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UNIVERSITE CADI AYYAD Année universitaire 2019/2020

FACULTE DES SCIENCES SEMLALIA (16 septembre 2020)


DEPARTEMENT DE PHYSIQUE Durée: 1h30
MARRAKECH SMC/S4
Examen de
MÉCANIQUE QUANTIQUE
============== 

Cours (5 points)
A/ Une cellule photoélectrique reçoit un rayonnement lumineux de longueur d’onde
=0,310 m et on mesure un potentiel d’arrêt IV0I = 2,5 V.
1) Calculer, en eV, le travail de sortie de la cellule.
2) La lumière du visible (0,4 - 0,75m) peut-elle produire des photoélectrons ? Justifier.
Rappel : hc = 12400 eV.Å

B/ Louis De Broglie a postulé d’associer une onde à une particule matérielle.


i(kx  t )
1) a) Justifier pourquoi une fonction d’onde du type : Ce (onde plane) ne peut pas
être associée à une particule matérielle.
b) Quelle est la solution acceptable physiquement pour disposer d’une onde associée à la
particule matérielle ?
c) Que signifie la vitesse de groupe ?
2) Calculer la longueur d'onde de De Broglie pour :
a) Un neutron thermique d’énergie cinétique Ec= 0,05 eV.
b) Un projectile de masse M = 100 g se déplaçant avec une vitesse v = 900 m/s.
c) Lequel des 2 cas précédents a une nature ondulatoire observable?
Données : hc = 12400 eV.Å Pour neutron : mc2= 940 MeV.
 
Exercice I : Puits de potentiel infini (8 points)
Dans l’espace à une dimension, une particule quantique de masse m et d’énergie E est enfermée
dans un puits de potentiel infini :

Avec 0 < a < b et 0

1) a) Ecrire l’équation de Schrödinger indépendante du temps pour la région : .
b) Justifier que la fonction d’onde est nulle dans les régions
c) Montrer que la dérivée première de la fonction d’onde est discontinue aux points

2) Sachant que la solution générale de l’équation précédente est de la forme

Donner l’expression et la dimension de k.


3) En utilisant la condition à la limite au point x = a, monter que
On explicitera  et  en fonction des données du problème.
4) A l’aide de la condition à la limite au point x = b imposée à la fonction d’onde, montrer que le
vecteur d’onde k s’exprime en fonction de a, b et n (n est un entier naturel).

1/2 
 
5) a) En déduire l’expression de en fonction de n.
b) Quelle sont les valeurs que peut prendre l’entier naturel n.
c) Tracer les deux premières fonctions d’onde.
6) a) En déduire que l’énergie de la particule s’écrit sous la forme :

On explicitera D en fonction des données du problème.
b) Peut on avoir ? Justifier.

Exercice II. Grandeur physique associée à un système conservatif (7 points)


On considère un espace des états muni de la base orthonormée  u1 , u 2 
L’hamiltonien H du système est représenté dans cette base par la matrice suivante :
1 0
H      est une constante réelle et positive
0 1
L’action d’un opérateur A sur les vecteurs de la base est telle que :
A u1  i  u 2 A u 2   i  u1
2 2
1) a) Déterminer les valeurs propres, notées et 2 , de A ainsi que les vecteurs propres
correspondants, notés 1 et 2 , normés à l’unité.
b) Montrer que les vecteurs propres de A vérifient la relation de fermeture.
c) Justifier que A est une observable.
d) Ecrire la matrice représentant A dans la base des vecteurs propres.
2) A l’instant t=0, l’état du système est décrit par le ket normé à l’unité :
 t  0  a u1  i u 2
2
a) Déterminer la valeur de a, supposée réelle et positive.
b) A l’instant t=0, on mesure la grandeur physique représentée par A. Quelles valeurs peut-on
trouver et avec quelles probabilités ?
c) En déduire la valeur moyenne de A à cet instant.
3) a) Déterminer l’état  t du système à un instant t ultérieur.
b)  t et  t 0 décrivent ils deux états physiquement indiscernables ? Justifier.

4) La grandeur physique représentée par A est-elle une constante de mouvement ? Justifier.


5) Trouver l’état du système juste après la mesure de l’énergie.

Barème indicatif :
Cours (5 points) : A/ 1,5pts ; B/ 3,5pts
Exercice II (8 points+1pt Bonus) : 1) 2pts ; 2) 1pt ; 3) 1pts ; 4) 1pt : 5) 2,5pts ; 6) 1,5pts.
Exercice III (7 points+1pt Bonus) : 1) 3,5pts ; 2) 2pts ; 3) 1,5pt ; 4) 0,5pt ; 5) 0,5pt.

