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Université de Blida 1 Mme SOUR S

FSB/Biotechnologie
L3 BS

Chapitre III
PROTEINES MEMBRANAIRES

Année universitaire 2018/2019


Les protéines

50% du poids sec de la plupart des cellules = protéines


Remplissent de nombreuses fonctions
Molécules les plus variées

Protéines = polymères d'acides aminés


Liaison peptidique:

Chaîne : Lys-ala-ile-thr
La maturation des protéines
• Lieu : Appareil de golgi et Réticulum
endoplasmique.
• Passage de la structure primaire à une
structure en 3D ( tridimensionnelle ).
La structure primaire des protéines
129 acides aminés

1er acide aminé (Lysine)


Extrémité NH2 ( trans )

129e acide aminé (Leucine)


Extrémité -COOH (Cys)

Structure primaire de la protéine =


ordre dans lequel sont placés les
acides aminés.
Certaines parties de la chaînes d'acides aminés adoptent une structure
régulière appelée structure secondaire.
On reconnaît deux grands types de structure secondaire :

L'hélice alpha
Dans la structure dite en hélice alpha, la chaîne d'acides aminés
prend
la forme d'un tire-bouchon.
Les différentes spires sont stabilisées par des liaisons hydrogène.

Le feuillet bêta
Dans un feuillet bêta, il se forme
des liaisons hydrogène entre
certains segments de la chaîne
disposés parallèlement les uns par
rapport aux autres. L'ensemble
forme comme une membrane
plissée.
Puis passage en structure tertiaire par différents types de liaisons
:
Quatre grands types d'interactions interviennent dans le repliement de
la chaîne:
L'effet hydrophobe
Les acides aminés dont les radicaux sont hydrophobes ont plus d'affinité entre eux
qu'avec les molécules d'eau entourant la protéine. La chaîne a donc tendance
à se replier de façon à les regrouper entre eux au centre de la
molécule, sans contact direct avec l'eau. Inversement, les acides aminés hydrophiles
ont tendance à se disposer à la périphérie de façon à être en contact
avec l'eau.
Les liaisons ioniques
Les radicaux qui s'ionisent positivement forment des liaisons ioniques avec ceux
qui s'ionisent négativement.
Les liaisons hydrogène
Les ponts disulfure
C'est le cas de la cystéine
(contenant un atome de
soufre).

Deux cystéines
peuvent former une liaison covalente entre elles par l'intermédiaire de l'atome de
soufre de leur radical. Cette liaison covalente peut relier deux cystéines
Les protéines membranaires:
• les quantités et les types de protéines dans les membranes sont
très variables
• 50% des membranes plasmiques sont faites, en poids, de protéines. On
distingue:
• 1- Protéines membranaires périphériques ou extrinsèques (d, e). Protéine
fixée à une autre protéine intégrale ou liée à la région polaire des lipides
membranaires
• 2- Protéines membranaires intégrale ou intrinsèques (a, b et c). Protéines
Transmembrane (traversant la membrane ) ou protéines associées à la
membrane et en interaction avec des protéines de cytosol (b, impliquée dans la
transmission de signal).
Les protéines: intrinsèques ou transmembranaires
• Divers types de protéines membranaires intrinsèques:
• (1)et (2) Protéines à traversée unique, l’une des deux
étant fortement glycosylée sur un de ses domaines
hydrophiles (monotopique).
• (3) Protéine à traversées multiples (ici, à 3 passages),
sur laquelle est accrochée une protéine extrinsèque
(polytopique).
• (4) Cas particulier de l’accrochage d’une protéine
par un lipide membranaire (épingle à cheveux).
2- Les protéines: Extrinsèque, périphérique
Elles sont liées de plusieurs manières à la bicouche lipidique
De façon covalente à la monocouche (ou membrane) interne à travers une chaîne
d’acide gras.
- A travers un pont oligosaccharide lié à un phospholipide, le
phosphatidylinositol ancré dans la membrane externe.
- A travers des liaisons non covalentes avec d’autres protéines
membranaires.
Mobilité des protéines: fusion membranaire
(hybridation somatique)
• Expérience démontrant la mobilité des protéines
membranaires: Cellule hybrides: cellules de souris et
cellules humaines

