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Royaume du Maroc

Ministère du Tourisme
Institut Supérieur International de Tourisme Tanger

Tourisme & GOUVERNANCE

Cours : SMOH1
Année universitaire 2019- 2020
Définition des concepts de base

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Concept de développement

La dimension économique a longtemps dominé la notion de développement en réduisant ce


concept à la croissance économique.
Le développement et la croissance ne sont pas synonymes.
La croissance correspond à une augmentation soutenue pendant une période suffisamment
longue de la production d’un pays ou d’une région ce qui implique son caractère exclusivement
quantitatif.

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Concept de développement

Le développement implique une transformation plus qualitative, Il est la combinaison des


changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître,
cumulativement et durablement, son produit réel global.
Le développement met en lumière, non seulement la capacité d’accroître les richesses
économiques, mais également les mutations sociales et culturelles que le développement induit.

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Concept de développement

On distingue deux courants dans le développement :


Le développement endogène et le développement exogène.
Le développement endogène suppose une amélioration de la situation actuelle par les forces
internes à une région, un territoire ou un pays.
Le développement exogène est initié par des intervenants externes, venant du centre ou de
l’extérieur.

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Concept de territoire

Le territoire est un espace géographique socialisé. Il s’agit d’un espace approprié par un groupe
social (une communauté) avec un sentiment d’appartenance ou de conscience de son
appropriation.
Le territoire est souvent aussi un espace aménagé par la communauté qui l’occupe et constitue
un lieu d’identité.

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Concept de territoire

Un territoire se caractérise par l’unité de son aspect physique (géographie naturelle) qui fait
référence aux configurations territoriales et aux propriétés naturelles et matérielles qui le
composent.
Le territoire est peuplé par une communauté homogène sur le plan ethnique.
Le territoire se caractérise par son homogénéité au niveau culturel et linguistique.
.

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Concept de territoire

Ces caractéristiques du territoire créent une spécificité identitaire qui peut constituer une
ressource pour le développement territorial.
Tout cela implique que chaque territoire est singulier et que le développement territorial repose
sur un territoire et ses ressources spécifiques

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Concept de territoire

Le territoire est organisé autour d’un certain nombre d’acteurs qui constitue un système de
gouvernance locale, Il rassemble une collectivité, un ensemble d’acteurs privés et un système
d’administrations publiques.

L’aspect organisationnel d’un territoire permet de connaître le mode de son fonctionnement


lequel repose sur l’identification de des acteurs, le rôle de chacun d’entre eux, et la définition des
processus de décisions qui l’organise.

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Concepts de développement local et développement territorial

Les échecs successifs sur le plan économique des politiques publiques centralisées, notamment
celles qui concerne l’aménagement du territoire, ont favoriser la recherche d’une alternative en
terme de développement qui s’appuie sur les acteurs locaux pour créer de nouvelles
dynamiques territoriales.
La recherche de cette alternative a été motivée par:
 Les revendications des régions et leur volonté de faire connaître leurs spécificités locales.
 Les revendications des élus locaux pour avoir plus de pouvoirs de décision et d’action sur
leur territoire.

 La mobilisation des habitants qui se rassemblent de plus en plus dans la vie associative pour
faire valoir leurs aspirations.

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Concept de développement local

Le développement local est associé au développement endogène ou « par le bas » à travers des
initiatives ascendantes « Bottom-up » ou descendantes dite «  top-down ».
 le développement local peut être défini par opposition aux formes d’organisation classique
centralisée.
 Le développement local passe par la décentralisation des pouvoirs de décisions politiques,
économiques et financières..

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Concept de développement territorial

Le développement territorial se fixe comme objectif de rendre les territoires attractifs et


compétitifs en s’appuyant sur la valorisation des ressources locales et en s’appuyant sur
l’approche « penser global, agir local » et celle du développement durable.

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Concept de développement territorial

Le développement territorial gravite autour de trois facteurs :


 Le rapport entre les pouvoirs locaux et la société civile,
 L’intégration des partenariat public/privé dans la démarche de projet
 La participation des citoyens aux décisions par le biais de consultation ou de concertation.

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tourisme & du développement territorial

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Le tourisme facteur du développement territorial

Lorsqu’il est géré de façon intégrée au niveau des territoires, le tourisme peut avoir de
nombreux effets positifs et être un moteur essentiel du développement territorial.

Le tourisme est un moyen particulièrement adapté à la valorisation des ressources patrimoniales


telles que les patrimoines culturels matériels ou immatériels ou encore le patrimoine naturel.

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Le tourisme facteur du développement territorial

Le tourisme permet de rendre les territoires attractifs au niveau de la population mais il a aussi
un impact au niveau des activités économiques.
Les déplacements issus de l’activité touristique dès lors qu’ils concernent un nombre important
de personnes entraînent d’autres activités économiques : industrie, bâtiment et l’agriculture...

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Le tourisme facteur du développement territorial

Le tourisme est une activité économique à double visage, à la fois structurante et


déstructurante, productive et dégradante, facteur de liberté et instrument de dépendance.
Le tourisme doit donc être abordé et développé avec précaution, en restant ouvert et conscient
qu’il peut être un atout mais aussi un désavantage pour un territoire si les externalités négatives
sont mal maîtrisées.

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Projet touristique et développement territorial

La notion de projet touristique est liée à de nombreux éléments : cela implique, entre autre, des
acteurs variés, un territoire pertinent, des financements, des besoins, des objectifs et des enjeux
ou encore une volonté commune.

Un projet touristique est un système polymorphe qui s’inscrit dans une dimension temporelle et
spatiale dont le principe est de mettre en interrelation l’ensemble des éléments endogènes et
exogènes qui le compose.

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Projet touristique et développement territorial

Le projet touristique doit être traité dans une approche plutôt systémique, c’est-à-dire que les
éléments qui le composent sont considérés dans une relation d’interdépendance entre eux.
De plus, ces éléments sont polymorphes c'est-à-dire qu’un projet touristique peut se concevoir
sous plusieurs formes : les mots sont identiques mais n’ont pas forcément le même sens.

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Projet touristique et développement territorial

Les projets touristiques ne peuvent faire l’objet d’aucune standardisation ou modélisation,


chaque projet a un système unique. La dimension temporelle suppose qu’il est possible qu’un
laps de temps plus ou moins long s’écoule entre le moment de l’idée du projet et le moment de
la réalisation du projet, ce qui implique le risque que le projet ne soit plus en accord avec les
attentes des clientèles fortement évolutives.

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L’approche ensembliste ou systémique du projet touristique

Un projet touristique peut s’inscrire dans deux approches distinctes :


1. L’approche ensembliste dans laquelle les éléments exogènes et endogènes sont peu, voire
pas, en interaction. C’est le cas par exemple du tourisme de masse qui crée un système ex-
nihilo se détachant des réalités et des éléments constitutifs du territoire.

