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Allart Coline

Berbari Charbel

ANALYSE DE CYCLE DE VIE


D’UNE ÉOLIENNE OFFSHORE

4ème année
Département Génie Électrique

Cours d’Humanités
Martin de Argenta Diana
Sommaire :
I) Introduction ....................................................................................................................... 4
II) Les éoliennes offshore ...................................................................................................... 4
III)Description d’une éolienne .............................................................................................. 5
IV) Le fonctionnement ........................................................................................................... 7
V) Cycle de vie des éoliennes................................................................................................. 8
a) La production ......................................................................................................... 8
b) Le transport et l’assemblage................................................................................. 11
c) Phase d’utilisation ................................................................................................... 11
d) Maintenance ........................................................................................................ 12
e) Démontage et fin de vie ........................................................................................... 12
VI) Bilan Produit................................................................................................................. 13
VII) Avantages et inconvénients .......................................................................................... 17
a) Les avantages ....................................................................................................... 17
b) Les inconvénients ................................................................................................. 17
VIII) Comparaison avec l’Allemagne .................................................................................. 18
IX) Conclusion .................................................................................................................... 18
X) Bibliographie.................................................................................................................. 19

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Table des Figures
Figure 1 : Répartition production énergie en France et lieu d’implantation des éoliennes
offshore
Figure 2 : Composants des fondations monopieux
Figure 3 : Composants des fondations jacker
Figure 4 : Composants des fondations gravitaires
Figure 5 : Schéma de fonctionnement du transport de l’énergie
Figure 6 : Technologies de conversion d’énergie électrique de la filière éolienne
Figure 7 : Composants dans le rotor
Figure 8 : Inventaires des composants dans le rotor du Crawford 3 MW 80 m DFIG
Figure 9 : Composants dans la nacelle
Figure 10 : Inventaires des composants dans la nacelle du Crawford 3MW 80m DFIG
Figure 11 : Inventaires des composants dans le rotor du Crawford 3MW 80m DFIG
Figure 12 : matériaux utilisés dans les fondations des éoliennes offshore du parc Saint Nazaire
Figure 13 : matériaux utilisés dans le poste de transformation et les fondations en mer des
éoliennes offshores du parc saint Nazaire
Figure 14 : Composants du transformateur du poste de transformation en mer
Figure 15 : Tableau montrant les distances traversées en bateau pour l’acheminement des
différentes parties d’une éoliennes
Figure 16 : Tableau des différents facteurs de charge en fonction des sites marins
Figure 17 : Répartition de la fin de vie des matériaux de construction
Figure 18 : Tableau montrant les différents impacts par phase de vie
Figure 19 : Graphe montrant les différents impacts par phase de vie
Figure 20 : Impacts par sous-ensemble : Phase de production
Figure 21 : Impacts par sous-ensemble : phase de transports
Figure 22 : Impacts par sous-ensemble : fin de vie

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I) Introduction

L’analyse de cycle de vie d’un produit est une méthode d'évaluation étape par étape
utilisée pour l’éco-conception. Elle permet d’évaluer les impacts environnementaux d’un
produit ou d’un service. Il est possible de réaliser une analyse de cycle de vie simplifiée et de
se contenter d’illustrer les différentes étapes de la vie d’un produit, des types de ressources qui
ont été consommées lors de cette étape et de ses impacts probables sur l’environnement. Lors
de cette approche, il ne s’agit pas d’établir des résultats chiffrés, mais d’apprendre et d’intégrer
une démarche de réflexion.
Le cycle de vie d’un produit n’est pas seulement défini par son utilisation. Il est
nécessaire d’étudier les impacts de la fabrication des composants des machines à l'installation
des machines, passant par l’utilisation, la maintenance et la désinstallation ainsi que le
traitement en fin de vie (recyclage, incinération et/ou enfouissement, des matériaux composant
le système éolien). Le principe est de recenser et quantifier les flux associés. De plus, tous les
flux sont analysés, qu’ils soient d’ordre matériel ou énergétique. Nous allons donc réaliser notre
analyse à l’aide de l’outil Bilan Produit afin d’avoir un regard critique pour faire une analyse
globale des impacts environnementaux de celui-ci.
Nous avons choisi d'étudier l'impact environnemental des éoliens offshore en se
concentrant sur les matériaux constituant un modèle précis d'éolien le Crawford 3MW 80m
DDPMG et les données sur les fondations gravitaires du parc maritimes de Saint-Nazaire. En
effet, il y a un vrai manque de publication sur les éoliennes offshore et il est trop complexe de
faire une analyse de cycle de vie sur la totalité de l'infrastructure existantes, il nous paraît
pertinent de regarder de plus près ce point central qui pose tant de questions autour de cette
technologie.