2 Ac marqués différemment distinguer protéines membranaires


murines et humaines Après 30-40 min, les 2 types de protéines
se répartissent de manière homogène autour de la cellule
hybride.
Principales fonctions des protéines
1.Structure : Les protéines peuvent former des fibres ou des tubes qui peuvent
s'assembler pour former des structures solides. Ex. le collagène et la kératine
2.Régulation du métabolisme : les hormones :La plupart des hormones sont des
protéines Ex. L'insuline : 2 chaînes pour un total de 51 ac. Aminés ; N.B.
Certaines hormones sont des stéroïdes
3.Mouvement: Mouvements dus à 2 protéines : l'actine et la myosine. Les cellules
formant les muscles sont remplies de ces protéines
4.Transport : L'hémoglobine transporte l'oxygène; La myoglobine : transporte
l'oxygène dans les muscles; L'albumine sérique : transporte le gras dans le
sang
5. Immunité Les anticorps (ou immunoglobulines) sont faits de protéines
6.Récepteur et transporteur membranaire Beaucoup de substances chimiques
traversent la membrane des cellules en passant par des canaux formés par des
protéines.
7.Métabolisme : les enzymes La plupart des réactions chimiques qui se déroulent dans
la cellule sont catalysées par des protéines spéciales: les enzymes.
La maturation des protéines
Modifications post-traductionnelles des protéines
Elles ont lieu après la terminaison de la traduction et la libération de la chaine
polypeptidique. Ces modifications peuvent être:
-Réversible: participent au contrôle de l’activité de la protéine ( phosphorylation-
déphosphorylation des résidus tyrosine, acétylation-désacétylation de résidus
lysine d’histones nucléaires.
-Permanant (souvent): participent à l’acquisition de la plénitude fonctionnelle de la
protéine. Ces modifications peuvent être classées selon leur nature:
Clivage:
-d’un ou de quelques acides aminés ex: la méthionine N-terminale
-D’un peptide terminal ex: peptide signal
-D’un précurseur polypeptidique ex: proprotéine inactive en protéine active
Addition:
-De groupements fonctionnels sur certain résidus ex: phosphorylation des tyrosine,
sérine, thréonine; acétylation de lysine; hydroxylation de proline et de
lysine; méthylation d’histidine.
-Des molécules: glucidiques (N-Glycosylation et O-glycosylation); lipidiques;
cofacteurs (métaux)
I- La glycosylation
La glycosylation correspond à un ajout d'oligosaccharides au cours de la
biosynthèse de certaines protéines membranaires ou secrétées, qui de fait
deviennent des glycoprotéines. Cet ajout se fait par voie enzymatique et en
plusieurs étapes dans le réticulum endoplasmique et l'appareil de Golgi des
cellules Eucaryotes. Elle participe à la maturation de ces protéines et peut avoir
un rôle décisif dans leur fonction.

la N-glycosylation a lieu dans la lumière du réticulum


endoplasmique. Un oligosaccharide, toujours le même, est

transféré d'un dolichol au groupement NH, de la chaîne


latérale d'une asparagine de la protéine, transfert catalysé par
une glycosyltransféras de la membrane du réticulum;

la O-glycosylation a lieu dans l'appareil de Golgi. Les glucides


sont ajoutés sur le groupement OH de la chaîne latérale d'une
thréonine ou d'une sérine, transfert catalysé par une
glycosyltransférase.
1- La N-glycosylation
La N-glycosylation s'effectue en deux étapes. Dans un premier temps, une
chaine ramifiée de quelques oses est ajoutée sur la
protéine à modifier via l'établissement d'une liaison covalente entre un
hydroxyl (-OH) d'un N-acétylglucosamine situé à une extrémité de la
chaine glucidique et l'amide (-CO-NH2) de la chaine latérale d'un résidu
asparagine appartenant à la protéine (fig. 1). La liaison ainsi formée est une
liaison dite N-glycosidique, d'où le nom de N- glycosylation.
La réaction établissant cette liaison covalente est contrôlée par une
enzyme, une glycosyltransférase qui est localisée dans la lumière du
reticulum endoplasmique. En effet, l'arbre glucidique est initialement porté
par un Dolicol, un lipide spécifiquement présent à la face interne de la
membrane du reticulum endoplasmique. Il est alors transféré par la
glycosyltransférase sur la chaîne polypeptidique en cours de synthèse
Dans la N-glycosylation, la liaison entre la L'arbre glucidique initial de la N-glycosylation est
protéine et l'arbre glucidique se fait entre la greffé cotraductionnellement sur les protéines
chaîne latérale d'un résidu asparagine et dans le réticulum endoplasmique. Il est constitué
un N-acétylglucosamine. Cette liaison est par 14 oses, dont 9 mannoses. Cet arbre sera
une liaison N-glycosidique (en rouge). plus ou moins modifié lors de la maturation des
protéines dans l'appareil de Golgi.
L'addition de chaînes glucidiques ne s'effectue pas sur tous les résidus asparagine des
protéines N-glycosylées. En effet, seules les asparagines appartenant aux deux séquences
Asn-X-Ser ou Asn-X-Thr (où X est un acide aminé quelconque excepté la proline) peuvent
être glycosylées
Le dolichol est prélablement phosphorylé par l’ATP en dolichol phosphate en
présence de dolichol kinase

Puis l’assemblage de l’oligosaccharide-P-P-dolichol, son transfert sur la chaine


polypeptidique et la maturation de la chaine oligosaccharidique se déroulent comme
suit:
1- sur la face cytoplasmique de la membrane du REG, le dolichol-phosphate
réagit d’abbord avec la 2 N-acétyl glucosamine en présence de N-
acétylglucosamine transférase.

