie en fonction des sortes de méronymies, c.-à-d. en fonction des
traits distinctifs : 'fonctionnel', 'homéomère', 'séparable' et 'simultané'. Ceux-ci sont des éléments
dépendants, alors que la connexion est, elle, un élément indépendant du fait de son caractère
commun à toutes les méronymies. C'est ainsi que, selon les auteurs, la relation méronymique CO
anse-tasse pourrait se représenter :
Une telle approche ne peut qu'intéresser les terminologues, lesquels se doivent d'évaluer le lien
entre deux notions dans le cadre de leurs tâches de description. Selon les théories héritées de
l'approche viennoise, les notions se distinguent par un ensemble de caractères, qui sont les
propriétés des objets conceptualisés (ISO 1087 1990 : 2). Il nous paraît particulièrement productif
d'établir un lien entre l'idée que les variétés de méronymies se distinguent en fonction d'éléments
relationnels et celle que les caractères correspondent à certains de ces éléments relationnels.
L'expérience de la description des réseaux notionnels tend à confirmer l'existence d'une grande
variété des relations méronymiques, dont la nature change en fonction des domaines décrits (cf.
notre étude pour le domaine nautique dans Van Campenhoudt 1994b). La typologie proposée ci-
dessus ne suffit assurément pas à décrire toutes les méronymies et il conviendrait, pour chaque
domaine où la relation PT occupe une place importante, de déterminer quels sont les éléments
relationnels ou caractères qui méritent d'être pris en compte. C'est ainsi que Cruse (1986) propose
de distinguer d'autres traits caractéristiques, tels facultatif vs canonique, systémique vs segmental
ou encore attaché vs intégrant. On pourrait encore envisager bien d'autres traits, telle la distinction
proposée par Pascaline Merten (dans Blampain et al. 1992 : 57) entre unité structurelle (US) et
unité fonctionnelle (UF) : certains composants n'ont pas de fonction précise et constituent en fait la
structure du tout. Ainsi, le chaînon d'une chaîne d'ancre constitue une unité structurelle (méronyme
CO-US) et la manille une unité fonctionnelle (méronyme CO-UF).
On a vu en 3.2 deux notions subordonnées situées à un même niveau d'une arborescence sont
dites coordonnées. Il peut s'agir de co-hyponymes distingués en fonction d'un même critère de
subdivision ou de co-méronymes distingués en fonction d'un même type de lien partie-tout.
Dans un article intitulé L'inversion d'un rapport notionnel et les symboles correspondants utilisés
en terminographie, Wüster (1974) aborde le problème du classement des notions coordonnées et
propose divers critères fondés sur la numérotation, la succession temporelle, l'antonymie, etc. Ces
propositions se retrouvent implicitement dans l'étude des hiérarchies "non arborescentes"
présentée par (Cruse (1986 : 181-195) dans Lexical Semantics. Cette dernière étude, clairement
inspirée de Lyons (1977), nous semble proposer divers concepts particulièrement utiles à une
analyse des relations coordonnées.
• Chaîne Echelle
• Hélice Antonymie
• Cycle
64
Il va de soi que la variété des critères de subdivision est telle que la typologie présentée ici n'a
aucune prétention à l'universalité. Elle devrait toutefois aider le futur terminologue soucieux de
reconnaître les critères de subdivision et de structurer ses glossaires en fonction de liens
coordonnés pertinents.
3.1 Chaîne
3.2 Hélice
L'organisation hélicoïdale est un cas particulier de chaînage caractérisé par la combinaison des
aspects linéaire et cyclique. Les notions se succèdent dans un ordre circulaire, de telle sorte
qu'arrivé à l'unité maximale, on revient à l'unité minimale, mais en ayant progressé dans le temps
ou dans l'espace. On citera l'exemple du système métrique pour l'aspect spatial et celui des jours,
mois et saisons pour l'aspect temporel :
• 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 mm, 1 cm...
• lundi 1, mardi 2, mercredi 3, jeudi 4, vendredi 5, samedi 6, dimanche 7, lundi 8...
• automne 91, hiver 91-92, printemps 92, été 92, automne 92...