Ces types de projets touristiques de masse ont davantage de risque de ne pas favoriser le
développement de leur territoire et la finalité des projets qui s’inscrivent dans cette approche
est généralement la satisfaction de la clientèle.

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L’approche ensembliste ou systémique du projet touristique

1. Approche systémique :
 dans cette approche, les éléments exogènes et endogènes sont fortement en interrelation.
 C’est le cas des projets touristiques qui favorisent le développement du territoire et dont la
finalité est généralement la recherche de la satisfaction de la population locale.

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Satisfaction de la clientèle ou satisfaction de la population locale

 Un projet touristique peut être donc développé selon deux finalités distinctes :
 Dans un premier cas, le projet touristique peut être conçu et mis en place pour les touristes.
La finalité du projet dans ce cas la satisfaction de la clientèle.
 Le projet touristique peut donc être réalisé au détriment du territoire et de sa population

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Satisfaction de la clientèle ou satisfaction de la population locale

 Le projet touristique, selon l’approche systémique, a pour finalité la satisfaction de la


population locale.

 Le risque réside dans la non satisfaction des touristes, sachant que le territoire a besoin des
visiteurs pour que le tourisme soit vecteur de développement

 Selon cette approche, le phénomène touristique se conçoit comme un facteur agissant en


faveur du développement territorial et considérant les touristes comme un moyen pour
atteindre cette finalité.

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Les phases du projet touristique

Un projet touristique possède six fonctions :


 définition, étude, conception, action, structuration, contrôle.
Ces six fonctions s’analysent selon trois phases :
 En amont : les fonctions de définition, d’analyse et de conception ;
 En cours de réalisation : les fonctions d’action et structuration
 En aval: contrôle et évaluation.

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Les phases du projet touristique

Phase 1 : En’amont
Etape1 : Etude d’opportunité
Cette étape permet de juger de l’opportunité du projet et elle consiste à:

 Etudier le marché : la clientèle


 Positionner son produit
 Rechercher un site
 Connaître les labels
 Connaître la réglementation fiscale
 Confirmer adéquation Territoire / Projet
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Les phases du projet touristique

Phase 1 : En amont
Étape 2 : Étude de faisabilité
 Analyser les marchés : politique marketing
 Vérifier les règles d'urbanisme
 Effectuer les formalités de création de société
 Élaborer un plan de financement
 Préparer le dossier subvention

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Les phases du projet touristique

Phase 2 : la réalisation
Étape 3 : Réalisation
 Concrétisation du projet touristique.
 Les experts en développement de projet touristique moins impliqués dans cette étape en
faveur des spécialistes en ingénierie de projet.

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Les phases du projet touristique

Phase 3 : En aval
Étape 4 : suivi, correctif et évaluation rétrospective
 Cette étape sert à accompagner le fonctionnement du projet touristique pour assurer sa
pérennité dans le temps.
 Repenser le système afin de corriger les éventuels problèmes survenus lors de
l’opérationnalisation du projet,
 Etablir une évaluation rétrospective en mettant en perspective les résultats de la réalisation
actuelle par rapport aux objectifs de départ.

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Relation entre projet TOURISTIQUE et territoire

Un projet touristique dit de territoire est un projet de développement touristique dont les
fondements sont :
 Un territoire,
 Les administrations territoriales et sectorielles,
 Les élus et les acteurs économiques et associatifs,
 Un projet touristique porté par un investisseur public ou privé.

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projet structurant, définition

 Le projet touristique en question est sensé être structurant.


 On dit d’un projet touristique qu’il est structurant pour un territoire lorsqu’il crée et favorise
des activités ayant des retombées économiques fortes et participe de manière significative à
la création d’emplois directement et indirectement.
 Un projet structurant se caractérise généralement par les caractéristiques suivantes:
1. Valorise l’image du territoire,
2. Stimule la création de l’emploi
3. Participe au développement des loisirs et de la connaissance
4. Favorise la protection de l’environnement.

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projet structurant, définition

 Un projet touristique s’appuie forcément sur un territoire communal ou intercommunal


 Le territoire pertinent d’un projet touristique ne correspond pas forcément aux limites
administratives où est domiciliée la structure porteuse du projet

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Typologie des projets touristiques

 Les types de projets touristiques sont nombreux, l’idée étant de trouver des critères
pertinents pour les différencier.
 La présente typologie portera sur les projets de territoire, des projets de développement
initiés en général par l’ensemble des acteurs publics.
 Ils sont projets touristiques de développement de l’offre dont la finalité est le
développement territorial et la satisfaction la population locale.

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Typologie des projets touristiques

 Pour établir la typologie on choisira comme critère de choix, la motivation majeure qui
insite le touriste à visiter un lieu touristique.
 Nous adopterons la typologie proposée par Bruno Carlier et Jean-Pierre Martinetti (La
conduite des projets touristiques, 2003).
 Les auteurs déterminent cinq types de tourisme : le tourisme de nature, le tourisme de
culture, le tourisme de sport et loisirs, le tourisme d’affaires et le tourisme de croisière.
 Le tableau ci-après fait le lien entre les natures de projet touristique et les types de
motivation des touristes.

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Typologie des natures de tourisme en fonction de la motivation principale

Nature du tourisme Motivations majeures du touriste


Tourisme de Nature L’observation et appréciation de la nature
Tourisme Culturel La recherche de la connaissance et des émotions via
la découverte d’un patrimoine
Tourisme Sport et La recherche de l’activité physique, d’aventure ou de
Loisirs détente dans un but de divertissement
Tourisme d’affaires La diffusion, l’acquisition ou le partage de
connaissance à vocation professionnelle
Tourisme de croisière La recherche du calme, du repos et l’originalité du
mode de séjour
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Acteurs des projets touristiques

Les acteurs (porteurs de projets) du territoire ont des statuts différents selon la sphère à
laquelle ils appartiennent.
Il existe trois sphères traditionnelles :
1. La sphère publique,
2. La sphère privée,
3. La sphère civile.

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Acteurs des projets touristiques

1. La sphère publique

1. Les collectivités territoriales : La mission de ces collectivités consiste à concevoir,


programmer et mettre en place des actions de développement économique, social et culturel
à l’échelle locale, provinciale ou régionale.

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Acteurs des projets touristiques

1. La sphère publique

2. Les services de l’État : ils sont les structures administratives déconcentrés de l’État. Ils ont
pour mission de coordonner les actions de terrain avec les directives de l’État pour une
harmonisation et une cohésion à l’échelle nationale.

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Acteurs des projets touristiques

1. La sphère publique

3. Les organismes de formation ou d’expertise publique : ces organismes représentent les


établissements publics à caractère scientifique ou technologique. Ils sont porteurs de transfert
de connaissances, de savoirs et de savoir-faire.

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Acteurs des projets touristiques

2. La sphère privée

Les acteurs privés : il s’agit des entreprises, des artisans, des organismes financiers. Leurs
intérêts sont le développement de leur propre activité.