2/2 
 
MÉCANIQUE QUANTIQUE - Section SMC/S4 - par  A. Kaddouri
Corrigé de l’examen du 16 septembre 2020
============== 
A/ 1) = 0,310 m = 3100 Å et IV0I = 2,5 V

a) Relation d’Einstein : h | |
hc
h  | |  | |
12400
0,5  Avec | | 2,5  | | 2,5 et par suite 2,5 1,5
hc
b) On determine d’abord . On sait que h
hc 12400

,
8266,6 Å

Par conséquent toute radiation de longueur d’onde 8266,66 Å produit des photoélectrons
Donc la lumière blanche (4000Å7500Å ) aura un effet photoélectrique.

B/ 1)
0,5 
a) La fonction (x,t) = Cei(kx  t ) (onde plane) ne peut pas être associée à une particule car
 2
2 
elle n’est pas de carré sommable, en effet :  (x, t) dx  C 

dx  
ou parce que la densité de probabilité est constante dans tout l’espace.
ou encore parce que cette onde n’est pas limitée spatialement.
0,5  Merci d’accepter l’une des 3 réponses ou autre réponse équivalente.
b) Pour disposer d’une onde physiquement acceptable on doit augmenter indéfiniment le
nombre des ondes planes pour construire ce qu’on convient d’appeler : Paquet d’ondes (=
0,5  Superposition d’ondes planes pondérée par une fonction appréciable dans un intervalle limité).
c) La vitesse de groupe est la vitesse avec laquelle se déplace le paquet d’ondes ou plus
exactement, la vitesse de l’endroit correspondant au maximum du module de la fonction
décrivant le paquet d’ondes càd l’endroit où se trouve la particule avec le maximum de
probabilité. C’est aussi la vitesse de la particule.
 d 
C’est aussi la pente à la courbe de dispersion (k) soit : vg   
 dk k  k 0
Merci d’accepter toute autre réponse équivalente

h
1  2) Longueur d’onde Louis De Broglie : λ=
mv
a) Neutron thermique : 0,05 5. 10
1 2Ec h hc
Ec mv 2  v  
2 m Ec Ec
12400
A.N. :  = 1,28 Å
√ . .5.
0,5  b) Projectile : m=100g = 0,1kg et v = 900 m/s
6,6.
 0,73. 10 0,73. 10 Å
.
0,5 
c) L’aspect ondulatoire est observable pour le neutron thermique dont la longueur d’onde
associée, de l’ordre de l’Angström, est mesurable.
Alors que pour le projectile, la longueur d’onde associée est considérablement petite ; elle
existe mais non mesurable.

 
Page 1

V(x)
Exercice I (8 points + 1 pt Bonus)

1)  

a) Pour on a :
0,5 
L’équation de Schrödinger indépendante du temps s’écrit :
2 2
O a b x  

2 2 0   

ou encore 0 
0,5 
b) La particule étant piégée dans le puits entre a et b et donc n’existe pas en dehors donc sa
probabilité de présence dans les régions x<a et x>b est nulle et par suite la fonction d’onde
  1  dans ces régions est identiquement nulle.
c) Intégrons l’équation Schrödinger au voisinage de x=a, soit :
2

Soit : ∞ Donc la dérivée première n’est pas continue au point


x=a. Même raisonnement pour x=b.
2) La forme de la solution : suggère que dans l’équation de
Schrödinger, on doit poser :
0,5 
 (E>V0)
0,5  L’argument de l’exponentiel dans la solution doit être sans dimension : ikx sans dimension
1
  la dimension de k est celle de l’inverse d’une distance ( m ).
3) Pour x=a on : 0  0 soit :

soit 2
Et on a donc : 2

1  4) Pour x=b on : 0  =0
 soit

5)) a)
0,5 
b) doit être non nulle car la probabilité de présence de la particule dans le puits est
0,5  non nulle donc 0 ; ∈ ∗
c)  V(x)
1,5  qui
s’annule en 2 points : x=a et
x=b
1
qui
s’annule en 3 points : x=a,
2
x=(a+b)/2 et x=b.
O
a b x
2
 
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6) a) On a : et

Donc soit

0,5 b) Le cas est à écarter car il entraine n=0 et donc fonction nulle … (réponse 5b).