3.3 Cycle
Les cycles, ou chaînages circulaires sans progression, sont très rares selon Cruse, qui cite le cas
des couleurs organisées circulairement sur le spectre. En terminologie nautique, on peut découvrir
d'autres exemples, comme celui des marées, de la rose des vents ou de tout système régulier
d'alternance des vents.
• étale - flux - marée haute - étale - reflux - marée basse - étale - flux - marée haute -...
• nord - est - sud - ouest - nord - ...
• brise de terre - brise de mer
• mousson d'été - mousson d'hiver
• ...
Cruse (1986 : 191-192) observe que dans le cas de la chaîne comme dans ceux du cycle et de
l'hélice, on a généralement affaire à ce qu'il nomme un ordonnancement inhérent (inherent
ordering), un ordre qui est dans la nature des choses et ne saurait donc être modifié. Personne ne
pourra jamais placer l'après-midi avant la matinée ou le lundi à la place du mardi, à moins de
simplement modifier le sens des mots.
3.4 Echelles
65
Beaufort, de l'intensité de la pression propre à tel ou tel type de machine à vapeur, de la hiérarchie
militaire, etc. A ce sujet, Cruse (1986 : 192-195) établit une distinction selon le genre d'échelle
sous-jacente.
Le modèle proposé nous semble constituer, du moins a priori, un apport pertinent par rapport aux
relations coordonnées traditionnellement énoncées. Il s'avère toutefois d'un faible rendement en
terminologie nautique, où il n'est pas toujours aisé de décider si tel classement relève plutôt d'une
échelle ou d'un chaînage.
3.5 Antonymie
L'antonymie nous paraît constituer tout à la fois un modèle d'ordonnancement de faible rendement
et un concept très complexe à saisir. Le faible rendement tient au fait qu'une relation d'antonymie
ne concerne normalement que deux notions opposées en vertu d'un même caractère
différenciateur. La complexité s'explique, quant à elle, par plusieurs facteurs et d'abord par le fait
qu'un grand nombre d'antonymes exploitent une relation spatiale. Si l'on considère qu'il n'y a de
chaînage qu'à partir du moment où au moins trois notions sont liées par la relation, il convient de
considérer de nombreuses notions comme antonymes.
Ensuite, il faut observer que la notion d'antonymie permet d'isoler des relations qui échappent à
tout étiquetage, à moins de leur attribuer un nom particulier. Des concepts spatiaux comme interne
vs externe, direct vs indirect, horizontal vs vertical, bâbord vs tribord, au vent vs sous le vent, etc.
nous semblent bel et bien servir de traits distinctifs à des co-hyponymes unis par une relation
d'opposition. Les relations ainsi mises en jeu méritent d'être identifiées, sinon par les
classifications de Cruse (1986), au moins par l'expression antonyme spatial.
Par ailleurs, on remarquera que l'existence d'une notion désignée à l'aide de l'un des adjectifs cités
ci-dessus n'implique pas nécessairement l'existence d'un antonyme (p. ex., chez Paasch (1901),
on trouve internal pipe (= tuyau extérieur, 180) et non °external pipe, internal block (= poulie à
estrope interne, 367) et non °external block). Ceci nous amène à souligner une nouvelle fois que
dans un cadre multilingue, il faut éviter d'établir un lien notionnel sur la seule base formelle : il ne
suffit pas que deux termes s'opposent au sein d'une même famille lexicale pour que cette
opposition soit reconnue comme pertinente d'un point de vue notionnel.
La prise en compte d'une relation d'antonymie est utile dans la mesure où elle rend compte d'une
différenciation notionnelle. Il ne semble pas nécessaire, dans ce cadre, de dresser une fine
typologie des antonymies : la perception du trait distinctif paraît beaucoup plus importante. Ceci
est d'autant plus vrai que de nombreuses oppositions ne sont ni spatiales ni temporelles et
exploitent un trait distinctif propre aux réalités rencontrées ('à hélice' vs 'à aubes', 'à une hélice' vs
'à deux hélices', 'à arbre long' vs 'à arbre court', etc.).
