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Diagnostic de l’économie
du patrimoine culturel au Maroc
Sa situation présente et les possibilités d’exploitation
et de promotion des ressources qu’il recèle
Octobre 2010
CL/RA/MA/2010/PI/H/4
Cette étude a été élaborée par l’Agence Architecture Héritage et Design (AAHD), sous la
direction de Naima Lahbil Tagemouati, consultante, docteur d'Etat en Economie, en
collaboration avec Youssef Berroho, consultant architecte, Amel Abou El Aazm,
consultante, et Abdallah Fili, consultant.
CL/RA/MA/2010/PI/H/4
Sommaire
Introduction p4
Chapitre 1 : Offre et demande culturelle : une offre inégale face à une dépense culturelle basse p9
Chapitre 2 : Les tissus historiques : médina, ksour et kasbah. Une absence de stratégie, des évolutions
économiques contrastées et un dépeuplement qui s’approfondit p 21
Chapitre 3 : Les musées, sites historiques et Volubilis, un potentiel économique peu valorisé p 39
Conclusion p 117
Bibliographie p 123
Introduction
1972. Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel. Au départ, l’expression
patrimoine culturel désignait principalement le patrimoine matériel (sites, monuments historiques, œuvres
d’art...). Aux fins de la Convention 1972 sont considérés comme « Patrimoine Culturel 2»:
Les monuments : œuvres architecturales, de sculpture ou de peinture monumentales, éléments ou
structures de caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes d’éléments, qui ont une valeur
universelle exceptionnelle du point de vue de l’histoire, de l’art ou de la science,
Les ensembles : groupes de constructions isolées ou réunies, qui, en raison de leur architecture, de
leur unité, ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point
de vue de l’histoire, de l’art ou de la science,
Les sites : œuvres de l’homme ou œuvres conjuguées de l’homme et de la nature, ainsi que les
zones y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de
vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique.
A la suite de cette convention, l’UNESCO a établi une liste du patrimoine mondial, composée de plusieurs
centaines de sites dans le monde.
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Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
6 Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle
Dans ce diagnostic économique, nous n’allons pas, bien entendu, traiter de tout le
PC tangible et intangible, ainsi que de la totalité des Industries créatives. Nous avons
choisi d’étudier des exemples afin de balayer l’ensemble des composantes du
Patrimoine Culturel et des Industries Créatives (PC&IC).
L’artisanat, présenté ensuite, relève à la fois du patrimoine intangible (le savoir- faire
des artisans) et tangible (les objets produits). Ce secteur pour lequel a été élaborée
une stratégie de développement est dans une phase de reconstruction de son
positionnement : d’un secteur plutôt « social » et de survie des artisans à une
Les trois derniers chapitres seront consacrés aux industries créatives : le livre, la
musique et les festivals, et enfin le cinéma.
Le secteur du livre sera présenté à travers un examen de l’offre – réalisée par des
acteurs qui sont, souvent, dans l’obligation d’exercer simultanément d’autres activités
rémunératrices pour subvenir à leur besoins (cas des auteurs, des maisons d’édition,
des librairies…). Nous présenterons ce secteur qui se caractérise par un équilibre
économique à un bas niveau avec une offre basse, calibrée pour répondre à une
demande elle-même basse (chapitre 5).
Le cinéma, qui connaît une certaine forme de paradoxe, puisque le nombre de films
marocains produits est en croissance face à une décroissance du nombre des salles
de cinéma. Nous analyserons le fonctionnement de ce secteur, les modalités de
financement et d’aides (chapitre 7).
Ce diagnostic est basé sur des entretiens - en face à face, par mail et par téléphone
- et sur de l’analyse documentaire (cf bibliographie et liste des entretiens).
Bien entendu, le secteur du PC&IC est tellement vaste qu’il est impossible d’être
exhaustif. Plusieurs pans ont été mis de côté (peinture, art culinaire, danse…).
Ce diagnostic économique a été confectionné de manière à donner une image
condensée d’éléments structurants du PC&IC aujourd’hui au Maroc. De plus, étant
donné le temps imparti, ce diagnostic s’est basé, souvent mais pas toujours, sur des
informations déjà existantes et disponibles pour les consultants, informations qui ont
été remises en perspective.
Malheureusement ces données sont d’inégales précisions et inégalement
disponibles : ainsi nous avons disposé d’informations relativement abondantes dans
certains cas (cas de l’artisanat - hormis la question genre totalement mise de côté
par les institutionnels - de l’habitat, du tourisme) ; les informations relatives à
certaines institutions relevant de l’INDH, du Ministère de la Culture notamment, ont
été plus fragmentaires.
CHAPITRE 1
Offre et demande culturelle
Une offre inégale face à une dépense culturelle basse
La demande de biens et services culturels est composée par une demande locale,
une demande touristique et par l’exportation (ces deux derniers volets sont analysés
pour certaines des composantes étudiées).
Quel est l’état de la demande locale ? Comment évolue le niveau de vie des
ménages marocains ? Comment évolue la demande culturelle ? Quelles sont les
informations de type macro sur lesquels nous pouvons nous baser pour approcher
cette demande ?
des Enquêtes nationales sur le niveau de vie des ménages marocains (ENNVMM).
Quelle est l’évolution du niveau de vie des ménages marocains ?
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
consommateurs marocains :
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
Le niveau de vie des ménages et des habitants au Maroc, mesuré par la dépense,
augmente régulièrement (multipliée par un peu plus de 23 fois en un peu moins de
quatre décennies). On constate également que la dépense du ménage urbain est
constamment supérieure à celle du ménage rural de 1,5 à 2 fois. La dépense
moyenne par habitant se comporte de la même manière : l’individu urbain dépense
plus que le rural et l’écart entre les deux oscille entre 1,6 (niveau le plus bas
enregistré il y a presque quatre décennies) et 1,6 actuellement. La prévalence de la
pauvreté est plus sévère dans le monde rural que dans la sphère urbaine).
Source : Haute commissariat au Plan (HCP) (l’ENNVM 2006/2007 est en cours d’exploitation)
Ecart
Source Période Urbain Rural Ensemble U/R
ENCDM 1959/60 613 392 450 1,6
ENCDM 1970/71 1378 662 900 2,1
ENCDM 1984/85 4915 2637 3623 1,9
ENNVM 1990/91 9224 4623 6780 2
ENNVM 1998/99 10152 5085 7823 2
ENCDM 2000/2001 10642 5288 8280 2
ENNVM 2006/2007 13894 7752 11222 1,8
La DAM par habitant en MAD constants permet de gommer l’effet prix, et donc
d’avoir une meilleure connaissance de la hausse réelle du niveau de vie. Bien
entendu, l’examen de l’évolution de la dépense en dirhams constants (c’est-à-dire en
termes de pouvoir d’achat) montre une hausse nettement moins importante. Depuis
30 ans, de 1959/60 à 2000/2001 (nous ne disposons malheureusement pas des
données de 2006/2007) le niveau de vie a un peu plus que doublé.
2006/2007* ND ND ND
La dépense culturelle est passée de 2,5 % du budget à 3,6 %. Cette légère hausse
est le résultat d’une croissance de ce poste dans le milieu rural qui double, passant
de 0,9 à 1,8 %.
Comme l’énoncent les lois statistiques d’Engel, les dépenses de première nécessité
(alimentation, habillement) ont pour l’ensemble de la population (urbain et rural)
baissé de 18,3 % dans le budget total. Cette baisse s’est ventilée sur une hausse
des dépenses du 3e groupe de 11,7 % (santé, transport, communication…) et sur les
dépenses du 2e groupe (habitat et équipements ménagers).
Source : HCP
Tableau 1.7 : évolution des coefficients budgétaires (en %) des grands groupes
de biens et services entre 1970 et 2001 selon le milieu de résidence
Années
Urbain
Rural
Ensemble
Source : HCP
Graph 001
Source : HCP
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Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
18 Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle
couches basses et hautes car pour la première nous ne disposons pas de la limite et
pour la dernière nous n’avons de limite supérieure. Ce niveau, très bas, éclaire les
difficultés rencontrées par l’offre culturelle comme nous le présenterons infra
(marasme de la vente des livres, des disques, des concerts payants…).
Source : estimation faite par nous à partir des données du HCP (conférence débat – HCP, 6/05/2009)
* Nous avons repris le même pourcentage car nous ne disposons pas de la ventilation urbain/rural
pour la couche moyenne.
Bien entendu la demande culturelle n’est pas liée seulement à la variable revenu.
Les études (en France notamment, par le sociologue P. Bourdieu) ont nuancé cette
corrélation. Cependant, on ne peut écarter l’idée que le niveau de revenu reste une
variable prépondérante même si elle n’est pas exclusive. L’engouement à travers le
Maroc des festivals, dont de nombreux spectacles sont gratuits, (comme nous le
verrons infra) montre une demande potentielle pour une certaine consommation
culturelle.
Graph 002
Graph 003
Conclusion
La dépense culturelle n’est pas connue de manière fine puisque ce poste est
amalgamé avec d’autres dépenses (loisir et éducation). Cependant, cette dépense
reste basse : une moyenne de 167 MAD pour l’urbain et 160 MAD pour le rural pour
l’ensemble du ménage qui se compose de 5,2 personnes en 2004 (Source : HCP),
ce qui fait par habitant une dépense moyenne de 32,11 MAD.
CHAPITRE 2
Ce diagnostic se penchera surtout sur les médina, qui sont, à des degrés divers,
dans une phase de transition entre une période de
densification/marginalisation/paupérisation et les prémisses plus ou moins visibles
d’un retournement de tendance :
Elles sont toutes en phase de dépeuplement4 après avoir connu des pics de
densité.
Les pouvoirs publics, les collectivités locales, les investisseurs privés
(nationaux et étrangers) commencent à investir cet espace, quoique à un
rythme plus ou moins lent.
La médina est l’espace par excellence où le mode de vie marocain traditionnel
est encore préservé. La médina est aussi l’espace où se déploie l’artisanat.
Ces deux caractéristiques – jointes à sa dimension urbaine et architectural –
font que la médina est devenue le bénéficiaire « collatéral » des politiques
sectorielles de développement (la Vision 2010 du tourisme et le plan Mada’in,
la Vision 2015 de l’artisanat).
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Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
22 Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle
Comment aborder les médina, qui sont un ensemble urbain, d’un point de vue
économique ? Quels sont les indicateurs, qui peuvent donner, de manière
synthétique, une idée de l’état, du point de vue économique, de ce PC ?
L’évolution des prix dans les médina suit la même logique, ceci est d’autant plus vrai
que l’offre immobilière (l’offre foncière est très rare) est relativement restreinte (la
production de nouveaux logements est très faible) face à une demande qui elle, au
contraire, peut augmenter. L’évolution des prix ne sera pas analysée finement car ce
n’est pas là l’objectif fondamental de cette étude. La question des prix est abordée
seulement comme un indicateur de la vitalité nouvelle des médina. Bien entendu,
cette hausse des prix a une dimension spéculative. Mais pour l’économiste, le fait
qu’un acheteur accepte d’acheter un bien immobilier à un prix élevé signifie qu’il
anticipe la possibilité d’amortir ce prix d’achat. Cet amortissement se faisant soit par
des ressources tirées de l’usage de ce bien immobilier (maisons d’hôte,
commerces….) soit par la revente ultérieure et donc l’obtention d’une plus value.
Nous parlons de tendance et de consommateur rationnel qui souhaite faire fructifier
l’achat réalisé soit par une plus value soit par des ressources tirées de l’usage de
son achat immobilier ou foncier (nous excluons les cas atypiques des achats pour
des motivations non économiques, ainsi le cas de la personne qui rachète à
n’importe quel prix la maison de son enfance….).
Une étude du marché foncier et immobilier menée en juillet 1997, dans la médina de
Fès, avait montré un marché totalement atone, avec une grande offre de maisons à
la vente (le foncier étant un bien très rare) et une demande pratiquement inexistante
pour ce type de biens. En revanche, la demande manifestée portait sur la location et
la demande d’achat de « fragments » de maisons, demande exprimée
essentiellement par des ménages assez pauvres. Les courtiers, rares à cette date,
montraient, désespérés, de nombreuses clefs suspendues aux murs, symboles d’une
désaffection de la demande pour l’achat de logement en médina. Le prix le plus
élevé atteignait difficilement 2300 MAD le m² dans les quartiers résidentiels, proches
des routes carrossables.
Juste avant 2009, les prix, ramenés au m², pouvait atteindre des pics de 10 000 à
20 000 MAD le m². Un observateur, immergé dans la médina de Fès, cite, dans un
article publié en ligne5, plusieurs exemples de l’emballement des prix dans cette cité :
une maison achetée 9000 $ revendue 20 000, une autre 10000 revendue 30000 puis
1290000 $ quelques temps après, une troisième 18000 $ revendue 450000 et enfin
une quatrième 40 000 revendue 220 000 $.
La crise économique mondiale semble avoir un impact sur les prix qui se stabilisent
et semblent même refluer dans certains cas. Est-ce un retournement de tendance
conjoncturelle ou structurelle ? Il est encore trop tôt pour pouvoir l’évaluer.
5
DDD5<B@26;32G0<: BF-.;1-'2@A<?2-.-<B@2-<?-'6.1-6;-2G5A:
dépeuplement pour les 12 médina les plus peuplées (Marrakech Médina, Fes-
médina, Al Ismailia, Sidi Belyout, Salé-bab Lamrissa, Rabat Hassan, Tétouan-sidi El
Mandri, Essaouira, Tanger, Tiznit, Chefchaouen, Ouezzane), tendance confirmée par
le recensement de 2004 (avec un taux annuel de dépeuplement de 2 % entre 1994
et 2004 et de 1,3 % entre 1982 et 2004).
Source : HCP,* les Cahiers de la Direction Statistique, 1999 (années 1982 et 1994)
** HCP, in « Stratégies de développement des villes historiques marocaines », op.cit
étrangers en médina, marginal selon le RGPH, bénéficie par contre d’une grande
visibilité au niveau de l’opinion publique.
Les médina sont en général des espaces plus pauvres que le seuil de pauvreté
urbain qui est actuellement de 11.65 %. Cette moyenne cache probablement des
inégalités inter-médina et intra-médina. Les mellah, anciens quartiers juifs, sont, dans
de nombreuses médina, des espaces où la prévalence de la pauvreté est encore
bien plus sévère que dans le reste de la cité.
Le séminaire « Fès 2003 » avait identifié les niveaux d’intervention adéquats pour
chacun de ces sous-ensembles. « En effet, la réhabilitation d’un espace historique
s’intègre dans le cadre d’une politique urbaine où la question de la rentabilité se pose
en termes plus vastes ; il est clair que certains « objets » patrimoniaux doivent être
réhabilités, y compris à fonds perdus. D’ailleurs les « objets » patrimoniaux sont à
classer, d’un point de vue économique, en fonction de leur caractère plus ou moins
« rentable ». On aurait ainsi trois types « d’objets » : ceux qui relèvent des
investissements publics, du privé et ceux qui peuvent faire l’objet d’une intervention
mixte ».
En 2009, cette recommandation est en cours, bien que réalisée à une faible échelle.
Les médina, comme tous les espaces, à des degrés divers, sont investies par
plusieurs ministères (Culture, Habous, …). Le budget alloué par le Ministère de la
Culture cible, au sein de ces espaces, la dimension patrimoniale et représente un
montant peu élevé comparé aux besoins et à l’état de dégradation. Ainsi, en 2008, le
Ministère de la Culture a consacré un budget de 10 Millions de MAD pour une
trentaine d’opérations de restauration et de mise en valeur des kasbah, ksour et
autres sites et monuments historiques.
Nous nous focaliserons sur l’intervention sur le secteur de l’habitat réalisé par le
MHUA. C’est de plus, un des ministères qui a réalisé un bilan de ses interventions
dans le domaine des médina et des ksour et kasbah.
Les études relatives aux médina au Maroc ont longtemps, et souvent, souligné cette
anomalie de la part du MHUE et recommandé la prise en charge de l’habitat
ordinaire, en médina, par ce ministère. Pour mémoire, comme nous venons de le
mentionner, les experts nationaux et internationaux réunis dans le cadre de « Fès
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Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle 27
Quel bilan en 2009 ? Le MHUE est intervenu sur 10 médina (Oujda, Chefchaouen,
Azemmour, Tanger, Marrakech, Ouezzane, Safi, Meknès, Tétouan, Fès) et 16 ksour
ou kasbah (Targa, Moulay Abdlekrim, Jrana, Saidia, Goulmima, Abouam, Asrir,
Lamaadid, Akhennous, Boudnib, Tazmourite, Oulad Abdelhalim, Touroug, Ben
Haddou, Agzad, Tagounit, Lamsid, Qalaat M’gouna, Sekoura). Le montant global des
investissements est de 825 millions de MAD et de 491millions si on exclut la médina
de Fès. Dans « le bilan des réalisations 2008 », le ministre du MHAE souligne la
valeur du patrimoine urbain : « …les tissus urbains et ruraux constituent un
patrimoine inestimable : plus de trente quatre médina, une vingtaine de villes
nouvelles, des milliers de villages ruraux en plus des ksour et des kasbah s’étendant
sur près de deux mille kilomètres ».
Notons dans ce bilan la création de deux musées (cf la section sur les musées). Les
deux tableaux suivants donnent un bilan synthétique et détaillé de l’action du MHUE.
Tableau 2-3 : bilan de l’action du MHUE dans les médina, les ksour et les kasbah jusqu’en 2008
médina 9 364
ksar 16 127
total 825
Tableau 2-4 : bilan des réalisations du MHUE dans les médina du Maroc
MEDINA EN COURS
PROJET LANCEMENTS
Médina 2 En cours
Azemmour d’études
+ Réalisation
d’un musée
d’architecture
Médina 2 MIN CULTURE En cours
Ouezzane d’études
+ Réalisation
d’un musée
d’architecture
Médina de Safi 2009 2011 6,7 2
Source : tableau constitué par nous à partir des données du « bilan des réalisations 2008 »
Tableau 2-4 : Bilan des réalisations du MJUE dans les Ksour et les Kasbah du
Maroc
Errachidia
Ksart Akhennous juil-09 dec-12 8 MHUAE EN COURS (Rissani)
Errachidia
Ksart Oulad Abdelhalim juil-09 dec-12 5 MHUAE Etudes préliminaires (Rissani)
Errachidia
Ksar Boudnib juil-09 dec-12 7 MHUAE Etudes préliminaires (Boudnib)
Total 126,809
phase de lancement
N.C. N.C. N.C. N.C. N.C.
Kasbah d’Agdaz Zagora
N.C. N.C. N.C. N.C. N.C.
Tagounit Zagora
N.C. N.C. N.C. N.C. N.C.
Ksar Lamsid Tantan
N.C. N.C. N.C. N.C. N.C.
Kasbah Qalaat M’gouna Ouarzazate
N.C. N.C. N.C. N.C. N.C.
Kasbah de Sekoura Ouarzazate
Source : tableau constitué par nous à partir des données du « bilan des réalisations 2008 »
Ce bilan, hors médina de Fès, s’élève à 491 millions de MAD. Ce montant est faible
comparé :
Ce montant, ventilé sur chacune des médina et sur chacun des ksour devient peu
significatif. A moins que ces réalisations ne soient interprétées que comme un
programme de démarrage, de mise en route de pratiques et de réflexions.
L’intervention dans des tissus historiques exige un savoir faire et relève d’un travail à
petite échelle, lent et long - un travail « de dentelles » et non de « bulldozers ». C’est
ce qui pourrait expliquer que le MHUE, ayant acquis un réel savoir faire en termes
d’interventions sur l’habitat insalubre, ait longtemps hésité et repoussé son entrée
dans les médina.
La médina de Fès est une sorte de laboratoire au Maroc. Elle a été l’objet, pendant
de longues années, de réflexions et de projets. Le financement a quant à lui,
beaucoup tardé, comparé à l’avancement de l’analyse et des projets. Ce
financement donc, tardif, de faible ampleur, a démarré à la fin de la décennie 90.
Mais le début du millénaire a correspondu à une certaine accélération – comme un
« effet boule de neige » - des investissements de sources diverses (privées,
publiques, nationales et internationales). Comme si les années 90 avaient permis de
penser à des stratégies et de tester certaines pratiques avant de les réaliser à une
plus grande échelle.
réhabilitation par un îlot délimité autour de Ain Azliten. Ces travaux isolés
représentaient un coût global de 64,1 millions de $. Ce projet, comme le précédent,
n’a pas été mis en pratique. C’est finalement le projet de la Banque Mondiale, d’un
montant de 14 millions de $ qui a vu le jour.