II) Les éoliennes offshores

L'éolien en mer joue un rôle clé dans la transition énergétique de la France. Dans le cadre de
ses objectifs, la France vise à produire 40% de son électricité à partir de sources renouvelables
d'ici 2030. Pour atteindre cet objectif, il est prévu d'avoir environ 40 GW d'éolien en mer en
service d'ici 2050, ce qui représenterait une cinquantaine de parcs éoliens en mer à l'horizon
2050. Malheureusement on ne compte actuellement que 27 éoliennes en mer et ces dernières
ne produisent que 0.1% de la production d’électricité.
Cependant, l'effort ne se limite pas à la France. À l'échelle européenne, il y a une mobilisation
pour accélérer le développement des énergies marines renouvelables (EMR). Dans le cadre du
Green Deal européen, un objectif ambitieux de 300 GW d'énergie éolienne en mer mise en
service est fixé d'ici 2050 pour l'ensemble du continent.
Ainsi, l'éolien en mer est une composante essentielle des stratégies énergétiques nationales et
européennes. Il contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, à la production

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d'électricité d'origine renouvelable et à la transition vers des sources d'énergie plus propres et
durables.

Figure1 : Répartition production énergie en France et lieu d’implantation des éoliennes offshore

III)Description d’une éolienne

Une éolienne est composée de quatre éléments principaux :


i) Le rotor qui constitue le système de conversion d’énergie cinétique en énergie
mécanique, composé d’un moyeu et de pales ;
ii) La nacelle qui supporte le rotor et constitue le système de conversion d’énergie
mécanique en énergie électrique, elle est composée de l’ensemble arbre-
multiplicateur-générateur et du transformateur ;
iii) Le mât qui supporte la nacelle et le rotor et permet d’élever l’ensemble à
l’altitude voulue pour l’exposition au vent ;
iv) Les fondations qui permettent d’ancrer l’éolienne au sol et de supporter la force
du vent.
Lors de l’implantation en mer, chaque élément bénéficie d’un traitement de surface
(peinture, revêtement, sablage ...) afin de lutter contre les conditions climatiques et l’eau de
l’océan. Afin de faciliter la maintenance, des éléments sont ajoutés, comme une structure
supplémentaire en acier sur le dessus de la nacelle afin de faire atterrir un agent de maintenance
hélitreuillé. Une plateforme nécessaire à l’amarrage des bateaux de maintenance pour le
transport de pièces non transportables en hélicoptère. Les fondations bénéficient d’une
protection cathodique, c’est-à-dire une anode active dans la majorité des cas en aluminium,
ajoutée sur la pièce de transition entre le mât et les fondations servant à lutter contre la
corrosion.
Il existe 3 types de fondations utilisés dans les projets éoliens en mer.
Fondations monopieux : Elles consistent en un seul pilier en acier ou en béton enfoncé dans le
sol marin pour fournir la stabilité nécessaire. Ces fondations sont utilisées dans des eaux peu
profondes. Il a été utilisé par exemple dans le parc de saint Nazaire.

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Figure 2 : Composants des fondations monopieux

Fondations jackets : Ce sont des structures en treillis métallique composées de piliers et de


croisillons soudés. Elles offrent une grande résistance aux forces de l'océan et sont utilisées
dans des eaux de plus grande profondeur.

Figure 3 : Composants des fondations jackets

Fondations gravitaires : Elles sont constituées de grandes structures en béton qui sont posées
directement sur le fond marin pour fournir la stabilité nécessaire. Elles sont principalement
utilisées dans des zones à faible profondeur d'eau.

