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QUE SAIS-JE ?
La marque
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BENOÎT HEILBRUNN
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Professeur de marketing
à l’ESCP Europe et à l’IFM.
Consultant en stratégie de marque
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Sommaire
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Introduction
Chapitre I – Histoire et fonctions des marques
La marque et ses parties prenantes
Chapitre II – Qu’est-ce qu’une marque ?
I. – Les différents types de marques
II. – La marque-produit ou service
III. – Les marques-familles
IV. – La marque-corporate et la logique de cautionnement
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V. – La trifonctionnalité des marques
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VI. – Les composantes identitaires d’une marque
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Introduction
Que serait une vie sans marque ? Même les auteurs de science-fiction les
plus hardis ne se sont pas hasardés à une telle hypothèse, tant les marques
sont omniprésentes à chaque moment de notre vie : nous consacrons de plus en
plus de temps à des activités dites de consommation et pratiquement tous les
produits sont marqués. Des fruits et légumes sur les étals des marchés au nom
des villes (Saint-Tropez, Chambord) 1 ou des pays, la marque a étendu son
emprise hors du domaine des produits et des services, pour toucher des entités
aussi différentes que des artistes (Picasso, Ben Vautrier), des designers
(Philippe Starck, Ora Ito), des clubs de football (certains clubs comme
Manchester United sont par exemple cotés en Bourse), des sportifs (David
Beckham, Éric Cantona), des institutions (le Moma, le Louvre, la Sorbonne).
Notre civilisation semble ainsi avoir pratiquement exclu les objets non
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marqués. Ainsi, même l’enseigne japonaise Muji (Mujirushi Ryohin signifie
« produit de qualité sans marque » en japonais) est-elle devenue une marque :
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la marque serait-elle le signe indépassable de la société de consommation ? De
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façon générale, on peut considérer que les marques sont devenues des
médiateurs essentiels entre les individus et leur environnement quotidien
(entreprises, villes, régions). De signe de différenciation, la marque devient, au
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sein d’une société régie par le marketing, une entité dont les retentissements
sur les acteurs sociaux et leurs interactions sont innombrables. C’est sur cet
objet proprement sociétal que le présent ouvrage se propose de réfléchir.
Chapitre I
boulangers d’apposer leur marque sur la moindre miche de pain vendue afin
qu’il soit possible de retrouver le fautif en cas d’erreur sur le poids de la
miche. Ainsi, la marque assure la traçabilité du produit depuis son lieu
d’origine : c’est sa fonction de labellisation. Il en est de même pour les
orfèvres et les argentiers à qui l’on impose également l’apposition d’une
marque associant leur signature à un symbole personnel assurant la qualité du
métal.
Mais on peut en fait considérer que le véritable usage économique de la
marque date du XVe siècle, époque à laquelle apparaît en français le terme
« marque » (1456). Son étymologie–« marque » dérive de l’ancien français
« merchier » – désigne un signe mis intentionnellement sur un objet pour le
rendre reconnaissable et en assurer la propriété5. La marque va rapidement
se diffuser comme un signe permettant de distinguer les artisans les uns des
autres. Ainsi, en 1597, deux orfèvres accusés d’apposer de fausses marques
sur leur marchandise furent cloués au pilori par les oreilles, illustrant la
lourdeur de la sanction en cas de contrefaçon6. Ce n’est en fait qu’au XVIIe
siècle que la marque en vient à s’appliquer à une pratique professionnelle.
Pendant l’Ancien Régime, de nombreux règlements corporatistes tentent de
limiter une production déjà restreinte du fait des techniques manuelles de
production. Le rôle du droit de jurande est alors de limiter la concurrence et la
production en grande quantité en interdisant par exemple aux artisans de
posséder plusieurs ateliers ou en les obligeant à n’employer qu’un nombre
restreint de compagnons. L’organisation corporatiste vise alors à limiter toute
forme de concurrence dans un univers commercial qui assigne à l’artisan la
double fonction de producteur et de marchand. La marque, très prégnante,
permet d’assurer au client final le respect de règlements de fabrication en
même temps qu’elle offre une sorte de garantie policée des monopoles et
privilèges corporatistes7.
La Révolution de 1789, en supprimant les jurandes, établit la liberté du
commerce.
À partir du XVIIIe siècle, l’importance de la marque s’accroît de façon
significative dans la majorité des pays occidentaux du fait de la coexistence
d’un certain nombre de phénomènes. L’évolution des techniques de production,
de transport et du machinisme conduit à une substitution progressive de la
grande industrie aux artisans, ce qui entraîne notamment une spécialisation de
la production. Les progrès significatifs réalisés par les systèmes de
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communication et de transport permettent bientôt la distribution des biens à
un niveau régional, national et international. Les produits frais font notamment
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l’objet de marquage parce qu’ils sont périssables. Parallèlement, les progrès
dans les processus de production permettent une certaine uniformisation de la
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production : la marque indique alors une reproductibilité des produits ainsi que
la production de grandes quantités de produits à prix réduit. Enfin,
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ces produits – dont certains existent encore aujourd’hui8 – sont la plupart du
temps accidentels. Ce sont les produits qui par leur nouveauté sont porteurs de
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messages.
