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OPP 19-5536/BDO
PROJET DE DECISION
Vu l’arrêté du 24 avril 2008 modifié, relatif aux redevances de procédure perçues par l'Institut
national de la propriété industrielle ;
L- FAITS ET PROCEDURE
Ce signe est destiné à distinguer les produits et services suivants : « Lessives ; préparations pour
polir ; préparations pour dégraisser ; préparations pour abraser ; savons ; parfums ; huiles essentielles ;
cosmétiques ; lotions pour les cheveux ; dentifrices ; dépilatoires ; produits de démaquillage ; rouge à lèvres
; masques de beauté ; produits de rasage ; produits pour la conservation du cuir (cirages) ; crèmes pour le
cuir; TOUS CES PRODUITS SONT FABRIQUES OU D'ORIGINE FRANÇAISE ; Produits de l'imprimerie ;
articles pour reliures ; photographies ; articles de papeterie ; adhésifs (matières collantes) pour la papeterie
ou le ménage ; matériel pour artistes ; pinceaux ; articles de bureau (à l'exception des meubles) ; matériel
d’instruction ou d'enseignement (à l'exception des appareils) ; caractères d’imprimerie ; papier ; carton ;
boîtes en papier ou en carton ; affiches ; albums ; cartes ; livres ; journaux ; prospectus ; brochures ;
calendriers ; instruments d'écriture ; objets d'art gravés ; objets d'art lithographiés ; tableaux (peintures)
encadrés ou non ; patrons pour la couture ; dessins ; instruments de dessin ; mouchoirs de poche en papier
; serviettes de toilette en papier ; linge de table en papier ; papier hygiénique ; sacs (enveloppes, pochettes)
en papier ou en matières plastiques pour l'emballage ; sacs à ordures en papier ou en matières plastiques ;
recherche et développement de nouveaux produits pour des tiers ; architecture ; décoration intérieure ;
services de conception d'art graphique ; stylisme (esthétique industrielle) ».
A.- L’OPPOSANTE
A l'appui de son opposition, l’opposante indique que le signe contesté ESPELETTE ESPRIT DE
PARFUM CHRISTIAN LOUIS LOUIS MAITRE PARFUMEUR PARIS, au regard de l’intégralité des produits
et services déposés, porte atteinte au nom, à l'image et à la renommée de la commune d'ESPELETTE.
Elle indique que « l’utilisation du vocable « ESPELETTE » pour l ’un quelconque de ces produits est
de nature à entraîner une confusion dans l’esprit des éventuels consommateurs car cela induit que le
produit concerné provient d’ESPELETTE ou y est fabriqué ».
Elle ajoute que « la notoriété du piment d ’ESPELETTE fait aujourd’hui du terme « ESPELETTE »
une vraie marque commerciale liée à une image de produits du terroir de qualité ».
Enfin, elle indique qu’ « une AOP protège le « PIMENT D'ESPELETTE » » et que « le risque de
confusion est également très important avec cette appellation ».
Il invoque l’existence, notamment, de deux marques antérieures dont il serait titulaire et fournit à
cet égard un document présentant un jeu d’étiquettes.
Il indique également que sa société « porte nom Parfums et Senteurs du Pays Basque » et qu’il
détient également « une boutique Parfums et Senteurs du Pays Basque à Espelette Karrika Nagushia ».
III.- DECISION
CONSIDERANT que l’article L 712-4 de ce même code dispose que « pendant le délai mentionné à l'article
L. 712-3, opposition à la demande d'enregistrement peut être faite auprès du directeur de l'Institut national
de la propriété industrielle par : 3° Une collectivité territoriale au titre du h de l'article L. 711-4 ».
CONSIDERANT que la demande d’enregistrement contestée porte sur le signe verbal ESPELETTE
ESPRIT DE PARFUM CHRISTIAN LOUIS LOUIS MAITRE PARFUMEUR PARIS, ci-dessous reproduit :
CONSIDERANT que le signe invoqué par la commune opposante à l’appui de l’opposition est le nom
« ESPELETTE ».
