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C. Brouzet
To cite this article: C. Brouzet (1902) Les Desiderata à Réaliser Dans La Réduction Des Minerais
De Fer Au Four Électrique, La Houille Blanche, 1:2, 25-29, DOI: 10.1051/lhb/1902010
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ainsi q u e la tension entre les électrodes: les meilleurs résul- qués en grandes m a s s e s dans les usines importantes.Onpeut
tats furent obtenus p o u r o,3 a m p è r e s et u o o volts. S o u s c o m p t e r , dans ces m é t a u x alliés, c o m m e d a n s ceux qui sont
ces conditions, et e n admettant les bases d u calcul d e déjà d a n s les transactions commerciales en France,et surtout
C r o o k e s , si T o n employait d e l'air enrichi e n o x y g è n e par en A l l e m a g n e et en Angleterre, les fontes a u c h r o m e , a u
la liquéfaction, il serait possible d'établir la tonne de nitrate nickel, a u m o l y b d è n e , a u tantale, a u titane, a u tungstène,
à m o i n s de u o francs, prix e x t r ê m e m e n t séduisant. au v a n a d i u m . C e u x sur lesquels d e s essais sont encore à
C e n e sont là, m a l h e u r e u s e m e n t encore, q u e des chiffres l'étude sont les fontes au cobalt, à l'iridium, à l'osmium,
théoriques. C r o o k e s s e m b l e trop c o m p t e r sans les difficul- au palladium et a u r h o d i u m ; enfin l'aluminium est
tés d'ordre pratique q u e présente la liquéfaction industrielle obtenu e n grand presque à l'état d e pureté. M a i s , ainsi
de l'air. D'autre part, malgré les p r o m e s s e s d e leurs pre- q u e le fait r e m a r q u e r , ici m ê m e , M . Pierron, l'électro-
mières expériences, M a c D o u g l a s et H o w l e s n e sont p a s chimie ne pouvait se restreindre à la fabrication des réactifs
encore e n état d'entamer des essais industriels, car ils n e métallurgiques, v u la petite quantité d e matière e m p l o y é e
réussirent à actionner u n e série d e leurs appareils par u n et, par suite, v u l'exiguité d e s o n m a r c h é industriel. Il
seul alternateur, qu'au prix d'une perte considérable d'éner- fallait d o n c viser plus haut et, actuellement, il n e s'agit
gie, d a n s u n e foule d e régulateurs, et sans obtenir u n e rien m o i n s q u e d e prendre les lieu et place d u haut-four-
m a r c h e régulière. neau.
Ainsi, l'industrie électrochimique des nitrates n'est p a s N o u s arrivons d o n c à n o u s d e m a n d e r quelles sont les
encore créée ; m a i s les résultats auxquels ont conduit les conditions désirables à réaliser p o u r atteindre ce b u t : m a i s
études déjà faites m o n t r e n t assez qu'elles doivent d'être avant d ë les formuler, il faut d'abord connaître les résultats
poursuivies et élargies. C e s résultats d o n n e n t à prévoir q u e obtenus par les m o y e n s dont o n dispose actuellement.
les applications pratiques n e d é p e n d e n t plus q u e de l'in-
vention d e dispositifs é c o n o m i q u e s et sûrs, devant p e r m e t -
tre u n meilleur emploi de l'énergie. I
Et, p o u r p e u q u e l'activité des électrochimistes r é p o n d e
O n sait q u e les corps qui s'unissent le plus facilement a u
à l'importance d u p r o b l è m e qui leur est posé, il n'y a au- fer et qui forment avec lui les combinaisons les plus stables,
c u n e exagération à lui prédire u n e solution prochaine ; celle- sont l'acide carbonique, l'oxygène, le soufre et le p h o s p h o r e .
ci est m o i n s c o m p l e x e d'ailleurs, q u e celle de la production M a i s ce sont surtout les d e u x premiers qui constituent avec
d u fer, où les électrométallurgistes touchent presque a u but ; le fer la grande majorité des matières dont o n cherche à
et alors q u e les m o i n d r e s essais d'électrométallurgie entraî- isoler le métal. O n tâche d o n c d e chasser d e ces corps c o m -
nent des dépenses qui se c o m p t e n t par centaines de mille plexes, soit leur acide carbonique, soit leur o x y g è n e et,
francs, il apparaît q u e les dépenses relatives aux essais d e p o u r cela, o n cherche u n autre corps dont l'affinité p o u r ces
fabrication des nitrates n e doivent se chiffrer q u e p a r derniers éléments soit plus grande q u e p o u r le fer qui doit
quelques milliers de francs. être séparé. Cette opération est la réduction et, jusqu'à pré-
Il est à désirer q u e p o u r hâter l'avènement d'une telle sent, le corps réducteur le plus e m p l o y é , e n présence de la
industrie qui, à nulle autre pareille, intéresse l'avenir in- chaleur, est le carbone.
