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URL : https://journals.openedition.org/developpementdurable/7563
DOI : 10.4000/developpementdurable.7563
ISSN : 1772-9971
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Association DD&T
Référence électronique
Pierre-Antoine Landel et Nicolas Senil, « Patrimoine et territoire, les nouvelles ressources du
développement », Développement durable et territoires [En ligne], Dossier 12 | 2009, mis en ligne le 14
janvier 2009, consulté le 09 mai 2023. URL : http://journals.openedition.org/developpementdurable/
7563 ; DOI : https://doi.org/10.4000/developpementdurable.7563
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Patrimoine et territoire, les nouvelles ressources du développement 1
au changement ainsi qu’à sa gestion par les territoires. Face à ces mouvements massifs de
mobilisation du patrimoine dans des projets de développement local, il nous semble donc
pertinent de poser la question de l’émergence d’un modede développement alternatif, en
rupture avec un mode de développement où la productivité caractérisait la compétitivité
et où l’innovation était exogène aux territoires.
3 L’hypothèse que nous proposons repose sur l’idée que le patrimoine constitue une
dimension essentielle de la ressource territoriale et que sa mobilisation traduit
l’émergence d’un mode de développement territorial spécifique. Fondamentalement
construit sur l’impératif de durabilité et de renouvellement de la ressource, ce mode de
développement, que nous qualifierons de patrimonial, se démarque pourtant du
développement durable. Ce dernier est alors pensé comme une forme intermédiaire entre
le mode productiviste et le mode patrimonial que nous tentons de caractériser.
4 Pour aborder cette réflexion, notre démarche repose sur une première analyse des
dossiers de candidature déposés auprès de la Délégation Interministérielle à
l'Aménagement et à la Compétitivité des Territoires (DIACT) dans le cadre de l'appel à
candidature pour les Pôles d'Excellence Rurale. Ce corpus, constitué de 342 dossiers,
propose une photographie des territoires ruraux français en 2006. Il nous servira à
illustrer notre approche théorique avant de nous servir de socle empirique. Les textes
descriptifs des Pôles d’Excellence Rurale présentent en effet ces derniers comme des
projets de territoire participant à la fois à la compétitivité et à la durabilité des
territoires. Ils nous sont donc apparus comme un matériau intéressant pour appréhender
la réalité de ce que peuventêtre les projets de territoire en cours. Dans un premier temps,
nous reviendrons sur les différentes approches économiques du patrimoine (1èrepartie).
Objet support ou catégorie économique spécifique, nous défendrons l’idée que le
patrimoine constitue laressource territoriale (2èmepartie). Mobilisé par les territoires, le
patrimoine révèlerait l’émergence d’une forme alternative dont le développement
durable ne serait qu’une forme intermédiaire (3èmepartie).
rapidement délaissé. Seules les valeurs économiques sont alors mobilisées et la dimension
sociale en devient sous-évaluée. X. Greffe concentre en effet son analyse sur le patrimoine
bâti et les monuments historiques. L’ouverture du patrimoine à d’autres types d’objets,
dont ceux relevant de l’immatériel, dégage de nouvelles perspectives, en particulier au
travers de l’approche institutionnelle qui emprunte une autre voie.
9 Le « groupe de Reims » ne considère plus le patrimoine comme une collection d’objets mais
comme un rapport social, une institution. En s’interrogeant sur les raisons de l’inflation
du terme patrimoine en économie, ces auteurs font le constat d’un mouvement
d’internalisation de différents objets jusqu’ici « non marchands » à l’image de l’homme, du
social ou de la nature par l’intermédiaire des concepts de ressource et de capital (capital
humain, social et naturel). À l’inverse du courant néoclassique orthodoxe qui considère le
patrimoine comme un ensemble de stocks à valeur économique, D. Barthélemy, M.
Nieddu et F-D. Vivien (2003) font l’hypothèse que le patrimoine peut être compris en
termes d’externalités positives comme un régime d’accumulation qui conduirait à la
formation de patrimoines communs. Cette proposition se rapproche de celle de Barel
(1981), pour qui le patrimoine est assimilé à un stock d’opportunités. Il comporterait une
partie libre qui reste disponible pourd’autres affectations éventuelles ; en résumé, « il est
moins adapté et plus adaptatif » (Barel,1981 : 18). Le processus de patrimonialisation
permettrait ainsi un « recyclage » des ressources, une mise à niveau perpétuelle, qui les
maintient efficientesau sein d’une dynamique et d’une organisation territoriale.
