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Examen de Physique quantique 06/2008

EXAMEN DE PHYSIQUE QUANTIQUE


PARTIE A
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--------------------------------------------

EXERCICE 1 : brouillage de la cohérence dans une expérience d’Young


Considérons l’expérience de pensée représentée sur la figure ci-dessous. On réalise
l’expérience des fentes d’Young avec des atomes initialement dans un état interne excité e .
Une cavité électromagnétique résonnante avec les atomes est placée derrière chacun des trous
d’Young. Chaque cavité est initialement vide, c’est-à-dire qu’elle ne contient aucun photon.
Notons cet état 0a ou 0b , c’est-à-dire 0 photon dans la cavité a ou b . L’atome en passant
dans une cavité peut y laisser un photon et tomber dans son état fondamental f :
Trou A : e, 0 a , 0b → f ,1a , 0b Trou B : e, 0 a , 0b → f , 0 a ,1b
L’état 1a représente la cavité A avec 1 photon à l’intérieur (et de même pour B, 1b ).
On note pour simplifier e, na , nb ou f , na , nb les états produits tensoriels e ⊗ na ⊗ nb
et f ⊗ na ⊗ nb où na et nb valent ±1 .
Tout ce qu’il est nécessaire de savoir pour le moment est l’orthogonalité des états normés
e, 0a , 0b et f ,1a , 0b et idem pour e, 0a , 0b et f , 0 a ,1b .

1. En l’absence de couplage entre l’atome et les cavités électromagnétiques, l’état d’un atome
après le passage par les deux trous d’Young s’écrit :
1
(ψ a ( r ) +ψ b ( r ) ) e
2

Expérience des trous d’Young dans laquelle on essaie de détecter le chemin suivi par l’atome, en regardant le
photon qu’il laisse dans une des deux cavités électromagnétiques résonnantes situées derrière les trous.

1
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Ecrire la densité de probabilité pour détecter l’atome en un point r de l’écran.

2. Supposons maintenant les deux cavités mises en place et résonnantes avec les atomes.
Après passage de l’atome par les deux trous d’Young et les cavités, écrire l’état du système
atome+champ.

On négligera ici la modification de l’état externe de l’atome (ψ a ,b ( r ) ) lors de l’émission du


photon. En toute rigueur, il faudrait prendre en compte le recul de l’atome, c’est-à-dire le
changement de l’impulsion atomique par une quantité k , ce qui se traduirait par une
multiplication de ψ a ,b ( r ) par eikr .

3. Ecrire la densité de probabilité de trouver l’atome en un point r de l’écran.


4. Comment expliquez-vous la disparition du terme d’interférence ?

EXERCICE 2 : La précession de Larmor


On considère une particule de spin s plongée dans un champ magnétique homogène et
ˆ ˆ
uniforme B = Bu z . On note S l’opérateur spin de la particule et µˆ = γ S l’opérateur moment
magnétique associé. On ne tient pas compte des degrés de liberté associés au mouvement du
centre de masse de la particule. On pose ω = −γ B.

1. Ecrire l’Hamiltonien Ĥ du problème.


En utilisant le théorème d’Ehrenfest ( ∗ ) ,
( ∗) équation d’évolution dans le temps de la valeur moyenne d’une observable Aˆ :
d ˆ 1
A = ψ ⎡⎣ Aˆ , Hˆ ⎤⎦ ψ
dt i

déterminer les équations d’évolution des trois composantes Sˆi , i = x, y, z.

2. Déduire de la question précédente que le mouvement de Sˆ est un mouvement de

précession. Quel est le temps T0 nécessaire pour que le spin fasse un tour ?

3. On décompose l’état ψ ( t ) du spin sur la base propre { s, m } , commune à Sˆ 2 et Sˆz :


ψ ( t ) = ∑ α m ( t ) s, m
m

(a) Pour une valeur de s fixée, quelles sont les valeurs possibles de m ?
(b) Donner l’évolution des coefficients α m ( t ) .
(c) Comparer la valeur du vecteur d’état au bout d’une période T0 , ψ (T0 ) , et la valeur
initiale ψ ( 0 ) . Discuter le résultat obtenu en fonction des valeurs de s.
(d) Envisager une mise en évidence expérimentale de ce résultat.

2
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EXAMEN DE PHYSIQUE QUANTIQUE


PARTIE B
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• PROBLEME 1: LE CHARMONIUM
Dans les expériences menées sur les accélérateurs de particules, on peut former des
états liés de particules élémentaires {quark - antiquark } qu’on appelle « mésons ». On
s’intéresse ici au quark c, le « charme », dont l’énergie de masse mc02 (où c0 est la vitesse de
la lumière) est de l’ordre de 1, 5 GeV . L’antiparticule du quark c, notée c , a une masse
identique.
Ce problème est consacré à l’étude de l’édifice cc , appelé « charmonium ».
La valeur élevée de la masse m du charme permet une description non relativiste. Le
potentiel d’interaction entre c et c ne dépend que de la distance r entre les deux particules et
est modélisé ici par :
⎧ 1 2
⎪⎪V0 ( r ) = 2 κ r
V ( r ) = V0 ( r ) + V1 ( r ) avec ⎨ (κ , β > 0 ) (1)
⎪V ( r ) = − β
⎪⎩ 1 r
Le potentiel V1 décrit l’interaction forte, attractive, entre quarks à courte distance, qui suit la
même loi que l’interaction coulombienne.
On se place dans tout le problème dans le référentiel du centre de masse du système
cc , dans lequel l’Hamiltonien s’écrit
pˆ 2
H=
ˆ + V ( rˆ ) ( 2 )

m
où µ = est la masse réduite, et où rˆ et pˆ sont les opérateurs position et impulsion relatives.
2
1
Le quark c et l’antiquark c sont des particules de spin . Les effets liés au spin sont pris en
2
compte dans la troisième partie du problème. Ils sont négligés dans les deux premières parties.
On peut traiter la deuxième partie si l’on admet les résultats de l’énoncé concernant la
première partie. La partie 3 est pratiquement indépendante des deux premières.

