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ﻟﻠﻘﻴــﻢ اﺧــﻼﻗـﻴــــﺔ
La série de conférences
de la Chaire du Prince Naïf Bin Abdulaziz
Pour les Valeurs Morales
Première conférence
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Son Excellence le docteur Saleh Bin Abdullah Bin Houma Les valeurs moralesentre l'Islam et l'occident
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Son Excellence le docteur Saleh Bin Abdullah Bin Houma Les valeurs moralesentre l'Islam et l'occident
Introduction
Les mœurs et les valeurs nobles forment des sociétés capables de bâtir une
civilisation matérialisant lesdites mœurs et valeurs dans leurs lois et organisa-
tions
Vu l’importance de ce sujet, j’ai voulu en écrire et en parler, car ceci permet de
corriger les comportements et les âmes. Ceci représente un appel pour pro-
gresser vers des sociétés musulmanes qui mettent en pratiques leurs valeurs
religieuses dans le vie ici-bas. En outre, ce qui m’a encouragé davantage à
ce faire, c’est la sollicitation de la part des collègues responsables des pro-
grammes de la chaire du Prince Naëf pour les valeurs morales à l’université
du Roi Abdulaziz, notamment son excellence le Président de l’université, le
Professeur Osama Sadiq TAYYEB, et monsieur le responsable général de
la chaire, le docteur Saïd Ahmed AL AFANDI, Directeur du centre des re-
cherches sociales et humaines à l’université du Roi Abdulaziz, pour que ce
thème fasse partie des sujets abordés par la chaire du Prince Naif pour les
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Son Excellence le docteur Saleh Bin Abdullah Bin Houma Les valeurs moralesentre l'Islam et l'occident
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Son Excellence le docteur Saleh Bin Abdullah Bin Houma Les valeurs moralesentre l'Islam et l'occident
(La moralité) et (les mœurs) sont des mots que les gens utilisent fréquem-
ment, par exemple, ils disent : (un tel jouit d’une bonne moralité). Par cela,
ils veulent souvent parler des caractéristiques nobles qui font que les autres
respectent la personne et lui accordent une haute considération. Allah à décrit
son Messager, à lui bénédiction et salut, en disant : “Et tu es certes, d’une
moralité éminente”.
Avant de définir les mœurs et d’expliquer le sens du mot moralité, nous devons
distinguer entre la moralité comme caractéristique enracinée dans le for inté-
rieur, ayant des impacts louables ou méprisables, et les instincts innés vers
lesquels l’homme se précipite naturellement et selon ses besoins.
Etre prudent de peur qu’une calamité ne survienne n’est pas une moralité,
mais un instinct qui n’est ni louable ni détestable, mais la prudence qui dé-
passe le normal devient une peur et une couardise blâmable, de même pour
l’avarice, le gaspillage, l’imprudence et d’autres instincts qui dépassent les
limites normales. Maintenant, si vous saisissez cette subtile distinction, alors,
quelle est le sens de la moralité ou des mœurs?
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Son Excellence le docteur Saleh Bin Abdullah Bin Houma Les valeurs moralesentre l'Islam et l'occident
actes sans manières et qui ont de bons ou de mauvais impacts sur le com-
portement”.
Est-ce que la société, avec ses habitudes et usages, est l’origine des mœurs?
- ou l’esprit humain avec son énergie et ses capacités?
- ou la conscience humaine avec ses sentiments et émotions?
- ou ce sont les valeurs du plaisir, du bonheur et de l’intérêt?
- ou est-ce qu’il y a une origine externe à ces origines humaines?
Les adeptes de cette école pensent que la société avec ses us et coutumes
est l’origine des mœurs et des normes morales. La coutume est un ensemble
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Son Excellence le docteur Saleh Bin Abdullah Bin Houma Les valeurs moralesentre l'Islam et l'occident
d’habitudes adoptées par les gens à travers des générations dans une société
donnée. Leur respect est jugé nécessaire pour que la vie continue sur de
bonnes bases; et celui qui les viole subit une punition.
Cependant, est-ce que la coutume est valable pour devenir l’origine des mœurs
et une norme servant à évaluer les actes et le comportement humains?
Un examen minutieux pourrait montrer que la coutume est changeante et in-
stable, notamment à travers les époques. C’est-à-dire que ce qui était normal
et admissible par le passé pourrait changer et devenir un vice répugné par les
gens.
La consommation de l’alcool et l’enterrement des filles étaient parmi les us-
ages et coutumes de l’époque préislamique. Puis, l’Islam est venu pour les in-
terdire et les éradiquer. De même, le vol et le pillage étaient admissibles dans
certains usages et coutumes, mais lorsque les sociétés se sont civilisées,
elles les ont interdits.
La coutume pourrait ne pas être compatible avec la religion ni avec le dével-
oppement des sociétés. C’est pourquoi elle pourrait changer.
La coutume diffère en fonction du lieu, car les us et les coutumes de l’homme
oriental diffèrent de ceux de l’homme occidental. De même, les coutumes des
bédouins diffèrent de celles des citadins, même si les différences concernent
certains aspects seulement.
(Les usages et les coutumes sont comme le vent qui passe par un jardin de
roses d’où il porte l’odeur des roses; il passe par un jardin de jasmin d’où il
porte l’odeur de jasmin; il passe par un tas d’ordures d’où il porte l’odeur des
ordures. Les usages et les coutumes sont changeants. En Egypte, ils sont dif-
férents de ceux adoptés en Angleterre et en Afrique du Sud, ils sont différents
de ceux du Pôle Nord. Les usages chez les hommes politiques sont différents
de ceux chez les hommes d’affaires et les financiers, etc. C’est pourquoi un
moraliste ne peut pas évaluer les actes des gens en se basant sur une norme
pareille. (3)
Dans le saint Coran et la Tradition du Prophète, il y a des preuves qui dé-
couragent les gens de suivre aveuglement les usages et les coutumes pour
en faire l’origine du comportement et la norme d’évaluation des actes :
Allah, le Très-Haut, a dit : “Et quand on leur dit :”Suivez ce qu’Allah a fait de-
scendre”, ils disent : “Non, mais nous suivront les coutumes de nos ancêtres.”
– Quoi! Et si leurs ancêtres n’avaient rien raisonné et s’ils n’avaient pas été
dans la bonne direction?” Al Baqarah - La Vache 171”.
Il a également dit : “Et quand on leur dit : “Venez vers ce qu’Allah a fait de-
scendre (la Révélation), et vers le Messager”, ils disent : “Il nous suffit de ce
sur quoi nous avons trouvé nos ancêtres…..” (Al-Maïdah - La table servie”.
Encore Allah a dit : “Mais plutôt ils dirent : “Nous avons trouvé nos ancêtres sur
une religion et nous nous guidons sur leurs traces” (Az-Zukhruf – l’Ornement
22”.
Le Prophète, à lui bénédiction et salut, a dit “Ne soyez pas imitateurs : l’un de
vous dit : je suis avec les masses, je les suis, qu’elles font le bien ou le mal”.
La conclusion c’est que les usages et les coutumes ne sont pas valables pour
devenir l’origine ou la source des mœurs, ni une norme gouvernant leur fonde-
ment, ni une base sur laquelle le comportement de l’homme devra être fondé.
Deuxième école :
Si les usages et les coutumes ne sont pas valables, est-ce que la raison
humaine est valable pour devenir l’origine des mœurs, une mesure et une
norme. C’est-à-dire, ce que la raison voit comme bon est bon et ce qu’elle voit
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comme mauvais est mauvais, ce qu’elle voit comme vertueux est vertueux et
ce qu’elle voit comme vicieux est vicieux?
Les adeptes de cette école pensent que la raison est capable d’édicter la loi
morale qui gouverne la vie des gens et organise leurs transactions sur les
plans individuel et collectif.
Toutefois, si on fait appel à la raison pour évaluer les mœurs, à quelle raison
doit-on faire appel?
Doit-on faire appel à l’esprit des philosophes, anciens et modernes? Ou doit-
on faire appel à l’esprit des hommes politiques? Ou doit-on faire appel à l’esprit
des hommes d’affaires et des financiers?
Si les usages et coutumes diffèrent en fonction des époques, des lieux, des
environnements et des cultures, les esprits également diffèrent d’une époque
à une autre, et d’une culture et d’un environnement à d’autres.
Cela ne signifie pas que l’on minimise les capacités de l’esprit ni que l’on
abaisse son rang. Il fait en fait partie des plus grandes faveurs qu’Allah a
donné à l’homme, mais il a ses limites et ses capacités. Il a été démontré que
l’esprit souffre d’insuffisance à comprendre certaines choses qui l’entourent.
Troisième école :
Les adeptes de cette école pensent que la conscience humaine est l’origine
des mœurs. A vrai dire, la conscience humaine signifie la force secrète
émanant du for intérieur de l’homme, qui lui indique le chemin du bien et qui
l’incite à l’emprunter; il lui indique également le chemin du mal et le décour-
age de le suivre. L’homme éprouve une sensation de tranquillité en obéissant
à cette force secrète et de remords en lui désobéissant. Mais est-ce que la
conscience est valable pour devenir l’origine des mœurs et la norme pour
l’évaluer?
Lorsqu’on réfléchit sur les jugements de la conscience, on trouve qu’ils sont
instables et changeants en fonction du temps et du lieu. Les jugements de
la conscience de l’homme du vingtième siècle sont différents des jugements
de la conscience de l’homme qui a vécu pendant les époques anciennes ou
pendant les moyens âges.
Ils diffèrent également en fonction du lieu, de l’environnement et de la culture,
car la conscience en Europe est différente de la conscience en Afrique du
centre et différente de la conscience dans les pays musulmans.
De plus, les jugements de la conscience sont ambigus et dépourvus de clarté.
Etant ainsi, comment s’y fier dans des affaires aussi importantes.
