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LES GRANDES VOIES DU METABOLISME

Objectifs :

Après avoir lu ce chapitre vous devez être capable de :

- Décrire les mécanismes (glycolyse, cycle des pentoses, β-oxydation, désamination et


décarboxylation des acides) par lequel la cellule tire profit (du point de vue
énergétique) des molécules alimentaires ;
- Décrire les mécanismes (néoglucogenèse, biosynthèse des macromolécules glucides,
biosynthèse des acides gras et des glycérides, etc.) par lesquels la cellule réalise la
- synthèse des différentes molécules dont elle a besoin.

INTRODUCTION GENERALE
Le métabolisme comprend des milliers de réactions chimiques complexes, coordonnées,
efficaces, ordonnées dans des voies métaboliques, des routes biochimiques précises contrôlées
par des enzymes. On distingue ainsi 3 principales voies : celle des protéines et acides
nucléiques, celle des sucres et celle des lipides. Chacune de ces voies comporte deux phases :

- Une première phase spécifique dans laquelle les composés métaboliques possèdent la
structure caractéristique de leur groupe ;
- Une deuxième phase commune dans laquelle des substrats sont communs à plusieurs
voies et permettant le passage de l’une à l’autre.

Ex : le pyruvate et l’acétyl-CoA sont des substrats qui jouent le rôle de plaque tournante.

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CHAPITRE I : METABOLISME DES GLUCIDES

INTRODUCTION

Les glucides représentent la principale source d’énergie des organismes vivants. L’homme
tire son énergie des glucides alimentaires, de l’amidon en particulier (polymère de glucose).
Ces glucides sont ensuite emmagasinés sous forme de glycogène, soit au niveau du foie (2 à
8%), soit au niveau des muscles (0,5 à 1,0%). Le principal rôle du glycogène du foie est de
maintenir la concentration du glucose sanguin à un niveau normal, alors que celui du
glycogène musculaire est de fournir l’énergie nécessaire à la concentration musculaire.
Cependant, il existe d’autres sucres dans la nature, comme le saccharose, le fructose, le
galactose et le mannose, qui peuvent servir de source d’énergie aux organismes vivants.

Puisque le glucose provenant du glycogène et de l’amidon est le sucre le plus abondant dans
la nature, nous limiterons notre étude à l’identification des principaux sentiers métaboliques
responsables de sa transformation par des organismes soit aérobiques, soit anaérobiques.

I- RAPPEL DES NOTIONS DE DIGESTION ET D’ABSORPTION

A- Digestion

L’amidon et le glycogène alimentaires sont d’abord partiellement hydrolysés par l’action de


l’amylase salivaire pour former des

dextrines et du maltose. Toutefois, l’activité de l’amylase salivaire est inhibée par le pH acide
de l’estomac. Dans l’intestin, la présence du jus pancréatique alcalinise le milieu et permet à
une amylase, d’origine pancréatique cette fois, de compléter l’hydrolyse de l’amidon et du
glycogène en maltose. Le maltose, comme d’autres disaccharides alimentaires tels le lactose
et le saccharose, sont enfin hydrolysés, à l’aide de disaccharidases (maltase, lactase,
saccharase) sécrétés par la muqueuse intestinale, en monosaccharides comme le glucose, le
galactose et le fructose.

B- Absorption

Les monosaccharides sont ensuite absorbés de la lumière intestinale vers le sang et la lymphe
en passant par paroi intestinale. Normalement, l’absorption des monosaccharides est complète
et se produit selon un mécanisme de transport enzymatique actif. Une fois absorbés dans la
veine porte, ils seront utilisés selon les besoins du moment, soit :

- Transportés au foie pour y être emmagasinés sous forme de glycogène ;

- Utilisés directement par les cellules pour y être oxydés en CO2, H2O et produire une
énergie immédiate ;

- Convertis en acides α-cétoniques, en acides aminés ou en protéines ;

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- Convertis en graisses et emmagasinés dans les tissus adipeux.

II Généralités sur le catabolisme des glucides

Le catabolisme des glucides peut se ramener de façon générale, à la principale voie


d’oxydation du glucose : la glycolyse. L’amidon, le glycogène et les autres saccharides, pour
être catabolisés, doivent être réduits en leurs plus simples éléments. Les autres oses que le
glucose entrent dans la glycolyse à divers niveaux. Comment l’amidon et le glycogène sont-
ils réduits en leurs plus simples éléments qui le glucose ?

1. Catabolisme du glycogène et de l’amidon

Le glycogène alimentaire et l’amidon (amylopectine) sont des glucosanes de haut


poids moléculaires formé d’unités α-D-glucose unies en chaînes par des liaisons α (14),
chaines elles-mêmes unies entre elles par des branchements α (16).

Sous l’action de l’α-amylase salivaire et pancréatique hydrolysant les liaisons α (14),


l’amylopectine libère du maltose et le glycogène de l’α-dextrine formée en moyenne de 6
unités de glucose avec des liaisons α (14) et une liaison α (16). Le maltose est hydrolysé
par la maltase et l’α-dextrine par l’α-dextrinase qui clive la liaison α (14), pour finalement
donner du glucose comme produit final.

Quant au glycogène tissulaire (hépatique et musculaire) il subit une phosphorilyse sous


l’action de phosphorylases et d’enzyme débranchant.

Le produit finalement obtenu est du glucose-1-phosphate, isomérisé en glucose-6-phosphate


qui :

- Dans le foie, est hydrolysé en glucose par la glucose-6-phosphatase


- Dans les muscles (où la glucose-6-phosphatase est absente) entre dans la glycolyse

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La glycogénolyse par phosphorolyse comporte trois étapes :

 Hydrolyse des liaisons glycosydiques α (l4) catalyséé par une glycogène


phosphorylase en présence de phosphate minéral.

Glycogène phosphorylase
N(glucose) (n-1)glucose + glucose-1-P

Le glucose terminal (extrémité non réductrice) est détaché et phosphorylé. La réaction se


poursuit ainsi sur la chaine linéaire jusqu'a la rencontre du résidu glucose avant le premier
branchement α (l6).

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 Hydrolyse des liaisons α (l6) par une α (l6) glucosidase ou enzyme «
débranchante ».

Cette enzyme a deux actions :

 elle transfère trois des résidus glucose restants à l’extrémité d'une autre ramification;
 elle hydrolyse ensuite la liaison α (16) pour donner une molécule de glucose et une
chaine avec des liaisons α (14).

 Transformation du glucose-1-P en glucose-6-P sous l'action d'une


phosphoglucomutase.

La glycogène phosphorylase mise en évidence en 1943 par GREEN et coll, puis obtenue à
l’état cristallisé en 1960 par YUNIS, FISCHER et KREBS, est une enzyme dont l’activité
peut être modulée. Elle existe sous deux formes :

 une forme phosphorylée active ou phosphorylase a, comportant 2 sous-unités dans le


muscle et 4 dans le foie ;
 une forme déphosphorylée inactive (sauf dans certains cas) ou phosphorylase b,
comportant 2 sous-unités aussi bien dans le muscle que dans le foie.

Le passage de la forme inactive b à la forme active a se fait par fixation de groupement


phosphate sur le résidu serine de chaque sous-unité.

La phosphorylation des résidus serine se fait grâce à la phosphorylase b-kinase en présence


d'ATP et d'ions calcium. Quant à la déphosphorylation, elle est sous la dépendance d'une
phosphorylase phosphatase.

Le rôle du Ca2+ est fondamental : dans le muscle au repos, sa concentration est faible, ce qui
ne permet pas à la phosphorylase b-kinase de catalyser l'activation de la phosphorylase b.
Par contre au moment de la stimulation nerveuse conduisant à la contraction
musculaire, le Ca2+ est libéré du réticulum sarcoplasmique dans le cytosol, et l'activité
de 1a kinase peut s'exercer, conduisant à une stimulation de la glycogénolyse.

La protéine-kinase est une enzyme soumise à régulation allostérique. Dans le muscle elle
possède 2 sous-unités régulatrices (R) et 2 sous-unités catalytiques (C). L'ensemble a une
forte activité pour l’A'TP et le Mg+, qui stabilise le complexe.

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2-Catabolisme du glucose

2.1 La glycolyse

La glycolyse ou voie d'EMBDEN-MEYERHOF, est la principale voie de dégradation du


glucose au pyruvate grâce à une succession de dix étapes. L’amidon, le glycogène et les
autres sucres peuvent également être dégradés par cette voie, mais le passage par le Glucose-
6-phosphate (au le fructose-6-phosphate) est toujours obligatoire. La glycolyse a lieu dans
toutes les cellules (précisément dans le cytoplasme), mais à des degrés divers. Il faut
distinguer dans la glycolyse deux phases :

 une phase préparatoire (les cinq premières étapes) consommatrice d'AIP, allant du
glucose aux deux trioses phosphates ; elle permet en effet de transformer la chaine
carbonée des hexoses en un produit commun : le glycéraldéhyde 3-P. C’est pendant
cette phase que les autres sucres intègrent la voie glycolytique.
 une phase productrice d'ATP (les cinq dernières étapes) au cours de laquelle deux
molécules de glycéraldehyde-3-P sont transformées en deux molécules de pyruvate.
Une partie de l’énergie libérée est récupérée sons forme de quatre molécules d'
ATP; l'autre partie est conservée sons forme de deux molécules de (NADH, H+).

Au cours de la glycolyse, on assiste a trois types de réactions chimiques :

- dégradation du squelette carboné du glucose pour donner du pyruvate ;


- phosphorylation de l' ADP en ATP par des composes phosphoryles riches en
énergie formés par la glycolyse ;
- transfert d'hydrogène ou d'électrons au NAD+ pour former le NADH, H+.

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En aérobiose, le pyruvate entre dans le cycle de Krebs où il est oxydée en CO2 + H2O

En anaérobiose, le pyruvate est réduit :

- soit en lactate par l'intermédiaire de la fermentation lactique (dans le muscle et


chez certains micro-organismes) ;
- soit en éthanol par la fermentation alcoolique (chez certains micro-organismes et
dans certains tissus végétaux).

Remarque : Importance des intermédiaires phosphorylés

Les groupements phosphates ont en fuit trois fonctions :

- ils sont ionisés à pH7, ce qui confère une charge négative aux intermédiaires
phosphorylés. Or la membrane plasmique est imperméable aux molécules chargées ;
donc ces composés ne peuvent pas diffuser à l’extérieur de la cellule: la cellule ne
dépense donc pas d'énergie pour lutter contre la création de gradient de concentration.
- Certains de ces intermédiaires phosphorylés ont des liaisons riches en énergie et
constituent de ce fait des éléments essentiels pour conserver l'énergie,
- Les intermédiaires phosphorylés servent de groupe de reconnaissance on de
liaison sur les sites actifs des enzymes correspondantes.

De plus, la liaison de ces groupements sur les sites actifs fournit l’énergie de liaison
qui permet l'abaissement de l'énergie d'activation, ce qui augmente également la
spécificité des réactions. Presque toutes les enzymes de la glycolyse ont besoin de
Mg2+ pour être activés. Or les groupements phosphates forment des complexes avec
Mg2+ que reconnaissent les enzymes ; d'où l'augmentation de la spécificité des réactions
par les intermédiaires phosphorylés.

2.1.1 - Etapes de la glycolyse

* Phase consommatrice d'ATP

- Réaction (1) : phosphorylation du glucose en glucose-6-P sous l'action de l'hexokinase


ou de la glucokinase. Réaction exergonique irréversible.

Hexokinase ou glucokinase
Glucose + ATP (Mg) Glucose-6-P + ADP (Mg)

L'hexokinase n'est pas spécifique puisqu’elle phosphoryle également le fructose et le


mannose. Elle est présente dans la levure et dans les tissus des mammifères. Elle existe
sous différentes formes avec des propriétés différentes. Par exemple l'hexokinase du muscle
est une enzyme allostérique intervenant au niveau du premier point de régulation de la
glycolyse.

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La glucokinase rencontrée dans le foie, est spécifique. Elle intervient quand le taux de
glucose sanguin est trop élevé, dormant ainsi le point de départ de la synthèse du
glycogène.

- Réaction (2) : isomérisation du glucose-6-P en fructose-6-P sous l'action de la


phosphohexose isomérase. Réaction endergonique, donc faiblement réversible. Elle est donc
orientée dans le sens de la formation de fructose-6-P.

- Réaction (3): phosphorylation du fructose-6-P en fructose-l,6-diP, sous l'action de la 1-


phosphofructo-kinase (PFK1). Réaction globale exergonique irréversible

PFK1
Fructose-6-P + ATP (Mg) Fructose-1,6-diP + ADP

La PFK 1 est une enzyme régulatrice inhibée allostériquement par l' ATP. Cette enzyme
constitue le principal point de régulation de la glycolyse. Si la glycolyse s'arrêté, il y a
accumulation de glucose-6-P sous forme de glycogène.

N.B : la PFK2 phosphoryle le fructose-6-P en fructose-2,6-diP.

- Réaction (4) : clivage du fructose-1,6-diP (entre le C3 et le C4) en deux trioses-P,


sous l'action de la fructose diP aldolase (aldolase). Réaction très endergonique qui devrait
se faire dans le sens inverse. Or dans la cellule les conditions de concentration sont telles
qu'elle ne peut se produire que dans le sens du clivage. En effet, les produits de cette
réaction sont très rapidement utilisés dans la suite de la glycolyse, ce qui conduit à des
concentrations beaucoup plus faibles que celle du fructose-l,6-diP.