1. Modélisation par un potentiel purement harmonique


pˆ 2
On néglige V1 ( r ) dans cette partie et on pose Hˆ 0 = + V0 ( rˆ ) . On rappelle que les

niveaux d’énergie d’un oscillateur harmonique à une dimension, d’Hamiltonien Hˆ ( )
1D

3
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pˆ 2 1
Hˆ ( ) = + µω 2 xˆ 2
1D

2µ 2
⎛ 1⎞
sont ω ⎜ n + ⎟ où n est un entier positif ou nul. On rappelle également que ces niveaux
⎝ 2⎠
sont non dégénérés et on donne les fonctions propres ψ n (non normalisées) correspondant
aux trois premiers niveaux d’énergie :
x2 x2 x2

; ψ 2 ( x) = (2x − a ) e
− − −
ψ 0 ( x) = e ; ψ 1 ( x ) = xe avec a = ( 3)
2 2
2a 2a 2 2 2 a2
µω
1.1. Mettre l’Hamiltonien Ĥ 0 sous la forme Hˆ 0 = Hˆ x(1D ) + Hˆ y(1D ) + Hˆ z(1D ) où Hˆ i(1D ) est
l’Hamiltonien d’un oscillateur harmonique à une dimension le long de la direction
i ( i = x, y , z ) .

1.2. Montrer que les niveaux d’énergie de Ĥ 0 sont de la forme En = ⎛⎜ n + ⎞⎟ ω , où n


3
⎝ 2⎠
κ
est un entier positif ou nul et ω = .
µ
1.3. Montrer que la dégénérescence g n des premiers niveaux sont g0 = 1, g1 = 3, g 2 = 6 .
1.4. On introduit l’opérateur moment cinétique orbital Lˆ = rˆ ∧ pˆ Rappeler pourquoi
⎡ Hˆ 0 , Lˆi ⎤ = 0 avec i = x, y, z ; en déduire qu’il existe une base propre commune à
⎣ ⎦
H 0 , L et Lˆ z .
ˆ ˆ2

Dans les questions qui suivent, on va identifier une base d’états propres de Lˆ2 et Lˆ z pour les
trois premiers sous-espaces propres n = 0,1, 2 de Hˆ . 0

1.5. Niveau fondamental ( n = 0 ) .


(a)Donner l’expression de la fonction Φ 0 ( r ) correspondant au niveau fondamental de
Ĥ 0 . On ne cherchera pas à la normaliser.
(b) Exprimer Φ 0 ( r ) en fonction des coordonnées sphériques ( r ,θ , ϕ ) . En déduire que
cet état est de moment cinétique l = 0 .
(c)La taille caractéristique du charmonium dans son niveau fondamental est
a = 4 ×10−16 m . Calculer en GeV l’énergie mécanique (cinétique + potentielle) E0 .
Comparer E0 à l’énergie de masse 2mc02 et commenter la validité de l’approximation
non relativiste.
1.6. Premier niveau excité ( n = 1) .
On note E1 le sous-espace propre de dimension g1 = 3 , associé à la valeur propre E1 .
(a) Donner une base de fonctions propres de E1 , commune aux trois opérateurs
Hˆ i(1D ) ( i = x, y, z ) .
(b) Montrer que les états de ce sous-espace s’expriment en fonction des harmoniques
sphériques Y1±1 et Y10 .En déduire que les états sont de moment cinétique l = 1 .
On rappelle les expressions des harmoniques sphériques Y1±1 et Y10 :

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3
Y1±1 (θ , ϕ ) = ∓ sin θ e ± iϕ

3
Y10 (θ , ϕ ) = cos θ

(c) Donner (sans la normaliser) la base de E1 commune à Ĥ 0 (avec la valeur propre E1 ),


L̂2 (avec la valeur propre l ( l + 1) 2
, l = 1 ) et Lˆ z (avec trois valeurs propres
m , m = ±1, 0 ).
1.7. Deuxième niveau excité ( n = 2 ) .
On note E 2 le sous-espace propre de dimension g 2 = 6 , associé à la valeur propre E2 .
r2

(a) Montrer simplement que Φ 2 ( r ) = ( 2r − 3a ) e



2 2 2 a2
est un état d’énergie E2 .
(b) Expliquer pourquoi Φ 2 ( r ) est de moment cinétique l = 0 .
On admettra dans la suite que le sous-espace E 2 ' de dimension 5, orthogonal à l’état
Φ 2 ( r ) dans E 2 , correspond à des états de moment cinétique l = 2 . On admettra également
qu’on peut choisir une base de E 2 ' commune à Ĥ 0 (avec la valeur propre E2 ), L̂2 (avec la
valeur propre l ( l + 1) 2 , l = 2 ) et Lˆ (avec les 5 valeurs propres m , m = ±2, ±1, 0 ).
z