2 Puis avec 5 mannoses en présence de mannose transférase


3une enzyme membranaire, la flippase, fait alors basculer ce composé vers la face
citernale du REG;
4 4 autres mannoses (activés sous forme de dolichol-phosphate-mannose)
sont fixés en présence de mannosyl transférase;
5 puis 3 glucoses (activés sous forme de dolichol-phosphate-glucose) sont
fixés en présence de glucosyl transférase;
6l’oligosaccharide est donc transféré en bloc sur un résidu asparagine de la chaine
polypéptidique en cours d’élongation par formation de liaison N- glycosidique en
présence d’oligosaccharide-protéine transférase;
7pendant que l’élongation se poursuit et s’achève, les 3 glucoses et 6
mannoses sont enlevés par les glucosidases et mannosidases pour former les
motifs pentasaccharidique;

8 la glycoprotéine est transférée par une vesicule de transport vers


l’Appareil de golgi (AG)
9la maturation de la chaine oligosaccharidique se poursuit par ajout, séquentiel
de N-acétylglucosamine, de galactose, de fucose et d’acide sialique en
présence de glycosyltransférases; elle a lieu successivement dans les citernes
cis, médianes et trans de l’AG jusqu’à la formation de N-glycoprotéines
définitives qui sont destinés à être membranaires ou secrétés
Il existe deux grands types de
maturation de l'oligosaccharide
initial greffé sur les protéines.
La première voie conduit à un
oligosaccharide riche en
mannose. Ce type de maturation
se déroule pour les protéines
qui vont rejoindre les
lysosomes.
L'autre voie conduit à un
oligosaccharide dit complexe. Ce
type de maturation se déroule
pour les protéines membranaires
ou secrétées. Dans ce cas, le
dernier ose greffé est un acide
sialique ou NANA (N-acétyl
neuraminique acide) qui
s'effectue dans les compartiments
les plus distaux de l'appareil de
Golgi (trans). La sialylation des
protéines est ainsi couramment
utilisée comme marqueur de
traversée complète de l'appareil
de Golgi.
2- La O-glycosylation
La O-glycosylation correspond également
à l'ajout d'un oligosaccharide sur une
protéine, mais via l'établissement d'une
liaison entre un N-acétylgalactosamine et
le groupement hydroxyl (-OH) de la
chaîne latérale d'un acide
aminé sérine ou thréonine .
Il existe cependant un cas particulier,
celui du collagène, où le sucre impliqué
dans la liaison est un galactose et l'acide
aminé une hydroxylysine.
Cette addition se déroule dans l'appareil de Golgi, donc post-traductionnellement, durant
la phase de maturation de ces glycoprotéines. Une fois encore, le mécanisme est contrôlé
par voie enzymatique. En revanche, l'addition des résidus se fait séquentiellement un à un
à partir d'oses activés par leur liaison avec un nucléotide, et non à partir d'un précurseur
oligosaccharidique.
Au final, les chaînes glucidiques de la O-glycosylation sont beaucoup plus courtes que
dans le cas de la N-glycosylation, avec le plus souvent 1, 2 voire 3 résidus osidiques
seulement..
La O-glycosylation
MATURATION DES PROTEINES

LIPIDATION DES PROTEINES

TD N 3
BTS
II- LIPIDATION DES PROTEINES

Certaines protéines des cellules eucaryotes


sont liées à la membranes par des AG (Acide
myristique, palmitique) ou des phospholipides (glycosyl-
phosphatidyl-éthanolamine, GPI) situées à l’intérieur des
feuillets lipidiques ou encore un résidu isoprényl (farnésyl,
géranylgéranyl). Ils sont dit des protéines ancrées dans la
membrane
1/ Myristoylation :

Consiste à la fixation d’un myristate


(C14) par une liaison amides sur la
Gly N-terminale de la protéine.

La réaction est catalysée par une N-


merystyltransferase sur une Gly en
position 2 après élimination de la Met
1 par une méthionine aminopeptidase
la modification est co-traductionnelle
et la réaction est irréversible

L'acide tétradécanoïque, plus


couramment appelé acide myristique,
C14:0, est un acide gras saturé à 14
atomes de carbone de formule semi-
développée CH 3 –(CH 2) 12 –COOH.
2/ Palmitoylation :
Une post-
modification
traductionnelle.

