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La Houille Blanche

ISSN: 0018-6368 (Print) 1958-5551 (Online) Journal homepage: https://www.tandfonline.com/loi/tlhb20

Du Choix Des Ciments Dans Les Travaux


d'Aménagement Des Chutes d'Eau

J. Mathieu

To cite this article: J. Mathieu (1902) Du Choix Des Ciments Dans Les Travaux d'Aménagement
Des Chutes d'Eau, La Houille Blanche, 1:2, 29-32, DOI: 10.1051/lhb/1902011

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Published online: 30 Jun 2011.

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LA HOUILLE BLANCHE 20

5° L'emploi, p o u r la construction d u fourneau, d e maté- mortiers, leur résistance à l'arrachement et à l'écrasement,


riaux réfractaires, m a i s neutres, c'est-à-dire p o u v a n t passer etc... C h a q u e fois qu'une fourniture doit être faite pour u n
de la m a r c h e acide à la m a r c h e basique, o u inversement, ouvrage quelconque, u n ponceau o u u n e jetée, le ciment
sans avoir à craindre les détériorations d u e s à la formation n'est a d m i s sur le chantier q u e s'il a satisfait a u x prescrip-
de matières fusibles lorsque la composition d u lit de fusion tions d u cahier des charges. Il est certain q u e le G é n i e civil,
change. p o u r ce qui est du bâtiment, n'a nul besoin de toutes ces
Le four où ces desiderata seraient réalisés, l'appareil précautions et q u e l'emploi d'une b o n n e m a r q u e est u n e
réducteur des minerais de fer ne serait plus un haut-fourneau.condition d e sécurité suffisante; m a i s lorsqu'il s'agit, p o u r
Celui-ci, avec sa m a s s e m o n u m e n t a l e , ses récupérateurs dériver u n torrent, d'établir des barrages, des canalisations
e x t r ê m e m e n t e n c o m b r a n t s , ses i m m e n s e s m a c h i n e s souf- en ciment, c'est-à-dire des ouvrages tenant s u s p e n d u e s a u
flantes constitue u n g r o u p e dont l'ensemble est colossal et le flanc des vallées des m a s s e s d'eau é n o r m e s qu'un défaut d e
prix d e premier établissement hors d e proportion avec sa construction peut précipiter sur des villages et y a m e n e r la
production journalière. ruine, les conditions d e sécurité à remplir sont tout autres,
Le four électrique, a u x dimensions considérablement ré- et les auteurs d e ces travaux n e sauraient s'entourer d e trop
duites et m a r c h a n t sans l'aide d'accessoires comparables à de garanties.
ceux d u haut-fourneau actuel, n o u s apparaît, a u contraire, N o u s n o u s proposons en cet article, d'expliquer s o m m a i -
c o m m e devant être u n appareil d'installation rapide et p e u r e m e n t ce qu'est u n ciment, d e décrire les particularités
coûteuse, et d'adaptation facile aux diverses exigences éco- distinctives des différentes sortes d e ce produit et ainsi per-
nomiques. mettre a u x constructeurs d e se rendre c o m p t e des qualités
C BROUZET, o u des défauts d u produit qu'ils emploient.
Métallurgiste Lorsqu'on analyse u n échantillon d e ciment en p o u d r e ,
Ingénieur civil (E. C. P.)
o n trouve qu'il se c o m p o s e d e silice, d'alumine et d'oxyde
d e fer, d'une part, d e c h a u x et d e m a g n é s i e d'autre part, et
qu'il s'y trouve d e l'acide sulfurique. Suivant les propor-
tions relatives de ces éléments c o m b i n é s entre eux, o n a des
D U CHOIX D E S CIMENTS ciments, soit à prise lente (Portlands), soit à prise p r o m p t e
(ciments p r o m p t s ) . C e s derniers renferment plus d'alumine
dans les travaux d'aménagement des chutes d'eau. q u e les Portlands.