1.8. Les positions des 4 niveaux d’énergie les plus bas du charmonium sont représentées
sur la figure 1. On a indiqué le moment cinétique l de chaque niveau. La
modélisation de l’interaction entre c et c en terme d’un potentiel purement
harmonique est-elle satisfaisante ?
Energie (MeV)

E f + 702
l=2
E f + 610 l=0
E f + 381 Figure 1
l =1
Structure simplifiée
des premiers niveaux
Ef l=0 du charmonium

β
2. Prise en compte du potentiel V1 ( r ) = −
r

Pour améliorer la description du charmonium, on tient compte de V1 ( r ) . La détermination


pˆ 2 ˆ ˆ
exacte des niveaux d’énergie de Hˆ = + V0 + V1 nécessite une résolution numérique. On se

limite ici à un calcul au premier ordre en V1 en utilisant la théorie des perturbations. On note

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{ n, l , m } la base propre commune à Hˆ 0 , Lˆ2 et Lˆ z déterminée dans la partie précédente pour


les niveaux d’énergie les plus bas ( n = 0,1, 2 ) .

2.1. Expliquer pourquoi Vˆ1 commute avec Lˆ z et Lˆ2 .


2.2. En déduire qu’un élément de matrice n, l , m Vˆ1 n, l ', m ' est nul si l ≠ l ' ou m ≠ m ' .
2.3. En utilisant ⎡⎣Vˆ1 , Lˆ± ⎤⎦ = 0 , ( Lˆ± = Lˆx ± iLˆ y ) , montrer que n, l , m Vˆ1 n, l , m est
indépendant de m .
La théorie des perturbations pour Vˆ1 appliquée aux niveaux d’énergie n = 1 et n = 2 de
Ĥ 0 impose en principe de diagonaliser des matrices de taille 3 × 3 et 6 × 6 respectivement.
Les résultats précédents permettent d’éviter cette procédure fastidieuse.
2.4. On donne dans la base { n, l , m } les résultats suivants :
0, 0, 0 Vˆ1 0, 0, 0 = −30 β ' 1,1, m Vˆ1 1,1, m = −20 β '
2, 0, 0 Vˆ1 2, 0, 0 = −25β ' 2, 2, m Vˆ1 2, 2, m = −16 β '
β
Où on a posé β ' = . En utilisant les trois écarts d’énergie indiqués sur la figure 1.
15 π a
(a) Déterminer en MeV les valeurs de ω et β ' .
(b) Retrouver la taille caractéristique du charmonium indiquée plus haut
( ∼ 4 ×10−16 m )
(c) Commenter la cohérence du modèle.
2.5. On caractérise habituellement « l’intensité » de l’interaction électromagnétique par
q2
le nombre sans dimension α = appelé constante de structure fine.
4πε 0 c0
Déterminer le nombre sans dimension α fort qui caractérise de manière similaire
l’interaction forte décrite par le potentiel Vˆ .
1

3. La structure hyperfine du niveau fondamental (BONUS)


Le niveau fondamental l = 0 de la figure 1 est en fait clivé en deux sous-niveaux,
correspondant respectivement à un état singulet et à un état triplet de spin. L’écart entre
les deux niveaux est 117 MeV .

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3770 l=2


3686 ⎬l = 0
3654 ⎭

3526
3556 ⎫


⎬l = 1

⎪⎭
Figure 2
3511 3417 Structure des niveaux
mesurée expérimentalement
S=1

3097 ⎬l = 0
2980 ⎭
S=0

On va chercher à retrouver cet ordre de grandeur en utilisant les résultats connus pour la
structure hyperfine de l’atome d’hydrogène. On rappelle que les rapports gyromagnétiques
q q
de l’électron et du proton sont γ e = − g e et γ p = g p avec g e = 2 et g p = 5,58 .
2me 2m p
A'
3.1. La valeur littérale du clivage hyperfin de l’hydrogène s’écrit sous la forme A =
a13
où a1 est la taille caractéristique de l’état fondamental de l’atome d’hydrogène
(rayon de Bohr). A ' exprimé en fonction de , de la vitesse de la lumière c0 , de la
constante de structure fine α (rappelée à la question 2.6.), des masses me , m p et des
2 α 3 ge g p
facteurs g e , g p a pour expression A ' = .
3 c0 me m p
3.2. Transposer ce résultat au cas de l’interaction forte entre les quarks c et c ; en
déduire l’ordre de grandeur de α fort , qu’on comparera au résultat de la question 2.6.
On prendra gc = g c = 2 . La taille a du charmonium sera prise égale à 4 ×10−16 m .

Commentaire :

Le premier état du charmonium a été découvert quasi-simultanément en 1974 (à


Brookhaven et Stanford dans les équipes de S. Ting et B. Richter, prix Nobel 1976). Cet
état (baptisé J /ψ ) correspond à l’état l = 0, s = 1 , d’énergie 3097 MeV . Différents états
ont été identifiés depuis (Phys. Rev. Lett. 89,102001 (2002)).