dustriel de notre pays, les propriétaires des forces naturelles
L e haut-fourneau est l'appareil destiné à cet objet. D o n c ,
tentent quelques efforts. L e s travaux d e laboratoire dont
les matières q u i entrent d a n s l'appareil sont : les corps à
n o u s v e n o n s d e parler valent la peine d'être reproduits sur réduire, le corps réducteur et l'agent oxydant devant d o n n e r ,
u n e plus grande échelle et n o u s s o m m e s convaincus qu'ils avec u n e partie d u corps réducteur, la quantité d e chaleur
l'auraient été déjà si, p o u r des expériences d e ce genre, il nécessaire à l'opération. D'un autre côté, les matières qui
était facile d e trouver de l'énergie électrique à b o n c o m p t e . sortent d u haut-fourneau sont : le métal réduit,combiné d a n s
P . PIERRON, u n e certaine proportion, variable d u reste, a u corps réduc-
Chef des travaux
teur ; les matières fondues séparées d u métal et les gaz
à VEcole de Chimie industrielle de Lyon résultant de l'opération.
carbonates et m ê m e ces oxydes de fer subissent, suivant les HAUT FOURNEAU TYPE DU LUXEMBOURG
cas, l'opération d u grillage ; ils entrent d a n s le lit d e fusion
soit à l'état cru, soit grillés. N o u s n e parlerons d o n c pas d e COUPE SUIVANT a-b !
ces opérations préliminaires qui se trouvent d a n s tous les
traités de métallurgie; ce q u e n o u s retiendrons surtout,c'est
q u e le haut-fourneau doit séparer le fer des corps qui lui
sont unis.
Il n e faut pas perdre d e v u e q u e , le plus souvent, les
minerais seuls n e suffisent pas p o u r q u e le p h é n o m è n e d e
la réduction se fasse c o n v e n a b l e m e n t . O n est obligé d e
leur ajouter u n e classe d e matières diverses, c o n n u e s sous
le n o m de fondants et, suivant la composition c h i m i q u e d u
minerai, ce fondant est choisi d e telle sorte qu'il facilite la
fusibilité des matières résultant d e la fusion réductive.
Naturellement, la composition et la proportion d u fon-
dant variera suivant le o u les minerais e m p l o y é s et le
produit q u e T o n se propose d'obtenir; ces matières n'inter-
viennent q u e rarement d a n s le p h é n o m è n e d e la fusion en
tant q u e corps combustibles.
Enfin, l'agent réducteur le plus e m p l o y é est le carbone,
à l'état de charbon d e bois, d e houille crue, q u o i q u e b e a u -
c o u p plus rarement, d e coke presque toujours a u m o i n s e n
E u r o p e , et d'anthracite surtout en A m é r i q u e . P o u r
m é m o i r e , o n a essayé la réduction des minerais d e fer a u
m o y e n d e s hydrocarbures liquides et gazeux, m a i s n o u s
ne connaissons pas les résultats de ces expériences.
E n plus, l'élément o x y d a n t indispensable à la production
calorifique est l'air injecté dans le fourneau, à u n e pression
k k
variant d e o , o 3 o à i par centimètre carré.
magnésie, voire m ê m e l'alumine d a n s certains cas, seraient r é s u m é , la construction reviendrait e n bloc à fr. 48c). 000
en grandes proportions, il serait nécessaire q u e les m a t é - d a n s le p a y s L u x e m b o u r g e o i s .
riaux d u four aient u n e composition analogue, a u t r e m e n t
dit lussent basiques-, si, a u contraire, les matières précitées N o u s n e dirons rien d e s p h é n o m è n e s d e fusion réductive
contenaient u n e proportion prépondérante d e silice laquelle, qui o n t lieu dans cet appareil et d o n t o n trouve la théorie
dans le cas particulier, remplirait u n e fonction acide, les d a n s tous les traités d e métallurgie. N o u s d o n n e r o n s , toute-
matériaux d e construction d u four devraient être acides. fois, ce qui nousparaît indispensable, u n e balance de chaleur
Si l'on n'observait p a s ces conditions, o n risquerait d e voir fournie par M . le professeur L e d e b u r d e Freiberg p o u r u n
les matériaux d u four et les matières à traiter f o r m e r des fourneau produisant d e la fonte grise. Cela constituera
combinaisons très fusibles et, sous l'influence d e la haute une indication réelle au point de vue de la répartition
température, l'appareil serait rapidement hors d e service. calorifique et les électro-chimistes pourront peut-être avoir
là des données pour de futurs appareils de réduction.