- Réaction (5) : interconversion des deux trioses-P sous l'action de la triose-P isomérase

 Phase productrice d'ATP

Réaction (6) : oxydation du glycéraldéhyde-3-P en 1,3-diphosphoglycérate sous l’action


de la glyceraldehyde-3-P déshydrogénase

Glycéraldéhyde-3-P de NAD+ + Pi 1,3-diphosphoglycérate + NADH+H+

Réaction (7) : transfert de P du l,3-diphosphoglycerate à l'ADP sons l'action de la


phosphorylase kinase

Les réactions (6) et (7) sont couplées ; leur intermédiaire commun est le l,3-
diphosphoglycérate.

Glycéraldéhyde-3-P + NAD++ Pi 1,3-diphosphoglycérate + NADH+H+

1,3-diphosphoglycérate + ADP 3-phosphoglycérate + ATP

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Glycéraldéhyde-3-P+ NAD++ Pi + ADP 3-phosphoglycérate + ATP + NADH+H

La formation d'ATP est ici couplée à la transformation énergétique d'un substrat : il


s'agit d'une phosphorylation liée au substrat.

- Réaction (8) : transformation du 3-phosphoglycérate en 2-phosphoglycérate sous


l’action de la phospho-glycerare mutase ;

- Réaction (9) : déshydratation du 2-phosphoglycerate en phosphoenolpyruvate sous


l'action de l'énolase ;

La liaison énol-P est beaucoup plus riche en énergie que la liaison ester du 2-
pbosphoglycérate : il y a redistribution de l'énergie à l’intérieur de la molécule à la suite de
la perte d'une molécule d'eau,

- Réaction (10) : transfert de P du phosphoenolpyruvate à l'ADP, sous l'action de la


pyruvate kinase

Phosphoénolpyruvate + ADP énolpyruvate + ATP

Enolpyruvate Pyruvate

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Le catabolisme des glucides aboutit, quel que soit le point de départ. à la formation
de pyruvate dont le devenir dépend des conditions.

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Ainsi on a :

* dans

Les conditions d'anaérobiose :

 Réduction du pyruvate en lactate : fermentation lactique

C'est le devenir du pyruvate dans les muscles squelettiques en forte activité, chez les végétaux
submergés ou chez les bactéries lactiques. La lactate déshydrogénase (LDH), enzyme
responsable de cette réaction, existe sous cinq formes isoenzymatiques différentes, avec des
KM et des migrations électrophorétiques différentes, selon le tissu dans lequel elle se trouve.

 Transformation du pyruvate en éthanol : fermentation alcoolique

Ceci se passe principa1ement chez les levures en deux étapes :

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- décarboxylation du pyruvate, une réaction irréversible catalysée par la pyruvate
décarboxylase, en présence d'ions Mg2+, qui aboutit à la formation d'acétaldéhyde et de CO2 ;

- réduction de l'acétaldéhyde en éthanol sous l'action de l'alcool déshydrogénase.

* dans les conditions d’aérobiose :

- carboxylation phosphorylante en oxaloacétate et décarboxylation oxydative en acétyl-CoA

Le pyruvate formé dans le cytosol lors de la glycolyse pénètre dans les mitochondries
ou il subit :

 soit une carboxylation Sous l’action de la pyruvate carboxylase en présence


d'ions Mn2+ et d'ATP, pour former l'oxaloacétate ; L’oxaloacétate est réduit dans
la mitochondrie par la malate déshydrogénase en malate qui est transféré dans
le cytosol pour être réoxydé en oxaloacétate par la malate déshydrogénase cytosolique
fonctionnant avec Le NAD+ ;
 soit une décarboxylation oxydative en acétyl-CoA, par la pyruvate déshydrogénase,
un complexe multienzymatique localisé dans les mitochondries. L'acétyl-CoA sera
par la suite dégradé en CO2 + H2O dans le cycle de Krebs.

2.1.2 Bilan de la glycolyse

Nous avons déjà indiqué que la transformation du D-glucose jusqu'à l'acide pyruvique chez
les aérobics aussi bien que les anaérobies, peut être divisée en deux phases :

- une première phase consommatrice d'ATP au cours de laquelle deux molécules


d'ATP sont utilisées pour la phosphorylation du glucose et du fructose-6P,
respectivement en glucose-6P et fructose-l,6 diP ;

- une deuxième phase productrice d'ATP au cours de laquelle deux molécules de triose
phosphate évoluent vers deux molécules d'acide pyruvique, ce qui amène à multiplier
tous les réactifs et produits de cette phase par deux; on a donc ainsi formation de :

* 2 molécules de NADH, H+ lors du passage du 3-phosphoglyceraldehyde au 1,3-


diphosphoglycerate ;

* 2 molécules d’ATP par phosphorylation liée au substrat, lors du passage du l,3-


diphosphoglycérate au 3-phosphoglycerate ;

* 2 molécules d' ATP également par phosphorylation liée au substrat, lors du passage
du 2-phosphoenolpyruvate au pyruvate.

En anaérobiose dans le cytoplasme : les 2 molécules de NADH, H+ sont utilisées pour


réduire le pyruvate en lactate ou en éthanol , ce qui conduit à un bilan net de 2
molécules d'ATP (4 formées contre 2 utilisées) pour la glycolyse anaérobie.

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En aérobiose dans la mitochondrie : les 2 molécules de NADH, H+ (produites dans le
cytoplasme) seront réoxydées dans la chaine respiratoire (localisée dans la mitochondrie)
avec formation soit de 4, soit de 6 molécules d'ATP selon que l'entrée dans la
mitochondrie se fait par la navette glycérol phosphate ou la navette malate-aspartate. Le
bilan net de la glycolyse aérobic sera donc :

- soit de 6 molécules d'ATP (4 + 4 formées contre 2 utilisées),

- soit de 8 molécules d'ATP (6 + 4 formées contre 2 utilisées).

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2.l.3 Entrée dans 1a glycolyse des autres oses
 Le fructose

Il est présent sous forme libre dans les fruits mais peut aussi être obtenu par hydrolyse
du saccharose (intestin grêle), II peut suivre deux voies selon l'organe au il est catabolisé :

 dans les muscles ou les reins des vertébrés, la voie principale de dégradation
est sous l'action de l'hexokinase. II est alors directement phosphorylé en
fructose-l-P puis en ftuctose-6-P;
 dans le foie la fructokinase catalyse la phosphorylation du fructose en
fructose-l-P ; ce dernier est ensuite scindé en dihydroxyacetone-P et en
glyceraldehyde par la fructose phosphate aldolase.

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Remarque :

- les deux produits de l'hydrolyse du fructose-l-P entrent dans la voie glycolytique


sous forme de glyceraldéhyde-3-P ;
- le catabolisme du fructose consomme 2 ATP comme celui du glucose.

 Le mannose

II provient de la digestion de différents polysaccharides et de diverses glycoprotéines. II faut


distinguer deux étapes dans le catabolisme du mannose :

- phosphorylation en mannose-6-P grâce à l'hexokinase ;

- isomérisation en fructose-6-P sous l'action de la phospho-mannose-isomerase,

 Le galactose

Le galactose, sucre provenant de l'hydrolyse du lactose, est épimère du glucose sur le


C4 ; son métabolisme comporte comme première étape une épimérisation au niveau de
ce C4. Le mécanisme de cette épimérisation est complexe et comporte les étapes suivantes
:

* Etape (1) : phosphorylation en galactose-1-P par la galactokinase

galactokinase
Galactose + ATP + Mg2+ galactose 1-P + ADP

* Etape (2) : transformation du galactose-l-P en UDP-galactose qui servira de substrat


à l'épimérisation.

Deux mécanismes sont possibles :

- premier mécanisme :
Galactose uridyl-transferase
galactose-1-P + UDP-glucose UDP-galactose + glucose-1P

L'absence de l' enzyme responsable est à l' origine d'une galactosémie congénitale
sévère chez l'enfant. L' accumulation de galactose dans le sang et les autres tissus est
entre autres, responsable d'une cataracte précoce. Le galactose étant réduit en galactitol
qui opacifie le cristallin. Apres les premiers mois de la vie, se développe un
deuxième mécanisme qui ne fait pas intervenir l’enzyme déficitaire.

- deuxième mécanisme :
Galactose-1-Puridyl-transferase
Galactose-1-P + UTP UDP-galactose + PPi

Ce mécanisme ne prend de l’importance qu’à l’adolescence et à l’âge adulte car le taux de


l’enzyme responsable est très faible chez le nourrisson

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- Etape (3) : épimérisation du galactose en glucose sous l’action de l’UDP-glucose 4-
épimérase, enzyme utilisant le NAD+ comme coenzyme

UDP-glucose-4-isomerase
UDP-galactose UDP-glucose

L’UDP-glucose ainsi obtenu réagit avec une autre molécule de galactose-1-P pour donner du
glucose 1P et de l’UDP-galactose.

2.1.4 Points de régulation de la glycolyse

La glycolyse joue un rôle différent selon l'endroit où on se trouve. Dans le muscle et


le tissu hépatique, quatre enzymes (appelées enzymes-clés) jouent un rôle régulateur: la
glycogène phosphorylase, l'hexokinase, la phosphofructokinase et la pyruvate kinase.

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Dans le muscle, le but final de la glycolyse est la production d'ATP. Donc la vitesse
de la glycolyse augmente quand il se contracte plus vite et plus fort.

Le foie a un rôle différent : il sert à maintenir constante la concentration de glucose


dans le sang ; il produit et exporte du glucose quand les tissus en ont besoin. A
l'inverse, il en importe quand il sera fourni en excès par l'alimentation.

II existe donc plusieurs points de régulations dont le glucose-6-P, aboutissement de


toutes les voies d'entrée du glucose, constitue le carrefour central.

*Voie n°1

Elle est représentée par la transformation du glucose au glucose-6-P sous l'action de


l'hexokinase. Cette enzyme est inhibée par son produit, le glucose-6-P. donc si trop de
glucose arrive à l'entrée de la glycolyse, il ne sera pas admis. Le taux de glucose
s'élève dans le sang, ce qui met en œuvre la voie n°2.

*Voie n°2

Elle est représentée par l'activation de la glucokinase du foie. Cette enzyme qui
transforme le glucose en glucose-6-P n'est pas inhibée comme l'hexokinase.. Elle ne
fonctionne que si le taux de glucose sanguin est élevée, Le glucose-6-P est alors
utilisée pour la glycogenèse.

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* Voie n°3

Si la Concentration en glucose s'élève, la glycolyse est activée et la concentration d'


ATP produit augmente. Or l’ATP est un inhibiteur allostérique de la phosphofructokinase, ce
qui a pour effet le ralentissement de la glycolyse. L’ATP est également un inhibiteur de la
phosphorylase, donc de la glycogénolyse.

Si la concentration d'ATP baisse, on assiste à une activation de la phosphofructokinase


donc la glycolyse admet plus de glucose. Mais dans ce cas la concentration d'AMP
augmente. L'AMP est un activateur allostériques de la phosphorylase b, le glycogène est
catabolisé pour donner du glucose-6-P qui peut entrer dans la glycolyse.

En cas de besoins importants, la phosphorylase peut être activée grâce à la


phosphorylase kinase. Cette enzyme est régulée dans le muscle par une hormone:
l’adrénaline

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Dans le foie, la glycogène phosphorylase est aussi sous contrôle hormonale, mais ici la
phosphorylase kinase est activée par le glucagon. Cette hormone est liberté dans le sang
lorsque la concentra1ion de glucose sanguin baisse en dessous de la normale.

Un autre point de régulation se trouve au niveau de la pyruvate kinase qui est inhibée
entre autre par- L’ATP, le citrate et, dans le foie, par l'alanine. Elle est activée par le
fructose-l,6-diphosphate.

 Devenir de l’acide pyruvique

- Décarboxylation oxydative et formation d’acétyl-coenzyme A

2-2 Cycle de Krebs ou cycle de l’acide citrique

La glycolyse conduit à la formation du pyruvate qui peut être converti, dans les
mitochondries, en acétyl-CoA. Les unités acétyl-CoA, issues du pyruvate ou de la dégradation
des acides gras, sont complètement oxydées dans le cycle du citrate. Ce dernier est la voie
finale commune de l’oxydation des molécules énergétiques. Il se déroule entièrement à
l’intérieur des mitochondries. En tant que voie catabolique le cycle tricarboxylique fournit de
l’énergie (en faible quantité sous forme de GTP) des cofacteurs réduits riches en énergie
(NADH,H et FADH2) et aussi des précurseurs pour les biosynthèses.

2.1– Entrée du pyruvate dans le cycle de l’acide citrique

Si le lactate est formé à l’issue de la glycolyse (comme dans le muscle) il est d’abord oxydé
en pyruvate sous l’action de la lactate déshydrogénase. On obtient la réaction suivante :

Le pyruvate est ensuite oxydé en acétyl-CoA. Cette réaction est catalysée par le complexe
multi-enzymatique de la pyruvate déshydrogénase (complexe PDH) constitué de 3 enzymes
principales. La pyruvate déshydrogénase (enzyme E ), ayant la thiamine pyrophosphate (TPP)
comme groupement prosthétique, assure la décarboxylation du pyruvate et le transfert du
radical obtenu sur le lipoate. La dihydrolipoyl transacétylase (Enzyme E21) transfère le
radical acétyle du lipoate sur le coenzyme A, permettant ainsi la libération de l’acétyl-CoA.
La dihydrolipoyl déshydrogénase (enzyme E ) est une flavoprotéine qui oxyde le
dihydrolipoate et transfère les électrons et les protons sur le NAD+. Le mécanisme d’action de
ce complexe est schématisé sur la figure ci-dessous.

