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Communication du patrimoine immatériel et développement territorial

Université Sidi Mohammed Ben Abdellah

Laboratoire de : Management des Organisations

Projet de recherche : Communication du


patrimoine immatériel et développement
territorial

Professeur :
M. Youssef EL YAACOUBI

Préparé par :

Lamyae OUMALEK

Année Universitaire 2022-2023

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Communication du patrimoine immatériel et développement territorial

Introduction du sujet

L’espace n’est pas seulement une entité administrative décidée par l’Etat ou un cadre de
localisation des agents économiques, c’est aussi le cadre d’émergence d’un « territoire » qui
possède un contenu socioculturel (riche en savoir-faire et en patrimoine), qui fait intervenir
des acteurs locaux (politiques, économiques, société civile et autres) et qui doit s’articuler
avec des espaces de projets décidés par ces derniers (EL KADIRI 2009, p110).

Ce contenu socioculturel constitue un patrimoine qui fait partie importante d’une diversité
d’éléments qui définissent l’identité du territoire et de sa population. C’est la raison pour laquelle
les acteurs de chaque territoire sont amenés à définir plusieurs règles et à mettre en place les
projets nécessaires afin de promouvoir ce patrimoine et le protéger.

De nos jour , la notion territoriale met l’accent sur le territoire avec ses spécificités et ressources
afin d’entamer un processus de développement en impliquant les acteurs locaux.
Sans négliger l’ouverture sur l’extérieur, elle se veut participative, globale et garante d’un
développement durable du territoire.

Dans cette contribution, la communication inter-régionale et intrarégionale prend un rôle majeur


pour atteindre le développement du territoire face aux conséquences de l’internationalisation qui a
fait fondre les frontières et a rendu la compétitivité une mission difficile à atteindre par les régions.

Ce projet de recherche s’intéressera à l’étude du rôle de la communication du patrimoine


immatériel sur le développement territorial dans la perspective d’instaurer un modèle stratégique à
adopter.

Contexte

« L’objectif majeur du développement territorial est de rendre les territoires attractifs et


compétitifs, de leur donner une chance dans la compétition internationale, par la valorisation
des ressources territoriales, grâce au rôle majeur des acteurs de ces territoires, en combinant
les préoccupations économiques, sociales et environnementales et en intervenant sur les
structures spatiales » (GUY et al. 2011, p18).

Dans la même perspective, l’attractivité d’un territoire peut être définie comme la capacité à attirer
sur ce territoire les activités nouvelles et les facteurs de production mobiles (capitaux,
équipements, entreprises, travailleurs qualifiés, etc.). Mais, l’attractivité a aussi un aspect défensif
via la capacité à retenir les richesses existantes et les conserver, ce qui rend la compétitivité d’un
territoire une notion plus complexe qui combine des performances économiques à un objectif
d’amélioration du niveau de vie et du bien-être social.

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Communication du patrimoine immatériel et développement territorial

Et les richesses territoriales correspondent non seulement à des ressources matérielles mais
encore à des ressources immatérielles. Des facteurs intangibles comme le savoir chercher, la
capacité d’innover, la sécurité et la « rassurance », le climat, la capacité
d’adaptation, la culture et l’aspect social, qui sont très souvent plus importants que les facteurs
tangibles tels les ressources naturelles, les voies de communication, les terrains et les bâtiments
disponibles, les aides financières et fiscales, etc.

La communication, quant à elle, présente l’un des facteurs d’attractivité territoriale intangibles
permettant d’assurer un transfert d’informations et de données entre les différents acteurs
territoriaux, à savoir les acteurs qui appartiennent au secteur public et au secteur privé. Il s’agit
de responsables publics, d’entrepreneurs, d’associations ou encore de groupes de citoyens de la
région ou de l’espace concerné qui peuvent évidemment s’appuyer sur des interventions
"extérieures", par exemple celles de l’Etat central, de régions voisines ou d’organismes
internationaux (Union Européenne, Banque Mondiale, etc.).

La communication se traduit par les différentes relations qu’entretiennent entre eux ces acteurs et
plus particulièrement les relations entre le territoire et les acteurs externes. Elle définit la vision
partagée des problèmes, des perspectives de développement et des moyens à mettre en œuvre pour
agir.

Dans le cadre de cette communication, le patrimoine devrait constituer un centre d’intérêt majeur
pour inciter les citoyens à comprendre l’importance de ce patrimoine , son rôle dans le
développement de leur territoire ainsi que les risques internes et externes auxquels il faut faire face
au quotidien pour le conserver et le promouvoir.

