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Institut de la Francophonie pour l’Administration et la

Gestion
Université Lumière Lyon 2
Faculté des sciences économiques et de gestion

Master (2ème année) Entrepreneuriat en Economie Sociale et Solidaire

Stage-mémoire
Thème : la politique RSE d'une entreprise industrielle (en Bulgarie?), le cas
Montupet

Présentation : M. MAMANE AMADOU Abdoul Razack

Sous la direction de : Mr Bertrand Tortellier (maitre de conférence associé,


directeur des études program director, master2 excutive international
management, université Lille I)
TALLET‒PINET Sarah (Ingénieur qualité, Montupet)
2014/2015

1
REMERCIEMENTS

Le rapport/ mémoire représente un long travail et l’aboutissement de notre


apprentissage, de nos réflexions, dans le cadre de notre master entrepreneuriat en
économie sociale et solidaire. Ce travail et l’ensemble de notre formation ont
nécessité l’aide, les encouragements de nombreuses personnes que je souhaits
remercier dans le cadre de ce rapport mémoire.

Je remercie chaleureusement, ma famille pour leur soutien quotidien, leur


compréhension, leur patience et leur « Vas y tu peux le faire ! » tout au long de cette
intense aventure : je pense particulièrement à ma chère maman FOURERA et à
l’ensemble de mes frères et sœurs notamment à Jamila, Souleymane, Sahiboul,
Ouzeirou et toute la famille.

J’adresse mes plus sincères remerciements à monsieur Bertrand Tortelier d’avoir


accepté d’être mon responsable de mémoire malgré ses multiples occupations et ses
diverses responsabilités.

Je remercie l’équipe administrative et le corps des enseignants de l’IFAG pour leur


disponibilité, leur soutien, leur encadrement et leur conseil.

Je remercie le personnel de l’entreprise Montupet pour m’avoir accueilli


chaleureusement dans leur établissement. Ces remerciements vont particulièrement
au directeur Mr. FRANCK GATE pour son ouverture d’esprit, sa gentillesse, sa
modestie et à Mr JACKY CHENET directeur de la nouvelle production pour la
confiance qu’il m’a accordé.

Je remercie de même, ma tutrice de stage TALLET‒PINET Sarah ingénieur qualité

Je remercie également Mme YORDANOVA Yordanka au service R.H pour sont


soutient technique

Mes collègues de promotion pour les échanges, les débats, les éclats de rire et les
moments de convivialité.

Enfin, je souhaite remercier toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont pu
participer à ce mémoire.

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LISTE DES SIGLES
C.A: chiffre d’affaires

C.E: commission européenne

D.D: développement durable

I.S.R: investissement socialement responsable

O.C.D.E: organisation de coopération pour le développement durable

O.I.T: organisation internationale du travail

O.N.G: organisation non gouvernementale

P.M.E: petite et moyenne entreprise

P.M.I: petite et moyenne industrie

R.H: réssources humaine

R.S: responsabilité sociale

R.S.E: responsabilité sociale des entreprises

S.A: société anonyme

T.I.C: technologie d’information et de communication

U.E: union européenne

U.I.M.M: union de la métallurgie industries et métiers

ZINZIN: investisseurs institutionnelles

3
SOMMAIRE
Remerciements………………………………………………………………………………2

Liste des sigles……………………………………………………………………………….3

Sommaire……………………………………………………………………………………..4

Introduction générale………………………………………………………………………...5

Chapitre I : présentation de la structure d’accueil………………………………………..7

I. Présentation……………………………………………………………7
II. Historique………………………………………………………………9
III. Information juridique et financière sur la société …………………10
IV. Composition du conseil d’administration…………………………..12
V. Principes et organisation…………………………………………….13
VI. Présence géographique……………………………………………..15

Chapitre II : responsabilité sociale des entreprises : enjeux et perspectives………..16

Introduction………………………………………………………………………16

I. Définitions, théories et concepts……………………………………..16


II. Genèse de la RSE…………………………………………………….32
III. Les phases de l’évolution de la RSE………………………………..35
IV. Investissement socialement responsable…………………………..37
V. Enjeux et perspectives de la gestion de RSE………………………41
Conclusion……………………………………………………………………..47

Chapitre III : Politique de la RSE du groupe……………………………………………..48

I. Présentation…………………………………………………………..48
II. Les pratiques de la RSE…………………………………………….48
III. Impact territoriale des activités …………………………………….53
IV. Rapport d’audit……………………………………………………….55
V. PAQC Montupet Roussé …………………………………………...59

Conclusion générale………………………………………………………………………..62

Bibliographie………………………………………………………………………………...64

Liste des annexes…………………………………………………………………………..67

4
Introduction générale
Le stage est une étape indispensable pour l’étudiant en vue de côtoyer le monde des
entreprises, d’apprendre leurs fonctionnements, les méthodes de travail, ainsi que de
pratiquer ce qui a été acquis durant les études.

C’est dans cet esprit que j’ai passé mon stage de fin d’étude au sein de l’entreprise
« MONTUPET/Bulgarie ». C’était une occasion pour enrichir mon potentiel
intellectuel, d’améliorer mes connaissances scientifiques et techniques acquises,
m’intégrer dans le milieu professionnel, et de comprendre le travail du service et son
utilité.

Le projet réalisé c’est avéré très intéressant et très enrichissant pour mon expérience
professionnelle. Grace à ce stage, j’ai travaillé sur des projets qui m’ont permis
d’entrevoir en quoi consiste la profession d’un gestionnaire dans ce secteur d’activité.
Nous avons choisi pour thème : « politique de la RSE d’une entreprise industrielle »
cas de Montupet Bulgarie.

La responsabilité sociale, en anglais corporate social responsability (CSR), est un


nouveau concept dont chaque entreprise a un devoir (obligation) d'en tenir compte
dans ses activités. Elle constitue une forme de prise en charge par l'entreprise des
préoccupations sociales, économiques et environnementales qui peut être traduit en
terme de développement durable appliqué aux entreprises qui signifie une prise en
compte par l'entreprise des questions sociales et environnementales tout en les
combinant avec ses préoccupations économiques et financières.

De nos jours, ce concept apparaît comme un nouvel instrument figurant dans le


cahier de charges de toute entreprise qui a négocié et signé son contrat en bonne et
due forme et est obligée de se préoccuper non seulement des bénéfices, de la
recherche de profit maximum, de la maximisation de la richesse des actionnaires,...
mais de la vie et des conditions du travail de son personnel, le développement des
zones dans lesquelles elles opèrent ainsi que la protection de l'environnement.

Sur ce, il s'avère impérieux pour toute entreprise qui œuvre dans n'importe quel
domaine ou secteur d'activité d'intégrer dans son portefeuille (ses activités) les
préoccupations sociales, environnementales, économiques de manière à améliorer
sa productivité, sauvegarder son image et celui de la notoriété de ses produits sur le
marché en vue d'une compétitivité acquisitive.

Le but de ce rapport/mémoire, n’est pas de faire une présentation exhaustive de tous


les aspects théoriques et technique que j’ai pu apprendre, mais aussi, de manière
synthétique et claire, de faire un tour d’horizon des aspects technique et humains
auxquels j’ai été confronté.

Je vous présente dans ce mémoire en premier lieu, la présentation générale de la


structure d’accueil. En second lieu, nous Allons donc étudier la RSE dans toute sa

5
dimension, de ses origines à aujourd’hui, pour montrer ses évolutions et adaptations.
Dans un troisième temps nous aborderons la politique de la RSE au sein de la
structure d’accueil. En fin en conclusion, je résume les apports de ce stage.

Cette Question de l’universalité de la RSE nous conduit à nous interroger sur


l’interaction entre ce concept et son milieu. On retrouve ici une des grandes
problématiques des relations internationales et de la globalisation. Notre monde est
riche de cultures différentes. Quant aux contextes, notamment politiques et sociaux,
ils sont également à bien des égards très différents. Or chaque concept est empreint
de ses origines (culturelles, sociales, environnementales, politiques, etc.). Les
valeurs et les attentes changent avec le temps et avec les circonstances qui sont
elles mêmes changeantes. Il nous semblerait donc normal que le sens et les
pratiques de la RSE diffèrent selon les pays, les cultures, et les idéologies. Comment
alors allier diversité de contextes et volonté d’universalisation de grands concepts
comme celui de la RSE ? L’idée de RSE ne rencontre pas d’opposants francs. Le
problème devient plus important lorsqu’il faut mettre en corrélation le prix des «
responsabilités » du concept de la RSE avec les effets obtenus en retour, plus
précisément avec les performances économiques de l’entreprise. Pragmatique, le
business cherche des réponses aux questions suivantes : pourquoi la RSE, combien
cela coûte-t-il et qu’est ce que cela rapporte ? Qui est au « centre » et qui « dirige »
ce groupe hétérogène de protagonistes qui se trouve dans la sphère du travail d’une
entreprise concrète ? Sans ces réponses, l’idée de RSE pourrait rester à l’état d’une
lettre morte.

Toutes ces questions nous amènent à notre problématique : Quel est l’intérêt pour
les entreprises de mettre en place une démarche de Responsabilité Sociale ?

6
Chapitre 1 : Présentation de la structure d’accueil

I. Présentation

Montupet est un groupe industriel français, spécialisé dans la conception et la


production de pièces très sollicitées principalement pour l’automobile. Coté en
Bourse sur Paris-Euronext, Montupet S.A. Co-concepteur, développe et produit des
pièces de fonderie usinées pour un large panel de constructeurs automobiles et pour
les sous-traitants de rang 1.

AUDI, BMW, CITROEN, DAEWOO, FORD, GENERAL MOTORS, NISSAN,


PEUGEOT, RENAULT et VOLVO sont pour Montupet les clients sur le long terme
pour les culasses et les pièces moteurs en général.