Exercice III (7 points + 1 pt Bonus)


{Iu1>, Iu2>} est base orthonormée
1) a) Valeurs propres et vecteurs propres de A :
 0 i 
La matrice représentant A dans la base {Iu1>, Iu2>} s’écrit A =  
2  i 0 
0,25X2   u1 , u 2 
Les valeurs propres  sont tel que : dét (AI) = 0 soit     
2
0,5X2 
    est associée au ket propre I1> = 1 (Iu1>  iIu2>)
2 2
    est associée au ket propre I2> = 1 (Iu1>  iIu2>)
2 2
( I1> et I2> sont à un facteur de phase global près).

1  b) R.F. :  n n = (n =1,2) on a :
n

1   1 
  1 i  1 i 
2  1 i 2 2  2 1 i
1 1   ( , ) et 2 2   ( , )   2 2
i  2 2 i
 1   i  2 2  i 1 
   2 2    2 2

2  2
1 0
alors 1 1  2 2    ==  
0 1
Donc les In> forment une base. De plus on a ; 1 2  0 cad kets orthogonaux.
Par conséquent {I1> , I2>} est une base orthonormée.

0,5  c) On a d’une part, l’opérateur A est hermitique car la matrice représentant est à éléments
diagonaux réels et les éléments non diagonaux sont conjugués l’un de l’autre (ou tout
simplement on a : (Aij)+=Aij)
D’autre part, on sait que les vecteurs propres forment une base orthonormée.
Par conséquent A est une observable.
d) Dans la base {I1> et I2>} la matrice représentant A est diagonale :
0,5  1 0 
puisque on a : A I1> =  I1> et A I2>=   I2> donc (A) =  
2  0 1
φ
,
φ

2 2
 
1

2)  t  0   Cn (t  0) u n (n=1,2) avec C1(t=0) = a et C2(t=0= i/√2


0,5  a) t  0 est normé à l’unité :

 t  0  t  0  1   Cn (t  0)  1  a  1  1  a  1 soit a = 1 (car a est réel)


2 2
2 2 2

 
Page 3

b)
0,5   La mesure de la grandeur représentée par A donnerait l’une des valeurs propres (Postulat
3) à savoir :  ou 
2 2
2
0,5   P(n)= n t  0 avec n = 1,2 (Postulat 4) et remarquons que  t  0 = I1>.
Par conséquent on a :
P(  ) = 1 1 = 1 et P(  ) = 1 2 = 0  
2 2
2 2
0,5 
c) <A>t=0 =   n . P ( n ) =    ) .0 = 
2 2 2
 i H. t
3) a) Le système étant conservatif : It> = e  It=0> (Postulat 6)

 i H. t
It> =  e  Cn (t = 0) Iun>

 i En . t
Sachant que H Iun> = EnIun>  It> = e  Cn (t = 0) Iun> (n=1,2)
Or E1= E2 = ħ (valeur propre 2 fois dégénérée)
 I t> = e i t 1 Iu1>  e i t i Iu2>
2 2
Par suite : It> = e i t It=0>
0,5 
b) Les kets It=0> et It> ne diffèrent que par un facteur de phase global ; ces deux kets sont
donc indiscernables. Ils décrivent alors le même état quantique.
4) On a : <A>t=0 = <t=0IAIt=0> et : <A>t = <tIAIt>
0,5 
Or It> = e i t It=0>  <A>t = <A>t=0 soit
d <A>=0
dt
et par suite la grandeur physique représentée par A est une constante de mouvement.
d < A > = 1 < A,H >
On peut aussi utiliser la relation :
dt i
 
d <A>=0
Sachant que H= ħ  [A,H] = 0 donc
dt
0,5  5) Immédiatement après la mesure de l’énergie, l’état du système est (Postulat 5) :
Pn  t
 
 t Pn  t où Pn est l’opérateur projection sur les kets propres associés à la vp,

obtenue comme résultat de la mesure. Ici, la mesure de l’énergie donnerait ħqui est une vp 2
fois dégénérée associée aux kets Iun> (n=1,2) ; soit Pn =  un un = = Relation de
fermeture puisque les Iun> constituent la base.
Donc : Pn It> = It> et par suite : I> = It> (≡ It=0> = I1>).
============================

Barème indicatif :
Cours (5 points) : A) 1,5pts ; B) 3,5pts
Exercice II (8 points+1pt Bonus) : 1) 2pts ; 2) 1pt ; 3) 1pts ; 4) 1pt : 5) 2,5pts ; 6) 1,5pts.
Exercice III (7 points+1pt Bonus) : 1) 3,5pts ; 2) 2pts ; 3) 1,5pts; 4) 0,5pt ; 5) 0,5pt.

 
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