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La séquence de réactions conduisant du pyruvate à l’acétyl-CoA fait intervenir, dans l’ordre,
les coenzymes suivants : TPP, lipoate, HSCoA, FAD et NAD+. La réaction globale, dans
laquelle il ne reste que les coenzymes vrais, est :

2.2 - Différentes étapes enzymatiques du cycle

La séquence des réactions conduit à l’oxydation complète de l’acétyl-CoA en 2 molécules de


CO et à la régénération de l’oxaloacétate, accepteur catalytique du cycle Nous diviserons ce
dernier en deux phases : une phase d’oxydation totale de l’acétyl-CoA et une phase où
intervient la séquence de réactions de régénération de l’oxaloacétate.

A – PHASE : ETAPES ENZYMATIQUES DE L’OXYDATION DE L’ACETYL-CoA

2.3 Formation Du Citrate

Le cycle débute par la condensation de ’'oxaloacétate (en C4) avec ’'acétyl-CoA (en C2) pour
former le citroyl-CoA (en C6) qui, en présence de l'eau, est hydrolysé en citrate. L'enzyme qui
intervient est la citrate synthase (une lyase).

2.4 Isomérisation du citrate en isocitrate

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Cette isomérisation est le résultat d’une déshydratation et d'une réhydratation effectuées par
une enzyme appelée la cis-aconitase.

2.5 - déshydrogénation décarboxylante de l’isocitrate

C’est la première des 4 réactions d’oxydoréduction du cycle du citrate. La décarboxylation


est consécutive à la déshydrogénation de l’isocitrate. Cette dernière fait apparaître une
fonction cétone en position β par rapport à la fonction carboxylique médiane. Il se forme
l’oxalosuccinate (intermédiaire instable) qui se décarboxyle spontanément en formant une
molécule de l’α-cétoglutarate. La réaction est catalysée par l’isocitrate déshydrogénase à
NAD+ . Il existe deux isocitrate déshydrogénase : l’une à NAD+ rencontrée exclusivement
dans les mitochondries et fonctionnant dans le cycle tricarboxylique, l’autre à NADP+
présente à la fois dans les mitochondries et dans le cytoplasme et ayant un rôle différent.

2.6 Déshydrogénation de l’α-cetoglutarate

C’est la deuxième réaction d’oxydoréduction. Elle est catalysée par le complexe multi-
enzymatique de l‘a-cétoglutarate déshydrogénase, analogue à celui de la pyruvate
déshydrogénase Il se forme du succinyl-CoA. La déshydrogénation de ce composé est
exergonique et fournit une énergie suffisante pour la formation d’une liaison thioester, riche
en énergie. Les cofacteurs suivants interviennent : TPP, lipoate, HSCoA, FAD et NAD+. La
réaction globale est :

B – PHASE 2 : REGENERATION DE L’OXALOACETATE

Dans cette phase toutes les réactions qui conduisent du succinyl-CoA à l’oxaloacétate sont
réversibles.

2.6–- Formation d'une liaison riche a partir du succinyl-coa

La liaison thioester est très riche en énergie. En présence du phosphate et du GDP, elle est
utilisée pour la synthèse du GTP suivant la réaction réversible :

24
La réaction est catalysée par une succinyl-CoA synthétase, ou une succinate thiokinase. Il se
forme du succinate qui sera oxydé dans la séquence des réactions terminales du cycle pour
régénérer l’oxaloacétate. Les trois réactions qui composent cette séquence sont réversibles.

2.7.–- Déshydrogénation de succinate en fumarate

La réaction est catalysée par la succinate déshydrogénase à FAD (une flavoprotéine) comme
accepteur des électrons et des protons. C’est la 3ème réaction de déshydrogénation. Elle
conduit à la formation d’une double liaison. Le succinate est oxydé en fumarate.

2.8–- Hydratation du fumarate et formation du malate

La réaction est catalysée par une lyase (hydratase) : la fumarase ou fumarate hydratase.

2.9- déshydrogénation du malate en oxaloacétate

C’est la 4ème déshydrogénation catalysée par la malate déshydrogénase à NAD+. Elle termine
le cycle :

C – BILAN ENERGETIQUE DE L’OXYDATION DE L’ACETYL-CoA

 Deux atomes de carbone entrent dans le cycle sous forme d’acétyl-CoA et en


ressortent sous forme de 2 CO2 obtenus au cours des deux décarboxylations au niveau
de l’isocitrate et de l'α-cétoglutarate.
 Quatre paires d'hydrogène sortent du cycle, trois sous forme de NADH,H+ et une sous
forme de FADH2 ce qui permet la formation de 11 liaisons phosphates riche en
énergie au cours des phosphorylations mitochondriales.
 1 liaison phosphate riche en énergie est formée sous forme de GTP.

En conclusion l’oxydation totale de l’acétyl-CoA permet la formation de 12 liaisons


phosphates riches en énergie (12 ATP).

3- Bilan énergétique de l’oxydation complète du glucose

25
4–- régulation du cycle de Krebs

Trois principes gouvernent la régulation du cycle :

 Disponibilité en substrats énergétiques (glucose, pyruvate, acétyl-CoA)


 Inhibition par les produits accumulés : régulation allostérique
 Régulation en amont au niveau du complexe multienzymatique de la pyruvate DH.

4.1–- Disponibilité en substrats

En ce qui concerne la disponibilité en substrats, le cycle de Krebs et la glycolyse fonctionnent


de façon coordonnée de telle sorte que la vitesse de déroulement de la glycolyse lui permette
de fournir les substrats (pyruvate et acétyl-CoA) qui alimentent le Cycle de Krebs. En outre
certains produits de réaction leur sont communs (ATP et NADH,H+) et contribuent à leur
régulation. L’activité de la citrate synthase peut être limitée par la disponibilité de
l’oxaloacétate et l’acétyl-CoA. Dans ce cas la synthèse du citrate devient un facteur limitant
du cycle.

4.2 – régulation allostérique interne au cycle

Dans les conditions où les besoins énergétiques de la cellule sont satisfaits

 Le NADH,H + s’accumule entraînant l’élévation du rapport NADH,H+/NAD. Il


bloque à la fois l’isocitrate DH et l’α-cétoglutarate DH.
 Le citrate s’accumule et rétro-inhibe la citrate synthase
 Le succinyl-CoA s’accumule et devient un effecteur négatif de l’a-cétoglutarate DH.
 L’ATP, le produit terminal du processus de la production de l’énergie inhibe la citrate
synthase et l’a-cétoglutarate DH. L’inhibition de la citrate synthase par l’ATP est
levée par l’ADP.

4.2.1 – Rétro-inhibition

L’activité de la PDH peut être directement affectée par l’accumulation des deux produits de la
séquence catalysée par le complexe multienzymatique à savoir l’acétyl-CoA et le NADH,H+

26
4.2.2 - Régulation par phosphorylation-déphosphorylation

L’enzyme peut exister sous deux formes : une forme active (PDH déphosphorylée) et une
forme inactive (PDH phosphorylée).

Lorsqu’il y a accumulation de l’ATP, du NADH,H+ et de l’acétyl-CoA, le NADH,H+ active


une pyruvate DH kinase (PDH kinase), contenue dans le complexe multienzymatique. La
PDH kinase phosphoryle la PDH et la rend inactive. La transformation du pyruvate en acétyl-
CoA s’arrête. L’autre effecteur positif de la PDH kinase est l’acétyl-CoA.

Lorsque la consommation de l’ATP génère suffisamment de l’ADP pour attendre le seuil


signal, nécessaire au réamorçage de la production de l’ATP le pyruvate active une pyruvate
déshydrogénase phosphatase (PDH phosphatase) qui déphosphoryle la PDH et lui restitue son
activité. Le processus de fourniture d’acétyl-CoA est ainsi rétabli. Les autres effecteurs
positifs de la PDH phosphatase sont : insuline, Ca2+ et Mg2+

Il va sans dire que les effecteurs positifs de la PDH kinase sont des effecteurs négatifs de la
PDH phosphatase et vice versa. (Voir figure ci-dessous).

5-Cycle du glyoxylate ou shunt glyoxylique

5.1- Remarques générales

Le Cycle du glyoxylate est une variante du cycle de Krebs. On le rencontre chez certains
végétaux, notamment les graines oléagineuses en germination et chez les microorganismes
tels que les moisissures, les bactéries et les levures. Ils possèdent, en plus des enzymes du
cycle de Krebs, une autre enzyme : l'isocitrase ou l’isocitrate lyase. L'isocitrase leur permet de

27
cliver l’isocitrate en succinate et glyoxylate. On trouve, dans ces organismes, une seconde
enzyme qui n’appartient pas au cycle du glyoxylate, la malate synthase. Cette dernière
condense le glyoxylate avec un acétyl-CoA pour former un malate, précurseur de la
néoglucogenèse. Ces deux enzymes n’existent pas chez les animaux.

Chez ces végétaux, lorsque le cycle du glyoxylate fonctionne associer au cycle de Krebs et à
la néoglucogenèse, le processus conduit à la formation du glucose à partir des lipides, de
l’acétyl-CoA ou de l’acétate. Ceci se produit dans les graines oléagineuses en germination ne
disposant comme source de carbone que les lipides. Dans ces conditions les enzymes
communes au Cycle de Krebs et au cycle du glyoxylate sont enfermées dans des structures
membranaires appelées glyoxysomes. Ces structures sont présentes essentiellement dans les
tissus au cours de la germination.

5.2 –- réaction spécifique du cycle du glyoxylate

6 - Biosynthèse des glucides exemple de la- néoglucogénèse

28
La néoglucogenèse est la biosynthèse du glucose à partir de précurseurs non
glucidiques tels que le pyruvate, le lactate, le glycérol et la plupart des acides aminés.

La biosynthèse du D-glucose est une nécessité absolue chez tous les animaux
supérieurs. En effet le glucose est,

- comme source d'énergie non seulement nécessaire à toutes les cellules, mais
indispensables aux cellules glucodépendantes (globules rouges" cerveau) et aux cellules
qui, en anaérobiose, dépendent de la glycolyse (muscle) ;

- comme précurseur indispensable à la biosynthèse de molécules d'intérêt biologique.

Les besoins en glucose de l'organisme sont convertis par :

- l’alimentation,

- la glycogénolyse hépatique,

- et par la néoglucogenèse.

C'est en 1929 que C.F. et G.T. CORI ont montré que la biosynthèse du glucose est
possible dans le foie et le rein, en aérobiose, à partir de l'acide lactique formé en
anaérobiose dans le muscle lors de la glycolyse. Aujourd'hui, on sait qu'en plus de
l'acide lactique, des constituants lipidiques (glycérol, propionate), certains acides aminés
(principalement l'alanine) et intermédiaires du cycle de Krebs servent de précurseurs à
la néoglucogenèse.

Légèrement ralentie en période post-prandiale, la néoglucogenèse s'intensifie dans les


premières heures du jeûne pour n'être dans le foie que la seule source de glucose (à
partir du glycérol et des acides aminés, le lactate n'étant le principal précurseur en
période d'activité musculaire qu'en anaérobiose) après 36 heures.

6.1 - Etapes de la néoglucogenèse a partir du pyruvate

La biosynthèse du glucose à partir de l' acide est possible en exploitant 1a réversibilité


des étapes de la glycolyse. Cependant, pour trois d'entre elles (les trois étapes
irréversibles : cf glycolyse) l'organisme doit emprunter trois voies de dérivation. Ces
trois étapes sont :

- le passage du pyruvate au phosphoénolpyruvate ;

- le passage du fructose-1,6:-diphosphate en fructose-6-phosphate ;

- le passage du glucose-6-phosphate au glucose,

 passage du pyruvate au phosphoénolpyruvate

Cette phosphorylation du. pyruvate est assurée par une séquence de réactions
nécessitant la coopération d'enzymes situées à la fois dans le cytosol et la
mitochondrie des cellules hépatiques. Le mécanisme comporte les étapes suivantes :

29
- étape (1) : pénétration du pyruvate dans la mitochondrie ;

- étape (2) : carboxylation du pyruvate en oxaloacétate. Indépendamment de son


importance dans la néoglucogenèse (les 2/3 des précurseurs de la néoglucogenèse
passent par cette voie), cette étape permet d'alimenter (de « remplir ») le cycle de
Krebs en oxaloacétate grâce au pyruvate d'origine glycolytique (réaction anaplérotique).

L'enzyme, La pyruvate-carboxylase à biotine, agit selon le schéma suivant

Pyruvate + ATP + CO2 + H2O oxaloacétate + ADP + Pi

L'acétyl-CoA est indispensable à l’évolution de la réaction. L'accumulation d'acétyl-CoA


en provenance du catabolisme des lipides active la néoglucogenèse en stimulant la
biosynthèse d’oxaloacétate.