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Acteurs des projets touristiques

3. La sphère de la société civile

Les associations ou organismes à but non lucratif :


 Ils jouent un rôle actif dans le développement territorial
 Ils ont la particularité de représenter la société civile.
 Ils s’impliquent généralement dans un domaine précis comme : la santé, l’éducation,
l’environnement ou le développement de projets touristiques, entre autres.

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La gouvernance, un concept PRISÉ, mais trop vague

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Gouvernance & gouvernement

 La gouvernance porte sur la manière de piloter, de coordonner et d’associer différents


groupes d’acteurs : publiques, privés et de la société civile.
 La gouvernance a la spécificité de ne pas établir de liens hiérarchiques entre les différents
intervenants, contrairement au gouvernement fondé sur un système de prise de décisions
fortement hiérarchiques et descendantes.
 La gouvernance ne se substitue pas au gouvernement.
 Il s’agit d’une nouvelle méthode permettant de résoudre des problème, de répondre aux
attentes des populations locales par la négociation et la coopération entre les acteurs issus
des trois sphères économiques.

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Gouvernance, essai de définition

Selon le Dictionnaire des Politiques Publiques, la gouvernance pourrait se définir comme : un


processus de coordination entre acteurs, groupes sociaux et institutions, en vue d’atteindre des
objectifs définis collectivement.
La gouvernance se définit par trois caractéristiques principales:
1. L’absence d’une source unique de pouvoir et de décision ;
2. Equilibre entre les sphères publiques, privées et civiles dans le processus décisionnel ;
3. L’autorité est organisé de façon plus horizontale, coopérative et souple.

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Principe de base de la gouvernance

La gouvernance devrait respecter cinq principes :


1. L’ouverture :
les différentes organisations toutes natures confondues devraient « œuvrer de manière
transparente, promouvoir la libre circulation de l’information et communiquer leurs idées d’une
façon claire et compréhensible pour tous leurs partenaires ;

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Principes de base de la gouvernance

2. La participation :
Les décisions prises sont le fruit d’une large participation à tous les stades car plus la
participation est forte, plus la confiance et l’implication seront favorisées ;

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Principes de base de la gouvernance

3. La responsabilité :
Notamment en définissant clairement les rôles de chacun des participants à la gouvernance ;

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Principes de base de la gouvernance

3. L’efficacité :
la mise en place d’une gouvernance doit produire les résultats escomptés à partir d’objectifs
précis définis collectivement en amont et provenant de la concertation et de la complémentarité
de l’apport de chacun des acteurs impliqué dans le processus ;

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Principes de base de la gouvernance

5. La cohérence :
Quelque soit le type de décisions prises ou d’actions prescrites, il doit être cohérent et compris
par tous ;

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Gouvernance dans le secteur du tourisme

Le secteur touristique possède plusieurs spécificités impliquant fortement la gouvernance :


 Le tourisme est étroitement lié à un territoire, les deux sont indissociables. Sans territoire en
support, le tourisme n’existerait pas.
 Contrairement à d’autres secteurs économiques, le secteur touristique n’est pas
délocalisable : le tourisme est ancré par essence à une destination.
 Cette spécificité influe nécessairement sur la gouvernance.

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Gouvernance dans le secteur du tourisme

Plus que tout autre activité économique, la gouvernance en tourisme implique de nombreux
acteurs mais aussi des secteurs variés tels que :
la restauration, l’hôtellerie, l’environnement, la culture, l’événementiel, les loisirs et sport, etc.
La gouvernance dans le secteur touristique s’inscrit donc dans une approche multi-acteurs et
multisectorielle.

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Gouvernance dans le secteur du tourisme

 Le tourisme se distingue par son caractère à la fois public et privé.


 Du fait qu’il repose sur les deux piliers, public et privé, la gouvernance est parfaitement
adaptée au tourisme dans le sens où il n’existe pas de lien hiérarchique entre eux.
 La gouvernance se distingue du gouvernement par l’absence d’hiérarchisation des acteurs.

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Principaux facteurs de la mise en place de la gouvernance en tourisme

Plusieurs facteurs agissent pour la mise en place d’une gouvernance en tourisme:


 L’État est moins présent qu’auparavant et les responsabilités en matière de développement
touristique sont plus conséquentes au niveau local.
 Les acteurs locaux ressentent donc la nécessité de se concerter pour mettre en commun des
idées, des objectifs mais surtout des ressources financières, humaines et matérielles.

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Principaux facteurs de la mise en place de la gouvernance en tourisme

 La deuxième raison est le contexte particulier du tourisme qui fait que beaucoup d’acteurs
sont concernés.
 Cette spécificité fait qu’on se trouve en présence de différents profils, intérêts, logiques mais
aussi différentes stratégies et partenaires : l’intérêt étant de faire converger toutes les visions
dans le même sens.
 La gouvernance, comme espace de rencontre et de négociation, permet aux différents acteurs
d’apprendre à se connaître pour développer des stratégies communes.

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Objectifs de la gouvernance en tourisme

Dans le secteur du tourisme, la gouvernance à des objectifs bien particuliers :


 Le développement de partenariats entre les acteurs dans l’optique de créer une dynamique
collective.
 Par la voie de la concertation et la coopération, la gouvernance permet une harmonisation des
politiques de développement.
 Rapprocher les acteurs sur des thématiques communes via la création de cet espace de
rencontre, d’échange et de négociation qui est la gouvernance.

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La gouvernance dans les projets touristiques

et le porteur de projet devrait négocier dans des conditions difficiles avec les acteurs en
désaccord. Selon Monsieur A, « c’est en associant en amont les acteurs qu’on réussira à
arriver à des résultats ». L’efficacité est donc recherchée à travers la gouvernance.
Du côté des acteurs privés, leurs intérêts dans la gouvernance sont davantage tournés vers
l’accessibilité à l’information et la reconnaissance des acteurs du milieu. C’est également un
moyen d’obtenir de l’aide publique ou privée et du soutien dans leur stratégie selon
Monsieur A.

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La gouvernance se définit par trois caractéristiques principales:
1. L’absence d’une source unique de pouvoir et de décision ;
2. Equilibre entre les sphères publiques, privées et civiles dans le processus décisionnel ;
3. L’autorité est organisé de façon plus horizontale, coopérative et souple.

Développez le concept de gouvernance en se basant sur les trois éléments ci-dessus désignés
en veillant à préciser le sens de chacun des termes techniques qui s’y trouve.