Dans une stratégie de prioriser la communication , le Maroc a signé plusieurs conventions avec
l’UNESCO pour la protection de son patrimoine et lutter contre sa disparition, il a aussi financé et
organisé plusieurs évènements internationaux pour promouvoir ce patrimoine et le présenter à
l’échelle mondiale, tout en passant un message à l’international que le Maroc soit un pays qui
accorde de l’importance à son patrimoine et qui engage les efforts nécessaires pour le promouvoir
et le sauvegarder.

Problématique

Certains territoires des pays en développement sont exposés à une vulnérabilité importante, due
aux problèmes climatiques, sociaux, manque d’opportunités d’emploi et de précarité
environnementale, ce qui nécessite d’engager des dépenses financières et de la concentration de
ressources de la part des acteurs territoriaux preneurs de décision.

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Communication du patrimoine immatériel et développement territorial

La focalisation des acteurs territoriaux sur la résolution de ces problèmes à grand risque les pousse
à négliger la protection du patrimoine et spécifiquement le patrimoine immatériel.

D’autant plus que la population locale ne participe pas aux décisions d’ordre public. Elle n’est pas
intégrée dans les stratégies et les orientations institutionnelles qui la concernent et les
investissements financiers accordés par le gouvernement sont dédiés principalement à la remise en
état et la conservation du patrimoine matériel : monuments historiques, musées, Kasbah, mures de
l’ancienne médina, ect.

Ainsi, la dynamique patrimoniale est insuffisamment soutenue en ce qui concerne le patrimoine


immatériel qui requiert une attention particulière pour le conserver de l’invasion qui menace son
existence, d’autant plus que plusieurs de ses aspects sont remplacés par les nouvelles technologies
et les industries qui remplacent à titre d’exemple les métiers d’artisanat dans plusieurs régions
dans le cadre du développement territorial qui a ouvert les portes aux nouveaux investissements.

Dans un ancrage disciplinaire, la communication du patrimoine devient un élément de


préservation, de mise en valeur et de transmission d’un héritage culturel. Cette perspective de
recherche souligne ainsi l’importance majeure du patrimoine immatériel dans le développement
territorial.

Comment instaurer un modèle de communication sur le patrimoine immatériel pour assurer


le développement territorial dans le cas du Maroc ?

Pour répondre à cette problématique, nous considérons les hypothèses suivantes :

- Le Maroc est doté de plusieurs richesses culturelles et historiques qui peuvent être considérées
comme un patrimoine immatériel : l’artisanat, les savoir-faire ancestraux comme la broderie,
l’ébénisterie, les tapis, le patrimoine architectural et historique, l’édition, l’environnement et la
protection des sites exceptionnels, la gastronomie ;

- Sur le plan d’internationalisation de son patrimoine et sa protection, le Maroc a pris des


initiatives importantes par la signature de plusieurs conventions de l’UNESCO dont il est membre
depuis 1956, donc l’idée de protéger le patrimoine immatériel marocain existe déjà ;

- Le Maroc connait plusieurs évasions culturelles vu son ouverture sur les autres pays, le défi de
conserver son patrimoine devient plus difficile ;

- Le Maroc a besoin de coordonner la communication entre ses acteurs internes (associations


culturelles, administration régionale, chambre d’artisanat,) et les acteurs externes (UNESCO, UE,
…) afin de réussir la conservation de son patrimoine et l’utiliser comme atout pour développer son
territoire

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Communication du patrimoine immatériel et développement territorial

- Le Maroc devrait engager les ressources nécessaires pour instaurer un modèle de


communication du patrimoine immatériel, le distinguant par rapport aux pays de sa région.

Objectifs
Le souci de préserver la mémoire culturelle immatérielle de notre pays en recourant à un système
qui contribue à préserver un héritage fragile grâce à l’identification, la reconnaissance et la
distinction de ses détenteurs, devrait constituer un objectif national de tous les citoyens.

Une étude du patrimoine immatériel et la définition de la stratégie de communication pour le


promouvoir permettra de :

- Identifier le répertoire de tous les patrimoines immatériels du pays ;

- Définir le potentiel représenté par ces patrimoines et leur rôle dans le développement du
territoire marocain

- Proposer la stratégie de communication adaptée à l’héritage patrimonial immatériel au Maroc et


à l’objectif de développement territorial qui correspond à leur valeur et leur position aux échelles
nationale et mondiale.

Analyse de la thématique
Le patrimoine est défini comme étant un bien dont on tient héritage de ses ascendants, il constitue
l’ensemble des éléments aliénables et transmissibles qui sont la propriété, à un moment donné,
d'une personne, d'une famille, d'une entreprise ou d'une collectivité publique.