Les produits dotés d’une véritable stratégie de marque apparaissent à la
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théorie fondée sur le rôle des émotions dans l’élaboration des stimuli
développée par le béhavioriste James Watson a connu un succès considérable
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jusqu’aux années 1960 dans le milieu publicitaire américain. De même, le
recours aux théories de la motivation élaborées notamment par Ernst Dichter
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pratiques, discours et perceptions de celle-ci.
Autre acteur, l’actionnaire qui, du fait de l’évolution du mode de gouvernance
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des entreprises, impose un seuil de rentabilité minimum des marques et influe
de façon significative sur le développement des portefeuilles de marque
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Chapitre II
déposée ne signifie pas que l’on détient une marque au sens d’un outil
stratégique de création de valeur. Il faut donc distinguer le simple identifiant
commercial qui est certes protégé, mais n’est associé dans l’esprit des
consommateurs cibles à aucun imaginaire spécifique, et la marque qui articule,
comme on va le voir, des niveaux de contenu, de récit et d’expression. N’en
déplaise à certaines entreprises, les trois quarts des noms de marques qui
existent sur les marchés des produits de grande consommation ne sont pas des
marques à part entière mais de simples identifiants commerciaux. Il faut
d’abord du temps pour construire une marque (la règle des vingt-cinq ans
semble empreinte de bon sens et de justesse car elle signifie la capacité de la
marque à avoir traversé trois générations), de même que la règle des cinq
associations minimales. On peut en effet penser que si des individus pris au
hasard dans le marché cible ne peuvent citer cinq associations suffisamment
précises, différentes et différenciantes que leur évoque un nom de marque,
nous sommes davantage en présence d’un identifiant commercial que d’une
marque. À ce titre Cristalline, Corail Theoz, voire Lipton sont peut-être
davantage des identifiants commerciaux que des marques même si leur force
d’impact est indéniable.
Il faut ensuite distinguer la marque-entreprise, dite corporate, de la marque
commerciale. Ainsi Nestlé et Renault sont des marques-corporate qui sont
utilisées comme telles pour cautionner des marques commerciales filles telles
que Nesquik, Nescafé, KitKat, Galak, ou Zoé, Clio, Twingo.
Par ailleurs, il est important de bien distinguer le label de la marque. Certes
une marque peut être dotée d’une fonction de labellisation qui vise à adjoindre
à l’objet manufacturé des coordonnées spatio-temporelles précises et une
traçabilité propre à rassurer le consommateur quant au processus
d’élaboration ou aux ingrédients d’un produit ou service. Mais une marque qui
se réduirait à cette unique fonction d’authentification ne serait pas à
proprement parler une marque parce qu’elle ne véhiculerait que des valeurs
fonctionnelles propres au label. Il nous faut donc réserver le terme de « label »
pour des signes transversaux garants d’un niveau de qualité ou d’un mode de
production.
Signalons également le cas des marques ingrédientielles telles qu’Intel,
Lycra ou Nylon qui sont en fait des marques de composants. Ils viennent
souvent légitimer les marques de produits qui les intègrent. D’où la tentation
pour certaines de ces marques d’acquérir de la visibilité auprès du
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consommateur final par des stratégies dites d’inside out.
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II. – La marque-produit ou service
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branduits uniquement sur le marché français tandis qu’une marque comme
Xerox fonctionne comme un branduit sur le marché américain où elle est
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devenue le synonyme de photocopier. L’inconvénient majeur du branduit est la
confusion entre la marque et le produit. Beaucoup d’entre nous sont encore
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saillant, c’est-à-dire en travaillant sa visibilité et sa prise en compte par le
consommateur. De la même façon, partant d’un savoir-faire dans le domaine de
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la farine, la marque Francine a développé une gamme de produits pour la
préparation des gaufres, des brownies, de la fougasse, des crêpes, des muffins,
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corporate dotée d’une signature (« des voitures à vivre », puis « Créateur
d’automobiles », puis…) qui cautionne l’ensemble des modèles du constructeur,
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ainsi que le font d’ailleurs tous les acteurs du secteur, car on imagine mal une
voiture ne bénéficiant pas de l’engagement (et donc de la signature) d’un
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La marque-caution repose sur une approche systémique du portefeuille de
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marque dans lequel chaque élément participe à la constitution de l’ensemble
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stratégique qui cloisonne les espaces et renvoie à une structure d’ordre
qui permet de baliser le marché ; cette structure d’ordre conduit
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implicitement à une hypertrophie des fonctions de souveraineté et
guerrière pour reprendre l’idéologie trifonctionnelle de Georges
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priori disjoints, en créant une passerelle (fictive et donc fictionnelle) entre des
mondes matériels et immatériels. La marque est donc un essentiel vecteur de
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sémantisation. Elle enrobe les objets d’une valeur de signe qui dépasse leur
seule valeur d’usage (ce à quoi ils servent) pour les transformer en instance
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marché même de l’horlogerie pour ensuite proposer une idée du temps (et une
unité de mesure : le bit). Dieno Rosso, propriétaire des jeans Diesel, déclarait
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par exemple : « Nous ne vendons pas un produit, mais un style de vie […]. Le
concept Diesel, tout est là. Une façon de vivre, une façon de s’habiller, une
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façon de faire. »18 Un grand créateur est celui qui est capable de
recatégoriser un univers d’objets, et toute grande marque s’inscrit toujours
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avoir sur le corps (« une eau qui défatigue », « une eau qui maintient en
forme »), ses bénéfices diététiques (« une eau qui aide à perdre du poids ») ou
bucco-dentaires (« une eau anticaries »), les plaisirs qu’elle procure (« une eau
qui redonne le plaisir de reboire de l’eau »), les valeurs sociales qu’elle permet
de véhiculer (« le champagne des eaux de table »), les moments de
consommation qu’elle suscite (« l’eau des pique-niques entre amis »), etc. Il est
donc nécessaire de déterminer un point d’ancrage (driver) qui va permettre de
structurer le récit de marque.