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Tourisme & GOUVERNANCE
Cas du tourisme rural au Maroc

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• Le tourisme rural connait à l’heure actuelle un véritable essor dans certaines campagnes
marocaines, notamment en montagne, un essor qui s'accompagne d'une inflation dans les
termes désignant le tourisme qui se développe dans les arrière-pays :
• Tourisme rural, Ecotourisme, Agro-tourisme, Tourisme de montagne, Tourisme responsable,
etc.
• Ces termes sont utilisés parfois de façon alternée pour signifier la même chose, alors qu'ils
recouvrent souvent différents sens.
• Nous proposons ici de retenir le terme de tourisme rural pour recouvrir toute pratique
touristique en milieu rural ou en dehors des villes et des stations balnéaires. Il peut englober
l'écotourisme ou encore l'agro-tourisme, mais aussi le tourisme de montagne.

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 Le potentiel touristique rural au Maroc est considérable, mais il n’est pas encore
commercialisé en tant que produit à part entière.
 Sa mise en valeur est de nature à renforcer fortement le positionnement de la destination
Maroc sur le marché du tourisme culturel et de découverte.
 Une offre de tourisme rural pourrait participer à la réactivation du produit balnéaire en le
rendant plus compétitif par rapport aux concurrents méditerranéens.
 Le tourisme rural permettrait une diffusion plus large des retombées directes du tourisme au
niveau des milieu rural et contribuer ainsi au développement humain au niveau local.

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 Le tourisme rural n’a fait l’objet jusqu’à maintenant d’aucune valorisation particulière si ce
n’est de manière épisodique et essentiellement par des initiatives individuelles qui ne
répondent pas dans la majorité des cas aux exigences et à la rigueur des projets touristiques à
dimension territoriale,

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Le développement de projet de tourisme rural au Maroc sont marqués jusqu’à l’heure actuelle
par :
 Absence de concertation,
 Montages non raisonnés,
 Image de marque qui ne fait l’objet d’aucun soin particulier,
 Canaux de commercialisation non maitrisés.
Conclusion : si le potentiel en matière de tourisme rural est riche, l’offre organisée et produite,
est absente et reste entièrement à créer.

63
 Le tourisme rural connait une diffusion un peu partout dans le pays, le plus souvent de façon
spontanée que ce soit au niveau de la demande ou celui de l’offre.
 Le processus de développement de ce type de tourisme se déroule dans une anarchie presque
totale qui devrait interpeller à la fois, les décideurs et les acteurs du développement.
 Une réflexion est à mener pour permettre une meilleure régulation d’une activité qui a
tendance à échapper à la maitrise des professionnels et à évoluer en dehors de tout cadre
réglementaire.

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Dans ses montages, le tourisme rural fait appel à une multitude d’autres acteurs que ceux
couramment intéressés par le tourisme balnéaire ou en milieu urbain.
Cette nouvelle forme de tourisme n’obéit pas dans son développement à la démarche suivie dans
la mise en place du tourisme classique qui s’est construit au Maroc depuis la fin des années 1960.
Le développement du tourisme rural doit être maîtrisé localement, car il est issu d’initiative
locales, son capital est basé sur la valorisation du produit local et sa gestion est rigoureusement
locale.

65
 Pour mieux accompagner le développement du tourisme rural, le Ministère du Tourisme
avait commandité, dans les années quatre-vingt-dix, une étude à l’OMT pour la mise au
point d’une stratégie de développement du tourisme rural.
 Cette étude a débouché sur la mise au point d’un concept adapté au cas du Maroc appelé
Pays d'Accueil Touristique (PAT).
 La mise ne place de ce dispositif va connaître une tournure inattendue consistant en sa
bureaucratisation, chose qui l’éloigne de ses principes fondamentaux.
 l'observation menée sur le terrain a permis de constater l’existence de dérapages de la part
des intervenants et des blocages qui font que le tourisme rural n’a pas encore trouvé sa voie
pour contribuer au développement local

66
 Le diagnostic révèle que si, le potentiel est grand et si la volonté des responsables et des
acteurs au niveau central et local est forte pour faire du tourisme une activité pouvant
participer activement au développement local, le succès tarde à venir.
 Les retards enregistrés dans le démarrage du tourisme en milieu rural sont en fait, liés aux
difficultés dues aux dysfonctionnements au niveau local, notamment en termes de
gouvernance territoriale.

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Le tourisme rural est sensé faire l’objet d’une approche territoriale.
Le concept retenu pour son développement est celui de Pays d’Accueil Touristique.
Pourtant, l’unité spatiale qui sera retenue est l’unité administrative qui coïncide avec la Région
institutionnelle ou la Province.
Le territoire ne devrait pas coller aux unités administratives mais plutôt faire l’objet d’une
délimitation appropriée qui renvoie à la notion de territoire projet

68
L’approche territoriale rejoint la nouvelle politique du Ministère de l’Agriculture à travers le
Plan Vert.
Le deuxième pilier de ce plan vert est dédié au développement solidaire de l’agriculture et
concerne principalement les zones en difficultés (montagnes, oasis, plaines et plateaux semi-
arides) qui rassemblent la grande majorité des exploitations du pays.
Ces régions voient dans le tourisme rural une solution possible pour générer des revenus
supplémentaires..

69
Le deuxième pilier du plan Maroc vert insiste sur l’importance de l’échelle de la petite région
agricole et sur la nécessité de créer une synergie agriculture/tourisme par le biais d’une
qualification des produits du terroir.
Venant couronner ces évolutions, la loi sur les produits à signes d’origine et de qualité
(appellations d’origine protégées et indications géographiques protégées) a été promulguée et
ses décrets publiés fin 2008.
Parmi les objectifs de cette dynamique est de créer une synergie entre la valorisation de ces
produits du terroir et le développement du tourisme rural.

70
Doc pp 12

71
 Le développement du tourisme rural devrait faire l’objet d’une approche territoriale.
 La principale recommandation faite par l’étude : Stratégie du Développement du Tourisme
Rural (2002), validée par le Ministère du Tourisme, a retenu le principe de territorialité
qu’il a concrétisé à travers le concept du Pays d’Accueil Touristique.
 L’unité spatiale retenue en fin de compte est l’unité administrative qui coïncide avec les
frontières de la Région ou la Province et non pas avec les frontières du territoire qui ne
coïncident pas forcement avec les découpages administratifs.

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Concept de gouvernance

La gouvernance consiste à intégrer et concilier les intérêts multiples voire divergents d'une
pluralité de partenaires, publics et parfois aussi privés, afin de valoriser leur volonté commune
de résoudre efficacement un problème bien identifié, en poursuivant des objectifs partagés.
La gouvernance implique la mise en commun de ressources et l'assemblage de logiques
différentes, par la coordination, la coopération et la négociation.

La gouvernance suppose la définition de règles de prise de décision et le choix de priorités, ainsi


que le partage de responsabilités , sous l'égide de l'état, garant de sa légitimation.

La gouvernance déploie son action sur un périmètre singulier, et combine les approches, tant
multi-scalaires que multisectorielles
Concept de gouvernance

Cette définition nous permet de conclure que la gouvernance constitue un dispositif flexible
qu'il est possible d'adapter aux différents contextes.