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• PROBLEME 2:

MESURE DU RAPPORT GYROMAGNETIQUE DU NEUTRON


On prépare un faisceau de neutrons, de vitesse v , dirigé suivant l’axe x . Ce faisceau
est plongé dans un champ magnétique B0 constant et uniforme dirigé selon z . On note + z et
1
−z les états propres de la projection Sˆ z du spin du neutron suivant l’axe z . On
2
ˆ ˆ e
note M = γ S son moment magnétique, avec γ = g où e = 1, 6 ×10−19 Coulomb est la
2mn
charge élémentaire, mn = 1, 6 × 10−27 kg est la masse du neutron et g est appelé le rapport
gyromagnétique du neutron que l’on étudie dans ce problème.
Les neutrons sont initialement dans l’état − z . Ils traversent ensuite une zone où règne
un champ magnétique oscillant B1 dont les composantes sont :
⎧ −
x

⎪ 1x
B = B1 e a
cos ωt


x

B1 = ⎨ B1 y = B1 e a sin ωt

⎪ B1z = 0


On suppose B1 constant (en toute rigueur B1 devrait être variable pour assurer ∇.B = 0 ) et
B1 << B0 .
Dans tout le problème on traite le mouvement spatial des neutrons classiquement. La seule
partie quantique concerne l’évolution de leur état de spin.

1-/ Soit un neutron dont le mouvement spatial est ( x = vt , y = z = 0 ) . Donner l’expression du


Hamiltonien de spin Hˆ spin ( t ) qui caractérise l’évolution quantique de son état de spin en
ˆ
présence des champs B0 et B1 (en fonction de γ , S , B0 et B1 ).

2-/ On posera ω0 = −γ B0 et ω1 = −γ B1 . Donner l’expression de la matrice 2 × 2 représentant


Hˆ spin ( t ) dans la base {+ z , −z } (en fonction de ω , ω , ω , 0 1 , v, t , a ) .

3-/ On note C− + l’amplitude de probabilité de la transition du neutron vers l’état + z à


l’instant t = +∞ (loin de la zone d’interaction), sachant qu’à t = −∞ , il était dans l’état − z .
En traitant B1 comme une perturbation et en appliquant la théorie des perturbations dépendant
du temps au premier ordre, montrer que :
+∞
i
C− + − ∫ eiω0t + z Hˆ spin ( t ) − z dt
−∞
+∞

∫e
i Ωt − α t
4-/ Calculer C− + sachant que e dt = .
−∞
α + Ω2
2

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On mesure le flux de neutrons qui sont passés dans l’état + z (par exemple par un dispositif
de Stern et Gerlach muni de compteurs à neutrons), donc la probabilité P− + qu’ils aient
effectué cette transition. Montrer qu’en fonction de ω , P− + a un comportement résonnant ;
tracer P− + en fonction de l’écart à la résonance (ω 0 − ω ) . Quel est l’ordre de grandeur de la
largeur de la courbe de résonance ∆ω0 en fonction de v et a ?

5-/ On rajoute sur le trajet du faisceau une deuxième zone de champ oscillant B ' ( t ) ,
identique à la première, mais décalée d’une distance b ( b >> a ) le long de x :
⎧ −
x −b

⎪ x
B ' = B1 e a
cos ωt
⎪ x −b
⎪ −
B ' = ⎨ B ' y = B1 e a sin ωt

⎪ B 'z = 0


Quelle est la nouvelle expression de + z Hˆ spin ( t ) − z ?
Calculer la nouvelle valeur de l’amplitude de probabilité de transition C− + après le passage au
travers des deux zones et montrer que l’on obtient l’ancienne expression de C− + multipliée
i (ω 0 −ω )b
⎛ ⎞
par le facteur ⎜1 + e v ⎟ . Calculer la nouvelle probabilité P− + et tracer son allure.
⎜ ⎟
⎝ ⎠
6-/ Expliquer pourquoi il est préférable d’utiliser deux zones de champ décalées de b plutôt
qu’une seule, si l’on veut mesurer avec précision ω 0 . Quel est alors l’ordre de grandeur de la
précision obtenue ∆ω0 ? Exprimer l’ordre de grandeur de la précision obtenue sur le facteur
gyromagnétique ∆g .

7-/ Application numérique : le faisceau de neutrons a une vitesse v = 100 m.s-1 . La valeur du
rapport gyromagnétique du neutron est actuellement mesurée avec la précision :
g = −3,8240836 ± 1, 76 ×10−6
Dans un champ B0 = 1 Tesla , quel doit être l’ordre de grandeur de la longueur b pour
atteindre cette précision ?

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C orrigés
EXERCICE 1 : brouillage de la cohérence dans une expérience d’Young
1. En l’absence de couplage, la densité de probabilité pour détecter l’atome en un point r de
l’écran vaut :
1
( 1
) (
P ( r ) = ψ a + ψ b + ψ a∗ψ b + ψ aψ b∗ e e = ψ a + ψ b + ψ a∗ψ b + ψ aψ b∗
2
2 2

2
2 2
)
=1

C’est la fonction d’interférence habituelle, avec une modulation de période xi provenant du


termeψ a∗ψ b + ψ aψ b∗ .

2. L’état du système atome+champ s’écrit maintenant :


1
{ψ a ( r ) 1a , 0b +ψ b ( r ) 0a ,1b } f
2
3. La probabilité de trouver l’atome en un point r de l’écran est désormais :
1 ⎧⎪ ψ a 1a , 0b 1a , 0b + ψ b 0a ,1b 0a ,1b + ⎫⎪
2 2

P (r ) = ⎨ ⎬ f f
2 ⎪ + ψ a∗ψ b 1a , 0b 0a ,1b + ψ aψ b∗ 0a ,1b 1a , 0b ⎪
⎩ ⎭
A cause de l’orthogonalité des états 0a et 1a ( 0b et 1b ), le terme d’interférence
disparaît et la probabilité de détection :
1
2
(
P (r ) = ψ a + ψ b
2 2
) f f =
1
2
(ψa + ψb
2 2
)
=1

ne présente aucune modulation à l’échelle de xi .