L a théorie d e M . L e C h â t e l i e r , actuellementadmise, m o n t r e
q u e les ciments sont essentiellement constitués p a r des
L a plupart des industriels « qui font bâtir » et m ê m e b o n
silicates d e c h a u x et des aluminates d e c h a u x ; les autres
n o m b r e d'entrepreneurs n'ont jamais, faute d'études spé-
c o m p o s a n t s : o x y d e d e fer, sulfate de c h a u x et m a g n é s i e , n e
ciales o u d e t e m p s , raisonné la question ciment a u point d e
jouent qu'un rôle secondaire. A u contact d e l'eau d e
v u e technique. Ainsi, rarement o n voit d a n s les cahiers des
gâchage, il se produit d e u x réactions fondamentales : l'une
charges des entreprises privées, u n ingénieur i m p o s e r des
déterminant la rapidité d e la prise, l'autre, le durcissement.
prescriptions spéciales à l'emploi des ciments; tout a u plus
L a première est l'hydratation plus o u m o i n s rapide d e
y indique-t-on le dosage des mortiers. P r e s q u e toujours,
Paluminate d e chaux, suivant les proportions d e cet élé-
c'est l'entrepreneur qui choisît la m a r q u e d u produit — sur
m e n t ; la seconde est le d é d o u b l e m e n t d u silicate basique
la réputation acquise — et qui, d e ce fait, endosse toute la
de c h a u x en silicate monocalcique et hydrate d e chaux.
responsabilité inhérente à s o n initiative. E t n o u s s o m m e s
des premiers à reconnaître qu'industriels, ingénieurs et U n ciment est d'autant meilleur q u e toute la chaux qu'il
entrepreneurs, en agissant ainsi, font bien chacun son métier contient peut, pendant la cuisson, se c o m b i n e r à la silice et
puisque les ouvrages exécutés répondent à leurs fins. à l'alumine, e n sorte qu'après la fabrication il n e reste pas
de c h a u x libre dans le produit. N o u s dirons plus loin quels
M a i s les u n s et les autres doivent-ils considérer c o m m e
sont les graves inconvénients d û s à cette chaux libre et les
superflue la connaissance des élémentaires notions scienti-
m o y e n s e m p l o y é s p o u r atténuer ses effets.
fiques qui, tout e n dévoilant le secret d e la fabrication des
ciments — q u e d'aucuns s'imaginent perdu depuis les Voici u n tableau indiquant entre quelles limites varient
R o m a i n s — permettent d e concevoir d e plus judicieux les éléments constitutifs des principaux ciments :
e m p l o i s d e matériaux ? Le bon produit fait le bon entre-
preneur, n o u s disait très justement l'un d'eux. Il faut d o n c i Portlands naturels
Corps
q u e celui qui le fait e m p l o y e r , c o m m e celui qui l'emploie, Portlands artificiels. et ciments Ciments prompts»
composants. de grappiers.
sache apprécier u n b o n produit et e n tirer le meilleur parti
possible.
Silice 20.30 à 20.10 21,30 à 27.50 21.70 à 23.60
R e g a r d o n s ce qui se passe a u x Ponts-et-Chaussées. U n 1.80 à 10.02 7.99 à 10.03
Alumine 5.20 à 10.H0
cahier des charges en 23 articles i m p o s e le contrôle, par Oxyde 4c fer 2.10 à 5.30 1.01 à 4-.08 3.71 à i.31
r Administration, d e la fabrication d a n s l'usine ; la vérifica- Chaux 58 12 à 67.31 52.50 à 62.70 52.68 à 57.40
tion et l'essai après l'arrivée a u m a g a s i n , la détermination Magnésie 0.33 à 2,30 0.40 à 3.06 1.50 à 3.62

de la densité, d e la finesse d e m o u t u r e , d e la composition Acide sulfurique ... 0.26 à 1.78 0.55 à 3.70 2.10 à 3.56
Perte au feu » » 3.00 à 14.20 2.75 à 0.20
chimique ; des essais sur lâ confection des mortiers, sur la
Eléments non dosés
durée d e la prise, la déformation à froid et à c h a u d des et pertes 0.11 à 0.35