Nous pouvons l'utiliser dans le but de surmonter les contraintes organisationnelles, telles que la
multiplicité des structures et des processus décisionnels, ainsi que la façon de gérer les priorités
et de fixer les objectifs.
De ce fait, la gouvernance redéfinit le processus de prise de décision en termes de pouvoir et de
règles.

Elle agit sur un périmètre bien déterminé, constitué de plusieurs niveaux. Autrement dit, elle
allie approches multi-scalaires et multisectorielles.

74
Concept de gouvernance

Cette définition est basée non seulement sur la géographie en tant que discipline, étant donné
qu'elle tient compte de l' aspect territorial, mais elle s'appuie aussi sur la sociologie politique
étant donné qu'elle s'intéresse au jeu des acteurs via, entre autres, le pouvoir de prise de
décision.

75
Concept de gouvernance

Par contre, Pietro Beritelli a appliqué les principes des sciences politiques
et ceux du management des organisations pour proposer une définition spécifique de la
gouvernance de la destination.
La gouvernance de la destination est définie comme suit : «Établir et élaborer des règles et des
mécanismes pour une politique, ainsi que des stratégies commerciales, en impliquant toutes les
institutions et les acteurs concernés».

76
Concept de gouvernance

La définition de Pietro Beritelli met l'accent uniquement sur le développement de règles et de


mécanismes ainsi que de stratégies d'affaires pour une politique, impliquant toutes les
institutions et tous les acteurs concernés.

Elle traite la gouvernance de façon générale sans donner de spécificités à ses règles, à ses
mécanismes et à ses stratégies d'affaires.

77
Concept de gouvernance

Dans le but de formuler une définition plus globale du concept de la gouvernance dans un
contexte d'imbrication de niveaux de pouvoir et de chevauchement d’acteurs institutionnels et
sectoriels, il convient de croiser les deux définitions (Dovoz & Beritelli).

Suite à ce croisement, la gouvernance sera prise dans ses deux aspects : politique territoriale et
de la destination.

78
Concept de gouvernance

Ainsi, la gouvernance peut être définie comme un mode d'action basé sur le principe de
développement de règles et de mécanismes et de stratégies d’affaires en impliquant toutes les
institutions et tous les acteurs au sein de la destination afin de mettre à partie leur volonté
commune de résoudre efficacement le problème identifié et de poursuivre des objectifs
partagés.

79
Concept de gouvernance

La gouvernance constitue un processus dynamique, flexible, réactif et transparent.


Elle consiste à intégrer et à concilier les intérêts multiples voire divergents d’une pluralité de
partenaires publics et privés.
Elle implique la mise en commun de ressources et l'assemblage de logiques différentes, par la
coordination, la coopération et la négociation.
Elle suppose la définition de règles de prise de décision et le choix de priorités, ainsi que le
partage de responsabilités, sous l'égide de l' État, garant de sa légitimation.

80
Gouvernance touristique
Cas du tourisme rural

81
Introduction

82
L'une des caractéristiques du tourisme rural est la multiplicité des acteurs en présence et c'est
justement cette multiplicité qui explique l'importance de la gouvernance de tourisme.

Nous allons donc présenter tout d'abord cette multiplicité d'intervenants avant de voir comment
les articulations entre eux présentent diverses cas de figures qui peuvent expliquer l'échec ou la
réussite des projets de mise en tourisme des campagnes.

83
Quelle que soit la région, nous trouvons des acteurs relevant de l'administration, d'autres des
collectivités et autorités locales, des agences de développement, des associations locales et
internationales, des ONG, en plus des porteurs de projets eux-mêmes et de la population…

84
Le cas de la région de Chefchaouene peut illustrer cet état de chose. Ainsi dans cette région sont
impliqués :
 Le Ministère du tourisme (Ministère, délégation, CRT),
 Les Eaux et Forêts (à travers le parc national de Talassemtane et le parc régional de Bouhachem),
 Le Ministère de l'Agriculture à travers le pilier II du Plan Vert et la question des produits du
terroir,
 Ministère de l’Intérieur (La province),
 La Municipalité,
 L’Agence de développement du Nord (ADN),
 L’Agence de développement social (ADS),
 L'UE à travers le projet Gef-Rif et Meda,
 L’association Movimondo (Italie),
 L’association ACTLC (Catalogne),
 L’association Talassemtane,
 Chefchaouene rural
 L’association de développement local de Chefchaouene (ADL),
 Les gîteurs,
 Les guides locaux,
 La population directement concernée,
 Les marchands de séjours locaux et extra locaux.
85
La multiplicité des acteurs et des intervenants signifie aussi des enjeux et des stratégies pas
toujours concordantes comme par exemple entre les Eaux et Forêts, le Ministère du tourisme et
le Ministère de l’Agriculture.
Elle entraine des problèmes de superposition des différents territoires d'intervention de ces
différents services officiels.

86
La multiplicité des acteurs suppose aussi le chevauchement et la répétition des actions comme
dans le cas des ONG internationales qui tiennent rarement compte de ce qui a été fait avant,
d'où une certaine redondance dans la nature des actions, comme dans la formation des
ressources humaines ou le balisages des circuits.

87
La multiplicité d’intervenants appartenant à différents niveaux (local, régional, national et
international) se traduit par des incohérences, voire des conflits d’intérêts ce qui réduit à rien
les efforts et limite les effets
.

88
Cette multiplicité des intervenants met surtout face à face d'un côté les pouvoirs publics à
travers les différents ministères (Tourisme, agriculture, culture, intérieur) et leurs services
externes, mais aussi les autorités et les collectivités locales et régionales, et de l'autre coté, les
acteurs locaux, régionaux et internationaux.
Les interactions entre ces acteurs peuvent donner naissance à des synergies ou des
disfonctionnements, voire même des conflits qui peuvent naître de cette rencontre entre des
initiatives prises par le bas et des actions menées par le haut.

89
L'analyse des rapports entre ces différents acteurs peut se faire à travers les articulations des
deux niveaux d'intervention, le niveau étatique et le niveau local.
Pour cela on propose de partir d'une typologie qui met en évidence la manière dont ces
rapports s'organisent.
Cette typologie est basée sur une hypothèse selon laquelle le niveau de réussite d'un projet de
tourisme rural est lié au degré de son appropriation par la population locale.

90
A travers l’expérience marocaine dans le domaine du tourisme rural, se dégage quatre cas de
figures:
 Des destinations où les interactions entre le haut et le bas s'accompagnent d'une
appropriation des projets et d'une relative réussite. Ceci a été relevé dans le pays de
Chefchaouen et celui d’Ida Ou Tanane;
 Des destinations où malgré les hésitations de l’Etat, une multitude d’initiatives au niveau
local ayant abouti à de véritables constructions territoriales comme dans l’arrière pays
d’Essaouira;
 Des destinations où la synergie n'agit pas et où l'appropriation par le bas est relativement
faible ou problématique. C'est le cas du Moyen Atlas, et de la région de l'Anti Atlas et du
versant sud du Haut Atlas;
 Une destination où malgré plusieurs tentatives et malgré un potentiel indéniable, la greffe
ne prend absolument pas. C'est le cas de la région d'Oulmès.
Sans passer en revue tous les terrains nous allons nous limiter au cas de Chefchaouen à travers
des exemples représentatifs.