4. La leçon à retenir ici est simple : on a écrit le chemin suivi par l’atome sur un détecteur, en
l’occurrence les cavités et le signal d’interférence disparaît. Cette disparition du signal
d’interférence n’est pas un brouillage de la fonction d’onde atomique, comme le ferait par
exemple une phase aléatoire qui viendrait se mettre devantψ b . Le signal disparaît parce que
l’état de l’atome s’est intriqué avec l’état de l’environnement, en l’occurrence les cavités.
Comme le signal final ne porte que sur l’atome (la fonction P ( r ) ), l’orthogonalité des états de
l’environnement détruit toute interférence.

EXERCICE 2 : La précession de Larmor


1. L’Hamiltonien est Hˆ = − µˆ .B = − µˆ z B = −γ BSˆ z ou encore Hˆ = ω Sˆ z . Le théorème d’Ehrenfest
donne
d Sˆi 1
= ψ ⎡⎣ Sˆi , Hˆ ⎤⎦ ψ
dt i
En utilisant ⎡⎣ S x , S z ⎤⎦ = −i S y , ⎡⎣ S y , S z ⎤⎦ = i Sˆx et le fait que Sˆ z commute évidemment avec lui-
ˆ ˆ ˆ ˆ ˆ
même, on arrive à

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d Sˆx d Sˆ y d Sˆz
= −ω Sˆ y = ω Sˆx
=0
dt dt dt
2. Ces équations différentielles s’intègrent (par exemple) en remarquant que
d 2 Sˆx
2
+ ω 2 Sˆx = 0
dt
Ce qui donne Sˆx ( t ) = A cos (ωt + φ ) , où A et φ sont des constantes d’intégration, dépendant
des conditions initiales. En reportant dans l’équation liant Sˆx et Ŝ y , on en déduit que
Sˆ y ( t ) = A sin (ωt + φ ) . On a donc un mouvement de rotation uniforme à la pulsation ω pour
ˆ
la projection du vecteur S sur le plan xy . La composante selon z , Sˆz est quant à elle
constante. Il s’agit donc bien d’un mouvement de précession autour de l’axe z . Le temps

nécessaire pour faire un tour est la période T0 = .
ω
3.
(a) Le nombre quantique m caractérisant la projection du spin sur l’axe z , peut prendre
les ( 2 s + 1) valeurs possibles {− s, − s + 1, , s − 1, s} .

(b) L’équation de Schrödinger i = Hˆ ψ prend une forme très simple puisque
dt
les états s, m sont états propres de l’Hamiltonien avec une valeur propre m ω . On
obtient :
i α m ( t ) = m ωα m ( t )
Qui s’intègre en α m ( t ) = α m ( 0 ) e − imωt .

(c) Au bout du temps T0 = , chaque coefficient α m vaut
ω
α m (T0 ) = α m ( 0 ) e − imωT = α m ( 0 ) e − im 2π
0

• Si le spin s est entier, m est également entier et e− im 2π = 1 . On trouve alors


ψ (T0 ) = ψ ( 0 ) .
• Si le spin s est demi-entier, m est également demi-entier et e− im 2π = −1 . Le signe du
vecteur d’état est alors changé après une période de précession : ψ (T0 ) = − ψ ( 0 ) .
(d) Le possible changement de signe du vecteur d’état selon que le spin est demi
entier ou entier peut être mis en évidence dans une expérience d’interférence à deux
voies ; dans une voie, la particule traverse une zone de champ magnétique lui faisant
subir la précession de Larmor, alors que le champ est nul sur l’autre voie. La phase
accumulée dans chacune des voies est révélée par la figure d’interférence obtenue en
recombinant les deux chemins.

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• PROBLEME 1: LE CHARMONIUM
1. Modélisation par un potentiel purement harmonique
κ
1.1. On pose ω = et on obtient :
µ
pˆ x2 1 pˆ y2 1 pˆ 2 1
H0 =
ˆ + µω xˆ +
2 2
+ µω 2 yˆ 2 + z + µω 2 zˆ 2
2µ 2 2µ 2 2µ 2
1.2. On obtient une base d’états propres de Ĥ 0 en considérant les produits de fonctions
de Hermite :
Ψ nw ,ny , nz ( r ) = ψ nx ( x )ψ ny ( y )ψ nz ( z ) ( 4)
⎛ 3⎞
d’énergie Enx ,ny ,nz = En = ⎜ n + ⎟ ω avec n = nx + n y + nz .
⎝ 2⎠
1.3. Le niveau fondamental est obtenu pour nx = n y = nz = 0 . Il est non dégénéré :
g0 = 1 . Trois états de la base trouvée ci-dessus correspondent au deuxième niveau
excité : ( nx , n y , nz ) = (1, 0, 0 ) ou ( 0,1, 0 ) ou ( 0, 0,1) . On a donc g1 = 3 .
Six états de la base trouvée ci-dessus correspondent au deuxième niveau excité :
( 2, 0, 0 ) , ( 0, 2, 0 ) , ( 0, 0, 2 ) , (1,1, 0 ) , (1, 0,1) et ( 0,1,1) .
D’une façon générale g n =
( n + 1)( n + 2 ) .
2
1.4. On sait que l’énergie cinétique commute avec Lˆ . Par ailleurs, le potentiel Vˆ0 est
ˆ
invariant par rotation et commute également avec L . Les trois opérateurs Hˆ 0 , Lˆ2 , Lˆ z
commutent deux à deux et on sait qu’il existe une base propre commune à ces trois
⎛ 3⎞
opérateurs. On a déjà identifié les niveaux d’énergie de Ĥ 0 , En = ⎜ n + ⎟ ω . On
⎝ 2⎠
peut donc trouver, dans chaque sous-espace propre E n de Ĥ 0 , une base de fonctions
propres de Lˆ2 et Lˆ . z