Critère = moment
66
• gauche - droite : feu de bâbord - feu de tribord (384-385)
• terre - mer : brise de terre - brise de mer (424)
• au vent - sous le vent : bouline du vent - bouline sous le vent (470)
• est - ouest : navire naviguant sur les Indes orientales - ... sur les Indes occidentales (567)
• direct - indirect : machine à connexion directe - machine à connexion indirecte (110-11)
• vertical - horizontal : pompe alimentaire verticale - pompe alimentaire horizontale (189)
Critère = taille
Critère = nombre de x
• une hélice - deux hélices : bateau à vapeur à hélice simple - bateau à vapeur à hélices
jumelles (7-8)
Dans l'exemple suivant, on voit que les notions apparentées regroupées par Paasch (1901) autour
du concept huile sont unies par des liens comme "sert à", "empêche de", "apparaît lorsque",
"contient", "soulage", "filtre", "mesure", etc. qui toutes méritent d'être prises en compte.
67
TRAVAUX PRATIQUES
• Delta : Embouchure d'un cours d'eau, généralement dans une mer fermée ou protégée du
grand large, présentant une sédimentation des matériaux à l'origine d'une ramification des
voies d'eau qui se divisent et s'anastomosent.
• Dépression : Surface ou zone en creux par rapport à la surface environnante.
• Désert : Région terrestre où les précipitations annuelles sont inférieures à 200 mm et/où le
sol est plus ou moins impropre à l'établissement de la vie et présentant un
appauvrissement plus ou moins marqué de la biomasse ou du nombre d'espèces.
• Détroit : Passage maritime ou lacustre resserré entre deux terres émergées.
• Digue : Talus de terre et/ou de pierre, généralement d'origine humaine, protégeant une
zone d'une inondation ou d'un risque d'inondation maritime, lacustre ou fluvial.
• Dune : Masse de sable accumulée et mue par le vent, présente sur les littoraux et/ou dans
les zones désertiques.
68
• Embouchure : Zone où un cours d'eau se déverse dans un océan, une mer ou un lac sous
la forme d'un estuaire, d'un delta ou d'une cascade.
• Érosion : Ensemble des phénomènes physique, chimiques ou physico-chimiques
provoquant la désagrégation, la dissolution, la fragmentation et la mobilisation de la partie
superficielle de la croûte terrestre.
• Estuaire : Embouchure d'un cours d'eau, généralement dans un océan ou une mer ouverte,
présentant une évacuation des sédiments au large par les courants marins à l'origine d'un
élargissement progressif de la largeur du cours d'eau dont les eaux deviennent saumâtres.
• Faille : Une fracture dans la terre créée par la séparation des plaques tectoniques ou des
séismes.
• Fjord : Vallée glaciaire envahies par les eaux marines, s'enfonçant parfois à des kilomètres
dans les terres et présentant des paroies très abruptes.
• Fleuve : Cours d'eau se jetant dans un océan ou une mer.
• Flux : mouvement de la mer qui monte.
• Hémisphère : Une des deux zones en forme de demi-sphère situées au nord ou au sud de
l'équateur.
• Houle : Ensemble d'ondes maritimes superficielles formées par l'action du vent à la surface
de l'eau.
• Iceberg : Masse de glace détachée d'un glacier, d'une calotte glaciaire ou d'un inlandsis et
flottant à la surface de l'eau (lac, mer, océan).
• île : Masse de terre émergée détachée d'un continent.
• Isthme : Bande de terre plus ou moins étroite reliant deux terres (continent, île) et délimitant
deux océans, deux mers ou deux golfes.
• Jungle : végétation dense, d'arbres, de lianes et de fougères, des pays de mousson
• Lac : Masse d'eau douce, saumâtre ou salée, alimentée par des cours d'eau ou non et
présente à l'intérieur des terres, généralement à une altitude supérieure au niveau des
océans.
• Lagon : Étendue d'eau isolée en totalité ou en partie du large par un récif corallien pouvant
former un atoll.
• Lagune : Partie d'une mer ou d'un océan séparée de cette mer ou de cette océan par un
cordon littoral.
• Lande : terrain étendu où ne croissent que certaines plantes sauvages (genêts, bruyères,
ajoncs, etc.).
• Lave : Roche volcanique correspondant au dégazage total ou partiel et à la
dépressurisation totale ou partielle d'un magma.