Dans beaucoup de cas, les sentiments, les émotions, les us et coutumes, les
positions particulières et les intérêts personnels influencent les consciences
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Son Excellence le docteur Saleh Bin Abdullah Bin Houma Les valeurs moralesentre l'Islam et l'occident
Quatrième école :
D’autres ont considéré que la norme d’évaluation des mœurs ont pour base
le plaisir et l’intérêt. C’est-à-dire que ce qui procure le plaisir et réalise l’intérêt
matériel est bon, tandis que ce qui cause des douleurs et des dommages
matériels représente un mal que l’on doit éviter et s’en écarter. L’existence et
l’inexistence de la vertu sont donc liées au plaisir et à l’intérêt.
Cela signifie que l’homme ne peut trancher que sur ce qui arrive à son corps,
sous forme de plaisir ou de peine; le plaisir est un bien, la peine est un mal.
Ainsi, la vraie sagesse serait que l’homme saisisse l’occasion avant qu’il ne
soit trop tard, et jouisse des plaisirs avant qu’ils ne se dissipent. Aucun guide
hormis ses habitudes et ses instincts innés qu’il œuvre à assouvir et à satis-
faire. Ainsi les mœurs suivent le plaisir et le bonheur dépend de l’intérêt.
Quand on réfléchit profondément et de manière pratique sur la conception de
cette école, on voit que l’on assouvit les sens et les besoins matériels tout en
négligeant les aspects spirituel et moral de l’homme. Or, ces derniers ont leur
influence et leur importance dans la vie de l’individu, de l’institution familiale et
du système social.
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plaisir dans un acte donné et un autre pourrait y voir un plaisir encore plus
grand et un troisième un plaisir moins grand. Il en résulte une différence de
jugement relatif au degré du bien ou du mal lié à l’acte.
En outre, prendre le plaisir, en tant que tel, comme une norme pour évaluer
les actes moraux conduit immanquablement à mêler le faux à la vérité, car
le faux incite au plaisir et à la joie, alors que le chemin de la vérité est pleine
de soucis et de méchancetés. Malgré cela, la vérité mérite d’être suivie, et ce
n’est pas un bien ce qui conduit à l’Enfer ni un mal ce qui conduit au Paradis.
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Dès lors, cette norme apparaît inconvenable et ne peut absolument pas servir
de base pour évaluer les mœurs comme le prétendent les adeptes de cette
approche.
Si nous examinons minutieusement les écoles sus présentées, nous découv-
rons que la société avec ses traditions, usages, coutumes et valeurs, la con-
science humaine, la raison humaine et l’intérêt matériel ont tous une influence
positive ou négative sur la norme des mœurs. Mais un seul d’entre eux, à
l’exclusion des autres, ne pourrait pas être l’origine et la norme servant à
évaluer les mœurs et à les juger.
Troisième axe : Les écoles morales occidentales
Dans cet axe, nous parlerons brièvement des écoles morales occidentales :
L’harmonie entre les trois forces ci-dessus représente la quatrième vertu qui
est la justice au niveau de l’individu, tandis qu’au niveau de la société, la jus-
tice est que l’individu remplit, dans la société, la fonction qui lui convient.
Aux yeux de Platon, la justice qui est un état intrinsèque, mental et moral re-
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La philosophie pragmatique se base sur le principe qui préconise que les gens
cherchent le bonheur et évitent la douleur, que l’homme, de par sa nature, est
raisonnable dans le choix entre les alternatives disponibles et que le choix,
comme disent les adeptes du pragmatisme, est influencé par les avantages et
les dommages résultant du choix.
Certains écrivains affirment que l’on peut expliquer le comportement individu-
el en se basant sur les intérêts ou sur les avantages individuels résultant dudit
comportement, que l’intérêt individuel explique le comportement des individus
dans les différentes situations sociales et ce, à travers leur choix parmi les
alternatives qui réalisent l’intérêt au moindre coût possible.
La philosophie pragmatique qui a vu le jour au dix-septième et au dix-huitième
siècles prend ses racines dans la philosophie occidentale et en particulier
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Son Excellence le docteur Saleh Bin Abdullah Bin Houma Les valeurs moralesentre l'Islam et l'occident
Le résumé de tout cela, c’est qu’il y a une grande ressemblance entre les
opinions des philosophes positivistes dans leur définition des mœurs, à savoir
que ces dernières sont relatives, qu’elles doivent se baser sur la sociologie,
car c’est une science positive basée au départ sur l’observation et la connais-
sance concrète et se transforme d’une philosophie positive à une science. Les
mœurs prennent leur origine dans la vie sociale et leurs idéaux supérieurs
représentent des moyens de contrôle social imposant des restrictions sur la
liberté personnelle comme la loi édictée par les hommes.
Premièrement :
La source divine
Tout l’Islam, à savoir sa foi, ses adorations, ses traitements, ses mœurs et
ses comportements proviennent d’Allah, le Très-Haut. Les enseignements,
les systèmes et les principes de toutes affaires islamiques sont basés sur le
Livre d’Allah et la Tradition de son Messager, à lui bénédiction et salut. Le
sens de la source divine des mœurs islamiques est qu’Allah, le Très-Haut,
Qui les a édictées et Qui a incité les gens à les respecter. Il a interdit et averti
contre toute violation de ces mœurs, que ce soit des interdictions et des mises
en garde mentionnées dans le saint Coran ou dans la Tradition du Prophète,
à lui bénédiction et salut.
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Son Excellence le docteur Saleh Bin Abdullah Bin Houma Les valeurs moralesentre l'Islam et l'occident
Allah a envoyé son Messager, à lui bénédiction et salut, pour accomplir les
bonnes mœurs; Il l’a loué en disant qu’il jouissait d’une moralité éminente :
“Et tu es certes, d’une moralité éminente” (Al- Qalam – la plume, verset 4). La
purification des âmes faisait partie des axes de son appel, à lui bénédiction et
salut, : “C’est Lui qui a envoyé à des gens sans Livre (Les Arabes) un Mes-
sager des leurs qui leur récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre
et la Sagesse, bien qu’ils aient été auparavant dans un égarement évident”
(Al-Jumu’a – le vendredi, verset 2).
Ibn Kathir a dit : “C’est parce que les Arabes, par le passé, ont embrassé la
religion d’Abraham Al Khalil, que la paix soit sur lui. Ils l’ont modifiée, trans-
formée et violée; ils ont remplacé le monothéisme par le polythéisme, la cer-
titude par le doute, et ils ont inventé des choses qu’Allah n’a pas autorisées.
Les gens du Livre également ont modifié, transformé, falsifié et mal interprété
leurs livres. C’est pourquoi Allah a envoyé Mohammed, à lui bénédiction et
salut, avec une noble, complète et compréhensive Chari’a destinée à tous les
hommes et dans laquelle ils trouvent ce qui les guide vers le droit chemin et
trouvent la clarification de tous ceux dont ils ont besoin en ce qui concerne leur
subsistance, là où ils retourneront, une exhortation à ce qui peut les approcher
du Paradis et de la satisfaction d’Allah d’eux; l’interdiction de ce qui les ap-
proche de l’Enfer et de l’exaspération d’Allah, le Très-Haut. Un gouverneur
tranchant toutes les incertitudes et tous les doutes relatifs aux fondements
de la Chari’a et les cas jurisprudentiels. En outre, Allah, le Très-Haut, a réuni
en lui toutes les nobles qualités de ses prédécesseurs et lui a donné ce qu’Il
n’avait donné à aucun des anciens et qu’Il ne donnera à aucun des gens qui
viendront après lui, à lui bénédiction et salut, jusqu’au Jour de la rétribution.
La purification des âmes et le développement du sens de bienfaisance en elle,
sa protection de la déviation et de la perversion, et toutes les nobles mœurs
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l’Islam est la plus à même pour constituer la base des mœurs, la norme et
la référence qui nous permettent d’évaluer les comportements. Ceci grâce à
ses nobles caractéristiques que nous allons mentionner, tout en prenant en
considération l’esprit, les coutumes et les usages qui ne contredisent pas la
Chari’a.
Deuxièmement
Aspect général et compréhensif des mœurs islamiques
Parmi les principales caractéristiques des mœurs islamiques est leur aspect
compréhensif, comme l’est l’ensemble de la religion. C’est parce que l’Islam
est le dernier des religions et que son Messager, à lui bénédiction et saut,
est le dernier et le sceau des Prophètes; et le saint Coran révélé par Allah, le
Très-Haut, a pris ce fait en considération.
Le saint Coran a explicité la relation entre l’homme et son Dieu et Créateur,
le Très-Haut. Il a également explicité la relation de l’homme avec lui-même,
en matière de sa propre protection et préservation, ainsi que la relation de
l’homme avec les autres humains. Il est même allé plus loin pour appeler à
être clément et à traiter les créatures qui vivent autour de nous ou dont nous
bénéficions, d’une façon ou d’une autre, avec indulgence.
Vous comprendrez l’aspect compréhensif des mœurs de l’Islam qui adresse
son appel aux djinns, aux êtres humains, aux arabes, aux non arabes, aux
blancs et aux noirs, tous ensemble, en disant : “Je n’ai créé les djinns et les
hommes que pour qu’ils M’adorent” (Al Zaryat – qui éparpillent, verset 56) et
en disant : “Ô hommes! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle et
Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-
connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux.
Allah est certes Omniscient et Grand-Connaisseur” (Al-Hujurat – les apparte-
ments, verset 13”.
Si son appel est général et compréhensif, ses valeurs morales et ses princi-
pes concordent avec cet aspect compréhensif et ne le limitent pas à certains
de ses aspects et ne l’appliquent pas sur certaines catégories des adeptes
plutôt que sur d’autres.
Réfléchissez sur ce noble verset pour voir combien son discours compréhensif
appelle aux bonnes mœurs et ordonne leur respect : “Et dis à Mes serviteurs
d’exprimer les meilleures paroles, car le Diable sème la discorde parmi eux.
