Le lac Dayet Aoua

Dayet Aoua est un lac karstique, à 15 kilomètre au nord d’Ifrane et 1460 m d'altitude. Sa
superficie est variable selon les saisons (quelque 140 ha) avec une faible profondeur, qui
passe de 4 à 5m à l'amont (Ouest) à une partie avale envasée d'aspect marécageux (à l'Est),
exondable en été.
Le lac Dayet Aoua fait partie des lacs d'Imouzzer du Kandar (avec Dayet Ifrah et Dayet
Hachlaf) inscrits comme sites ramsar en 2019. Ces lacs associent toute une gamme d’habitats
qui entretiennent une grande diversité faunique et floristique, avec une avifaune qui dépasse la
cinquantaine d’espèces et une couverture forestière dominée par le cèdre de l’Atlas (Cedrus
atlantica) et le chêne vert (Quercus rotundifolia) qui protège les sols de l’érosion. Le lac
Dayet Aoua se remplit et est alimenté par un aquifère souterrain, mais les échanges ont
diminué en raison des sécheresses récurrentes et de plus en plus intenses et longues quelques
des décennies.
La région de Dayet Aoua a connu l’implantation de grandes exploitations, faisant de la
pomme une monoculture aux effets pervers. En effet l’exploitation anarchique des eaux
souterraines dans le domaine d’arboriculture de pommiers, dont les vergers ne cessent
d’augmenter d’année en année, ce qui abaisse le niveau piézométrique des eaux et par
conséquent le tarissement des sources qui alimentent le lac en plus de la sécheresse que
connaît le Maroc depuis les années 80 et qui se traduit par des états d'assecs de plus en
fréquents ( Boukil,2004, Abba et al., 2008).

Aguelmam N’Tifounassine
Aguelmam N’Tifounassine, dont la surface est d'environ 70 ha et un bioclimat subhumide, se
situe dans le Moyen Atlas plissé septentrional, à 40 km au sud de la ville d'Azrou et à 10 km
au sud de Timahdite, à une altitude de 1914 mètres. Ce site se trouve sur le territoire du parc
national d'Ifrane. Ce lac qui fait partie d'un complexe de zones humides de montagne,
participerait à l'alimentation de l'oued Guigou, via l'aquifère et quelques petits affluents.
Outre quelques espèces d'oiseaux rares qu'il héberge, ce complexe est important pour de
nombreux invertébrés.
Le lac Tifounassine a été classé site Ramsar en 2005 pour sa richesse floristique et
faunistique. Il est essentiellement alimenté par les précipitations drainées par les flancs
entourant la cuvette lacustre et les petites sources situées sur la rive Sud. Le niveau d’eau est
très variable d’une année à l’autre, selon les précipitations et les chutes de neige. L’érosion
des montagnes environnantes, où le couvert végétal est presque absent, accélère le
comblement du lac.
Ce lac comporte une petite partie profonde et permanente, dite « cratère », une zone
marécageuse et envasée au sud, alimentée par une source, et une large zone marécageuse
submergée de façon saisonnière et utilisée comme zone de pâturage pendant les étiages.
C’est une zone humide fragile lourdement impactée par les conditions climatiques
défavorables, notamment l’augmentation de la température et l’irrégularité des précipitations,
qui sont à l’origine de l’abaissement du niveau de la nappe et l’assèchement de la zone
marécageuse de ce lac.
Pour ce qui est des valeurs sociales et culturelles ce site offre d'importantes ressources
fourragères au bétail, qui y pâture dès la fin de la période pluvieuse, et dans les zones voisines
et immédiates on peut observer l’installation d’exploitations d’une agriculture irriguée avec
pompage d'eau dans la nappe et l’expansion progressive de l'habitat humain.