Les autres pièces produites par Montupet sont principalement les porte-fusées, les
pièces de liaison au sol, les pompes et turbo-compresseurs ainsi que les étriers de
freins.

Le Groupe possède sept unités, en France, Irlande du Nord, Espagne, Bulgarie et au


Mexique. Les process utilisés sont adaptés aux designs et aux spécifications des
clients. Situé près de Paris, le centre de développement utilise avec ses ingénieurs et
techniciens, les technologies de pointe pour satisfaire aux exigences croissantes de
nos clients.

A. Philosophie de l’entreprise

Montupet met en œuvre une politique de ressources humaines dont le principe


fondamental est de placer chacun dans une situation où son intérêt personnel est de
contribuer à la performance collective.

Pour atteindre cet objectif nous donnons le clou et le marteau à tous nos
collaborateurs.

Tel l’arbre qui acquiert sa force de la terre, pour donner les meilleurs fruits, notre
société donne les ingrédients, les règles et la politique d’entreprise qui permettent de
pleinement satisfaire nos clients.

7
B. L’environnement

L’objectif de Montupet est de servir ses clients dans la durée en répondant aux
attentes qualité tout en préservant l’environnement de façon pérenne.

Cette démarche volontaire est garantie par la certification ISO 14001 obtenue dans
toutes les usines du groupe depuis de nombreuses années.

Elle se traduit par :

Une conformité à la réglementation et aux exigences de nos clients.

- La valorisation et le recyclage de nos déchets (aluminium 100% recyclable).

- La prévention des risques de pollution de l’air, du sol et de l’eau par l’application


stricte de la politique environnementale.

- L’optimisation de nos consommations d’énergie.

- Une attitude responsable vis-à-vis de l’environnement de la part de tous les


membres de l’entreprise.

C. Qualité

Chaque entreprise du Groupe dispose d’un Système de Management de la Qualité


et d’un Système de Management de l’Environnement, construits selon les
normes ISO9001, ISO/TS16949 et ISO14001. Ces systèmes visent à satisfaire dans
la durée les clients, les collectivités locales et l’environnement social de nos sites. Ils
intègrent l’obligation de satisfaire aux dispositions réglementaires et légales
8
applicables et de développer une démarche de progrès continu. Ils sont
régulièrement audités, tant en interne qu’en externe.

De nouvelles commandes vont permettre une augmentation du chiffre d’affaires de


70% entre 2010 et 2015, preuves de l’attachement des clients à la société. La
satisfaction du client dans la durée est l’objectif principal de la politique qualité, qui
couvre toutes les activités scientifiques, industrielles, et administratives de
l’entreprise.

Pour atteindre cet objectif, le Groupe Montupet a mis en place un Système de


Management de la Qualité efficace et certifié ISO/TS 16949 sur tous les sites. Il
donne à la relation fournisseur-client toute sa valeur, depuis l’efficacité des
développements jusqu’à la qualité des livraisons.

Montupet anticipe l’évolution des spécifications par l’amélioration continue, et ainsi


contribue au progrès de ses clients de l’industrie automobile.

II. Historique

Montupet est un groupe industriel français, constitué en société anonyme, spécialisé


dans les produits moulés en alliages d’aluminium destinés à l’industrie automobile.

Le groupe s’est constitué en 1977 par la réunion de trois fonderies françaises :


Montupet, Debard devenu Virax et Fonderie de Précision. Après une décennie de
restructuration industrielle et financière, le groupe s’est internationalisé en rachetant
en 1987 la fonderie espagnole Alumalsa et en créant en 1988 et 1989 trois nouvelles
fonderies en France, au Canada et au Royaume-Uni. Dans le même temps Montupet
est devenu un producteur et un fournisseur d’outillages afin, entre autres, d’assurer
la maîtrise de ses approvisionnements les plus techniques, qui constituent un des
points forts de sa technologie.

Remise en question par la crise automobile de 1991 à 1996, l’expansion reprend à


partir de 1997 avec le développement des sites existants, la création d’une nouvelle
fonderie au Mexique et la reprise d’une fonderie existante en Irlande-du-Nord à la
demande de Ford.

En 2008, la production débute sur le nouveau site de Ruse en Bulgarie, tandis que
deux lieux de production sont fermés en Irlande du Nord et au Canada. Fin 2009 le
groupe acquiert les capitaux de Fonderie du Poitou Aluminium (dont le siège est à
Ingrandes en France). En juin 2010, le groupe cède sa filiale Française de Roues,
qui était spécialisée dans les jantes de voitures, et en avril 2012 Fonderie du Poitou
Aluminium après son insolvabilité. En novembre 2013, Montupet s’associe à l’indien
Jaya Hind, au travers de la coentreprise de Montupet avec le groupe Force Motors.

9
 Elle contrôle majoritairement 10 filiales* : • MFT-Montupet Snc à Bruxelles,
Belgique : centre de coordination, • MFT-Sarl à Clichy, France : négoce de
métal et prestations de services, • Alumalsa à Saragosse, Espagne : fonderie,
• Montupet UK à Dunmurry, Royaume-Uni, (et ses filiales) : fonderie et
outillage, • Calcast Ltd à Londonderry, Royaume-Uni (inactive), • Montiac SA
de CV à Torréon, Mexique : fonderie, • Montupet Eood à Roussé, Bulgarie :
fonderie, • Montupet Inc à Livonia, États-Unis : bureau commercial, • Montupet
Limitée à Rivière-Beaudette, Canada (inactive), • Montupet Deutschland
GmbH, Allemagne, (inactive). Elle contrôle indirectement 100 % de la société
Fonderie du Poitou Aluminium en France.
 Montupet travaille en partenariat avec tous les constructeurs automobiles
européens et américains et est spécialisé dans la conception et la fabrication
de deux types de produits en fonte d’aluminium : •des pièces pour les
moteurs, brutes ou usinées : culasses, bloc-cylindres, collecteurs d’admission,
•des pièces de structure, de liaison au sol et de freinage, brutes ou usinées.
La difficulté des défis proposés aux métallurgistes augmente. C'est pourquoi
la compétence reconnue du groupe dans ce domaine, et tout particulièrement
en ce qui concerne les culasses, lui a permis d'atteindre une position de
premier plan en Europe et aux Etats-Unis. Grâce à ses nombreux clients,
Montupet collabore à la majorité des programmes de moteurs de la nouvelle
décennie.

III. Informations juridiques et financière sur la société


 Information juridique

 Dénomination sociale et adresse

Montupet SA, 202 quai de Clichy 92110 Clichy

 Forme juridique et immatriculation

Montupet, société anonyme de droit français au capital de 16 389 808,88 euros est
immatriculée au registre du commerce et des sociétés de Nanterre sous le numéro :
542 050 794.

 Objet social

Fabrication de pièces et d’équipements destinés à l’industrie mécanique –prise de


participation directe ou indirecte dans toutes sociétés de nature à développer les
affaires sociales.

10
 Exercice social

L’exercice social, d’une durée de 12 mois, commence le 1er janvier pour se terminer
le 31 décembre.

 Marché de l’action de Montupet

Les actions Montupet sont cotées sur le compartiment C du marché Euronext Paris.
Code ISIN : FR0000037046 / Mnemo : MON

 Information financière

Le groupe Montupet publie ce jour son chiffre d’affaires au 30 juin 2015.

En M€ 2015 2014 Variation

1er trimestre 132,2 122,4 8,0%

2ème trimestre 139,8 116,7 19,8%

Total 1er semestre 271,9 239,1 13,7%

Sur l’ensemble du 1er semestre 2015, le chiffre d’affaires de Montupet s’établit à


271,9 M€, en hausse de +13,7% (+6,0% à change et métal constants). Au 2ème
trimestre 2015, la croissance du groupe est, comme anticipé, en nette accélération
puisqu’elle atteint +19,8% (+10,2% à métal et change constants), soit plus du double
de celle du 1er trimestre.

Retraitée du chiffre d’affaires outillage, dont les refacturations ont fait l’objet d’un
report du 1er vers le 2ème trimestre 2015, la croissance trimestrielle ressort à
+15,9%.

Chiffre d’affaires par zone géographique :

En M€ Au 30 Juin 2015 Au 30 Juin 2014 Variation

France 80,3 76,0 5,7%

Espagne fonderie 33,2 31,6 5,1%

Royaume uni (sous 68,3 63,6 7,4%

11
groupe)

Bulgarie 59,4 49,4 20,3%

Mexique 30,7 18,6 65,5%

Total 271,9 239 ,1 13,7%

Au-delà des effets de change favorables, la performance du 2ème trimestre 2015


s’appuie en premier lieu sur le site du Mexique qui bénéficie comme attendu du
démarrage très soutenu des programmes GM et enregistre ainsi une hausse de
101,2% de son chiffre d’affaires sur la période. L’usine bulgare reste, quant à elle,
sur une dynamique de croissance forte avec un chiffre d’affaires en augmentation de
+28,6% sur le trimestre (+21,5% à change et métal constants).

 Perspectives

A l’issue d’un solide 1er semestre et compte tenu des facteurs exogènes de coûts qui
demeurent favorables, le Groupe confirme anticiper une croissance de son activité et
de ses marges pour l’exercice en cours.

En outre, Montupet s’inscrit dans un processus permanent d’amélioration de la


compétitivité de ses usines. Le Groupe poursuit la mise en place de ses plans de
productivité avec la participation de toutes les équipes et dans l’objectif d’optimiser la
répartition des volumes de production entre ses sites industriels. A horizon 2019,
Montupet continue de consolider sa croissance grâce à la supériorité de sa
technologie, dans un environnement où la culasse se révèle être le composant clé de
la performance des moteurs de nouvelle génération, devant satisfaire à des
caractéristiques toujours plus exigeantes.