• Marais : terre détrempée, ramollie par l'eau. Zone de nappes d'eaux stagnantes.
69
• Méandre : Dans une plaine, partie d'un cours d'eau dont le tracé forme une boucle plus ou
moins resserrée.
• Montagne : Masse de la croûte terrestre projetée en hauteur par des forces tectoniques de
compression.
• Névé : Masse de neige persistante de haute montagne lorsque celle-ci n'a pas la masse
suffisante pour se transformer en glace ou de basse montagne lorsqu'elle est suffisamment
protégée pour ne pas fondre en totalité d'un hiver à l'autre.
• Noyau : Partie métallique centrale de la Terre.
• Oasis : Regroupement localisé de végétation dans un désert signe que de l'eau est
présente et relativement accessible.
• Océan : Vaste étendue d'eau salée.
• Péninsule : Partie d'une terre émergée s'avançant dans une mer, un océan ou un lac.
• Plaine : vaste étendue de pays plat.
• Plateau : Région relativement plate encadrée en partie ou en totalité par des vallées
encaissées.
• Pôle : Un des deux points ou les méridiens se rejoignent.
• Prairie : terrain couvert de plantes herbacées qui donne du fourrage au bétail.
• Presqu'île : Partie d'une terre émergée s'avançant dans une mer, un océan ou un lac
jusqu'à n'être reliée à la terre que par un isthme.
• Rade : vaste bassin naturel ouvert sur la mer, où mouillent les bateaux.
• Raz de marée : Voir Tsunami.
• Récif : Masse de rochers située à fleur d'eau et présentant un risque pour la navigation.
• Ressac : Retour violent des vagues sur elles-mêmes lorsqu'elles se brisent contre un
obstacle.
• Ria : Vallée de fleuve envahie par la mer.
• Rivière : Cours d'eau se jetant dans un fleuve ou une autre rivière.
• Roche : corps minéral, dur et solide
• Sable : ensemble de petits grains minéraux quartzeux qui couvrent le sol.
• Savane : paysage de prairie de hautes herbes, parsemée d'arbres, dans les régions
tropicales
• Séisme : Secousse de la croûte terrestre provoquée par un relâchement brutal des
contraintes telluriques accumulées durant des années et à l'origine de destructions et de
changements du paysage à la surface terrestre.
• Sérac : Bloc de glace de grande taille en partie désolidarisé d'un glacier au niveau d'un
verrou glaciaire.
• Sol : élément solide où poussent les végétaux et sur lequel évoluent l'homme et les
animaux.
• Sommet : point le plus haut d'une formation montagneuse
• Source : Lieu de naissance d'un cours d'eau.
• Tropique : Zone géographique, climatique ou humaine définie par certaines
caractéristiques propres aux régions comprises entre les tropiques du Cancer et du
Capricorne.
70
2. Identifiez les termes propres au domaine de la géographie, puis traduisez le texte :
Géographie de la
Colombie
À environ 240 km au sud de la mer des Caraïbes, la Cordillère centrale s'abaisse pour
constituer une forêt dense marécageuse. Au nord-est, isolé de la Cordillère, se trouve un
autre massif montagneux, la sierra Nevada de Santa Marta, qui surplombe la mer des
Caraïbes et culmine à 5 775 m d'altitude. À l'est de la Cordillère orientale, les trois quarts du
territoire sont occupés par des étendues de basses terres, torrides, très peu peuplées et
partiellement inexplorées. Le sud de cette zone, irrigué par la rivière Caquetá et d'autres
affluents du fleuve Amazone, est couvert de forêts tropicales humides : c'est la selva ou forêt
amazonienne. La partie septentrionale, la plus vaste de la région, est une zone de grandes
plaines arborées, connue sous le nom de Llanos. Elle est traversée par la rivière Meta et
d'autres affluents de l'Orénoque. Sur les versants des Cordillères centrale et orientale se
trouvent de hauts plateaux, ainsi que des vallées très fertiles.