Ce retour sur ces chiffres a pour objectif de montrer le cheminement de cette cité qui
semble avoir dépassé cette longue période de marginalisation.
Bien entendu, il y a eu quelques actions, très rares et exemplaires, réalisées soit par
des mécènes (la restauration de Nejjarine par la fondation Karim El Amrani), soit
par des organismes internationaux comme par l’UNESCO (Dar Adyel, grâce à un
financement du gouvernement italien).
Tableau 2-5 : bilan des investissements publics et des collectivités locales à Fès
depuis son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité
Total 2769
2500
2000
1500
Montant des
1000 Investissem ents
500
0
1981-2008 Depuis 2008
Tableau 2-6 : évolution des investissements dans la médina de Fès en millions de MAD
selon la période et les sources de financement.
Pourcentage
Montant
SOURCES DE FINANCEMENT PERIODE /Montant
(M MAD)
global
- Commune urbaine de Fès
- Région Fès Boulemane
- Prêt Banque Mondiale 1993 –
Habitat 8,25 % 60,14
- Ministère Chargé de 2008
l’Habitat
Tableau 2-7 : bilan des investissements en cours d’étude ou de réalisation dans la médina
de Fès
- INDH
5. Equipements socio- 2008 –
0,29 % 6,00
éducatifs 2009
Ce diagnostic n’a pas pour objet de mesurer l’impact de tous ces investissements
dans la médina. Ses objectifs sont plus globaux. Disons que certains impacts sont
assez visibles (amélioration des espaces publics, des infrastructures de base, de la
voirie et de la circulation…), d’autres sont plus lents, plus difficiles à mettre en place
(nettoyage des ruines, restauration des maisons menaçant ruine…).
L’investissement privé dans les médina est difficile à mesurer. Il n’existe pas d’études
globales. Cet investissement prend principalement la forme
d’aménagement/réaménagement de maisons d’hôtes. Ce phénomène, démarré à
Essaouira, s’est développé principalement à Marrakech, Essaouira, et Fès. Il n’existe
pas de statistiques nationales, d’autant que la réglementation de ce secteur est
récente et peu diffusée.
Tableau 2-8 : Capacité d’hébergement des maisons d’hôtes en 2006 à travers 10 villes
au Maroc
Méknès 92 1,0
Rabat 72 0,8
Agadir 40 0,5
Casablanca 38 0,4
Tétouan 8 0,1
Conclusion
Les médina au Maroc, l’une après l’autre, sortent, bien que lentement, de leur
marginalisation. A des degrés divers comme nous l’avons vu, elles bénéficient de la
stratégie touristique (sauf nouvelle donne induite par la crise mondiale actuelle). Elles
bénéficient également de la stratégie vis-à-vis du monde artisanal (sachant que ces
espaces abritent de nombreux artisans).
Les médina, et l’ensemble des tissus historiques, sont les bénéficiaires collatéraux –
tôt ou tard – de la stratégie touristique suivie par le Maroc. Ces tissus historiques,
dans leur double dimension PC tangible et intangible, sont un avantage comparatif,
selon le concept de Ricardo, à valoriser.
Les risques renvoient d’abord à la lenteur de cette intégration. En effet, le temps joue
contre ces espaces (dégradation du bâti, ruine, dépeuplement…).
L’autre risque, à l’opposé, est l’emballement pour ces sites avec une surchauffe
(spéculation immobilière qui aboutit à expulser les pauvres, transformation
intempestive du caractère des bâtisses…)
Les tissus historiques en général, spécialement les médina sont donc dans une
phase de re-connaissance, re-naissance (quoique à des degrés différents) par les
acteurs institutionnels nationaux. Les acteurs privés commencent à y voir des
opportunités d’investissement. Mais ces espaces sont encore loin du mouvement de
gentrification qui a marqué certains centres historiques dans les villes européennes.
Cette question mérite d’être posée. Pourquoi ces espaces – et Fès à leur tête, sont
encore répulsifs du point de vue de l’habitat ? Le mouvement de gentrification,
observé par certains, concernent principalement des étrangers.
La matrice SWOT suivante résume les forces, faiblesses, opportunités et risques des
tissus historiques au Maroc d’un point de vue économique.
Forces Faiblesses
32 médina Dégradation du bâtiR
6 classées Ruines et menaçant ruine
Médina peuplées, vivantes, vibrantes Système juridique complexe
Artisanat
Commerce
CHAPITRE 3
1. les musées
Les musées sont pris dans le paradoxe de la valeur : « le musée est l’une des
institutions culturelles les plus riches, par la valeur des œuvres qu’il possède, et les
plus pauvres, par le décalage entre cette valeur et son budget7. » Ce paradoxe se
vérifie également pour les musées au Maroc. Les musées ont des fonctions
traditionnelles de base : conserver, exposer, mettre en valeur et transmettre le PC.
S’y ajoutent de nouvelles fonctions comme éduquer, et aussi contribuer au
développement économique. En effet le musée est un bien culturel qui possède de
nombreuses externalités : contribution à l’éducation des membres d’une société,
attractivité de touristes…
Cette section va explorer, à partir des données disponibles, les paramètres majeures
de la dimension économique des musées au Maroc : offre et demande muséale,
budget, fonctionnement.
Il existe 31 musées au Maroc répartis sur 14 villes. Rabat arrive en tête avec 9
musées. Ces institutions ne couvrent que les villes grandes et moyennes à quelques
exceptions près (Chefchaouen).
Ce chiffre est faible comparé à certains pays développés (en France, 1207 musées).
Le Maroc semble être resté loin de la « fièvre muséale » à travers le monde dans
les années 80.
2
2;5.:<B 2/"!" ('(%".P0<BC2?A20<99'2=O?2@&.?6@ P16A6<; =
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
40 Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle
Villes Nombre de
musées
Rabat 9
Marrakech 4
Tanger 4
Fès 3
Tétouan 2
ChefChaouen 1
Larache 1
Safi 1
Essaouira 1
Salé 1
Laayoune 1
Casablanca 1
Agadir 1
Meknès 1
Total 31
Le tableau suivant donne la liste des musées avec les dates d’ouverture.
La gestion de ces musées est diversifiée : publique et privé. Les musées publics
relèvent du Ministère de la Culture pour plus de la moitié d’entre eux (16), les autres,
au nombre de cinq dépendent du Ministère de la poste et des télécommunications,
du Ministère de l’énergie, de Bank Al Maghrib et du Haut commissariat aux anciens
combattants.
Les musées privés se ventilent sur deux catégories : musées privés, ou créés et
gérés par des fondations à but non lucratif. C’est le cas de neuf musées.
Signalons que certains musées privés bénéficient d’un soutien de l’Etat : c’est le cas
par exemple du musée Nejjarine à Fès : le salaire du conservateur est pris en charge
par le Ministère de la Culture puisque ce salarié est détaché de cette institution au
profit de Nejjarine. Par ailleurs, des collections ont été prêtées pour aider le musée à
démarrer et à alléger les frais de constitution d’une collection.
Le dixième musée privé, celui de Belgahzi à Bouknadel est un cas singulier dans le
paysage marocain : c’est un musée privé à but lucratif. D’ailleurs, selon un
responsable, « le musée en question n’est plus reconnu par la direction du
patrimoine comme musée dans le sens déontologique du terme. La première règle
pour bénéficier du titre de musée est d’opérer dans un but non lucratif 8»
Cette dimension lucrative ou non lucrative est importante. Les musées peuvent-ils
être introduits dans la logique lucrative ? Ou doivent-ils rester dans le domaine non
marchand ? Dans le monde anglo-saxon (Etats-Unis et Angleterre), les musées
privés sont à but non lucratif (non profit aux Etats-Unis, charity en Grande Bretagne).
Si cette règle est maintenue au Maroc, cela signifie que l’économie des musées
devra reposer essentiellement sur l’Etat, le mécénat et les fonds propres. Le
Ministère de la Culture est l’acteur principal dans le secteur de la culture.
Généralement, l’idée répandue est que les ressources de ce ministère sont
insuffisantes. Ce budget a plus que doublé au cours des dernières années (233 602
MAD en 2001 à 485 669 000 MAD en 2009). Ces ressources sont accrues par des
programmes spéciaux ( le compte spécial « Fonds national pour l’action culturelle »
qui injecte un montant annuel de 38 millions de MAD et le Fonds Hassan II pour le
développement économique et social qui contribue au financement de quelques
grands projets culturels comme la bibliothèque nationale de Rabat, ou le musée des
arts contemporains, le musée national de l’archéologie et des sciences de la terre).
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Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle 43
Pour évaluer le succès des musées, on utilise deux indicateurs : soit le nombre
d’entrées, soit un ratio entre le nombre de visiteurs et la population du pays. Pour les
deux années 2006-2007, le nombre d’entrées pour 14 musées (les plus fréquentés)
est de 147 491 entrées en 2006 et 204 517 en 2007. Le musée le plus visité est
régulièrement celui de Dar Said à Marrakech, suivi de celui de Fès qui sont deux
musées ethnographiques. Est-ce leur nature ou leur implantation dans deux villes à
destination touristique ? Les deux tableaux suivant montrent cette évolution.
Le ratio visiteurs/population du Maroc que nous avons calculé pour le Maroc est
inférieur à 1 (0,5 pour l’année 2006 et O,6 pour 2007). Nous l’avons établi à partir
des données suivantes : population totale marocaine de 31 480 347 selon les
statistiques du RGP (HCR), et des entrées de 14 musées (sur un total de 31 – il
s’agit cependant des musées les plus importants – si l’on avait intégré les 17 autres,
on aurait peut être atteint un ratio de 1). A titre d’exemple, aux Etats-Unis cet
indicateur de l’audience est passé de 22 à 27 % entre 1982 et 2002. En France, en
2007, les musées ont reçu plus de 33 millions de visiteurs9 !
2;5.:<B "#'=
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle 45
Quels sont les visiteurs des musées ? Et quelles sont les causes de cette faible
fréquentation ? Les adultes représentent 80 % de l’ensemble des visiteurs auxquels
s’ajoutent les groupes (souvent des adultes, plus rarement des groupes scolaires) et
les enfants avec un pourcentage respectif de 10 %. Les étrangers dépassent de loin
les marocains.
Est-ce la question du prix ? Les tarifs sont de 10 MAD, fixés par arrêté conjoint des
ministères de la culture et des finances, pour les adultes, toutes nationalités
confondues, y compris marocaine. Pour les enfants, le montant est de 3MAD. Par
contre les nationaux ne payent rien le vendredi et les jours fériés. Ceci est valable
pour tous les musées qui relèvent du ministère. Les musées privés ont une
tarification spécifique : ainsi, le billet d’entrée pour le musée Nejjarine est de 20 MAD
avec des dégrèvements pour les groupes.
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
46 Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle
La variable prix serait une explication possible si le vendredi, jour gratuit, connaissait
un afflux supplémentaire, ce qui ne serait pas le cas. La variable prix est donc une
explication de faible portée, même si, nous l’avons vu, le niveau des dépenses
consacrées à la culture est faible. Rappelons le, même à 10 MAD l’entrée, une
famille de 4 à 5 personnes consacrerait ainsi un budget de 40 à 50 MAD pour la
sortie musée (non compris les frais annexes – transport notamment), si elle devait y
aller un jour payant, soit pour une famille appartenant à la couche moyenne, entre le
quart et un peu moins du tiers de ce poste budgétaire. Rappelons que ce poste est
consacré non seulement à la culture et aux loisirs mais aussi à l’éducation.
Quel est l’impact du prix du musée sur le volume des entrées ? Il semblerait que
l’élasticité du prix du nombre d’entrées soit faible (entre 0 à 0,510) - c’est-à-dire que la
variation de la demande lorsque le prix augmente est peu importante, voire nulle.
D’ailleurs, le prix du musée à Nejjarine est le double de celui des musées du
Ministère de la Culture, pourtant cette institution attire un public nombreux (classé
deuxième). C’est en somme, la preuve, par l’exemple, de la relative rigidité de la
demande par rapport au prix. Ce musée privé, lui aussi, accorde des réductions de
50 % pour les groupes et des gratuités pour les étudiants et les élèves.
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Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle 47
Mais la fréquentation des musées est aussi une fonction de l’offre muséale. Est-elle
suffisamment attractive, ciblée, communiquée… ?
Le financement des musées renvoie à trois axes : public et collectivité locale (au
Maroc les collectivités locales ne contribuent pas au financement des musées), privé
et autofinancement.
Quel est le budget accordé aux musées ? A titre d’exemple le budget du musée
archéologique de Rabat ne dépasse pas 10 000 MAD par an. La dotation à
l’entretien des musées représente moins de 1 million de MAD en 2009 comme
l’indique le tableau suivant.
Les coûts fixes de fonctionnement des musées sont particuliers car ils représentent
des montants élevés, et notamment à cause des bâtisses qui les abritent.
La question du personnel dans les musées Le personnel est l’un des points
problématiques des musées. Si ces dernières années, plusieurs des lauréats de
l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine (INSAP) sont
devenus conservateurs de la plupart des musées marocains, le personnel technique
et pédagogique fait encore largement défaut .Dans ce cadre, il faut signaler aussi le
manque flagrant de jardiniers, de gardiens et de personnel d’entretien en général.
/61=
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
50 Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle
L’impact est positif sur l’ensemble de la société bien entendu, mais il est aussi un
impact ciblé sur certains groupes sociaux.
On peut ainsi signaler une expérience intéressante, menée auprès d’artisans potiers
à Fès par le mohtassib, dans les années 80 ou 90 (nous n’avons pas de traces
écrites mais plusieurs témoins ont évoqué cette expérience). Le mohtassib a
organisé des visites guidées d’artisans dans le musée pour regarder et s’imprégner
des poteries qui étaient exposées. Ces visites auraient eu un résultat rapide, en
permettant aux artisans de s’inspirer (voire de copier) des modèles qu’ils avaient pu
étudier lors de leur visite.
Cet exemple relatif aux artisans potiers pourrait être dupliqué pour des artisans
d’autres filières (les bijoutiers, les fabricants de tapis…). En effet, l’étude des œuvres
passées permettrait aux artisans – accompagnés des designer – de s’imprégner des
structures profondes de l’objet marocain.
Comment améliorer la fréquentation des musées ? C’est une question complexe, car,
nous l’avons vu, elle dépend de plusieurs paramètres (revenus, prix, mais aussi
niveau de scolarisation, habitude…) qui sont plus ou moins longs à changer. Nous
(2??56;66?20A2B?129W'O@
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle 51
avons vu que la question du prix des billets n’est probablement pas décisive dans la
décision d’aller ou ne pas aller dans un musée.
Du point de vue de la fréquentation par des touristes, la visite des musées est sans
commune mesure avec l’évolution touristique au Maroc. A Fès par exemple, le
musée Nejjarine ne capte qu’un nombre infime des touristes qui passent par la
médina de Fès. Les musées, qui n’ont pas de budget marketing, ont besoin d’une
interface pour accéder à ces touristes (à travers les guides, les agences de voyage,
les sites internet…). Cette articulation avec d’autres acteurs liés au tourisme est pour
le moment absente.
L’intérêt, pour les visiteurs nationaux ou étrangers passent aussi par une mise en
valeur des produits exposés, ainsi que par une offre renouvelée avec une
présentation attirante des objets muséographiques. Celle-ci pose souvent des
problèmes liés à la scénographie d’origine. Si elle a été refaite pour un musée ou
deux, il reste à faire un énorme effort pour les autres musées, afin de leur donner
cette force d’attraction culturelle que cherche n’importe quel visiteur. Les expositions
permanentes sont souvent figées et pour longtemps. Rares sont les vitrines ou
l’ensemble d’une présentation qui ont subi des changements de fond. Les musées
marocains sont riches, leurs collections sont variées et peuvent répondre à plus d’un
thème. Les réserves de ces institutions contiennent des trésors endormis, qui
méritent d’être bien exploités et exposés au public, soit en alimentant les expositions
permanentes , soit dans le cadre d’une série d’expositions temporaires, selon des
thèmes bien définis.
Cette amélioration de l’offre passe enfin par une hausse du nombre des musées,
bien que leur nombre soit en légère augmentation. La création des musées semble
lentement - trop lentement - progresser au Maroc. Ainsi la création à Azrou du Musée
du Moyen Atlas : en 2009, le Ministère de la culture, en partenariat avec la région, a
La fréquentation des sites historiques est plus élevée que celle des musées, comme
l’indique le tableau suivant. En 2008, elle atteint presque 1,5 million de visiteurs, bien
que ce chiffre soit sous-évalué, car il n’intègre pas les visites du vendredi et des jours
fériés (non comptabilisées car gratuites).
Cette attractivité des sites historiques donne des indications précieuses sur les
préférences du public concernant le PC. D’ailleurs, plusieurs sites sont ouverts au
public pour des festivals : c’est le cas du jazz et de Mawazine au Chellah (Rabat), du
festival des musiques sacrées du monde et du festival soufi au musée Batha
(Rabat)….
Nombre
3.469.160 1.445.400 685.898
de 1.200.611 1.500.000 1.500.000
visiteurs
#6;6@AO?2 12 9. 0B9AB?2 6?20A6<; 1B =.A?6:<6;2 0B9AB?29 ;<A2 H ! & ')'/& %'"! (
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12#
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle 53
Etant donnée la difficulté de mobiliser des fonds et la nature non lucrative des
musées, comment ces institutions peuvent-elles trouver de nouvelles sources de
financement ?
Doivent-elles, comme les entreprises privées ou comme dans les pays développés,
mettre en place une politique de marketing pour augmenter le nombre de clients ?
Quel serait le personnel qui pourrait assumer cette logique lucrative étant donné –
s’agissant des musées publics - qu’ils sont gérés par des fonctionnaires. Quel serait
l’intéressement de ces conservateurs à la hausse de la clientèle ?
Forces Faiblesses
Musées dans des monuments historiques Marketing « presque » absent.
Coût marginal faible Bâtiment : coût élevé d’entretien
Analphabétisme
Manque d’habitude des ménages pour la visite
des musées
La Fondation nationale des musées est une institution à but non lucratif, investie de la
personnalité morale et de l’autonomie financière. Elle aura pour mission de gérer pour le
compte de l’Etat les musées nationaux.
Son action vise entre autres à favoriser et développer la fréquentation des musées nationaux
et la connaissance de leurs collections en éditant et diffusant des produits dérivés des
œuvres. Elle doit assurer également l’accueil du public et l’accès du plus grand nombre aux
collections des musées.
La fondation possède l’exclusivité du droit de reproduction, sur tout support, à des fins
commerciales des collections muséographiques et de tout produit dérivé.
- Les subventions de l’Etat, des collectivités locales et des organismes publics et privés (c’est
nouveau)
Elle est soumise au régime fiscal applicable aux associations reconnues d’utilité publique.
Nous traiterons cette étude en 2 volets : le premier sera réservé aux sites
archéologiques et le second aux monuments historiques.
Le classement des sites et monuments n’étant pas achevé, il n’est pas possible
d’interpréter ce tableau.
Une grande partie de ces monuments historiques reçoit des visiteurs marocains et
étrangers quantifiés dans le tableau suivant :
2009
Années 2006 2007 2008 2008 (jusqu’en 2010 2011
juin)
Réalisations Réalisations Prévisions Réalisations Réalisations Prévisions Prévisions
Nombre
1.200.611
de 3.469.160 1.445.400 685.898
1.500.000 1.500.000
visiteurs juin)
La fréquentation des sites historiques est importante, du moins comparée à celle des
musées. Le tableau suivant indique un pic de fréquentation, observé en 2007, qui
culmine à presque 3,5 millions de visiteurs. Ce chiffre, comparé aux autres années,
démontre que la demande est extensible. Les monuments historiques connaissent
une affluence significative. Les plus attractifs sont à Marrakech : c’est le Palais El
Bahia et les Tombeaux des Saadiens (respectivement 330 600 et 420 550 visiteurs
en 2006) comme l’indique le tableau suivant.