IV. Composition du conseil d’administration

 Président-directeur général :

> Stéphane MAGNAN – 64 ans – 1 260 147 actions Mandat renouvelé le 25 juin
2013 et venant à échéance à l’issue de l’Assemblée Générale statuant sur les
comptes de l’exercice clos au 31 décembre 2018.

 membres du conseil d’administration :

> Didier CROZET – Directeur Général délégué

12
– 66 ans – 959 238 actions Mandat renouvelé le 25 juin 2013 et venant à échéance à
l’issue de l’Assemblée Générale statuant sur les comptes de l’exercice clos au 31
décembre 2018.

> Marc MAJUS – Directeur Général délégué

– 67 ans – 1 250 016 actions

Mandat renouvelé le 30 juin 2009 et venant à échéance à l’issue de l’Assemblée


Générale statuant sur les comptes de l’exercice clos au 31 décembre 2014.

> François FEUILLET – 67 ans – 20 400 actions Mandat renouvelé le 30 juin 2009 et
venant à échéance à l’issue de l’Assemblée Générale statuant sur les comptes de
l’exercice clos au 31 décembre 2014.

> Jean BERRUYER – 70 ans – 579 actions Nommé le 30 juin 2009, pour un mandat
venant à échéance à l’issue de l’Assemblée Générale statuant sur les comptes de
l’exercice clos au 31 décembre 2014.

> Virginie RUSS – 49 ans – 690 actions Nommée le 25 juin 2013 et venant à
échéance à l’issue de l’Assemblée Générale statuant sur les comptes de l’exercice
clos au 31 décembre 2018.

> Sylvain GAUTHIER – 56 ans – 22 500 actions Nommé le 25 juin 2013 et venant à
échéance à l’issue de l’Assemblée Générale statuant sur les comptes de l’exercice
clos au 31 décembre 2018.

> Philippe MAUDUIT – 60 ans – 480 252 actions

Nommé le 25 juin 2013 et venant à échéance à l’issue de l’Assemblée Générale


statuant sur les comptes de l’exercice clos au 31 décembre 2018.

V. Principes et organisation

 Nature du groupe

Un certain nombre de facteurs concourent à l’efficacité du contrôle des activités de


notre groupe.

Des activités cohérentes

Les entreprises du groupe n’exercent que deux métiers, fortement connectés : la


fonderie et l’usinage de pièces en aluminium d’une part, et la fabrication d’outillages
pour fonderie d’aluminium d’autre part. Les dirigeants et les auditeurs, exercent donc
les mêmes types de contrôles dans n’importe quel site.

13
Des activités anciennes

Ces activités sont parfaitement connues puisqu’elles sont apparues dans l’entreprise
il y a un siècle pour la fonderie, trente ans pour l’usinage et plus de vingt ans pour la
fabrication d’outillages.

Une forte croissance interne

Toutes les sociétés membres du groupe MONTUPET sauf deux ont été créées de
toute pièce. Ceci assure culturellement une très forte maîtrise de la société mère sur
les sociétés filles.

Des clients très présents

Le marché automobile est connu pour son exigence qui se traduit par des visites et
des audits très fréquents de nos clients dans nos sites, à diverses étapes de
l’exécution des contrats commerciaux. Cette tradition d’ouverture favorise le contrôle
interne.

Un management stable

Les dirigeants de l’entreprise et de nombreux managers ont une longue expérience


des activités du groupe, qui leur permet d’exercer un contrôle pertinent.

 Règles de management

La politique de management originale, adoptée par MONTUPET en 1984, vise à


mettre chacun dans une situation où son intérêt personnel est de bien accomplir ses
missions.

Cette politique se traduit par des règles de fonctionnement concernant notamment


l’information, la prise de décision, la délégation des pouvoirs et la reconnaissance
des services rendus, maximise la maîtrise de chacun sur son environnement
professionnel et celle de la ligne hiérarchique sur ses opérations. Chacun dispose de
pouvoirs et de moyens adaptés à sa fonction pour bien servir les clients.

L’application de ces règles fait l’objet d’un suivi et de vérifications régulières. Elles
permettent de faire en sorte que par exemple les problèmes posés trouvent la
solution la plus adaptée au plus près des niveaux concernés.

Cela se traduit concrètement par exemple lorsque le délégateur confie (sans


abandonner sa responsabilité) des pouvoirs au délégataire : il s’ensuit pour lui une
obligation de suivi et pour le délégataire une obligation de reporting. Les modes de
suivi et de reporting sont définis au cas par cas, mais comportent l’obligation
systématique pour le délégataire de signaler toute difficulté, doute ou erreur.
L’application de ces règles, vérifiée et sanctionnée régulièrement, accroît
considérablement la sûreté de fonctionnement de la ligne hiérarchique.

14
 Organisation

Les activités essentielles à la satisfaction des clients, à la sécurité du personnel et


des actifs de l’entreprise, à sa santé financière, à la préservation de son
environnement, sont encadrées par des procédures écrites et gérées.

Ces procédures écrites :

➔ Assurent l’uniformité des activités et leur respectabilité;

➔ Facilitent la formation;

➔ Augmentent la transparence des activités.

Elles sont révisées en fonction des modifications propres à l’entreprise ou des


modifications de son environnement réglementaire et légal. Une procédure n’est
considérée comme existante que lorsque l’application confirme les dispositions
écrites. Ces procédures sont régulièrement auditées par audits internes et externes.
Ces audits se réfèrent à des normes internationales afin de mesurer la pertinence et
le degré d’application des procédures de l’entreprise.

VI. Présence géographique


La stratégie de proximité, la synergie des sites de production et la politique
commerciale internationalisée de Montupet qualifient le groupe afin de d’apporter un
service cohérent et une qualité homogène à des clients qui ont ou qui recherchent
des positions sur tous les points du globe.

 Les sites de production


 Mexique, Torréon
 Irlande du nord, Belfast
 France, Laingneville
 France, Châteauroux
 France, Ingrandes
 Espagne, Saragosse
 Bulgarie, Roussé

 La présence commerciale

 Montupet INC, Livonia, Michigan, USA,


 Pechiney UK Ldt, Berkshire, Angleterre,
 Montupet SA, siège social, Clichy, France,
 Alumalsa, Saragosse, Espagne,
 Esma AB, Spanga - Stockholm & Göteborg, Suède,
 Montupet Eood, Roussé, Bulgarie.

15
Chapitre 2 : La responsabilité sociale des entreprises : enjeux et
perspectives

Introduction

Les thèmes qui sont à la mode, on en use et on en abuse. C’est notamment le cas
de la responsabilité sociale des entreprises1. Il n’existe pas à l’heure actuelle un seul
modèle académique dominant de la responsabilité sociale des entreprises (RSE).
Une des raisons en est la nature même de ce concept qui est fluide et élastique.
Probablement que les raisons profondes demeurent dans la situation de crise du
système capitaliste actuel, qui est encore à la recherche de nouvelles solutions sur
un plan global.

Les études empiriques montrent que depuis la fin des années 1990, la
Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) s’implante rapidement dans les sociétés
cotées. Or, les arguments traditionnels évoqués dans la littérature comme favorables
à la RSE sont insuffisants pour expliquer cette soudaine expansion.

Certaines entreprises, éco-sensibles et proactives, « respirent » déjà maintenant au


rythme de la RSE, alors que d’autres essaient par des « procédés cosmétiques » de
dissimuler leur hypocrisie. C’est pour cela qu’il faut considérer la RSE comme une
occasion de revisiter la notion de performance et de priorité de l’entreprise.

Un nombre croissant de dirigeants pense que l’objectif de l’entreprise n’est pas


seulement de « faire du profit », mais que sa responsabilité réside également dans le
contrôle des conséquences de ses activités au sens large. La base de cette
approche doit être réalisée par un partenariat selon le principe « gagnant / gagnant
», et non selon le stéréotype « le plus fort gagne ».

I. Définitions, théories et concepts de la RSE

1. Définitions

Pour cerner la notion de RSE, procédons tout d’abord à un tour d’horizon des
définitions retenues par une institution comme l’Union européenne, par des
organisations actives dans le domaine comme Vigeo ou le réseau CSR Europe, et
enfin par des chercheurs réunis sur ce thème par un numéro spécial d’une revue à
comité de lecture.

 Selon le Livre vert de l’Union européenne, « Le concept de responsabilité


sociale des entreprises signifie essentiellement que celles-ci décident de leur

1
L’attribution du prix annuel McKinsey 2006 à Michael E. Porter et Mark R. Kramer pour le meilleur article publié
dans la Harvard Business Review, «The Link Between Competitive Advantage and Corporate Social
Responsibility », montre à quel point le thème de la RSE est d’actualité.
16
propre initiative de contribuer à améliorer la société et rendre plus propre
l’environnement », (CE 2001, p. 5). Plus loin, la Commission précise que « la
plupart des définitions de la responsabilité sociale des entreprises décrivent ce
concept comme l’intégration volontaire des préoccupations sociales et
écologiques des entreprises à leurs activités commerciales et leurs relations
avec les parties prenantes » (CE 2001, p. 8), définition que la Commission
reprend d’ailleurs à son propre compte dans le document de 2002 (CE 2002).
 Vigeo, agence européenne de notation sociale, se réfère explicitement au
cadre fourni par le Livre vert : « l’entreprise socialement responsable, non
seulement satisfait pleinement aux obligations légales et conventionnelles
applicables, mais intègre aussi en tant qu’investissement stratégique, les
dimensions sociales, environnementale et sociétale à ses politiques globales
(définition Vigeo, inspirée du Livre vert de l’Union européenne, juin 2001) » (cf.
www.arese-sa.com).
 Quant au réseau CSR Europe3, il avance que « la responsabilité sociale des
entreprises renvoie à la manière dont les dirigeants d’entreprises améliorent
leur impact social et environnemental pour créer de la valeur à la fois pour les
actionnaires et les autres parties prenantes en modifiant sa stratégie, son
organisation et ses procédés ».
 Enfin, le numéro spécial de la revue Structural Change and Economic
Dynamics (2004) sur la RSE retient la définition suivante : « Nous définissons
la Responsabilité Sociale de l’Entreprise comme des actions permettant
d’améliorer le bien-être social au-delà des intérêts de la firme et de ce qui est
requis par la loi ».
Sur la base de ces définitions, plutôt convergentes, on peut faire trois remarques.

o Elles définissent toutes la RSE comme une démarche volontaire. Dans


cet esprit, les politiques d’accompagnement de la RSE doivent être
incitatives.
o La RSE couvre un large champ puisqu’il s’agit de promouvoir tout à la
fois les dimensions sociale et environnementale de l’activité des
entreprises. Novethic4 précise que « la notion de RSE est liée à
l’application aux entreprises du concept de développement durable qui
repose sur trois piliers (économique, social et environnemental) ». Le
thème de la RSE constitue donc en quelque sorte le « volet entreprise
» de la thématique du développement durable, laquelle occupe une
place croissante dans le champ social et politique depuis la publication
du rapport Brundtland (1987) puis la tenue de la conférence de Rio
(1992).
o Enfin, le thème de la RSE n’est pas sans parenté avec le discours sur
le gouvernement de l’entreprise puisqu’on y retrouve dans les deux cas
les thématiques de la création de valeur (définition CSR Europe) et des
parties prenantes (définition CSR Europe et CE 2002).