91
Le cas choisi est une destination qui rentre dans la catégorie des cas les plus avancés, les plus
élaborés et les plus réussis.
L'analyse a montré que dans ce cas le secret de la réussite relative est le degré d'appropriation
du processus de mise en tourisme par les populations, acteurs locaux et porteurs de projets.
C’est une destination qui est le théâtre de dynamiques nées de la conjugaison des initiatives
locales et des actions de l'Etat.

92
L’arrière-pays de la ville de Chefchaouen est une région déjà installée sur le marché du tourisme
rural. Inscrite dans la province dont la petite ville historique est le chef-lieu, cette région couvre
une unité géomorphologique appelée Dorsale calcaire et recoupe plus ou moins les limites du
territoire de la tribu Rhomara.

93
La zone se présente comme un territoire géographique cohérent, doté d’une forte identité
culturelle et de différentes potentialités pouvant sous-tendre une thématique diversifiée.
L’un des centres d’intérêt les plus forts est le parc national de Talassemtane, une zones des plus
boisées du pays : cèdre, chêne-liège, chêne zen, pin noir …
Elle est l’unique sapinière naturelle d’Afrique, classée en 2006 par l’Unesco dans la « Réserve
de la biosphère intercontinentale de la Méditerranée ».

94
Elle est située à proximité des stations de Tanger et du littoral de Tétouan, centre
émetteur d’une clientèle en manque de produits culturels et de découverte.
Elle est facilement accessible à partir de Rabat et Casablanca et la rocade
méditerranéenne l’ouvre encore davantage sur le nord et le rivage méditerranéen.

95
La région dispose d’atouts non négligeables et a bénéficié très tôt d’une demande arrivée
spontanée et non en réponse à une quelconque promotion touristique.
La clientèle touristique principale qui fréquente le plus la région est essentiellement celle qui
passe par Chefchaouen, cette ville étant le principal pôle émetteur des randonneurs et autres
pratiquants du tourisme vert.
Elle dispose pour cela d’une capacité d’hébergement de 550 lits et d’une multitude de pensions
familiales et maisons d’hôtes non classées.

96
De ce fait une zone commence à s’organiser autour de la ville de Chefchaouen avec une forte
densité de potentiel, d’implantations de possibilités d’hébergement et de circuits bien
fréquentés et où diverses actions ont été engagées en partenariat avec les acteurs locaux et des
ONG.

97
La demande touristique n'a pas laissé indifférents les acteurs locaux de la région qui ont pris
diverses initiatives pour répondre aux attentes.
Bien avant la mise en place du programme du Ministère du tourisme, la zone n’était pas
exempte de structures.
Aux initiatives positives des populations s‘est ajouté l'intérêt des associations et des ONG.

98
Impacts positifs du tourisme

La multiplication d’idées, de projets et d’initiatives que suscite la région de Chefchaouen n'a


pas laissé indifférents les décideurs, que ce soit au niveau des autorités et collectivités locales
ou au niveau central au Ministère du Tourisme.
Il reste que l’initiative la plus remarquable est celle préconisée dans le cadre de la stratégie
nationale du tourisme rural.
Elle a mis au point un concept dit « Pays d’Accueil Touristique » pour décliner ses options aux
niveaux régional et local.
Cette intervention venant relayer les multiples initiatives locales pose le problème de
l’articulation des actions venant du haut avec celles émanant d’en bas.

99
Le Pays d’Accueil Touristique part de la nécessité de mutualiser le potentiel et les compétences
et il doit disposer d’une identité propre et être délimité sur la base d’éléments le distinguant de
ses voisins : une unité physique et culturelle mais aussi une diversité du produit. Il doit se
situer à proximité d’une zone d’émission et être doté d’un label.

100
Le Pays d’Accueil Touristique émane surtout d’une volonté des acteurs locaux désireux d’une
mise en tourisme de leur espace. Il nécessite un accompagnement et une organisation de
développement et de gestion. Pour cela le PAT doit être doté d’une structure de gestion et de
développement et s’appuyer sur une animation spécifique : identification d’itinéraires, stages
et ateliers …

101
Le pays d’Accueil Touristique suppose des équipements et des aménagements touristiques
adaptés : Maison du Pays, hébergements touristiques ruraux, restauration touristique,
signalétique touristique.

Le Pays d’Accueil Touristique est un territoire qui n’est ni une Région, ni une Province, ni une
Commune.

102
Un Pays d’Accueil Touristique ne peut devenir effectif que s’il existe une volonté forte,
émanant des acteurs locaux, pour construire ensemble une image en patrimonialisant les
éléments de cet espace qui peuvent l’être et asseoir l’ensemble sur un label de qualité,
l’organiser sur le plan de l’hébergement, de la restauration et de l’animation, la promouvoir
à travers une politique de communication ciblée et la vendre à travers les canaux déjà actifs et
opérationnels pour commercialiser le produit Maroc en général.

103
Le PAT de Chefchaouen fut le premier à être mis en œuvre par le Ministère du tourisme et ce
en 2003 (OMT, 2003) et implique plusieurs partenaires. Or, le montage de ce projet pilote va
devoir intégrer et réunir toutes les initiatives déjà en cours et concilier des stratégies parfois
divergentes.

104
L’un des points forts d’un PAT est l’ouverture de la maison du pays, véritable vitrine unique du
territoire touristique, mais aussi siège de la structure qui doit à la fois porter son montage,
héberger son équipe, mais aussi animer, développer et gérer le PAT.
Cet emblème de la destination touristique, véritable clef de voûte du concept, manque
aujourd’hui cruellement de visibilité et d’efficacité.

105
Cette visibilité souffre du chevauchement des actions des multiples intervenants :
 Le ministère du tourisme lance le chantier de la Maison du Pays en plein centre de
Chefchaouen
 En même temps l’administration des Eaux et Forêts crée la maison du parc national située
aussi en ville.
Le premier cherche à promouvoir la destination dans sa globalité, alors que le second ne
s’occupe que du parc, destination incontournable proche
de Chefchaouen, ce qui œuvre à l’encontre d’une occasion unique de promouvoir de façon
intégrée et forte l’image du pays de Chefchaouen.
Face à ce manque de coordination d’actions venant d’en haut, les guides, gîteurs et autres agents
du tourisme local sont impuissants et ne savent comment réagir

106
L’efficacité de cette instance de gestion et de promotion du pays qui est la maison du pays est
limitée par l’absence du directeur du PAT.
Ce dernier devrait avoir le profil d’un agent de développement local et non celui d’un cadre
administratif.
La délégation du tourisme, localisée à Tétouan et non à Chefchaouen, a décidé de désigner parmi
son personnel, nouvellement recruté, un cadre devant animer le tourisme rural.
Mais, outre le fait que son profil n’est pas celui d’un agent de développement, qu’il est domicilié
à Tétouan, ce cadre n’a pas le titre de directeur de la maison du pays.
La raison en est, là aussi, une absence de coordination entre le ministère, la municipalité, la
région, etc. sur l’instance qui va prendre en charge la rémunération de ce cadre.