Or, qui dit récit dit intrigue, c’est-à-dire l’identification d’un problème à
résoudre. La marque se donne à lire comme un récit dans la mesure où elle
permet de résoudre une intrigue, c’est-à-dire de répondre à un problème
rencontré par le consommateur en lui proposant un objet de désir. Le récit est
un processus par lequel un sujet part en quête d’un objet de désir. L’intrigue du
récit de marque est donc fondée sur une situation de consommation
problématique, à savoir un décalage entre ce qu’a l’individu et ce qu’il désire.
La promesse de marque (autrement appelée contrat de marque) découle de
cette mise en évidence du problème que rencontre le consommateur dans une
catégorie de produits donnée. Ce problème peut être la saleté du linge, les
kilos superflus, le machisme, la solitude. Ce n’est qu’à partir du moment où la
marque a cerné les dimensions du problème expérimenté par le consommateur
qu’elle peut véritablement mettre en œuvre à la fois ses compétences, sa
vision et ses valeurs à travers le contrat de marque. La notion de contrat est
d’autant plus importante dans le cadre d’une marque-corporate, c’est-à-dire
d’une entreprise qui décide de s’engager derrière ses produits et ses marques.
On mesure ici à quel point une marque est avant tout une parole, une parole
adressée à ses publics (consommateurs, partenaires commerciaux,
actionnaires, etc.), une parole verbale, cela va de soi, mais aussi non verbale.
L’une des définitions les plus justes de la marque est la notion de « contrat de
confiance » inventée par Darty. Le contrat de marque renvoie donc à la
relation de fiducie qui fonde toute marque, en posant les termes de
l’engagement qui lie implicitement la marque à ses consommateurs actuels et
potentiels : Contrex s’engage à l’égard de ses consommatrices à travers un
« contrat minceur », Moulinex propose des produits astucieux qui permettent à
l’individu de consacrer son temps à d’autres activités que les seules activités
ménagères tandis qu’Axe promet aux adolescents imberbes et boutonneux
l’« objet magique » qui leur permettra de ne pas rentrer bredouille de leur
soirée en discothèque ; la crème anti-âge Roc promet « 10 ans de moins »
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tandis que Prince de Lu s’engage à « donne(r) de l’énergie tout au long de la
journée » grâce au principe de l’énergie à diffusion progressive. Le contrat de
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marque doit, pour être valide, articuler une dimension fonctionnelle liée à des
valeurs d’usage (« zéro tracas, zéro bla-bla » de MMA) et une dimension
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émotionnelle, liée à des valeurs dites de vie (« Sheba, pour dire je t’aime »). Si
le contrat n’embraye que des valeurs fonctionnelles, la marque n’est qu’un
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le cas où elle remplit son contrat et négativement (abandon, bouche-à-oreille
négatif) dans le cas inverse.
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On peut alors distinguer trois niveaux de bénéfices selon un axe qui va du
monde concret et matériel au monde abstrait19 :
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une plate-forme de marque, dont nous reprenons les principales rubriques
dans le tableau ci-après.
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La marque est tout d’abord un outil visant à créer de la préférence sur des
marchés qui sont de plus en plus saturés et de plus en plus banalisés. Elle
assure une fonction de signature, notamment dans le cas d’utilisation de la
marque-corporate, en mettant en évidence l’origine du produit, un facteur très
important pour les produits liés à un fort risque perçu par l’utilisateur ou bien
encore pour les entreprises (comme Danone ou Nestlé) qui cautionnent leurs
marques pour garantir l’origine et la qualité de fabrication des produits et ainsi
rassurer les consommateurs. Du fait de la distanciation des acteurs du marché,
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la marque joue une éminente fonction de lien qui permet donc de recréer une
relation avec le consommateur final en court-circuitant tant que faire se peut
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l’influence souvent déterminante du distributeur. D’où l’idée de marque
relationnelle déployée pour rendre compte des nombreuses et diverses
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etc. Cette fonction de signature n’est valable qu’à mesure que la marque se
dote d’une fonction symbolique de sémantisation qui vise à enrichir la valeur
perçue du produit ou service en le projetant dans un univers de sens ; la
marque pare le produit d’une histoire et devient de ce fait un vecteur de
transmission de valeurs et de savoirs. Cette fonction narrative de la marque lui
permet de valoriser des objets au-delà de leur seule valeur d’usage et surtout
au-delà de biens concurrents considérés comme très similaires. Une Golf est
par exemple environ 15 % plus chère qu’une Clio, à performances techniques
comparables. C’est cet écart de prix directement attribuable à la marque que
l’on appelle le goodwill.