Par la suite, la courbe a suivi une évolution en dents de scie. Ce n’est qu’à partir du
1996 que la courbe a repris une ascension régulière. Le site reçoit un flux
grandissant de touristes - de 118.198 visiteurs en 1996 à 175.663 en 1999².
Graph 004
1993 10,6 %
1994 10,8 %
1995 14,6 %
1996 14,9 %
Notons, toutefois, que l’entrée est gratuite pour les nationaux chaque vendredi et lors
des fêtes religieuses et nationales.
Les implications de ces flux de visiteurs ont des retombées positives sur l’économie
locale et régionale, mais aussi négatives sur l’équilibre spatial et le milieu culturel et
naturel.
II.2 - les retombées du site sur les villages voisins et sur Moulay Idriss
Tableaux Recettes
Années Les recettes en MAD
1990 1.218.119
1991 549.699
1992 1.967.225
1993 1.357.366
1994 1.426.299
1995 1.034.468
# # "
Il est unanimement admis que l’industrie touristique constitue une source importante
d’approvisionnement en devises. A Volubilis, le montant des recettes touristiques est
appréciable. Bien qu’ayant baissé en 1991 – crise du Golfe - (549.789 MAD), le
montant des recettes a grimpé de 1.043.025 MAD en 1995 à 1.720.590 en 1999
(dernières statistiques dont nous disposons).
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9W5UA29 9@2:/92?.6A>BW69<BC?6?.@2@=<?A2@12;<BC2.BA?O@=?<05.6;2:2;A
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
62 Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle
Deux moussem sont recensés dans la la région, ceux de Moulay Idriss et de Sidi Ali
ben Hamdouch
Le site de Volubilis abritait, chaque année jusqu’en 2007, un des concerts du festival
des musiques sacrées de Fès. La manifestation culturelle se déroulait souvent vers
la fin de l’après midi. Cette animation prenait place devant l’arc de triomphe où la
scène et les sièges étaient placés.
Conclusion
Le site de Volubilis est une destination touristique bien spécifique. Il est connu à
l’étranger. Cependant, si Volubilis constitue un véritable pôle de tourisme avec
un produit spécifique, il a malgré tout du mal à s’imposer.
La création d’une Agence nationale des monuments historiques sera l’outil national
qui proposera une stratégie ciblée tant au niveau patrimonial qu’au niveau de la
conservation et de la restauration, ainsi que de la mise en valeur des sites et des
monuments historiques.
Forces Faiblesses
9.16 .169.@AF96@A22;A?2A62;
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
64 Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle
D’un
2) Lapoint de vuedes
proportion fonctionnel
dépenseset consacrées
légal, la définition de l’artisan
aux vêtements, est un problème
logement, chauffagenon
et
encore résolu
éclairage à ce jour.
est assez D’ailleurs, un projet de délimitation du secteur est en cours
stable.
d’étude.
3) Et enfin, la part des dépenses réservées à l’éducation, la santé, les voyages, la
Afin detend
culture ne à
pas s’enliser plus
augmenter dansvite
laque
définition théorique,
la hausse nous dirons qu’artisanat et
du revenu.
industrie sont deux modes de production différents. L’industrie renvoie à la
Cette loi statistique
production en série renvoie à l’idée
avec une des échelles
composante de besoins
du capital machine(laproportionnellement
plus célèbre étant
celle de Maslow)
plus forte que laselon laquelle main
composante les individus auraient
d’œuvre. tendancel’artisanat
Au contraire, à assouvirrepose
leurs
des Enquêtesànationales
L’artisanat FCC, unsur le niveau
moteur de le
pour viedéveloppement
des ménages marocains (ENNVMM).
économique ?
Quelle est l’évolution du niveau de vie des ménages marocains ?
Une nouvelle définition de l’artisanat est à l’étude actuellement. Le ministère
Le niveau changer
souhaite de vie peut être approché
d’optique, ne plusvia considérer
deux indicateurs : le revenu
l’artisanat commeou la
undépense.
secteur
Le Revenu national
« traditionnel brut mais
» (taklidi), disponible
comme par un
habitant (RNBD
secteur / habitant),
professionnel est, en
(sinaa général,
hirafia) où
considéré comme
l’utilisation und’œuvre
de la main indicateur
est peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
prédominante.
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
Ce projet
(dont distingue entre par
la sous-évaluation l’artisanat de production
les enquêtés) et celui
et il intègre de services.
l’agrégat Il concrétise
épargne. Le Revenu le
changement
est, en effet, ladesommation
prisme concernant ce pan
de la dépense et dede l’économie marocaine. Considéré
l’épargne.
comme un secteur traditionnel et tourné plutôt vers la « survie », il était rattaché aux
Aussi, en général,
ministères traitant despourquestions
approcher le niveau
sociales. En de vie, leonministre
2001, préfèreen
utiliser
chargel’agrégat
de ce
dépense.
secteur le De plus, dans
rappelle cetteledonnée est régulièrement
préambule du « Livre blancmesurée, à l’échelle
» : « Malgré macro,
son poids au
effectif
Maroc.laNous
dans disposons
création ainsi d’une
de valeur sérieetded’emplois,
ajoutée sept enquêtes selon l’optique
l’artisanat dépenses
a longtemps été
dont la première
appréhendé a été
en tant menée
que en 1959/60
secteur et ce
social. De la dernière en 2006/2007.
fait, sa tutelle a de tout temps relevé
de ministères à caractère social et ses activités, peu organisées, ont été considérées
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
comme composante d’une société traditionnelle vouée, à terme, à une disparition
la dépense culturelle en particulier ?
certaine et dont elles ne seraient plus que survivance marginale. Aussi, ce secteur se
débat-il aujourd’hui
La dépense desencore dans des
ménages difficultés à évolue
marocains caractèreselon
structurel
deset subit,
« loisde
»
surcroît, les contraintes de l’évolution que connaît le contexte économique
statistiques
international19 ».
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
Actuellement, l’accent est mis sur le potentiel de développement économique,
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
spécialement pour la composante désignée comme un artisanat à fort contenu
consommateurs marocains :
culturel. Ce changement de perspective s’est accompagné d’un diagnostic et d’un
suiviLa
1) statistique.
part du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
Ainsi, l’artisanat, après le tourisme, a fait l’objet d’une stratégie de développement
nommée
2) « Visiondes2015
La proportion : notreconsacrées
dépenses authenticité,
auxmoteur de notre
vêtements, essor
logement, – contrat
chauffage et
programme
éclairage est2006-2015 ».
assez stable.
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle
de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
".596:69.:65:21#6;6@A?2129WP0<;<:62@<06.9212@=2A6A2@2A:<F2;;2@2;A?2=?6@2@2A129W.?A6@.;.A
05.?4P12@.33.6?2@4P;P?.92@1B4<BC2?;2:2;A )% !2 %'&!''&/'%&@2=A2:/?2 =
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
66 Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle
des Enquêtes
L’artisanat est composé
nationalesdesur
deux
le niveau
sous-secteurs
de vie des
: ménages marocains (ENNVMM).
Quelle est l’évolution du niveau de vie des ménages marocains ?
L’artisanat de services
L’artisanat
Le niveau de vie peut
de production
être approché
qui via
se deux
subdivise
indicateurs
lui-même
: le revenu
en deux
ou la
(utilitaire
dépense. et
Le Revenu
artisanat
national
à fortbrut
contenu
disponible
culturel).
par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
Cette
comparé
offreà artisanale
la dépense.s’adresse
Il est critiqué
à des parce
segments
qu’il de
présente
la demande
un ensemble
qui sont de
distincts
limites:
(dont la sous-évaluation
demande nationale pour par
l’artisanat
les enquêtés)
de service
et iletintègre
utilitaire,
l’agrégat
alors que
épargne.
l’artisanat
Le Revenu
d’art et
est, production
de en effet, la sommation
est plutôt dirigé
de la dépense
vers les ettouristes
de l’épargne.
et les nationaux à fort pouvoir
d’achat.
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
Il y aurait un déficit d’offre concernant le segment de l’artisanat d’art ou artisanat à
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
FCC modernisé. La demande est composée des touristes au Maroc, des ménages
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
ayant un pouvoir d’achat élevé et d’une clientèle étrangère (principalement
européenne) habitant dans les grandes agglomérations européennes et proches
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
économiquement et culturellement du Maroc.
la dépense culturelle en particulier ?
En La
2) définitive, l’artisanat
proportion à FCC fait-il
des dépenses partie duaux
consacrées PC&IC ? Il y a logement,
vêtements, le savoir-faire ancestral
chauffage et
(lui-mêmeest
éclairage mouvant) et il y a l’usage, changeant, de ce savoir-faire pour produire des
assez stable.
objets ou des services.
3) Et enfin, la part des dépenses réservées à l’éducation, la santé, les voyages, la
Les nouvelles
culture théières marocaines,
tend à augmenter produites
plus vite que dans
la hausse des matériaux nouveaux (verre,
du revenu.
cuivre coloré dans des couleurs chatoyantes) font-elle partie du PC marocain ? A
Cette loi statistique
partir de quand un renvoie à l’idée
objet quitte des échelles
le domaine du PCde besoins (la plus
pour entrer danscélèbre étant
celui de la
celle de Maslow)
production moderneselon laquelle
? Cette les est
question individus
posée auraient
par deuxtendance à assouvir
femmes, l’une leurs
designer et
##".:@29286?20A2B?PAB12@2A@A?.AP462@2;A?2A62;
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle 67
des Enquêtes
faisant de la haute
nationales
couture
sur« le
maroco-marocaine
niveau de vie des
» mais
ménages
qui ne
marocains
relève pas
(ENNVMM).
du caftan
Quelle est l’évolution
traditionnel (tout en s’en
du niveau
inspirant),
de vie
l’autre
desest
ménages
une femme
marocains
tisserand.
?
La de viede
Vision 2015
Le niveau l’artisanat
peut construit
être approché vialadeux
stratégie du développement
indicateurs : le revenu ousur
la ces deux
dépense.
dimensions : modernité
Le Revenu national brutetdisponible
authenticité.
parDans la Vision
habitant (RNBD 2015, l’artisanat
/ habitant), esteninvité
est, à se
général,
« repositionner
considéré commeen un
développant
indicateur des produits
peu fiable à l’appréhension
pour forte valeur ajoutée ». Grâce
du niveau à
de vie
l’introduction
comparé à ladudépense.
design, cette
Il estproduction devrait
critiqué parce être
qu’il « à l’écoute
présente des marchés
un ensemble et en
de limites
phaselaavec
(dont les tendances
sous-évaluation mondiales
par ».
les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
L’enjeu de ce débat n’est pas seulement d’ordre intellectuel dans le sens spéculatif
Aussi,
du terme.
en général,
Il existepour
un approcher
enjeu économique
le niveau important
de vie, on
: ainsi,
préfèreactuellement,
utiliser l’agrégat
une
dépense.
personne De
sur plus,
cinq cette
travaille
donnée
dansestle régulièrement
secteur artisanal.
mesurée,
La question
à l’échellecentrale
macro, est
au
Maroc.
commentNous
développer
disposons
ceainsi
secteur,
d’unecomment
série de sept
le faire
enquêtes
évoluer
selon
toutl’optique
en protégeant
dépenses
sa
dont
diversité
la première
? On observe
a été menée
actuellement,
en 1959/60
à et
l’intérieur
la dernière
du en
Maroc,
2006/2007.
dans les différentes
médina, une certaine tendance à l’homogénéité des produits artisanaux présentés.
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
La communication autour des savoir-faire, l’écoute des besoins de la demande
la dépense culturelle en particulier ?
solvable ne risquent-elles pas de générer une trop forte homogénéisation des
produits et services vendus ?
La dépense des ménages marocains évolue selon des « lois »
statistiques
C’est un risque inhérent à l’ouverture. Ce serait selon Cl. Levi Strauss une
contradiction de nature insoluble : l’ouverture est nécessaire pour vitaliser le
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
fonctionnement d’une communauté, mais cette ouverture entraîne des emprunts
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
réciproques qui risquent, à terme, de générer la perte de certaines spécificités des
consommateurs marocains :
communautés.
observation
des Enquêtesmorcelante
nationales ou
surmorcelée. Ellevieestdes
le niveau de moins fonction
ménages de l’isolement
marocains des
(ENNVMM).
21
groupes que
Quelle est des relations
l’évolution qui les
du niveau deunissent. »
vie des ménages marocains ?
Ainsi, selondeCl.
Le niveau vieLévi-Strauss, le véritable
peut être approché combat
via deux serait celui
indicateurs de la recherche
: le revenu de la
ou la dépense.
diversité
Le Revenu et non celuibrut
national de la défense par
disponible du patrimoine,
habitant (RNBD par nature changeant.
/ habitant), est, en« général,
C’est le
fait de la diversité
considéré comme qui un doit être sauvé,
indicateur peu non le pour
fiable contenu historique que
l’appréhension duchaque
niveau époque
de vie
lui a donné et qu’aucune ne saurait perpétuer au-delà d’elle- même. Il faut donc
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
écouter le blé qui lève, encourager les potentialités secrètes, éveiller toutes les
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
vocations à vivre ensemble que l’histoire tient en réserve ; il faut aussi être prêt à
est, en effet,sans
envisager la sommation
surprise, de la dépense
sans répugnanceet de et
l’épargne.
sans révolte ce que toutes ces
nouvelles formes sociales d’expression ne pourront manquer d’offrir d’inusité. La
Aussi, en n’est
tolérance général, pourposition
pas une approcher le niveau de
contemplative, vie, on les
dispensant préfère utiliser l’agrégat
indulgences à ce qui
dépense.
fut ou à De ce plus, cetteC’est
qui est. donnéeuneest régulièrement
attitude dynamique, mesurée, à l’échelle
qui consiste à macro,
prévoir, auà
comprendre
Maroc. Nousetdisposons
à promouvoir
ainsi ce
d’unequi série
veut être. La enquêtes
de sept diversité des
seloncultures humaine
l’optique est
dépenses
derrière nous, autour
dont la première a étéde nous en
menée et devant
1959/60nous.
et la La seule en
dernière exigence que nous puissions
2006/2007.
faire valoir à son endroit (…) est qu’elle se réalise sous des formes dont chacune soit
22
une contribution
Comment évolueàlaladépense
plus grande
des générosité des autresen
ménages marocains ».
général ? Comment évolue
la dépense culturelle en particulier ?
Les données macro économiques du secteur de l’artisanat :
l’emploi,
La dépensele chiffre
des d’affaires,
ménages l’offre et la demande,
marocains les exportations
évolue selon des « lois »
statistiques
L’emploi. L’artisanat emploie une personne sur cinq au Maroc. Cela montre le poids
de ce Ernst
Selon secteur en économiste
Engel, termes d’emplois. Le tableau
et statisticien suivant
allemand du 19donne
e la les
siècle, ventilation de
coefficients
l’emploi sur lesdes
budgétaires troisménages
sous secteurs.
évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
consommateurs marocains :
Tableau 4-1 : emploi dans le secteur artisanal
des Enquêtes nationales sur le niveau de vie des ménages marocains (ENNVMM).
Quelle est l’évolution
Le secteur du à
de l’artisanat niveau de vie des ménages
FCC représente marocains
le pourcentage ? faible. Cet artisanat
le plus
est ventilé pour un peu plus des deux tiers dans le monde urbain et un peu moins du
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
tiers dans le rural (cf tableau suivant).
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
considéré comme
Table au 4-2 :un indicateurdepeu
ventilation fiable pour
l’artisanat l’appréhension
à FCC du& niveau
entre l’urbain le ruralde vie
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
Artisanat FCC Nb emplois %
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
Urbain 231 796 68
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
Rural 109 586 32
consommateurs marocains :
Dans l’urbain, il est distribué sur la plupart des pôles urbains avec une forte
1) La part du
concentration revenu
(la moitié de affectée auxquatre
l’emploi) sur dépenses alimentaires Fès,
pôles (Casablanca, tendMarrakech
à baisser,
et
proportionnellement, au fur etsont
Rabat-Salé). Les emplois à mesure de la hausse
regroupés, à 65du%revenu.
autour de quatre filières
(vêtements, bois, maroquinerie, bâtiment traditionnel). La plupart des filières emploie
2) La proportion des dépenses consacrées aux vêtements, logement, chauffage et
en moyenne quatre personnes (à l’exception de la poterie qui en emploie le double)
éclairage est assez stable.
Dans
3) le monde
Et enfin, la part rural, l’artisanatréservées
des dépenses à FCC àest disséminé
l’éducation, sur de
la santé, les nombreuses
voyages, la
provinces (Ouarzazate est en tête avec une concentration
culture tend à augmenter plus vite que la hausse du revenu. de 8 % des emplois).
Certaines zones ont, en revanche, un pourcentage nul (Fès, Tanger, Agadir Tiznit).
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
des Enquêtes
Les activités ànationales
FCC se ventilent
sur le niveau
autour
dede
viequelques
des ménages
métiers
marocains
et produits
(ENNVMM).
(tapis et
Quelle 23
hanbel , puis
est le bois,duleniveau
l’évolution vêtement, la poterie
de vie et la pierre)
des ménages marocains ?
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
Quel est le chiffre d’affaires dégagé par le secteur ? Ce secteur est constitué, en
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
très grande majorité, par des mono-artisans ou des micro-entreprises travaillant dans
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
des locaux de petite taille et par un nombre très faible de petites et moyennes
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
entreprises dans les villes principales (surtout pour la fabrication de tapis).
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
Le secteur de l’artisanat génère un CA moyen bas et des revenus bas, produit en
majorité par des mono-artisans : 30 000 MAD / an en moyenne. Le CA produit par le
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
secteur est concentré pour plus de la moitié autour de trois métiers (bois, vêtements,
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
bijouteries). La moyenne du CA cache une dispersion : très inférieur à ce montant
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
dans le monde rural (il est de 15 % du CA total) ; supérieur dans la bijouterie où il
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
atteint le double.
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
Tableau 4-3 : ventilation du CA total selon les secteurs
la dépense culturelle en particulier ?
La Acteurs
dépense des ménages marocains évolue
CA selon
en % des « lois »
statistiques
Mono-artisans urbains 73
Mono-artisans ruraux 15
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
PME 12
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
Total
consommateurs marocains : 100
1) La part du revenuSoaffectée
urce : Panaux
oramadépenses
de l’artisanaalimentaires
t, p.18 tend à baisser,
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
Graphique 4-2 : ventilation du CA total selon les secteurs
2) La proportion des dépenses consacrées aux vêtements, logement, chauffage et
80
éclairage est assez stable.
60
Mono artisans urbains
40 des dépenses réservées à l’éducation, la santé, les voyages, la
3) Et enfin, la part Mono artisans ruraux
20 PME
culture tend à augmenter plus vite que la hausse du revenu.
0
Ventilation du Chiffre d’affaires
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
).=6@A?.16A6<;;29?B?.9
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle 71
des Enquêtes nationales sur le niveau de vie des ménages marocains (ENNVMM).
Quelle est l’évolution
Le secteur du niveau
de l’artisanat de vie
est très peudes ménages Un
bancarisé. marocains ?
assouplissement à l’accès au
crédit n’a pas entraîné une augmentation de la bancarisation. Entre 2000 et 2005, le
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
crédit à l’artisanat a baissé de 240 % (après une hausse de courte durée consécutive
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
à une convention signée avec la Banque Populaire pour assouplir les conditions
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
d’accès au crédit). Ces mêmes caractéristiques avaient été identifiées dans une
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
étude sur l’artisanat à Fès.
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
Ce secteur travaille essentiellement pour la demande locale. La vente aux touristes
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
et l’exportation ne représentent que 10 % du total comme le montre le tableau
suivant.
Aussi, en Les chiffrespour
général, clefs approcher
de ce secteur sont révélés
le niveau de vie,par
onl’Observatoire national
préfère utiliser de
l’agrégat
l’artisanat
dépense. De en 2006.
plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
Tala
dont blepremière
au 4-4 : chiffres d’affaires
a été menée urbain réalisé,
en 1959/60 ventilé sur
et la dernière les différents clients de
en 2006/2007.
l’artisanat
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
Clientsen particulier ?
la dépense culturelle CA urbain en %
Commerçants 43
La dépense des ménages marocains évolue selon des « lois »
Ménages 39
statistiques
Touristes 6
Exports
Selon Ernst Engel, 4 19e siècle, les coefficients
économiste et statisticien allemand du
budgétaires des ménages évoluent selon une triple
Autres 8 loi, vérifiée pour les
consommateurs marocains :
Total 100
1) La part du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
Source
proportionnellement, au fur : Panorama
et à mesure dehausse
de la du p.18
l’artisanat, revenu.