1.5.
(a) La fonction Φ 0 est obtenue en prenant nx = n y = nz = 0 dans (4), ce qui donne
x2 + y 2 + z 2

Φ0 ( r ) ∝ e 2 a2

r2

(b) On a Φ 0 ( r ) ∝ e 2 a2
, ce qui prouve que Φ 0 est de symétrie sphérique. C’est donc un
état de moment cinétique nul.

(c) L’extension caractéristique du niveau fondamental est a = . La masse réduite µ


µω
vaut µ = 1,3 ×10−27 kg , soit ω = 5,1×1023 s -1 . L’énergie du niveau fondamental est donc
3 E0
E = ω = 0,5 GeV . Le rapport vaut environ 0,17. Ce rapport est petit devant
2 2mc02
1, ce qui permet de faire un traitement non relativiste.

13
Examen de Physique quantique 06/2008

1.6.
(a) On obtient une base de fonctions propres de E1 en prenant
( n , n , n ) = (1, 0, 0 ) ou ( 0,1, 0 ) ou ( 0, 0,1) dans l’équation (4), ce qui donne :
x y z

r2 r2 r2
− − −
Ψ1,0,0 ( r ) = xe 2 a2
Ψ 0,1,0 ( r ) = ye 2 a2
Ψ 0,0,1 ( r ) = ze 2 a2
(5)
(b) Ces fonctions peuvent se réécrire :
r2 r2
− −
Ψ1,0,0 ( r ) ∝ re 2 a2 ⎡⎣Y 1
−1
(θ , ϕ ) − Y (θ , ϕ ) ⎤⎦
1
1
, Ψ 0,1,0 ( r ) ∝ ire 2 a2 ⎡⎣Y11 (θ , ϕ ) + Y1−1 (θ , ϕ ) ⎤⎦
r2

et Ψ 0,0,1 ( r ) ∝ re 2 a2
Y10 (θ , ϕ ) . Elles sont donc de moment cinétique l = 1 . Tout état de
E1 est combinaison linéaire des trois fonctions (5) et est également de moment
cinétique 1.
(c) Inversement les trois fonctions Ψ1,0,0 ± iΨ 0,1,0 et Ψ 0,0,1 sont proportionnelles aux
harmoniques sphériques Y ±1 et Y 0 . Elles sont donc états propres de Lˆ avec valeurs
1 1 z

propres ± et 0 . Elles sont également états propres de Hˆ 0 et de Lˆ2 , comme on l’a vu à


la question précédente.
1.7.
(a) Parmi les six états donnés ci-dessus comme base de E 2 , considérons les fonctions
d’onde correspondant à ( nx , n y , nz ) = ( 2, 0, 0 ) , ( 0, 2, 0 ) , ( 0, 0, 2 ) :
r2 r2 r2

Ψ 2,0,0 ( r ) ∝ ( 2 x − a ) e Ψ 0,2,0 ( r ) ∝ ( 2 y − a ) e Ψ 0,0,2 ( r ) ∝ ( 2 z − a ) e


− − −
2 2 2 a2 2 2 2 a2 2 2 2 a2

La somme de ces trois fonctions donne la fonction Φ 2 ( r ) , qui est donc un état
d’énergie E2 .
(b) Φ 2 ( r ) est à symétrie sphérique et est donc de moment cinétique nul.
1.8. La modélisation de l’interaction cc par un potentiel purement harmonique n’est pas
satisfaisante. Le troisième et le quatrième niveau, correspondant respectivement à
l = 0 et l = 2 , ne sont pas dégénérés alors qu’ils le seraient dans le cas du potentiel
harmonique. Par ailleurs, l’écart entre les deux premiers niveaux ( 381 MeV ) n’est
pas égal à l’écart entre les deux niveaux suivants ( 229 MeV ) , alors que les niveaux
d’énergie d’un oscillateur harmonique sont équidistants.
β
2. Prise en compte du potentiel V1 ( r ) = −
r
β
2.1. Le potentiel V1 ( r ) = − est à symétrie sphérique ; il commute avec les trois
r
ˆ
composantes du moment cinétique. Par conséquent, il commute avec L2 .
2.2. On multiplie la relation Vˆ1 Lˆ2 = Lˆ2Vˆ1 par n, l , m à gauche et n, l ', m ' à droite. On
trouve :
2
l ' ( l '+ 1) n, l , m Vˆ1 n, l ', m ' = 2
l ( l + 1) n, l , m Vˆ1 n, l ', m '

14
Examen de Physique quantique 06/2008

Si l ≠ l ' , ceci impose n, l , m Vˆ1 n, l ', m ' = 0 . De même, on multiplie la relation


Vˆ1 Lˆ z = Lˆ zVˆ1 par n, l , m à gauche et n, l ', m ' à droite et on obtient :
m ' n, l , m Vˆ n, l ', m ' = m n, l , m Vˆ n, l ', m '
1 1

qui impose n, l , m Vˆ1 n, l ', m ' = 0 si m ≠ m ' .