17
Ces quatre définitions, qui sont une représentation fidèle de la manière dont est
appréhendée la RSE, mettent donc l’accent sur le caractère volontaire d’une
démarche d’intégration par l’entreprise d’objectifs sociaux et environnementaux.
Quant à la parenté de ce thème avec celui du gouvernement d’entreprise, nous
montrerons qu’il n’a rien de fortuit mais constitue, au contraire, un élément central
d’explication de la diffusion de la démarche RSE.

2. Fondements théoriques de la RSE

Pour les théoriciens de la RSE, « la science économique a naïvement idéalisé le


marché », en s’attendant à ce que celui-ci réponde à la demande sociale, autrement
dit aux besoins de la société. Les imperfections du marché se dressent donc pour
eux comme une condition sine qua non de l’existence de la RSE. Les grandes écoles
de la RSE sont généralement présentées selon l’évolution historique du concept :
Business ethics, business & society puis social issues in business management.
Mais, dans le cas de la RSE, tout comme dans d’autres cas d’ailleurs, certains
courants théoriques se chevauchent chronologiquement. Pour cela, nous essayerons
de présenter ci-dessous les théories marquantes sur lesquelles se base le concept
de RSE et les principaux modèles, tout en évitant de reproduire le schéma classique
(3 courants) et prenant en compte la nature multidisciplinaire de ce concept
(économique, social et développement organisationnel).

 La théorie néo-institutionnelle

La théorie néo-institutionnelle est apparue au milieu des années 1970. Elle se fonde
sur le vieil institutionnalisme de Selznick (1949) quoiqu’elle en diverge au niveau des
principes d’analyse et des approches de l’environnement. Elle englobe un ensemble
de courants distincts qui font partie de domaines très variés tels que l’économie, la
sociologie ou même les sciences politiques. Elle s’intéresse aux contraintes
culturelles et sociales exercées par l’environnement sur les organisations. Elle rejette
le modèle de l’acteur rationnel et l’« indépendance » des institutions. L’approche
néo-institutionnelle s’intéresse à l’influence du contexte institutionnel sur l’adoption
de pratiques ou sur l’architecture institutionnelle (Delalieux G., 2005). Les théories
néo-institutionnelles sociologiques analysent les organisations comme des systèmes
organisés opérant à l’intérieur de structures sociales composées de normes, de
valeurs et d’hypothèses largement acceptées. En nous basant sur les travaux de Di
Maggio, et Powell (1983), nous pouvons confirmer que la société institutionnalise
certaines pratiques en leur conférant une symbolique proche du mythe. Le
comportement de l’entreprise est influencé par les pressions institutionnelles. Les
entreprises adoptent des structures que les institutions exigent d’elles afin d’accroître
leur légitimité institutionnelle et leur pouvoir. L’entreprise paraît s’engager à
promouvoir les comportements éthiques (Mercier S., 2004). La RSE se présente
ainsi comme une innovation institutionnelle.

18
Certaines entreprises, telles que les firmes pétrolières et les banques, sont mal vues
par la société. Le développement d’actions dans le cadre de la RSE devient
nécessaire pour se légitimer, autrement dit pour acquérir une licence d’opérer. Cette
quête de légitimité sociale se matérialise par la recherche de l’entreprise de la
conformité aux exigences de la société environnante (Enrègle Y. et Souyet A., 2009).
[Les entreprises se préoccupent davantage des conséquences de leurs pratiques et
tentent d’améliorer la qualité des relations qu’elles entretiennent avec leurs
stackeholders …en identifiant et en rendant publiques les valeurs auxquelles elles
croient] (Mercier S., 2004). [Organizations…conform (to institutional pressures for
change) because they are rewarded for doing so through increased legitimacy,
resources, and survival capabilities] (Scott, 1997) cité par Nicolas Berland dans son
cours sur la théorie des organisations à Beyrouth en 2010. « La légitimité sociale
d’une entreprise lui est accordée par ses diverses parties prenantes. Cette légitimité
est maintenue dans la mesure où l’organisation est perçue par ces dernières comme
ayant un comportement conforme aux valeurs sociales environnantes. » (Girard D. et
A. Marchildon 2006).

Selon l’approche néo-institutionnelle, l’isomorphisme institutionnel peut se résumer


en trois types : mimétique, normatif et coercitif.

- L’isomorphisme mimétique correspond à l’imitation des entreprises entre elles.


Certains concepts tendent à s’imposer dans les discours des entreprises. Les
entreprises finissent par s’imiter les unes les autres et elles mobilisent certains
concepts dans leurs pratiques. Di Maggio et Powell, tels que cités par Bodet C. et
Lamarche T., 2007, ont décrit les fonctionnements mimétiques. Le copieur rentre à
nouveau dans la sphère de concurrence avec le copié. Les agences de rating
favorisent le mimétisme en produisant un système de référence entre les firmes.

- L’isomorphisme normatif a le même effet que l’isomorphisme mimétique. Dans


l’approche normative, il est dicté ce que l’entreprise doit faire et ce qui est bon pour
elle. Les normes professionnelles influencent les comportements des entreprises qui
finissent par se ressembler au niveau de la profession. De nos jours, nous assistons
avec la globalisation à de tels phénomènes au niveau international dans certains
domaines notamment ceux qui sont focalisés par le public. On peut citer à cet effet
les recommandations du Comité de Bâle aux établissements financiers.

- L’isomorphisme coercitif correspond au cadre légal qui influence le comportement


des entreprises. On peut citer à titre d’exemple les réglementations imposées par les
autorités de tutelle aux banques commerciales ou autres.

En définitive, l’entreprise finit par subir les effets combinés des trois isomorphismes.
Et il devient difficile de séparer l’effet de l’un ou de l’autre.

Selon Davis et Johnson (cités par Kashyap R, Mir et Mir Ali, 2004), la RSE est
pratiquée dans une vision de profit de long terme. L’entreprise cherche dans certains
cas à s’afficher responsable socialement pour capter l’attention des organisations

19
mondiales ou des entités internationales, gagner leur confiance et s’emparer d’une
part plus importante du marché. En fait, dans la plupart des cas, les entreprises sous
l’effet des pressions institutionnelles déclarent des missions et des politiques
socialement acceptables. Mais de là à pouvoir les suivre, cela dépend des rapports
de force des différents acteurs internes à l’entreprise tout aussi bien qu’externes. La
RSE est une relation à double sens ; l’entreprise est, d’une part, une partie de la
société alors que d’autre part, elle a besoin d’être reconnue pour ce qu’elle apporte à
cette société. « La légitimité est une condition ou un statut qui existe quand le
système de valeurs d’une entité est congruent avec le système de valeurs d’un
système social plus large dans lequel l’entité est une partie. Quand une disparité
réelle ou potentielle existe entre les systèmes de valeur, il y a un risque pour la
légitimité de l’entité. » Ainsi s’expliqueraient toutes les actions menées par l’opinion
publique, le grand public, les meneurs d’opinion (journalistes et medias) et les
hommes politiques locaux. (Lindblom cité par Decock Good C., 2001)

Plusieurs études empiriques ont été menées sur l’impact de la théorie néo-
institutionnelle sur la RSE des pays en transition. L’étude faite par Jamali D,
Safieddine A. and Rabbath M, (2008) insiste sur les facteurs de légitimité des
entreprises opérant au Liban, en Syrie et en Jordanie. Cette dimension mériterait une
attention particulière surtout que très rares sont les fois où les entreprises expliquent
les raisons qui les ont induites à devenir responsables socialement. Cependant, la
Commission européenne, tel que cité par Fuentes Garcia F. et al. 2008, a listé les
motifs énumérés par les entreprises elles-mêmes, comme suit :

o L’éthique des affaires


o L’engagement personnel du directeur de l’entreprise
o Améliorer la concurrence
o Embellir l’image de l’entreprise
o Prévenir une mauvaise réputation
o Augmenter la loyauté du consommateur
o Ne pas subir la concurrence des autres entreprises
o Augmenter la loyauté des employés
o Attirer de nouveaux employés
o Réduire les impôts
o Réduire les coûts.

Plusieurs chercheurs ont poussé leurs études dans le cadre de la théorie néo-
institutionnelle, ils se distinguent les uns des autres par la typologie qu’ils ont pu
dégager. Citons à titre d’exemple celle de Scott (1995) qui repose sur trois piliers : Le
pilier de la régulation, le pilier normatif, et le pilier cognitif qui explique les actions
d’un individu par la façon dont il se représente le monde, et de ce fait, certains
individus poursuivent des idéaux collectifs et souvent des croyances (qui peuvent
être fausses).