Figure 4 : Composants des fondations gravitaires

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Enfin, l’éolien maritime requiert la présence d’un poste de transformation électrique en
mer. Généralement un poste est relié à chacune des éoliennes du parc et centralise l’électricité
produite afin de la transporter jusqu’à la côte en limitant les pertes d’énergie. Pour une éolienne
de 3MW de puissance qui transporte sur 20 km on peut compter une perte de 60 kW.

Figure 5 : Schéma de fonctionnement du transport de l’énergie

IV) Le fonctionnement

Le fonctionnement d'une éolienne s’appuie sur la force motrice du vent pour faire tourner des
hélices qui, elles-mêmes, font marcher une turbine qui produira de l’électricité. Il existe deux
types de machines pour l’éolien : les machines asynchrones, dont est composée une grande
partie de la filière éolienne terrestre, et les machines synchrones. La Figure 6 présente les
différents types de transmission et les différences associées.

Figure 6 : Technologies de conversion d’énergie électrique de la filière éolienne

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Les éoliennes asynchrones utilisent le principe de l’induction électromagnétique pour convertir
l’énergie cinétique du vent en énergie électrique. Il ne nécessite pas de source d’excitation
externe et fonctionne à des vitesses variables en fonction de la vitesse du vent.
Les éoliennes synchrones utilisent des aimants permanents ou des électro-aimants pour créer
un champ magnétique constant. Il est synchronisé avec la fréquence du réseau électrique et
génère de l’électricité à une fréquence constante, indépendamment de la vitesse du vent.

V) Cycle de vie des éoliennes

a) La production

En moyenne, pour chaque mégawatt de puissance installée, un aérogénérateur nécessite 169


tonnes de métaux divers et 455 tonnes de béton et de ferrailles pour les fondations. Il existe
énormément d'éoliennes et elles ne sont toutes pas constituées des mêmes matériaux.
Cependant il existe des grosses similarités entre les différents modèles et nous avons fait le
choix d'étudier la Vesta 600 kW DFIG comme éolienne de référence pour pouvoir quantifier
les pourcentages massiques.
Rotor :

Composants Matériaux Pourcentage massique du


rotor
Pales Fibre de verre 55%
Moyeu Acier (fonte) 40%
Autres 5%

Figure 7 : Composants dans le rotor

Matériaux Masse (kg) Pourcentage massique


du rotor
Fonte 19200 48%
Acier inox 730 1.8%
Époxy 8030 20.1%
Fibre de verre 12040 30.1%
Total 40000

Figure 8 : Inventaires des composants dans le rotor du Crawford 3 MW 80 m DFIG

Nacelle :

Composants Matériaux Pourcentage


massique du rotor

8
Arbres, roulement principal
Acier, cuivre ou aimant 55%
frein mécanique,
permanent
multiplicateur générateur
Ensemble cadre, châssis, Acier inoxydable ou fonte pour
carénage les parties du support
métallique et plastique renforcé 30%
de fibre de verre pour les
protections
Système d’orientation Acier 5%

Transformateur Acier et cuivre 8%

Autres 2%

Figure 9 : Composants dans la nacelle

Composants Masse (Kg) Pourcentage massique


du rotor
Acier inox 24600 36.2%
Aluminium 2311 3.4%
Acier 36400 53.5%
Cuivre 3991 5.9%
Plastique 700 1%
Total 68002

Figure 10 : Inventaires des composants dans la nacelle du Crawford 3 MW 80 m DFIG

Mât :
L’acier est présent dans 88% des modèles de mat présents sur le marché.

Matériaux Masse (Kg) Pourcentage massique


du rotor
Acier 158 760 99.2%
Peinture 1240 0.8%
Total 160 000

Figure 11 : Inventaires des composants dans le rotor du Crawford 3 MW 80 m DFIG

Fondation :
On dit que sur terre, pour 3 MW de puissance il faut 20 mètres de fondation avec une
profondeur de 3 mètres. Cela correspond à 800 tonnes de béton armé, 40 tonnes d'acier ce qui
équivaut en consommation de béton à un immeuble de 12 appartements.