Figure 5. – La marque comme processus de création de valeur
marque peut créer par rapport à des marques concurrentes ou par rapport au
prix de référence du marché. Cette prime de marque est ensuite investie en
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s’adapter à leurs attentes souvent changeantes. La marque oscille
perpétuellement entre la redondance et la créativité dans un balancement
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entre 1/ une conformité qui, en répondant aux attentes des destinataires, les
rassure en excluant les ambiguïtés conduisant à un effort d’interprétation trop
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destinataires.
Il est alors possible d’envisager plusieurs modes de développement pour une
marque qui sont inventoriés dans la figure suivante.
On peut alors envisager deux modalités d’extension verticale : d’une part les
extensions verticales vers le haut ainsi que l’illustre le cas de Volkswagen avec
la Phaeton qui entendait montrer la légitimité de la marque à investir le
segment des berlines à plus de 100 000 € ou encore le lancement de
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l’Avantime par Renault qui procédait du même type d’objectif stratégique ;
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d’autre part, on peut envisager les extensions verticales vers le bas
qu’illustrent des exemples aussi différents que la Mercedes Class A, les Must
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la marque.
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(les composants électroniques, les chaussures de sport). À l’opposé, certains
secteurs sont « domestiques » parce que les forces d’intégration et de
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coordination sont faibles, tandis que la pression des forces d’adaptation locale
est forte (les produits alimentaires ultrafrais, la charcuterie). Entre ces deux
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illustrent une telle approche. La prise en compte de l’interdépendance
entre les pays et la volonté de rationaliser la stratégie dans une
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perspective mondiale s’accompagnent alors des décisions suivantes :
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marque à de nouveaux segments tout en renforçant une association centrale
de la marque : L’extension permet d’enrichir les associations évoquées et
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d’accroître le périmètre de signification de la marque. En lançant une gamme
de produits à faible teneur en calories, Weight Watchers a pu dépasser le
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de celle de Louis Vuitton vers les chaussures, les vêtements et les
instruments d’écriture.
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(lunettes, optique, bonbons, robes de mariées, voyages, etc.).
N’oublions pas que l’extension de marque se dit en anglais brand stretching,
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rappelant par là le caractère élastique de la marque : la marque est comme le
caoutchouc ; elle peut s’étirer, mais elle rompt si l’on tire trop fort ou trop
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rapidement. Le sage chinois ne dit-il pas : « Inutile de tirer sur la plante, elle
ne poussera pas plus vite… » ?
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exemple) sans lien avec l’identité de la marque. La marque Cardin pâlit
aujourd’hui une image négative en raison de l’incohérence qui existait entre
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certaines extensions et la marque mère.
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Développement à
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Dimension Articulation
prégnante Plan de l’expression logo (signature, cohérente du plan de
de la couleurs d’identité visuelle) l’expression et du
marque plan du contenu
Maroquinerie Mont-
Produits dérivés
Blanc
Exemples Lunettes et jeans Lacoste
Parfums Hermès
Produits Ferrari (hors automobiles)
Lunettes Porsche
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IV. – Les alliances de marques
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Une autre forme de développement d’une marque consiste à s’allier avec une
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contribution réelle du produit comarqué en termes de bénéfices consommateur
(pour éviter une forme de co-badging), la complémentarité d’image et/ou de
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cible entre les marques partenaires, la légitimité des marques alliées dans les
catégories de produits investies et la cohérence entre le produit comarqué et
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Chapitre IV
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et le pouvoir idéologique des marques. Ce phénomène a tendance à s’amplifier
du simple fait que les enfants assimilent les noms de marques à un âge
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précoce. Des études24 ont notamment montré que, vers 6 ou 7 ans, les enfants
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sont capables de citer clairement les marques qu’ils aiment ou qu’ils n’aiment
pas dans une famille de produits comme les bonbons mais aussi pour les
chaussures de sport, les jeans, les jouets, et les fast-foods. Ils peuvent même
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La marque est d’abord dotée d’une fonction de garantie (du fait qu’elle est
un « contrat de confiance »), fonction qui s’estompe du simple fait que la
plupart des produits commercialisés sont aujourd’hui marqués. C’est alors la
notoriété de la marque, son image, mais aussi l’expérience personnelle du
consommateur avec elle qui vont largement justifier cette fonction de garantie.
La marque est également dotée d’une fonction de repère dans la mesure où
elle simplifie l’achat. Imaginez que vous êtes dans un pays à l’autre bout de
monde et qu’il vous faut faire les courses pour une famille pour une semaine.
Cette expérience de magasinage qui prendrait environ quarante-cinq minutes
dans votre pays d’origine demanderait plusieurs heures dans un tel contexte
parce qu’il faudrait alors se familiariser avec l’ensemble des produits et des
marques. La marque court-circuite donc le processus de choix des produits en
signifiant quels sont les produits dignes de confiance et qui vont alors rentrer
dans ce que l’on appelle notre ensemble de considération. C’est pourquoi le
seul fait d’avoir une marque présente à l’esprit lors d’une visite au magasin est
relativement prédictif d’un acte d’achat de cette marque, surtout pour des
produits comme les biscuits ou le fromage pour lesquels près de deux tiers des
décisions d’achat concernant la marque se font en magasin.