Le Diable est certes, pour l’homme, un ennemi déclaré” (Al-Isra’ - le voyage
nocturne, verset 53”.
Allah, le Très-Haut, ordonne à son adorateur et Messager, à lui bénédiction
et salut, de commander aux croyants et adorateurs d’Allah d’utiliser, dans leur
discours et dialogue, de bonnes et d’agréables paroles. S’ils ne font pas cela,
Satan s’infiltrera, ce qui fait qu’ils passeront des paroles aux actes sous forme
d’affrontements, de conflits et de combats. Satan est l’ennemi d’Adam et de
ses enfants. Il s’est d’ailleurs abstenu de se prosterner à Adam. Son animosité
est donc manifeste.(11) C’est un appel général pour utiliser la bonne parole
et pour observer la décence dans toutes sortes de discours, quelle que soit la
situation ou la personne avec qui on est en intercommunication.
Allah, le Très-Haut, a dit : “Certes Allah commande l’équité, la bienfaisance et
l’assistance aux proches. Et Il interdit la turpitude, l’acte répréhensible et la ré-
bellion. Il vous exhorte afin que vous vous souveniez” (An-Nahl – les abeilles,
verset 90).
La Tradition prophétique est pleine de preuves générales et spécifiques qui
appellent aux bonnes mœurs et incitent à les observer, dont la parole du
Prophète, à lui bénédiction et salut, : “Crains Allah où que tu sois, fais suivre
le mal par le bien, qui l’efface, et traite les gens en respectant les bonnes
mœurs.”
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L’ordre de craindre Allah où que l’on soit est la plus grande preuve de l’aspect
compréhensif des mœurs islamiques pour l’homme dans tous ses états, dans
le secret et en public, en cas de joie ou de colère, quelle que soit sa situation
et où qu’il soit.
Le Prophète, à lui bénédiction et salut, a dit “Traite les gens en observant les
bonnes mœurs”, c’est-à-dire, traiter tous les gens, sans aucune exception,
en observant les bonnes mœurs, exactement comme vous souhaitez que les
gens vous traitent.
L’Islam a mentionné les mœurs de façon générale et de façon détaillée et les
a expliquées pour éviter toute confusion en ce qui concerne ce qu’il faut faire,
l’attitude à respecter et ce qu’il faut abandonner et éviter :
1-Le saint Coran a appelé à honorer les engagements : “Et remplissez
l’engagement, car on sera interrogé au sujet des engagements” (Al-Isra’ - le
voyage nocturne, verset 34).
2-Il a ordonné de garder et de rendre les dépôts, et d’observer l’équité avec
tout le monde: “Certes, Allah vous commande de rendre les dépôts à leurs
ayants-droit, et quand vous jugez entre des gens, de juger avec équité” ( An-
Nissa’ - les femmes, verset 58).
3-Il a ordonné et a insisté sur la nécessité d’être sincère, et il a décrit les gens
sincères en leur octroyant les meilleurs qualités : “Ô vous qui croyez! Craignez
Allah et soyez avec les véridiques” (At-Tawbah – le désaveu ou le repentir,
verset 119).
Clarification et illustration
Troisièmement :
Stabilité et nécessité
Parmi les caractéristiques des mœurs islamiques, c’est qu’elles sont sta-
bles dans leurs principes, vérités et limites. La sincérité fait toujours partie
des bonnes mœurs, quelle que soit l’époque ou la génération. Cette stabilité
garantit la précision des normes et la stabilité des valeurs et la validité de
l’éducation.
Oui, la forme des mœurs pourrait évoluer, mais ce n’est qu’une évolution
formelle. Parmi les fondements généraux communs entre les messages di-
vins est l’appel à observer les bonnes mœurs et à s’interdire les vices.
C’est la preuve suprême de la stabilité des mœurs et leur nécessité dans
toutes les situations : “Le respect des mœurs est nécessaire en ce qui con-
cerne les moyens et les objectifs, c’est-à-dire, qu’il ne faut pas réaliser un
noble objectif en se servant de vicieux moyens. C’est pourquoi il n’y a pas de
place, dans les concepts des mœurs islamiques, pour de vicieux principes,
comme le dit les adeptes des concepts purement matérialistes : “la fin justifie
les moyens”. C’est un principe qui n’a pas de place dans la constitution des
mœurs islamiques. Ce qui prouve la validité du moyen et le respect des sens
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des mœurs est ce qu’Allah, le Très-Haut, a dit : “Et s’ils vous demandent
secours au nom de la religion, à vous alors de leur porter secours, mais pas
contre un peuple auquel vous êtes liés par un pacte. Et Allah observe bien ce
que vous oeuvrez” (Al-Anfal – le butin, verset 72). Ce noble verset impose aux
musulmans de porter secours à leurs frères victimes d’injustice et ce, sur la
base de la fraternité religieuse, mais si le secours nécessite la violation d’un
pacte liant les musulmans avec les injustes mécréants, ce secours ne sera
pas permis, car le moyen prend la forme de trahison et de violation d’un pacte.
Et l’Islam déteste la trahison et les traitres. (12).
Quatrièmement :
Persuasion de l’esprit et assouvissement du cœur – (instinct inné)
Toute chose qui concorde avec l’instinct inné, le cœur l’accepte et la fait.
Dans sa quête de développer les vertus, l’Islam œuvre pour persuader
l’esprit et pour assouvir l’âme et le cœur par l’amour des bonnes mœurs, par
l’exhortation à leur respect et par la détestation et la soustraction des mau-
vaises mœurs. C’est une image de la grandeur des mœurs islamiques, surtout
que l’ordre et l’interdiction s’appuient sur des justifications et des preuves. Et
même en l’absence de celles-ci, l’obéissance et la soumission sont obliga-
toires.
Illustration :
“Ô vous qui avez cru! Evitez de trop conjecturer (sur autrui) car une partie
des conjectures est péché. Et n’espionnez pas; et ne médisez pas les uns
des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort? (Non!)
vous en aurez horreur. Et craignez Allah. Car Allah est Grand Accueillant au
repentir, Très Miséricordieux” (Al-Hujurat – les appartements, verset 12).
Réfléchissez sur ce verset coranique pour comprendre la méthode du saint
Coran dans l’interdiction de la médisance. Le saint Coran ne s’est pas satisfait
de l’interdiction verbale, mais il a ajouté une image dramatique mentale mon-
trant l’aspect répugnant d’un tel comportement moral. Il a associé le verbe à
l’image pour parvenir à convaincre l’esprit, appelant l’homme à se démarquer
d’un tel comportement moral.
Les ordres uniquement verbaux pourraient ne pas réaliser, de façon con-
venable, ce que l’on attend d’eux, mais lorsqu’ils s’associent à des images
dramatiques mentales, ils deviennent plus faciles à saisir et l’homme sera
mieux disposé à les comprendre. C’est ce que les mœurs islamiques réalisent
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Allah le Très Haut a dit : “Celui qui a créé la mort et la vie afin de vous éprou-
ver (et de savoir) qui de vous est le meilleur en œuvre, et c’est Lui le Puis-
sant, le Pardonneur” (Al-Mulk – la royauté, verset 2) et Il a dit : “Cela est de la
grâce de mon Seigneur, pour m’éprouver si je suis reconnaissant ou si je suis
ingrat. Quiconque est reconnaissant, c’est dans son propre intérêt qu’il le fait,
et quiconque est ingrat …. Alors mon Seigneur se suffit à Lui-même et Il est
Généreux” (An-Naml – les fourmis, verset 40)
L’homme se distingue par la liberté de volonté et de choix qui constituent la
base des charges et des responsabilités. Allah, soit loué, a créé l’homme
pour que ce dernier l’adore et Il l’a rendu capable de faire à la fois le bien et le
mal. Il lui a promis une récompense pour le bien et un châtiment quand il fait
le blâmable. Il ne l’oblige pas à faire quoi que ce soit, sinon il n’y aura pas de
jugement dernier ni de charges ni de responsabilités. Allah a soumis l’homme
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Allah le Très Haut a dit : “Il n’y a pas de péché sur celui qui est contraint
sans toutefois abuser ni transgresser” (Al-Baqarah – la vache, verset 173). Il
a également dit : “sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure
plein de sérénité de foi” (An-Nahl – les abeilles, verset 106)
La responsabilité ne signifie pas que la personne doit porter des charges dé-
passant ses capacités et qui nécessitent le déploiement d’un effort pénible. En
outre, elle ne doit pas être considérée comme un fardeau, car Allah est clé-
ment envers ses adorateurs. Il dit :”Allah n’impose à aucune âme une charge
supérieure à sa capacité” (Al-Baqarah – la vache, verset 286). Il a également
dit : “Allah ne veut pas vous imposer quelque gêne” (Al-Mâïdah – la table
servie, verset 6). Enfin, Il dit : “Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la
difficulté pour vous” (Al-Baqarah – la vache, verset 185).
L’homme a pris la responsabilité des charges imposées par la Chari’a et celle
de l’adoration d’Allah, le Très-haut. Sa récompense sera à mesure de son
engagement et de son respect de ladite responsabilité; il ne sera nullement
opprimé, tant qu’il soit musulman; la récompense pour ses bienfaits sera dou-
blée, tandis que la sanction pour ses péchés sera décidée par Allah Qui peut
le gracier ou châtier.
Bien que la responsabilité soit une charge à mesure des capacités, elle
représente également un témoignage d’honneur à l’homme et une préférence
dont il bénéficie par rapport aux autres créatures d’Allah; pourquoi?
Car la responsabilité chez l’homme signifie le mérite et la capacité de la pren-
dre, voire un honneur qu’Allah lui accorde. C’est pourquoi il doit déployer tous
ses efforts, persévérer, s’armer de patience et d’endurance, et porter cette
responsabilité avec toutes ses charges.