10 Mais, contrairement au mouvement général d’internalisation de ces objets extérieurs au
marché, ces auteurs considèrent nécessaire le fait de caractériser des relations
patrimonialesversusdes relations marchandes. « L’économie peut être pensée dans une
dualité de relations, marchande et patrimoniale, dans laquelle le second terme représente
la base économique sur laquelle le groupe social organise sa perpétuation dans l’espace et
dans le temps des identités et des générations, jouant de facto un rôle de limitation à
l’égard de l’action individualiste du marché » (Barthélemyet al.,2003, p. 14). Ils rejoignent
sur ce point M. Godelier (1996 : 16)pour qui « il ne peut y avoir de société, il ne peut y avoir
d'identité qui traverse le temps et serve de socle aux individus comme aux groupes qui composent
une société, s'il n'existe des points fixes, des réalités soustraites (provisoirement mais durablement)
aux échanges de dons et aux échanges marchands ». Les externalités ne sont alors plus
pensées en termes de coût mais en termes de biens communs. S’organiserait alors une
« rationalité patrimoniale » méritant d’être érigée en catégorie analytique. Ces relations
patrimoniales participent alors à structurer des formes de régulations marchandes
spécifiques à chaque société. Face à la définition de ces différents ordres, trois postures
analytiques différentes peuvent être adoptées : une méthode d’hégémonie : il existe un
ordre dominant ; une méthode topologique : différents ordres s’articulent sans se
réduire ; et une méthode dialectique : les ordres s’affectent et se conditionnent
mutuellement.
11 C’est ce dernier cas qui est retenu par les auteurs. « Plutôt qu’une représentation en termes
d’équilibre entrerelations patrimoniales et marchandes comme relations croisées, il nous semble
préférable de les envisager en tant que dynamiques institutionnelles en relation dialectiques »
(Barthélemyet al., 2005 : 146).L’une et l’autre se répondant. Le patrimoine estalors
considéré comme une catégorie analytique spécifique. Il est défini comme un « ensemble,
L’hypothèse que nous faisons est alors que le patrimoine constitue la ressource
territoriale.
d’engagerles investigations2. Elles ont porté en premier lieu sur une approche
toponymique, à partir de l’étude des dénominations des territoires et des projets 3. Des
analyses statistiques ont questionné les types de structures porteuses, la thématique
prioritaireretenue, le nombre d’actions, l’homogénéité du projet, et le budget
prévisionnel (Julian, 2006). Elles ont été complétées par des mises en forme
cartographiques établies à l’échelle nationale par département et par une analyse des
projets mobilisant plus spécifiquement la ressource patrimoniale dans les quatre régions
suivantes : Auvergne, Languedoc Roussillon, Provence Alpes Côte d’Azur et Rhône-Alpes.
26 L'analyse des projets de Pôles d'Excellence Rurale permet ainsi d'esquisser une lecture de
ces conceptions territoriales qui met en miroir un mode « productiviste » et un mode
« patrimonial » en distinguant : 1) les projets qui s’inscrivent dans un contexte de crise et
qui recherchent essentiellement un développement économique. Le patrimoine ne leur
sert qu’à s’inscrire d’une certaine manière dans l’économie globale. Ce n’est qu’un outil
pour engager une dynamique de développement économique et ne pas rester à l’écart.
Les activités sont essentiellement de type marchand (vente). 2) les projets dans lesquelsle
développement économique n’est pas le seul horizon. Le patrimoine permet l’élaboration
de projets qui permettent de légitimer l’existence du territoire (identité), de construire
des réseaux d’acteurs. Les auteurs des projets envisagent les retombées économiques
mais ils souhaitent aussi protéger et faire connaître la ressource mobilisée. Les activités
envisagées sont souvent de type pédagogique.
articulation entre des acteurs et desressources, sélectionnées sur la base de leur capacité
à intégrer les valeurs affichées au travers du projet. Ce résultat est inscrit dans un
processus de construction sur la longue durée (plus de 30 ans), décomposable en
différentes phases. La progressivité est la règle, au gré des opportunités offertes tant au
niveau de l’approvisionnement en matières premières que de la mobilisation des facteurs
de production et de mise en marché. Ces temps correspondent à des cycles comprenant
des phases de maturation des projets, de mobilisation des moyens et de réalisation, au
cours desquelles se conçoivent d’autres cycles articulés aux précédents. L’objectif
essentiel reste celui de la durabilité du projet et la reproductibilité des facteurs de
production qui y sont associés.
