Vous êtes sur la page 1sur 10

Université Badji Mokhtar - Annaba

Faculté des Sciences

Département de Biochimie

Licence - L 3 (S 6) Biochimie

Matière: Structures et Fonctions des complexes formés avec les protéines

Cours: Structures et Fonctions de Glycoprotéines

PLAN

I. Glycoprotéines

I.1 Glucides fréquemment trouvés dans la partie glycaniques des glycoprotéines

I.2 Principaux types de glycosylation

I.2.1 N- glycosylation

I.2.2 O- glycosylation

I.3 Structures des chaines glycaniques

I.3.1 Structures des N- glycanes

I.3.2 Structures des O-glycanes

I.4 Rôle des glycanes

I.5 Fonctions de glycoprotéines

Conclusion

Bibliographie

I. Glycoprotéines

Les glycoprotéines sont largement répandues dans tout le règne du vivant . Elles

sont composées d'une ou plusieurs chaines glucidiques généralement ramifiées et

une partie protéique. Elles sont nombreuses et leurs fonction sont différentes.

I.1 Glucides fréquemment trouvés dans la partie glycanique des glycoprotéines


Les glycanes des glycoprotéines sont constituées de différents oses et leur

dérivés parmi lesquels il ya les composés suivants:

I.2 Principaux types de glycosylation

Chez les eucaryotes, la glycosylation des protéines est une modification co-tra-

ductionnelle ou post-traductionnelle. Le processus consiste à lier par voie enzyma-

tique l'oligosaccharide à la protéine. Sur la base de la liaison établie, il est distingué

deux principaux types de glycosylation: la N-glycosylation et la O-glycosylation.

I.2.1 N-glycosylation

La N-glycosylation des protéines est une modification co-traductionnelle.

Elle consiste à lier covalentiellement un oligosaccharide composé de 3 glucoses,

9mannoses et 2 N-acétylglucosamines Glc 3 Man 9 Glc NAc 2 à une chaine peptique

en cours de biosynthèse dès son entrée dans la lumière du réticulum endoplasmi-

que .La liaison est du type N- β glycosylamine impliquant le carbone semi-acétalique


du résidu Glc NAc, (ose terminal de l'oligosaccharide) initialement lié à un lipide

polyisoprénoide fixé à la membrane du réticulum endoplasmique du coté

cytoplasme, le dolichol préalablement phosphorylé par l'ATP en dilochol-phosphate

Glc3 Man 9 Glc NAc 2- PP-dolichol en présence de dolichol kinase et l'atome d'azote

de la fonction amide du résidu accepteur l'asparagine (figure 1) d'une séquence

Figure1. Liaison entre l'azote du groupement amide de l'asparagine et le carbone

semi-acétalique du résidu N-acétylglucosamine

tripeptidique de N-glycosylation, Asn- X- Ser ou Asn - X- Thr ( X étant n'importe

quel acide aminé sauf proline) reconnue par l'enzyme membranaire de type

glycosyltranférase chargée de catalyser la réaction.

Durant l'élongation de la chaine polypetidique, des résidus glucidiques

de l'oligosaccharide sont clivés. Des glycosidases libèrent succèssivement 2 glucoses

( glucosidases 1) puis un glucose (glucosidases 2) et un mannose ( α- mannosidases 1

- ER Man 1). Cela conduit à la formation de Man8 Glc NAc 2. Les glycoprotéines sont

transférées par des vésicules de transport vers l'appareil de Golgi ou se poursuit la

maturation de l'oligosaccharide par le clivage et l'élimination de résidus mannose et

l'addition séquentielle de d'autres résidus glucidiques. Ces derniers provenant des

glucides nucléotides sont acheminés du cystol au compartiment golgien complexés à


la Guanosine diphosphate (GDP), l'Uridine diphosphate ( UDP) et la Cytidine mono-

phosphate( CMP). Le transfert du monosaccharide est réalisé par des transférases

qui portent le nom du glucide qu'elles conjuguent.

UDP- Glucide + Glycoprotéine--------------------- Glycoprotéine-Glucide + UDP

glycosyltransférase

UDP---------------------------------- UMP+ Pi

nucléoside diphosphate phosphatase

Les modifications se produisent dans les compartiments golgiens comme suit:

- Dans le compartiment Cis: Les α 1,2 - mannosidases (Golgi Man 1) éliminent trois

unités de mannose générant Man 5 Glc NAc 2. Ce dernier conduit à des N-glycanes

de type hybride et complexe.

- Dans le compartiment Médian: A ce niveau, le transfert d'un résidu Glc NAc termi-

nal par la Glc NAc transférase 1 et la coupes du mannose par la golgiα-mannosidase2

permettent la formation de Glc NAc 1 Man 3 Glc NAc 2.

-Dans le compartiment Trans: Différentes glycosyltransférases ajoutent séquentielle-

ment des résidus d'oses provenant de glucide-nucléotides. Il en résulte des chaines

d'oligosaccharides ramifiées et de longueur variable composées de Glc NAc(N-acétyl-

glucosamine), de galactose( Gal), de fucose( Fuc)etde N-acétylneuraminique présen-

tent dans les N-glycoprotéines membranaires ou sécrétées.