107
Malgré toutes ces difficultés et qui posent clairement le problème de la gouvernance, les acteurs
locaux maintiennent leurs activités. Des associations comme « Chaouen rural »  prennent de
plus en plus d'initiatives en soutenant la création de gîtes. Une fois ces structures d'hébergement
réalisées, l'association passe à la promotion et à la commercialisation.
Dotée d'un site internet et d'un service de commercialisation
implanté dans la ville de Chefchoauen, cette association prend des réservations et dirige les
touristes vers les auberges et les gîtes.
Plus que ça, les nombreuses coopératives locales qui s’activent dans la promotion des produits
de terroir ou présentés comme des produits du
terroir (fromage de chèvre, huile d’olive, apiculture) sont intégrées dans les circuits des
randonneurs. Les jeunes guides, même travaillant dans un cadre informel, maintiennent de bons
rapports avec les gîteurs

108
L'association du PAT est en cours de constitution. Tout se passe comme si pour les acteurs
locaux et les porteurs de projets, la réussite de l'activité est
si vitale qu'ils ne peuvent attendre que les mécanismes mis en place par l'Etat deviennent
fonctionnels. En attendant donc l'ouverture de la maison du pays, la nomination du directeur
du pays, l'officialisation des circuits et des étapes et la création d'un label, les acteurs de ce
tourisme le font avancer comme ils peuvent.

109
L ’activité touristique rurale se diffuse rapidement, mais le plus souvent de façon spontanée
que ce soit au niveau de la demande ou de l’offre. Mais on ne peut que constater que cette
diffusion se fait dans une véritable anarchie, ce qui est tout à fait normal, vu que nous sommes
en début d’un processus.
Parmi les signes de cette anarchie est qu’à ce jour, il est pratiquement impossible d’avoir une
idée chiffrée sur cette activité car il n’existe aucun système, ni moyen d’évaluer la demande ou
de la suivre.
Une étude commandée par le ministère avait évalué le nombre de consommateurs réels du
tourisme rural au Maroc à 650.000 personnes en 2002 et envisageait une évolution qui
porterait ce chiffre à 2.900.000 visiteurs en 2010.

110
Mais si les chiffres manquent encore, l’observation atteste d’une demande réelle et d’une offre
qui s’organise progressivement.
Les initiatives qui se multiplient ici et là et qu’essaie d’accompagner l’Etat suppléé par des
ONG et des projets de développement, manquent parfois de cohérence et la multiplication des
intervenants nécessite une gouvernance collective, une coordination optimale et surtout une
approche intégrée.

111
Gouvernance pour un tourisme responsable

L’OMT a mis en place douze objectifs pour obtenir un tourisme responsable et


durable. Ces objectifs devraient poser les bases pour des politiques touristiques qui
encouragent la durabilité :

112
Gouvernance pour un tourisme responsable

1. Viabilité économique
Assurer la viabilité et la compétitivité des destinations et entreprises touristiques, afin qu’elles
puissent continuer à prospérer et offrir des avantages sur le long terme.
2. Prospérité locale
Assurer la contribution maximum du tourisme dans la prospérité de la destination et veiller à
ce qu’une part importante des dépenses des visiteurs profiterait à la vie locale.
3. Qualité des emplois
Renforcer le nombre et la qualité des emplois locaux qui sont créés et soutenus par le tourisme,
dont le niveau des salaires, les conditions de service et leur disponibilité pour tous.
4. Equité sociale
Rechercher une redistribution juste des avantages économiques et sociaux issus du tourisme au
sein des communautés locales, dont l’amélioration des opportunités, du revenu et des services
disponibles.
Gouvernance pour un tourisme responsable

5. Satisfaction des visiteurs


Assurer que les visiteurs vivent une expérience sécurisante, satisfaisante et enrichissante.
6. Contrôle local
Engager les communautés locales et leur donner du pouvoir dans la planification et la prise de
décision concernant la gestion et les développements touristiques futurs dans leur
environnement, en consultation avec les autres acteurs.
7. Bien-être de la communauté
Maintenir et renforcer la qualité de vie des communautés locales, comme les structures
sociales et l’accès aux ressources, attraits naturels et éléments essentiels à leur survie, en
évitant toute forme de dégradation ou d’exploitation.

114
Gouvernance pour un tourisme responsable

8. Richesse culturelle
Respecter et mettre en valeur l’héritage historique, la culture authentique, les
traditions et les traits particuliers des communautés d’accueil.
9. Stabilité physique
Maintenir et mettre en valeur la qualité des paysages, qu’ils soient urbains ou ruraux,
et éviter la dégradation physique ou visuelle de l’environnement.
10. Diversité biologique
Soutenir la conservation des zones naturels, des habitats de la faune et de la vie
sauvage, et réduire les dégâts causés au minimum.

115
Gouvernance pour un tourisme responsable

11 Rendement des ressources


Réduire l’utilisation des ressources rares et non-renouvelables dans le développement
et le
fonctionnement des équipements et services touristiques.
12. Pureté de l’environnement
Réduire la pollution de l’air, de l’eau et de la terre au minimum, ainsi que les déchets
créés par les entreprises touristiques et les visiteurs.

116
Gouvernance pour un tourisme responsable

Dans le contexte du tourisme balnéaire et vu l’emphase du projet sur la biodiversité


et les communautés, les objectifs qui importent le plus sont ceux qui traitent de
l’impact environnemental et des moyens de subsistance durables pour les populations
:
 Diversité biologique, intégrité physique, qualité environnementale
 Prospérité locale, équité sociale et bien-être de la communauté.

117
Gouvernance pour un tourisme responsable

La condition fondamentale de la réussite de la gouvernance pour le développement


d’un tourisme durable est un engagement efficace des Structures Publiques et des
Organismes Privés dont les politiques et stratégies du développement du tourisme.

118
Gouvernance pour un tourisme responsable

Les acteurs concernés sont généralement les suivants:

 Les représentants des autorités administratives.