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En mer, les fondations sont plus profondes, 30 mètres environ comme à Saint-Nazaire et elles
doivent résister aux conditions marines difficiles avec un diamètre de 8 mètres de diamètre.
Cela correspond à environ 1200 tonnes de béton armé, et 36 tonnes d’acier ce qui équivaut
cette fois à un immeuble de 18 étages.

Matériaux Masse (kg) Pourcentage massique


du rotor
Acier 36 000 3.1%
Béton 1 140 000 96.9%
Total 1 176 000

Figure 12 : matériaux utilisés dans les fondations des éoliennes offshores du parc saint Nazaire

Poste de transformation en mer :

Composant Sous composant Matières Premières Pourcentage de


masse
Structure Acier 28,48%
Poste de transformation
en mer 2 Transformateurs Acier, cuivre 30,59%
33/225 kV et cellules
33 et 225 kV
Câbles Cuivre, PEHD, 0,60%
aluminium
Jacket Acier 35,02%
Fondation pour le poste
en mer 4 Pieux Acier 4,04%
Ciment Pondéreux 1,16%
Peinture Polyuréthane et 0,10%
composites

Figure 13 : matériaux utilisés dans le poste de transformation et les fondations en mer des éoliennes offshores du parc saint
Nazaire

Matériaux Poids Pourcentage massique


du rotor
Acier 101 200 70%
Cuivre 13486 9%
Calcaire 3608 2.5%
Sable 11880 8%
Bois 7700 5%
Bauxite 6446 4.5%
Lignite 1452 1%
Total 145772

Figure 14 : Composants du transformateur du poste de transformation en mer

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b) Le transport et l’assemblage

Contrairement à l’éolien terrestre, les infrastructures et les constructions de routes d’accès ont
été négligées dans la modélisation. On considère que Les composants de l'éolienne sont livrés
directement depuis les ports, et les éventuelles routes construites sont liées au poste de
transformation électrique terrestre, qui n'est pas inclus dans l'étude.

Site Transport Nacelle Rotor Mat Fondation


bateau
(Km)

Tréport Dieppe 107 107 107 569

Noirmoutier / 722 722 722 315


Ile d'Yeu

Saint Brieuc 307 307 307 296

Saint Nazaire 20 622 622 622

Fécamp 622 20 20 737

Courseulles 622 20 20 20

Moyenne pondérée 402 317 306 463


sur la masse

Figure 15 : Tableau montrant les distances traversées en bateau pour l’acheminement des différentes parties d’une éoliennes

D'après les données des bilans carbones des parcs de Fécamp et de Saint Nazaire, une
consommation de 13 500 tonnes de fioul pour les petits navires et de 22 000 tonnes de fioul
lourd pour les gros navires par parc a été retenue lors du montage.

c) Phase d’utilisation
Production annuelle en énergie [kWh] = N x L x P

Avec :
N= 8760 h, le nombre d'heures en une année ;

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L, le facteur de charge, c'est l'énergie effectivement produite divisée par l'énergie
correspondant à la production maximale possible ;
P, la puissance nominale de l'éolienne, en kilowatt.
Dans notre cas, on a un facteur de charge de l'éolien en mer est 2 fois plus important que celui
sur terre en raison de sa localisation loin de tout obstacle et du diamètre de rotor plus important.
En effet, pour des éoliennes onshore, il est de 22,9%, alors que pour l'éolien offshore il est de
42.5%. Voici un tableau des différents facteurs de charge utilisé dans l'étude de l'éolien offshore
basé sur les données fournies par les maîtres d'ouvrage de chaque parc éolien.