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
TabEnquêtes
des leau 4-5 : évolution
nationalesdes
surexportations envie
le niveau de millions de MAD par
des ménages familles de
marocains produits
(ENNVMM).
Quelle est l’évolution du niveau de vie des ménages marocains ?
LeFamille
niveau de
de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Leproduits %
Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
Tapis
considéré 191 185
comme un indicateur 136
peu fiable 125 l’appréhension
pour 121 115 102 87 de-55
du niveau vie
Maroquinerie
comparé à la dépense. Il 41 25
est critiqué 43
parce 39
qu’il 29
présente 62 47
un ensemble 40 -2
de limites
Vêtements 43 34 59 34 33 36 34 31 -28
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
Couvertures 23 20 19 25 25 26 27 25 9
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
Dinanderie 15 17 21 15 13 13 13 15 -1
Bois 56 58 57 61 60 79 78 77 36
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
Vannerie 43 49 54 47 42 36 38 42 -3
dépense. De plus, cette donnée
Chaussures 7 est
6 régulièrement
14 29 mesurée,
20 11 à l’échelle
9 macro,
8 11au
Maroc.
PoterieNous disposons ainsi
127 d’une
118 série
109de sept
111 enquêtes
130 selon l’optique
126 124 dépenses
109 -14
Bijouterie
dont 6 en 1959/60
la première a été menée 3 7et la dernière
2 2en 2006/2007.
4 4 3 -42
Fer forgé 118 128 147 153 174 169 144 121 3
Comment
Divers évolue la dépense
19 des 14
ménages
16 marocains
16 en général
11 13 ? 13
Comment
26 évolue
36
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
L’AMSEF est la 5e association de micro-crédit au Maroc, selon les parts du marché.
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
Elle gère un portefeuille de 20 000 clients avec un encours de 44 millions de MAD.
descrédit
Ce Enquêtes
sert principalement
nationales sur les
le niveau
femmesde(73
vie%).
desLes
ménages
activitésmarocains
pratiquées(ENNVMM).
sont, dans
l’ordre, le commerce,
Quelle est l’artisanat
l’évolution du niveau depuis
viel’agriculture
des ménages et marocains
les autres métiers
? (cf le tableau
suivant). On observe que l’artisanat occupe le deuxième rang des activités exercées
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
et qu’il est très proche du commerce.
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
Tableau 4-6 : ventilation des activités du micro-crédit en %.
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
Nature de l’activité %
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
Commerce 42
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
Artisanat 38
Agriculturele niveau de 15
Aussi, en général, pour approcher vie, on préfère utiliser l’agrégat
Petits métiers
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement05
mesurée, à l’échelle macro, au
Total
Maroc. Nous disposons ainsi 100
d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
Source : AMSEF
50
La dépense des ménages marocains évolue selon des « lois »
40
statistiques Com m erce
30
Artisanat
20 Agriculture
19emsiècle,
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand duPetits étiers
les coefficients
10
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
0
consommateurs marocains :
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
TabEnquêtes
des leau 4-7 : métiers exercés
nationales sur par les personnes
le niveau de vie ayant sollicités un
des ménages micro-crédit
marocains auprès de
(ENNVMM).
l’AMSEF
Quelle est l’évolution du niveau de vie des ménages marocains ?
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
Le Revenu national brut
Liste disponible
des activitéspar habitant (RNBD
Nombre de/ habitant),
% est, en général,
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
clients
comparé à la dépense. Il estdjellaba
Mode, caftan, critiqué parce qu’il329
présente un 33,7
ensemble de limites
Tapis par les enquêtés) et il intègre
(dont la sous-évaluation 281 l’agrégat 28,8
épargne. Le Revenu
Broderie 185 18,9
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
Couture 61 6,2
Babouche 38 3,9
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
Céramique 18 1,8
dépense. De plus,Ameublement
cette donnéeet
est régulièrement16
mesurée, à 1,6
l’échelle macro, au
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
décoration
dont la première aTravail
été menée
du boisen 1959/60 et la dernière
15 en 2006/2007.
1,5
Poterie 6 0,6
Comment évolue Mosaïque 5 en général0,5
la dépense des ménages marocains ? Comment évolue
Travail du cuir 4 0,4
la dépense culturelle en particulier ?
Décoration verre et miroir 4 0,4
Art de la table 3 0,3
La dépense des ménages marocains évolue selon des « lois »
Bijoux 3 0,3
statistiques Production d’olive 3 0,3
Décoration 3 0,3
Selon Ernst Engel, économiste
Macramé, et statisticien allemand
broderie 3 du 19e siècle,
0,3 les coefficients
budgétaires des Total 977 triple loi,
ménages évoluent selon une 100,0
vérifiée pour les
consommateurs marocains :
Source : AMSEF
&?<72Aloi
Cette ).1.?A #.6@<; 2;
statistique /2?/O?2à"2
renvoie =?<72Ades
l’idée )<B?6@:2 'B?.9 .de
échelles 1P:.??P K =.?A6?
besoins (la 12 9W6A6;P?.6?2
plus célèbre ;B:P?<
étant
+.99P212RA<B4:.G2;7B6992A "2 ;<:/?2120962;A@>B6<;A/P;P3606P1202=?<1B6A2@A12 1<;A
celle de Maslow) selon#
@<;A12@32::2@"W2;0<B?@ laquelle les individus auraientV "6O42
J#(!5.1<B752?/6 tendance à assouvir leurs
des Enquêtes
type de micro crédit
nationales
crée des
sur activités
le niveauqui
derelèvent
vie des du
ménages
PC tangible
marocains
et intangible
(ENNVMM).
à une
Quelle est
échelle « ordinaire
l’évolution
» ou
du «niveau
sans fard
de vie
» selon
des ménages
son expression.
marocains ?
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
La dimension genre dans l’artisanat est peu étudiée au Maroc. Il est remarquable
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
que ni la Vision 2015, ni la 1ère édition de l’Observatoire national de l’artisan, ni le
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
PDRA à Fès n’ont aucune mention relative à la dimension genre. Pourtant ce sont
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
des documents très riches en informations et analyses statistiques. « Il est donc
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
encore vrai, que mouvant, invisible mais fort influent, l’artisanat féminin reste jusqu’à
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
présent l’éternel oublié d’un secteur pourtant fort balisé25 ».
1) La Tpart
ableau 4-8 : travail à domicile ou dans un atelier ventilé par genre en %
du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
Genre Travail en atelier Travail à domicile
2) La proportion des dépenses consacrées aux vêtements, logement, chauffage et
Homme
éclairage est assez stable. 98 1
Femme 2 99
3) Et enfin, la part des dépenses réservées à l’éducation, la santé, les voyages, la
Total
culture tend 100
à augmenter plus vite que la hausse du revenu. 100
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle
de Maslow)
'<F.B:2 selon laquelle
1B #.?<0 (20?PA.?6.A les individus
1WA.A 05.?4P auraient
12 9W.?A6@.;.A #6;6@AO?2tendance
12 96;AP?62B?à *$(%
assouvir leurs
'(
%'&!'#%"('"!!& !.& %##"%'&+!'.&=
Source : constituénationales
des Enquêtes par nous, Royaume du Maroc,
sur le niveau deSecrétariat
vie des d’Etat chargémarocains
ménages de l’Artisanat, Ministère de
(ENNVMM).
l’Intérieur, UNESCO, ADER-FES, L’artisanat de production dans la médina de Fès, rapport de
Quelle est l’évolution du niveau de vie des ménages marocains ?
synthèse.
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
Cette enquête avait montré également l’ampleur du savoir-faire et de la pratique
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
artisanale à domicile par les femmes. L’enquête avait découvert que sur « 2744
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
femmes en âge de produire, 833 pratiquent des activités artisanales à usage soit
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
domestique (242), soit à but lucratif (591). Ainsi 30 % connaissent la technique d’une
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
activité artisanale, et parmi ces dernières 71 % usent de cette habileté à des fins
professionnelles : elles
Aussi, en général, sont
pour métier 26
artisanesledeniveau
approcher de». vie, on préfère utiliser l’agrégat
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
L’artisanat moderne investi par des femmes : quelques exemples
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
On observe actuellement une tendance encore très minoritaire de création moderne
basée sur un savoir-faire traditionnel. Nous avons ainsi interviewé deux femmes,
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
l’une dans la haute couture, l’autre dans le tissage.
la dépense culturelle en particulier ?
Selon l’une d’entre elles, sa création est maroco-marocaine « Moi c’est
contemporain,
La dépensec’est
desune création marocaine,
ménages marocains maisévolue
des vêtements
selon de mon« temps.
des lois »
Une création maroco-marocaine avec tout le travail artisanal qui va avec 27».
statistiques
Ce travail suit un schéma de production de type artisanal : coupe, broderie, couture à
la mainErnst
Selon dansEngel,
des ateliers ou sous-traitance
économiste auprès
et statisticien du 19e àsiècle,
de femmes
allemand domicile.
les coefficients
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
Selon ces deuxmarocains
consommateurs productrices/créatrices,
: la demande étrangère existe, mais les
structures de soutien, notamment de la part de l’Etat, font défaut. Il n’y pas de
1) La part du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
salons, pour une mise en rencontre des différents acteurs, il n’y a pas de
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
financement, ni de défilés "non-caftans" (à l’exception de Festimode) … Tous ces
blocages font qu’elles sont obligées de travailler à une échelle réduite alors qu’il
2) La proportion des dépenses consacrées aux vêtements, logement, chauffage et
existe une forte demande potentielle selon elles.
éclairage est assez stable.
Leurs productions
3) Et enfin, la parts’adressent en très
des dépenses grandeàmajorité
réservées (98 %
l’éducation, la selon
santé,l’une d’elles) à la
les voyages,
clientèle internationale.
culture tend à augmenterLaplus
demande
vite quelocale est encore
la hausse insignifiante : « Je ne vends
du revenu.
qu’à des étrangers. La cliente marocaine n’est pas encore dans cet esprit d’acheter
Cette loi statistique
marocain, renvoie
une création à l’idée
marocaine desunéchelles
avec de besoins
travail marocain. (la plus
Parce quecélèbre étant
quand elle a
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
%=06A
9.16 .169. @AF96@A22;A?2A62;
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle 77
les
des moyens,
Enquêteselle préfère sur
nationales s’acheter desdevêtements
le niveau de marque.
vie des ménages Elle cherche
marocains une
(ENNVMM).
reconnaissance sociale
Quelle est l’évolution du occidentale car
niveau de vie elle
des s’identifie
ménages à des logos
marocains ? et à des marques
internationales 28». Cette remarque, bien entendu, renvoie aux achats de vêtements
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
de type européen. La communication (presse, télévision, défilés…) est centré sur le
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
caftan et ignore totalement les créateurs de vêtements « européens ». Selon ces
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
créatrices, « la tradition du caftan enferme la créativité ».
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
Conclusion
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
Le secteur de l’artisanat, très vaste, connaît des évolutions différentes. Certains
Aussi,
métiersen général,
sont voie depour approcher (reliure,
en disparition le niveau de vie,
sellerie, on préfère
travail utiliser l’agrégat
de la corne…), d’autres
dépense. De plus,
sont en déclin cette
(tapis), donnée
d’autres au est régulièrement
contraire mesurée,
sont en plein essor à(caftan,
l’échelle macro, fer
bijouterie, au
Maroc.
forgé…)Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
dont la première
Ce secteur a été
a, grâce menée
à la en 1959/60
nouvelle stratégie,etune
la dernière
visibilité,enun2006/2007.
calendrier de réalisation,
des moyens…
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
Quel en est l’impact sur les femmes ? Il est encore plus difficile à mesurer car le
la dépense culturelle en particulier ?
travail des femmes, dans ce secteur, est souvent invisible.
Ce
La secteur
dépenseest incontestablement
des ménages unmarocains
espace de création
évolued’activités
selon génératrices
des « loisde
»
revenus à des échelles différenciées puisqu’on y rencontre à la fois des mono-
statistiques
artisans et des PME.
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
Matrice n°évoluent
budgétaires des ménages 4 : SWOTselon
analysune
e de ltriple
’artisan at vérifiée pour les
loi,
consommateurs
Forces marocains : Faiblesses
Savoir-faire Analphabétisme
1) La part
Savoir-faire du revenu
et pratique affectée aux dépenses
des femmes Problème dealimentaires
formation tend à baisser,
proportionnellement,
Capital de départ faible au fur et à mesure de la hausse du revenu.
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle 79
CHAPITRE 5
Le livre et l’édition :
Le livre est une jonction entre la création, l’artisanat réalisé par l’auteur et la chaîne
industrielle de fabrication/distribution/commercialisation du livre. Il y a un consensus
autour de l’idée que cette industrie créative est problématique. Ainsi, au Maroc, entre
3,5 et 4 ouvrages sont publiés par jour en moyenne. En France cette moyenne est
de 147 titres par jour29. Et cette statistique ne rend pas compte du nombre
d’ouvrages qui sont distribués, vendus, lus… Cependant, il est vrai comme le
souligne un responsable du Ministère de la Culture, que cette industrie est jeune
puisqu’elle n’a véritablement démarré que dans les années 80.
Nous nous baserons sur l’étude réalisée par H. El Ouazzani30 et complétée par des
interviews auprès d’institutionnels (Ministères de la culture) et de représentants de
maisons d’édition et de distribution.
Il n’y a pas dans le monde de l’édition une structure qui se détache nettement par
rapport aux autres du point de vue de la taille et de la surface financière. D’ailleurs, si
on s’intéresse aux produits, on constate en 2002-2004, que les titres parus sont
publiés à raison d’un tiers environ à compte d’auteur, un peu moins du tiers par des
"2F9.5.<B;6P:6@@6<;H #.6@2;0<?2 J #
9%B.GG.;6 .@@.; &'(%()% (%"/''&&(*'#%&#')&&B/960.A6<;@1B#6;6@AO?212
9.0B9AB?2(<B@=?2@@2
maisons d’édition et le reste, 37 % est dispersé autour des ministères, les revues,
associations, établissements supérieurs, médias, bibliothèques, librairies, institutions
étrangères, agences de communication, partis politiques, entreprises, syndicats…
Le secteur de l’édition est donc assez dispersé, comme le résume le tableau suivant.
38
36
32 Maison d’édition
Autres
30
28
Titre
Les maisons d’édition, souvent, comme leurs auteurs, n’exercent pas ce métier à titre
exclusif. Ainsi les éditeurs sont aussi imprimeurs, diffuseurs, libraires… L’intégration
Les maisons d’édition ont véritablement commencé à naître à partir des années 80
(ce qui est le cas de 65 % d’entre elles soit 13 sur 2031).
Le tirage moyen est de 2411 exemplaires, moyenne quelque peu surévaluée selon
El Ouazzani car plusieurs maisons d’édition, de très petite taille, font des tirages
entre 1000 et 1500 exemplaires. Le plus élevé atteint 10 000 exemplaires, mais c’est
un cas unique, puisqu’il s’agit d’un titre renouvelé annuellement - un répertoire utile
au monde médical et paramédical. Une des maisons d’éditions professionnelles32
(au sens où elle est ancienne et qu’elle pratique cette profession de manière
exclusive) que nous avons auditionnée déclare tirer les ouvrages de sa collection de
poche à 10 000 exemplaires le plus souvent. Il faut dire que ces ouvrages sont
vendus à 20 MAD.
9%B.GG.;6 "#'
16A6<;@ 922;;20
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
82 Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle
Non réponse 1 5
[Moins de 1000 – 2999] 15 79
[3000 – 10000] 3 16
Total 19 100
Disons tout d’abord que ces invendus et ce faible tirage n’exclut pas quelques
exceptions. C’est le cas de l’ouvrage de M. Marzouki, publié chez Tarik éditions, et
tiré à 200 000 exemplaires. Ainsi certaines thématiques sont plus porteuses que
d’autres. C’est le cas des ouvrages politiques parlant de la période historique proche
(période communément désignée comme « les années de plomb » au Maroc) selon
un responsable de la Division vulgarisation du livre. Selon la responsable d’une
maison d’édition, les titres qui se vendent le mieux sont les ouvrages pratiques (livres
sur les plantes, sur la pédagogie, sur la cuisine…). Leur tirage moyen est de 3000 et
ils sont réédités.
El Ghiwane. Les éditeurs (et par conséquent les auteurs) ont-ils une idée précise du
profil de la demande ?
Etant donné le niveau des ventes, on comprend aisément qu’il n’y ait pas ou
pratiquement pas d’auteurs à plein temps. La maison d’édition le Fennec déclare
qu’aucun de ses auteurs n’est écrivain à temps plein. Les auteurs sont contraints
d’exercer des activités parallèles pour subvenir à leurs besoins. En effet, étant
donné le tirage moyen de 2411 exemplaires, vendus à raison de 50 MAD l’un, avec
des droits d’auteur de 12 %, et des ventes qui s’étaleraient au mieux sur une année,
en moyenne sur deux à trois ans. En supposant qu’il n’ait pas d’invendus, cet auteur
aurait un revenu de 1205 MAD par mois si tous les exemplaires sont vendus en un
an ! C’est-à-dire un salaire inférieur au SMIG.
Une des maisons d’édition que nous avons interrogée a construit un grand axe
éditorial autour de la question de la femme. Ainsi plusieurs collections proposent des
ouvrages (collectifs et individuels) autour de la problématique genre : c’est le cas,
pour la Maison le Fennec, de la collection « approche », « femmes du Maghreb »,
« marocaines citoyennes de demain ». Cette série d’ouvrages s’est, au départ, il y a
une décennie environ, relativement bien vendue. Elle a répondu à un vide relatif aux
questions féminines. Depuis cette date, l’attrait, en termes de vente, semble s’être
tassé.
Le livre, bien que faisant partie des industries créatives (dans sa partie production
distribution) est un bien culturel. Comme tout objet culturel, sa consommation renvoie
à un faisceau de déterminants :
Nous avons déjà vu que le niveau de dépense consacré par les marocains pour le
poste culture, éducation et loisirs, est bas. Rappelons-le, pour la couche moyenne au
Maroc, qui représente plus de la moitié de la population (53%), la dépense culturelle
consacrée à l’éducation, aux loisirs et à la culture est en moyenne de 167 MAD pour
le ménage urbain et 160 pour le ménage rural. Ainsi, en moyenne, un individu au
Maroc appartenant à la couche moyenne disposera d’un montant moyen d’environ
40 MAD par mois pour couvrir ses dépenses de scolarité, de loisirs et de cultures !
Le niveau de ce pouvoir d’achat se traduit par une faible demande qui pèse
forcément sur le niveau de la production et de l’offre. Les couches sociales
supérieures, qui représentent 13% de la population marocaine peuvent-elle
représenter à elles seules un marché d’une taille attractive pour une offre ?
Un prix s’analyse d’un double point de vue - en termes de coûts de production mais
aussi par rapport au portefeuille du consommateur.
Le coût du livre est de 60 à 70 MAD en moyenne. Le prix du livre est très variable :
de 10 à 20 MAD jusqu’à plusieurs centaines pour les ouvrages d’art. Le prix le plus
fréquent observé sur le marché serait de 50 MAD environ.
L’analphabétisme est une des variables explicatives. Quel est son poids dans
l’explication ? Est-ce que cet argument serait surdéterminé puisque « nous avons
quelques 600 000 fonctionnaires, des milliers de professeurs, d’élèves, d’étudiants.
Tous ces gens pourquoi ne lisent-ils pas ? » s’interroge le responsable de la
Direction du livre, des bibliothèques et des archives33
Il y a aussi les tendances sociologiques lourdes (le Maroc serait un pays plutôt de
culture orale qu’écrite). Ainsi selon l’image saisissante de vérité de ce même
responsable du Ministère de la Culture, « Il y a dans les maisons marocaines des
armoires remplies de vaisselle mais pas de livres 34» ; qui poursuit :
« Personnellement à la maison, on ne m’a pas transmis la culture du livre, ni mon
père, ni ma mère. Ensuite à l’école, là non plus, on ne nous a pas appris à nous
familiariser avec les livres. Même le secteur éducatif ne remplit pas son rôle. On
nous a obligé à apprendre des cours par cœur, mais pas à lire des livres. Puis je suis
allé à la faculté. C’était la même chose. Le professeur reprenait tout le temps le
même cours, sans l’actualiser ou introduire la lecture35. »
Le système des librairies est lui aussi problématique. Les libraires ne prennent pas
de risques, ils ne sont pas formés et bien souvent, pendant une bonne partie de
l’année, ils se transforment en papeterie.