30
Le donneur de phosphate est généralement le GTP, secondairement régénère grâce une
réaction de transphosphorylation dans laquelle le donneur est l'ATP.

il existe une variante strictement cytosolique pour le passage du pyruvate à


l'oxaloacétate connue sous le nom de réaction de la Salles et Ochoa et qui répond au
mécanisme suivant :

I.2.1.1.2 Passage du fructose-1. 6-diphosphate au fructose-6-phosphate

Cette réaction d'hydrolyse du. phosphate en C-1 du fructose-l,6-diphosphate est


catalysée par la fructose-1,6-diphosphatase, l’enzyme inhibée par l' AMP, activée par le
3-pbosphoglyceraldehyde et le citrate.

I.2.1.1.3 - Passage du glucose-6-phosphate au glucose

Cette réaction est sous la dépendance de la glucose-e-phosphatase, inhibée par le


glucose, le pyrophosphate et le phosphate minéral.

I.2.1.2 - Bilan de la néoglucogenèse

1.21.2.1- bilan énergétique

On a consommation de :

- 2 molécules d' ATP du pyruvate an phosphoenolpyruvate (pyruvate  oxaloacétate et


oxaloacetate  phosphoenolpyruvate) ;

-1 molécule d'ATP du 3-phosphoglycérate au 1, 3-diphosphoglycérate.

Puisqu'il faut 2 molécules de pyruvate pour avoir une molécule de glucose on peut donc
dire que le coût énergétique de la néoglucogenèse est de 6 ATP (3 ATP x 2).

I.2.1.2.2 - bilan métabolique

Le bilan des réactions de biosynthèse conduisant du pyruvate an glucose est :

I.2.1.3 - Néoglucogenèse a partir du lactate et de l’alanine d’origine musculaire

Le lactate produit dans le muscle lors de la glycolyse regagne le foie où il est


transformé en pyruvate sous l’action de la lactate déshydrogénase, pyruvate qui conduit,
dans des conditions d'aérobiose, au glucose comme décrit précédemment.

Ce cycle glucose-lactate porte le nom de cycle des CORI

31
Dans certaines circonstances nutritionnelles (régime hyperprotéique) ou pathologiques
(diabète sucré non équilibre, jeûne prolongé), l'azote aminé des acides aminés catabolisés
se retrouve à l'issue d'une double transamination dans l'alanine. L'alanine quitte le muscle
pour le foie où elle est transaminée en pyruvate sons l'action de l'alanine
aminotransférase ou ALAT. Cette réaction alimente :

- la néoglucogenèse via le pyruvate. le glucose produit étant mis à la disposition des


tissus glucodependants (cerveau, globules rouges);

- et l'uréogenèse via l'azote amine pris en charge par le glutamate.

Ce cycle glucose-alanine porte le nom de cycle de FELIG

I.2.2 - Biosynthèse photosynthétique du glucose: cycle de Calvin

La biosynthèse photosynthétique du glucose met en jeu deux grands types de


mécanismes : la voie du C3 ou voie de Calvin, et la voie du C4 ou voie de
Kortschak-Hatch-Slack.

La photosynthèse comporte :

- une phase lumineuse, au cours de laquelle ont lieu les réactions photochimiques qui
produisent ATP et NADPH, H+ ;

- une phase obscure, au cours de laquelle, par le cycle de Calvin, le CO2 est réduit en
glucose.

I.2.2.1 - Etapes du cycle de Calvin

I.2.2.1.1- Phase de fixation du CO2 et de synthèse des trioses phosphates

Réaction (1) : carboxylation par fixation d'une molécule de CO2 et d'hydrolyse d'une
molécule de ribulose-l,5-diphosphate en 2 molécules de 3-phosphoglycérate. Cette
réaction est sous la dépendance de la ribulose-l,5-diphosphate carboxylase ou rubisco.

Réaction (2) : phosphocylation par L’ ATP du 3-phospboglycérate en l,3-


diphosphoglycerate, sons l'action de la phosphoglycérate kinase (PGK).

32
Réaction (3) : réduction du 1,3-diphosphoglycérate en 3-phospho glycéraldéhyde, sous
l’action de la 3-phospho glycéraldéhyde deshydroghzase à NADP +. avec libération
d'une molécule de phosphate.

I.2.2.1.2 - Phase de régénération du ribulose-1,5-dipilosphate à partir des trioses


phosphates

Le 3-PGA a un double devenir :

- Synthèse de glucose-6-phosphate via la néoglucogenese

- et régénération du ribulose-l,5-diphosphate.

Comment passer d'un C3 (le 3-PGA) à un C5 (le ribulose-1,5-diphosphate) ? Grace à


2 enzymes de transfert de groupements d’atomes :

- la transcétolase (cf cycle des pentoses phosphates)

- et l'aldolase, enzyme qui permet la condensation d'un cétose et d'un aldose. ce


dernier gagnant les atomes de carbone du premier et devenant un cétose,

Réaction (4) : transcétolisation (sous l'action d'une transcétolase) entre une molécule de
fructose-6-phosphate (convertible en glucose- 6-phosphate) et une molécule de 3-PGA
pour former une molécule d'écythrose-4-phosphate et une molécule de xylulose-5-
phosphate.

Réaction (5) : condensation aldolique entre une molécule de dihydroxyacetone


phosphate (produit par isomerisation d'une molécule de 3-PGA) et l’ érythrose-4-
phosphate précédent pour former le sedoheptulose-l,7-diphospbate, déphospborylé
ensuite en sédoheptulose-7-phosphate, sous l'action de l'aldolase (distincte de l'enzyme
de la glycolyse) et de l’hexose diphosphatase.

Réaction (6) : transcétolisation entre une molécule 3-PGA et le sédoheptulose-7-


phosphate précédent pour former une molécule de xylulose-5-phosphate et une molécule
de ribose-5-phosphate, sous l'action d'une transcétolase.

Réaction (7) a : épimerisation (cétose  cétose) du xyluloe-5-phospbate en riobose-5-


phosphate, sous l’action de la ribulose-5-phosphate épimérase.

Reaction (7) b : interconversion (cétose  aldose) du ribulose-5-phosphate en ribose-5-


phosphate sous l'action de la ribulose-5-phosphate isomérase,

Réaction (8) : phosphorylation, sous l’action de la ribulose-5-phosphate kinase, du


ribose-5-phosphate en ribulose-1,5-diphosphate, lequel subit une nouvelle carboxylation.

I.2.2.2 - Bilan du cycle de Calvin

Le glucose est fait à partir de 6 molécules de CO2 parle cycle de Calvin. Dans ce
cycle une molécule de ribulose-1,5- diphosphate est consommée pour chaque molécule

33
de CO2 fixée, mais à la fin du cycle une molécule de ribulose-1,5-diphosphate est
régénérée. L'équation globale peut s’écrire :

La synthèse d'un C6 à partir de 6 Cl aura coûte 18 ATP et 12 NADPH, H+.

Remarque

Le cycle de Calvin qui régénère des pentoses phosphate à partir de trioses phosphate
et d'hexose phosphate requiert les mêmes réactions, mais en sens inverse, que celles de
la voie des pentoses phosphate qui, dans les cellules animales, régénère des hexoses
phosphate à partir de pentoses phosphate, à deux différences près :

- la transaldolisation de la voie des pentoses phosphate (3 + 7 = 6 + 4) ; est


remplacée par une condensation aldolique (3 + 4 = 7) ;

- l'utilisation de NADH dans 1a voie des pentoses au lieu de NADPH dans le cycle
de Calvin.

I.2.3 - Biosynthèse des oses et dérives d'oses d'intérêt biologique

La plupart des oses, autres que le glucose, et dérives d'oses présentant un intérêt
biologique, n'existent pas à l'état libre dans les tissus. De plus lorsqu'ils servent de
substrats dans les réactions de biosynthèse de macromolécules, ils n'interviennent que
sous forme coenzymatique active, généralement de nature nucléotidique.

I.2.3.1 - Biosynthèse de quelques hexoses et dérives d'hexoses

Le fructose, le galactose et le mannose dérivent du glucose par des réactions


d'interconversion et d'épimerisation.

Les 6-désoxyhexoses les plus répandus (le 6-desoxy-L-mannose ou rhamnose et le 6-


désoxy-L-fructose ou fucose) sont obtenus selon le schéma de la figure.

Les hexosamines, spécialement la glucosamine et la galactosamine (souvent sous forme


N-acétylée), sont synthétisées dans l'organisme à partir du D-fructose-6-phosphate. Le
donneur de groupement aminé est la glutamine.

I.2.3.2 - Biosynthèse des Oligosides

La biosynthèse des oligosides repose sur la création d'une ou de plusieurs liaisons


osidiques entre un petit nombre de résidus d'oses ou de dérives d'oses sous l'action de
glycosyl-transférases dont le mécanisme d'action est le suivant :

34
I.2.4 - Biosynthèse des macromolécules glucidiques : biosynthèse du glycogène ou
glycogénogenèse et de l'amidon

La glycogénogenèse est réalisée en deux étapes :

- la biosynthèse des chainons linéaires par la création de liaisons α (1->4), sous


l’influence de la glycogène synthétase ;
- la mise en place des branchements α (1  6) grâce à l'enzyme branchant.

La glycogène synthétase transfère le glucose de L’UDP-glucose sur l'unité de glucose


à l'extrémité non réductrice d'une amorce de glycogène ou d'une chaîne en cours
d'élongation selon le mécanisme de la figure I-15. Les biosynthèses de l'amidon et de
la cellulose résultent de mécanismes enzymatiques semblables. Les seules différences
significatives portent sur les formes coenzymatiques actives du glucose dans ces
systèmes végétaux :

- adénosine-diphosphate-glucose (ADPG) pour l'amidon;

- guanosine-diphosphate-glucose (GDPG) ou cytidine-diphosphate-glucose (CDPG) pour la


création des liaisons β (14) de la cellulose par la cellulose synthétase.

La mise en place des branchements α (16) n'intervient que lorsqu'une chaine α (1 4)
s'est allongée de 12 unités de glucose; les 6 premières à l’extrémité non réductrice sont
alors détachées puis transférées, avec formation d'une liaison O-glycosidique α ( 16)
sur un chaînon identique (ou sur le même chaînon) à 3 résidus de l'extrémité non
réductrice terminale (Fig.III-18).

35
II - METABOLISME DES LIPIDES

1- Catabolisme des acides gras

Quantitativement, la fraction la plus importante du métabolisme des lipides intéresse les


Lipides de réserve : les triacylglycérols qui jouent un rôle extrêmement important, chez
les animaux, dans la fourniture énergétique, quand on sait que 1g de lipides équivaut à
37,6 kJ contre 16,7 kJ pour 1g de glucide.

Sous l’influence des lipases, abondantes dans les tissus adipeux et les graines oléagineuses,
les triglycérides sont hydrolysés en glycérol et acide gras.

Le glycérol, phosphorylé par l'ATP en présence d'une glycérol kinase peut être réutilisé pour
des synthèses de lipides ou rejoindre le métabolisme des glucides.

Environ 95% de l'énergie biologiquement disponible des triglycérides résident dans


leurs 3 chaines d'acide gras. Du fait qu'ils aient presque tous un nombre pair d'atomes
de carbone, on a pensé que les acides gras étaient synthétisés ou dégradés par addition
ou soustraction de fragments dicarbonés. Cette hypothèse a été confirmée des 1904 par
Franz KNOOP à la suite d'expériences de marquage d'acide gras par un radical phényl.
KNOOP administra à des animaux des acides gras de longueurs variables, auxquels
étaient accrochés, du côté méthyle, un groupement phényl. Il remarqua que les acides
gras à nombre pair d'atomes de carbone faisaient apparaitre dans l’urine de l'acide
phénylacetique, et les acides gras à nombre impair d'atomes de carbone, de l’acide de
benzoïque.

En dépit de cette éclatante expérience il fal1ut attendre près de 50 ans pour que soient
identifiés les réactions et les enzymes mises en jeu dans l'oxydation des acides gras, et
ce grâce aux travaux de F. LYNEN, S. OCHOA et bien d'autres. Les tavaux de LYNEN
mirent particulièrement en évidence que les acides gras parcourent un cycle dans lequel
ils sont oxydés par pertes successives de fragments dicarbonés : c'est la β.oxydation
grâce à 1aquelle l'atome Cβ de l'acide gras est oxydé en un acide β-cétonique qui est
alors clivé pour former un fragment à 2 carbones et une chaine d'acide gras raccourcie
de 2 atomes de carbone.

La β-oxydation se fait dans la mitochondrie alors que les acides gras sont généralement
libérés dans le cytosol (phase aqueuse continue du cytoplasme avec des solutés dissous),
en provenance de 2 sources :

- du sang où ils sont liés à la sérum-albumine

36
- des triacylglycerols alimentaires par action de lipases

Le transport des acides gras du cytoplasme à la mitochondrie se fait sous forme


combinée, principalement sous forme d'ester de carnitine. La β-oydation commence par
une activation de l'acide gras.

l.l - Activation des acides gras

 Formation de l’acyl-COA

L'activation de l'acide gras est l'étape initiale de son métabolisme. Cette réaction a lieu
au niveau de la membrane extrême des mitochondries et dans le réticulum
endoplasmique. Les enzymes impliquées sont des thiokinases. II existe des thiokinases
différentes selon que le résidu acyle renferme plus ou moins 12 atomes de carbone,
mais le mécanisme moléculaire est le même et comporte plusieurs étapes ;

- hydrolyse de l'ATP en AMP + pyrophosphate ;

- formation d’un acyladémylate intermédiaire ;

- réaction de l'acyladenylate avec le coenzyme A, conduisant à l'acyl-coenzyme A et


libérant l'AMP

- hydrolyse de PPi en 2 Pi ;

- phosphorylation de l'AMP libéré en ADP; en présence d'ATP et d'adénylate kinase.