En outre, porter la responsabilité est nécessaire pour la vie humaine, qu’elle
soit individuelle ou sociale. Et lorsque l’Islam a déterminé la responsabilité,
il n’a pas voulu qu’elle soit au-dessus des capacités de l’homme afin que ce
dernier n’en souffre pas.
Le musulman doit être persuadé qu’il est responsable de ses actes dans la vie
ici-bas et dans l’au-delà. Ceci le pousse à procéder davantage à l’examen de
conscience et à observer la perfection dans ses actes.
La prise de conscience de cette responsabilité par le père le pousse à élever
ses enfants et ceux qui sont sous sa tutelle pour qu’eux aussi prennent con-
science de leur responsabilité. Ainsi, les erreurs diminuent et les chances pour
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Son Excellence le docteur Saleh Bin Abdullah Bin Houma Les valeurs moralesentre l'Islam et l'occident
une vie meilleure augmentent; car bâtir, enraciner et protéger les mœurs font
partie des responsabilités des pères. Ce sont ces derniers qui récoltent ses
bons fruits sous forme de piété filiale et d’estime. Comment sera la situation si
les enfants s’habituent à observer les bonnes mœurs et à prendre conscience
de leur responsabilité? Quels sont les bénéfices que l’individu, la famille et la
société entière tirent de tout cela?
Sur la base de ce qui précède, nous pouvons diviser la responsabilité en deux
parties :
La responsabilité personnelle et la responsabilité collective.
a) la responsabilité personnelle :
Cela veut dire que la personne doit assumer les conséquences des actes qu’il
accomplit de son propre choix, doit assumer sa responsabilité devant Allah,
devant elle-même et devant la société, ici-bas et dans l’au-delà.
Malgré cela, la responsabilité personnelle comprend aussi une responsabilité
générale et sociale. Car si le musulman est responsable de sa foi, de ses
adorations, de son traitement avec autrui et de son comportement personnel,
il est également responsable de ce qui suit :
Tout cela signifie qu’il y a un lien fort et une complémentarité entre les deux
composantes de la responsabilité.
Cependant, il y a des faits dont l’individu est responsable seul et des faits dont
la responsabilité est partagée avec d’autres personnes, sans oublier qu’il est
comptable de ses intentions et de ses objectifs, même s’ils ne se manifestent
pas sous forme d’actes ou de comportement, car Allah sait tout, apparent ou
caché. De plus, l’homme doit rendre compte de ses propos et de ses actes
apparents.
Allah le Très-Haut a dit : “qu’aucune (âme) ne portera le fardeau (le péché)
d’autrui, et qu’en vérité, l’homme n’obtient que (le fruit) de ses efforts” An-
Najm – l’étoile, versets 38-39). C’est-à-dire que toute âme qui commet une
injustice envers elle-même, sous forme de mécréance ou de péchés, portera
le fardeau (péchés) seul et qu’elle ne bénéficiera de récompense qu’à mesure
de ses bienfaits.
Ce dont l’homme devra rendre compte davantage, c’est sa personne que l’on
cherche le plus à sauver afin que cette dernière transcende pour qu’il aille au
Paradis. Donc, celui qui aspirent à la transcendance et souhaite aller au Para-
dis devra payer le prix sous forme de bonnes intentions, d’effort, d’endurance,
de multiplication de bienfaits et d’actes d’obéissances à Allah.
Le Prophète, à lui bénédiction et salut, a dit : “Les pieds d’un adorateur
n’avance pas le Jour de la Résurrection jusqu’à ce que ledit adorateur soit
interrogé sur quatre choses : en quoi a-t-il dépensé son âge, ce qu’il a fait
pendant sa jeunesse, comment a-t-il gagné et dépensé son argent et ce qu’il
a fait avec son savoir
Prendre conscience de cette responsabilité personnelle incite l’homme à per-
fectionner ce qu’il fait et à déployer des efforts pour échapper au châtiment
d’Allah le Très-Haut.
La responsabilité incite l’homme à tirer profit de son âge, de sa jeunesse,
de son argent, de son savoir et de tout ce qu’Allah lui a offert sous forme
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Son Excellence le docteur Saleh Bin Abdullah Bin Houma Les valeurs moralesentre l'Islam et l'occident
b) La responsabilité collective
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Son Excellence le docteur Saleh Bin Abdullah Bin Houma Les valeurs moralesentre l'Islam et l'occident
calamité dont les conséquences seront supportées aussi bien par les injustes
que par tous les autres. Les injustes et les pécheurs ne seront pas seuls con-
cernés par les conséquences, mais tous les autres, car ces derniers n’ont pas
œuvré pour arrêter les méfaits au moment opportun”.
A propos de l’interprétation de ce verset, Ibn Abbas, qu’Allah soit satisfait de
lui, a dit : “Allah a ordonné aux musulmans de ne pas tolérer les actes et pa-
roles répréhensibles dans leur communauté afin d’éviter le châtiment collectif
qui sera infligé par Allah. Dire que cette mise en garde comprend les accom-
pagnateurs du Prophète ainsi que les autres, même si le discours est adressé
aux accompagnateurs, est une interprétation correcte, car il y a beaucoup de
paroles prophétiques qui le confirment.
Par exemple ce qu’Al Imam a rapporté d’après Houzeifa Ibn Al Yaman qui a dit
que le Messager d’Allah, à lui bénédiction et salut, a dit : “Par Celui qui détient
mon âme dans Sa main, soit que vous ordonnez le convenable et interdisez
le blâmable soit qu’Allah vous enverra un châtiment, puis vous L’invoqueriez
sans qu’Il n’agrée vos invocations”.
Al Nouman Ibn Al Bachir, qu’Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Mes-
sager d’Allah, à lui bénédiction et salut, a dit : “Dans la société, celui qui ob-
serve les prescriptions divines et celui qui les violent sont semblables à des
gens embarqués dans un navire et qui ont fait un tirage pour occuper les
places disponibles dans ce navire. Le sort de certains a été d’occuper la par-
tie haute, tandis que celui des autres a été d’occuper la partie basse. Ceux
qui occupaient la partie basse devaient monter pour s’abreuver, causant ainsi
des ennuies à leurs voisins qui occupaient la partie haute. Alors, ils se sont
dits, pourquoi ne pas faire un trou dans notre partie pour ne pas ennuyer nos
voisins. Si les occupants de la partie haute les laissent faire, ils périront tous,
et s’ils les empêchent de le faire, ils seront tous sauvés”
Les deux Cheikh ont rapporté d’après la mère des croyants, Zeinab Bint Jahch,
qu’Allah soit satisfait d’elle, que le Prophète, à lui bénédiction et salut, est en-
tré chez ses épouses angoissé et a dit : “Il n’y a de Dieu hormis Allah. Malheur
aux Arabes d’une calamité qui approche, le remblai de Yajouj et Majouj est
ouvert aujourd’hui comme ça, et le Prophète a joint ses deux doigts, le pouce
et l’index en forme de cercle. Alors, j’ai dit : Ô Messager d’Allah : allons-nous
périr alors qu’il y a des justes parmi nous?
Il a dit : “Oui, si les vices et la perversion s’accroissent.
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Sixièmement :
La complémentarité dans le traitement des actes commis en secret
et en public
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viction qu’il traite avec Allah Qui connaît la trahison des yeux, tout comme
ce que les poitrines cachent. Connaître l’apparent et le caché est le même
chez Allah, le Très-Haut. La preuve c’est la récompense qu’Il accorde à celui
qui agit avec de bonnes intentions pour atteindre des objectifs sains, même
si son effort ne lui permet pas de les atteindre. Le Très-Haut a dit : “(Pas de
reproche) non plus à ceux qui vinrent te trouver pour que tu leur fournisses
une monture et à qui tu dis : “Je ne trouve pas de monture pour vous.” Ils
retournèrent les yeux débordant de larmes, tristes de ne pas trouver de quoi
dépenser” (At-Tawbah – le désaveu ou le repentir, verset 92). Anas, qu’Allah
soit satisfait de lui, a rapporté que le Messager d’Allah, à lui bénédiction et
salut, a dit : “A Médine, il y a des gens qui sont avec vous à chaque fois que
vous traversez une vallée ou que vous faites un trajet. Les compagnons ont
demandé : ils font cela tout en étant à Médine? Il a répondu : oui, car ils ont
une excuse qui les a empêchés de sortir avec nous).”
Ceux-là avaient de bonnes intentions et des objectifs sains. Ils se sont beau-
coup attristés lorsqu’ils ont appris que le Messager d’Allah, à lui bénédiction
et salut, ne disposait pas de moyens logistiques leur permettant de lutter dans
la voie d’Allah jusqu’à ce qu’ils aient versé des larmes. Allah met les gens à
l’épreuve pour permettre de distinguer le courageux du paresseux. Et lorsqu’ils
ont fait tout ce qu’ils pouvaient sans réussir à se doter de moyens généraux et
spéciaux, Allah les a généreusement récompensés exactement comme s’ils
avaient participé à la conquête. Avoir une intention forte et sincère pour faire
le bien sera récompensée, mais la miséricorde d’Allah, le Très-Haut, est telle
que l’intention de faire le mal n’est pas punie.
Une preuve de la plénitude des mœurs islamiques, c’est qu’elles voient
l’homme comme un tout entier, composé de corps et d’esprit, chacune des
deux composantes a ses besoins. Les mœurs islamiques font en sorte que le
corps ne prenne pas le dessus sur l’esprit ni l’inverse; Allah le Très-Haut a dit :
“Et recherche à travers ce qu’Allah t’a donné, la Demeure dernière. Et n’oublie
pas ta part en cette vie. Et sois bienfaisant comme Allah a été bienfaisant en-
vers toi. Et ne recherche pas la corruption sur terre. Car Allah n’aime point les
corrupteurs” (Al-Qassas – le récit, verset 77).