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30 LA HOUILLE BLANCHE

L e s ciments Portlands sont dits artificiels, naturels o u de tant d a n s l'exploitation des carrières q u e dans-la fabrication,
gi^appiers, suivant leur m o d e de fabrication. p o u r obtenir d e s produits réguliers. Certaines régions
L e s Portlands artificiels se préparent par d e u x procédés cependant, c o m m e celle d e Grenoble, sont spécialement
différents, m a i s ayant p o u r principe c o m m u n le m é l a n g e en favorisées sous le rapport d e l'homogénéité des b a n c s d'ex-
proportions voulues d'argile (silice, a l u m i n e , fer) et de traction et les usines r e n o m m é e s q u i les exploitent livrent
carbonate de chaux (contenant toujours u n p e u de magnésie des produits qui, par leurs excellentes qualités, se rappro-
et de sulfate). chent b e a u c o u p des Portlands artificiels.
D a n s le premier procédé, dit par voie h u m i d e , l'argile et S o u v e n t le ciment est u n sous-produit d e la fabrication
le carbonate d e c h a u x sont délayés e n boues claires et des c h a u x hydrauliques. Celles-ci s'obtiennent par la cuisson
mélangés suivant le rapport voulu dans des bassins d e des calcaires à indices faibles ; les roches cuites sont sou-
dosage. A v e c la pâte obtenue o n f o r m e des briquettes. D a n s mises à l'effusement par l'eau dont o n les arrose à la sortie
le second procédé, dit par voie sèche, les roches argileuses des fours; les parties les m o i n s argileuses s'effritent et
et calcaires sont pulvérisées séparément, puis les poudres t o m b e n t en p o u d r e qui, u n e fois blutée, constitue la chaux
ensuite mélangées e n proportions convenables sont h u m e c - hydraulique. L e s parties plus argileuses qui se trouvent
tées et avec la pâte o n f o r m e également des briquettes. irrégulièrement réparties d a n s la m a s s e , résistent à l'effu-
Q u e l q u e soit le procédé, les briquettes u n e fois sèches s e m e n t et constituent alors ce qu'on n o m m e les grappiers;
sont portées dans des fours o ù la cuisson est poussée jus- broyés à part, ils d o n n e n t le Ciment de grappiers. M a i s la
qu'au c o m m e n c e m e n t d e vitrification. C'est seulement à cuisson des calcaires à chaux doit être m o d é r é e , il e n
cette température q u e se forment les silicates et aluminates résulte q u e les grappiers, tout en renfermant les propor-
de chaux dont n o u s a v o n s v u , plus haut, le rôle. A p r è s tions voulues d'argile et d e c h a u x p o u r d o n n e r d u Portland,
cuisson, les briques sont broyées et la p o u d r e obtenue, contiennent d e la c h a u x libre qui n'a p u , faute d'une t e m -
finement tamisée. pérature assez élevée,
O n comprend que entrer en combinai-
cette fabrication arti- son. C'est là u n in-
ficielle, véritable in- convénient qui fait
dustrie c h i m i q u e , o ù des ciments d e grap-
les éléments consti- piers des produits
tutifs sont toujours dont l'emploi d a n s les
dosés avec soin, d o n n e grands travaux est
u n produit aussi voi- toujours sujet à cau-
sin q u e possible d e la tion.
perfection. Au-delà d'un indice
D a n s la catégorie d e o,65, lorsque les
des Portlands artifi- proportions d'argile
ciels, o n range sou- d a n s u n calcaire sont
vent, mais à tort, les 0
de 27 à 40 0, ce cal-
ciments de laitier ob- caire d o n n e d e s ci-
tenus par u n m é l a n g e m e n t s à prise rapide,
de laitier basique d e a u t r e m e n t dit des Ci-
haut fourneau, rendu ments prompts. L e u r
granuleuxparun brus- fabrication ressemble
C O N D U I T E D E CHAMP EN BÉTON A R M É
q u e refroidissement, b e a u c o u p à celle des
avec d e la chaux h y - ('SOCIÉTÉ HVDRO-KLECTRÏQUE DE FURE ET M ORGE)
ciments naturels à
draulique ; p e u d e lai- prise lente, avec cette
tiers sont propres à cette fabrication. L e s ciments ainsi différence toutefois, q u e la cuisson des roches à ciment
obtenus présentent u n e composition c h i m i q u e très variable p r o m p t est m o i n s forte. L e u r fabrication d e m a n d e des pré-
et leurs qualités s'en ressentent; ils n e parviennent pas à la cautions spéciales d a n s le détail desquelles n o u s n'avons pas
m ê m e dureté q u e les précédents. à entrer. C e s ciments sont caractérisés par u n e prise très
O n trouve d a n s la nature des gisements de carbonate d e rapide (entre 5 et 20 minutes) d u e à la grande proportion
chaux contenant d e l'argile en assez grande quantité.Quand d'alumine qu'ils contiennent, m a i s p a r u n e dureté finale
Y indice d e ces calcaires est compris entre o, 10 et o,5o, c'est- m o i n d r e q u e celle des Portlands. C'est grâce à cette rapidité
à-dire q u a n d la teneur en argile y varie d e b à 2 i % leur de prise qu'on les emploie a u x m o u l a g e s , en particulier a u x
cuisson m o d é r é e d o n n e des chaux plus o u m o i n s h y d r a u - conduites en ciment a r m é dont o n a construit d e si b e a u x
liques. Il faut u n e proportion de 21 à 27 % d'argile, soit spécimens, ces t e m p s passés, d a n s l'aménagement d e s
u n indice d e o,5o à o,65 p o u r arriver a u x ciments Port- chutes d'eau.
:
lands naturels qu 'on obtient en cuisant les roches d e cal- A u point d e v u e pratique, les ciments se classent p a r
caire argileux jusqu'à c o m m e n c e m e n t d e vitrification. ordre d e durée d e prise, car c'est elle qui, d a n s la plupart
M a l h e u r e u s e m e n t la composition c h i m i q u e d e ces gise- des cas, fixe le choix d u produit à e m p l o y e r p o u r u n travail
m e n t s n'est pas très constante et il faut des soins spéciaux déterminé.
LA HOUILLE BLANCHE 31