La marque a également pour vocation de diminuer le niveau de risque
associé par le consommateur à la catégorie de produits en jeu. La sensibilité à
la marque (l’importance du nom de marque dans le processus d’achat) est
d’autant plus grande que l’achat ou la consommation sont perçus comme
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risqués. Cette fonction « antisurprise » de la marque lui permet de réduire
alternativement le risque fonctionnel (lié à la qualité du produit ou service), le
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risque physique (lié au danger que peut représenter la consommation du
produit pour l’individu), le risque psychologique (lié à la satisfaction
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produits dérivés (réveille-matin, trousse, cartable, peluche) qui leur
permettent de devenir un véritable partenaire de l’enfant ou de l’adolescent
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consommateur. La marque devient un doudou qui réconforte et qu’on ne peut
plus lâcher. D’où, par exemple, la volonté pour les marques d’entrer le plus tôt
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certaines catégories de produits, les consommateurs ont une préférence
pour les marques dont l’image est proche de la représentation qu’ils se
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font d’eux-mêmes ;
– la valeur hédonique attribuée par le consommateur à la catégorie de
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variables comme l’âge, le sexe et les caractéristiques psychologiques ou de
revenus ne sont que très faiblement prédictives de la fidélité. En revanche, la
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fréquence d’achat et le prix relatif du produit dans le budget du ménage sont
tous deux corrélés avec la fidélité. Ainsi, une fréquence d’achat élevée et donc
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soit la plus fiable. Par ailleurs, il apparaît difficile d’établir un nombre standard
d’achats ou de proportions d’achat pour caractériser un comportement fidèle.
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Faut-il en effet considérer qu’un consommateur est fidèle au bout de trois,
quatre ou cinq achats successifs de la marque ? De la même façon, peut-on
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donnée ?
Enfin, le caractère intentionnel de la fidélité mesurée de la sorte est
difficilement décelable et ne fournit aucun élément explicatif quant à ses
motivations. Un consommateur peut acheter une marque déterminée pour de
nombreuses et différentes raisons qui peuvent soudain se modifier, parfois à
l’insu du fabricant : la marque a des attraits perçus bien réels, c’est la marque
la moins chère (forte sensibilité au prix), la marque a une part de linéaire bien
supérieure aux autres marques sur le point de vente habituel, il y a très peu de
références, il s’agit d’un comportement fortement empreint d’inertie (loi du
moindre effort), le consommateur est fidèle à son point de vente ; des études
ont en effet montré un lien existant entre la fidélité à l’enseigne de distribution
et la fidélité à un panier de marques donné.
Cela étant posé, la fidélité d’un consommateur est difficile à évaluer dans la
mesure où, contrairement à une culture occidentale monogame qui envisage la
fidélité selon le critère unique de l’exclusivité, il n’y a aucune raison a priori
pour qu’un consommateur ait un comportement de fidélité inconditionnelle à
l’égard d’une marque dans une catégorie de produits donnée. Il faut donc
considérer plusieurs types de scenarii et donc plusieurs types de fidélité :
– la fidélité exclusive : elle correspond au rachat systématique d’une seule
marque à l’intérieur d’une catégorie de produits donnée. Trois types de
scénarios sont envisageables pour comprendre ce type de comportement
d’achat :
une fidélité routinière qui renvoie davantage à un processus
automatique de décision. Dans ce cas de figure, la marque est
achetée parce qu’elle est disponible et facilement accessible. Il
s’agit essentiellement d’un achat routinier qui traduit une relation
désaffectivée dans une catégorie de produits peu impliquante : le
consommateur rachète la même marque par effet d’habitude et
par souci de commodité, pour se simplifier la vie ;
une fidélité raisonnée largement fondée sur des motifs
fonctionnels d’exigence, d’« insistance intransigeante » ou de
rapport qualité/prix. Après avoir essayé plusieurs marques, le
consommateur est persuadé que la marque représente le meilleur
rapport qualité/prix ou que la marque est nettement supérieure
aux autres marques de sa catégorie. Il s’agit donc d’un
comportement de fidélité qui renvoie à une logique d’optimisation
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de l’utilité dans un contexte de forte sensibilité ;
une fidélité inconditionnelle qui renvoie à l’étymologie de la
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fidélité personnelle, à savoir « la liaison qui s’établit entre un
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homme qui détient l’autorité et celui qui lui est soumis par
engagement personnel »29. Une relation affective extrêmement
forte s’est tissée au cours du temps entre le consommateur et la
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représenter ;
– une facette épistémique liée à la variabilité émotionnelle et à la capacité
de la marque d’étonner le consommateur par des évolutions sensibles en
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I. – Les fonctions des marques nationales pour les
distributeurs
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Il faut distinguer d’une part les marques dites nationales qui recouvrent en
fait des produits à marque qui ne sont pas spécifiques à une enseigne de
distribution particulière et que les consommateurs peuvent donc retrouver
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La marque nationale a également un rôle de booster de marge commerciale
dans la mesure où une partie de la survaleur dégagée par la marque fabricant
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bénéficie en partie au distributeur. Au-delà de la marge commerciale classique
(appelée marge avant), il faut ici intégrer la notion de marge arrière (qui peut
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même si cela peut sembler paradoxal au premier abord, la marge dégagée par
certaines marques nationales dotées d’un fort premium est parfois plus
importante que la marge dégagée par les marques propres du distributeur.