Remarque : Beaucoup d'auteurs sont abstraction de cette action de l'adenylatekinase.

 Transfert de l'acyl-CoA dans la mitochondrie

Les acyl-CoA à chaine courte pénètrent d'une façon relativement aisée dans la mitochondrie;
en revanche la membrane interne de la mitochondrie est imperméable aux acyl-CoA à
longue chaine (à partir de 12 carbones)

Les groupements acyles traversent la membrane mitochondriale sous forme d'acyl-


carnitine.

37
La carnitine est une molécule portant trois groupements fonctionnels : un groupement
hydroxyle, un groupement carbonyle et un groupement ammonium quaternaire

Le transfert requiert deux réactions de transacylation localisées sur les faces externe et
interne de la membrane interne de la mitochondrie, réactions catalysées par l'acyl-
carnitine transférase.

Deux acyl-transférases se distinguent entre elles selon la nature de l'acyl-CoA substrat


de la réaction. Ce sont :

- la carnitine acetyl-transférase dont les substrats sont les acyl-CoA dans lesquels le
groupement acyl a de 2 à 10 atomes de carbone ;

- la carnitine palmityl-transforase donc les substrats sont les acyl-CoA. dans lesquels le
groupement acyle possède un nombre élevé d'atomes de carbone. L'enzyme est
particulièrement active avec le palmityl~CoA., d’où son nom. La carnitine
acétyltransférase est impliquée dans la sortie des groupements acétyles de l'intérieur de
la mitochondrie vers la phase cytoplasmique non particulaire : un tel mécanisme a
surtout de l'importance dans la biosynthèse des acides gras.

1.2 - Etapes de la β-oxydation

 β-oxydation des acides gras saturés

38
L'enlèvement d'un chainon dicarboné à partir de l'extrémité carboxylique de l'acyl-CoA
est réalisé en quarte étapes :

Réaction (1) - Déshydrogénation en α - β sous l'action d'une acyl-CoA déshydrogénase


à FAD

Le composé obtenu est un thioester insaturé en α-β en position trans.

Réaction (2) - Hydratation de la double liaison en α-β sous l’action d'une dehydroacyl-
CoA hydratase ou crotonase ou énoyl-CoA hydratase

Réaction (3)- Déshydrogénation du L(+) 6-hydroxy-acyl-CoA sous l'action d'une L(+) β-


hydroxy-acyl-CoA réductase à NAD+

Extrait des mitochondries, ce système n'a pas une spécificité très étroite, pour ce qui
concerne la longueur de la chaine mais, à l'opposé, sa stéréospécificité est exclusive
pour la forme L. Il conduit à un β-céto-acyl-coenzyme A, selon le schéma suivant :

39
Réaction (4) - Elimination du fragment dicarboné sous l'influence d'une 6-thiolase

On obtient donc:

- un acyl-CoA ayant 2 atomes de carbone de moins que l'acyl-CoA initial,

- Une molécule d’acyl-CoA

Une nouvelle liaison thioester est ainsi créée au niveau de l'acyl-CoA résiduel : celui-ci
est disponible pour une nouvelle dégradation par élimination d'un Chaînon dicarboné
jusqu'à épuisement de sa chaine carbonée.

 β-oxydation des acides gras mono et polyinsaturés

40
Les acides gras insaturés subissent la β-oxydation. mais pas aussi facilement qu'on pourrait
être tenté de le croire du fait que des intermédiaires dans la β-oxydation des acides
gras saturés sont des acyl-CoA insaturés.

L'oxydation des acides gras insaturés procède selon un mécanisme identique à celui
des acides gras saturés jusqu'à ce que la dégradation vienne buter sur la double
liaison.

Le résidu acyl-CoA résultant de cette dégradation partielle n'est pas substrat des
enzymes de la β oxydation :

Le substrat de l'hydratase (crotonase) est un trans-déhydro-ène 2.3-acyl-CoA, alors que


le residu d'acyl-CoA en cours de dégradation possède une structure différente (un cis-
dehydro-ène acyl-CoA).

En prenant comme exemple l'acide oléique, acyl-CoA résiduel après trois tours de β-
oxydation est un cis-déhydro-ène 3,4 acyl- CoA en C12 :

Une enzyme supplémentaire intervient alors à ce stade : la déhydro-acyl-CoA isomérase,


qui catalyse la conversion du cis-déhydro-ène-3,4-acyl-CoA en trans-déhydro-ène-2, 3-
acyl-CoA, ce qui permet à la crotonase de l'hydrater en L-3-hydroxyacyl CoA et par
conséquent autorise la poursuite de la β-oxydation.

Pour les acides gras polyinsaturés, le problème est plus complexe dans la mesure où ils
possèdent 2 ou plusieurs doubles liaisons C = C dont les substituants sont en position
cis.

L'acide linoléique, avec 2 doubles liaisons, en est un bon exemple.

En dehors de la participation d'une 3 cis-2 trans-énoyl CoA isomérase évoquée à


propos des acyl-CoA monoiasatures, le catabolisme de l'acide linoléique exige la
présence d'une seconde enzyme. une β-hydroxacyl.CoA épimérase permettant de
transformer le D-β-hydroxyacyl-CoA (issu de l'action de l'énoyl-CoA hydratase sur le
2 cis énoyl-CoA) en L-β-hydroxyacyl-CoA qui subit alors sans difficulté la suite de la
β-oxydation.

41
1.3 - Bilan de la B-oxydation

 Bilan de la β-oxydation d'un acide gras sature à 2n atomes de carbone

Nous avons vu que pour être oxydé, tout acide gras doit d'abord être active en acyl-CoA et
que cette activation consommait 2 ATP si on ne fait pas abstraction, comme nombre d'
auteurs, de la phosphorylation de l' AMP en présence d'ATP et d'adénylatekinase.

Nous avons également indiqué que le départ d'un fragment dicarboné se faisait en 4
étapes et que les produits de la quatrième étape étaient une molécule d'acetyl-CoA et
un acyl-CoA raccourci de 2 atomes de carbone, acyl-CoA disponible pour une nouvelle
dégradation par élimination d'un fragment dicarboné, et ce jusqu' à épuisement de la
chaine carbonée, C'est ce que LYNEN a schématisé sous la forme d'une hélice connue
sons le nom d'hélice de LYNEN. En partant d'un acide gras en C16, l'acide palmitique,
cette hélice peut être schématisée comme indiquée dans la figure ci dessus.

42
 Bilan métabolique

L'examen des étapes de la β-oxydation montre qu'à chaque tour de 6-oxydation il y'a
utilisation d'une molécule de FAD, d'une molécule d'eau, d'une molécule de NAD + et
d'une molécule de CoASH

D'après l’hélice de LYNEN, la β-oxydation d'un acide gras à 2n atomes de carbone


comporte (n - 1) tours de spire. D’où Le bilan métabolique suivant :

 Bilan énergétique

Sachant que la réoxydation dans la chaine respiratoire des molécules de FADH2 et


NADH, H+ se fait avec formation de 2 et 3 ATP respectivement, on peut écrire que le
bilan énergétique de la β-oxydation d'un acide gras saturé à 2n atomes de carbone
est : (n -1) (FADH2 + NADH, H+ ) - 2 ATP (activation de l'acide gras en acyl-CoA),
soit:

(n -1) 5 ATP - 2 ATP = (5n-7) ATP

Exemple ; le bilan énergétique de la β-oxydation de l'acide palmitique où n = 8, sera


: 7 *5 ATP - 2 A TP = 33 ATP

 Bilan énergétique de β-oxydation d'un acide gras insaturé à 2n atomes de


carrbone

L'existence d'une double liaison épargne les acides gras insaturés de l'action de l'acyl-
CoA déshydrogénase à FAD. Si l'acide gras comporte donc x doubles liaisons, il sera
épargné x fois de cette action. Ainsi la différence entre la β-oxydation des acides gras
insaturés avec de leurs homologues saturés se situe au niveau du nombre de molécules
de FADH2 formées : avec les acides gras polyinsaturées, ce nombre de FADH2 est
égal à celui obtenu avec leurs homologues saturés diminué du nombre de doubles
liaisons. Les bilans énergétiques de la β-oxydation des acides stéariques et linoléique
peuvent donc être établis comme dans le tableau ci-dessous:

43
Tableau : bilan de la β-oxydation des acides stéariques et linoléique

Acide stéarique : C18 :0 Acide linoléique :C18 :2


Molécules de FADH2 formées (n-1) soit 8 (n – 1 – 2) soit 6
Equivalent ATP 2.8 = 16 2.6 = 16
Molécules de NADH, H+ formées (n-1) soit 8 (n-1) soit 8
Equivalent ATP 3.8 = 24 3.8 = 24
Molécules d’ATP consommées 2 2
Bilan 38 34

1.4 - Bilan de l'oxydation complète d'un acide gras

Ce bilan doit tenir compte et de la β-oxydation, et de l'oxydation des acétyl-CoA


dans le cycle de Krebs.

 Bilan de l'oxydation d’un acide gras saturé à 2n atomes de carbone .

L' oxydation d'un acide gras sature a 2n atomes de carbone conduit à :

- (n-1) FADH2 et (n-1)(NADH, H+) dont la réoxydation dans la chaine respiratoire produit
5(n-l) ATP (β-oxydation);

- n acétyl-CoA dont l'oxydation dans le cycle de Krebs donne 12n ATP;

- soit donc au total 5(n - 1) + 12n - 2 (activation) = (17n -7) ATP.

 Bilan de l'oxydation d'un acide gras saturée à 2n + 1 atomes de carbone

L' oxydation d'un acide gras saturé à 2n + 1 atomes de carbone conduit à :

- (n-l) FADH2 et (n - 1)(NADH, H+) dont la réoxydation dans la chaîne respiratoire


produit 5(n - l) ATP (β-oxydation);

- (n - 1) acétyl-CoA dont l'oxydation dans le cycle de Krebs donne 12 (n - l)ATP ;

- une molécule de proprionylCoA qui intègre le cycle de Krebs au niveau du


succinyl-CoA après carboxylation en présence d'ATP selon la réaction suivante :

44
L'oxydation de la molécule de succinyl-CoA (C4) dans le cycle de Krebs se fait en 2
tours complets de cycle, ce qui aboutit à la formation de : 6 NADH,H+ + 2 FADH2 +
2 GTP, soit 24 A TP

Le bilan de l'oxydation d'un acide gras à 2n +1 atomes de carbone est donc: 5 (n= l)
+ 12 (n-1) + 24-3=(17n +4)ATP.

N.B : 3 molécules d'ATP ont été consommées : 2 pour l’activation et 1 pour la


transformation du propionyI-CoA en succinyI-CoA

 Bilan de l’oxydation d'un acide gras à x doubles liaisons et 2n atomes

L'oxydation d'un acide gras à x doubles liaisons et 2n atomes de carbone conduit à :

- (n – 1 – x) FADH2 dont la réoxydation produit [2(n - 1) -2x] ATP;

- (n - l) NADH, H+ dont la réoxydation fournit 3(n-l) ATP;

- n acétyl CoA dont l'oxydation dans le cycle de Krebs produit 12 n ATP ;

- soit au total: [2(n - l) - 2x] + 3 (n-l) + 12n-2 = (17n - 2x - 7)ATP.

2 - Biosynthèse des acides gras

L'Etude des enzymes impliquées dans chacune des réactions de la β-oxydation a démontré
que chaque étape de ce cycle est réversible. Cependant la biosynthèse des acides gras
ne s'effectue pas par la voie reverse du cycle de dégradation. De très nombreux tissus
de l'organisme sont capables d'assurer la biosynthèse des acides gras : le foie, les
glandes mammaires, et surtout les tissus adipeux qui possèdent l'activité anabolique la
plus marquée. Les méthodes isotopiques ont confirmé que, dans tous les cas. le
précurseur initial de cette biosynthèse est l'acétyl-coenzyme A. Les travaux de LYNEN,
puis de WAKIL, ont permis de démontrer que la biosynthèse des acides gras dans les
cellules comporte la participation, d'importances inégales d'ailleurs, de deux mécanismes
distincts, à localisation cellulaire différente:

- la voie intra-mitochondriale de LYNEN.

- la voie extra-mitochondriale de WAKIL.

La seconde voie a, c'est maintenant prouvé, une importance quantitative bien


supérieure à celle de la première.

Dans les deux cas, il s'agit essentiellement d'acides gras à nombre pair d'atomes de
carbone.

2.1 - biosynthèse intra mitochondriale

Ce mécanisme repose sur la reversibili1é des réactions enzyma1iques de 1a β-oxydation


des acides gras saturés. Cette réversibilité a été démontrée par Lynen. La β-
cétothiolase, le système enzymatique responsable de la déshydrogénation du L(+) β-

45
hydroxy-acyl-coenzyme A et l’énoyl-coenzyme A hydratase sont des enzymes
susceptibles de fonctionner dans le sens de l'anabolisme. Au contraire, la première des
enzymes de la voie catabolique, l’acyl-coenzyme A : FAD oxydoréductase
(E.C.1.3.99.3.) ne peut fonctionner dans le cadre de la biosynthèse : la réduction du
thioester α-β insaturé n'est possible qu'en présence d'une déhydro-acyl-coenzyme A
réductase dont le coenzyme est le NADP réduit. Le schéma réactionnel est le suivant :

Cette voie de biosynthèse intra mitochondriale par réversibilité de l’hélice de LYNEN


est de peu d'importance quantitative: elle participe davantage à l’allongement d'acides
gras préexistants qu' à la biosynthèse de novo, à partir d'acétate, proprement dite. De
ce point de vue, son intérêt est certain pour les acides gras en C16, Cl8, C20, C22 et
C24.