Le principal fleuve du pays, le Magdalena, coule du sud vers le nord entre les chaînes
andines, à travers la quasi-totalité du pays, et se jette dans la mer des Caraïbes, près de
Barranquilla, après un parcours de 1 555 km. Le río Cauca, autre cours d'eau, représente
aussi une voie navigable importante. À l'ouest, le Patía se fraie un passage à travers les
Andes et se jette dans l'océan Pacifique. Les côtes de la Colombie s'étendent sur 1 610 km
le long de la mer des Caraïbes, et sur 1 290 km le long du Pacifique.
Les ressources minières du pays sont importantes et variées. La Colombie est le plus grand
producteur d'émeraudes au monde. Le pays compte également d'importants gisements de
pétrole (comme celui de Cusiana) et de gaz naturel, des mines de charbon, d'or, d'argent, de
fer, de platine et de sel.
71
3. Choisissez un corpus de textes concernant le terrorisme. Faites l’extrait des termes propres à ce
domaine et dites pourquoi ils en font partie, selon les cirtères exposés dans le tableau13 ci-
dessous :
Critère Commentaire
Absence de concurrence Ce critère exige qu'un terme soit la seule forme lexicale qui
avec d'autres termes désigne un concept donné dans un domaine terminologique
donné.
Adéquation, motivation Ces critères concernent le rapport lexico-sémantique entre
(morphologique), la forme lexicale d'un terme et le concept auquel elle est
transparence assignée. Il est nécessaire que la forme lexicale d'un terme
puisse suggérer son sens.
Brièveté et simplicité du Par critère de brièveté, idéalement, un terme devrait être
terme bref et simple dans sa forme parce qu'un terme trop long,
formé avec plusieurs unités devrait avoir moins de
probabilités d'acceptabilité et de survivre qu'un concurrent
plus court. Par critère de simplicité, il est nécessaire que le
mode de formation d'un terme ne présente aucune
complexité.
Conformité aux règles de la Ce critère est l'un des critères les plus importants auxquels
langue devrait répondre chaque terme, sauf des emprunts. La
construction du terme devrait répondre aux règles
morphologiques et syntaxiques qui régissent la formation
linguistique dans la langue naturelle dont la terminologie en
question est une partie intégrante.
Dérivabilité Ce critère concerne la potentialité de formation (par la
préfixation ou la suffixation) d'autres unités terminologiques
à partir d'un terme donné. La forme morphologique d'un
terme devrait permettre la productivité lexicale, sinon, il y
aura des milliers de termes qui n'ont aucun lien apparenté.
Monosémie et Ce critère demande qu'un terme ne représente qu'un seul
monoréférentialité concept dans un domaine terminologique donné. Le critère
de la monosémie et de la monoréférentialité permet
d'obtenir la concision et la précision à raison de
désambiguïsation de la communication spécialisée.
Unité notionnelle Un terme devrait désigner un ensemble homogène de traits
notionnels. Il est nécessaire qu'un terme représente un
concept stable et bien défini, qui relève d'un domaine
terminologique particulier.
Valeur mnémonique Une unité terminologique devrait avoir une valeur évocatrice
pour faciliter sa mémorisation.
13
http://www.translationdirectory.com/article785.htm
72
Histoire Économie
Environement Santé
Justice C ommerce
Cinéma Musique
Informatique Mer
Politique Publicité
Administration Logement
2 .Élaborez un shéma géneral afin d’organiser le domaine choisi (voir exemple dans la page
suivante)
Afin de vous aider à trouver les termes du domaine choisi, consultez une baque terminogolique.
http://www2.cfwb.be/franca/bd/bd.htm
http://www.btb.termiumplus.gc.ca/didacticiel_tutorial/francais/contributions_sp/1984_banque_de_te
rminologie_f.htm
http://www.isit-paris.fr/cdi/rubriques/terminotraduction.htm
http://www.termisti.refer.org/theoweb1.htm
73
Ferry
Canot à moteur
Paquebot
Autobus (service urbain)
Départ Déviation
Prendre Traverser
C Arrivée Péage
Emprunter Monter
O Verbes
Se déplacer Descendre
M
Parcourir Aller
M
Rouler Retourner
U Un billet
Dépasser Partir Un aller
Titres de
N Un ticket
Arrêter S’arrêter Un retour
Transport
Un aller
Circuler Desservir Un ticket hebdomadaire
74
10. RÉVISION DE CERTAINS 'ASPECTS GRAMMATICAUX DU
FRANÇAIS ET COMPARAISON AVEC L'ESPAGNOL
ACTIVITE D’INTRODUCTION
Si bien la traduction exige d’une connaissance profonde de la culture des deux langues, il n’en est
pas moins pour la langue, c’est pourquoi il convient dans ce cours de réviser certains aspects de la
grammaire du francais qui peuvent causer des fautes au moment de faire une traduction. Ces
difficultés peuvent se présenter dans le deux sens : du français à l’espganol et de l’espagnol au
français.