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toit l’alimentaire et le non-alimentaire, dans des magasins de grande surface
situés à la périphérie des villes (pratique déjà courante aux États-Unis).
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Bien que les distributeurs recherchent en premier lieu des prix bas, les
marques de distributeurs n’entrent pas dans la stratégie des distributeurs
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La stratégie des « produits libres » développée par Carrefour donne lieu à de
nombreuses réactions puisque rapidement nombre d’enseignes (sauf Leclerc)
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s’en sont inspirées.
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transversales, traduisent une forme de réappropriation du territoire de
l’économique avec des stratégies marketing plus affûtées que pour les produits
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génériques de 1re génération.
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prix (Éco +, Top Budget, Winny), les marques univers (Tex, Tissaïa, Topbike),
les marques qui s’adressent à une cible particulière (Kido chez Cora,
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Bout’Chou chez Monoprix) et les marques transversales (Reflets de France,
Nos régions ont du talent, Savoir des Saveurs de Système U, etc.) ;
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de force de vente resteront toujours absents du compte de résultat des
distributeurs. S’étant dotés de structures marketing comme les industriels, les
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distributeurs ont souvent fait de leurs MDD des marques à part entière.
Celles-ci ayant désormais accès à la communication télévisée peuvent
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Tableau 6. – Pénétration et ventes des MDD en Europe (en volume et en valeur) en 2011
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– les produits à très forte valeur sociale comme le champagne ou le pastis
par exemple ;
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– les marchés qui font l’objet de dépenses de communication importantes
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Les grandes marques telles que Sony, Gillette ou encore L’Oréal Paris sont
connues pour être soutenues par de fortes innovations. De façon générale, la
pénétration des MDD est une fonction décroissante de l’innovation dans un
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secteur donné. Encore faut-il que l’innovation apporte une réelle contribution
aux consommateurs. Cela étant dit, du fait de l’évolution des rapports de force
entre les fabricants et les distributeurs, la vitesse de transfert des innovations
des marques nationales vers les MDD a tendance à s’accélérer, si bien que les
industriels se font de plus en plus rapidement déposséder de leurs innovations
ou de leurs idées par les distributeurs (voir à cet égard l’exemple de la marque
Fébrèze par P&G, dépoussiérant antistatique qui a rapidement été copié,
obligeant l’entreprise à proposer rapidement des extensions de gammes en
innovant radicalement à chaque fois sur le plan technologique). Or, seuls les
grands groupes peuvent investir suffisamment en recherche et développement
afin de consolider l’image forte et exclusive de leurs marques.
Le degré d’investissement publipromotionnel des industriels est également
un facteur clé de résistance. La plupart des études montrent que la publicité et
plus généralement la communication restent encore une barrière
fondamentale à la croissance des MDD. L’exemple de Coca-Cola illustre
parfaitement la domination par l’image et la communication. Les pays où l’on
ne trouve pas du Coca-Cola se comptent sur les doigts d’une main. Ainsi, même
les MDD, qui concurrencent Coca-Cola avec un produit qui, testé en aveugle
plaît davantage aux consommateurs, ne réussissent pas à conquérir des parts
de marché significatives. La marque joue sur ces marchés comme une barrière
à l’entrée. De la même façon, en capitalisant toutes leurs actions de
communication sur leur seul nom et en pratiquant une logique d’extension de
marque hors du segment initial, des marques comme Président ou Nivéa ont su
dominer la scène par leur notoriété. De façon générale, le montant des
investissements publicitaires des fabricants dans une catégorie est
inversement proportionnel à la pénétration des MDD par catégorie de produit.
D’où l’importance pour les industriels de mettre en œuvre des opérations
promotionnelles stratégiques, c’est-à-dire qui sont susceptibles d’accroître de
façon structurelle la demande pour leurs marques. Ainsi, le Bingo des marques
organisé chaque année par le groupe Danone permet aux consommateurs de
bénéficier de cadeaux en échange de bons d’achat et d’accroître de façon
structurelle les ventes de certaines marques du groupe tout en faisant essayer
aux consommateurs de nouveaux produits. De même, par son magazine
consommateur Danone et vous, Danone renforce sa notoriété et touche ses
consommateurs d’une façon originale par un discours sur l’alimentation et la
santé qui déborde très largement le cadre d’un discours commercial.
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Chapitre VI
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considérée comme un actif financier dont la valeur peut être créée, entretenue
et développée aux moyens d’investissements stratégiques (innovation-produit,
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investissements médias et hors médias, etc.) ou bien, au contraire, érodée du
fait d’opérations promotionnelles trop souvent répétées. Que les marques aient
AS
une valeur ne fait aucun doute. L’achat de marques de sociétés en faillite afin
d’exploiter leur reconnaissance en est la preuve. Compte tenu de leur image et
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de leur notoriété, du potentiel de développement qui leur est lié, certains noms
de marques peuvent donc se négocier comme des actifs autonomes de l’entité
économique et juridique qui les a créés et développés. Pour autant, la valeur
d’une marque n’est pas la même si l’on se place du point de vue de l’actionnaire
(qui a comme attente le retour sur investissement), l’industriel (qui peut avoir
des attentes liées à la rentabilité de l’activité, à la prise de part de marché, à
l’impact d’image, etc.) ou du consommateur.