k
L e fourneau produisait 6 3 . o o o d e fonte grise en 24
II heures; il a 23 mètres d e hauteur et u n e capacité d e 584 . m3
d a n s le grand d u c h é de L u x e m b o u r g . k
2 44o d e minerai grillé o u le fer était à l'état d e F e O . 2 3
m m
L a partie C \ la cuve, a 8 8oo d e hauteur, 4 4oo d e k
o Ô25 d e castine contenant 43 °/ d'acide carbonique o u 0
m
le m ê m e diamètre et u n e hauteur d e t 2oo; les étalages, CO 2
m m
E , ont 6 4oo d e haut et i 5oo d e rayon à leur réunion avec O n produisait 1^480 d e laitiers; le rapport d e -,--=r était
l'ouvrage et le creuset O . C . qui constituent u n cylindre d e 0,542,
m
de i 8oo d e hauteur. Ainsi les dimensions intérieures d e L a composition d e la fonte était :
m
cet appareil sont : hauteur i8 20o,, plus grand diamètre : C , 3,4;Si, i,2;Mn,o,5;Ph,i,3;Fe,g3,6. Total: 100.00.
(i mètres. Extérieurement, ses d i m e n s i o n s sont d e 7 6oo in
L a quantité d e carbone introduite d a n s le haut-fourneau
a u plus grand diamètre et d e 21 '"07 d e hauteur c o m p t é e par kilog. d e fonte était :
d u sol a u gueulard. C a r b o n e provenant d u c o k e , i o i ) k
7 (
k
~~ 33 + 21 X0^.042 ~"
mation d e coke d e 4.855 . Il est bien évident q u e n o u s
n'avons pas p u vérifier ces chiffres, n o u s n e les acceptons et my — 0.542 X I.83I — 0^992,
d o n c q u e sous toutes réserves. O n peut alors apprécier la quantité d e g a z produite et
Maintenant, si l'on n e considère q u e la construction d u celle d'air insufflé par kilog. d e fonte. O n a, e n effet ;
fourneau sans les appareils à air c h a u d et sans m a c h i n e s k k
j 831 d e C O qui contient 1 o46 d'oxygène
soufflantes, o n arrive à voir q u e la m a ç o n n e r i e réfractaire k k
: o 992 d e C O * qui contient o a t d'oxygène
c o m p t e p o u r 1.335™ V32 et e n poids 2.404 tonnes; la fonte 7
supposant, bien entendu, ce g a z e x e m p t d e vapeur d'eau. m e n t , soit sur les charges d u lit d e fusion, o u sur celles d u
combustible, il faut attendre q u e ces matières soient arri-
O n peut maintenant établir le c o m p t e des chaleurs reçues
vées vers l'ouvrage p o u r en percevoir les effets ; ce t e m p s
et dépensées.
est généralement long, d a n s tous les cas, plusieurs heures,
i° CHALEURS REÇUES
d e sorte que,pendant cette période, le m a l s'augmente, et
l'on arrive quelquefois, m a l g r é tout, à u n e situation irrépa-
(a) C o m b u s t i o n d u c a r b o n e : rable.
P a r kilog d e fonte produite, les g a z d u geulard contenaient 0*992 Il ne faut pas oublier, d'autre part, q u e le fourneau a sou-
d'acide c a r b o n i q u e , d o n t 0*270 provenaient d u lit d e fusion ; l'excé- vent coûté d e 5 à 700.000 francs, sans les m a c h i n e s et les
dent,soit 0*7*2,étaient d u s à la c o m b u s t i o n d e 0*197 d e c a r b o n e .
appareils à chauffer le vent ; enfin il n e p e u t subir a u c u n
L e c a r b o n e total brûlé était égal à 11*017 — 0*034 = 0*983, d o n t
2
0*197 passaient à l'état d e C O , et le reste, 0*786, était t r a n s f o r m é e n
arrêt, m ê m e p o u r faire d e s réparations urgentes. A u t r e -
o x y d e d e carbone. m e n t dit, l'appareil n'a pas une marche élastique et, v u ses
O n doit calculer ainsi la chaleur d é v e l o p p é e : grandes d i m e n s i o n s , la c o n s o m m a t i o n d e combustible est
calories é n o r m e ; d a n s le fourneau moyen d u L u x e m b o u r g elle
2
P o u r la p r o d u c t i o n d e C O 0*197 X 8.080 = 1.591 / ^ 0
serait, par 24 heures d e 116 bio kil.