Remarque: Lorsque Man9GlcNAc2 est phosphorylé en position 6 de certains résidus

de mannose, la maturation des N-glycanes de type complexe et hybride est bloquée

mais celle des N-glycanes riches en mannose (oligomannosidique) présents dans les

glycoprotéines qui vont rejoindre les lysosomes est engagée.

I.2.2 O-glycosylation

La O-glycosylation est une modification post-traductionnelle. La liaison


glycane-protéine implique la fonction alcool du carbone hémiacétalique d'un mono-

saccharide et l'hydroxyle alcool d'un acide aminé hydroxylé ( Acide aminé-Monosac-

charide: Ser/Thr - α-GalNAc, Ser/Thr-β-Man, Ser/Thr-β-GlcNAc, Ser-β-Xyl, Ser-β-Glc

NAc, Hydroxy-Lys-α-Gal, Hydroxy-Pro-β-L-f Ara, Tyr-αGal). Les chaines glycanes sont

synthétisées par l'ajout, par étape, des glucides issus des glucides nucleotides, cataly

sé par des glycosyltransférases. Le processus se réalise dans l'appareil de Golgi médi

an et trans pour la plupart des protéines.La O-glycosylation la plus répandue comm-

ence par la N-acétylgalactosamine (GalNAc). La liaison est entre l'atome de carbone

hémiacétalique de la N-acétylgalactosamine et l'oxygène de l'hydroxyle de la chaine

latérale d'un acide aminé sérine ou thréonine de chaines peptidiques(figure2). Cette

Figure2. Liaison entre l'oxygène du groupement hydroxyle de la sérine et le

carbone semi-acétalique du résidu N-acétylgalctosamine

réaction est catalysée par une transférase UDP-GalNAc: protéine α -GalNAc transfé-

rase dont l'expression est tissus/cellule spécifique. Contrairement à la N-glycosylati-

on, aucune séquence d'acides aminés constante n'est identifiée autour des résidus

de sérine ou de thréonine glycosylables. L'élongation de cette amorce se fait par

l'addition des résidus de galactose , de N-acétylglucosamine, de N-acétylgalactosa-


mine, de fucose et d'acide sialique. Le transfert du monosaccharide est effectué par

des transférases telles que les galactosyl-, N-acétylglucosaminyl-,

N-acétylgalactosaminyl-, fucosyl-, sialyl-(ou neuraminyl- transférase. Il existe de

nombreuses variations dans la composition en glucides et dans la longueur des

chaines oligosaccharides.

I.3 Structures des chaines glycaniques

I.3.1 Structures des N-glycanes

Les structures des N-glycanes peuvent varier considérablement entre différen-

tes espèces, les tissus ou les protéines. Elles ont un noyau invariant composé de 2

résidus N-acétylglucosamine et 3 résidus de mannose Man3GlcNAc2. Sur les manno-

ses terminaux de ce pentasaccharide, des antennes qui sont des chaines d'oligosacc-

harides sont fixées. Selon la composition en résidus glucidiques des antennes, il est

distingué trois types principaux de N-glycanes: riche en mannose ou oligomannosidi-

que, complexe et hybride ou mixte (figure 3)

Figure 3. N-glycanes de type oligomannosidique (a), complexe(b) et hybride(c).

Le noyau en rouge correspond au pentasaccharide commun à tous les N-glycanes.

Les ramifications en noir correspondent aux différentes antennes.


* N-glycanes de type riche en mannose ou oligomannosidique: Ils ont des antennes

composées uniquement de résidus d'α-Man. Ils peuvent comporter de 4 à 9 résidus

Man.

* N-glycanes de type complexe: Ils sont bi-, tri-, tétra- et penta-antennés. Ils ont des

antennes plus ou moins longues constituées de N-acétyllactose Galβ(1-4)-GlcNAc,

N-acétylgalactosamine GalNAc, fucose Fuc et acides sialiques.

*N-glycanes de type hybride ou mixte: Ils sont des intermédiaires entre les N-glyca-

nes riche en mannose et complexe. Ils ont des antennes oligomannosidiques au ni-

veau de la branche Man(α1-6) du noyau pentasaccharidique, et des antennes de

type complexe sur la branche Man(α1-3).

I.3.2 Structures des O-glycanes

Les chaines glycaniques sont beaucoup plus variées que celles des N-glycoproteines.

Elles sont courtes et constituées le plus souvent de 1,2, voire 3 résidus osidiques. Les

O-glycanes sont caractérisées par les noyaux suivants:

Galβ1-3GalNAc, GlcNAcβ1-6(Galβ1-3)GalNAc,GlcNAcβ1-3GalNAc,GlcNAcβ1-6(GlcNAβ

1-3)GalNAc, GalNAc α1-3GalNAc, GlcNAcβ1-6GalNAc, GalNAc α 1-6 GalNAc, Gal α1-3

GalNAc. Les résidus de Gal, GlcNAc et GalNAc forment le noyau GlcNAc-β1-6-GalNAc

et le noyau Gal-β1-3-(GlcNAc-β1-6)GalNAc les plus répandus chez la plupart des ma-

mifères. Ils entrent dans la structure chimique des mucines ainsi que celles des gly-

coprotéines membranaires et sécrétées. L'ensemble des trois oses est le noyau le

plus commun des O-glycanes.