Dans son interprétation, Al Hafez Ibn Al Kathir dit : “Sers-toi des moyens ma-
tériels et des biens qu’Allah t’a donnés pour Lui obéir et pour t’approcher
de Lui, à travers différentes sortes de bienfaisances et ce, afin d’obtenir une
récompense en cette vie et dans l’au-delà “Et n’oublie pas ta part en cette
vie”, c’est-à-dire, tire profit de tout ce qui est licite, tels que la nourriture, les
boissons, les habits, les logements et les épouses, car Allah a ses droits sur
toi, ta personne a ses droits, ta famille a ses droits et ton épouse a ses droits;
donne à chacun ses droits et fais le bien comme Allah t’en a fait. C’est-à-dire,
fais le bien en faveur de ses créatures comme Il t’en a fait “Et ne recherche
pas la corruption sur terre”, c’est-à-dire, ne te sers pas de ce que tu as pour
corrompre sur terre et causer du mal à ses créatures “Car Allah n’aime pas
les corrupteurs”.
Les mœurs islamiques cherchent à satisfaire et à développer les besoins du
corps tels que l’alimentation, la boisson, le logement, le mariage et le vête-
ment de la meilleure façon qui soit. Elles imposent à ce corps sain et robuste
d’observer des mœurs et des comportements particuliers. De la même fa-
çon, les règles morales islamiques ont accordé une attention particulière à
l’assouvissement des désirs spirituels et à l’aplanissement du chemin vers
Allah et ce, à travers l’unicité sincère, l’invocation constante d’Allah, la pensée
noble et la conduite vertueuse avec Allah, avec soi-même et avec les autres.
Tout cela s’accomplit en harmonie et modération.
La valeur des choses apparaît lorsqu’on les comparent à leurs opposées, car
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Son Excellence le docteur Saleh Bin Abdullah Bin Houma Les valeurs moralesentre l'Islam et l'occident
nous avons lu et vu des pays et des nations qui ont accordé la primauté à un
aspect sans l’autre, ce qui a entravé leur marche et accéléré leur déperdition.
Ils se sont effondrés et la pensée humaine s’est égalée avec les lois divines.
Dès lors, le judaïsme falsifié est devenu matérialiste et le christianisme falsifié
s’est enfoncé dans le spiritualisme négatif.
Septièmement :
Validité générale pour tout temps et tout lieu.
Les règles morales islamiques sont valables pour tout temps et tout lieu, quelle
que soit la condition de l’homme et ce, en raison de la facilité des charges et
comme conséquence naturelle d’une foi correcte et de lois religieuses saines,
car les bonnes prémisses de départ permettent d’obtenir de bons résultats .
Allah, le Très-Haut, a dit : “Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la dif-
ficulté” (Al-Baqarah – la vache, verset 185).
Cette validité générale est due également à l’aspect complet de la Chari’a
islamique et à la garantie donnée par Allah concernant sa source noble
représentée par la sublime révélation divine. Allah, soit loué, a dit : “En vérité
c’est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c’est Nous qui en sommes
gardien” (Al-Hijr, verset 9). Il a également dit : “Aujourd’hui, J’ai parachevé
pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J’agrée l’Islam
comme religion pour vous. Si quelqu’un est contraint par la faim, sans inclina-
tion vers le péché … alors, Allah est pardonneur et Miséricordieux” (Al-Mâïdah
– la table servie, verset 3)
La Chari’a islamique proclamée par Mohammed, à lui bénédiction et salut,
satisfait les besoins de la vie humaine, pallie ses manques et réalise ses ob-
jectifs de développement dans tous les aspects de sa vie sociale, économique
et politique, car l’Islam est une foi et une adoration, des règles morales et une
législation, un système de gouvernement et judiciaire, une mosquée et un
marché, du savoir et du travail, un livre saint et une épée, et c’est le sens de
l’expression célèbre “l’Islam est une religion et un état”.
Les dispositions de la Chari’a islamique se caractérisent par la souplesse et
la plénitude, ce qui fait que ses bases demeurent valables pour tous les gens
à toutes époques, s’adaptant aux facteurs de croissance et de développe-
ment, capable de mener la civilisation humaine vers les repères de la vérité
et la voie de la raison. C’est pourquoi Allah a complété la religion par l’Islam,
parachevant ainsi la félicité.
La Chari’a islamique est une loi morale. Les règles morales en Islam ne
représentent pas un père qui cherche à enjoliver son fils, mais ce sont des
obligations religieuses. Les règles morales en Islam représentent un objectif
éducatif pour les cultes et un engagement moral dans les transactions. Elles
rendent la vie des gens basée sur la vertu et la bienfaisance. L’Islam a exhorté
à observer les vertus humaines et les idéaux supérieurs, a loué les bonnes
mœurs et a appelé à éduquer le for intérieur, ce qui représente un élément
partagé par tous les messages divins.
Huitièmement :
Consolidation de l’autocontrôle lié aux concepts de la foi et de la
crainte d’Allah
L’autocontrôle veut dire que le musulman doit craindre Allah à tout moment
de sa vie, car Allah connaît les secrets de son âme, surveille ses actes, et car
toute âme est l’otage de ce qu’elle a acquis. Dès lors, l’âme sera plongée dans
l’observation de la majesté et de la perfection d’Allah, éprouvant une sensa-
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Son Excellence le docteur Saleh Bin Abdullah Bin Houma Les valeurs moralesentre l'Islam et l'occident
tion d’intimité à son évocation, désirant être à ses côtés, avançant vers Lui, se
détournant des autres hormis de Lui.
C’est le sens de soumettre son être à Allah comme mentionné dans le Saint
Coran : “Qui est meilleur en religion que celui qui soumet à Allah son être, tout
en se conformant à la Loi révélée et suivant la religion d’Abraham, homme
de droiture? Et Allah avait pris Abraham pour Ami privilégié” (An-Nissâ’ – les
femmes, verset 125). Et c’est exactement ce qu’Allah, le Très-Haut, a rap-
pelé en disant : “Et sachez qu’Allah sait ce qu’il y a dans vos âmes. Prenez
donc garde à lui” (Al-Baqarah – la vache, verset 235), sans oublier ce que le
Prophète, à lui bénédiction et salut, a dit : “Adore Allah comme si tu le vois, et
si tu ne le vois pas, Il te vois”.
C’est ce que les vertueux prédécesseurs de cette nation ont observé et ap-
pliqué jusqu’à ce qu’ils aient atteint la certitude; d’ailleurs leur patrimoine le
prouve.
La surveillance est le fruit de la connaissance de l’adorateur qu’Allah, soit
loué, le surveille, le voit, entend ses paroles, voit ses actes à tout moment et
à chaque clin d’œil.
Zou Noun a dit : “Le signe de la surveillance, c’est lorsque l’homme accorde
une préférence à ce qu’Allah a révélé, glorifie ce qu’Allah a glorifié et déprécie
ce qu’Allah a déprécié”. Ibrahim Al Khawas a dit : “La surveillance est la sincé-
rité de l’homme avec Allah, le Très-Haut, dans son comportement en secret et
en public, et la surveillance c’est l’adoration d’Allah avec ses noms “le Surveil-
lant, le Gardien, l’Omniscient, l’Audient, le Clairvoyant”. Celui qui comprend le
sens de ces noms et le prend en considération lorsqu’il adore Allah atteint le
degré voulu de surveillance.
Lorsque la foi s’enracine dans le cœur du musulman et s’installe dans son for
intérieur, son impact se manifeste dans son comportement et dans son degré
de crainte d’Allah, le Très-Haut. Il devient sincère dans ses intentions et dans
les objectifs de ses actes afin qu’Allah soit satisfait de lui. Il fait le bien et ob-
serve les bonnes mœurs pour l’amour d’Allah et fuit le mal et les mauvaises
mœurs également pour l’amour d’Allah, le Très-Haut.
Sur la base de ces préceptes judicieux et de cette éducation fondée sur la
foi, le musulman doit se comporter et agir, les parents doivent élever leurs
enfants et les éducateurs doivent éduquer leurs élèves. De cette sorte, le bien
se propagera, le mal reculera et sera éradiqué; les individus et la collectivité
seront heureux et les gouvernements et les gouvernés seront épargnés de la
méchanceté des malfaiteurs.
La Chari’a islamique éduque la conscience humaine pour qu’elle surveille le
musulman dans le secret et en public; pour que l’homme craint le châtiment
du Jour du Jugement plus que le châtiment ici-bas. Ainsi, l’Islam fait du for
intérieur humain un surveillant qui surveille ses préceptes pour que le musul-
man les observe de nuit comme de jour.
Ainsi, les règles morales islamiques se distinguent des systèmes et des théo-
ries morales conçus par l’homme dont les règles morales se basent inique-
ment sur l’intérêt, la puissance de la pression sociale et les apparences.
Finalement :
La sanction, sous forme de récompense ou de châtiment ici-bas et
au-delà
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séquences le seront aussi, sinon, c’est l’inverse qui se produit. Cette sanction
peut être matérielle ou morale, directe ou indirecte, immédiate ou retardée,
dans cette vie ici-bas ou dans l’au-delà.
Premier aspect : La justice nécessite la sanction, car elle distingue entre celui
dont les actes sont constructifs et celui dont les actes sont destructifs, entre le
réformateur et le corrupteur, entre le bon et le vilain; Allah, le Très-Haut, a dit
: “Dis : “Le mauvais et le bon ne sont pas semblables” (Al-Mâïdah – la table
servie, verset 100); “Jusqu’à ce qu’Il distingue le mauvais du bon” (Al-Imrân
– la famille d’Imrân, verset 179); “Les bons seront, certes, dans un (jardin) de
délice, et les libertins seront, certes, dans une fournaise” (Al-Infitâr – la rup-
ture, versets 13 et 14).