30 L’accessibilité au site est limitée par la difficulté des reliefs. Alors que ces contraintes
restent majeures dans un projet de développement « compétitif », elles sont contournées
au travers de la recherche constante d’une plus-value issue de laqualité, permettant des
tarifs de vente au double de ceux de la grande distribution. La capacité de reproduction
des ressources est l’objectif sans cesse affiché. Payé à un prix très supérieur au marché,
l’approvisionnement en laine intègre les coûts de reproduction des élevages. L’épuration
de l’eau fait l’objet d’un dispositif autonome et la ressource énergétique reste en grande
partie liée à une chute d’eau. Les revenus des salariés oscillent entre 1 et 1, 2 fois le SMIC,
auxquels s’ajoute une forte part de redistribution des résultats (45% sont mis en réserve,
45% sont redistribués aux salariés, 10% sont redistribués en dividendes des parts des
coopérateurs). Les revenus issus de la participation varient entre 5% et 25% du salaire
annuel. Enfin, le modede coordination s’appuie sur celui d’une coopération ouverte,
reposant sur une partie des salariés, mais aussi éventuellement de partenaires, le plus
souvent associatifs, internes ou externes au territoire. Les valeurs affichées pour
l’organisation du travail sont la polyvalence des salariés, la recherche d’une forte
autonomie, l’espritd’initiative, l’acquisition permanente de compétences et le sens
relationnel. Si l’approche empirique exposée ci-dessus nous a permis de dresser une
première image de ces formes émergentes, un essai de définition se doit d’être dans un
second temps proposé. L’objectif sera de positionner les éléments recueillis par rapport
aux formes déjà stabilisées.
Décyclage Surcyclage
Impact sur la ressource
(dévalorisation) (survalorisation)
Fermé Ouvert
Mode de coordination
Hiérarchisé Coopératif
35 Le statut de l’entre-deux, sur lequel nous plaçons le développement durable, peut alors
être lu comme un intermédiaire entre un mode de développement productivisteet un
mode de développement patrimonial. Sans être stabilisé, l’objet développement durable
n’en devient pas moins pertinent, du fait de sa plasticité et de sa relation avec les
dynamiques territoriales. Même si les conditions de leur mise en œuvre
restentdiscutables, les Pôles d’Excellence Rurale constituent des lieux de concrétisation
de ces mouvements.
36 Ainsi, les projets mobilisés dans le PER « Mode, chapeau et métiers d’art : pôle de création et de
valorisation des savoir-faire » (42) tentent deconcilier des actions de structuration de la
profession et la mise en place d’un pôle culturel à destination du grand public. Le projet «
Innovation et valorisation des produits agricoles et ruraux en Pays Dignois » (04) associe la
création d’une « Maisondes produits du Pays Dignois » dans le but de permettre la
promotion et la valorisation des spécificités des productions locales et l’accompagnement
de la filière agricole au travers d’une approche globale (expérimentation, formation,
labellisation, mise en réseau,énergies renouvelables). L’objectif affiché d’un
développement économique durable trouve ici de nombreuses traductions non
marchandes. L’effet recherché est celui d’une synergie où la filière agricole et le territoire
se renforcent mutuellement.Le PER « Olivier de Serres au service du territoire Berg et Coiron »
(07) affiche son « souhait que le culturel et l’économique se réconcilient dans un développement
durable collectivement décidé et maîtrisé afin qu’environnement et humain trouvent leur place au
sein d’un art de vivre. En effet, la culture est cet élément indispensable qui donne à l’Homme la
faculté d’adaptation et de réaction qui, alliée à la relation à l’autre, favorisera son travail de
réflexion pour un rééquilibrage futur entre nature et société de demain ».