Les conceptions modernes du patrimoine comprennent trois axes :

-Le patrimoine naturel (le paysage naturel, la faune et la flore) ;


-Le patrimoine matériel (des monuments historiques, un style d’architecture à l’ancienne, des
produits de terroir, un métier d’artisanat, etc.) ;
-Le patrimoine immatériel (l’ensemble les habitudes et traditions qui se reproduisent dans les fêtes,
métiers et manifestations spécifiques à un territoire).

Le patrimoine immatériel s’insère dans une logique de valorisation et n’est plus uniquement lié à sa
dimension matérielle. Il s’agit de repenser les pratiques traditionnelles de la patrimonialisation ainsi
que d’interroger la représentation des dimensions historiques de ce patrimoine. Ce patrimoine
immatériel est sensible aux changements sociaux, à l’innovation, aux évolutions environnementales
et aux transformations du paysage naturel essentiellement dans les zones rurales.

En raison de pratiques sociales qui ne prennent pas en compte la nécessité de protéger ce


patrimoine, celui-ci est fragilisé et marginalisé.

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Communication du patrimoine immatériel et développement territorial

Donc il convient de citer que dans le cadre du présent sujet de recherche nous allons nous focaliser
principalement sur le patrimoine immatériel, ses traits, sa situation ainsi que les aspects sur lesquels
il faudrait se focaliser pour le conserver et l’exploiter.

Par la suite, le volet du développement territorial est intégré dans notre champ de recherche reliant
le patrimoine immatériel à son territoire. Le concept de développement territorial correspond à une
vision institutionnelle d’amélioration des conditions de vie dans un espace habitable. Il repose sur
une meilleure exploitation des richesses territoriales et la promotion des atouts territoriaux pour
atteindre son développement économique, social et culturel.
Étant donné son caractère authentique, il pourrait mobiliser le tourisme, la production artistique
ainsi que la production artisanale. De même, le patrimoine immatériel pourrait être un élément de
communication sur les territoires. Il informe sur l’histoire d’un peuple, d’une civilisation et
communique sur les lieux.

Dans cette optique, la question de la valorisation du patrimoine immatériel par le biais de la


communication est posée dans le cadre de notre projet de recherche. La recherche approfondie,
l’observation et la mise en place d’une stratégie de communication permettront de lutter contre
l’appropriation patrimoniale par les territoires concernés. Cela suppose que la population locale
conserve les traditions, le mode de vie, les habitudes, et un usage des œuvres patrimoniales. Par
conséquent, le patrimoine immatériel est mis en valeur, protégé et transmis aux générations
suivantes grâce à l’engagement volontaire de la population locale.

Méthodologie
Afin de répondre à l’interrogation du présent sujet de recherche, la méthodologie pour laquelle
j’opterai sera basée en premier lieu sur une étude dans la littérature, pour m’inspirer d’ouvrages de
projets de recherches précédemment établis, aussi bien que d’articles publiés par les chercheurs
dans le domaine. Au niveau de cette étape je pourrai détecter la relation entre les différentes
variantes du sujet : le patrimoine immatériel, les modèles de développement territorial, les acteurs
concernés, et le modèle stratégique de communication à instaurer. Ceci permettra aussi de cerner le
thème et avoir une idée claire sur son ampleur, et les retombées économiques et sociales aussi bien
que ses résultats académiques qu’il pourra avoir.

Ainsi la démarche méthodologique serait développée selon une approche qualitative. Elle
débouchera sur une recherche-action privilégiée pour répondre aux interrogations de la
recherche. Elle sera instrumentalisée par différentes techniques d’enquêtes : des
observations participantes, des entretiens semi-directifs, et une étude de cas. Cela nous
amènera à enrichir notre corpus empirique et à bien fonder notre travail d’investigation.
Des observations participantes seront engagées avec des personnes issues de
l’échantillon. Quelques réflexions seront ainsi développées lors des entretiens avec les acteurs
territoriaux pour déterminer le rôle des ONC, des institutions et des collectivités locales dans le
développement et la mise en valeur des œuvres patrimoniales.

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Communication du patrimoine immatériel et développement territorial

Notre étude qualitative serait menée au Maroc. Elle couvrira les territoires qui seront sélectionnés
lors du lancement du projet.