Testez tout d’abord vos connaissances en traduisant ces phrases du français à l’espganol :
Français - espagnol:
Quelles différences avez-vous trouvées entre le français et l’espagnol, au niveau des aspects
suivants :
Espagnol - Français-espanol:
1. Para viajar a Francia hay que solicitar una visa y hacer muchas diligencias en el consulado
de Bogotá.
2. Estos son los estudiantes mejor preparados, por tanto podrán participar en el concurso.
3. Cuando termine sus estudios, Silvia se ira a trabajar a los Estados Unidos.
4. Si el hubiera llegado antes, habría podido tomar el tren de las 6:00 pm.
5. El día en que se conocieron, Juan le dio su número de teléfono y el de su hermana.
6. Apresúrate a hacer tu equipaje, si no quieres perder el tren.
7. En caso de que la puerta esté cerrada, espérame donde mis vecinos.
75
8. Se quedaron mirando la televisión y no hicieron lo que les tocaba hacer.
9. La joven de cabello largo no me quiso dejar entrar.Tuve que irme de allí.
10. Es un moderno hotel especializado en atender hombres de negocios, tanto colombianos
como extranjeros.
11. En Perú hay muchos albergues, pero les recomendamos informarse bien antes de escoger
alguno.
12. Ningún turista que provenga de ese país podrá entrar a Colombia.
13. El bus intermuicipal se detendrá, a soliciutd suya, en las calles y avenidas cuando haya
llegado a su destino, pero no lo hará nunca en la carretera, ni en la autopista.
14. De ahora en adelante, el conocimeinto del Inglés será una ventaja para ser contratado.
15. La colina que domina la ciudad, ofrece una vista impresionante sobre el valle, sobre todo
por la mañana.
Après correction de votre professeur, notez vos fautes et classez-les dans l’une de ces
catégories :
Maintenant, révisez quelques thèmes gramaticaux et remarquez les différences entre les deux
langues :
2. LES PRÉPOSITIONS
76
No. Français Espagnol
1 Il m’a promis de venir Me prometió venir
2 Je lui ai conseillé d’aller à l’hôpital Le aconsejé ir al hospital
3 On ne nous a pas permis de sortir No nos permitieron salir
4 Il m’a proposé de sortir avec lui Me propuso salir con él
5 Il m’a remercié d’être venu Me agradeció haber venido
6 J’ai oublié de lui téléphoner Olvidé llamarlo por teléfono
7 Elle craint de sortir la nuit Ella teme salir de noche
8 Claire a décidé d’adopter un enfant Clara decidó adoptar un niño
9 Goûte à ce fromage Prueba ese queso
10 J’ai réussi à l’épreuve Logré pasar la prueba
11 Il m’a défendu de lui parler Me prohibió hablarle
12 Je ne m’attendais pas à cela No me esperaba eso
77
2.2 Différences dans la place dans la phrase
Un autre aspect auquel il faut faire très attention c’est au genre des noms, car il y a beacoup de
cas où les noms n’ont pas le même genre dans les deux langues.
Testez vos connaisaces : Soilignez les mots dont le genre est différent en français, puis prganisez-
les dans un tableau.
1. Tengo una duda, no sé si debo echar la miel al tomate antes o después de la cocción.
Tampoco sé si el puré se sirve en el mismo plato de las habichuelas.
2. Cuando su reloj de pulsera marcaba las 8:00 de la noche, la calma volvía a su alma
atormentada como por arte de magia.
3. Hay que echarle la sal, la pimienta y una pisca de azúcar blanca, un minuto antes de
meterlo al horno..