M a i s différentes causes influencent ces durées de prise et prise d a n s les limites voulues tout en a u g m e n t a n t encore la
peuvent g r a n d e m e n t t r o m p e r l'entrepreneur sur la qualité dureté des mortiers (1).
d u ciment, si celui-ci, c o m m e il le fait souvent à réception M a i s il n e faudrait pas exagérer l'addition d u sulfate d e
de la marchandise, se contente d'un essai de prise. c h a u x o u de chlorure d e calcium ; u n excès, déterminerait
A u n o m b r e de ces causes sont : la température de l'eau,du au contraire u n e prise rapide, amènerait le gonflement et
ciment, d u sable a u m o m e n t d u gâchage d u mortier ; la la destruction des mortiers. Certains Portlands contiennent
quantité d'eau e m p l o y é e p o u r ce g â c h a g e ; le m é l a n g e préa- naturellement d u sulfate de c h a u x ; il y a lieu de n'admettre
lable d u ciment avec d u sable h u m i d e . M a i s elles n'ont p a s q u e sous réserve ceux dans lesquels l'analyse décelie plus
u n e très grande importance pratique,-au point de vue de la de 2 ° / d'acide sulfurique; q u a n d m ê m e ils se c o m p o r t e -
0

solidité des mortiers et de leur dureté a u bout d'un certain raient bien à l'emploi, il faut craindre leur destruction a u
t e m p s ; d'ailleurs, toutes sont c o n n u e s et, e n certains cas bout d e quelque t e m p s .
m ê m e , mises à profit par les e m p l o y e u r s d e ciment.
D e toutes les causes qui modifient la prise d'un produit L a détermination d e la durée d e prise d'un ciment est
la plus dangereuse est la présence de la c h a u x libre d a n s ce u n essai nécessaire p o u r en apprécier la valeur, m a i s il
produit. A u contact de l'eau de gâchage, elle s'hydrate très n'est pas suffisant. Il faut qu'il soit complété par les essais
rapidement, avec élévation de température et a m è n e la soli- suivants qui ont u n e égale importance :
dification d u mortier avant q u e les réactions chimiques qui (a) Détermination de la finesse de m o u t u r e .
déterminent son durcissement, aient p u s'effectuer.Et,alors, (b) Détermination d u poids d u litre n o n tassé.
peu d e t e m p s après leur confection, o n voit les mortiers (c) Essai d e déformation à Peau froide ; les briquettes
fendiller, gonfler et ne plus offrir a u c u n e solidité. L a c h a u x d'essai étant i m m e r g é e s d a n s Peau pure 24 heures après
libre d a n s u n produit altère d o n c c o m p l è t e m e n t ses p r o - leur confection.
priétés et d i m i n u e toujours n o t a b l e m e n t sa résistance. (d) Essai d e déformation à P e a u c h a u d e , o u m i e u x et
Afin d'atténuer cette cause très fréquente, car tous les plus s i m p l e m e n t , a u bain d e chlorure d e calcium à 5 o gr,
ciments^à l'exception des Portlands artificiels très bien dosés, par litre.
contiennent d e la c h a u x libre e n plus o u m o i n s grande (e) Essai d e résistance à la traction à 7 et à 28 jours, d e
quantité, o n les laisse séjourner u n t e m p s qui varie de u n à briquettes de 5 centimètres carrés de section, en f o r m e de 8 :
0
six m o i s dans les silos, avant de les e m p l o y e r . S o u s l'action i°en ciment p u r ; 2 e n mortier c o m p o s é d e u n e partie
de la vapeur d'eau contenue dans l'atmosphère, cette c h a u x de ciment p o u r 3 d e sable n o r m a l (passé a u tamis d e