20
 La théorie des parties prenantes

La théorie des parties prenantes est une traduction de la théorie anglo-saxonne des
stakeholders. Plusieurs auteurs français trouvent que la traduction de « stackeholder
» par « partie prenante » n’est pas très précise et qu’elle ne reflète pas le vrai sens
du terme. Littéralement, stakeholder désigne « celui qui a un intérêt dans l’entreprise
». Cette théorie a vu le jour en 1984 avec Freeman qui définit la partie prenante
comme étant « tout groupe d’individus ou tout individu qui peut affecter ou être
affecté par la réalisation des objectifs organisationnels ». C’est une re-
conceptualisation de la nature de l’entreprise pour considérer les ayant intérêts
externes, au delà de la sphère traditionnelle des actionnaires, à savoir les clients, les
employés et les fournisseurs (Jamali D., 2008). Les entreprises devraient, dans cette
perspective, gérer les intérêts des différentes parties prenantes d’une façon
responsable, sans tenir compte des frontières qui les séparent et prendre soin des
parties prenantes « silencieuses » telles que les communautés locales et
l’environnement (Simmons cité par Jamali D., 2008). Une vision aussi large du
concept de partie prenante est problématique selon Jensen (cité par Mercier S.,
2004) : « n’importe qui pourrait revendiquer un intérêt dans une organisation. » Les
animaux, les medias ainsi que les malfaiteurs n’en seront alors pas exclus ! Pour
Haigh M. & Jones M. T. (2007), la partie prenante est considérée comme telle, non
pas pour ce qu’elle devrait être par la constitution organisationnelle, mais plutôt pour
sa proximité de l’entreprise et de l’influence qu’elle a sur celle-ci. Ces auteurs
évoquent la complexité des relations des parties prenantes avec l’entreprise comme
dans le cas du travailleur consommateur ou dans des situations de conflits d’intérêts
telles que la direction exécutive qui détient des actions.

La théorie des parties prenantes pourrait être reliée à la théorie de l’agence ou à


celle des coûts de transaction ; tant que l’existence de contrat entre la firme et ses
parties prenantes (mis à part l’environnement de toute évidence) s’avèrent
nécessaire. L’organisation dans ces courants de pensée modernes est une
combinaison de contrats et de relations d’échange. Mais effectivement, l’entreprise a
plus que des transactions et des contrats avec ses parties prenantes, elle entretient
avec elles des relations et c’est la survie de ces relations qui garantit le succès et la
survie de l’entreprise à long terme. Emmanuelle Dontenwill (2005) trouve que la
théorie des parties prenantes peut apporter un renouveau dans la façon
d’appréhender la gestion d’une entreprise. Pour Dontenwill, ce n’est pas
l’identification des parties prenantes qui serait originale dans cette théorie mais plutôt
le management de celles-ci qui va jusqu'à les faire participer aux choix stratégiques
de l’entreprise. L’entreprise deviendrait ainsi « un lieu de médiation » entre des
intérêts contradictoires émanant des différentes parties prenantes, elle pourrait
surtout lier les intérêts humains aux nécessités de l’environnement. Pour Corinne
Gendron, Jacques Igalens et Christian Bourion (2008), la théorie des parties
prenantes a produit le concept de « sensibilité sociale » remplaçant celui de «

21
responsabilité sociale ». Dans la sensibilité sociale, il s’agit de comprendre les
attentes et les revendications des parties prenantes afin de les anticiper ou de les
éviter. M. C. Jensen considère que l’entreprise ne peut pas maximiser sa valeur si
l’une des parties prenantes, quelque importante qu’elle soit, est ignorée ou
maltraitée. Et si ceci se réalisait, l’entreprise pourrait garantir la maximisation de sa
valeur à long terme. Les directeurs ne sont pas les agents des actionnaires, ce sont
les constructeurs des relations entre les différentes parties prenantes (Branco M. C.
& Rodrigues L. L., 2007). La théorie des parties prenantes est un processus
inévitable dans l’opérationnalisation de la RSE (Matten et al. cités par Branco M. C.
et al. 2007).

Cependant, certains chercheurs contestent que cette théorie soit une théorie en soi.
D’autres ont critiqué le fait que cette théorie ignore la dimension des coûts d’entrée
subis par les parties prenantes externes et qui sont souvent non négligeables. Ainsi,
les consommateurs sont généralement supposés avoir la liberté totale notamment
dans un régime de concurrence alors qu’en réalité, ils ne disposent pas du temps
nécessaire pour jouer à fond leur rôle. Ils ont des coûts à supporter pour collecter les
informations nécessaires et les analyser. Pour Jensen (2001), la théorie des parties
prenantes est fortement critiquable du fait que les managers ne peuvent pas prendre
de véritables décisions, mais qu’ils doivent faire des arbitrages. L’entreprise doit
raisonner « dans un environnement non seulement économique et écologique mais
aussi socioculturel, idéologique et politique ». Et le plus difficile dans ces choix est la
multiplicité des critères et leur hétérogénéité (Perez R., 2002).

 Le modèle de Carroll de la responsabilité sociale des entreprises

Le modèle initial de Carroll (1979), que nous retrouvons dans une multitude d’articles
et de livres, considère qu’il existe quatre types de responsabilités pour l’entreprise, à
savoir économiques, légales, éthiques et discrétionnaires. Nous avons choisi de
reprendre ci-dessous la description du modèle telle qu’elle figure dans l’article d’Adel
Golli et Dorra Yahiaoui (1991). Dans le modèle de Carroll, l’entreprise doit dégager
des profits et respecter la loi. Ce modèle repose sur la vision libérale en ce qui est de
la responsabilité économique de l’entreprise et les quatre catégories de
responsabilités, énumérées ci-haut, y existent simultanément et l’ordre dans lequel
elles sont représentées renvoie à leur importance relative. Carroll a repris son
modèle initial en 1991 pour établir une nouvelle conceptualisation, sous forme de
pyramide. Le modèle de Carroll, plus connu de nos jours comme « la pyramide de
Carroll », est un des plus utilisés pour appréhender la RSE. Il a été jugé comme
simple et il a été testé à plusieurs reprises. Dans la pyramide de Carroll, les
responsabilités s’ajoutent les unes aux autres et chacune d’entre elles forme une
composante de base de la responsabilité totale de l’entreprise.

22
- Economique : la responsabilité de base de l’entreprise est de satisfaire les
consommateurs, de dégager des profits aux actionnaires, d’assurer des emplois, de
payer les employés et payer le fisc et finalement de s’engager dans des actions
charitables ou de poursuivre des objectifs sociaux.

- Légale : l’entreprise doit respecter la loi et agir conformément à celle-ci. C’est une
responsabilité sociale vu que les lois émanent de la société et de ses valeurs. La loi
diffère de l’éthique.

- Ethique : l’entreprise doit agir selon les valeurs reconnues par la société sans
qu’elles soient nécessairement dictées par des lois. L’entreprise agit selon les
attentes de la société. Notons à cet effet que la responsabilité éthique de l’entreprise
a été inventée en 1931 par un ouvrier syndique Hyacinthe Dubreuil (1883-1971), qui
a prôné la création d’ateliers autonomes favorisant l’apprentissage de responsabilités
et donnant à l’ouvrier les moyens d’accomplir son existence.

- Philanthropique : l’entreprise aide la communauté à améliorer la situation des


individus sans s’attendre à une rétribution quelconque de leur part. Nous trouvons
dans cette catégorie les actions charitables, le soutien à l’art, aux écoles, aux
orphelinats, etc. Ces actions sont souhaitées par la société. L’entreprise peut
contribuer en ressources financières ou en temps des responsables travaillant pour
elle. Au cas où sa contribution n’est pas au niveau attendu, cela ne remet nullement
en cause sa moralité. Bien entendu, la RSE ne se limite pas aux actions
philanthropiques. « Ces dernières sont comme la crème sur le gâteau. » (Carroll,
1991).

Selon de nombreux auteurs, le modèle de Carroll a des limites. Qu’adviendra-t-il si


deux ou plusieurs responsabilités entrent en conflit ? Le classement de Carroll est
clair dans la disposition de chaque composante de la pyramide sans pour autant
répondre clairement à cette question. Les tensions les plus critiques entre les
différentes composantes seraient celles qui jaillissent entre les responsabilités
économiques et légales, économiques et éthiques ou économiques et
philanthropiques.

Kant aurait condamné moralement la philanthropie de l’entreprise qui se sert des


actes d’aide (des offres de soutien, de la « bienfaisance » et de l’ « altruisme »)
comme un moyen pour renforcer les fortunes des entreprises et les propres profits
des actionnaires. Selon la philosophie kantienne, la RSE aurait des valeurs morales
parce que c’est l’entreprise même qui considère que c’est la bonne chose à faire et
non pas parce que le gouvernement ou la société l’ont demandée, ou encore parce
que les actions engagées auraient des conséquences bénéfiques à l’entreprise
concernée (Masaka D., 2008). Cette philosophie va totalement à l’encontre de l’esprit
de marketing de Drucker qui a tant insisté sur l’intérêt des entreprises à profiter de
leurs actions philanthropiques. Il semblerait que les entreprises utilisent une grande
partie de leurs dépenses (dites charitables) dans des sponsorings, en vue d’étendre
leur réseau de relations publiques, de promouvoir leur image de marque, menant
23
ainsi leur campagne publicitaire. Comme ceci est illustré dans un schéma établi par T
? Keys, Thomas W. Malnight et K ? Van der Graaf, dans McKinsey Quarterly
(décembre 2009), qui relie les avantages gagnés par l’entreprise aux avantages
gagnés par la société, dus aux actions philanthropiques; plus les avantages sont
bons pour l’entreprise plus il s’agit de promotion et de propagande, et plus les
avantages sont bénéfiques à la société plus il s’agit d’actions de bienfaisance et de
philanthropie. En fait, toute entreprise devrait équilibrer entre ses ressources limitées
et ses efforts, entre les profits de ses actionnaires, ceux de ses ayant intérêts et ceux
de toute la société. Généralement, les entreprises commencent par mener des
actions purement philanthropiques parce que celles-ci sont faciles à entreprendre et
qu’il n’est pas compliqué de les décider. Pour réussir et obtenir des résultats
tangibles, l’entreprise devrait avoir une vision stratégique de ses actions et des
engagements aussi bien de sa part que de celle de ses employés.