La valeur de marque, qui résulte du capital de confiance que la marque a su
acquérir dans le temps auprès des différents acteurs du marché, est bien
représentée par la notion anglo-saxonne de goodwill (survaleur). Cette notion
renvoie à la différence comptable entre le prix payé pour le rachat d’une
marque et la valeur comptable de l’entreprise et, de manière plus générale, à
la valeur ajoutée directement attribuable à la marque lors de la vente d’un
produit ou service.
Le capital de marque demeure une notion complexe qui pose le problème des
variables à prendre en compte dans son évaluation. Il n’existe pas à l’heure
actuelle de consensus pour mesurer la valeur du capital de marque. Les
approches existantes diffèrent essentiellement sur trois aspects majeurs : la
perspective adoptée, l’horizon temporel et la nature des indicateurs utilisés.
La gestion stratégique du capital de marque est devenue l’un des axes
majeurs de la stratégie globale des entreprises.
Les méthodes d’évaluation varient considérablement selon que l’on adopte
une perspective comptable, financière ou marketing. La perspective adoptée
est pourtant déterminante, car une marque n’a pas une valeur, mais des
valeurs selon le contexte d’évaluation : valeur liquidative en cas de vente
forcée, valeur comptable pour les comptes sociaux, valeur pour apprécier les
préjudices et les atteintes à la valeur de marque, valeur pour estimer le prix
des licences, valeur en cas de fusions ou d’acquisitions, etc. La valeur d’une
marque dépend donc très étroitement du contexte d’évaluation. Par ailleurs, la
perspective adoptée influe bien évidemment sur les outils de mesure proposés.
Pour ce qui est de l’horizon temporel, certaines approches proposent une
mesure instantanée de la valeur de marque, d’autres une approche dynamique
et évolutive qui considère la marque dans son passé (en prenant en compte les
investissements réalisés) et son futur (en prenant en considération le potentiel
de diversification de la marque). En ce qui concerne la nature des indicateurs
utilisés, certaines méthodes visent à définir un indice de la valeur de marque
M
(approche unidimensionnelle de la valeur de marque) tandis que d’autres
méthodes envisagent la valeur de marque comme un construit
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multidimensionnel formé de multiples indicateurs. De plus, certaines méthodes
sont fondées sur l’utilisation d’indicateurs comptables ou financiers (revenus
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III. – Les approches comptables
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Les comparables et les multiples sont utilisés dans tous les domaines de
l’évaluation, depuis l’évaluation du fonds de commerce jusqu’à l’évaluation
d’entreprise. Qui n’a jamais entendu dire qu’une entreprise était vendue un an
de chiffre d’affaires, ou cinq années de résultats nets comptables ? Les
M
multiples réconfortent généralement les évaluateurs dans la mesure où ils sont
assis sur des transactions réelles donc des prix. Ils permettent ainsi de
SI
nuancer les évaluations faites par le biais d’autres méthodes, notamment
prévisionnelles. Ils permettent enfin de faire comprendre aux acteurs
AS
les unités de mesure) vont ainsi souvent s’ériger en norme pour les futures
transactions.
L’étude et le choix de comparables, donc de prix constatés lors de
transactions similaires, permettent ainsi d’intégrer la réalité d’un marché
donné, celui d’une marque par exemple, dans un ensemble de méthodes
(comptables ou prévisionnelles) où seules les données propres à l’entreprise
ont été retenues et étudiées. D’une certaine façon, les principales méthodes de
l’évaluation en entreprise sont assises sur une perception
« microéconomique » de la valeur de l’actif, alors que la méthode dite des
comparables s’inscrit bien plus dans une logique de reconstitution d’un marché
« extérieur », donc dans une logique macroéconomique.
Cette méthode pose cependant le délicat problème du choix des transactions
« comparables ». En matière d’évaluation d’entreprise par exemple, le choix
d’une comparaison avec des transactions ayant eu lieu dans le même secteur
d’activité est souvent retenu. Cependant, ce choix se fait souvent au détriment
relatif de la vérification de comparaisons possibles sur des variables
économiques fondamentales (croissance, structure de coût,
internationalisation ou non du marché, taux de rentabilité, etc.). Appliquer au
domaine des marques, pour lequel les transactions sont déjà assez peu
nombreuses, une priorité donnée à l’approche sectorielle pourrait se traduire
par une sous-estimation de variables telles que la notoriété, l’image de la
marque, les comportements de consommation qui lui sont liés (fidélisation par
exemple), mais aussi le potentiel d’évolution (diversification des services ou
produits, etc.).
L’évaluation des marques par la méthode des redevances est l’une de celles
privilégiées par les Anglo-Saxons. C’est une méthode très pragmatique : elle
permet, en travaillant sur des transactions réelles ou théoriques, de
reconstituer un marché de la marque « extérieur » à l’entreprise.