2.3. Vˆ1 commute également avec L̂± . Multiplions Vˆ1 Lˆ+ = Lˆ+Vˆ1 par n, l , m + 1 à gauche
et n, l , m à droite. On trouve :
l ( l + 1) − m ( m + 1) n, l , m + 1 Vˆ1 n, l , m + 1 = l ( l + 1) − m ( m + 1) n, l , m Vˆ1 n, l , m
d’où on déduit que tous les n, l , m Vˆ1 n, l , m pour m = −l , , l sont égaux entre eux
pour un l donné.
2.4. D’après ce qu’on vient de voir, la restriction de Vˆ1 est proportionnelle à l’identité
dans E1 . Dans E 2 , elle est diagonale dans la base { n, l , m } . Plus précisément, elle est
proportionnelle à l’identité dans le sous-espace E'2 de dimension 5 (qui correspond à
l = 2 ), le coefficient affecté à n = 2, l = m = 0 étant a priori différent.
2.5. (a) La théorie des perturbations au premier ordre donne pour les premiers niveaux
de Ĥ :
3
• Niveau fondamental : ω − 30 β ' ( avec l = 0 )
2
5
• Premier niveau excité : ω − 20 β ' ( avec l = 1)
2
7
• Deuxième niveau excité : ω − 25 β ' ( avec l = 0 )
2
7
• Troisième niveau excité : ω − 16 β ' ( avec l = 2 )
2
La détermination de ω et de β ' se fait alors en résolvant le système de trois
équations à deux inconnues :
⎧381 = ω + 10 β '

⎨610 = 2 ω + 5 β '
⎪702 = 2 ω + 14 β '

La résolution des deux premières équations donne β ' = 10,1 MeV et ω = 280 MeV .

(c) On trouve a = = 4,3 × 10−16 m .


µω
(d) On vérifie la cohérence du modèle en reportant les valeurs trouvées pour
ω et β ' dans la troisième équation. On trouve 701,4 MeV, proche de la valeur
attendue (702 MeV).
q2
2.6. Le coefficient β remplace le facteur de l’interaction électromagnétique. La
4πε 0
constante caractérisant les interactions fortes est donc dans le cadre de notre modèle :
β aβ '
α fort = = 15 π = 0,58 !!
c0 c0

15
Examen de Physique quantique 06/2008

Les interactions fortes méritent bien leur nom ! Leur constante de couplage est proche
de 1, ce qui signifie qu’elles sont beaucoup plus intenses que les interactions
1
électromagnétiques, dont la constante de couplage α vaut .
137
3. La structure hyperfine du niveau fondamental (BONUS)
3.1. L’énergie A donnant la valeur du clivage hyperfin du niveau fondamental de
l’atome d’hydrogène s’écrit en fonction des paramètres donnés dans l’énoncé :
A' 2 α 3 ge g p
A = 3 avec A ' =
a1 3 c0 me m p
3.2. Le rapport entre le clivage de l’atome d’hydrogène ( 6 × 10−6 eV ) et celui du
charmonium (117 MeV ) peut se mettre sous la forme :
6 ×10−6 a 3 α g e g p mc mc
=
117 × 106 a13 α fort g e g e me m p
On en déduit α fort = 0,9 . L’accord avec la valeur trouvée à la fin de la partie 2 est à
peu près satisfaisant compte tenu des approximations faites.

16
Examen de Physique quantique 06/2008

• PROBLEME 2:
MESURE DU RAPPORT GYROMAGNETIQUE DU NEUTRON
1-/ L’expression de l’Hamiltonien Hˆ spin ( t ) est :
Hˆ spin ( t ) = − M .B = −γ S .B
ˆ ˆ

(
Hˆ spin ( t ) = −γ Sˆz B0 + Sˆx B1x + Sˆ y B1 y )
2-/ Dans la base { + z , − z } et en utilisant les notations de l’énoncé, la matrice représentative
de Hˆ spin ( t ) s’écrit :
⎛ −
vt
⎞ ⎛ −
vt

⎜ ω0 ω1e e− iωt ⎟
a
⎛ ω00 ⎞ ⎜ 0 ω e a − iωt
e ⎟
Hˆ spin ( t ) = ⎜ ⎟= ⎜ ⎟+
1

2 ⎜ − v t + iωt ⎟ 2 ⎝ 0 −ω0 ⎠ 2 ⎜⎜ − v t + iωt ⎟



⎝ ω1e e −ω0 ⎠ ⎝ ω1e e ⎠
a a
0
ˆ
H0
Hˆ ( t ) 1

3-/ Soit ψ ( t ) le vecteur d’état à l’instant t . Il est solution de l’équation de Schrödinger :


i
d
dt
(
ψ ( t ) = Hˆ 0 + Hˆ 1 ψ ( t ) )
avec Hˆ 0 = −γ S .B0 et Hˆ 1 = −γ S .B1 ( t ) .
ˆ ˆ