s'hydrate et alors ne présente plus d e danger à l'emploi des 144 mailles). N o u s conseillons d'employer p o u r ces essais,
mortiers. Ceci explique q u e le m ê m e ciment a u n e prise l'appareil représenté par la figure ci-contre (2).
bien plus lente après u n séjour en silos qu'au m o m e n t o ù il
APPAREIL MJCHAEUS
vient d'être fabriqué. M a i s il n e faudrait cependant p a s
croire q u e le silosage est en tout cas nécessaire et q u e
a priori u n ciment n o n silosé doit être refusé. U n produit
artificiel qui a été bien dosé o u celui qui a été obtenu par
la cuisson convenable de calcaires à indices choisis ne c o n -
tenant pas o u p e u d e c h a u x libre, n'a pas besoin ou^ d u
m o i n s , a très p e u besoin d e silo. Il est, d'ailleurs, évident
contrairement à ce q u e croient le plus grand n o m b r e des
entrepreneurs, qu'un ciment acquiérera d'autant plus d e
résistance qu'il lui aura fallu m o i n s d e silosage.
D a n s certaines circonstances o n peut avoir intérêt à
e m p l o y e r u n Portland d e très b o n n e qualité, m a i s dont la
durée de prise est trop courte p o u r permettre le gâchage et
la mise e n place d e grands cubes à la fois de mortiers o u
bétons. O n ralentit la prise d'un tel produit en y ajoutant,
(1) Lire l'ouvrage d e M . E . C A N D L O T , « Ciments et chaux hydrau-
suivant sa teneur e n alumine, d e i à 3 % d e sulfate d e
liques » ( B a u d r y et O , éditeurs, Paris, 1898). O n y trouvera u n e
chaux. C e sel,plus soluble q u e Paluminate de c h a u x . e m p ê c h e foule d e d o c u m e n t s très précieux, sur la fabrication, les propriétés
la cristallisation de ce dernier, laquelle n e peut c o m m e n c e r et r e m p l o i d e cesp roduits.
qu'après la cristallisation d u sulfate de chaux, et cela retarde (2) L'appareil se c o m p o s e essentiellement d e s leviers c o m b i n é s
la prise. L a prise d'un ciment qui se fait en 45', peut être L et L'; le levier supérieur oscille entre les butoirs K et B , et la
balance est équilibrée a u repos p a r le contrepoids m o b i l e J.
retardée de d e u x heures, par u n e addition de 2 % de sulfate
A u m o y e n d u volant R o n a m è n e les griffes G et G ' e n contact et
de chaux et sa résistance à l'arrachement s'en trouver aug- T o n y place les briquettes à r o m p r e N . L e seau Z o u le vase D plus
m e n t é e d e i5 à 20 °/.
0 léger — suivant la résistance d e s briquettes à r o m p r e — reçoivent la
A v e c u n e solution d e chlorure d e calcium o n obtient le grenaille d e p l o m b et lorsque la rupture d e la briquette se produit la
m ê m e résultat. Cette opération, exécutée p o u r la première v a n n e V se f e r m e par le c h o c d u seau sur le levier A . ~~ M est u n
-dispositif d e réglage d e la v a n n e . — O n pèse ensuite la grenaille p a r
fois en grand, sur les conseils de M . l'ingénieur E . Candlot la m é t h o d e d e la d o u b l e pesée à l'aide d e l'appareil l u i - m ê m e qui
lors d e la construction d'un fort d e la défense de L y o n , constitue u n e balance très sensible. Il suffit d e multiplier p a r io lë
est très pratique et lorsqu'elle est faite avec soin, retarde la poids trouvé p o u r avoir la-résistance p a r centimètre carré.
32 LA HOUILLE BLANCHE