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Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
86 Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle
Il n’y a pratiquement pas d’émission, dans les médias, consacrée aux livres. Cette
absence d’accompagnements rend la diffusion des livres encore plus difficile.
Ce soutien semble décliner selon une des maisons d’éditions enquêtées : « cette
aide, accordée pour deux à trois titres par an a cessé en 2008. L’ensemble de nos
demandes de soutien n’a pas abouti » selon une des maisons d’édition marocaine.
« D’ailleurs, l’aide du service culturel de l’Ambassade de France, est aussi en nette
régression depuis quelques années. En 2009, seules des aides à la traduction seront
accordées pour les titres sélectionnées par eux 36».
Conclusion
L’industrie du livre fonctionne à une échelle encore trop petite. Du côté de l’offre
dans sa dimension créative, les subventions vis-à-vis des auteurs sont faibles, dans
tous les cas insuffisantes pour soutenir une production « professionnelle », c’est-à-
dire à temps plein. Les auteurs sont presque tous, sinon tous, contraints d’exercer en
parallèle des métiers plus ou moins prenants.
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Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle 87
Cette offre basse – avec des invendus – répond à une demande elle-même basse.
Cet équilibre à un bas niveau génère un environnement socio-économique peu
attractif pour les jeunes aussi bien pour la création que pour la
production/diffusion/vente, dans un environnement où les acteurs sont contraints
d’exercer simultanément plusieurs métiers. Cette faible professionnalisation est un
des problèmes de ce secteur.
Comment alors rompre cet équilibre de sous emploi entre une demande basse et
une offre basse ? Il convient d’élaborer une stratégie à long terme qui développe le
goût de la lecture chez les enfants, qui crée des bibliothèques accessibles et
ludiques, des émissions culturelles, des foires thématiques ….
Forces Faiblesses
Habitus
Analphabétisme
Faible dépense culturelle
Existence d’auteurs
Faible professionnalisation des métiers
Maisons d’édition en hausse
Connaissance peu fine de la demande
Quelques exemples de forts tirages.
Circuit de distribution défaillant
Librairie peu professionnelle
Pas ou pas d’accompagnement du livre par les
médias
Opportunités Menaces – Risques
Photocopiage
Programme du Ministère de la Culture :
promotion du livre et de la lecture Concurrence d’autres produits culturels
des Enquêtes nationales sur le niveau de vie des ménages marocains (ENNVMM).
CHAPITRE 6
Quelle est l’évolution du niveau de vie des ménages marocains ?
La musique et les festivals :
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
Une industrie créative, fragile, en naissance
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
La musique relève à la fois de l’industrie créative, mais aussi des arts du spectacle
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
ou arts vivants. Cela dépend, en effet, du support : spectacle vivant lorsque le
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
concert est donné dans un festival ou une salle de spectacle quelconque, industrie
créative
Aussi, enlorsqu’il est enregistré
général, et produit
pour approcher sur CD de
le niveau ou d’autres supports.utiliser l’agrégat
vie, on préfère
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
Nous
Maroc.les avons
Nous réunis ainsi
disposons dans d’une
la même
sériesection
de septparce que selon
enquêtes festivall’optique
et musique sont
dépenses
articulés comme anous
dont la première été le verrons.
menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
Comment
Le secteurévolue
de la la dépenseendes
musique, ménages
tant marocains
qu’industrie en général
créative, ? Comment
est composé évolue
d’artistes, de
la dépense culturelle
managers, en particulier
d’organisateurs ?
de festivals, de salles de concerts, de moyens de
communication, des médias, de bureau de droits d’auteur, de maisons de disques,
La dépense des ménages marocains évolue selon des « lois »
d’écoles de formation. Ces dernières années, au Maroc, ce secteur a été au devant
statistiques
de la scène médiatique, mais qu’en est-il réellement de ce secteur dans sa
dimension globale ? Dans sa dimension « industrie créativee », où le musicien est
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19 siècle, les coefficients
encadré par des professionnels de la production, de la programmation, de la
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
distribution, de la communication ?
consommateurs marocains :
Qu’en
1) La est-il
partauduMaroc de ces
revenu secteurs
affectée essentiels
aux dépensesnécessaires au développement
alimentaires et à
tend à baisser,
la consolidation d’uneauindustrie
proportionnellement, créative de
fur et à mesure delalahausse
musique? De quoi vivent les artistes ?
du revenu.
Comment sont financés les festivals ? Quelles sont les infrastructures culturelles
2) La proportion
existantes des dépenses
? Où intervient l’Etat consacrées
? Quelle estaux vêtements,
la part logement,
du sponsoring chauffage
dans et
le champ
éclairage? est
musical assezest
Quelle stable.
celle de l’investissement privé dans la programmation, la
distribution, la communication ?
3) Et enfin, la part des dépenses réservées à l’éducation, la santé, les voyages, la
Avant d’analyser le phénomène des festivals, en très forte hausse au Maroc,
culture tend à augmenter plus vite que la hausse du revenu.
comparé au statu quo des salles de spectacle permanentes, puis la scène musicale
marocaine dans sa renvoie
Cette loi statistique dimension économique,
à l’idée nousdeallons
des échelles présenter
besoins (la plus un survolétant
célèbre de
l’historique de la scène
celle de Maslow) selonmusicale
laquelleaules
Maroc.
individus auraient tendance à assouvir leurs
des Enquêtes
Dans ce domaine,
nationales
nous n’avons
sur le niveau
pas également
de vie desdeménages
statistiques
marocains
sensibles
(ENNVMM).
au genre.
Quelle
On a toutefois
est l’évolution
observé duetniveau
interviewé
de viedes
desfemmes
ménages
quimarocains
sont présentes
? sur deux fronts :
celui du management et celui de la créativité.
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
Bref historique de la scène musicale au Maroc : un mode de fonctionnement
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
économique basé sur la billetterie et la vente des disques
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
Durant les années 70, le Maroc connaît un foisonnement musical important. Impulsé
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
par les Nass El Ghiwane, les Frères Bouchnak, Jil Jilala, Lmchaheb, ce mouvement
change la face du Maroc musical. Basé sur un travail de retour aux sources, aux
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
origines populaires, en reprenant l’ensemble du patrimoine culturel marocain, tout en
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
décrivant dans leurs chansons leur réalité et leurs problèmes quotidiens, ils réalisent
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
la première révolution musicale du Maroc contemporain. C’est une révolution
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
musicale et un symbole puisque cette musique est devenue un phénomène de
société, oùévolue
Comment se reconnaît l’ensemble
la dépense des groupes
des ménages socio-
marocains économiques,
en général jeunes
? Comment et
évolue
vieux,
la ruraux
dépense comme en
culturelle urbains…
particulier ?
Depuis cette date, et depuis deux décennies, l’élan créatif est retombé. La chanson
La dépense
marocaine des ménages
est contenue marocains
dans une opposition entre évolue selon
deux styles des
opposés « loispar
résumés »
statistiques
la formule : « la culture arabe » et « la culture occidentale ». On assiste à des
productions qualifiées de commerciales. Le chant populaire dérive souvent vers une
Selon Ernst
certaine Engel,
forme économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
de folklorisation.
budgétaires
Durant cette des ménages
période, peu deévoluent
choses selon une pour
sont faites triple encourager
loi, vérifiéel’expression
pour les
consommateurs marocains
artistique musicale. :
A cela s’ajoute l’absence d’évènements musicaux et l’apparition
du piratage brouillant les réseaux de distribution.
1) La part du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
Durant la période des années 70, les artistes tirent leurs cachets principalement des
concerts
2) qui sont des
La proportion payants et, souvent,
dépenses se jouent
consacrées aux àvêtements,
guichets fermés pour chauffage
logement, les vedettes
et
de l’époque.
éclairage La vente
est assez des disques était une deuxième source de cachet car ils
stable.
pouvaient se vendre à des milliers d’exemplaires. Plusieurs d’entre eux ont atteint le
3) Et de
seuil enfin, la part
disque d’or.des dépenses réservées à l’éducation, la santé, les voyages, la
culture tend à augmenter plus vite que la hausse du revenu.
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
En 2009, au Maroc, le maillon le plus important de la scène musicale est le concert et
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
le spectacle, qui permettent aux artistes de se produire sur scène et de gagner un
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
cachet, source presque unique de revenus.
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
Or, les possibilités de concert se limitent principalement aux festivals, et parfois aux
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
quelques spectacles ponctuels organisés dans les rares salles de spectacles et
théâtres
Aussi, enmunicipaux.
général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
Par ailleurs,
Maroc. Nous le principalainsi
disposons paradoxe de cedemaillon
d’une série réside dans
sept enquêtes selonl’opposition entre le
l’optique dépenses
mode
dont lade gestionades
première été festivals
menée en (en1959/60
augmentation constante
et la dernière et à gestion moderne) et
en 2006/2007.
celui des salles de spectacles, installées dans un fonctionnement de survie.
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
la dépense culturelle en particulier ?
Les festivals : un argument touristique et un financement privé et
public
La dépense des ménages marocains évolue selon des « lois »
statistiques
Les festivals sont une animation culturelle en croissance et un « argument »
e
Selon Ernst Ces
touristique. Engel,
dixéconomiste et statisticien
dernières années, allemand
le Maroc du 19
a connu une siècle, les coefficients
explosion du nombre
budgétaires
des festivals :des ménagesmoussem
de quelques évoluentet de
selon
raresune triple(Festival
festivals loi, vérifiée
nationalpour les
des arts
consommateurs
populaires marocains
créé en :
1965, Festival d’Assilah créé en 1978) on est passé à bien plus
d’une vingtaine de festivals dans plusieurs villes du Maroc.
1) La part du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
Ce choix, en faveur des festivals, renvoie à des explications en termes politiques,
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
sociaux et économiques.
L’accession au trône
2) La proportion du roi Mohamed
des dépenses VI en
consacrées aux1999 correspond
vêtements, à un chauffage
logement, mouvementet
d’approfondissement des libertés publiques et de l’expression créative. Cette date,
éclairage est assez stable.
1999, est également celle de la naissance du Boulevard des jeunes musiciens, qui
3) Et enfin,les
regroupe la part des dépenses
musiques réservées
alternatives à l’éducation,
jusque-là la santé,
marginalisées. les voyages,
C’est la
le premier
culture tendàà leur
événement augmenter plusune
consacrer vitescène.
que laJusque-là
hausse duces
revenu.
musiques étaient considérées
comme trop bruyantes et trop dérangeantes.
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
La deuxième date importante pour cette forme d’expression musicale est l’année
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
2003 : la scène du Boulevard explose et passe d’une salle de 300 personnes à un
des Enquêtes
stade de plus nationales
de 20 000 sur
spectateurs.
le niveau Ce
de vie
festival
des ménages
devient lemarocains
plus grand(ENNVMM).
festival de
Quelle esturbaine
musique l’évolution
d’Afrique
du niveau
et dude
monde
vie des
arabe.
ménages marocains ?
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
A partir de 2004, le nombre des festivals s’accroît à une très grande vitesse : si
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
pendant 40 ans, il n’y a eu que deux festivals, on a constaté quatre nouveaux en
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
2005 (dont Timitar, Chefchaouen, et le Festival Gnaoua des jeunes talents), en 2006
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
(Festival Théâtre & culture, festival du Raï d’Oujda), en 2007, Festival de Dakhla, les
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
Mghrib Music Awards, Festival thé-Arts, Awaln’Art, Slam & Klam, en 2008, le
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
Moonfest…
Selon Ernst
Ainsi le Engel, économiste
Programme et statisticien
de développement allemand
régional de du 19e siècle,de
Casablanca les Casablanca
coefficients
budgétaires des ménages
déplore le manque d’animationévoluent
de cette selon
ville et une triple loi,
notamment vérifiée dupour
la faiblesse nombreles
consommateurs
des festivals : « marocains
Barcelone :et Marseille comptent respectivement 17 et 14 festivals
internationaux à un moment où Casablanca en organise un nombre limité ne
1) La part du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
dépassant pas cinq festivals par an d’envergure (sachant que de multiples festivals
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
sont organisés et qu’ils ont actuellement une portée nationale) 37»
Désormais, du fait
2) La proportion desde cette stratégie
dépenses touristique,
consacrées les festivals
aux vêtements, sont devenus
logement, chauffagedes
et
évènements programmés
éclairage est assez stable. et financés en partie par l’Office national du tourisme
marocain. A titre d’exemple le festival Timitar « signes et cultures » organisé par
3) Et enfin, laTimitar
l’association part des
avecdépenses réservées
la participation à l’éducation,
du Conseil régionalladusanté, les d’Agadir.
tourisme voyages, la
culture tend à augmenter plus vite que la hausse du revenu.
&'=
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
92 Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle
des Enquêtes
positive du Maroc.
nationales
Plusieurs
sur festivals
le niveauaffichent
de vie des
un ménages
souhait demarocains
dialogue, (ENNVMM).
de paix, de
Quelle est l’évolution
multiculturalisme. Ainsi
duleniveau
label de
du vie
festival
des ménages
« Timitar »marocains
est la rencontre
? des musiques
amazighes et des rythmes du monde. Celui de Fès, Festival des musiques sacrées
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
du monde, est le dialogue inter-religions.
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
S’agissant d’Agadir, le PDRT recommande la création de plusieurs festivals et la
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
déprogrammation de certains d’entre eux, jugés non professionnels : « certains
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
festivals devront être maintenus (Festival de Timitar…), participant au renforcement
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
de la notoriété de la destination, et d’autres devront être créés pour répondre aux
besoins des clientèles habituelle et potentielle d’Agadir, à condition qu’ils soient
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
organisés avec professionnalisme, en terme de contenu et de communication autour
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
(ils devront entre autres être programmés suffisamment à temps pour être inclus
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
dans les brochures des tours opérateurs), et qu’ils obtiennent l’adhésion des
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
différents acteurs locaux38. »
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
la dépense
Les culturelle
festivals : unen particulier ? privé et public
sponsoring
&?<4?.::22PC29<==2:2;A'P46<;.921W4.16?=
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle 93
des Enquêtes
Festival nationales
de la musique sur le niveau de Oujda
gharnatie vie des ménages marocains (ENNVMM).
Festivalest
Quelle de Volubilis Volubilis marocains ?
l’évolution du niveau de vie des ménages
Festival international des cultures oasiennes Figuig
Festival
Le niveau international du théâtre
de vie peut Tazaindicateurs : le revenu ou la dépense.
jeune publicvia deux
être approché
Festival de Dakka et des rythmes Taroudant
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
Festival Ben Amar Moulay Idriss Zarhoun
considéré comme un indicateur peu fiable
Festival Rawafid
pour l’appréhension du niveau de vie
Laayoune
comparé à la dépense. Il est critiqué parce
Festival Ahidous Aïn qu’il
Louhprésente un ensemble de limites
(dont la Al
Festival sous-évaluation
Aïta par les enquêtés) Essafi
et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
Festival
est, en effet, la sommation de la dépense etErrachidia
du Malhoun de l’épargne.
Festival du chant et poésie hassani Dakhla
des Enquêtes
Festival nationales
national des sur le
arts populaires niveau de Marrakech
vie des ménages marocains (ENNVMM).
Festival
Quelle international du raï
est l’évolution du Oujda
niveau de vie des ménages marocains ?
Festival culturel international d’Assilah Assilah
Festival
Le niveauTourtite
de Ifrane
vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
Festival international des musiques du désert Errachidia
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
Festival des andalousies atlantiques Essaouira
considéré comme un indicateur peu fiable
Tanja latina
pour l’appréhension du niveau de vie
Tanger
comparé
Fès à la
jazz festival dépense. Il est critiqué parce
Fèsqu’il présente un ensemble de limites
(dont la sous-évaluation
Moussem culturel de Tan-Tanpar les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
Tan-Tan
Concert
est, en pour
effet,la la sommation de la dépense etAgadir
tolérance de l’épargne.
Festival andalussiyat Casablanca
des Enquêtes
type secondaire
nationales
réaliséessur
parle les
niveau
clients
de vie
de des
l’événement
ménages (hôtellerie,
marocains restauration,
(ENNVMM).
Quelle est l’évolution
transports, achats d’objets
du niveau
et dedeservices
vie des ….)
ménages
et fluxmarocains
de troisième
? type, à long terme
et plus difficile à maîtriser (amélioration de l’image de la ville qui permet de drainer
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
des investisseurs, des personnes qui souhaitent y acheter des maisons et y résider,
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
impact sur la créativité et le PC….).
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
Au Maroc, l’impact de ces festivals sur l’économie des villes réceptacles n’est pas
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
encore finement analysé. On sait avec certitude que cet impact est positif en termes
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
d’images. L’essor d’une ville comme Essaouira ou comme Fès est fonction, dans une
mesure qu’il est difficile d’évaluer, de la notoriété des festivals qui y sont organisés. Il
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
est clair que le développement d’une ville dépend de plusieurs paramètres dont
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
l’animation est un des éléments visibles.
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
Dans tous les cas, la présence massive des journalistes (une centaine dont une très
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
grande majorité d’étrangers pour couvrir celui de Fès par exemple) assure un retour
sur image évolue
Comment aux sponsors privés
la dépense desetménages
publics. Ainsi la taille
marocains en du logo sur
général l’ensemble
? Comment des
évolue
supports (affiches,
la dépense flyers,
culturelle banderoles,
en particulier ? brochures) est précisément codifiée, tarifiée et
négociée entre les sponsors et les organisateurs. A Aix-en-Provence, c’est 300
La dépense
journalistes desprésents
qui sont ménages41
. On marocains évolue
comprend alors selon
l’importance desdes « lois
festivals »
dans
statistiques
un monde construit en grande partie autour de la communication et de l’image.
e
Selon Ernst
L’impact estEngel, économiste
également positif etenstatisticien
termes de allemand du 19économiques.
retombées siècle, les coefficients
Ainsi, au
budgétaires
départ, le Festival des musiques sacrées du monde à Fès a été programmé à la les
des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour fin
consommateurs
du mois de mai marocains
et au début: de juin pour essayer d’augmenter le taux d’occupation
des hôtels. De ce fait, la période du festival correspond désormais à un pic dans
1) La part du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
l’occupation des hôtels. De même pour Essaouira.
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
La part respective des étrangers et des marocains dans la clientèle de ces hôtels
n’est
2) La pas connue.des
proportion Cependant l’occupation
dépenses consacréesdes hôtels
aux prouve logement,
vêtements, que les spectateurs
chauffage ne
et
sont pas résidents
éclairage est assez(sans que l’on sache quelle est la proportion du tourisme intérieur
stable.
et étranger).
3)
LesEtautres
enfin,retombées
la part dessur
dépenses réservées à artisanat
la ville (restauration, l’éducation, la santé, les
et commerce voyages,
d’une la
manière
culture tend
générale) neàsont
augmenter plus vite
pas évalués même ques’ils
la hausse du revenu.
sont perceptibles.
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
Le tableau suivant reprend pour trois festivals quelques données essentielles.
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
6/61
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle 97
des Enquêtes nationales sur le niveau de vie des ménages marocains (ENNVMM).
Tableaest
Quelle u 6l’évolution
.3 : tableadu
u cniveau
ompara tifvie
de entdes
re leménages ls de Casa?blanca – Essaouira
s festivamarocains
– Agadir
des Enquêtes nationales sur le niveau de vie des ménages marocains (ENNVMM).
Quelle est l’évolution du niveau de vie des ménages marocains ?