37 Plus largement, l’analyse de ces projets nous montre que les logiques actuelles de
patrimonialisation ne sont plus uniquement guidées par des démarches de protection des
richesses ou de reproduction sociale, mais que certaines composent un mode de
réflexivité propre à la crise que connaît actuellement l’idéologie occidentale de la
modernité (Latour, 1991 ; Micoud, 2005). Le patrimoine est alors un moyen de re-politiser
la nature et le passé en contraignant les acteurs traditionnellement investis dans les
champs de l’évaluation et de la décision à une médiation sociale. P. Melé (2007) propose
dans ce sens la notion de réflexivité patrimoniale. Pour cet auteur, le patrimoine et
l’environnement constituent des modes de redéfinition du vivre ensemble adaptés aux
temps d’incertitudes.
38 Ainsi, après avoir été considéré comme un mode d’adaptation au processus de
mondialisation, le territoire deviendrait mode de réaction, voire d’invention, permettant
l’émergence de formes de développement patrimonial. Ce dernier résulterait d’une
proximité entre acteurs, qui favoriserait l’émergence de nouveaux modes d’organisation
autour des ressources partagées. Parmi celles-ci, la ressource-patrimoine accède au statut
de ressource territoriale, au sens où elle permet, au travers des mécanismes
d’identification, d’associer des valeurs spécifiques à d’autres ressources.
Conclusion
39 Le mouvement présenté ici s’inscrit dans un dispositif d’ajustement permanent, intégrant
une part importante d’aléas. Le processusd’intermédiation entre un mode de
développement productiviste et un mode de développement patrimonial exprimerait
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NOTES
1. Nous faisons ici référence auprogramme de recherche impulsé par C. Barrère, D.
Barthélemy, M. Nieddu et F.D. Vivien.
2. Ce travail a été conduit entre mai et septembre 2006. Il constitue une approche
exploratoire que l’appel à projet scientifique lancé par la DIACT début 2007 viendra
compléter.
3. Les résultats de cette approche sont actuellement en cours de publication.
4. Cet exemple est mobilisé pour caractériser une forme de développement, nettement
différenciée parrapport à d’autres. Il n’est en aucun cas représentatif de l’ensemble de
l’échantillon (342 projets) et reste à analyser au regard de facteurs tels que le prix des
matières premières et le niveau des salaires, dans le cadre d’une démarche comparative
avecd’autres projets.
RÉSUMÉS
La démarche présentée ici s'inscrit dans le cadre théorique actuellement travaillé autour de la
notion de ressource territoriale. Elle propose une relecture des différents travaux engagés sur
cette notion, tente d'y apporter quelques éléments complémentaires et confronte ces
propositions théoriques à une première analyse des dossiers déposés par les 342 territoires ayant
répondu à l'appel à projet Pôles d'excellence rurale lancé par laDIACTen décembre 2005.
L’analyse des projets de développement permet au final de proposer une interprétation de la
notion de développement durable. Plutôt que de constituer une notion autonome, il s’agirait en
fait d’une forme intermédiaire entre un mode de développement productiviste et un mode de
développement que nousqualifions de patrimonial.
The initiative proposed here joins in the theoretical frame at present worked around the notion
of territorial resource. It proposes a second reading of the various works engaged on this notion,
tries to bring it some additional elements and confronts these theoretical propositions with a
first analysis of the files deposited by the 342 territories having answered the call to project
"Pôles d'excellence rurale" launched by the Interministerial Delegation for Territorial Planning
and Competitiveness (DIACT) in December, 2005. The analysis of the projects of development,
allows in the end to propose an interpretation ofthe notion of sustainable development. Rather
than to constitute an autonomous notion, it would be in fact about an intermediate between a
productivist mode of development and a mode of development which we consider as patrimonial.
INDEX
Mots-clés : patrimoine, ressource territoriale, développement patrimonial
Keywords : heritage, patrimonial development, territorial resource
AUTEURS
PIERRE-ANTOINE LANDEL
Pierre-Antoine Landel est Maître de Conférences à l’Institut de Géographie Alpine de
Grenoble.Après avoir occupé depuis 1980, différents postes de responsabilité dans les
collectivités territoriales, il a rejoint l’Université en 2000. Il travaille sur les questions de
ressources territoriales. pierre-antoine.landel@ujf-grenoble.fr
NICOLAS SENIL
Nicolas Senil est doctorant à l’Institut de Géographie Alpine au sein du laboratoire PACTE-
Territoires. Il réalise une thèse sur la mobilisation du patrimoine comme ressource territoriale, à
partir d’une approche comparative France-Maroc. nicolas_senil@yahoo.fr