CONSIDERANT, à titre liminaire, qu’il convient d’écarter les arguments relatifs à une éventuelle atteinte à
l’appellation d’origine protégée « piment d’Espelette », invoquée par l’opposante, au fait qu'ESPELETTE
serait « une vraie marque commerciale », ainsi qu’au caractère déceptif du signe contesté sur la
provenance géographique des produits et services, dès lors que l’opposante a indiqué dans le formulaire
d’opposition former opposition sur de l’atteinte au nom, à l’image et/ou à la renommée de la collectivité
territoriale ; qu’il est en outre rappelé qu’une opposition portant sur une marque déposée antérieurement
au 11 décembre 2019 ne peut se fonder que sur un seul droit antérieur.
CONSIDERANT qu’il n’est pas contesté que le nom ESPELETTE identifie la collectivité territoriale
ESPELETTE.
CONSIDERANT que force est de constater que la dénomination ESPELETTE se retrouve dans le signe
contesté, associée aux termes ESPRIT DE PARFUM CHRISTIAN LOUIS LOUIS M P PARIS ;
Que ce terme ESPELETTE constitue l’élément essentiel du signe contesté, de par sa longueur et le fait
qu’il y est présenté en position d’attaque, sur une ligne supérieure ;
Qu’il y est en outre individualisé et apparaît constituer à lui seul l’élément que retiendra le consommateur
pour désigner la marque ;
Qu’en effet, les autres éléments du signe, du reste très nombreux se comprennent comme des mentions
relatives aux produits à laquelle la marque se destine, à leur créateur et à leur origine française, de sorte
que tous ces termes ne seront pas retenus dans la désignation de la marque, laquelle sera plus
vraisemblablement nommée sous la seule dénomination ESPELETTE ;
Que ne sauraient être retenus les arguments du déposant selon lesquels il serait titulaire de deux marques
antérieures et que sa société « porte nom Parfums et Senteurs du Pays Basque » et qu’il détient également
« une boutique Parfums et Senteurs du Pays Basque à Espelette Karrika Nagushia » ;
Qu'en effet, ces arguments sont sans incidence sur la présente procédure, dès lors que le bien-fondé d'une
opposition doit uniquement s'apprécier eu égard au droit antérieur invoqué et à l'atteinte susceptible d'être
portée à ce droit par l'enregistrement de la demande contestée ;
CONSIDERANT que l’article L. 711-4 h) du Code de la propriété intellectuelle n’a pas pour objet d’interdire
aux tiers, d’une manière générale, de déposer en tant que marque un signe identifiant une collectivité
territoriale, mais seulement de réserver cette interdiction au cas où il résulte de ce dépôt une atteinte aux
intérêts publics ;
Qu’il s’ensuit que l’atteinte aux droits d’une collectivité territoriale sur son nom n’est constituée que pour
autant que celle-ci établisse que l’usage du signe contesté entraîne un risque de confusion avec ses
propres attributions ou est de nature à lui porter préjudice ou à porter préjudice à des administrés,
CONSIDERANT en l’espèce, que l’opposante invoque une atteinte au nom, à l’image et à la renommée de
la commune d’Espelette ;
Que toutefois, la commune opposante n'établit pas que les produits et services de la demande
d'enregistrement contestée relèveraient de ses compétences d’attribution ;
Qu’elle ne démontre pas non plus exercer des activités dans les secteurs concernés par ces produits et
services ;
Qu’enfin, la commune opposante n’établit pas qu’elle jouisse d’une renommée particulière pour
l'élaboration et/ou la commercialisation de ces produits et services ;
Qu’à cet égard, la seule référence à l’AOP « piment d’Espeiette » ne saurait démontrer une renommée de
la commune d’Espelette au regard des produits et services en présence qui n’apparaissent pas présenter
de lien avec ce produit alimentaire ;
Qu’il résulte de ce qui précède que l’opposante n’a pas démontré en quoi le dépôt de la demande
d’enregistrement, pour les produits et services qu’elle désigne, engendrerait un risque de confusion avec
ses propres attributions ou serait de nature à lui porter préjudice ou à porter préjudice à ses administrés.
Qu’en particulier, il n’est pas davantage démontré en quoi le dépôt de la marque pour les produits précités
galvauderait l’image de produits de terroir et de qualité liée au nom Espelette, comme l’affirme l’opposante.
DECIDE
Isabelle M
Responsable de pôle