Encadré 4 : festivals, évènementiel et prestataires techniques de matériel, son
et lumière
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
Le
Un Revenu nationalconcrets
des impacts brut disponible
de la par habitant (RNBD
croissance / habitant),
des festivals au est, en général,
Maroc est le
développement
considéré comme desunprestataires
indicateur peu techniques et des
fiable pour agences en
l’appréhension du communication
niveau de vie
événementielle. Amenés à satisfaire la demande croissante des organisateurs des
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
festivals, tout en étant aux normes internationales, les fournisseurs son et lumière se
(dont la sous-évaluation
sont agrandis parenlesmatériel.
et ont investi enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
En termes d’investissement en matériel, le tournant date clairement de 2005-2006 :
« En 2005,
Aussi, pour la production
en général, du festival
pour approcher de Casablanca
le niveau de vie, onnous avionsutiliser
préfère quatre l’agrégat
grandes
scènes, mais il n’y avait qu’un prestataire qui était solvable pour ces quatre scènes,
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
les autres n’étaient pas à la hauteur. Or ce prestataire ne satisfaisait pas non plus
Maroc. Nous
totalement la disposons
demande. ainsi d’une on
En 2006, sériea de sept
créé enquêtes
l’offre, selon l’optique
les sociétés se sontdépenses
mises à
42
dont la première
niveau, a été menée
et trois d’entre elles ontenpris
1959/60 et la du
le marché dernière ende
Festival 2006/2007.
Casablanca . »
Aujourd’hui,
Comment évolueles grands festivals
la dépense desqui ont plusieurs
ménages scènes
marocains sont obligés
en général de faireévolue
? Comment appel
à différentes
la dépense sociétés
culturelle en pour la gestion
particulier ? des scènes (Par exemple, en 2009, les
différentes scènes de Mawazine étaient gérés par plus de cinq sociétés dont Kilmi,
Touareg Prod, KLS, K ‘S Event…).
La dépense des ménages marocains évolue selon des « lois »
statistiques
Le volume de travail étant en augmentation, le personnel employé est également
croissant: « Plus il y a de festivals, plus il y a de personnes employées 43». Par
exemple,
Selon ErnstTouareg Prod, société
Engel, économiste créée en allemand
et statisticien 2001, emploie
du 19een moyenne
siècle, 20 à 30
les coefficients
personnes sur toute l’année, mais fait appel à un nombre croissant d’intérimaires
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
(entre une trentaine et une quarantaine) durant la haute saison (mai – juin – juillet).
consommateurs marocains :
La principale barrière rencontrée dans cette activité est la gestion des ressources
1) La part« Le
humaines. du matériel
revenu estaffectée aux pas
là, mais dépenses alimentaires
les ressources tend On
humaines. à baisser,
loue le
matériel au Maroc, mais
proportionnellement, au furonetfait venir de
à mesure del’étranger
la haussetoutes les ressources humaines
du revenu.
(Ingénieur du son, façade, retours…44»).
Autre
2) La exemple
proportiondudes
développement du secteuraux
dépenses consacrées de vêtements,
l’évènementiel au Maroc,
logement, la tenue
chauffage et
en février 2009 de la première édition du « Salon international et professionnel de
éclairage est assez stable.
l’événementiel », à Casablanca, qui réunissait les prestataires de services dans les
domaines de l’alimentaire, du transport, de l’imprimerie, de la billetterie, de la
3) Et enfin, la part des dépenses réservées à l’éducation, la santé, les voyages, la
signalétique et PLV, de la sécurité, du gardiennage, de l’accueil, du multimédia, de la
culture tendaudiovisuelle,
production à augmenter de plusla vite queet
presse la des
hausse du revenu.
médias, du son et lumière.
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle
de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
#<5.:219.:6 ?2@=<;@./92=?<1B0A6<;12'PG<&?<1 <::B;60.A6<;;A?2A62;
6/61
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Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle 99
des Enquêtes nationales sur le niveau de vie des ménages marocains (ENNVMM).
Encdu
Quelle est l’évolution adrniveau
é 5 : fede
stivvie
alsdes
, lesménages
femmesmarocains
et la musi?
que
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
Dans le secteur des festivals et de la scène musicale, des profils féminins
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
émergent et
considéré s’imposent.
comme Femmespeu
un indicateur artistes,
fiable ou femmes
pour actives dans
l’appréhension ce domaine
du niveau de vie
(agents culturels,
comparé gestionnaires,
à la dépense. attachées
Il est critiqué de présente
parce qu’il presse, un journalistes
ensembleculturels,
de limites
organisatrices
(dont d’événements…),
la sous-évaluation elles semblent
par les enquêtés) trouverl’agrégat
et il intègre leur place dans ceLesecteur
épargne. Revenu
et dépasser les clivages sociaux et les inégalités traditionnelles entre hommes et
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
femmes.
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
dépense. De(en
La musique plus,
tantcette donnée
qu’art est régulièrement
et industrie mesurée,
créative) serait-elle à l’échelle
utilisée commemacro,
moyenau
Maroc. Nous disposons
d’expression par ces ainsi d’une série
artistes, de sept enquêtes
et comme selon l’optiquepar
moyen d’affirmation dépenses
ces
dont la première a
professionnelles ? été
Du menée enartistes
côté des 1959/60onetpeut
la dernière
citer lesenchanteuses
2006/2007.Oum, Nabyla
Maan, Khansa Batma, le groupe de rap Tigresses flow, …, et du côté des
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
professionnelles, l’exemple de Neila Tazi, directrice de la structure A3
la dépense culturelle en particulier ?
COMMUNICATION (organisateur du festival Casa’Music, producteur du Festival
d’Essaouira….), qui dirige une équipe majoritairement féminine.
La dépense des ménages marocains évolue selon des « lois »
statistiques
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
Festivals – groupe de musiques nationaux et demande
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
consommateurs marocains des
Le mode de rémunération : groupes de musique au Maroc a changé depuis les
années 70. Comme nous l’avons vu, il était fondé sur les concerts donnés dans des
1) La part du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
salles avec une billetterie payante et sur la vente de disques. Actuellement, le mode
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
de rémunération dépend principalement de la programmation dans les festivals.
des Enquêtes
Festival de Fèsnationales
des musiques
sur le sacrées
niveau de
duvie
monde
des ménages
ont été jugés
marocains
peu concluants
(ENNVMM).et
Quelledonc
n’ont est l’évolution
pas été reconduits.
du niveau de vie des ménages marocains ?
IlLe yniveau
a là de
un vie
conflit
peut entre
être approché
le soutien
via àdeux
la production
indicateurs :locale
le revenu
et le
ou souhait
la dépense.
des
Le Revenu national
organisateurs de communiquer
brut disponible
autour
pardehabitant
leurs festivals
(RNBDavec
/ habitant),
des « têtes
est, d’affiches
en général,».
Ilconsidéré
y a aussi
comme
une tension
un indicateur
entre peu
le besoin
fiable de
pourfaire
l’appréhension
de l’audience
du –niveau
et donc
de vie
de
programmer
comparé à lades
dépense.
artistesIl très
est critiqué
connusparce
et populaires
qu’il présente
– et un
le ensemble
souhait dedecertains
limites
festivals
(dont la sous-évaluation
de maintenir unepar
ligne
les programmatique.
enquêtés) et il intègre
C’estl’agrégat
le cas duépargne.
Festival Le
de Revenu
Fès qui
oscille
est, en entre
effet, une
la sommation
programmation
de la dépense
axée autour
et dedul’épargne.
spirituel et un objectif d’atteindre un
public large pour « rentabiliser » l’effort réalisé. Cette oscillation se traduit dans sa
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
programmation qui est critiquée par certains organes de presse comme n’étant pas
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
suffisamment dans l’axe du dialogue interreligieux et par d’autres comme étant, au
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
contraire, trop ciblée.
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
La demande, lorsqu’elle s’adresse aux concerts gratuits est très grande. Les lieux de
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
spectacle, à peine aménagés en dehors de la scène, peuvent se chiffrer en milliers
la dépense culturelle en particulier ?
de personnes. En revanche la vente de tickets est plus difficile à maîtriser car une
partie, non communiquée, de l’audience obtient des billets gratuits.
La dépense des ménages marocains évolue selon des « lois »
statistiques
Dans tous les cas, l’audience - pour les concerts gratuits - peut se mesurer en
milliers de personnes sur une durée de 8 à 10 jours pour les festivals les plus grands
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
(Casablanca, Mawazine).
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
consommateurs
Les salles de marocains :
spectacle : entre gestion impossible et absence
d’investissement privé
1) La part du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
L’explosion des festivals est proportionnelle à la dégradation des salles de spectacle.
Au Maroc, il n’existe quasiment pas de salles de spectacle appartenant à des privés
2) La proportion des dépenses consacrées aux vêtements, logement, chauffage et
(à part les salles de cinéma qui servent aussi de salles de spectacle et les salles des
éclairage est assez stable.
instituts culturels étrangers). Toutes sont propriétés de la ville ou du Ministère de la
Culture,
3) et sont
Et enfin, bien
la part souvent
des dansréservées
dépenses un état de
à dégradation important,
l’éducation, la aussi
santé, les bien en
voyages, la
termes tend
culture de normes techniques,
à augmenter queque
plus vite de la
personnels,
hausse du de gestion, de programmation et
revenu.
de communication.
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
N’ayant
celle de niMaslow)
textes de loi les
selon régissant,
laquelle les ni budget auraient
individus de fonctionnement
tendance conséquent, leur
à assouvir leurs
gestion est souvent de l’ordre de l’impossible. Cette gestion devient fortement
des Enquêtesdenationales
dépendante la personnalité
sur le niveau
de son
de vie
directeur,
des ménages
ce quimarocains
est contraire
(ENNVMM).
à une
Quelle est l’évolution
perspective durable. du niveau de vie des ménages marocains ?
Le niveau de
L’exemple du vie
théâtre
peutMohamed
être approché
VI résume
via deux
cette
indicateurs
situation.: Inauguré
le revenuen
ou2006,
la dépense.
(après
Le Revenu
être resté pendant
nationalune
brutdizaine
disponible
d’année
par habitant
un chantier
(RNBD
en souffrance…),
/ habitant), est,
aucun
en général,
budget
ne
considéré
lui est comme
alloué, aucune
un indicateur
réglementation
peu fiablenepour
régitl’appréhension
son activité principale,
du niveaul’activité
de vie
culturelle.
comparé àParla dépense.
conséquent,
Il est
aucune
critiquéprogrammation
parce qu’il présente
propre un
au ensemble
théâtre nedepeut
limites
se
(dont
faire, laaucune
sous-évaluation
communication
par les ne
enquêtés)
peut s’organiser,
et il intègre l’agrégat
aucun personnel
épargne. Le
ne Revenu
lui est
est,
directement
en effet,rattaché
la sommation
non plus.
de la dépense et de l’épargne.
Aussi,
En effet,
enlegénéral,
personnel
pour
desapprocher
théâtres municipaux
le niveau dea vie,
un statut
on préfère
de fonctionnaire
utiliser l’agrégat
et ne
dépense.
perçoit pasDedeplus,
rémunération
cette donnée
en liaison
est régulièrement
avec la nature
mesurée,
du travail
à culturel.
l’échelle Se
macro,
pose au
la
Maroc.
questionNous
de sa
disposons
motivation
ainsi
(puisqu’il
d’une série
est payé
de sept
en fonction
enquêtesdu selon
gradel’optique
administratif).
dépensesCe
dont
type de
la première
gestion mixte
a été -menée
avec un
enpersonnel
1959/60 etfonctionnaire
la dernière en
et 2006/2007.
des objectifs qui devraient
relever d’un fonctionnement privé - est problématique.
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
la
Ladépense
solution culturelle
adoptée enparparticulier
le directeur
? du théâtre Mohamed VI est de faire porter à
l’organisateur tous les frais liés à la prestation technique, à la sécurité, à l’entretien,
La dépense
au ménage, à lades ménages au
communication, marocains
personnel. «évolue
Cela meselon
permetdes « loisun
de garder »
statistiques
espace propre, de spectacle en spectacle, de le faire tourner et d’avoir un théâtre en
activité régulière. »45 nous dit-il.
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
budgétaires
Actuellementdesdeux
ménages évoluent
théâtres selon
sont en une triple: leloi,complexe
rénovation vérifiée pour les
culturel
consommateurs
Moulay Rachidmarocains :
et Sidi Belyout.
/8.?6605.:6?20A2B?1BA5PMA?2#<5.:21+ 2;A?2A62;:.?16
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
102 Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle
despresse
La Enquêtes
écrite
nationales
et indépendante
sur le niveau
a étéde
une
viedes
despremières
ménages àmarocains
consacrer(ENNVMM).
dossiers et
Quelle est
articles au l’évolution
sein des quotidiens,
du niveau de
hebdomadaires
vie des ménages
et des
marocains
mensuels? sur les festivals. Du
côté de la presse francophone, deux publications hebdomadaires se dégagent :
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
TelQuel et Le Journal hebdomadaire. Ces deux revues, les premiers titres du
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
marché, sont celles qui consacrent un nombre important de leurs colonnes à
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
l’émergence de la nouvelle scène musicale ; elles publient régulièrement articles,
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
dossiers, reportages et suppléments sur cette nouvelle vague. En plus de couvrir ces
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
manifestations culturelles (travail d’information), leur ligne éditoriale est clairement
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
tournée vers le soutien des festivals. Il faut souligner, que pour pallier un réseau de
distribution inefficace, occasionnellement, leurs éditions sont accompagnées de CD
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
(compilations et best-of). Tandis qu’en juin 2004, Le Journal sort un best-of du
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
Festival d’Essaouira gnawa-musiques du monde, en supplément de son numéro
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
couvrant le Festival, TelQuel, comme pour aider les jeunes musiciens dans les
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
difficultés rencontrées pour la production et à la diffusion, organise annuellement une
opération
Comment de production,
évolue en commercialisant
la dépense une compilation
des ménages marocains de quelques
en général titresévolue
? Comment de la
nouvelle vague
la dépense musicale
culturelle (compilation
en particulier ? Stoune 1 en 2004, Stoune 2 en 2005), et a
produit par exemple, le dernier album de Barry, en juillet 2006, dans le cadre d’un
La dépense
partenariat avec des
Sigmaménages marocains
Technologies évolue selon
(agence casablancaise), qui ades « lois
été tiré »
entre
statistiques
30 000 et 50 000 exemplaires et distribué dans TelQuel.
La libéralisation
Selon deséconomiste
Ernst Engel, ondes en 2006 marque une
et statisticien étape du
allemand 19e siècle,
importante, quilesredistribue le
coefficients
secteur musical
budgétaires des etménages
aide à une diffusionselon
évoluent novatrice
une de la musique
triple marocaine.
loi, vérifiée Le
pour les
monopole d’Etat marocains
consommateurs est supprimé
: depuis l’adoption, en novembre 2004, d’un projet de
loi gouvernemental sur la libéralisation de l’audiovisuel. Deux années plus tard, le
1) La voit
Maroc partainsi
du l’émergence
revenu affectée aux dépenses
de plusieurs alimentaires
radios (Aswat, Atlantic, tend
Chadaà FM,
baisser,
Cap
proportionnellement,
Sud…) au fur
dont certaines ontetcomme
à mesure de la hausse
leitmotiv du la
éditorial revenu.
nouvelle scène musicale
marocaine. Les télévisions marocaines (2M et la RTM) organisent également des
2) La proportion des dépenses consacrées aux vêtements, logement, chauffage et
émissions pour couvrir les festivals et soutenir la scène musicale.
éclairage est assez stable.
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
des EnquêtesEnationales
ncadré 6 : sur
Culle
turniveau
e urbaide
ne,vie ng46ménages
dj’ides et initiatimarocains
ve privée (ENNVMM).
« FunkyestNoise
Quelle », société
l’évolution de communication
du niveau de vie des ménages globale, est un ?exemple d’initiative
marocains
privée née du développement de la culture urbaine au Maroc. Créée en mars 2006
par Dj Key,de
Le niveau l’un
viedes plus
peut grands
être dansvia
approché ce deux
domaine au Maroc,
indicateurs : le pour
revenuenseigner l’art du
ou la dépense.
DJ’ing. Elle est la seule école de DJ’ing au Maroc et fournit une formation globale en
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
hip hop et electro. Elle consacre en outre une grande partie de ses activités à la
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
promotion artistique et plus spécialement de la musique dans le but de
comparé à la dépense.
professionnaliser Il est critiqué
le domaine parceElle
au Maroc. qu’ilaprésente
comme un ensemble
activités de limites
principales la
production audiovisuelle (clips vidéo, captations vidéo), la communication
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu (logos et
identité visuelle, plaquettes institutionnelles, brochures d’entreprise, catalogues de
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
produits et de services, sites internet), la promotion Artistique (artwork pochette CD
et single, affiche…), la production musicale (groupe Hel Lmkane). Elle organise
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
occasionnellement des concerts en partenariat avec des structures telles que : I love
dépense.
Hip Hop inDe Morocco,
plus, cette Breakdance
donnée est régulièrement
Show, organisée mesurée,
dans àle l’échelle
cadre du macro,
festivalau
Maroc. Nousen
L’Boulevard disposons ainsi d’une
2008… Tirant série dedesept
ses revenus enquêtes
l’école selon
de dj’ing l’optique
et des dépenses
opérations de
communication
dont la première et de menée
a été production qu’elle eteffectue,
en 1959/60 trois
la dernière enpersonnes
2006/2007.y travaillent à
temps plein et une personne à temps partiel. Elle fait appel à des intérimaires pour
des missions
Comment ponctuelles.
évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
Les moyens de communication utilisés sont internet principalement (site internet de
la dépense culturelle en particulier ?
la société, sites communautaires Facebook et Myspace), mais aussi les démarches
commerciales, les envois de brochures par e-mail…
La dépense des ménages marocains évolue selon des « lois »
statistiques
Conclusion
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
L’animation culturelle est marquée par une explosion des festivals à travers le Maroc.
consommateurs marocains :
Quel est l’impact de ces évènements sur le PC&IC ?
1) La part du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
Les festivals ont un impact sur les villes qui les accueillent. Mais il est nécessaire
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
toutefois de les mesurer finement et d’avoir une vision coût-avantage de cette
dépense
2) financéedes
La proportion en grande partie
dépenses par des fonds
consacrées publics. Ainsi,
aux vêtements, plusieurschauffage
logement, d’entre eux
et
se déroulent
éclairage au seinstable.
est assez des médina ou dans des espaces limitrophes. La notoriété de
certains d’entre eux a été un des éléments qui expliquent l’essor de quelques médina
3) Etnotamment
(cas enfin, la part
du des
lien àdépenses
Essaouiraréservées à l’éducation,
entre festival – maisonslad’hôtes
santé,etles voyages, de
croissance la
culture
la ville.tend
C’està augmenter plus vitede
le cas également quelalamédina
hausse de
du revenu.
Fès qui a connu, comme nous
l’avons vu, une hausse substantielle des investissements déjà réalisés, en cours ou
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle
de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
7W6;4?2;C<62K9W2E2?06021B:PA62?1B16@07<082F"216@07<082F2@AB;.;49606@:2=<B?1P@64;2?B;2=2?@<;;2>B6
@P920A6<;;22A1633B@2129.:B@6>B2K12@A6;.A6<;1WB;=B/960>B202@<6A=<B?9.?.16<1.;@B;216@0<A5O>B2<BK
9W<00.@6<;1WB;2@<6?P2<B1WB;0<;02?A
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
104 Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle
des Enquêtes
projetés. D’ailleurs
nationales
les festivals
sur le soutenus
niveau depar
vieledes
Ministère
ménagesde la
marocains
Culture ont
(ENNVMM).
des liens
Quelleces
avec esttissus
l’évolution
historiques.
du niveau
On de
peut
viedonc
des ménages
dire que ces
marocains
festivals?ont, le plus souvent,
un impact positif sur les tissus historiques. Le festival de Fès, par exemple, a connu
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
un grand essor en partie grâce aux lieux dans lesquels il se déroule et notamment
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
Bab Al Makina. Et inversement. Ce site a trouvé un nouvel usage qui le met en
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
valeur et lui redonne vie.
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
(dont la
Cette sous-évaluation
dialectique positivepar les l’évènement
entre enquêtés) et et
il intègre
l’espacel’agrégat épargne.
n’est pas toujoursLeévidente.
Revenu
C’est
est, enleeffet,
cas,la toujours
sommationà de
Fès,
la dépense
des concerts
et de l’épargne.
qui se déroulent au musée Batha.
Plusieurs personnes du Ministère de la Culture, et à leur tête l’ancien ministre, M.