2.2 - biosynthèse extra mitochondriale

WAKIL a été le premier à montrer en 1957 que la biosynthèse des acides gras était
possible sous l’action d'un système enzymatique présent dans le cytosol (phase
cytoplasmique non particulaire). Un tel mécanisme de biosynthèse exige la présence
d'ATP, de NADP réduit, de manganèse, de CO2 de biotine et d'un ensemble
multienzymatique complexe, l’acide gras synthétase. Le CO2 utilisé n'est pas incorporé
dans l'acide gras synthétisé, comme l'ont montré les expériences à l'aide de CO2
marqué au 14C.

Les principales étapes de cette biosynthèse qui se déroulent entièrement dans le


cytosol, ont été décrites par WAKIL, LYNEN et VAGELOS. Une étape préliminaire
est nécessaire : le transfert extra mitochondrial des résidus acétyles.

46
L'acétyl-CoA, produit dans les mitochondries principalement par la β-oxydation des
acides gras, la décarboxylation oxydative de l'acide pyruvique ou le catabolisme
oxydatif de quelques amino-acides, ne peut en sortir que par l'intermédiaire du citrate
ou du système carnitine.

 Biosynthèse des acides gras saturés

- Reaction (1) : Carboxylation de l'acétyl-CoA en malonyl-CoA

Cette réaction est catalysée, en présence de Mn2+, par l'acétyl-CoA carboxylase qui
contient de la biotine comme groupement prosthétique. Le mécanisme de la réaction est
le suivant :

47
- Réaction : Transfert d'un résidu acétyl sur la protéine porteuse d'acyle "acyl carrier
protein" ou ACP

Les condensations des résidus acétyl et malonyl n'auront lieu que si ces résidus sont
préalablement fixés à une protéine spécifique, la protéine porteuse d'acyls ou "acyl
carrier protein" ACP ou PTA pour "protéine transporteuse d'acyles".

Le transfert de groupement acétyl sur l'ACP est catalysé par l'acétyl-transacylase.

- Réaction (3) : Transfert d’un résidu malonyl sur 1a protéine porteuse d'acyle (ACP)
. Le groupement malonyl est transféré lui aussi du malonyl-CoA sur une molécule
d'ACP, sous l'action de la malonyl-transacylase.

- Réaction (4) : Formation d'acéto-acétyl-ACP

L'enzyme qui catalyse cette réaction est la β-cétoacyl-ACP synthétase. Cette réaction
fortement exergonique se traduit par la libération d'une molécule d'ACP et d’un CO2.

- Réaction (5) : Passage au D (-) β-hydroxybutyryl-ACP

48
Cette réaction est sous la dépendance de la β-acétoacyl-ACP réductase. L'obtention de
l’isomère D de l'acide β-hydroxyl est une différence fondamentale avec la voie
catabolique qui passe par l'isomère L. le coenzyme d'oxydo-réduction est le NADP, et
non le NAD utilisé dans la voie de dégradation.

- Réaction (6) : Formation du crotonyl-ACP

Cette réaction est catalysée par la β-hydroxylbultyryl-ACP hydrolase ou crotonyl-ACP


hydratase. Le dérivé formé est en configuration trans.

- Réaction (7) : Passage au butyryl-ACP

Cette seconde réaction de réduction dans la séquence est catalysée par l'énoyl-ACP
réductase, avec comme coenzyme le NADP alors que dans la voie catabolique le
coenzyme d'oxydo-réduction à ce niveau est le FAD.

- Réaction (8) : Etapes d'élongation de la chaine acyle

Un cycle de fonctionnement réactionnel de la voie de WAKIL conduit donc, à partir


de deux composes en C2 (puisque le CO2 du molonyl n'est pas incorporé) à l'acide
butyrique en C4. Le butyryl-ACP n'est pas libéré du système enzymatique. Il reprend
sa place pour une nouvelle condensation avec une nouvelle molécule de malonyl-CoA,
pour donner naissance (après perte d'une molécule de CO2) au composé acyl-ACP en
C6.

La séquence décrite ci-dessus se renouvelle autant de fois qu'il est nécessaire pour
allonger le résidu acyle de deux atomes de carbone à la fois. Le composé le plus
souvent synthétisé est le palmityl-ACP à 16 atomes de carbone. Ceci tient au fait que
la β-cétoacyl-ACP synthétase, spécifique de l’étape 4 est un très bon accepteur d'un
groupement tétradécanoyl mais pas d'un groupement hexadécanoyl, sans doute du fait
de la taille limitée de son site actif. Le palmityl-ACP ainsi obtenu a trois destinées
principales :

 une thioestérase le libère de l'ACP et donne naissance à l'acide palmitique. La


réaction générale de biosynthèse aura donc été la suivante : 8 Acétyl-CoA + 14
(NADPH, H+) + 7 ATP  Acide palmitique + 8 CoA + 14 NADP+ + 7 (ADP+Pi) +
6 H2O
 il peut être intégré dans un acide phosphatidique, conduisant secondairement
aux phospholipides et aux triglycérides ;
 une transférase fixe le résidu palmityl sur la coenzyme A, en libérant l'ACP, et
donne naissance au palmityl-CoA utilise pour l'élongation des acides gras saturés
allant jusqu'au C24. Les mécanismes d'élongation de ces acides gras sont sous la
dépendance de systèmes enzymatiques microcosmiques pour lesquels le malonyl-
CoA est un excellent donneur . Le système utilise le NADP réduit et se
déroule sur la base d'acyl-CoA et non d'acyl-ACP.

49
Pour ce qui concerne les acides gras a nombre impair d'atomes de carbone, leur
biosynthèse est possible en partant d'un produit en C3, le propionyl-CoA et en passant
par le propionyl-ACP.

 biosynthèse des acides gras insaturés

Nous l'avons déjà dit, l'acide palmitique est le produit normal de l'acide gras synthétase
dans les cellules animales. Il est le précurseur d'autres acides gras à longues chaines
grâce à l'action de systèmes d'élongation qui existent dans le réticulum endoplasmique et
les mitochondries. Le système d'élongation du réticulum endoplasmique, le plus actif,
ajoute des unités dicarbonées, apportées sous forme de malonyl-CoA, au palmitoyl-
CoA, pour former du stéaroyl-CoA. Les acides palmitique et stéarique peuvent servir de
précurseurs des acides gras monoinsaturés les plus communs des tissus animaux :
l'acide palmitoleique et l'acide oléique. La double liaison est introduite dans la chaine
d'acide gras par une réaction oxydative catalysée par l’acyl-CoA oxygénase :

Les tissus animaux peuvent rapidement introduire des doubles liaisons en position 9 sur
les acides gras mais ne peuvent introduire une double liaison supplémentaire entre cette
double liaison et le méthyle terminal de la chaine de l’acide gras. L'acide linoléique avec
deux doubles liaisons en 9 et 12 et l'acide α-linoléniqne (C18:  9.12. 15) ne peuvent
être synthétisés par les mammifères.

Ces acides gras étant des précurseurs nécessaires à la synthèse d'autres produits, sont
indispensables dans l'alimentation et doivent être obtenus à partir de sources végétales :
on les appelle donc acides gras essentiels. L'absence d'acide linolénique dans
l’alimentation du rat provoque une dermatose. Une fois ingéré par les mammifères, l'acide
linolénique peut être transformé en certains autres acides polyinsaturés en particulier les
acides γ-linolénique et arachidonique qui ne peuvent être synthétisés qu'à partir de
l'acide linolénique..

50
III - METABOLISME DES ACIDES AMINES

1 - Catabolisme des acides aminés dans la cellule animale

Les protéines subissent l'action, d'abord de l’estomac, puis de l’intestin, des enzymes
protéolytiques (pepsine, trypsine, chymotrypsine, carboxypeptidases et aminopeptidases)
pour donner des acides aminés.

Sur environ 400 g de protéines catabolisés par jour, 3/4 des acides aminés libérés sont
réutilisés pour la synthèse de nouvelles protéines ; le 1/4 restant est catabolisé.

II faut distinguer dans le catabolisme des acides aminés 2 niveaux d'importance inégale;
l’enlèvement de l’azote aminé (tous les acides aminés y sont soumis), la décarboxylation
(pour quelques uns seulement).

L'enlèvement de l'azote aminé se fait :

 soit par transamination (tous les acides aminés sauf la leucine sont transaminables)
 soit par désamination oxydative (glutamate) ou non (sérine, cystéine et
thréonine).

Cette réaction d'enlèvement de l' azote aminé est le plus souvent la première réaction
catabolique des acides aminés. Cependant, elle peut avoir lieu après que l'acide aminé a
subi une ou plusieurs transformations.

1.1 Enlèvement de l'azote aminé

 Désamination oxydative

La désamination est la perte d'amine ; et lorsqu'elle s'accompagne d'un processus


oxydatif on parle de désamination oxydative. Les enzymes catalysant les réactions sont
des amino-acides déshydrogénases encore appelées amino-acides oxydases.

Dans de nombreux organismes, on trouve plusieurs types d'amino-acide déshydrogénases


soit à FMN (spécifique des acides aminés de la série L), soit à FAD (spécifique des
acides aminés de la série D), soit enfin à NAD+ ou NADP+ comme c'est le cas de la
glutamate déshydrogénase, la seule de ces enzymes dont la distribution et l’activité
sont suffisantes pour expliquer le catabolisme des acides aminés. Cette enzyme est
particulièrement abondante dans le foie et le rein. La réaction générale de désamination
est 1a suivante :

51
L'eau oxygénée est ensuite décomposée par une catalase selon la réaction: H2O2 H2O +
1/2O2

L'importance de la glutamate déshydrogénase tient au rôle central de l'acide glutamique


parmi les acides aminés et au fait que l'acide α-cétoglutarique soit un intermédiaire du
cycle de Krebs. Il existe des désaminations non oxydatives de certains acides aminés
dont le mécanisme est différent.

Ex : Désamination de la sérine par la serine déshydratasse dont le coenzyme est le


phosphate de pyridoxal.

2-Transamination

Nous avons vu que la seule amino-acide déshydrogénase réellement active était la


glutamate déshydrogénase. Comment alors expliquer la désamination des autres acides
aminés? L'explication est venue de 1'expérience de BRAUNSTEIN et KRITZMAN en
1937. Ces auteurs en incubant dans une fiole de Warburg des coupes de muscle avec de
l’acide glutamique et de l'acide pyruvique, identifièrent dans le milieu de l’acide α-
cétoglutarique et de l’alanine. Ils ne détectèrent pas d'apparition d'ammoniac libre ni de
consommation d'oxygène comme c'est le cas lors d'une désamination oxydative. Pour
interpréter ces résultats il a été admis qu'il y a eu transamination entre l’acide glutamique
et l'acide pyruvique. De façon générale, une réaction de transamination peut être
schématisée comme suit :

52
En fait l'azote aminé des acides aminés peut être enlevé de 2 façons :

 par double transamination (dans l'intestin, les muscles et le foie) :


 la première transamination, catalysée par une aminotransférase cytosolique
spécifique, transfère le -NH2 de l'acide aminé, transformé en acide α-
cétonique correspondant, sur l'α-cétoglutarate pour donner le glutamate ;
 la seconde transamination transfère le -NH2 du glutamate, transformé en a-
cétoglutarate,
- dans l'intestin et dans les muscles, sur le pyruvate (issu de la
glycolyse) pour donner de 1'alanine, sous l'action de l’alanine
aminotransférase ou ALAT encore appelée glutamate pyruvate
transaminase (GPT) :

α-cétoglutarate + Alanine Glutamate + Pyruvate

- dans le foie, sur l'oxaloacétate, transformé en aspartate sous l'action


de l'aspartate aminotransférase ou ASAT, encore appelée glutamate
oxaloacétate transaminase (GOT) :

α-cétoglularate + Aspartate Glutamate + Oxalacétate

le -NH2 de départ se retrouve finalement :

 dans l'alanine, qui quitte muscles et intestin à destination du foie ;


 dans l'aspartate, substrat de l'urogénèse hépatique.

 par transdésamination (dans les muscles et le foie) qui comprend :


 une transamination conduisant au glutamate (voir mécanisme plus haut),
 suivie de la désamination oxydative mitochondriale du glutamate par ]a
glutamate déshydrogénase (à coenzyme indifférent, NAD ou NADP), libérant
le NH3.

Le -NH2 de départ se retrouve finalement sous forme de NH3 qui :

- dans le foie, est, avec l’aspartate, substrat de l'uréogenèse,


- dans les muscles, réagit avec le glutamate (sous l’action de la
glutamine synthétase) pour donner la glutamine partant à
destination de l'intestin et des reins.