La grande question serait donc la suivante : Comment passer à des stratégies RSE
qui visent effectivement une création de valeur aussi bien pour l’entreprise que pour
la société ? La création de valeur pourrait être tangible et représentée par un gain
financier, mais elle pourrait être également intangible comme c’est le cas dans le
développement d’une nouvelle compétence ou lorsqu’on soutient le moral d’un
employé.

 La conceptualisation de Wood (1991)

Wood reprend le modèle de la performance sociale de l’entreprise originellement


proposé par Carroll tout en l’affinant de subtilités considérables. Ainsi va-t-elle au-
delà des différents types de responsabilités et de leur identification, pour examiner
les facteurs qui motivent un comportement responsable, les processus des réactions
et les résultats de performance. Par là, elle place la RSE dans un contexte plus large
que celui d’une définition sans suite et la performance de l’entreprise responsable est
conceptualisé tout comme étant le produit de l’entreprise qui applique les principes
de la responsabilité sociale (Jamali D., 2008). Avec le modèle de Wood la recherche
sur la RSE a avancé de façon significative. Se référer à ce modèle serait tout d’abord
considérer les principes qui motivent les actions de RSE : institutionnel,
organisationnel et individuel. Selon ce modèle, les actions de RSE peuvent provenir
du principe de légitimité, du désir de l’entreprise de maintenir sa crédibilité ou bien de
sa volonté d’obtenir des résultats de performance. Ici, Les préférences et les
tendances des directeurs peuvent également constituer un facteur important à ce
niveau.
Les réactions constituent pour Wood une dimension d’action importante pour
compléter les composantes normatives et de motivation. Et finalement, les résultats
de performance s’intéressent aux impacts sociaux, programmes sociaux et politiques
sociales. L’originalité de l’apport de Wood, telle que rapportée par Haigh M. & Jones
M. T. (2007), comparativement aux travaux qui l’ont précédé peuvent se résumer par
l’interrelation de la société et des affaires et son insistance sur la non distinction entre
les deux. Selon cette conceptualisation, la société a des attentes de la part des
comportements des entreprises. Ces attentes sont promues par les effets externes
économiques. Le concept d’externalité est « la reconnaissance que l’action d’un
24
acteur donné peut affecter d’autres acteurs sans que ceux-ci aient été consultés ou
indemnisés pour les effets dommageables qu’ils subissent (externalités négatives) ou
sans que les bénéficiaires aient à payer un avantage qui leur est attribué du fait de
ces externalités (externalités positives). » (Urban S., 2005). La RSE peut ainsi se
matérialiser par une intériorisation des effets externes négatifs et une plus grande
génération d’effets externes positifs.

 Internaliser les effets externes

L’engagement de l’entreprise à être responsable est expliqué par certains


chercheurs comme une volonté d’internaliser certaines externalités. Les externalités
négatives (comme la pollution de l’air, des rivières ou des mers) sont énormes et
attaquent toute la planète terre pour ne pas dire qu’elles en atteignent d’autres. Dans
ce type de développement, on a besoin d’un garde-fou : la RSE. L’entreprise veut
réduire les effets négatifs de sa production en les traitant en interne ou en les
reportant sur ses parties prenantes. L’entreprise essaie donc par plusieurs moyens
d’agir, soit d’une façon défensive en améliorant ses pratiques et en compensant la
société des dégâts qu’elle aura causés ; elle essaie de réparer son image et de
l’embellir auprès de la société, elle peut également appliquer de façon proactive ces
différentes actions. L’entreprise établirait alors des codes de conduite, des chartes en
vue de structurer ses relations avec ses partenaires et de limiter les externalités
négatives qu’elle-même ou ses sous-traitant produisent.
Nous assistons depuis 2001 à l’émergence de l’ère des engagements volontaires de
la part de l’entreprise, avec la multiplication des codes et de chartes. Celle-ci assume
un rôle d’évaluateur, elle s’auto-institue ; elle autoproduit des règles : ce qui est
appelé la soft law. L’entreprise arrive même à se déclarer responsable de l’intérêt
général et des générations futures. Or, certains de ces codes, tel que l’OCDE et l’OIT
le rapportent, ne comportent que des principes généraux, ne servent nullement à la
mise en œuvre de dispositifs effectifs de RSE et manquent souvent de transparence
(Capron M. et Quairel F., 2004). Nous reprenons cette pratique de code interne de la
part de l’entreprise dans la partie consacrée à l’éthique et la RSE.

 La conceptualisation de Drucker

Peter F. Drucker est connu pour ses publications en marketing et il est presque
ignoré en management. Effectivement, Drucker a cru depuis fort longtemps à la RSE.
Ses premiers écrits sur le sujet remontent à 1939, et ses études se sont poursuivies
jusqu’en 1999. Bien qu’il ne soit pas un théoricien en management et qu’il soit
rarement cité dans les recherches sur la RSE, ses apports furent fort intéressants et
sont encore « actuels ». Il a écrit sur la RSE dans un esprit de marketing où il a
insisté pour que les entreprises puissent profiter de leurs actions philanthropiques.
Drucker distingue deux types de responsabilité sociale : l’une se rapportant à ce que
l’entreprise fait et qui a un impact social et l’autre ce qu’elle fait pour la résolution de
certains problèmes sociaux. Lorsque l’impact est non intentionné, l’entreprise doit
agir pour y remédier tant que l’action en faveur de la société ne dépasse pas sa
capacité ou bien ne ressort pas de ses prérogatives ou de ses compétences. Drucker
suppose que l’entreprise est responsable des dégâts qu’elle cause mais qu’elle ne

25
peut pas être responsable des problèmes de la société comme par exemple le
manque de ressources de certains pays pour se procurer des médicaments ou des
produits pharmaceutiques.
Nous pouvons rapprocher de la conceptualisation de Drucker les recherches
effectuées récemment par Branco M. C. & Rodrigues L., (2007) qui rapportent dans
leur commun article que le concept de RSE a évolué et qu’il n’affecte plus
négativement le résultat de l’entreprise. Pour eux, la RSE est plutôt considérée
comme une action bénéfique à l’entreprise sur le long terme.

Ainsi, la recherche du profit devrait être contrainte par des considérations sociales et
la RSE constituerait un avantage concurrentiel plus qu’une fin en soi. Les entreprises
s’engageraient de nos jours de plus en plus dans la RS à cause des bénéfices
qu’elles peuvent collecter d’un tel engagement.

3. Concepts en relation directe avec la RSE

 L’éthique et la RSE

L’éthique des affaires est une autre forme de la perception que la société peut avoir
des attitudes que l’entreprise doit avoir dans ses différentes actions. Le premier «
éthiciste » connu de l’histoire est Aristote. Il trouvait que l’échange qui se fait pour le
profit manque de vertu (Solomon cité par Masaka D., 2008). L’éthique des affaires a
été développée aux Etats-Unis dans les années 1980. Elle est en relation étroite
avec la morale bien qu’elle en soit distincte. Samuel Mercier, dans son livre L’éthique
dans les entreprises (2004), en fait la distinction à deux niveaux : d’une part, l’éthique
est une réflexion sur les fondements de la morale, et, d’autre part, elle est particulière
alors que la morale est universelle. De nos jours, vu les exigences des parties ayant
des intérêts directs avec l’entreprise, il paraît de plus en plus nécessaire d’intégrer
l’éthique à la vie de celle-ci. Or, la question qu’il serait ici pertinent de poser est la
suivante : Comment peut-on joindre ensemble l’intérêt de l’entreprise, l’intérêt
général et les intérêts des différentes parties prenantes ?
Dans le champ philosophique, c’est essentiellement l’œuvre de Kant qui a élaboré le
fondement d’une gestion éthique. Pour Kant ce philosophe, la morale est un postulat.
Et elle n’est possible que si les actes sont animés par la « volonté bonne ». L’éthique
est de conviction et le résultat de l’action n’est pas, pour autant, si important. C’est un
point de vue, selon lequel, l’éthique d’entreprise ne doit pas nécessairement être
instrumentaliste. Cependant, dans les divers écrits sur l’éthique d’entreprise, l’éthique
est constamment liée aux besoins de légitimations culturelle, sociale et morale.
Bowen, le fondateur de la RSE, rejoint en quelque sorte ce point de vue en imposant
aux directeurs des entreprises de prendre des décisions en conformité avec les
valeurs de la société.
L’entreprise ne s’intéresse jamais d’elle-même à l’éthique, elle s’adapte aux normes
de la société et anticipe leurs évolutions. En plus, elle les intègre dans sa stratégie
lorsque leur absence ou leur insuffisance peut contrarier ses profits (Boyer A. et
Arnaud I., 2002). Nous avons constaté au cours de nos lectures que même les
auteurs qui ont contesté le rôle de RS pour l’entreprise n’ont nullement ignoré le
concept d’éthique d’entreprise. Il faudrait s’attarder sur la différence qui existe entre
l’éthique et la morale surtout qu’au Liban, comme dans les autres pays du Moyen-
Orient d’ailleurs, la morale est confondue avec la religion. Alors qu’en Occident, les