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
Achari, étaient assez opposées à cet usage. Selon eux, ces concerts, avec l’afflux
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
non maîtrisé des spectateurs, endommageaient le musée Batha qui n’était pas conçu
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
pour cette activité. C’est là un exemple de tension entre un souci de préservation et
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
un usage « économique » qui, selon ce point de vue, sur-sollicite cet espace et le
dégrade. De même les concerts réalisés à Volubilis par ce festival ont été
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
déprogrammés, du fait de leur impact jugé négatif par le Ministère de la Culture.
la dépense culturelle en particulier ?
des Enquêtes
Les liens de lanationales
nouvelle sur
scène
le niveau
musicale
de vie
avecdes
l’industrie
ménagescréative
marocains
sont(ENNVMM).
également
Quelle
problématiques
est l’évolution
: piratage,
du niveau
réseaux
de viededes
distribution
ménages marocains
inefficaces,? droit d’auteurs non
réglementés… Cependant malgré ces difficultés, la scène musicale semble en
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
expansion.
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
Matricpar
(dont la sous-évaluation e n°les
6 : enquêtés)
SWOT anaetlyilseintègre
pour ll’agrégat
a musiquépargne.
e Le Revenu
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
Forces Faiblesses
Absence
Aussi, en général, pour approcher le niveau de de droits
vie, ond’auteurs
préfère utiliser l’agrégat
Absence ou inadéquation des salles de
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
Dynamique de créativité dans la scène musicale spectacles
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
Formation inadaptée
dont la première a été menée en 1959/60 etAbsence
la dernière en 2006/2007.
de réseaux de distribution
Opportunités Menaces – Risques
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
Festivals
la dépense culturelle en particulier ? Mauvaise articulation entre production et festivals
Ouverture des ondes et les nouvelles radios
Piratage
Revues qui soutiennent la création musicale
La dépense des ménages marocains évolue selon des « lois »
statistiques
Matrice n°7 : SWOT analyse pour les festivals
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
Forces Faiblesses
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
Pas de stratégie globale pour les festivals
consommateurs marocains
Demande très forte lorsque : des concerts
gratuité
(absence de critères transparents pour le
Début de reconnaissance de l’effet multiplicateur
sponsoring public)
de l’investissement
1) La part du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
Opportunités Menaces – Risques
Existence
2) de la stratégie
La proportion des2010
dépenses consacréesEffet
auxpervers de la subvention
vêtements, (gaspillage
logement, des et
chauffage
ressources et rente de situation des festivals
éclairage est assez stable.
Soutien du Ministère de la Culture ayant une capacité de lobbying).
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
Au Maroc, le paradoxe se situe entre la vitalité de ce secteur en termes de
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
production et de créativité et la baisse continue de la fréquentation des salles, liée à
consommateurs marocains :
une promotion insuffisante. A cela s’ajoute un problème transversal, la formation
nécessaire à chacune des étapes - réalisation, production, distribution,
1) La part du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
communication, promotion -, et la question de la rentabilité d’un film.
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
Les chiffres et les données que nous avons réunis nous ont permis d’analyser ce
2) La proportion des dépenses consacrées aux vêtements, logement, chauffage et
secteur par les différentes étapes qui le composent.
éclairage est assez stable.
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
Si l’indicateur principal utilisé pour évaluer l’état de santé de l’industrie
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
cinématographique est la production, alors le cinéma marocain se porte bien. La
production cinématographique marocaine est estimée actuellement à une quinzaine
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle 107
de
desfilms par an.
Enquêtes Cette évolution
nationales qualitative
sur le niveau de vieest
desremarquable et frappante
ménages marocains lorsque
(ENNVMM).
pendant
Quelle estplusieurs années
l’évolution le nombre
du niveau de vie de
desfilm marocain
ménages produit ?par an oscillait entre
marocains
zéro et un. Pendant les années 60 et 70, il arrivait qu’un seul film marocain par an
Le
soitniveau
produit,depuis
vie entre
peut être
1980approché
et 1986,via
35 deux
longsindicateurs
métrages :etle30
revenu
courtsoumétrages
la dépense.
ont
Le
été Revenu
produits,national
et entre brut
1987disponible parlongs
et 1999, 58 habitant (RNBD
métrages / habitant),
et 38 est, en général,
courts métrages.
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
L’augmentation de la production nationale est le reflet du renouvellement de la
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
créativité. A la fin des années 90, une nouvelle génération de cinéastes s’installe
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
(Nabil Ayouch, Narjiss Nejjar, Faouzi Bensaïd, Nourdine Lakhmari…) traitant de
thématiques
Aussi, autrefois
en général, pour taboues
approcher (prostitution,
le niveau de années de plomb,
vie, on préfère utiliser pauvreté,
l’agrégat
corruption…).
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
Graphique 7.1 : l’évolution de la production cinématographique marocaine de
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
1950 à 1980
la dépense culturelle en particulier ?
120
La dépense
100 des ménages marocains évolue selon des « lois »
80
statistiques
60 Longs-métrages
40 Courts-métrages
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
20
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
0
1950-
consommateurs marocains : 1980-1987 1988-2003
Source CCM
1) La part du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
Le financement
2) La proportion des dépenses consacrées aux vêtements, logement, chauffage et
éclairage
Les deuxest assez stable.
principales sources de financement sont le Centre cinématographique
marocain et les télévisions publiques. Néanmoins l’autoproduction est largement
3) Et enfin, la part des dépenses réservées à l’éducation, la santé, les voyages, la
utilisée par les réalisateurs marocains pour combler les carences. Nous étudierons ici
culture tend à augmenter plus vite que la hausse du revenu.
la manière dont sont financés les films marocains par le CCM et par la télévision.
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
des Enquêtes nationales sur le niveau de vie des ménages marocains (ENNVMM).
Le Centre cinématographique marocain
Quelle est l’évolution du niveau de vie des ménages marocains ?
Au niveau
Le Maroc, de
lesvie
sources de financement
peut être approché viadedeux
longsindicateurs
métrages :n’étant pasou
le revenu diversifiées,
la dépense.le
bond
Le qualitatif
Revenu en termes
national de production
brut disponible par nationale est directement
habitant (RNBD lié est,
/ habitant), à la en
création du
général,
Fonds d’aide
considéré à la production
comme par le
un indicateur Centre
peu fiablecinématographique marocain,
pour l’appréhension organisme
du niveau de vie
étatique chargé
comparé du secteur
à la dépense. cinématographique.
Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
Instauré
est, en 1980
en effet, (à l’époque,
la sommation de un film marocain
la dépense et de par an seulement était produit comme
l’épargne.
nous l’avons vu), ce Fonds d’aide à la production est une mesure d’encouragement
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
nécessaire à la stabilité et au développement du secteur. Il a permis le décollage de
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
la production nationale qui est passée de un à deux films par an, dans les années
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
60, à une dizaine de longs métrages par an aujourd’hui.
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
des G raphiquenationales
Enquêtes 7.2 : monsur
tantle
s vniveau
e rs é s parvie
de le Cdes
CMménages création e(ENNVMM).
depuis samarocains n 1980
Quelle est l’évolution du niveau de vie des ménages marocains ?
70 000 000
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
60 000 000
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
50 000 000
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
40 000 000
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble
Fonds du deCCM
limites
30 000 000
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
20 000 000
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
10 000 000
0
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
dépense. De plus,1980 1999 est
cette donnée 2005 2007
régulièrement 2009
mesurée, à l’échelle macro, au
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
Source : CCM
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
La dépense
Montant
des ménages marocains évolue selon des « lois »
Nombre de
Année scénarios examinés
en MAD
statistiques
1980 2 290 000 11
1981 2 838 000 11
Selon
1982Ernst
404Engel,
000 économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
5
1983 340 000
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée 4 pour les
1984 2 530 000 14
consommateurs marocains :
1985 930 000 4
1986 1 890 000 8
1) 1987
La part
1 002 du
500 revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à
8 baisser,
1988 3 025 000
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu. 25
1989 1 462 500 23
1990 4 950 000 22
2) La proportion des dépenses consacrées aux vêtements, logement, chauffage et
1991 4 375 000 14
éclairage
1992 7est
700assez
000 stable. 23
1993 5 370 000 23
3) 1994
Et enfin, la000
5 920 part des dépenses réservées à l’éducation, la santé, les voyages,
24 la
1995 7 325 000 34
culture tend à augmenter plus vite que la hausse du revenu.
1996 12 981 875 35
1997 8 025 000 Source CCM 12
Cette
1998loi16statistique
014 250 renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre
26 étant
celle
1999de16Maslow)
480 000 selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir
34 leurs
Total 105853125 360
Montants
des Enquêtes versés par
nationales sur leleFonds
niveaud’Aide
de vie au
desCinéma depuis
ménages sa création
marocains (ENNVMM).
Quelle est l’évolution du niveau de vie des ménages marocains ?
La télévision
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
En plus ducomme
considéré CCM, lat
un joue également
indicateur le rôlepour
peu fiable de co-producteur
l’appréhensionet du
les niveau
deux chaines
de vie
publiques
comparé à ont une place
la dépense. Il est de plusparce
critiqué en qu’il
plus présente
prépondérante dans del’activité
un ensemble limites
cinématographique.
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
Depuis 2006, l’Etat a imposé dans les cahiers des charges des deux principales
Aussi, en
chaines de général,
télévisionpour approcher
l’obligation le niveau dans
de s’impliquer de vie, on préfère utiliser
la coproduction l’agrégat
ou la production
dépense.
de De plus,
téléfilms, cette
soit en donnéeles
achetant estdroits
régulièrement mesurée,
de diffusion à l’échelle
de certains macro,
films, au
soit en
Maroc. Nous
participant disposons ainsi
financièrement à lad’une série d’un
production de sept enquêtes
longs selon l’optique dépenses
métrages.
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
Par exemple, le film Casanegra a été financé à la fois par le Centre
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
cinématographique marocain à hauteur de 2,4 millions de MAD, et par 2M pour un
la dépense culturelle en particulier ?
million, sur un budget global de 5 millions.
desproduire
de Enquêtesun nationales
film sans assurer
sur le niveau
la suitede
des
viemaillons
des ménages
de la chaine.
marocains
La production
(ENNVMM). ne
Quelle
peut seest
désolidariser
l’évolution des
du niveau
autresde
domaines
vie des ménages
de l’industrie
marocains
cinématographique.
?
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
Quels réseaux sont proposés à toute cette production ? Comment ces films peuvent-
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
ils faire carrière? Quelles sont les formations proposées aux métiers du cinéma ?
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
Comment réagissent et évoluent les secteurs de l’exploitation, de la distribution et de
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
la communication ? A la créativité et à la production doivent se greffer un marché qui
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
puisse faire le lien entre l’offre et la demande et une formation adéquate aux besoins.
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
Avant tout, la première question qui se pose est celle de la rentabilité du film, et
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
comme les sources de financement sont limitées, les moyens de le rentabiliser ne
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
sont pas non plus multiples. Alors que les films marocains occupent régulièrement la
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
première place du box office au Maroc, ils ne sont pas rentables pour leurs
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
producteurs. Par exemple, Les anges de Satan, premier au Box office 2007, a coûté
cinq millions
Comment de MAD,
évolue mais n’a
la dépense engrangé
des ménagesqu’1,8 million en
marocains de général
recettes.? Comment évolue
la dépense culturelle en particulier ?
La dépense
Tabdes
leau 7ménages
.1 : premièremarocains
s places du Bévolue
ox office selon
au Marodes
c « lois »
statistiques
Années Film Nb de Nb d’entrées Recettes en
semaines MAD
2006 Marock 70 136 889 3 978 871
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
2007
budgétaires Les anges
des de Satan
ménages évoluent selon 67
une triple 84
loi,981vérifiée 1 pour
843 082les
consommateurs
2008 marocains
What ever lola :Wants 94 102 385 2 801 544
1) La : part
Source CCM du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
2)
LaLa
chproportion
ute contides
nuedépenses
de la fréconsacrées
quentatioaux
n devêtements,
s salles dlogement,
e cinémachauffage et
éclairage est assez stable.
Les films marocains se portent bien en termes de production et sont également
3) Et enfin,
premiers aulaBox
partoffice
des dépenses réservées
(cf tableau). Mais lesà l’éducation,
structures dula bout
santé,
deles
la voyages, la
chaine, les
culture tend
salles de à augmenter
cinéma, plusmoins
se portent vite que
bienla:hausse du revenu.
elles ferment les unes après les autres. En
1980, plus de 240 étaient répertoriées, alors qu’en 2009, il n’en reste que 53 (source
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
CCM). Certaines villes ne possèdent plus d’écrans : El Jadida, Ouarzazate, Nador.
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
Les causes des fermetures sont constantes : recettes en baisse, non-rentabilité de
l’activité, conditions d’exploitation défaillantes, mauvaise gestion financière,
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
112 Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle
Comment
Graphiqévolue
ue 7.4 : la
l’évdépense
olution dudes
nomménages
bre de sallmarocains enaugénéral
es de cinéma ?trComment
Maroc en e 1980 et 20évolue
09
3) Et enfin, 4000000
la part des dépenses réservées à l’éducation, la santé, les voyages, la
culture tend 2000000
à augmenter plus vite que la hausse du revenu.
0
Cette loi statistique renvoie
2003 à l’idée
2004des échelles
2005 de besoins
2006 (la2007
plus célèbre étant
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
Source CCM
des Enquêtes nationales sur le niveau de vie des ménages marocains (ENNVMM).
Quelle est l’évolution
Concrètement, les CDdu qui
niveau
se de vie desàménages
vendent 3 MAD marocains
et les DV ?à 8 ont eu un effet
dévastateur sur les entrées au cinéma. Le piratage a été ravageur. A partir de 2000,
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
l’introduction des DVD et CD vierges sur le marché marocain a chamboulé
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
l’économie cinématographique et les habitudes des spectateurs qui préfèrent
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
désormais se procurer les DVD dans les médina et les regarder chez eux. Aux DVD
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
piratés s’est ajouté le développement des multiplex qui attirent davantage le public
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
que les salles qui ne réussissent pas à se reconvertir. Grands complexes à plusieurs
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
salles et écrans, ils présentent une offre variée et réussissent à capter une clientèle
régulière.
Aussi, en Si la fermeture
général, des salles
pour approcher le de quartier
niveau est on
de vie, attribuée
préfère par certains
utiliser aux
l’agrégat
multiplexes,
dépense. Deleplus,
CCMcette
estime que c’est
donnée la seule manière
est régulièrement de sauver
mesurée, et de macro,
à l’échelle recréer au
le
marché Nous
Maroc. cinématographique marocain,
disposons ainsi d’une série de etseptvient de selon
enquêtes consacrer
l’optiqueun fonds
dépenses
d’investissements
dont la première a pour la création
été menée de 100età la150
en 1959/60 écransend’ici
dernière cinq ans autour de ces
2006/2007.
complexes.
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
la dépense culturelle en particulier ?
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
2007
budgétaires des ménages évoluent2006
selon une2005
triple loi,2004 2003 les
vérifiée pour
consommateurs marocains :
Nombre de salles de
104 124 141 150 162
1) La part du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
cinéma
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
Nombre de places 65 247 78 590 95 239 101 864 102 637
2) Lad’entrées
Nombre proportion des dépenses consacrées aux vêtements,
3 376 4 763 logement,
6 880 chauffage
9 522et
éclairage est assez stable. 3 854 942
annuelles 452 738 643 109
3) Et enfin,
RECETTES la part des dépenses réservées à l’éducation, la santé, les voyages, la
ANNUELLES
57vite
culture tend à augmenter plus 979que la 62 166 du revenu.
hausse 72 647 89 552 113 669
(en milliers de MAD)
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
Sourcede
celle : Annuaire
Maslow)statistique du Marocles
selon laquelle – 2008 – HCPauraient tendance à assouvir leurs
individus
des Enquêtes nationales sur le niveau de vie des ménages marocains (ENNVMM).
Promoest
Quelle tiol’évolution
n, commdu unniveau
icatiode
n evie
t fdes
estiménages
vals marocains ?
Le baisse
La niveau de
de fréquentation
vie peut être des
approché
salles via
est deux
aussi indicateurs : le revenu
liée au manque ou la dépense.
de promotion réalisée
Le Revenu
autour national
des films. Lesbrut disponible
sociétés par habitant
de distribution (RNBD /pas
ne prenant habitant), est, les
en charge en coûts
général,
de
considéré comme
communication un indicateur
(impression peu fiable
d’affiches, pour l’appréhension
affichage, du niveau de vie
organisation d’avant-premières,
comparé
flyers, à la dépense.
insertions Il est
presse…), les critiqué parcedoivent
producteurs qu’il présente
assumerun
ce ensemble de limites
coût supplémentaire
(dont
et la sous-évaluation
inévitable pour attirerpar
le les enquêtés)
public et illes
et remplir intègre l’agrégat
salles. Le filmépargne. Le Revenu
Casanegra est un
est, en effet,
exemple de la sommation de ladedépense
bonne gestion et de l’épargne.
sa promotion, qui s’est traduit par 63 000 entrées
deux semaines seulement après sa sortie le 24 décembre 2008, et par 195 559
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
entrées fin avril 2009, soit après moins de six mois d’exploitation. La campagne de
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
communication, efficace, mais aussi les sujets traités dans le film Casanegra attirent
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
les spectateurs en masse (tabous, violence, langage cru, sexe). D’ailleurs, nous
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
avons noté le même intérêt du public marocain pour les thématiques taboues, dans
le chapitreévolue
Comment relatif au livre.
la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
la dépense culturelle en particulier ?
Les festivals de cinéma ont un rôle important dans la promotion des films et de
La dépense des ménages marocains évolue selon des « lois »
l’industrie cinématographique. Ces événements permettent au public de voir des
statistiques
films qui ne seraient pas forcément programmés en salle, ils donnent la possibilité
aux médias d’en parler et créent une rencontre entre les professionnels du secteur.
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
Dans ce sens ils créent une alternative aux problèmes de distribution et de
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
marketing. Aujourd’hui, certains festivals de cinéma sont gérés par des structures
consommateurs marocains :
professionnelles qui utilisent les moyens modernes de communication, de marketing
et
1) de
Lamédiatisation, et permettent
part du revenu affectéeainsi
auxd’accroître
dépenses le nombre de spectateurs.
alimentaires C’est le
tend à baisser,
cas par exemple du festival
proportionnellement, international
au fur et à mesure de dulaCinéma
hausseméditerranéen
du revenu. de Tétouan, créé
en 1985, qui est géré depuis 2 ans par A3 Communication (producteur du festival
2) La proportion
d’Essaouira, des dépenses
organisateur consacrées
du Festival aux vêtements,
de Casablanca, logement,
Casa’Music, chauffagedes
responsable et
éclairage presse
relations est assez
dustable.
festival Mawazine). « Dans notre politique de communication,
notre objectif est d’aller vers le public, d’avoir une politique de proximité. Affichage
3) Et enfin, la part des dépenses réservées à l’éducation, la santé, les voyages, la
urbain, flyers, campagne médiatique sont mis en place et nous permettent d’attirer un
culture tend à augmenter plus vite que la hausse du revenu.
nombre croissant de spectateurs. »47
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
#<5.:219.:6'2@=<;@./92 =?<1B0A6<;'PG<&?<1 V <::B;0.A6<;
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle 115
des
ListeEnquêtes
des plusnationales sur festivals
importants le niveau de
de vie des ménages
cinéma marocains
au Maroc: (source(ENNVMM).
CCM)
Quelle est l’évolution
- Festival du niveau de vie des ménages marocains ?
de Marrakech
- Festival national du film
- Festival du court métrage Méditerranéen
Le niveau de d’Azrou
- Festival vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
- Festival de Khouribga
Le Revenu
- Festivalnational
de Martilbrut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
- Festival de Meknès
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
- Festival national du film amazigh
- Festival
comparé à ladedépense.