4. La serpiente le enterró el diente, el veneno se fue directamente a la sangre.
5. Una ventaja de esta región es que las tormentas sólo duran media hora y los tornados son
muy leves.
6. No es mi culpa que él no haya tenido el valor de sobreponerse al dolor de sus amores
perdidos.
7. Este asunto amerita un estudio especial, es decir un análisis profundo en todas sus
dimensiones.
8. El nácar del péndulo del reloj estaba algo negruzco, lo mismo que la plata de las joyas
originales.
9. Tenía un extraño bigote que parecía un arabesco antiguo.
10. Las cucarachas voladoras no lo molestaban de noche, gracias al mosquitero que cubría su
cama.
11. Es todo un atleta: sus gruesas pantorrillas y fuertes muslos lo ayudan a resistir las
carreras; su ancho pecho le da capacidad de respiración.
12. Ese boxeador de espalda musculosa, mándibula fuerte, brazos de hierro y muñecas de
acero es apodado “el terror del cuadrilátero”, por el miedo que siembra entre sus
contendores.
13. Las cejas pobladas, las pestañas largas y los grandes párpados soñadores daban un aire
romático a su cara.
14. En la cena siempre había legumbres frescas y como postre un mango cortado en tajadas,
con helado encima, coronado con una uva negra.
15. Sobre la pared de la sala, al lado del gran armario antiguo, había un reloj de pared con un
péndulo de oro.
78
Apprenez ces noms dont le genre est différent en espagnol et en français, puis faites des phrases
avec eux :
Prépositions :
http://www.cours-d-espagnol.com/gratuit/les_prepositions_espagnoles.php3
Adverbes:
http://www.cours-d-espagnol.com/gratuit/Les_adverbes_de_temps.php3
http://www.espagnolfacile.com/exercices/exercice-espagnol-2/exercice-espagnol-27527.php
http://www.enforex.com/espagnol/langue/adverbes-espagnol.html
http://www.cours-d-espagnol.com/gratuit/Les_adverbes_de_maniere.php3
http://mapage.noos.fr/mp2/genre_des_noms.htm
http://www.bertrandboutin.ca/Folder_151_Grammaire/E_a_genre_des_noms.htm#_LE_-
e_MUET_FINAL
http://www.espagnolfacile.com/exercices/exercice-espagnol-2/exercice-espagnol-25276.php
http://www.cours-d-espagnol.com/gratuit/tantot_pronoms_tantot_adjectifs_indefinis.php3
79
http://www.cours-d-espagnol.com/gratuit/Les_pronoms_indefinis.php3
http://www.lepointdufle.net/p/demonstratifs.htm
http://www.francaisfacile.com/exercices/exercice-francais-2/exercice-francais-2922.php
http://www.synapse-fr.com/manuels/P_DEMON.htm
La conjugaison :
http://www.pomme.ualberta.ca/devoir/
http://www.la-conjugaison.fr/
http://www.synapse-fr.com/manuels/ACCO_PP.htm
http://www.numericworld.ch/~lmboro/accord-du-participe-passe.pdf
http://grammaire.reverso.net/4_1_08_accord_du_participe_passe_sans_auxiliaire.shtml
http://www.estudiodefrances.com/gramatica/participepresentgerondif.htm
http://www.francaisfacile.com/exercices/exercice-francais-2/exercice-francais-10082.php
http://www.synapse-fr.com/manuels/PPRES.htm
http://w3.restena.lu/amifra/exos/orth/regaccpapr.htm
La voix passive :
http://www.estudiodefrances.com/gramatica/participepresentgerondif.htm
http://www.polarfle.com/exercice/avpassif.htm
Vocabulaire:
http://www.nonsolum.com/presentationescadre.htm
Cours de français
http://www.polarfle.com/
http://www.francaisfacile.com/
http://www.bonjourdefrance.com/index/indexapp.htm
Grammaire française :
http://www.lefrancaispourtous.com/index.html
http://www.lepointdufle.net/index.html
80
BIBLIOGRAFIE
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PULIDO CORREA, Martha Lucía 2003 Filosofía e hitoria de la práctica de la traducción. Medellín
U de A, 2003, 149 p. (41802P981)
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http://dictionnaire.sensagent.com/sujet/fr-fr/
81