I.4. Rôle des glycanes

La partie glycanique des glycoprotéines est très importante. Elle représente1à 80%

de la molécule. Une quantité de glycanes conséquente permet d'augmenter la solu-

bilité des glycoprotéines. Le nombre de liaisons hydrogène et ionique et les intérac


-tions hydrophobes établi entre glycane-glycane et glycane-chaine peptidique parti-

cipent au maintien de la conformation tridimensionnelle responsable de la fonction

biologique de la molécule. La structure rigidifiée résiste à l'ouverture et

au dépliement de l'arrangement spatial de la chaine peptidique sous l'effet de la

chaleur. Les glycanes masquent les sites de clivage par les protéases. Ils permettent

à des agents ( virus,parasites et bactéries) d'éviter les défenses immunitaires de

l'hôte en masquant certains épitopes ou en modifiant leur conformation. Ils

interviennent dans les phénomènes cellulaires de reconnaissance.

I.5 Fonctions de glycoprotéines

Les glycoprotéines existent dans les fluides et dans les cellules dans lesquels elles

ont des fonctions précises. Certaines d'entre elles sont douées des activités suivante:

Fonction (exemple de glycoprotéine)

- Transport (transferrine)

- Défense de l'organisme (heptaglobine)

- Réaction d'oxydation( enzymes microsomales, céruloplasmine)

- Inhibition de protéases (α2 macroglobuline)

- Adhésion cellulaire (Immunoglobulines, cadhérines, sélectines, intégrines)

-Reconnaissance cellulaire ( glycoprotéines des groupes sanguins)

- Récepteurs des protéines( glycoprotéines transmembranaires: récepteurs au gluca-

con, récepteurs des gonadotropines FSH,TSH et LH), récepteurs aux sécrétines,récep-

teurs de la somatostatine)

Conclusion

De nombreuses protéines sont des glycoprotéines. Il existe la N-glycosylation et la

O-glycosylation.Les chaines oligosaccharidiques sont synthétisées grâce à l'action des

glycosidases et des glycosyltransférases. Il existe une très grande diversité de chaines

glycaniques. Ces dernières sont principalement responsables des fonctions


biologiques des glycoprotéines.

Bibliographie

1. Benjouad A , Fenouillet E. Réponse immune contre les glycopro-

téines d'enveloppe du virus de l'immunodéficence humaine: la glycosylation,

bouclier ou talon d'Achille? médecine/sciences 1994; 10: 544-50.

2. Alexandra C. Walls, Youg- Ju Park, M. Alejendra Tortorici , Abigail Wall, Andrew T.

Mc Guine, David Weesler. Structure, Function, and Antigenicity of the SARS-COV-2

Spike Glycoprotein. Cellule 2020 ; 181 (2): 281-292.

3. Arnold JN, Wormald MR, Slim R B, Rudd PM , Dwek R.A. The impact of glycosylati-

on the biological fuction and structure of human immunoglobulins . Ann Ren Immu-

nol 2007; 25: 21-50.

4.Clausen H, Bennet E P. A family of UDP-Gal NAc: polypeptide

N-acetylgalactosaminyl-transferase control of mucin type O- linked glycosylation.

Glycobiology 1996; 6: 635-646.

5. Elbein AD. Inhibitors of the biosynthesis and processing of N-linked oligosacchari-

de chains. Ann Rev Biochem 1987; 56: 497-534.

6. Fenouillet E. La N-glycosylation de VIH: du modèle experimental à l'app-

lication thérapeutique. medecine/sciences 1993; 9:901-6

7. Hounsell E F, Michael J D, Renouf D V. O-linked protein glycosylation struc-

ture and function. Glycoconj J 1996; 13: 19-26.

8. Jones J, Krag SS, Betenbaugh M J . Controlling N-linked glycan site occupancy.

Biochem Biophys Acta 2005; 1726: 121-37.

9. Kornfeld R, Kornfeld S. Assembly of asparagines-linked oligosaccharides. Ann Rev

Biochem 1985; 54: 631- 64

10.Moneret-Vautrin D A. Les allergènes alimentaires et leurs modifications par les

les technologies agroalimentaires. Rev fr Allergol, 1997; 37(1): 21-28


11. Stefan Gaunitz, Gabe Nagy, Nagy, Nicola LB Pohl, Milos V Novotny. Progrès

récents dans l'analyse des glycoprotéines complexes. Ann chim 2017; 89(1): 389-413

12. Weil, Jacques-Henry,(2009): Biochimie Générale. DUNOD, 760 p.

Vous aimerez peut-être aussi