1. Sanction divine :
C’est la sanction qu’Allah impose à l’adorateur en fonction de son comporte-
ment et de ses actes. Elle est divisée en de nombreux types et sur la base de
nombreuses considérations dont les plus importantes sont : la récompense
en cas de droiture morale et le châtiment en cas de perversion. Allah le Très-
Haut a dit : “Quiconque, mâle ou femelle, fait une bonne œuvre tout en étant
croyant, Nous lui ferons vivre une bonne vie. Et Nous les récompenserons,
certes, en fonction des meilleures de leurs actions” (An-Nahl – les abeilles,
verset 97).
Au sujet des vicieux pervers, Allah, soit bien loué, a dit : “Nous avons préparé
pour les injustes un Feu dont les flammes les cernent. Et s’ils implorent à
boire, on les abreuvera d’une eau comme du métal fondu brûlant les visages.
Quelle mauvaise boisson et quelle détestable demeure!” (Al-Kahf – la cav-
erne, verset 29).
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Son Excellence le docteur Saleh Bin Abdullah Bin Houma Les valeurs moralesentre l'Islam et l'occident
2. Sanction morale :
C’est le sentiment que nous éprouvons dans notre for intérieur sous forme de
joie ou de reproche, immédiatement après tout acte que nous jugeons bon ou
mauvais.
L’impact de la sanction morale est plus important que celui de la sanction
matérielle, car elle représente une certitude psychologique dont l’impact est
durable. Le Prophète, à lui bénédiction et salut, a dit “Celui dont la moralité
est mauvaise se torture, et celui qui a beaucoup de soucis est physiquement
vulnérable “, au sujet des bons gens, le Prophète, à lui bénédiction et salut,
dit : “Celui qui prend Allah pour Dieu, l’Islam pour religion et Mohammed pour
Prophète dégustera les délices la foi”.
3. Sanction sociale :
C’est le sentiment éprouvé par l’homme droit ou le pervers, soit sous forme de
respect et d’appréciation, soit sous forme de blâme, d’abandon et d’antipathie
de la part de la société. Ceci se manifeste comme suit : la sanction indirecte,
la sanction directe et la sanction morale.
La sanction indirecte est ce que l’homme ressent sous forme d’amour, d’espoir
et de penchement vers la bienfaisance dont l’impact se manifeste dans la so-
ciété, ou sous forme de jalousie, de rancune, d’hypocrisie et de mensonge
dont l’impact se manifeste dans la vie jusqu’à ce que cette dernière devienne
un enfer insupportable et que les cœurs des justes en soient serrés. Tandis
que la sanction directe est représentée par les punitions que l’Islam a fixées
contre les comportements pervers, dont la lapidation ou les coups de fouet
pour l’adultère, couper la main du voleur, fouetter l’ivre, la peine suprême pour
le tueur. La sanction morale telle que respecter les bons gens et ne pas avoir
égard aux pervers. D’ailleurs, l’Islam a incité à tenir compagnie aux justes et à
abandonner les désobéissants.
En plus de tout cela, l’Islam qui a tenu à jeter les fondements et à bâtir les
règles morales a également tenu à les protéger.
L’Islam a œuvré pour protéger les mœurs et les vertus et à éradiquer les vices
et ce, à travers ses nobles législations et son appel à l’éducation compréhen-
sive. Sur cette base, il a chargé l’homme de prendre sa responsabilité person-
nelle et de supporter les conséquences de ses actes et de son comportement.
Parmi les plus importantes législations : les peines prescrites nommément
(Houdoud) et les peines juridictionnelles. Mais avant cela, il a chargé l’homme
de sa responsabilité personnelle, développé en lui le sentiment de la vertu et
du bien, consolidé sa foi, réveillé sa conscience et le sentiment d’être surveillé
par Allah, le Très-Haut. Il a également chargé la société, l’environnement et
le milieu social d’une grande responsabilité dans cette affaire; aucune place
pour la passivité ou l’égoïsme dans la société musulmane.
La protection des mœurs par l’Islam se fait par trois moyens qui sont :
1- l’éducation religieuse
2- l’éducation sociale
3- les peines légales, composées de deux types :
- les Houdoud (peines prescrites nommément)
- les peines juridictionnelles
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Son Excellence le docteur Saleh Bin Abdullah Bin Houma Les valeurs moralesentre l'Islam et l'occident
L’Islam est une religion divine pratique pour l’homme. Il est venu pour faire
sortir les gens des ténèbres du matérialisme aux lumières spirituelles et aux
délices de la conscience. Le Prophète, à lui bénédiction et salut, a commencé
l’éducation religieuse et la purification des cœurs dès le début du message.
Le saint Coran a insisté, dans son premier appel, à bâtir l’homme de façon
originale et compréhensive. Il a commencé par la foi correcte et il l’a enracinée
dans le for intérieur, tout en prenant en considération la nature de l’homme à
qui l’appel est adressé.
Parmi les aspects les plus importants de cette nature, c’est son penchement
vers le bien, la vérité et la vertu, et par conséquent, son répugnance du mal,
du vice et de la perversion.
Forcer l’homme à devenir vertueux n’en fait pas vertueux, car la liberté psy-
chologique et mentale représente la base de la responsabilité.
L’Islam reconnaît cette vérité et la respecte. Par conséquent, puisqu’il œuvre
à construire l’édifice des mœurs, pourquoi utiliser la contrainte pour faire con-
naître à l’homme le sens du bien ou pour orienter son comportement? Il a
confiance en l’instinct et aux dispositions naturelles et innées de l’homme, et
pense qu’il suffit de lever les obstacles devant lui pour réussir à donner au
monde une génération vertueuse.
La nature innée de l’homme est bonne. Cela ne signifie pas que l’homme
est un ange qui ne fait que du bien, mais signifie que le bien concorde avec
les dispositions naturelles de l’homme et que ce dernier préfère l’adopter et
agir en conséquence, comme l’oiseau qui préfère voler une fois libéré de ses
chaînes et de sa captivité.
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Son Excellence le docteur Saleh Bin Abdullah Bin Houma Les valeurs moralesentre l'Islam et l'occident
la foi en Allah, avec ses six piliers, dans le for intérieur et le comportement du
musulman.
L’unicité ordonnée est une unicité de foi scientifique, d’action et de comporte-
ment, c’est-à-dire, une unicité dans le savoir, l’établissement de la vérité et de
la foi, dans la demande, l’objectif et la volonté.
L’unicité se réalise par la sincérité dans l’adoration d’Allah seul et l’incroyance
en tous faux dieux, le désaveu de tous ceux qui les ont adorés ou se sont al-
liés avec eux, fuir toutes les formes et degrés de polythéisme et fermer tous
ses points d’accès.
Impact de la foi :
La foi a un puissant impact sur les croyants, car elle les façonne à nouveau,
les éduque de manière exceptionnelle et inégalable, elle les mène vers la vie,
la lumière et la joie qui les sauvent de l’inertie, de l’ignorance et des ténèbres.
Allah le Très-Haut a dit : “Est-ce que celui qui était mort et que Nous avons
ramené à la vie et à qui Nous avons assigné une lumière grâce à laquelle il
marche parmi les gens est pareil à celui qui est dans les ténèbres sans pou-
voir en sortir? Ainsi on a enjolivé aux mécréants ce qu’ils oeuvrent” (Al-Anâm
– les bestiaux, verset 122).
La foi vitalise l’esprit et le cœur, réveille la conscience et la perception et cor-
rige les mœurs et le comportement. La foi est donc une vie et une lumière,
un bonheur et une satisfaction, un courage et une force, une énergie divine
procurant à l’individu bonheur et félicité interne, et permet aux nations de se
redresser et de s’unir.
L’Islam a accordé une importance à la formation et à l’éducation de l’individu.
Il a également accordé une importance à l’édification et au redressement des
nations sur les deux piliers de la foi et de la piété d’une part, et sur l’attachement
à Allah et à la fraternité musulmane d’autre part, sans oublier la purification de
l’âme qu’il a considérée comme étant parmi les fonctions les plus importantes
du Messager d’Allah, à lui bénédiction et salut.
Les savants des mœurs ont appelé la conscience la force éclairant et mettant
dans le droit chemin, ordonnant et interdisant, avertissant et incitant, gouver-
nant et exécutant, tandis que l’Islam l’a appelé le cœur. Le Messager d’Allah,
à lui bénédiction et salut, a dit à celui qui était venu l’interroger sur la piété et
le péché : “La piété est ce que l’âme accepte et le cœur en est satisfait, tandis
que le péché est ce qui trouble la quiétude de l’âme et déplaît au cœur et ce,
quoi que les gens en disent”.
Cette une force qui précède l’acte, l’accompagne et le rejoint, elle le précède
en lui signalant d’accomplir le devoir et en l’avertissant contre la désobéis-
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Son Excellence le docteur Saleh Bin Abdullah Bin Houma Les valeurs moralesentre l'Islam et l'occident
la balance sera légère, sa mère (destination) est un abîme très profond. Et qui
te dira ce que c’est? C’est un Feu ardent.” (Al-Qaria’h – le fracas, verset 6 à
11).
Avec cette foi en Allah et en la sanction le Jour Dernier, le croyant se réveille
le matin et se couche le soir en craignant son Dieu, en exerçant l’auto juge-
ment et en pensant à sa destinée.
La protection et la préservation des mœurs ont leur source dans l’âme et
la conscience du musulman, dans sa foi en Allah, qu’Il soit loué, dans sa
certitude qu’Allah le voit dans tous ses états et à tout moment. L’amoureux
doit donc se faire une beauté devant son amour et le musulman adorateur
doit s’embellir pour son créateur et ce, pour qu’Allah ne le voie pas dans un
mauvais état et ne le voie pas en situation de transgression des vertus et des
règles morales édictées par Lui et ne Lui manque pas dans les situations de
bienfaisance, dans la prière et dans les liens sociaux, dans le travail, dans la
production et dans l’accomplissement des obligations de lieutenance d’Allah.
Il ne l’a ordonné d’observer que ce qui est bénéfique pour lui, matériellement
et moralement, ici-bas et dans l’au-delà.