La valorisation de la marque est alors assise sur une approche par les prix
(assez similaire, dans l’esprit, de l’utilisation des comparables), sur une forme
de marché dérivé de transactions concernant la marque. Le marché des
M
redevances ne correspond cependant qu’au marché de l’utilisation du nom de
la marque et donc pas à la marque elle-même, ce qui constitue l’une des
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principales limites de la méthode. Enfin, il serait réducteur de considérer que
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la marque ne vaut que dans une logique de loyer. En effet, la marque est aussi
susceptible de participer à la création de valeur pour l’entreprise par de
multiples autres vecteurs : diversification, croissance des volumes, fidélisation
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des consommateurs, etc. Il est donc probable que la force de marque, au sens
des marketers, soit plus percutante pour l’entreprise détentrice de la marque,
laquelle en possède finalement les leviers stratégiques, que pour les tiers
redevables des loyers. Ces derniers n’ont en effet aucun moyen d’agir sur la
stratégie marketing liée à la marque.
Ces réserves et commentaires étant faits, la méthode des redevances reste
simple, concrète et assise sur une réalité économique de transaction et donc
de prix.
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chocolatée Mars), il n’est pas toujours possible de définir une prime de
marque.
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Une fois estimés les revenus attribuables à la marque, il convient de
capitaliser les flux de revenus, ce qui suppose tout d’abord de déterminer les
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marque à partir des revenus attribuables à celle-ci ; soit en fonction des flux
prévisionnels par le calcul de la valeur actuelle des flux futurs ; la valeur de la
marque est alors évaluée par une capitalisation de ces revenus ; cette méthode
repose sur des anticipations portant à la fois sur les flux générés par la
marque, les taux d’actualisation et les durées d’existence économique (horizon
d’actualisation) ; soit en fonction des flux actuels de revenus attribuables à la
marque par application d’un multiple à ces flux de revenus34.
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VIII. – Les approches multi-attributs du capital de marque
AS
vous connaissez ? ») ;
– le top of mind qui mesure la place de la marque dans la série de marques
précitées. On regarde ici selon les cas si la marque est citée dans les
trois ou cinq premières marques ;
– la notoriété assistée qui mesure la reconnaissance de la marque par un
répondant auquel on a cité une liste de marques (en réponse à la
question : « Parmi ces marques de shampoings, quelles sont celles que
vous connaissez ? »). Cet indicateur présente un inconvénient de fiabilité
dans la mesure où il n’est pas possible d’établir avec certitude qu’un
répondant connaît effectivement les marques qu’on lui cite et qu’il dit
connaître. Cet indicateur sert essentiellement pour les marques
disposant d’une notoriété spontanée très faible et donc d’un top of mind
quasi nul ; il est dans ce cas le seul indicateur véritablement sensible
permettant de suivre l’évolution de la notoriété de la marque.
« jeune » ne dénote pas d’une représentation très nette, alors que des
associations telles que la « rapidité », l’« esprit d’entreprise »,
l’« innovativité », etc. sont des traits qui supposent une représentation
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Conclusion
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modifiant de façon significative une chaîne d’éléments structurels de
l’environnement socio-économique (système de croyance, règles de
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comportements, rituels, etc.), comme l’a fort bien montré Naomi Klein dans
AS
son ouvrage No logo. La fonction d’une marque est donc souvent de renforcer
ou de modifier des systèmes de croyances existants. La marque jouerait alors
sur le mode de l’empreinte et de la pérennisation d’un système de valeurs et de
BY
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5
Selon le Dictionnaire historique de la langue française (Le Robert), la marque
se rapporte successivement à une tache de naissance chez un homme ou un
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animal (1538), à la trace laissée sur un corps par des doigts (1553), au signe
infamant en forme de fleur de lys que l’on imprime à même la peau du
condamné (1531) et à l’ornement distinctif d’une dignité.
6
K. Lane Keller, Strategic Brand Management, Prentice-Hall, 1998, p. 27.
7
Voir à ce sujet Ph. Malaval, Stratégie et gestion de la marque industrielle,
Publi-Union, 1998, p. 11.
8
Rappelons la date d’apparition de quelques grandes marques : Schweppes
(1798), Levi’s (1850), Heineken (1864), Coca-Cola (1886), Philips (1893),
Gillette (1905).
9
Voir p. 115 et 116.
10
G. Dumézil, Mythe et Épopée, Gallimard, 1968.
11
Ce qui pose le problème de la continuité du savoir-faire après la disparition du
créateur.
12
M.-C. Sicard, Ce que marque veut dire, Éditions d’Organisation, 2001, p. 176.
13
Jacques Derrida, Marges de la philosophie, Éditions de Minuit, 1972, p. 392.
14
A. Semprini, La Marque, Puf, coll. « Que sais-je ? », 1995.
15
J.-M. Floch, Identités visuelles, Puf, 1995.
16
Nous suivons ici le principe du parcours génératif de la signification propre à la
sémiotique structurale initiée par l’École de Paris et notamment par A.-J.
Greimas.
17
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N. Pénicaut, « Ikéa doute d’Habitat », Libération, mardi 13 août 2002, p. 14.
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18
Exemples tirés de N. Klein, No logo. La tyrannie des marques, Actes Sud,
AS
2001, p. 49.
19
BY
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www.quesais-je.com
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