26
mouvements modernes de la pensée, représentés par la philosophie de Spinoza et
celle de Nietzche notamment, considèrent le droit de l’individu à jouir pleinement de
sa vie tout en l’engageant à des responsabilités. Or ces responsabilités peuvent ici
provenir de certains fondements religieux, certes, mais pas exclusivement ; elles
peuvent également émaner de la raison même de l’individu. C’est autrement dit
l’intériorisation du sens de responsabilité.
La frontière entre la RSE et l’éthique des affaires est difficilement perçue même dans
les analyses les plus pointues. Hein Schreuder reconnaît l’impossibilité de séparer
les affaires de l’éthique. La petite distance qui les éloigne pourrait être resserrée la
RSE. Pour lui, c’est du devoir de l’entreprise que de promouvoir le bien-être social
(Masaka D., 2008). D’autres auteurs vont jusqu’à considérer que l’entreprise est un
agent moral qui doit assurer des responsabilités morales et satisfaire les attentes de
la société. Quoique vague, le concept de RSE reste plus précis et plus limité que
l’idée d’éthique des affaires. Les codes professionnels insistent sur l’éthique des
affaires. Mais là aussi les critères de référence sont très évolutifs et diffèrent d’un
pays à l’autre. La majorité des entreprises notamment nord-américaines ont adopté
des codes de conduite ou des « codes d’éthique (traduction plus exacte de « code of
ethics »). Ceux-là sont devenus les moyens de communication les plus privilégiés
dans les entreprises. Ils sont, cependant, fortement critiqués en ce qu’ils ne peuvent
pas jouer le rôle qui leur est assigné : d’autoréguler les entreprises, d’internaliser
volontairement les externalités et de protéger le consommateur (ou le client). Ces
codes ont montré leurs limites comme étant trop partiels et peu fiables (Masaka D.,
2008). Comme dans le cas des codes de gouvernance, c’est le mimétisme qui joue
pleinement ici, et la dynamique normative s’établit vite à travers les organismes
internationaux et leurs référentiels, leurs notations et recommandations, sans ignorer
le rôle des grandes écoles de commerce dans la diffusion de ces pratiques.

En fait, l’éthique va au-delà des lois. L’application des lois se fait par crainte de la
réprobation alors que le comportement éthique est dicté par le sens du devoir et le
respect de l’Autre (Mercier S., 2004). On peut trouver dans la société des lois non
éthiques alors que l’évolution des valeurs éthiques peut être plus rapide que le
changement des lois. C’est une situation bien connue au Liban avec le retard de
l’abrogation des lois dû aux conflits politiques répétitifs.

Malheureusement, nous assistons de nos jours à des phénomènes de traduction


massive de documents d’organisation et de management dans de nombreux pays
dits émergents et ce, par l’incitation des régulateurs ou des cadres ayant une
expérience dans des firmes à l’étranger. En fait, il serait hypocrite de réduire l’éthique
à un instrument de management, rien que pour promouvoir l’image de marque de
l’entreprise. L’éthique est plus un processus qu’un produit. Elle doit faire partie d’une
démarche collective plus que d’un comportement d’obéissance (Mercier S., 2004).

Les différents scandales qui ont eu lieu sur les différentes places financières
internationales au cours des dernières années, à citer Enron, Parmalat, Kerviel,
Madoff, nous pousseraient à affirmer qu’il y a eu un déclin remarquable dans
l’éthique des affaires vers la fin du XXème siècle et les premières années de notre
27
siècle. Ces scandales ont constitué une matière importante pour les médias qui ont
ainsi participé au changement de diverses pratiques de management et à la
transformation de l’éthique en un phénomène de société. Face à cette nouvelle
situation, la gestion des entreprises doit se soucier de plus en plus des problèmes
philosophiques de la société et de ses intérêts. Certains auteurs ont même parlé de
schizophrénie de l’entreprise affrontant ce dilemme : profit et/ou recherche de l’intérêt
collectif ?

 La gouvernance d’entreprise

La gouvernance d’entreprise est l’ensemble des principes et des règles qui


commandent et limitent les actions des dirigeants (Perez cité par Mercier S., 2004). Il
s’agit donc ici des rapports qui relient la direction d’entreprise, son conseil de
direction, ses actionnaires et les autres parties prenantes. Le terme est traduit de
l’anglais « corporate governance », qui est apparu dans les années 1970 après une
série de scandales qui ont eu lieu dans le monde notamment en Angleterre et aux
Etats-Unis, et qui s’est répandu en France dans les années 1990, suite à des affaires
de fraude et de mauvaise gouvernance (Capron et al. 2004). Dans la gouvernance
d’entreprise, il est donc question de savoir comment la direction de l’entreprise est
constituée et de quelle manière elle est contrôlée (Perez R., 2002). Dans le Rapport
Vienot 1995, la gouvernance est assimilée au respect des principes de bon
fonctionnement et de transparence propres à améliorer la gestion de l’entreprise
aussi bien que son image auprès du public et des investisseurs. Elle représente alors
le cadre dans lequel sont fixés les objectifs de l’entreprise et sont définis les moyens
de les atteindre et de surveiller les performances (Joras M. et al. 2002).
Hugues Poissonnier et Dominique Drillon (2008), ont subdivisé l’évolution de la
gouvernance de l’entreprise en trois périodes :
- Dans la première, qui s’étend des années 1930 aux années 1970, on passe de la
théorie managériale à la théorie de l’agence.
- Dans La deuxième qui s’étend des années 1970 aux années 1990, on assiste à
l’émergence de nouvelles conceptions de la performance. La théorie de l’agence
(Jensen et Meckling 1976) définit le cadre dans lequel les délégations entre les
propriétaires (personnes principales) et les managers (personnes agentes) doivent
fonctionner.
- La troisième, qui commence à partir des années 1990, est marquée par la reprise
des actionnaires de leur pouvoir. Certains auteurs attribuent cette tendance à
l’augmentation de la taille de quelques actionnaires institutionnels au sein des
sociétés et à la présence d’actionnaires minoritaires qui aspirent à préserver leurs
droits et à savoir comment l’entreprise est gérée et comment elle fonctionne. Cette
tendance a été caractérisée par plusieurs appellations : capitalisme financier,
capitalisme d’investisseurs, capitalisme zinzin,…
Selon Charreaux, cité par Stéphane Saussier dans son séminaire intitulé « Théorie
économique de l’entreprise » (Beyrouth, mars 2009) [ le système de GE
[Gouvernance d’Entreprise] recouvre l’ensemble des mécanismes organisationnels
qui ont pour effet de délimiter les pouvoirs et d’influencer les décisions des
dirigeants, autrement dit qui « gouvernent » leur conduite et définissent leur espace
discrétionnaire]. Le problème des grandes firmes par actions provient principalement
de l’asymétrie de l’information entre le manager et le « principal » propriétaire ou

28
actionnaire. Mais, ce n’est pas le seul. En fait, à part les actionnaires, la grande firme
a beaucoup d’autres ayant intérêts. Comme cela est bien connu, plus l’entreprise
devient importante du point de vue volume des affaires et plus elle a du pouvoir et
plus la société s’en méfie. Pour regagner sa confiance, la société lui exigera plus de
transparence. Comme il a été dit plus haut que la RSE est une contribution au DD, la
bonne gouvernance est une matérialisation de la RSE. De nos jours, la bonne
gouvernance commence à devenir obligatoire dans le sens où elle est imposée par
la loi. Les codes professionnels insistent de plus en plus sur l’importance de
l’application des règles de bonne gouvernance dans les entreprises, notamment
dans celles qui constituent une grande force économique, donc un risque majeur en
cas d’infraction aux règles de bonne direction. Tout récemment, au Liban en janvier
2011, l’Association des banques a publie des directives communes au secteur
bancaire, inspirées des bonnes pratiques de l’OCDE et du Comité de Bâle. Il existe
certainement un enchevêtrement très solide entre une bonne gouvernance qui
considère l’entreprise comme responsable envers ses ayant intérêts et la théorie des
parties prenantes de Freeman. Nous retrouvons dans les deux concepts la nécessité
d’une responsabilité fiduciaire et morale de l’entreprise envers ses ayant intérêts.
Effectivement, comme nous l’avons déjà vu, ces deux concepts visent un regain de
confiance en l’entreprise, mais aussi, ils définissent les interactions entre
l’organisation et son environnement sociopolitique interne et externe.

Selon l’étude de Jamali D. et al. Précitée, on peut considérer trois modèles de


relations entre la RSE et la bonne gouvernance :

- La bonne gouvernance est un pilier de la RSE, la RSE serait la responsabilité des


conseils de direction de l’entreprise alors que la bonne gouvernance serait un besoin
fondamental ou un pilier pour une RSE soutenable (Elkington).

- La RSE est une dimension de la bonne gouvernance, Ho (2005) considère que la


responsabilité sociale est l’une des dimensions de la bonne gouvernance de
l’entreprise: leadership stratégique, conformité avec les lois et politique de
gouvernance, structure du capital de l’entreprise et ses relations sur les marchés
notamment avec les investisseurs, structure du conseil de direction et ses pratiques.
Pour Ho, s’engager dans des actions de responsabilité sociale de la part de
l’entreprise est fortement relié aux compétences des membres de son conseil de
direction et de toutes les pratiques précitées.

- La bonne gouvernance et la RSE font partie du même « continuum » (de la même


échelle) ; pour Bhimani et Soonawalla (2005), la RSE et la bonne gouvernance (ainsi
que la bonne représentation des états financiers) sont les deux revers d’une même
médaille. Pour achever une bonne performance, l’entreprise doit en premier lieu se «
conformer » aux lois et réglementations. Ensuite, il faut que celle-ci soit socialement
responsable (action volontaire) et qu’elle puisse créer de la valeur pour ses
actionnaires. Ainsi, la bonne gouvernance et la RS sont complémentaires dans une
même voie, vers une bonne performance.

29
Nous remarquons que tous les concepts dérivés de la RSE deviennent obligatoires
voire institutionnalisés. Dans quelle mesure pourrions-nous considérer la RSE
comme un acte volontaire

 La RSE et le Développement Durable (DD)

Tout le long de l’histoire, la préservation des ressources naturelles fut une des
préoccupations majeures de l’humanité. Au Moyen Age, en Europe, on essayait
autant que possible de protéger les bois et les forêts.