Sites marins Energie (GWH/an) Facteur de charge


Le Tréport 2000 46%
Noirmoutier 1900 44%
Saint Brieuc 1950 45%
Saint Nazaire 1735 41%
Fécamp 1800 41%
Courseulles 1500 38%

Figure 16 : Tableau des différents facteurs de charge en fonction des sites marins

Pour le cas de référence qu’on a choisi celui de Crawford 3MW 80m DDPMG, on aura une
production annuelle= 8750*42.5/100*3 000 000= 11 156 GWh/an

d) Maintenance

Les données de maintenance utilisées dans notre ACV proviennent des bilans carbones de
Fécamp (Bilan Fécamp, 2013) et de St Nazaire (Bilan St Nazaire 2013), basés sur les
informations fournies directement par le constructeur Alstom. Selon ces données, la
maintenance des éoliennes comprend une consommation de 7500 litres de fioul par éolienne et
par an, qui est utilisé par des navires de petite taille.

e) Démontage et fin de vie

Les informations utilisées pour la déconstruction des parcs éoliens sont basées sur les mêmes
données que celles utilisées pour la construction des parcs. Ces informations proviennent des
bilans carbones des parcs de Fécamp et de Saint-Nazaire.
Les informations suivantes sur la fin de vie des composants des éoliennes offshore sont
considérées comme similaires aux scénarios de l'éolien terrestre en raison d'un manque de
données.

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Matériaux Scenario Référence
Acier 90 % recyclé, 10 % enfouis (Elsa Engineering, 2004)

Fonte 90 % recyclé, 10 % enfouis (Martinez et al. 2009)

Cuivre 90 % recyclé, 10 % enfouis (Vesta. 2006)

Aluminium 90 % recyclé, 10 % enfouis (Vesta 2006)

Plastiques 100 % incinéré (Schlesinger, 2000)

Béton 100 % recyclé (Martinez et al. 2009)

Fibre de verre, époxy 100 % incinéré (Milanaise, 2009)

Aimant permanent 100 % enfouis Cyclo

Figure 17 : Répartition de la fin de vie des matériaux de construction

Par rapport au transport en fin de vie on fait l’hypothèse que l’éolien fera 20 km en bateau des
fondations jusqu’au poste en mer puis passera du poste jusqu’à la côte sur côte puis 200 km en
camion depuis ce poste. Le béton et l’acier des fondations sont amenés dans des centres de
traitement excepté les ballastes composés de gravier et de sable (fondations gravitaires
composées de 50% de ballaste).

VI) Bilan Produit

Ci-dessus nous avons pu voir en détail les différentes étapes de la vie d’une éolienne offshore.
Ce cycle commence par la production, suivi par le transport et l’installation, suivi par
l’utilisation pour enfin être démantelé et traité en fin de vie. Pour avoir une idée plus précise
nous avons appliqué la méthode du bilan de produit. Nous pouvons déjà voir que l’extraction
des matériaux propres à une éolienne offshore aura un impact important sur l’environnement.
Pour obtenir des éoliennes adéquates à la vie en mer on utilise beaucoup de matériaux
inoxydables qui polluent énormément et sont souvent non recyclables. On devine également
que le déplacement des éoliennes depuis les ateliers de production vers un poste en mer est très
polluant. Pour chiffrer l’impact carbone lié à la production et au transport nous avons fait une
étude ci-dessous que nous détaillerons.
Les émissions de gaz à effet de serre du parc éolien en mer au large de Saint-Nazaire sont
estimées à 4 000 tonnes eq. CO2 pour l’ensemble de son cycle de vie, sachant qu’une économie
de plus de 96 tonnes eq. CO2 est prise en compte grâce à la valorisation des métaux en fin de
vie. Sans intégrer la valorisation des métaux en fin de vie, les émissions totales sont de 3 886
tonnes eq. CO2 sur l’ensemble du cycle de vie du parc en mer
Le détail par étape est indiqué ci-dessous :
Indicateurs Phase de Phase de Phase Fin de vie Total
Production Transports Utilisation
Consommation énergie 6,68E+07 1,27E+05 1,45E+08 -1,35E+06 2,11E+08

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NR (MJ eq)