Consiste a la fixation d’un


palmitate (C16) par une liaison
thioester sur la chaine latérale
d’une Cys de la protéine. Ou
résidu sérine ( liaison thioester )

La transférase catalysant cette


réaction est mal caractérisée

La réaction est réversible.


Beaucoup de
impliquées protéines dans
cellulaire, la croissance et
l’adhésion
transduction du signal sont
palmitoylées.
L'acide palmitique est au préalable activé sous
forme d'un acyl-CoA : le palmitoyl
- CoA.

L’acide palmitique également appelé acide cétylique ou acide hexadécanoïque (nom


systématique), constitue l'un des acides gras saturés les plus courants chez les animaux
et les plantes. On le symbolise souvent par les nombres 16:0 (soit la formule C16:0) pour
indiquer qu'il a 16 carbones et aucune liaison éthylénique.
Les protéines sont souvent modifiées de manière séquentielle par des lipides
différents :
la modification co-traductionnelle par le myristate (ou N-myristoylation) est
suivie par la palmitoylation post-traductionnelle des résidus Cys
La palmitoylation a lieu dans le cytoplasme et n'utilise pas les voies de
sécrétion du réticulum endoplasmique.
La palmitoylation est essentielle pour le repliement des protéines membranaires
impliquées dans la signalisation et le trafic intracellulaires comme les kinases ,
les GTPases , les protéines G .
La palmitoylation est aussi impliquée dans le métabolisme des lipoprotéines,

La protéine G est une protéine qui permet le transfert d'informations à l'intérieur de


la cellule. Elle participe ainsi à un mécanisme appelé transduction du signal.
Cette protéine est appelée ainsi car elle utilise l'échange de GTP en GDP pour
déclencher ou inhiber des réactions biochimiques dans la cellule.
3/ Isoprénylation:
Une modification post-
traductionnelle.

Consiste a la fixation d’un


farnésyl (C15) par une liaison
thioether sur une Cys C-terminale
de la protéine.
De nombreuses protéines G
impliquées dans la signalisation
cellulaire sont isoprénylées.
Ex: la protéine p21 ras est liée
par un groupement farnésyl
intramembranaire. Si la liaison ne
peut se faire à cause d’une
mutation induite au niveau de la
Cys C-ter, la protéine perd son
activité transformante.

Les protéines Ras sont une famille de protéines, avec un rôle de proto-oncogène. Une
tumeur sur quatre chez l'Homme possède une mutation de ce gène.
Les protéines Ras sont des petites GTPases qui font partie de la famille des protéines
G monomériques.. Elles agissent sur plusieurs voies métaboliques par activation
de kinases (cascade de phosphorylations).
4/ Protéines associées par
un GPI (glycosyl-
phosphtidyl-inositol)

⦿ Les protéines ancrées dans


la membrane par un GPI sont
localisées du
coté
extracellulaire.
Cette localisation est
différente des
précédente qui se trouve du
coté cytoplasmique.
⦿Certaines protéines
associées au GPI peuvent se
détachées de la membrane par
une phospholipase D.
Ce clivage n’est pas clair, peut
être un moyen de réguler
l’expression de certaines
protéines en surface, ou un
moyen d’augmenter la
concentration locale de la
forme soluble de protéine.
• L'ancre GPI (glycosylphosphatidylinositol) est une modification post-
traductionnelle.
• Ce glycolipide contient :
• une chaîne pseudo-pentasaccharide de base (3 mannose, 1 glucosamine, 1
phosphatidylinositol)
• une partie lipidique (en général, un glycérol phosphatidyl-diacyl)
• une phosphatidyl-éthanolamine qui établie une liaison phosphodiester avec
l'extrémité C-terminale de la protéine ancrée
• Cette structure de base GPI peut avoir des modifications supplémentaires
selon le type de cellule, les plus courantes étant la phosphorylation, la
glycosylation ou l'acylation.
• L'extrémité réductrice de la glucosamine (GlcN) est liée à un
groupement phosphatidylinositol. Ce phosphatidylinositol est alors ancré
par
une autre liaison phosphodiester à la membrane.
• Beaucoup de protéines ancrées via une ancre GPI sont des enzymes
hydrolytiques ou ont un rôle de récepteurs, d'antigènes de surface des
cellules ou de molécules d'adhérence cellulaire.
• De plus, les ancres GPI sont facilement incorporées dans les régions de la
membrane enrichies en cholestérol et en sphingolipides, les radeaux lipidiques.
Cela suggère que les protéines-GPI jouent un rôle important dans la transduction du
signal.

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