Le choix sera basé sur la richesse du territoire sélectionné en patrimoine immatériel, en diversité et
en historique culturel. Notre population cible est représentée par un échantillon étudié de personnes
qui seront interrogées selon les techniques avancées dans notre enquête. Trois catégories
d’interviewés vont constituer notre échantillon :

 La population locale active ;


 Les O. N. G. ;
 Les responsables régionaux d’institutions et de collectivités locales ;

A la suite de cette étude sur terrain, nous allons pouvoir juger l’exactitude ou pas des hypothèses
posées au début pour en suite définir les actions à mener pour instaurer un modèle de
communication à adopter et qui serait appliqué sur un échantillon territorial pour étudier son
impact, ses avantages et ses limites avant de l’appliquer et le généraliser sur autres régions tout en
citant les résultats escomptés de l’adoption de ce modèle sur le développement territorial.

Conclusion :

L’histoire des peuples constitue la base de leurs avenirs, pour cette raison l’attention accordée au
patrimoine immatériel dans le cadre de ce projet de recherche présente une occasion pour
conserver notre identité et d’exploiter les moyens de communications afin de promouvoir les
richesses patrimoniales héritées de nos ancêtres pour les mettre au profit du développement de
notre pays.

Comme il est impératif de travailler selon une démarche ficelée dont les étapes sont détaillées avec
détermination des délais et des responsabilités de chaque acteur intervenant, pour avoir une vision
claire sur l’état de réalisation des objectifs fixés au début et sur l’efficacité de la méthodologie
adoptée.

Pour cette raison, j’ai choisi de travailler sur ce thème dans le but d’analyser la situation actuelle
du patrimoine immatériel au Maroc, et de développer un modèle de communication efficace qui
mettra le points sur les avantages de notre patrimoine ainsi que les les points à améliorer et les
habitudes à écarter dans la mise en place de projets de communication et de développement
territorial, et bénéficier des avantages de cette discipline et l’appliquer selon une démarche tirant
conseil des expériences vécues des zones territoriales similaires.

Les politiques locales devraient s’orienter vers les caractéristiques des contextes locaux et
reconnaître les ressources multiculturelles et sociales comme des atouts pour le développement
économique mais aussi pour garantir la durabilité sociale.

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Communication du patrimoine immatériel et développement territorial

Dans la mesure où l’initiative royale lancée par sa majesté le roi Mohammed 6 pour le
développement durable, nous oblige à travailler sur le développement des territoires et du tissu
économique de notre pays tout en respectant les personnes qui y vivent actuellement et les
générations futures. Qui auront besoin non seulement de projets industriels, investissements
multinationaux et partenariats avec les pays développés aussi bien qu’un statut avancé à l’échelle
régionale et internationale, mais bien avant d’une terre sauve et saine, qui a toujours été riche en
minéraux et en ressources naturelles, d’une écologie vivante et une culture distingués qui sait se
défendre devant les défis de pollution et d’exploitation humaine massive exigée par le
développement continu, et d’un capital humain conscient, instruit, scolarisé, bénéficiant des tous
ses droits, et tenant de tout patriotisme à sa nation et à son patrimoine.

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Communication du patrimoine immatériel et développement territorial

Bibliographie
 Le Schéma National d’Aménagement du Territoire, Royaume du Maroc ministère de
l’Aménagement du Territoire de l’Eau et de l’Environnement 2003 ;
 Le nouveau modèle de développement (rapport général) ;
 Maroc et convention 2003 (UNESCO)
 Patrimoine et développement régional au Maroc (R. Ansari)
 La communication territoriale : Levier d’attractivité et mise en valeur des destinations
touristiques et territoriales. (2020) ;
 Le marketing territorial : Principes, méthodes, pratiques, Fabrice Hatem, édition EMS,
03/11/2007 ;
 Le marketing territorial au service de l’attractivité des territoires, Vincent GOLLAIN, 10
mars 2013 ;
 Pratiques et méthodes de recherche en sciences sociales, LABARELLO Luc / DIGNEFFE
Françoise / HIERNAUX Jean-Pierre
 Dynamique des investissements dans les pays riverains de la méditerranée, Martin Fleury
et Jean-Philippe Payet cabinet R.M.D.A, juin 2015 ;
 Marketing territorial expérientiel, Dr Wided Batat, édition « Ellipses Marketing », 2 aout
2016.
 La Communication publique et territoriale, Dominique Mégard, édition Dunod, 2017.
 Guide du marketing territorial : Réussir son marketing Vincent Gollain (Auteur) Paru en
janvier 2010 Etude (broché) ;

Webographie
http://www.leconomiste.com/article/913113-l-oriental-l-heure-du-marketing-territorial

https://www.collectivites-territoriales.gov.ma/fr/2015-vers-une-regionalisation-avancee

http://www.worldbank.org/content/dam/Worldbank/Event/Africa/Investing%20in%20Africa%20Forum/
2015/investing-in-africa-forum-china-and-africa-fr.pdf

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