Consommation 3,36E+04 5,41E+01 7,99E+03 -7,93E+02 4,09E+04


ressources (kg Sb eq)
Effet de serre GWP 2,87E+06 8,13E+03 1,20E+06 -9,62E+04 3,98E+06
100 mod (kg CO2 eq)
Acidification (kg SO2 2,49E+04 1,79E+02 7,57E+03 -1,00E+03 3,17E+04
eq)
Eutrophisation (air eau 7,28E+03 1,95E+01 3,30E+03 -6,94E+01 1,05E+04
sol) (kg PO4--- eq)
Pollution 9,66E+02 5,68E+00 2,94E+02 -8,28E+01 1,18E+03
photochimique (kg
C2H4)
Ecotoxicité aquatique 1,75E+06 9,06E+02 8,08E+05 -5,92E+04 2,50E+06
(kg 1,4-DB eq)
Toxicité humaine (kg 7,04E+06 5,66E+03 2,72E+06 -5,17E+05 9,25E+06
1,4-DB eq)

Figure 18 : Tableau montrant les différents impacts par phase de vie

De plus, les matériaux nécessaires à la construction des équipements représentent 69% des
émissions de gaz à effet de serre totales du parc tout au long de sa vie. Le transport quant à lui
représente 29% de ces émissions.

Figure 19 : Graphe montrant les différents impacts par phase de vie

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Les facteurs d’émission du Bilan Carbone Associés à chaque matière première intègrent à la
fois l’extraction des matières premières brutes, leur transport vers le lieu de production et la
production de produits semi-finis à partir du minerai ou de produits recyclés. Les émissions
liées à la production des matières premières pour l'éolienne offshore sont estimées à 2 870
tonnes eq. CO2. Le détail par famille de matériau est présenté ci-dessous.

Figure 20 : Impacts par sous-ensemble : Phase de Production

On peut noter que le transport a un fort impact sur le milieu marin. En effet, le CO2 étant un
gaz acide, il augmente l’acidité de l’eau dans laquelle il se dilue et plus ces milieux sont acides
et moins les planctons se développent et produisent de l’oxygène nécessaire à l'équilibre
océanique et atmosphérique. Les impacts d’une telle modification chimique sont une réelle
menace pour l’équilibre du vivant, y compris pour l’homme.

15
Figure 21 : Impacts par Sous-ensemble : Phase de Transports

Dans ce graphe, on peut voir les avantages d’un hypothétique recyclage des matériaux. Cela
permet d'atténuer les effets de l’extraction. En effet, il vaut toujours mieux réutiliser des
matériaux que les extraire directement depuis leur mine.

Figure 22 : Impacts par Sous-Ensemble : Fin de vie

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VII) Avantages et inconvénients

a) Les avantages

Les avantages de l'éolien se résument à trois points suivants. D’abord le fait que soit une énergie
verte produite grâce au souffle du vent. En effet, on n’a pas de problématique de pénurie du
combustible contrairement au nucléaire. Cela contribue à permettre l'indépendance énergétique
de la France. Deuxièmement, l’éolienne ne nécessite pas énormément de surface au sol
nécessaire pour produire de l’énergie, à la différence de l’énergie solaire dont les panneaux
photovoltaïques occupent une vaste superficie. Troisièmement, l'éolien a l’avantage de
produire le plus l’hiver. Son rendement est ainsi plus élevé dans la période où les besoins en
énergie du consommateur sont plus élevés. Il va sans doute que ces avantages cités peuvent
être critiqués et analysés en fonction de différents points de vue que nous aborderons plus tard.