U n ciment offrira toutes les garanties désirables lorsque L e m é l a n g e étant a g g l o m é r é , p a r pression, sous f o r m e d e petits
sa composition c h i m i q u e sera c o m p r i s e d a n s le tableau cylindres est d'abord desséché au four Perrot, d a n s u n e b r a s q u e d e
d o n n é plus haut, et q u e les essais auxquels il aura été c h a r b o n d e sucre, puis ensuite chauffé a u four électrique d a n s u n
creuset d e graphite. E n o p é r a n t p e n d a n t 10 m i n u t e s avec u n courant
s o u m i s auront d o n n é les résultats indiqués d a n s le tableau
d e 800 a m p è r e s sous 60 volts o n arrive à la fusion d u Tantale,
suivant : D a n s ces conditions le T a n t a l e offre u n aspect métallique brillant;
Résidu sur le tamis de 000 mailles... 0 °/ maximum.
sa cassure est cristalline. L a fonte o b t e n u e n e r e n f e r m a n t q u e
0

o,5 0/0 d e c a r b o n e raye facilement le verre et le cristal d e r o c h e ;


» sur le (amis de 4.900 mailles 30 °/ maximum.
0

sa densité est d e 12,79; elle est infusible a u c h a l u m e a u o x y d r i q u e


Poids du litre non tassé 1.100 grammes minimum.
qui la transforme r a p i d e m e n t e n acide tan ta ligne.
Déformation â l'eau froide.. { Indication des aiguilles ^ 0
L e s acides et l'eau régale sont sans action sur le Tantale ; seul
>) k chaud (de l'appareil Le Cliatelicr ' 40° maximum.
l'acide sulfurique concentré l'attaque l e n t e m e n t à l'ébullition.
C i m e n t pur Mortier i : 3
Résistance à l'arrachement I à 7 jours..., 2 0 kilos 8 kilos.
U n m é l a n g e d'acide azotique et d'acide fluorhydrique l'attaque
par centimètre carré { à 2 8 jours 35 kilos 15 kilos. facilement.
L e Tantale p o s s è d e d e s propriétés réductrices très particulières
E n particulier, lorsqu'on aura affaire à des ciments qui le rapprochent plutôt des métalloïdes q u e des m é t a u x .
p r o m p t s répondant à ces conditions, o n pourra en toute
confiance les e m p l o y e r a u x conduites d ' a m é n a g e m e n t d e s
Séance du IJ février rgo2.
chutes d'eau en c i m e n t a r m é .
N o u s terminerons en disant q u e r e m p l o i d u ciment Sur u n e forme de thermomètre électrique. N o t e de
a r m é est basé sur ces trois principes d o n t n o u s e m p r u n t o n s M . G e o r g e s MESLIN.
T é n o n c é à l'ouvrage d e M . Candlot : L'auteur s'est p r o p o s é d'éliminer l'indication d e s très rapides
i° Egalité d u coefficient d e dilatation d u fer et d u variations d e température q u e d o n n e l'emploi d e s couples t h e r m o -
électriques et qui est g é n é r a l e m e n t inutile p o u r avoir les t e m p é -
ciment ;
ratures m o y e n n e s d'une enceinte.
2° A d h é r e n c e très g r a n d e entre le fer et le c i m e n t ; L e principe d e sa m é t h o d e est d'utiliser la variation, e u fonction
3° Impossibilité d'oxydation d u fer n o y é d a n s le mortier d e la température, d e la force électromotrice d ' u n é l é m e n t d e pile
d e ciment. tel q u e le L a t i m e r - C l a r k d o n t le coefficient d e variation t h e r m i q u e
est assez considérable. C e t é l é m e n t est placé d a n s la région d o n t o n