Dans les reins, la glutamine :

53
- libère successivement ses 2 atomes d'azote sous forme de NH4+ éliminé dans les
reins (ammoniogénèse rénale) dans l'intestin, la glutamine
- ou bien est hydrolysée par la glutaminase en glutamate, le NH3 partant à
destination du foie,
- ou bien libéré successivement ses 2 atomes d'azote selon la réaction:

 Destinées de l’ammoniac : ammoniogenèse et uréogenèse

L'azote aminé après enlèvement est véhiculé dans le sang principalement par deux
acides aminés : l’alanine et la glutamine, formes atoxiques de transport de l'ammoniaque
toxique. Il est ensuite éliminé sous forme d'urée (voie majeure de l'uréogenèse
hépatique) ou sous forme de NH4+ (vole mineure de l'ammoniogenèse rénale).

 Ammoniogenèse

L'ammoniac provenant de la désamination des acides aminé, des bases puriques, des
amides, et plus particulièrement de la glutamine peut suivre les voies métaboliques
suivants :

 élimination urinaire sons forme de NH4+ suite à la réaction entre le NH3


provenant des désaminations et transporté dans le sang sous forme de glutamine
jusqu'aux reins, et les ions H+ résultant de nombreux métabolismes. L'ensemble
de ces réactions peut ainsi être résumé :

Acide glutamique + NH3 + ATP + Mg2+  Glutamine +ADP + Pi (enzyme : glutamine synthétase)

Glutamine + H2O  Acide glutamique + NH3 (enzyme : glutaminase), puis NH3 + H+  NH4+

 synthèse d'acides aminés, en particulier d'acide glutamique, sons l’action de la


glutamate déshydrogénase selon la réaction :

54
 Uréogenèse

La transformation de l'ammoniac ou son élimination est une nécessité impérieuse du


fait de sa grande toxicité.

On distingue trois principaux types d'organismes selon la forme sous laquelle l'azote
amine est éliminé :

 les urotéliques (homme et mammifère) qui l'éliminent sous forme d'urée


 les ammoniotéliques (poissons et beaucoup d'animaux aquatiques) qui l’éliminent
sous forme d'ammoniac ;
 les uricotéliques (oiseaux et reptiles terrestres) qui eux, l'élimine sous forme
d'acide urique.

Mais quel est donc le mécanisme de l'élimination sous forme d'urée, de l’ammoniac chez
l'homme et les mammifères ?

En 1932, KREBS et HENSELEIT, incubant dans des fioles de Warburg des coupes de
foie et différents acides aminés, constatèrent qu'il se formait très peu d'urée, à moins
d'ajouter un des trois acides aminés suivants : ornithine, citrulline ou arginine. Ils
conclurent que 1'urée se synthétisé dans le foie et que ces trois acides aminés
interviennent directement dans l'uréogenèse.

 Etapes de l'uréogenèse

Le cycle de l'ornithine comporte 4 réactions, la dernière régénérant le substrat de la


première, l’ornithine. Les 2 atomes d'azote qui entrent dans le cycle, le premier apporte
par NH3 et le second par l'aspartate, sont éliminés sous forme d'urée.

- Réaction a: formation de carbamyl-phosphate à partir de NH3, du CO2 et de


l'ATP, sous l'action de la carbamyl-phosphate synthétase, en présence de Mg2+ et
K+ :

55
Cette réaction irréversible consomme 2 molécules d' ATP, l'une nécessaire à la création
de la liaison amide, l’autre à l'activation du groupement carbamyl;

- Réaction (1): introduction du premier atome d'azote dans le cycle par transfert, sous
l'action l’ornithine-carbamyl-transférase, du groupement carbamyl du carbamyl-phosphate
sur l'ornithine pour «former la citrulline, avec libération du phosphate

- Réaction (2) : introduction du second atome d'azote dans le cycle par condensation de
la citrulline avec l'acide aspartique pour donner l'acide argininosuccinique, sous l'action de
l'argininosuccinate synthétase (ou citrulline-aspartyl-transférase). Cette réaction consomme
une molécule d'ATP fournissant par hydrolyse en AMP et PPi (ce dernier étant ensuite
hydrolysé en 2 Pi) l’énergie nécessaire à la création de la liaison C – N.

- Réaction (3): scission de l'acide arginosuccinique en arginine et en acide fumarique,


sous l’action de l’argininosuccinate lyase cytosolique (ou argininosuccinase) :

56
On voit que l'acide aspartique a subi une désamination pour donner l’acide fumarique -
Réaction (4) : hydrolyse de l’arginine pour former de l'urée et de l'ornithine, sous l'action
de l’arginase cytosolique qui est une enzyme essentiellement mais non uniquement
hépatique.

57
Bilan du cycle de l’ornithine

2 NH3 + CO2 + 3 ATP + H2O H2N-CO-NH2 + 2 ADP + AMP + 4Pi

La synthèse d’une molécule d’urée est énergétiquement coûteuse : elle consomme 2 atomes
d’azote excrétés, 3 molécules d’ATP, soit 4 liaisons riches en énergie.

58
Remarque

Cycle de l'acide citrique et cycle de l'ornithine sont liés par le fumarate, intermédiaire
commun, et par l'aspartate, acide aminé correspondant à l’oxaloacetate. L’aspartate est
régénéré à partir du fumarate par la fumarase (cytosolique), la malate déshydrogénase
(mitochondriale) et l’ASAT, le donneur du groupement aminé étant le glutamate, dont
l'acide α-cétonique correspondant est l’α- cétoglutarate, autre intermédiaire du cycle de
l'acide citrique.

La régénération de 1'asparta1e à partir du fumarate produit une molécule de NADH, H+


dont la réoxydation dans la chaine respiratoire produit 3 molécules d'ATP. En fin de
compte, la synthèse d'une molécule d'urée n'aura coûté qu'une molécule d' ATP.

L'acide glutamique joue un rôle central dans le métabolisme de l'azote. Formé par
transamination à partir de l'α-cétoglutarale, il :

- libère, en présence de glutamate déshydrogénase, du NH3 qui entre dans le cycle de


l’uréogenèse

59
- conduit en présence de glutamine synthétase, à la formation de glutamine qui, dans le
rein libère l’ammoniac NH3 qui se combine à l'ion H+ pour donner l’ion NH4+ éliminé
dans les urines ;

- peut 1ibérer, sous faction de la glutamate déshydrogénase, de l'ammoniac qui va :

- soit se combiner avec l'ion H+ pour former NH4+ éliminé dans les urines;
- soit servir à la synthèse de carbamyl-P, précurseur du cycle de l'uréogenèse ;

- peut également subir une transamination avec l'acide oxaloacétique en formant l'acide
α-cétoglutarique et l'acide aspartique. Ce dernier est un donneur d'azote dans le cycle de
l'uréogenèse;

L'alanine joue aussi un rôle dans le transport sous forme non toxique de l’ammoniac
en particulier des muscles vers le foie, grâce à l'action du cycle glucose-alanine.

Dans ce cycle, l'ammoniac en présence d' α-cétoglutarate conduit à la formation de


glutamate sous l'action de la glutamate déshydrogénase :

NH4+ + α-cétoglutarate + NADPH, H+  glutamate + NADP+ + H2O

Le glutamate ainsi formé transfère alors son groupement α-aminé au pyruvate (produit
provenant de la glycolyse musculaire) pour donner l'alanine, sous l’action de l’alanine
transaminase selon la réaction:

glutamate + pyruvate  α-cétoglutarate + alanine

L'alanine rejoint le foie par la voie sanguine où transfère son groupement aminé sur
l'α-cétoglutarate grâce à l'alanine transaminase, pour donner du pyruvate et du glutamate,
glutamate qui subit une désamination sous l'action de la glutamate déshydrogénase.
L'amnoniac ainsi libéré est transformé par le foie en urée. Quant au pyruvate il sert à
reconstituer le glucose sanguin qui retourne au muscle.

III.1.1.4- Destinés à la copule carbonée

La chaine hydrocarbonée, résultant de la désamination des acides aminés, s’intègre


principalement dans le cycle de Krebs:

Les voies cataboliques des vingt acides aminés standards convergent en effet pour
former seulement cinq produits (acétyl-coA. α-cétoglutarate, succinyl-CoA, fumarate et
oxaloacétate) qui tous entrent dans le cycle de Krebs pour être complètement oxydés
en CO2 et H2O sont ainsi transformés en :

* acétyl-CoA : Ala, Thr, Gly, Ser, Cys (en passant par le pyruvate) Phe, Tyr, Trp,
Leu, Lys (en passant par l'acétoacétyl-coA) ;

* α-cétoglutarate : Arg, His, Glutamine, Pro (transformés d'abord en glutamate) ;

60
* succinyl-CoA : Ile, Met, Val ;

* fumarate : Phe, Tyr ;

* oxaloacétate : Asp, Asn.

Les acides aminés dont la voie métabolique passe par le pyruvate ou un composé
voisin pour s'intégrer à la voie des glucides sont appelés amino-acides glucoformateurs.
Ceux qui ont une séquence de transformation qui aboutit à l'acétyl-COA sont dits
cétogènes ; certains, en partie glucoformateurs et en partie cétogènes, sont dits mixtes.

III.1.2 - Décarboxylation des acides aminés

Cette réaction est utilisée par les animaux pour produire, à partir des acides aminés
ou de certains de leurs dérivés, des amines indispensables, par leur activité biologique
ou leur qualité de précurseurs d'autres molécule. Elle a lieu en présence de
décarboxylases sp6clfiques et on peut écrire

L'importance de cette transformation est quantitativement négligeable; elle n'a de


signification que grâce aux propriétés des amines formées. Le tableau ci-dessous en
donne quelques exemples.

Tableau III-2 : Produits de décarboxylation de quelques acides aminés et dérivés

Acide aminé ou dérivé Produit de l’α-décarboxylation rôle


Structure des phospholipides ;
Sérine éthanolamine précurseur de la choline de
phospholipides
3-aminopropanoïque ou β-
Acide aspartique Structure de la coenzyme A
alanine
Vasodilatateur, allergie ;
Histidine Histamine
inflammation
Vasodilatateur, précurseur de la
Hydroxytryptophane Sérotonine
mélétonine
4-aminobutanoïque ou acide γ- Neurotransmetteur de certains
Acide glutamique
aminonobutyrique (GABA) neurone cérébraux
Précurseur d’une hormone,
3,4-dihydroxyPhe (DOPA) Dopamine
l’adrénaline

Remarque

Le 3,4-dihydroxyPhe n'est rien d'autre que la tyrosine hydroxylée, tyrosine qui par
ailleurs peut subir une iodation conduisant à la prohormone et hormone thyroïdienne
selon la figure ci-dessous.

61
III.2 - Biosynthèse des acides aminés

Les organismes vivants différent considérablement par leur capacité de synthèse des
vingt acides aminés Standards. Ils différent également par les formes d'azote qu'ils
peuvent utiliser comme précurseur des groupements aminés. Par exemple :

• le rat albinos et l'homme ne peuvent synthétiser que dix des vingt acides aminés
constitutifs des protéines. Ces dix acides aminés dits non indispensables peuvent être
fabriqués à partir de l’ammoniac et de différentes sources de carbone. Les autres,
appelés acides aminés indispensables, doivent être apportés par l'alimentation.

• les végétaux supérieurs peuvent fabriquer tous les acides aminés nécessaires à la
synthèse des protéines en utilisant sont l'ammoniac, son les nitrates comme précurseur
de leurs groupements aminés.

III.2.1 - Biosynthèse des acides aminés non indispensables

Dans la plupart des cas le précurseur des squelettes des acides aminés non
indispensables est l'acide α-cétonique correspondant qui dérive des intermédiaires du
cycle de Krebs. Les groupements amines sont habituellement fournis par le glutamate par
des réactions de transamination catalysées par des transaminases.

Tableau HI-3 : Acides aminés non indispensables et indispensables pour l'homme et le


rat albinos

Acides aminés non indispensables Acides aminés indispensables


Glutamate Isoleucine
Glutamine Leucine
Proline Lysine
Aspartate Methionine
Asparagine Phénylalanine
Alanine Thréonine
Glycocolle Tryptophane
Sérine Valine
Tyrosine Arginine
Cystéine Histidine

III.2.1.1 - Glutamate, glutamine et Proline

Les voies de biosynthèse des amino-acides apparentés glutamate, glutamine et proline


sont simples et semblent être identiques dans toutes les formes de vie. Le glutamate est
formé à partir de l'ammoniac et de l'α-cétoglularate sous l’action de la glutamate
déshydrogénase à NADP+ :

NH4+ + α-cétoglutarate + NADPH, H+ L-glutamate + NADP+ + H2O

62
Cette réaction est d'une importance fondamentale puisque le glutamate est le donneur,
par transamination, de groupements aminés dans la biosynthèse des autres acides aminés.

La glutamine est formée à partir du glutamate par l'action de la glutamine synthétase :

Glutamate + NH4 +ATP  Glutamine + ADP + Pi + H+

La proline, un dérivé cyclisé du glutamate est formée selon le schéma de la figure :

Le glutamate est d'abord réduit en son γ-semialdéhyde qui ensuite cyclisé et réduit en
proline.