b) Les inconvénients

L’un des plus gros inconvénients des éoliennes et qui est non négligeable est le vent. En effet,
l’éolienne a besoin d’un vent minimum pour démarrer mais celle-ci va s’arrêter si le vent
dépasse 90 km/h.
On va également avoir un coût important pour la mise en place des parcs éoliens, surtout en
offshore. En effet, il va falloir acheminer tous les matériaux (les mâts et les pâles par exemple)
en bateau ou en hélicoptère. Il faudra donc prévoir des bases pour que ceux-ci puissent
s’amarrer ou se poser. De plus, il va falloir créer des fondations dans le sol marin afin de
maintenir l’éoliennes. On va donc avoir un grand impact sur la biodiversité marine dans le lien
de l’implantation de notre parc éolien.
On remarque également que lors de l’implantation des éoliennes onshore, les habitants alentour
se plaignent du bruit de celle-ci. Quant aux éoliennes offshores, elles ont sous l’eau un impact
sur les mammifères qui se servent des bruits pour se repérer (comme les baleines par exemple).
Le conseil national de la protection de la nature (CNPN) a mis en garde lors d’un rapport sur
les dangers de ces dispositifs sur la biodiversité et les fonds marins. En effet, la réduction des
impacts sur la biodiversité n’est pas la priorité des promoteurs éoliens et ces derniers s’abritent
derrière un intérêt public majeur de lutte contre le réchauffement climatique.
De plus, la maintenance de l’éolienne offshore est beaucoup plus coûteuse mais il peut
également se passer plusieurs jours avant qu’un technicien ne se rende sur place ce qui va
entraîner une perte de production qui peut être assez conséquente.

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VIII) Comparaison avec l’Allemagne

Depuis de nombreuses années, l’Allemagne se démarque dans le développement des


installations d’énergies renouvelables. C’est pourquoi nous allons étudier le parc éolien
offshore présent en Allemagne afin de vérifier si cette solution est viable.
Selon une étude menée par Deutsche Wind Guard, l'Allemagne possédait, en 2021, 1501
éoliennes offshore. Les parcs éoliens offshore jouent un rôle clé dans la transition énergétique
du pays, en augmentant la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique et en
réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Ils contribuent également à la création d’emplois
locaux, au développement de l’industrie éolienne offshore et à l’indépendance énergétique de
l’Allemagne.
En 2020, les éoliennes offshores en Allemagne ont généré environ 26,5 térawattheures (TWh)
d’électricité ce qui représente environ 20% de la production d’électricité renouvelable du pays.
De plus, la production des éoliennes offshore a permis d’éviter l’émission d’environ 18.5
millions de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) par rapport à une production équivalente à
partir de sources d’énergie fossile.

IX) Conclusion

En conclusion, les éoliennes offshores sont une source d’énergie renouvelable prometteuse qui
présente plusieurs avantages potentiels. Elles peuvent contribuer à la réduction des émissions
de gaz à effet de serre, à la diversification du mix énergétique et à la création d’emplois dans
le secteur des énergies renouvelables.
Les éoliennes offshores ont déjà fait leurs preuves dans plusieurs pays tels que l’Allemagne et
le Royaume-Uni, où elles ont contribué de manière significative à la production d’électricité
renouvelable.
Ainsi, bien que les éoliennes offshores puissent être considérées comme une source d’énergie
renouvelable, il y a des arguments qui remettent en question leur déploiement notamment les
impacts environnementaux sur l’écosystème marin, le coût financier important pour leur
fabrication et leur mise en place, mais également la fiabilité car les éoliennes offshores
dépendent de la disponibilité du vent pour produire de l’énergie. On n’a surtout pu noter lors
de ce bilan carbone une importante pollution causée par les matériaux utilisé, le transport et le
démantèlement. Même avec l’hypothèse d’un recyclage de matériaux après le démantèlement,
les éoliennes restent très nocives.
C’est pourquoi nous nous positionnons contre le déploiement des éoliennes offshore dans le
monde actuel car il existe beaucoup d'incertitudes les concernant.

18
X) Bibliographie

https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/eoliennes-en-mer-offshore

https://www.greenpeace.fr/impact-environnemental-eolienne/

https://www.ecologie.gouv.fr/eolien-en-mer-0

https://parc-eolien-en-mer-de-saint-nazaire.fr/documentations/etudes-bilan-carbone/

https://www.engie.com/news/eolien-offshore-en-mer-
france#:~:text=Aujourd'hui%2C%20pr%C3%A8s%20de%205800,de%20l'%C3%A9lectricit%
C3%A9%20cette%20ann%C3%A9e.

https://www.connaissancedesenergies.org/bilan-electrique-de-la-france-en-infographies-que-
retenir-de-2022-230216

https://www.totalenergies.fr/particuliers/parlons-energie/dossiers-energie/energie-
renouvelable/les-avantages-et-inconvenients-de-l-energie-eolienne

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