Aimer Allah est une preuve de la foi du croyant, de la satisfaction d’Allah de
lui, de son bon comportement moral et de son éloignement des mœurs per-
verses.
L’éducation religieuse est capable d’enraciner les sens du bien dans l’âme du
croyant et de le faire éviter les vices et leurs impacts dommageables. Une pa-
role suffit à l’homme libre. Le musulman qui craint et aime Allah n’a pas besoin
d’une autorité externe qui l’ordonne et qui lui impose de protéger les mœurs,
de préserver la société et de la développer.
Celui qui a une foi vivante et un cœur pur dispose d’un vif sentiment et d’une
sensibilité aigue et éveillée. De là vient l’importance de l’éducation et son grand
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rôle dans la préservation de la société des méfaits des pervers et dans sa jou-
issance du comportements des vertus. Si certains dérivent et s’affaiblissent à
cause de la mort de leur conscience, s’ils se trouvent dominés par leur désirs et
par l’impureté de leurs instincts naturels, ils auront alors besoin d’une autorité
plus forte, d’un rappel extérieur et d’un stimulus plus efficace que cette faible
crainte et que cet instinct déviant. Dans ce cas-là, le rôle de l’environnement
et de l’autorité dont dispose la société doit apparaître, pour les protéger d’eux-
mêmes et pour protéger la société d’eux.
de remerciement à Allah. Celui qui nie et qui fait preuve d’ingratitude envers
la personne qui était l’intermédiaire de ce bien fait preuve d’ingratitude envers
les bienfaits d’Allah et de désobéissance aux ordres divins, car nous devons
toujours dire à celui qui fait le bien, vous avez fait du bien, et à celui qui fait le
mal, vous avez fait du mal.
La société dispose d’un puissant pouvoir dont elle doit se servir et le faire ap-
paraître afin de protéger ses membres, sa religion et ses règles morales, et
afin d’élever ses enfants dans la vertu et le rejet des vices.
Remédier à travers l’édiction de peines légales conçues par l’homme n’est
pas la solution choisie par l’Islam pour protéger la société de l’impact de
l’opposition entre les désirs, mais avant ce remède, il a adopté deux sortes de
préventions solides. Si lesdites préventions sont bien mises en œuvres, elles
auront un impact positif permettant d’assurer la sérénité et la sécurité de la
société contre les malfaisances et les perversions.
La première : Préparer l’homme pour devenir un bon membre productif
œuvrant pour procurer le bonheur à la collectivité humaine. L’Islam a chargé
tout le monde de travailler; il a orienté les gens vers le commerce, l’industrie
et la culture. Par ailleurs, il les a découragés de l’oisiveté et de la négligence
de soi dans cette vie.
La deuxième : Il a garanti à l’homme, en plus de sa vie matérielle gagnée par
son travail, une autre vie morale heureuse lui assurant ses droits personnels
et sociaux et ce, à travers l’instauration de la justice dans ses plus minutieux
détails, l’incitation mutuelle à faire le convenable et à s’interdire le blâmable,
la prescription de venir en aide aux pauvres qui ne trouvent pas de travail ou
qui sont incapable de l’exercer. Ainsi, les droits sont accordés à ceux qui les
méritent par leur travail, sans considération de l’appartenance sociale ou de
ceux qui les méritent et ce, sur la base de la solidarité sociale et humaine dont
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Allah, le Très-Haut dit : “Par le temps! L’homme est certes, en perdition, sauf
ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres, s’enjoignent mutuelle-
ment la vérité et s’enjoignent mutuellement l’endurance” (Al-Asr – le temps,
versets 1 à 3).
L’Imam Al Chafiï a signalé que si les gens comprennent et réfléchissent pro-
fondément sur cette sourate, cela leur suffira. Une sourate dans laquelle Allah
jure par le temps pendant lequel les faits des hommes, leurs actes, bons ou
mauvais, s’accomplissent; que cet homme-là est en perdition. Puis, Allah a
exclu des perdants ceux qui ont cru en Allah par leur cœur et qui ont accompli
de bonnes œuvres et qui se sont enjoignent mutuellement la vérité, à savoir,
faire ce qui est prescrit par l’Islam et s’interdire l’illicite, et se sont enjoignent
mutuellement l’endurance, c’est-à-dire, supporter patiemment les calamités,
les destinées et les agressions perpétrées par les agresseurs contre ceux qui
ordonnent le convenable et interdisent le blâmable.
Interprétant le sens des propos d’Allah, le Très-Haut, : “Et c’est être, en outre,
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y parvenir, chaque individu doit inciter, dans son milieu social et parmi ceux
qui sont sous sa tutelle, à faire le convenable, tout en louant celui qui le fait, et
décourager de faire le blâmable, tout en condamnant celui qui le fait.
La société musulmane qui a agréé Allah comme Seigneur, l’Islam comme
religion et Mohammed, à lui bénédiction et salut, comme Prophète et Mes-
sager, est une société positive et efficace, qui soutient les bons et ceux qui
souhaitent faire le bien; elle les aident à pratiquer leur foi et à réaliser leur
identité religieuse. Par ailleurs, elle punit les subversifs, les iconoclastes et les
transgresseurs des règles sacrées d’Allah et des droits de la société.
Le danger de la négligence de ce rite est grande et a des conséquences
désastreuses, car cela représente un détachement de la principale caractéris-
tique et du fondement de la société, ce qui l’abaisse auprès d’Allah et auprès
des gens, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Zeinab Bint Jahch, qu’Allah soit satisfait d’elle, a rapporté que le Prophète, à
lui bénédiction et salut, a dit : “Il n’y a de divinité hormis Allah. Malheur aux
Arabes d’un mal qui approche. Aujourd’hui, le remblai de Yajouj et Majouj est
ouvert comme cela”
Et avant cela, notre Dieu nous avertit en disant : “Et craignez une calamité qui
n’affligera pas exclusivement les injustes d’entre vous. Et sachez qu’Allah est
dur en punition.” (Al-Anfâl – le butin, verset 25).
La négligence, par les gens, d’ordonner le convenable et d’interdire le blâma-
ble ouvre le chemin vers la punition et vers la confusion entre le convenable
et le blâmable.
Cependant, ceux qui sont responsables de la surveillance et du contrôle
doivent respecter les règles légales dans l’accomplissement de leur mission,
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Cela veut dire que chaque croyant est légalement chargé d’ordonner le con-
venable et d’interdire le blâmable à mesure de ses capacités. Allah, le Très-
Haut, a dit : “Craignez Allah autant que vous pouvez” (At-Taghabun – la grande
perte, verset 16).
A ce propos, il faut savoir que changer le blâmable se fait par étapes. Abi Saïd
Al Khudari, qu’Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Messager d’Allah,
à lui bénédiction et salut, a dit : “Celui qui voit un acte répréhensible, qu’il le
change par sa main, s’il n’y arrive pas, qu’il le change par sa langue et s’il n’y
arrive pas qu’il le fasse par son cœur, et c’est la moindre des devoirs du croy-
ant”.
Celui qui connaît un bien caché par les gens, s’il est en mesure de le faire ap-
paraître, devra le dévoiler, le propager et le faire à mesure de ses capacités;
et celui qui voit un fait répréhensible ou a pris connaissance de ce fait et il n’y
a que lui à l’endroit où le mal est accompli et en l’absence d’une autorité dis-
posant de plus de pouvoir que lui, la condamnation de ce mal par la main, par
la langue ou par le cœur devient un devoir lui incombant.
Le changement se fait par la main pour celui qui détient l’autorité de le faire,
tels que le gouverneur ou son adjoint, le père vis-à-vis de son enfant, l’époux
vis-à-vis de son épouse, etc.
Tandis que le changement qui se fait par la langue est pour celui qui n’est pas
capable de le faire par la main vu qu’il n’a pas d’autorité sur celui qui com-
met le vice ou pour éviter des conséquences néfastes qui pourraient résulter
du changement par la main. A ce moment-là, il choisit le changement par la
langue en prodiguant des conseils, des incitations, des menaces, etc.
Enfin, le changement par le cœur se fait sous forme de détestation par le
cœur de la désobéissance et de celui qui la commet. Allah saura s’il se trouve
dans l’incapacité de faire le changement par la main ou par la langue. Le
changement par le cœur est obligatoire pour le musulman en cas d’incapacité
de se servir des deux autres moyens. En outre, celui qui est incapable de
changer par la main ou par la langue ne devra jamais fréquenter les lieux de
vices et de perversion sans que cela ne soit nécessaire. Il doit se comporter
ainsi vis-à-vis de tout lieu où des actes de désobéissance à Allah sont commis
ouvertement, car Allah, le Très-Haut, a dit : “Quand tu vois ceux qui pataugent
dans des discussions à propos de Nos versets, éloigne-toi d’eux jusqu’à ce
qu’ils entament une autre discussion” (Al-Ana’ma – les bestiaux, verset 68).
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Quel est l’impact positif de ce type de punition? Et quels sont ses nor-
mes?
Sans doute, ces punitions ont un impact sur le déviant, car elles le font ré-
fléchir et retourner au respect des bonnes mœurs et ce, afin qu’il sente à nou-
veau un membre ordinaire, efficace et accepté au sein de sa communauté.
La punition ne doit pas dépasser le nécessaire; elle doit être un moyen et une
nécessité mesurés. Car la punition n’est pas une fin en soi. C’est pourquoi
un seul moyen pourrait suffire. En outre, il ne faut pas passer à la punition
suivante si l’objectif est atteint par la première. Les caractères des gens sont
différents, car un simple regard anormal pourrait suffire au lieu d’adresser un
reproche. Dans ce cas, il faut s’en satisfaire.