III.2.1.2 - Alanine, aspartate et asparagine

Chez la plupart des organismes vivants, les aminoacides non indispensables alanine et
aspartate proviennent respectivement du pyruvate et de l'oxaloacétate par transamination
sur le glutamate :

Glutamate + pyruvate α-cétoglutarate + alanine

Glutamate + oxaloacétate α-cétoglutarate + asparate

Chez de nombreuses bactéries, l'aspartate est le précurseur direct de l'asparagine par


une réaction catalysée par l’asparagine synthétase:

Aspartate + NH4+ + ATP Glutamine + ADP + Pi + H+

Chez les mammifères il existe cependant une autre voie de synthèse de l'asparagine : le
groupement aminé est transféré de l'amide de la glutamine au groupement β-
carboxylique de l'aspartate par l'asparagine synthétase (ATP-dépendante) :

Glutamine + aspartate + ATP + H2O Glutamate + asparagine + AMP + PPi

III.2.1.3 - Tyrosine

La tyrosine est synthétisée par les animaux à partir d'un aminoacide indispensable, la
phénylalanine, par hydroxylation en position 4 du noyau phényle, sous l'action de 1a
phénylalanine oxygénase :

Phénylalanine + NADPH, H+ + O2  Tyrosine + NADP+ + H2O

III.2.1.4 - Cystéine

Chez les mammifères la cystéine est formée à partir de deux autres aminoacides : la
méthionine et la sérine. La méthionine fournit l'atome de soufre, et la sérine fournit le
squelette carboné :

63
* dans une première réaction la méthionine est transformée en S-adénosyl-méthionine
(ou SAM) par réaction avec l’ATP :

L–Méthionine + ATP + H2O → S-adénosyl-methionine + PPi + Pi

Sous cette forme le méthyle de la méthionine est très réactif et peut être transféré à
un certain nombre d'accepteurs de méthyles:

SAM + accepteur de méthyle  S-adénosyl-.homocysteine + accepteur méthylé

Le produit déméthylé, la S-adénosyl-homocysteine donne de la cystéine après une


réaction en trois étapes :

L’homocystéine réagit ensuite avec la sérine pour donner de la cystathionine sous


l'action de la cystathionine β-synthase :

Homocysteine + sérine → cystathionine + H2O

La dernière étape peut se résumer en un clivage de la cystathionine en cystéine et α-


cétobutyrate

Cystathionine + H+ → α-cétobutyrate + cystéine + NH4+

L'addition de toutes les étapes donne :

L-Méthionine + ATP + H2O  S-adenosyl-M2THIONINE (SAM) + PPi + Pi

SAM + accepteur de méthyle  S-adénostyl-homocystéine + accepteur méthylé

S-adénosyl-homocystéine + H2O → adenosine + homocystéine

Homocystéine + sérine → cytathionine + H2O

Cystathionine + H+  α-cétobutyrate + cystéine + NH4+

III.2.1.5 - Sérine

La voie principale de formation de la sérine dans les tissus animaux commence avec
le 3-phospho-glycérate. Dans la première étape son a-hydroxyle est oxydé par le NAD+
pour donner du 3-phosphohydroxypyruvate. La transamination sur le glutamate fournit
de la 3-phosphosérine qui subit une hydrolyse par une phosphoserine phosphatase pour
donner la sérine libre.

La sérine est le précurseur du glycocolle, aminoacide à 2 carbones par élimination


d'un atome de carbone, celui qui est en position B ou en position 3. Cette réaction est
effectuée par une enzyme qui nécessite comme coenzyme le tétrahydrofolate, le forme
active d'une vitamine, l'acide folique.
64
Serine + tetrahydrofolate

Dans le foie des vertébrés le glycocolle peut être synthétisé par une autre voie
catalysée par la glycocolle synthase.

CO2 + NH4+ + NADH, H+ + N5, N10 -méthylènetétrahydrofolate Glycocolle + NAD+


+ tetrahydrofolate

III.2.2 - Biosynthèse des acides aminés indispensables

Les voies conduisant à la synthèse des amino-acides indispensables sont généralement


longues et plus complexes que celles conduisant aux amino-acides non indispensables
qui, pour la plupart ont moins de cinq étapes. Les animaux supérieurs sont incapables
de faire certains des amino-acides indispensables en raison de la perte d'une ou de deux
enzymes. La plus complexe des voies conduisant à des amino-acides indispensables est
celle fournissant la phénylalanine, le tryptophane et l'histidine, qui ont des noyaux
benzéniques ou hétérocycliques.

Cinq des amino-acides indispensables pour les animaux sont synthétisés par les
végétaux et les micro-organismes à partir d'amino-acides non indispensables. La
thréonine, la méthionine et la lysine sont formées à partir de l'aspartate ; l'arginine et
l'histidine sont formées à partir du glutamate. L'isoleucine est formée par les bactéries
à partir d'un amino-acide indispensable, la thréonine.

EXERCICES

III-I *

Soit la séquence métabolique suivante :

3-phosphoglyceraldehyde→acide1,3-dipbosphoglycérique→acide 3-phosphoglycérique →acide 2


phosphoglycerlque →acide 2-phosphoénolpyruviquc → acide pyruviqne.

1 - Compléter ce schéma en précisant les étapes intéressantes du point de vue


énergétique. Quel serait le bilan énergétique de cette transformation :

a - en anaérobiose ? b - en aérobiose ?

2 - En utilisant les résultats précédents, donner le bilan énergétique de la dégradation


d'une molécule de glucose en acide pyruvique:

a - en anaérobiose ; b - en aérobiose

III-2*

Ecrire les équations de conversion du glucose en acide pyruvique et du glucose en


acide lactique.

65
Quel est le nombre de molécules d' ATP formées lors de chaque réactions?

III-3*

1- Ecrire l’équation d'oxydation complète d'une molécule de glycérol, d'une molécule


de pyruvate et d'une molécule d'acétate :

a -in vitro

b - in vivo et établir le bilan énergétique dans chaque cas

III-4*

1 - Quel est le rendement énergétique (en équivalent ATP) d'une molécule de glucose
issue de l’hydrolyse de l’'amidon d'une part et d'une molécule de glucose issue de
l'hydrolyse du glycogène,

2 - Quel est le rôle énergétique (en %) pour la mise en réserve d'une molécule de
glucose sous forme de glycogène pour ensuite la dégrader complètement en CO2 ?

III-5*

Combien de molécules d'ATP obtient-on lors de l’oxydation de 20g de glucose dans


l’organisme? (PM glucose = 180)

II1-6*

Le glycérol entre dans le cycle glycolytique après les réactions suivantes :

Glycérol + ATP → Glycérol-3P + ADP

Glycérol-3P + NAD+ →Dihydroxyacétone-P + NADH + H+.

Quel est le nombre de molécules d'A1P formées lors de la transformation du glycérol:


a - en pyruvate ? b - en lactate

III-7*

Soit le schéma métabolique ci-après :

a - Ecrire le nom et la formule de X (formule développée).

b - Donner le nom de l’enzyme dont E est le substrat.

c - Parmi les composés A, B, C, D, E et F, écrire la formule de ceux qui possèdent une


liaison à haut potentiel d'hydrolyse (liaison riche en énergie).

66
d· Sachant que le G’0 d'hydrolyse de l'acide phosphoénolpyruvique est de - 61,86
kJ/mol, préciser si l'action de la pyruvatekinase est réversible. Justifier votre réponse,

e - A partir du compose X, combien d'ATP seront disponibles si ce composé est oxydé


en aérobiose jusqu'au stade de l’acétyl-CoA ?

III-8*

On étude l’effet " P ASTEUR" sur une culture de cellules hépatiques maintenues en
anaérobiose temporaire.

a - Comment sera la glycolyse lorsque l'oxygène sera introduit dans le milieu?

b - Cet effet est lié à l'augmentation rapide de la concentration d'un composé


nucléotidique, lequel ?

c - A quelle enzyme attribue-t-on avant tout l'effet "PASTEUR"?

d - Dans une expérience ultérieure, on ajoute dans le milieu de culture du dinitrophénol.


Comment sera la glycolyse lorsque l'on remettra la cellule en présence d'oxygène"
Pourquoi ?

III-9*

I - Ecrire l'équation de bilan de la glycolyse

2· Les levures sauvages de l’espèce S. cerevisiae sont des organismes aérobies


facultatifs qui, sur un milieu gélosé, prolifèrent en donnant des colonies. Deux types de
colonies sont obtenus, Leurs cellules constitutives sont appelées respectivement A et B.

On étudie certaines caractéristiques des cellules A et B placées en milieu convenable ;


on effectue :

- la mesure de l'absorption de l'oxygène par les levures grâce à un microrespiromètre


qui permet de transformer toute diminution partielle d'oxygène en un phénomène
électrique amplifié et enregistré (document 1)

- l'enregistrement à l'aide d'un spectrophotomètre des variations de l'absorption de la


lumière par le cytochromes des mitochondries de la levure quand la longueur d'onde
varie (document II)

Décrire puis interpréter les documents I et II en les utilisant d'abord séparément puis
en établissant un lien entre eux.

3 - Soit la réaction faisant intervenir les cytochromes a et c :

cyt c Fe2+ + cyt a Fe3+ cyt c Fe3+ + cyt a Fe2+

67
a - Le potentiel d'oxydoréduction standard à pH 7 et 3O°C étant de + 0,254 V pour
le couple redox de cyt c et de + 0,29 V pour le couple redox de cyt a, dans quel
sens la réaction tend-elle à se faire spontanément dans les conditions standard?
Pourquoi?

b - Calculer la variation d'enthalpie libre standard (G’0) de la réaction considérée


dans le sens où elle tend à se faire spontanément, Cette étape peut-elle correspondre à
la phosphorylation d'un ADP ? Justifier la réponse.

4 - L'hydrolyse du saccharose conduit a du glucose et du fructose; le fructose est


phosphoryle par l'ATP en fructose-1-phosphate, puis clivé en 2 trioses :
dihydroxyacétone phosphate et glycéraldéhyde. Le glycéraldéhyde est phosphoryle par
l'ATP pour donner de l'ADP et du 3-phosphoglyceraldéhyde.

a - Sachant que la dégradation d'un acétyl-CoA par le cycle de Krebs conduit à la formation
de 3 (NADH,H+), 1 FADH2 et 1 GTP, calculer le bilan en ATP de la dégradation
complète d'une molécule de saccharose en CO2 et H2O.

b - Cette voie métabolique productrice d'énergie correspond-elle aux cellules A ou B?


Pourquoi ? Quelle est la voie métabolique productrice d'énergie donc dispose l’autre type
de cellules ? Comparer dans ce cas le bilan énergétique de la dégradation d'une molécule de
saccharose. (Baccalauréat F7 1979)

III-10*

1 - Pour chacune des réactions suivantes :

a - glucose + ATP → glucose-6P + ADP

b - phosphodihydrexyacétone → phosphoglycéraldéhyde,

c- NAD+ + 2H+ + 2e- → NADH + H+

citer une autre réaction du même type et faisant partie de la même séquence
métabolique.

2 - Trois étapes de la glycolyse anaérobie sont irréversibles et nécessitent, pour permettre la


remontée vers le glucose, des enzymes différentes des enzymes glycolytiques. Quelle est.
parmi ces étapes, celle qui nécessite le détour métabolique le plus important?

III-11*

Quel est le rendement énergétique pour la combustion d'une molécule de lactate


(produite au niveau du muscle) en considérant la néoglucogenèse et la combustion finale
en CO2 par le muscle squelettique (en présence d'O2)?

III-12* Ecrire l’équation d'un cycle de β-oxydation d'un acy-CoA à 2n atomes de


carbone et ca1culer le nombre de molécules d' ATP dont il permet la synthèse.

68
III-13*

1 - Ecrire les équations de conversion en acétyl-coA :

a- d’un acide gras à nombre pair (2n) d’atomes de carbone;

b- d'un acide gras à nombre impair (2n + 1) atomes de carbone;

c- d'un acide gras à 2n atomes de carbone et x doubles liaisons.

2 - Calculer le nombre de molécules d' ATP synthétisées lors de l' oxydation complète
des acides gras suivants : C16 ; C15 et C18:3.

3° temps Transformation complète du compose Y en acétylcoenzyme A

3 - Dans ses grandes lignes, le catabolisme de l’acide oléique est analogue Ii celui
des acides gras saturés et utilise les étapes de la β-oxydation. Apres activation, le
catabolisme proprement dit se fait en 3 temps principaux selon le schéma A

a - Apres avoir rappelé en quoi l’activation ici se distingue de l’activation du glucose,


compléter le schéma A en décrivant dans les détails les 3 temps mentionnés ;

b - Ecrire l'équation exprimant le bilan de la transformation de X en Y et acétyl-CoA


:

X +…………. + ……….. + Y + Acétyl-CoA + …………….. .

4 - Ecrire l’équation bilan du catabolisme de l'acide oléique :

a- en acétyl-CoA ;

b- en CO2 et H2O

5-

a - Citer d'autres destinées de l'acétyl-CoA (on indiquera les produits finals obtenus)

b - En présence d'oxygène, les coenzymes d'oxydoreduction sont reoxydés par la chaine


respiratoire avec synthèse d'ATP. Quel nom donne-t-on à ce phénomène métabolique ?
En quoi cette synthèse se distingue-t-elle de la production de GTP dans le cycle de
Krebs ?

c - Ecrire l’équation de la combustion de l’acide oléique dans une bombe


calorimétrique.

d - Quel est l’intérêt des oxydations cellulaires par rapport à la combustion?

III-14*

Calculer le nombre de molécules d'ATP synthétisées lors de l'oxydation complète du l-


oléyl 2-linoléyl 3-stéaryl glycérol.

69

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