E t p o u r m o n t r e r quels merveilleux résultats l'on peut
veut connaître la température.
attendre d e b o n s produits judicieusement e m p l o y é s , n o u s M . Meslin e m p l o i e la méthode d'opposition avec l'adjonction d e
citerons, c o m m e e x e m p l e , la dérivation d e C h a m p (Société d e u x boîtes d e résistance disposées d e m a n i è r e à ce qu'il n'y ait p a s
d e F u r e et M o r g e ) , c o m p r e n a n t u n e canalisation d e d e courant d a n s la dérivation et à utiliser u n électromètre o u u n
2.100 mètres en béton d e c i m e n t a r m é , ayant 3 m . 3 o d e g a l v a n o m è t r e très sensible c o m m e galvanoscope.
diamètre intérieur et faisant face à des pressions d e 18 mètres
avec des épaisseurs d e 20 à 25 centimètres.
Séance du 3 mars igo2.
Telles sont les indications s o m m a i r e s qui n o u s ont à
n o u s m ê m e mainte fois servi et qui,de ce fait, n o u s ont paru S u r la r e c o m b i n a i s o n des ions d a n s les gaz. N o t e d e
intéressantes à signaler d a n s cet article rédigé en collabo- M . P. LANGEVIN,
ration avec M . E.-K. COTE qui a u n e c o m p é t e n c e spéciale en
la matière.
Séance du 14 avril igo2.
L MATHIEU,
Ingénieur civil R e c h e r c h e s sur les forces électromotrices, p a r M . BER-
THELOT.
M . Berthelot e x p o s e les expériences nouvelles qu'il a réalisées
p o u r approfondir l'étude des forces électromotrices d é v e l o p p é e s p a r
des éléments de piles constituées à l'aide d e simples m é l a n g e s liquides,
LE MOIS HYDRO-ÉLEGTRip EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER sans recourir à l'attaque d e s m é t a u x libres et cela d a n s le b u t d e
définir les relations entre ces forces électromotrices et les quantités
d e chaleur d é v e l o p p é e s p a r d e semblables m é l a n g e s ; analyse
importante p o u r l'intelligence d e s réactions a c c o m p l i e s d a n s les
A C A D É M I E D E S S C I E N C E S p h é n o m è n e s éiectrolytiques.

Q u e l q u e s r e m a r q u e s sur la théorie d e Tare chantant d e


N e sont relatées, dans ce paragraphe, que les communications
D u d d e l . N o t e d e M . P a u l JANET.
présentant quelques rapports avec les études hydro-électriques,
comprises dans le p r o g r a m m e de cette Bévue.
Variations d u spectre des étincelles. N o t e d e M . B. EGI-
NITIS.
Séance du 27 janvier igo2 Diffusion rétrograde des électrolytes. N o t e d e M . J.
S u r la préparation d u Tantale a u four électrique et sur THOVERT.
ses propriétés. M é m o i r e de M . H e n r i MOISSAN. S u r la réaction m a g n é t i q u e d e l'induit des d y n a m o s .
L'acide tantalique, regardé jusqu'ici c o m m e infusible et irréduc- N o t e d e M . N . VASILESCO-KÀRPEN.
tible p a r le carbone, a été additionné d'une quantité d e c h a r b o n d e D é m o n s t r a t i o n , a p p u y é e d e résultats d'expériences, d e l'influence
sucre c o r r e s p o n d a n t à la réaction : d é m a g n é t i s a n t e d e s a m p è r e s - t o u r s transversaux et d e l'existence
2 5
T a 0 -i- 5 C ~ 2Ta + S C O d'un m a x i m u m d e cet effet p o u r u n e certaine valeur d e l'excitation.

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