 Les ministères et organismes touristiques nationaux,
 Les ministères et organismes gouvernementaux (ceux chargés de l’environnement
et du développement durable),
 Les structures représentants les entreprises du secteur privé (associations
professionnelles)
 Les élus des différents niveaux du territoire
 Les organismes de soutien qui ont des intérêts sociaux, environnementaux et
communautaires et une expertise dans ce domaine (ONG, instituts de recherches,
universités, ainsi que les organismes représentatifs…)

119
Gouvernance pour un tourisme responsable

La gouvernance du tourisme durable demande aussi de la coordination au niveau


local entre les personnes travaillant dans les secteurs : touristique, environnemental,
communautaire, ou dans tout ce qui concerne le développement en général.
C’est à ce niveau que le plus gros de la planification, de la création d’un réseau de
contacts, de la formation, et de la diffusion d’informations prend place, et que le
tourisme doit être intégré de manière efficace dans le développement durable local.

120
Gouvernance pour un tourisme responsable

Une question particulière est de savoir comment les processus nationaux de politiques
et de gouvernance sont respectés et mis en place au niveau local, puisque ceci peut
être influencé par la décentralisation ainsi que les politiques et actions de
régionalisation, aussi bien que par les structures de gouvernance et d’engagement de
la communauté locales.

121
Gouvernance pour un tourisme responsable

La gouvernance du tourisme durable exige tout un processus de pilotage du


développement et de la gestion des projets touristiques.
Pour plus d’efficacité ce processus doit être mené au niveau de la destination, si l’on
veut mettre en œuvre les stratégies et les plans d’actions conçus et adoptés par tous
les acteurs concernés.
Une des conditions principales est le lien entre les stratégies pour un tourisme
durable, les stratégies de développement en général et les plans d’utilisation des
composantes physiques et spatiales ainsi que de la terre. La gestion de l’impact du
tourisme peut être effectuée à tous les niveaux grâce à un ensemble d’outils.

122
Gouvernance pour un tourisme responsable

L’OMT a établi un cadre d’instruments de gestion, regroupés en cinq catégories :


1. Les instruments de mesure : Ils sont utilisés pour déterminer les niveaux de tourisme et
l’impact, et pour rester informé des changements existants ou éventuels : les indicateurs de
suivi.
2. Les instruments de contrôle : ils permettent aux gouvernements d’exercer un contrôle strict
sur certains aspects du développement en étant soutenus par la législation : la législation, les
réglementations et la délivrance de permis, la planification d’utilisation de la terre et le
contrôle du développement.
3. Les instruments économiques : ils influencent les comportements et l’impact grâce à des
moyens financiers et l’envoi de signaux par le biais du marché : les taxes et les charges,
incitations financières
4. Les instruments de volontariat : Ils prévoient des cadres et des processus qui encouragent
l’adhésion volontaire des acteurs aux approches et pratiques de durabilité : codes de conduites,
audit, certification volontaire.
5. Les instruments de soutien, grâce auxquels les gouvernements peuvent, directement ou
indirectement, influencer et soutenir les entreprises et les touristes à rendre leurs activités plus
respectueuses du tourisme durable : les infrastructures, la formation, le marketing, et 123
Gouvernance pour un tourisme responsable

Ces instruments peuvent être employés à différents niveaux :


 la planification du tourisme,
 le contrôle du développement touristique,
 Meilleure gestion des ressources et travail avec les communautés.

124
Approches de la gestion du tourisme littoral

Les expériences du monde entier montrent qu’il est difficile de gérer vraiment
efficacement le tourisme sur les côtes.
De nombreux pays occidentaux ne sont pas arrivés à planifier correctement leur
tourisme littoral. Les dégâts dus à la surexploitation, au développement peu contrôlé,
et au manque de considération
donnée aux communautés et à la gestion des ressources ont accompagné le
développement touristiques dans certaines régions de la méditerranée par exemple.
Le besoin de s’intéresser à la gouvernance et à la gestion du tourisme littoral n’est en
aucune manière réservé à l’Afrique.

125
La Confiance

Les éléments de base de la gestion et de la gouvernance du tourisme durable, tels que


décrits ci-dessus, sont importants pour traiter les problèmes amenés par le tourisme
littoral, afin de pouvoir profiter de ses avantages potentiels. Le tourisme littoral en
soi ne présente pas assez de caractéristiques propres pour demander une approche
alternative, ce qui est largement confirmé par les écrits sur le sujet. La caractéristique
dominante du tourisme littoral est son intensité et son degré, c’est-à-dire que les côtes
ont tendance à voir une concentration de touristes et abritent des communautés et un
environnement particulièrement sensibles au tourisme. Le littoral est donc un lieu qui
nécessite tout particulièrement
que les principes de tourisme durable y soient appliqués.

126
La Confiance

Les écrits et les expériences générales montrent que les conditions de gestion et de
gouvernance du tourisme durable ci-dessous sont particulièrement importantes sur les
côtes :

127
La Confiance

La planification intégrée :
Il s’agit du domaine où la différentiation de l’approche littorale se fait le plus sentir,
surtout à cause du concept de Gestion Intégrée des Zones Côtières. Ceci souligne le
besoin d’une coopération entre les acteurs et d’un passage de la planification
générale des ressources à une planification d’utilisation des terres spécifique pour
chaque zone. Le besoin d’une planification efficace sur les côtes est aussi souligné
par les travaux sur les changements climatiques.

128
La Confiance

La gouvernance décentralisée :
Les communautés du littoral ont tendance à avoir leurs besoins et identités
spécifiques. Les approches de développement touristique sur les côtes qui sont mises
en place de manière centrale ont été prouvées inadéquates. L’importance accordée
depuis peu à la gouvernance et la gestion sur le terrain concerne tout particulièrement
les côtes.

129
La Confiance

L’engagement d’acteurs multiples :


On observe un besoin particulier d’engagement coordonné entre les secteurs public et
privé. Les zones littorales ont souvent de nombreux problèmes d’infrastructure et de
conservation qui concernent beaucoup le secteur public. En parallèle, le secteur privé
a souvent une position de force et d’influence dans les destinations côtières.

130
La Confiance

L’engagement de et les avantages pour la communauté :


Une grande partie de la documentation sur le tourisme durable de ces quinze dernières années
s’est intéressée à l’écotourisme et aux produits touristiques tournés vers les communautés. Les
zones côtières ont aussi été prises en compte, surtout en ce qui concerne l’utilisation égalitaire
des ressources et l’impact sur les vies. Le littoral doit aussi avancer vers une plus grande
considération de la durabilité, y compris la considération donnée aux avantages pour la
communauté dans le secteur du tourisme de masse traditionnel.

131
La Confiance

La mise en œuvre des outils de gestion :


La plupart des outils de gestion sont considérés aussi important pour les côtes que
pour les autres zones. S’il existe une différence, c’est probablement au niveau de
l’importance accordée aux outils concernant le contrôle du développement, qui va en
parallèle à l’attention portée sur la planification et l’utilisation de la terre, dont
l’application de l’Evaluation Stratégique de l’impact et en particulier de l’Evaluation
de l’impact sur l’Environnement

132
Ces aspects de la gouvernance et de la gestion ont été tout particulièrement
considérés lors de la conduite de cette étude.

133

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