Le devoir de la communauté :
Les membres de la communauté doivent s’entraider et coopérer dans la pu-
nition du vicieux pour qu’il se rétracte et épargne la communauté de ses mé-
faits. La communauté doit être solidaire pour que le vicieux sente qu’il devient,
par ses vices et méfaits, rejeté par la communauté et qu’il doit retourner au
droit chemin à travers le respect des règles morales de l’Islam et des règles
de la communauté.
b) la punition matérielle
La punition matérielle dont dispose la société ou un de ses membres,
dans les limites de sa tutelle, se présente comme suit :
1- l’abandon que nous avons mentionné dans l’histoire des trois qui ont fait
défaut. Les musulmans se sont détournés d’eux et personne ne leur adressait
la parole jusqu’à ce que le verset de leur repentance soit descendu.
2- Frapper sans violence si cela s’avère positif, sinon ceci est déconseillé.
D’ailleurs, le Prophète, à lui bénédiction et salut, n’a frappé ni une femme ni
un servant.
Explication :
Le détournement et l’abandon viennent après avoir épuisé tous les moyens
sans que le déviant ne soit dissuadé par sa foi et son cœur, ni par le conseil,
l’incitation et la punition morale infligée par la société. Dans ce cas, tous les
membres de la société se détournent de lui et le fuient, ce qui le fait sentir
comme étant un membre pourri ou qui porte un microbe redouté par tous. En
réalité, le microbe du vice, de la perversité et de l’agression subi par les règles
morales et sacrées de la nation est plus dangereux que le microbe contami-
nant le corps. Par conséquent, personne ne doit le fréquenter ni manifester de
la clémence envers lui tant qu’il soit atteint par ce microbe.
Nous insistons sur le fait que le détournement et l’abandon représentent un
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moyen de traitement utilisé avec mesure, c’est-à-dire, qu’il ne doit pas dé-
passer ni être en-deçà du nécessaire, car dans les deux cas, il y a un risque
de préjudice.
Frapper, quant à lui, est un moyen dont dispose celui qui détient une tutelle,
comme le père vis-à-vis de son enfant, l’enseignant vis-à-vis de ses élèves,
l’époux vis-à-vis de son épouse en cas de dérapage et de désobéissance
de la part de celle-ci. D’ailleurs, nous avons précédemment parlé de ces cas
dans nos propos sur l’édification des mœurs. Certains de ces moyens sont
constructifs et servent à protéger la société. Chaque moyen sera utilisé en
fonction de la situation. A ce propos, nous devons nous rappeler du verset
qui dit : “Et quant à celle dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les,
éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous
obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut
et Grand” (An-Nissâ – les femmes, verset 34) et de la parole du Prophète, à
lui bénédiction et salut, : “Ordonnez vos enfants à accomplir la prière à l’âge
de sept ans et frappez-les à l’âge de dix ans”. Cela signifie que frapper est
mentionnée comme une punition persuasive utilisée contre le comportement
fautif et ce, en cas de besoin et conformément aux conditions précédemment
mentionnées.
Troisièmement : Les punitions islamiques prescrites nommément
Définition de la punition : Une sanction que l’on inflige à celui qui commet un
acte légalement condamnable. La punition sera sous forme de Had (punition
prescrite nommément) ou sous forme de punition juridictionnelle.
Quel est leur objectif?
1-Préserver les intérêts essentiels, à savoir les cinq intérêts essentiels (la re-
ligion, soi-même, le bien, la raison et la descendance).
2- Assurer, par pitié, la stabilité de la société, car les punitions sont édictées
pour que la société jouisse et vive en toute tranquillité et pour préserver l’ordre
public.
3- Faire régner la justice pour éviter la prolifération de troubles et d’injustices,
car punir les coupables représente une justice sociale menant à la stabilité et
à la continuité de la vie.
4- Corriger le coupable, car la punition ne représente pas une torture subie
par le coupable, comme cela puisse apparaître, mais une dissuasion et une
expiation des péchés ici-bas et dans l’au-delà. Elle représente également une
correction pour le coupable afin qu’il retourne à sa société comme un bon
membre, utile pour lui-même et pour la société.
C’est pourquoi le législateur a insisté sur la nécessité de ne pas diffamer
le coupable avant que la vérité concernant son crime ne soit définitivement
établie, notamment en ce qui concerne les droits d’Allah, qu’Il soit loué. Car
les droits d’Allah, qu’Il soit loué, sont basés sur l’indulgence, tandis que les
droits des hommes sont basés sur l’avidité. C’est pourquoi l’Islam a encour-
agé la pénitence, a interdit l’espionnage, a appelé à étouffer les scandales et
a condamné la déclaration des crimes. Pour cela, il a posé comme condition
pour établir et décrire de façon détaillée le crime d’adultère, la présence, au
lieu des faits, de quatre témoins masculins, ce qui est difficile à établir. Ceci
explique la règle connue dans la loi musulmane (Les punitions nommément
prescrites “Houdoud” sont repoussées par les soupçons). Les Houdoud ne
sont pas édictées pour torturer les gens ou pour faire couler leur sang, mais
pour les sauvegarder et protéger, aussi bien eux que leur biens, leur sang et
leur honneur, et avant tout, pour préserver leur religion et leur foi.
A ce propos, nous citons quelques preuves, en guise d’exemples et de rap-
prochement, afin d’expliquer les objectifs de l’instauration des Houdoud et des
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punitions :
- Le Très-Haut a dit : “C’est dans le talion que vous aurez la préservation de
la vie, ô vous doués d’intelligence, ainsi atteindrez-vous la piété” (Al-Baqarah
– la vache, verset 179.
- Le Très-Haut a dit : “La sanction de ceux qui font la guerre contre Allah et
Son Messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils
soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe oppo-
sées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas;
et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment” (Al-Mâïdah – la
table servie, verset 33).
Le Très-haut a dit : “Le voleur et la voleuse, à tous deux, coupez la main, en
punition de ce qu’ils se sont acquis, et comme châtiment de la part d’Allah.
Allah est Puissant et Sage” (Al-Mâïdah – la table servie, verset 38).
Oui, appliquer le talion sur le tueur représente une vie, car il coupe le chemin
aux tueurs, empêche la vengeance et le versement des sangs avec légèreté.
Et à travers les deux derniers versets et d’autres versets qui leur ressemblent,
nous pouvons comprendre certains secrets de l’instauration des peines le-
gales ( Houdoud).
Voilà les principaux moyens permettant de protéger les mœurs islam-
iques :
1- l’éducation religieuse et le façonnement complet du musulman.
2- L’éducation sociale en façonnant la société afin qu’elle joue son rôle dans
la protection du bien et le déracinement des vices.
3- Etablir la responsabilité du gouverneur musulman et le rôle important qu’il
joue en créant un bon environnement qui permet de développer les bonnes
mœurs.
NOTES
(1) (3 / 57)
(2) On observe ici que la discussion est avec ceux qui ont fait une de ces
normes comme une base absolue pour les mœurs et non pas avec ceux qui
voient la validité de certaines de ces normes dans le cadre de la Chai’a islam-
ique et de la moralité publique.
(3) Voir : Contemplations sur la philosophie des mœurs de Mansour Ali
RAJAB.
(4) Voir : La moralité parfaite; Mohamad Ahmad JAD ALMAOULA “201”.
(5) Voir : Les mœurs, page 116.
(6) Voir : La moralité parfaite, page 208.
(7) La pensée morale : une étude comparée, Mohamad Abdullah AL
CHARKAOUI, pages 64-65.
(8) Yagoub AL BILIGI, Les mœurs en Islam, Alexandrie, établissement de
la culture universitaire, 1985, Pages 230-231.
(9) Moustafa HILMI, la philosophie des mœurs, pages 77-78.
(10) Interprétation du Saint Coran (4/364).
(11) Tafseer Ibn Kathir (3/46).
(12) Fondement de l’appel à l’Islam, Abdulkarim ZEIDAN 19.
(13) La moralité du musulman, Cheikh Mohamad AL GHAZALI, page 43.
(14) Al Misbah Al Mounir Fi Tafseer Ibn Kathir 532.
(15) L’Islam est une Religion et un Etat.
(16) La moralité du musulman, Cheikh Mohamad AL GHAZALI, p. 28, 30.
(17) Sounan Al Tirmizi, le Livre de l’Ascétisme.
(18) L’Islam est une foi et une loi (Chari’a), résumé des pages 296, 297.
(19) La moralité du musulman, Cheikh Mohamad AL GHAZALI, page 31.
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ﻟﻢ ﺗﻜﻦ ﺳﻌﺎﺩﺓ ﺍﻷ ّﻣﺔ ﻭﻻ ﻋﺰّﺓ ﺍﻟ ّﺪﻳﺎﺭ ﺑﻜﺜﺮ ِﺓ ﺍﻷﻣﻮﺍﻝ ﻭﻻ ﺑﺠ َﻤﺎﻝ ﺍﻟﻤﺒﺎﻧﻲ ﻭﻟﻜﻦ
ﻭﺣﺴﻨﺖ ﺃﺧﻼﻗﻬﻢ ﻭﺻ ّﺤﺖ ﺑﺮﺟﺎﻝ ﺗﺜﻘّﻔﺖ ﻋﻘﻮﻟﻬﻢ ُ ﺍﻟﺴﻌﺎﺩﺓ ﻭﺍﻟﻌﺰّﺓ ٍ ّ
ﺍﻷﺧﻼﻕ
ِ ﻋﻘﺎﺋ ُﺪﻫﻢ ﻭﺍﺳﺘﻘﺎﻣﺖ ﺗﺮﺑ ّﻴﺘﻬﻢ ﻭﺍﺳﺘﻨﺎﺭﺕ ﺑﺼﺎﺋﺮُﻫﻢ ،ﺃﻭﻟﺌﻚ ﻫﻢ ﺭﺟﺎﻝُ
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ﻭﺍﻟﻘ ّﻮﺓ ،ﻭﺫﻟﻜﻢ ﻫﻮ ﺑﺈﺫﻥ ﺍﻟﻠﻪ ﻣﺼﺪﺭُ ﺍﻟﻌﺰّﺓ
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012- 65 11 772
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