Dans la base { + z , − z } , il a pour expression :


iω0t iω0t
− +
ψ (t ) = e 2
A (t ) + z + e 2
B (t ) −z
On en déduit que :
iω0t iω0t
⎡⎛ ω ⎞ − ⎛ ω ⎞ + ⎤
i ⎢⎜ −i 0 A ( t ) + A ( t ) ⎟ e 2
+ z + ⎜ +i 0 B ( t ) + B ( t ) ⎟ e 2
−z ⎥
⎣⎝ 2 ⎠ ⎝ 2 ⎠ ⎦
iω0t iω0t
ω0 − ω0 +
= A (t ) e 2
+z − B (t ) e 2
− z + Hˆ 1 ( t ) ψ ( t )
2 2
Soit, après simplification :
ω0t ω0t
−i +i
i A (t ) e 2
+ z + i B (t ) e 2
− z = Hˆ 1 ψ ( t )
Multipliant scalairement cette équation par + z et par − z , on obtient alors le système :
⎧i A ( t ) = + z Hˆ 1 + z A ( t ) + eiω0t + z Hˆ 1 − z B ( t )
⎪⎪
=0

⎪i B ( t ) = e − z Hˆ 1 + z A ( t ) + − z Hˆ 1 − z B ( t )
− iω0t

⎪⎩ =0

soit encore :
⎧⎪i A ( t ) = e + iω0t + z Hˆ 1 − z B ( t )

⎪⎩i B ( t ) = e 0 − z Hˆ 1 + z A ( t )
− iω t

Remarque : le système ci-dessus a été obtenu sans approximation.

17
Examen de Physique quantique 06/2008

Le premier ordre des perturbations correspond à B ( t ) B ( −∞ ) = 1 et conduit à :


t
i
A(t ) = − ∫e
iω0t '
+ z Hˆ 0 + Hˆ 1 ( t ') − z dt '
−∞
Hˆ spin
où l’on a introduit + z Hˆ 0 − z = 0
Ce qui montre le résultat cherché.

4-/ Calcul de C− +
Remplaçant Ĥ 1 par son expression, on obtient :
2v
+∞
i ω1 iω1
vt

∫ eiω0t e − iωt e
C− + =− a
dt = − a
2 −∞ 2 ⎛ v ⎞2
⎜ ⎟ + ( ω0 − ω )
2

⎝a⎠
On en déduit la probabilité de transition :
2
2 ⎛ ω1τ ⎞
P− + = C− + =⎜ ⎟
⎜ 1 + τ 2 (ω − ω ) ⎟
2
⎝ 0 ⎠
a
avec τ = qui correspond au temps de passage dans la zone où règne le champ B1 , et la
v
largeur à mi-hauteur ∆ définie par :
2
⎛ ⎞
⎜ ⎟
ω1τ
( )
1
⎜ ⎟ = 1 (ω τ )2 ⇒ ∆ = 2 2 − 1 2 1 1
⎜ 2⎛∆⎞
2
⎟ 2
1
τ τ
⎜⎜ 1 + τ ⎜ ⎟ ⎟⎟
⎝ ⎝2⎠ ⎠
L’allure de la probabilité de transition en fonction de (ω − ω0 ) est indiquée sur la figure ci-
dessous.

5-/ L’Hamiltonien s’écrit maintenant :


Hˆ spin ( t ) = Hˆ 0 + Hˆ 1 ( t ) + Hˆ ' ( t )

avec Hˆ ' ( t ) = −γ S .B ' ( t ) . L’élément de matrice devient :


ˆ

ω −
vt
ω1 −
vt − b
ω1 ⎛ − vt

v t −T

+ z Hˆ spin ( t ) − z = 1 e a
e − iω t
+ e a
e − iω t
= e − iωt
⎜⎜ e a
+e a
⎟⎟
2 2 2 ⎝ ⎠

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Examen de Physique quantique 06/2008

b
avec T = .
v
On en déduit la nouvelle expression de l’amplitude de transition :

+∞
⎛ − vt −
v t −T

C '− + = − 1 ∫ e ( 0 ) ⎜ e a + e a ⎟ dt
i ω −ω t

2 −∞ ⎜ ⎟
⎝ ⎠
iω1 ⎡ i(ω0 −ω )t − a ⎤
+∞ vt +∞ v t −T
i (ω0 −ω )T i ω − ω t −T −
C '− + = − ⎢∫ e e dt + e ∫ e ( 0 )( ) e a
dt ⎥
2 ⎣⎢ −∞ −∞ ⎦⎥
+∞

( )
vt
i ω −ω t −
=− 1 ∫ e( 0 )e dt × 1 + e (
a i ω0 −ω )T
C '− +
2 −∞
C− +

(
C '− + = C − + 1 + e (
i ω0 −ω )T
)
et celle de la probabilité de transition :
' 2 ⎛ (ω − ω ) b ⎞
P '− + = C−+ = 4 cos 2 ⎜ 0 ⎟ P− +
⎝ 2v ⎠
L’allure de la probabilité de transition en fonction de (ω − ω0 ) est représentée sur la figure ci-

dessous.

6-/ La courbe présente un pic beaucoup plus étroit. C’est la courbe standard de diffraction par
deux fentes identiques : franges d’interférences modulées par le phénomène de diffraction dû
à l’une ou l’autre des zones de champ tournant.
v v
La largeur à mi-hauteur est de l’ordre de << .
b a
L’ordre de grandeur de la précision sur le facteur gyromagnétique est égal à :
⎛ 2m ⎞ 2mn v
∆g = ∆ω 0 ⎜ n ⎟
⎝ eB0 ⎠ eB0b
7-/ Application numérique :
∆g 2 ×10−6 ⇒ b 1m

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