Safi Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
- Festival de Salé
(dont
- laFestival
sous-évaluation
de Tétouan par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
- Rencontre internationale du film transsaharien de Zagora
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
Conclusion
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
La demande
dépense. De croissante
plus, cettedudonnée
public pour des films marocains
est régulièrement et leà nombre
mesurée, l’échellecroissant
macro, de
au
films réalisés
Maroc. chaque ainsi
Nous disposons annéed’une
ne série
doivent pas enquêtes
de sept cacher les difficultés
selon l’optiqueliées à la
dépenses
distribution,
dont à la promotion,
la première a été menéemais surtout àetlalaformation
en 1959/60 dernière aux métiers du cinéma et aux
en 2006/2007.
sources de financement. Car de fait, l’Etat, par le biais du CCM, devient producteur
Comment
de presqueévolue la dépense
l’ensemble des ménages marocains
de la cinématographie en général
marocaine. « On ne? peut
Comment évolue
pas avoir un
la dépense
cinéma culturelle
d’Etat, il fautenque
particulier
le privé? investisse » . Or il n’existe pas de marché du
48
cinéma au Maroc, donc les privés ne sont pas intéressés par investir dans ce
La dépense des ménages marocains évolue selon des « lois »
domaine. « L’élément qui permettrait une production nationale est la question du
statistiques
marché. Or le privé n’arrive pas encore à trouver son marché, personne n’investit
dans le cinéma. Il faudrait un marché et de vrais vendeurs à l’international. Le Maroc
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
est un petit marché et le cinéma coûte cher, donc ça fait fuir les investisseurs qui
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
n’ont pas d’argent en retour. Tant qu’on ne pense pas que la culture est un marché
consommateurs marocains :
qui peut rapporter de l’argent, les gestionnaires ne s’y intéresseront pas.»49
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
29F.G61.?61.2;A?2A62;=.?AP9P=5<;2"B;16
29F.G61.?61.
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
116 Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle
des Enquêtes
Schéma nationales
récapitulatif
sur le
desniveau
maillons
de vie
de des
l’industrie
ménagesdumarocains
Cinéma au(ENNVMM).
Maroc
Quelle est l’évolution du niveau de vie des ménages marocains ?
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
Le Revenu national brut disponible par habitant&?6;06=.92:2;A
(RNBD / habitant), est, en $#&
général,
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évolue
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culturelle en particulier ?
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
consommateurs marocains :
Matrice n°8 : SWOT analyse pour le Cinéma
1) La part du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
Forces Faiblesses
proportionnellement,
Production en hausse au fur et à mesure de la haussegraduelle
Fermeture du revenu.
des salles de cinéma
Dynamique de créativité dans le cinéma Manque de formation
Popularité des films marocains auprès du public
2) La proportion des dépenses consacrées aux vêtements, logement,
marocain chauffage et
Opportunest
éclairage itésassez stable. Menaces – Risques
Développement des Festivals de Cinéma Insuffisance de la promotion
Mauvaise distribution
3) Et enfin, la part des dépenses réservéesPiratage
Implication de la télévision publique à l’éducation, la santé, les voyages, la
Développement de l’industrie cinématographique
culture tend
Revues qui à augmenter
soutiennent plusmusicale
la création vite que la hausse du revenu.
des productions étrangères au détriment des
productions nationales
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
des Enquêtes nationales sur le niveau de vie des ménages marocains (ENNVMM).
CONCLUSION GENERALE
Quelle est l’évolution du niveau de vie des ménages marocains ?
Quels sont, au terme de ce diagnostic économique, les principaux résultats ?
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
Le Revenu
D’une national
manière brut disponible
générale, parPC&IC
le secteur du habitant (RNBDd’une
manque / habitant), est,basée
stratégie en général,
sur un
considéré comme
diagnostic, un objectifs
ayant des indicateur
et peu fiable pour planifiées.
des ressources l’appréhension du niveau
D’ailleurs, de des
la Cour vie
comparé souligne
comptes à la dépense. Il est critiqué
cette lacune et note parce
que laqu’il
seuleprésente un dans
référence ensemble de limites
ce domaine est
(dont la sous-évaluation
le discours du ministre par lesculture
de la enquêtés) et il la
devant intègre l’agrégat
conférence desépargne. Le Revenu
donateurs pour la
est, en effet,de
sauvegarde la sommation de- la
Fès en 2002 dépense
discours et de l’épargne.
d’autant plus insuffisant qu’il n’est pas soumis
à un calendrier d’exécution. La Cour a constaté le manque de programmes précis et
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
des termes de références reconnus pour l’évaluation des réalisations. De plus, la
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
Haute assemblée à la culture créée en 1994 ne s’est réunie qu’une seule fois depuis
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
sa création50.
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
3)
3. Et enfin,
Les la part
médina. des sont
Elles dépenses réservées
la fierté à l’éducation,
des marocains. la santé,
Pourtant elles les
sontvoyages, la
dans une
culture tenddeà augmenter
phase plusqui
dépeuplement viterisque
que lade
hausse du problématique
devenir revenu. si la tendance se
poursuit. Le dépeuplement signifie que l’habitat en médina est une répulsif.
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
Pourquoi ? Les médina se composent de commerces (très actifs), d’artisanat
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
'.==<?A129.0<B?12@0<:=A2@ % == V
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
118 Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle
des (actifs
Enquêtes
et encore
nationales
en crise,
sur malgré
le niveau
la stratégie
de vie desrécente),
ménages de marocains
monuments(ENNVMM).
mais aussi
Quelle
de l’habitat
est l’évolution
ordinaire.
du niveau
Celui-ci,
deoccupé
vie despar
ménages
des ménages,
marocains
est?ce qui donne sens et
vie à ces espaces. Or cet habitat est souvent dégradé, voire menace ruine. Le
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
MHUE en a pris conscience et a démarré un programme de lutte contre ce
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
phénomène. Cependant, les budgets consacrés, comme nous l’avons vu, sont
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
très faibles au regard des besoins. Or le temps joue contre les médina. Quelles
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
sont les stratégies à mettre en œuvre (amélioration de l’habitat, des équipements
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
publics, de l’image de la médina en temps qu’espace de résidence…) pour
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
retourner cette tendance ?
LesLasites
2) historiques,
proportion et Volubilis
des dépenses en particulier,
consacrées aux sont insuffisamment
vêtements, logement,mis en valeur.
chauffage et
L’économie
éclairage est des sites
assez historiques est une espèce d’ « économie » de cueillette, au
stable.
sens où elle se base sur ce qui existe sans chercher à « cultiver » - au sens de
3) Et enfin, lalespart
développer- des dépenses
énormes réservées
potentialités de ces àlegs
l’éducation,
uniques. la santé, les voyages, la
culture tend à augmenter plus vite que la hausse du revenu.
des exportations
Enquêtes nationales
qui stagnent,
sur le niveau
pas de
d’innovation.
vie des ménages
La stratégie
marocainsoffensive
(ENNVMM).
du
gouvernement,
Quelle est l’évolutioncontenue
du niveaudans la des
de vie Vision essaie de ?renverser ce regard.
2015, marocains
ménages
Dans cette perspective, l’artisanat est présenté – du moins l’artisanat à FCC –
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
comme un secteur d’avenir, modernisable, créateur d’emplois et de chiffre
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
d’affaires.
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
8. Le livre est le résultat d’une longue chaîne d’acteurs dont l’auteur est le point de
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
départ. Ce secteur est dans un équilibre économique qui se joue à une petite
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
échelle – offre faible, vente faible, distribution peu performante… Ce bas niveau
ne favorise pas une professionnalisation des métiers (de l’auteur, jusqu’ au
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
libraire en passant par les maisons d’édition, tous ces acteurs sont contraints
dépense. De plus, cette donnée est régulièrement mesurée, à l’échelle macro, au
d’exercer simultanément plusieurs métiers). Ce secteur doit faire face à des
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
tendances/contraintes lourdes - dont l’analphabétisme et le pouvoir d’achat limité.
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
Cependant à l’intérieur de ces contraintes peuvent se déployer des actions à
moyenévolue
Comment et court
la terme. Nous
dépense desen avons donné
ménages quelques
marocains exemples
en général (best seller
? Comment sur
évolue
des thèmes
la dépense porteurs,
culturelle réduction?drastique du prix d’achat dans l’exemple du livre
en particulier
de poche…).
La dépense des ménages marocains évolue selon des « lois »
statistiques
9. La musique et les festivals. La scène musicale semble renouer avec une
certaine créativité – absente pendant les décennies 80 et 90 - des années 70
Selon Ernstles
malgré Engel, économiste
difficultés et statisticien
du piratage allemand de
et de l’absence 19e siècle, lesde
du l’organisation coefficients
concerts
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée
dans des salles publiques (dont le nombre décline et qui sont en mauvais état pour les
consommateurs marocains
lorsqu’elles existent). : festivals, dont le nombre explose, relaient en partie ce
Les
manque. Ils sont, en très grande partie, financés par l’Etat et des sponsors privés
1) La part du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
étant donné la gratuité des concerts (cas dominant) ou le faible rendement de
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
l’autofinancement lorsqu’il existe (billetterie, produits dérivés, ventes à la
télévision
2) La et des
proportion à la dépenses
radio….). consacrées
La création
auxdevêtements,
ces festivals semblechauffage
logement, obéir à un
et
argument
éclairage sociopolitique
est assez stable. (construire une image du Maroc comme un pays festif,
un pays de tolérance et de dialogue - thématique reprise par plusieurs festivals)
3) Et
et enfin, la part des
économique dépenses
(argument réservées
touristique quià expliquent
l’éducation,que
la santé, les voyages,
plusieurs la
d’entre eux
culture
sonttend à augmenter
financés plus vite
par l’ONMT). Laque la hausse
gestion dufestivals
de ces revenu. nécessite une vision fine
des «Enquêtes
résultats nationales
» risque d’avoir
sur le niveau
des effets
de vie
pervers
des ménages
(gestion/gaspillage).
marocains (ENNVMM).
Parmi ces
Quelle
critères
est l’évolution
de performance
du niveau
ou de résultats
vie des ménages
devrait être
marocains
inclus une
? bonne articulation
entre la créativité nationale et la programmation (qui cherche plutôt des têtes
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
d’affiche étrangères) des concerts durant les saisons des festivals. Devrait
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
également être pris en compte l’effet multiplicateur sur l’espace environnant.
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
comparé à la dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
10. Le cinéma. Le cinéma est dans une sorte de paradoxe : augmentation du
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
nombre de films produits (de plus en plus de films qui obtiennent une certaine
est, en effet, la sommation de la dépense et de l’épargne.
reconnaissance) face à une baisse constante et forte des salles de cinéma.
La dépense
12.La question des ménages
du PC&IC est marocains
transversale. évolue selon donc
Elle concerne des plusieurs
« lois »
statistiques
départements ministériels (artisanat, tourisme, intérieur…). Cependant le
Ministère de la Culture est l’acteur principal, en tant que représentant de
e
Selon Ernst Engel,
l’intégrité du PCéconomiste et statisticien
face aux risques allemand des
de surexploitation du 19 siècle,» les
« objets coefficients
patrimoniaux.
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
consommateurs marocains
13.Il y a une absence de : stratégie basée sur un diagnostic précis, chiffré et un
programme de réalisations. Le plan d’action élaboré par le Ministère de la Culture
1) La part du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
reste confiné au niveau de l’action publique (principalement celle de son propre
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
ministère). Or la stratégie du PC&IC suppose une vision d’ensemble qui intègre
lesproportion
2) La actions dedesl’ensemble
dépenses des partenaires
consacrées aux (privé et public).
vêtements, Comment
logement, inciter,
chauffage et
encadrer,
éclairage accompagner
est assez stable. les actions des autres départements ministériels, des
collectivités locales et du secteur privé ?
3) Et enfin, la part des dépenses réservées à l’éducation, la santé, les voyages, la
culture
14. La tend à augmenter
question plusdans
du genre vite que la hausseQuels
le PC&IC. du revenu.
sont les secteurs les moins
discriminants pour les femmes ? Les informations sont souvent fragmentaires et
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
ne permettent pas d’avoir une vision claire du degré de féminisation du PC&IC.
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
Même le secteur de l’artisanat, en pleine mutation au niveau institutionnel, ignore
des cette
Enquêtes
dimension
nationales
sachant
sur que
le niveau
la femme
de vie
artisane
des ménages
investit de
marocains
nombreux(ENNVMM).
pans de la
Quelle
production
est l’évolution
et des du
services
niveaucomme
de vie des
nousménages
l’avons montré.
marocains ?
Le
Avant
niveau
de de
présenter
vie peutlaêtre
matrice
approché
synthétique
via deux des
indicateurs
forces,: le
faiblesses,
revenu ouopportunités,
la dépense.
Le
menaces
Revenuetnational
risques brut
de l’offre
disponible
du PC&IC,
par habitant
nous (RNBD
voulons/ habitant),
noter qu’auest,terme
en général,
de ce
diagnostic,
considéré comme
nous n’avons
un indicateur
malheureusement
peu fiable pas
pourune
l’appréhension
idée précisedudeniveau
l’effort de
global
vie
réalisé
comparé parà l’Etat
la dépense.
marocain
Il et
estles
critiqué
collectivités
parce locales
qu’il présente
en faveur
un du
ensemble
PC&IC. Le
de budget
limites
(dont
du Ministère
la sous-évaluation
de la Culture,
par encore
les enquêtés)
très bas
et (malgré
il intègrelal’agrégat
hausse épargne.
récente puisqu’il
Le Revenuest
est,
passéende
effet,
362la 710
sommation
000 MAD
de en
la dépense
2008 à 485
et de669
l’épargne.
000 en 2009 soit une hausse du
tiers environ) est un indicateur.
Aussi, en général, pour approcher le niveau de vie, on préfère utiliser l’agrégat
dépense. De le
Cependant, plus,
PC cette donnée
est un est vaste
secteur régulièrement mesurée,
et transversal. à l’échelle
Plusieurs macro, au
départements
Maroc.
ministériels
Nousledisposons
prennent ainsi
en charge
d’une série
plus ou
de sept
moinsenquêtes
directement
selon: l’optique
cas des dépenses
habous à
dont
travers
la première
la gestion
a été
de menée
leur patrimoine,
en 1959/60de
et lal’INDH
dernière
à travers
en 2006/2007.
des programmes de
formation et d’aides à des actions, de l’artisanat, du tourisme….des collectivités
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
locales (soutien aux ONG notamment, entretien de salles de cultures….). Nous
la dépense culturelle en particulier ?
avons essayé, par l’intermédiaire des nomenclatures fonctionnelles et économiques
du Ministère des finances d’identifier les rubriques relatives aux dépenses culturelles.
La dépense des ménages marocains évolue selon des « lois »
Cette recherche n’a pas abouti (les deux nomenclatures existantes ne permettent
statistiques
pas cette identification).
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
Cet effort de connaissance transversale est cependant nécessaire, mais il nécessite
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
au préalable une connaissance précise, par département, de l’ensemble des actions
consommateurs marocains :
qui renvoient au PC&IC. Il nécessite en somme l’existence d’une définition
consensuelle et partagée par l’ensemble des départements ministériels de ce qui
1) La part du revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
relève de ce secteur.
proportionnellement, au fur et à mesure de la hausse du revenu.
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
"2(20?PA.6?24P;P?.91B#6;6@AO?2129.0B9AB?2.99<0BA6<;1W<BC2?AB?2@P:6;.6?2H &'%'/&/)"## !'&
)&&'"%$(& %"!& J :.6 (.9P
Programme conjoint «Culture et développement au Maroc»
Diagnostic de l’économie du patrimoine culturel au Maroc
122 Sa situation présente et les possibilités d’exploitation et de promotion des ressources qu’il recèle
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
des Enquêtes nationales sur le niveau de vie des ménages marocains (ENNVMM).
Quelle est l’évolution du niveau de vie des ménages marocains ?
Le niveau de vie peut être approché via deux indicateurs : le revenu ou la dépense.
Le Revenu national brut disponible par habitant (RNBD / habitant), est, en général,
BIBLIOGRAPHIE
considéré comme un indicateur peu fiable pour l’appréhension du niveau de vie
comparé à la: dépense. Il est critiqué parce qu’il présente un ensemble de limites
OUVRAGES
(dont la sous-évaluation par les enquêtés) et il intègre l’agrégat épargne. Le Revenu
est,
- LEVIen effet, la Cl.,
STRAUSS sommation de la Ed.
Race et histoire, dépense et Paris,
Gonthier, de l’épargne.
1961
- LOTH D., Le management interculturel, Ed L’Harmattan, Paris 2006
-Aussi, en D.,
THROBBY général, pour
Economics andapprocher le niveau
Culture, Cambridge de vie,
University on2001
Press, préfère utiliser l’agrégat
-dépense.
BELATIK De
Md, plus,
"Le patrimoine culturelest
cette donnée marocain : richessemesurée,
régulièrement et diversité", in Patrimoine
à l’échelle culturel
macro, au
marocain, Université Senghor d’Alexandrie, Maisonneuve & Larose, Paris, 2003
Maroc. Nous disposons ainsi d’une série de sept enquêtes selon l’optique dépenses
- BENHAMMOU F., L’économie de la culture, Ed. La Découverte, 6e éd., Paris, 2008
dont la première a été menée en 1959/60 et la dernière en 2006/2007.
- CHADLI Md, "Le musée Nejjarine des art et métiers du bois à Fès", Bulletin Icom Maroc, 8, 2002.
- CHADLI Md, "Nejjarine, un fondouk restauré et réhabilité en musée à Fès", Patrimoine culturel
Comment évolue la dépense des ménages marocains en général ? Comment évolue
marocain, Université Senghor d’Alexandrie, Maisonneuve & Larose, Paris, 2003
-laCHOAY
dépense culturelleduenpatrimoine,
F., L’allégorie particulier
Ed?Le Seuil, Paris, 1992
- DEMNATI N., "Musée et mondialisation", Bulletin Icom Maroc, 8, 2002
-La dépense
GREFFET des duménages
X., La gestion marocains
patrimoine culturel, évolue
Anthropos, Paris, 1999 selon des « lois »
- International de l’imaginaire, Le patrimoine culturel immatériel, les enjeux, les problématiques, les
statistiques
pratiques, éd. Babel, Maison des cultures du monde, 2004
- JLOK M., Patrimoine et musée au Maroc, IRCAM, colloques et séminaires
e n° 11, Rabat, 2007
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19 siècle, les coefficients
- KAFAS S., "De l’origine de l’idée de musée au Maroc", Patrimoine culturel marocain, Université
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
Senghor d’Alexandrie, Maisonneuve & Larose, Paris, 2003
-consommateurs
KAFAS S. et al. marocains :
(coord.), Inventaire du patrimoine architectural des Médina-villes du patrimoine
Mondial : Marrakech, Essaouira, Tétouan, Meknès, Les cahiers du Patrimoine, 1, Ministère de la
1) La Unesco,
Culture, part du
2008revenu affectée aux dépenses alimentaires tend à baisser,
-proportionnellement,
KAFAS S. et al. (coord.),auL’inventaire
fur et à mesure de laculturel
du patrimoine hausse et du revenu.
naturel au Maroc, guide pratique, Les
cahiers du Patrimoine, 2, Ministère de la Culture, Isesco, 2008.
-2)KRAEMER
La proportion des dépenses
G., La presse francophoneconsacrées auxMaisonneuve
en Méditerranée, vêtements,& logement,
Larose, 2001chauffage et
-éclairage
MATTELARTestA., Diversité
assez culturelle et mondialisation, Tarik Editions, 2008
stable.
- TOBELEM J.M., (dir.), La culture mise à prix, l’Harmattan, Paris, 2005
-3)TOUZANI A., la
Et enfin, La part
culture et ladépenses
des politique culturelle
réservéesau Maroc, Ed. La croisée
à l’éducation, la des chemins,
santé, 2003
les voyages, la
culture tend à augmenter plus vite que la hausse du revenu.
RAPPORTS & ARTICLES :
loi
Cette statistique
Rapport renvoie àLel’idée
du cinquantenaire, Marocdes échelles
possible, de besoins
Perspective 2025 (la plus célèbre étant
de
celle Rapport de la Cour
Maslow) selondeslaquelle
comptes 2007 : Bulletin Officiel,
les individus auraient5588,tendance
20/12/2007,àpp.assouvir
4264 – 4271
leurs
Programme de développement régional touristique d’Agadir, Ministère du tourisme
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs
des35. Oumoussnationales
Enquêtes Ahmed, Ministère de la de
sur le niveau Culture, Direction
vie des régionale
ménages Souss (ENNVMM).
marocains Massa Draa,
Selon Ernst Engel, économiste et statisticien allemand du 19e siècle, les coefficients
budgétaires des ménages évoluent selon une triple loi, vérifiée pour les
consommateurs marocains :
Cette loi statistique renvoie à l’idée des échelles de besoins (la plus célèbre étant
celle de Maslow) selon laquelle les individus auraient tendance à assouvir leurs