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et l’État en Région face au
développement des Energies
Marines Renouvelables
Le cas de la Basse-Normandie
Laure Bourdier
p. 187-194
TEXT NOTES AUTHOR
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1Dans un contexte marqué par la volonté de l’Europe
d’encourager le développement des énergies renouvelables, se
pose la question de l’implantation d’infrastructures de production
d’électricité dans des territoires déjà habités ou investis par des
acteurs. Après avoir rappelé les éléments contextuels et les
enjeux relatifs au développement des Énergies Marines
Renouvelables (EMR) en Basse-Normandie, nous nous
intéresserons successivement au discours tenu par les acteurs des
collectivités territoriales et de l’État en Région. Cette analyse de
discours s’organise selon trois thèmes principaux : le discours
technico-économico-industriel, le discours sur l’énergie
électricité et, enfin, le discours sur les populations et
l’acceptabilité sociale.
Discours technico-économico-
industriel
7En premier lieu, lorsqu’il s’agit, pour les acteurs bas-normands
des collectivités territoriales et de l’État en Région, de définir leur
action relative au développement des EMR, celui-ci est considéré
en termes de création d’une filière industrielle, vectrice d’emplois
et de dynamisme économique.
6 En raison de l’interconnaissance liant les acteurs appartenant aux
différents services de l’État e (...)
10 Pour cela, elle bénéficie à l’échelle plus locale du travail proposé par
les Maisons de l’Emploi e (...)
16 Il s’agit de l’usine de La Hague, gérée par Areva, qui se trouve être
également présent sur le mar (...)
22 Et rendue obligatoire par l’Appel d’Offres pour l’éolien offshore. Elle
sera menée par la Commissi (...)
Conclusion
40Dans l’action des collectivités territoriales bas-normandes et de
l’État en Région, on constate donc un maintien des pratiques
institutionnelles habituelles dans l’appréhension du
développement des EMR. Les EMR sont considérées comme une
filière industrielle dont il s’agit dès lors de favoriser la mise en
place. Cette acception de la filière se rapproche de celle de filière
inversée développée par Galbraith (1989, p. 258-265). Elles sont
insérées dans un discours (Hajer, 1993) sur l’énergie-électricité,
véhiculé et construit par les technocrates, qui a pour référence le
nucléaire et le système de distribution, mais également
de consommation correspondant. Cette insertion empêche les
acteurs de prendre en compte les aspects vecteurs d’une forme de
transition environnementale et sociale que comportent les EMR
par leur aspect renouvelable. L’appréhension des populations et
de son pendant, l’« acceptabilité sociale », est également
déterminée par ce discours qui structure une définition spécifique
des populations, de leurs attentes et de leurs besoins. Le fait de
définir ainsi les populations permet aux acteurs de se définir, en
creux, comme l’opposé de ces populations. Les EMR devant être
acceptables aux yeux des populations, et les acteurs des
collectivités territoriales bas-normandes et de l’ État en Région se
distinguant de ces populations, leur « acceptation » n’est de fait,
pas incluse dans leurs représentations.
NOTES
1 (Notre traduction) « While issues of global warming may be far
removed from everyday life, fears of local impacts are not ». (Haggett,
2011, p. 504).
2 La dernière enquête IPSOS « souligne que neuf français sur dix ont
une bonne image des énergies renouvelables et sont favorables à leur
déploiement », Le Monde, 17 janvier 2013.
10 Pour cela, elle bénéficie à l’échelle plus locale du travail proposé par
les Maisons de l’Emploi et de la Formation (MEF). Citons notamment la
MEF du Cotentin, qui est très présente dans les réunions et les
rencontres auxquelles nous avons pu assister. Il peut également s’agir
d’ouverture de classes ou de filières dans l’enseignement secondaire.
Sur le plan de la recherche et de l’enseignement supérieur, la Région
BN travaille en partenariat avec les universités notamment, à travers
des instances mixtes Région-Université de Caen comme l’Institut
Régional du Développement Durable (IRD2) par exemple, mais
également par le financement de travaux de recherche en relation avec
les EMR.
13 La SPL West Normandy Marine Energy, a été créée par la Région
Basse-Normandie, le Département de la Manche et la Communauté
Urbaine de Cherbourg, « malgré » les différents bords politiques
auxquels appartiennent leurs dirigeants. Elle rassemble de nombreux
acteurs des EMR.
16 Il s’agit de l’usine de La Hague, gérée par Areva, qui se trouve être
également présent sur le marché des EMR (fabrication d’éoliennes
offshore). Source : ACRO, Association Pour le Contrôle de la
Radioactivité dans l’Ouest. http://www.acro.eu.org/mythe %
20recyclage.html Consulté le 12 juin 2013.
17 Entretien K.
21 Entretien F.
22 Et rendue obligatoire par l’Appel d’Offres pour l’éolien offshore. Elle
sera menée par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), saisie
par les industriels.
26 Entretien K.
AUTHOR
Laure Bourdier
CERReV, Pôle Risques, Université de Caen Basse-Normandie
Doctorante en socio-anthropologie à l’Université de Caen Basse-Normandie. Membre du
CERReV et du Pôle Risques, Qualité et Environnement Durable. Sa thèse porte sur la « Socio-
anthropologie des Énergies Marines Renouvelables en Basse-Normandie ».