P o u r la p r o d u c t i o n d e C O 0*786 X 2473 1.943 I ^ - ^ 4
Cet e n s e m b l e est d o n c u n bloc essentiellement i m m o b i l e ;
ib) C h a l e u r p r o v e n a n t d e Pair c h a u d r
4*948 d'air chauffé à 780 o n t apporté 0
914
quels q u e soient les c h a n g e m e n t s é c o n o m i q u e s d e la fabri-
cation, il restera e n place, quitte à n e plus être utilisés si
Total de la chaleur reçue 4.448
ces c h a r g e m e n t s sont par trop défavorables.
2° CHALEURS DÉPENSÉES
III
(a) P o u r la réduction d u minerai :
calories
L e s desiderata à résoudre par le haut-fourneau élec-
0*936 d e F e p r o v e n a n t d e F e 0 o n t exigé 0*936 X * - 7 9 ~- i.68t trique doivent d o n c être :
2 4 6
2
0*012 d e Si p r o v e n a n t d e S i O ont exigé 0*012 X 7«83o — 94 i° L'emploi d e l'énergie électrique d e telle m a n i è r e
3 / (
0*005 d e M n p r o v e n a n t d e M n 0 ont exigé o*oo5 X 2.000—- 10 qu'elle d o n n e la température nécessaire a u x réactions d e
2 5
0*013 d e P h p r o v e n a n t d e P h 0 ont exigé 0*01 3 X 5,700 _jb réduction et qu'en m ê m e t e m p s elle économise e n grande
Total des calories d e la réduction.,.. 1.860
partie o u m ê m e s u p p r i m e c o m p l è t e m e n t le corps réducteur
calories
c'est-à-dire le carbone actuellement e m p l o y é .
(b) C h a l e u r e m p o r t é e p a r la fonte 280 0
(c) C h a l e u r e m p o r t é e parles laitiers 1*480 X 5 o o — 740 2 Uobtention d'un rendement calorifique au ??îoins égal
(d) C h a l e u r e m p o r t é e par les gaz 6*663 X 412 X 0.237 (1) = 647 celui du haut-fourneau.
(e) C h a l e u r a b s o r b é e p a r la vaporisation d e P e a u 3.412° (2) 102 3° L'augmentation d e la rapidité d e fusion et partant d e
(/) C h a l e u r a b s o r b é e par la d é c o m p o s i t i o n d e la castine... 254 la production, d a n s le but d'arriver é c o n o m i q u e m e n t à u n e
(gît) Refroidissements, tuyères et pertes, , 465
m a r c h e discontinue qui, d e ce fait, deviendrait élastique et
Total des chaleurs dépensées 4.44 éviterait la formation d e s loups entraînant la perte d e s
appareils actuels; d e plus, d a n s ces conditions,le travail d e
nuit serait p r o b a b l e m e n t s u p p r i m é .
(1) Cette chaleur est considérée c o m m e utilisée a u chauffage d u 0
4 D e d i m i n u e r , par tonne d e matière produite, le v o l u m e
vent et n o n p a s p e r d u e .
intérieur et par suite le v o l u m e total d u haut-fourneau, c o n -
(2) E n a d m e t t a n t q u e le miaeraï c o n t i e n n e 4 % d'eau h y g r o m é t r i -
q u e et le c o k e 2,5 °/ , o n avait à vaporiser : 0*097 + 0*028 = 0*125
0
s é q u e m m e n t abaisser d a n s d e grandes limites ses é n o r m e s
g r a m m e s d'eau qui exigeaient 78 C . -}•• 24 C . — 102 calories. frais d e p r e m i e r établissement.
LA HOUILLE BLANCHE 20
de la densité, d e la finesse d e m o u t u r e , d e la composition Acide sulfurique ... 0.26 à 1.78 0.55 à 3.70 2.10 à 3.56
Perte au feu » » 3.00 à 14.20 2.75 à 0.20
chimique ; des essais sur lâ confection des mortiers, sur la
Eléments non dosés
durée d e la prise, la déformation à froid et à c h a u d des et pertes 0.11 à 0.35