La société moderne a abusé dans l’exploitation des richesses naturelles, notamment


celles des pays pauvres, jusqu’au point qu’elles soient devenues rares. Ce n’est qu’à
partir de la réunion du Club de Rome en 1960, et son cri d’alarme sur l’épuisement
rapide et irréversible des richesses naturelles, que les organisations mondiales ont
commencé à prendre conscience que le monde s’autodétruit et qu’il faudrait
préserver la planète. Mais la responsabilité de l’entreprise envers les ressources
naturelles et la société ne s’est manifestée et n’a été explicitement exprimée de
façon explicite que dans les années 1970. Le courant de la pensée écologique s’est
développé avec Kenneth Boulding (1956) et Frederick Emery et Eric L. Trist (1964)
puis avec Howard Aldrich (1979); l’environnement devient une valeur économique
(Baddoura D., 2010, séminaire sur le management à Beyrouth). Ainsi, les « 5 E » :
écosystème, énergie, esthétique, éthique et économie, reliés ensemble, incitent à
une nouvelle façon de penser et à de nouvelles démarches. (Joras M. et al, 2002).

Le terme « sustainable development » est apparu pour la première fois en 1980 dans
le rapport sur la stratégie mondiale de la conservation de la nature. Mais la définition
revient à Madame Gro Harlem Brundtland, Premier ministre de la Norvège, qui, en
1987, aux Nations Unies a donné son titre à ce fameux rapport « Our Common
Future », traduit par « Notre avenir à tous ») aux Nations Unies. La traduction
française de « sustainable development » pourrait hésiter, quant à elle, entre «
développement durable » et « développement soutenable ». Nous avons choisi
d’employer le premier vocable. Selon la définition la plus connue, le DD est « un
développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité
des générations futures à répondre aux leurs ». Cette phrase a connu un succès
mondial et le terme DD s’est propagé dans la société avec un grand retentissement
positif. Or, le terme « développement » est lui-même officiellement apparu pour la
première fois en 1949, dans un discours de Truman (Enrègle Y. et Souyet A., 2009).
Selon la chaire de management responsable des PME-PMI de l’Ecole supérieure de
commerce et de management de LYON, la notion de DD suppose un équilibre entre
l’économique, le social et l’environnemental. Novethic, le Centre de ressources et
d’expertise sur la responsabilité sociétale des entreprises et l’investissement
responsable, précise quant à lui que la RSE est liée à l’application du concept de DD
par les entreprises (Rubinstein M., 2006). Le schéma ci-dessous est celui par lequel
30
on illustre généralement
énéralement ce sujet (Association Adéquations
(http://www.adequations.org
http://www.adequations.org):

economie

environnement social

Le DD repose sur le principe d’équité entre les peuples et les générations, le principe
de précaution et le principe de participation (Dontenwill
(Dontenwill E., 2005). Le DD n’est pas un
concept managérial et il ne doit pas l’être tout comme il ne doit pas être un effet de
mode non plus. Une entreprise responsable est celle qui a compris qu’elle ne peut
réussir que dans le cadre d’une société qui elle-même
elle même réussit. Au Sommet du Rio en
1992, les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au DD. Le
discours est alors au droit de l’homme à une vie saine et productive en harmonie
avec la nature. Le (World Business Council for Sustainable Development
Development (WBSCD))
WBCSD, que nous présenterons dans la dernière partie consacrée aux institutions
relatives à la RSE, encourage l’exploitation durable des ressources naturelles : eau,
terre et énergie. Ainsi, l’entreprise est incitée à respecter les modes durables de
production, de consommation, de transport et d’urbanisation et à prévenir la pollution
; respecter la capacité des écosystèmes et préserver les chances des générations
futures seraient même de son devoir. D’après le WBSCD, la RSE se concrétise par
une contribution positive de l’entreprise aux efforts de la société, dans ses projets, et
ce, par des actions concrètes qui correspondent aux attentes des différents acteurs
sociaux.

L’Union Européenne considère la RSE comme le corollaire du DD (Joras M. et al.


2002). L’une des définitions de la RSE retenues par l’UE est précisément celle qui
présente la RSE comme étant la contribution de l’entreprise au développement
durable (Rosé J.-J.,
J., 2006). La RSE devient alors un moyen de rendre compatible le
DD avec
vec l’économie de marché. Avec l’expansion extraordinaire du phénomène de
globalisation, les entreprises sont contraintes à s’intéresser de plus en plus aux
exigences sociales qui font pression en matière de DD et à l’embellissement de leur
image. Ainsi, les
es entreprises ont fortement exploité le concept de DD bien qu’en fait,
il ne suffit pas que l’entreprise exploite le concept dans les stratégies de Parfois,
l’entreprise se trouve obligée de demander à ses ressources de travailler « au
détriment de l’entreprise
eprise » dans le sens de rechercher moins de profit pour satisfaire
les besoins de la société ou la dédommager des torts commis par elle (Frederick Wc.
et al., 1988). Le DD suppose une nouvelle perspective, différente de celle du
développement industriel traditionnel
raditionnel de la richesse et de l’économie (Beaupré et al.

31
Eska 2008). Selon cette nouvelle optique, il faudrait tenir compte de l’impact de nos
activités sur l’environnement et préserver les grandes régulations macro-écologiques
indispensables à notre survie. Et, de ce fait, repenser et probablement réviser nos
modes de consommation et de production et prévoir sur le long terme la survie de
l’entreprise et même celle de l’humanité. Les effets des serres et de la déforestation
dépassent les frontières d’un seul pays.

II. Genèse de la responsabilité sociale de l’entreprise

On parle aujourd’hui de plus en plus du concept de Responsabilité Sociale des


Entreprises. Mais quel est donc son origine ?

Plusieurs versions existent pour expliquer l’arrivée de la RSE, et il est fréquent de


trouver plusieurs mouvements ou courants jugés comme fondateurs de la RSE telle
qu’on la connait aujourd’hui.

Une petite genèse de la responsabilité sociale de l’entreprise permet de mieux


appréhender et percevoir les fondements de celle-ci.

La constitution d’une doctrine de la responsabilité sociale encadrant les pratiques


des hommes d’affaires américains remonte à la fin du XIXème siècle et au début du
XXème siècle, durant la seconde révolution industrielle. Elle répond tout autant à une
inspiration religieuse protestante (sauver son âme dans l’au-delà) qu’à des enjeux
économiques pratiques (bénéficier d’une main d’œuvre compétente). Le principe
dominant de ce début de la théorisation de la responsabilité sociale est la
philanthropie. La réussite et la prospérité de l’homme d’affaire n’est concevable selon
la doctrine protestante que si elle contribue au bien être de la société dans sa
globalité (stewardship). C’est l’idée de giving back qui prédomine. Andrew Carnegie
en est la figure emblématique avec son article de 1889 qui, au travers de son
analyse <<des devoir de l’homme de bien>>, contribuera a la naissance de
l’<<évangile sociale>>.

 Selon l’historien américain Morrell Heald, <<ce dont le XIXème siècle


manquait, et que le XXème va fournir, c’est une justification – une
conceptualisation de la réalisation entre l’entreprise et la communauté –
suivant laquelle la responsabilité sociale est considérée non seulement
une charge pesant sur la conscience et sur l’intérêt individuel, mais
aussi sur les ressources des entreprises>>2.
 Le contexte de reforme sociale du début du XXème siècle (années
1900 et 1920) va permettre l’éclosion d’une première ébauche de

2
M.Heald, the social responsibilities of business company and community, 1900 1960, Press of case, Western
Reserve University, 1970
32
responsabilité sociale qui consiste en une meilleure prise en compte de
l’opinion dans la gestion et la gouvernance de l’entreprise.
 La crise économique et sociale de 1929 va ouvrir une période
caractérisée par la mise en berne de la conceptualisation de la
responsabilité sociale de l’entreprise. Il faudra attendre le lendemain de
la seconde guerre mondiale pour que se réaffirme à nouveau la
doctrine de la RSE (années 1950) qui va alors s’étendre du monde des
affaires au monde académique.
 L’ouvrage Social Responsibilities of businessman, publié en 1953, fait
de son auteur, d’inspiration Keynésienne Howard R.Bowen, le père
fondateur du concept <<moderne>> de RSE. Il met en lumière les
fondements religieux de la RSE et fait entrer cette notion dans le
champ académique.
La RSE y est définie à la page 6 comme <<l’obligation par les hommes
d’affaires de réaliser les politiques, de prendre les décisions et de suivre les lignes de
conduite répondant aux objectifs et aux valeurs qui sont considérés comme désirable
dans notre société>>.

Pour Howard Bowen, La RSE constitue une <<troisième voie>>, située à mi


chemin entre la régulation étatique et le pur laisser-faire, sorte d’autorégulation par
les entreprises elles-mêmes, visant à la fois le progrès économique, la justice, la
liberté et le développement des personnes. Autrement dit, la performance de la RSE
s’évalue à sa capacité à générer un niveau de bien être plus élevé dans la société3.

Comme le démontre l’ouvrage d’Howard Bowen, la RSE puise ses fondements


dans la religion. Ce livre fait partie d’une série, débutée en 1949, de six ouvrages
consacrés à l’application de la doctrine protestante au monde des affaires et aux
problèmes économiques contemporains. L’approche religieuse protestante considère
comme une nécessité de développer des contres pouvoirs économiques afin
d’équilibrer l’influence des dirigeants d’entreprises.

 Aujourd’hui encore, les discours managériaux tout comme les travaux


nord-américains sur la RSE sont fortement influencés par cette
conception religieuse des affaires et de l’entreprise. Michael Porter a
récemment comparé la RSE à une <<religion avec trop de prêtres>>.
 Pour Jean-Pascal Gond et Jacques Igalens, <<la notion de RSE
constitue donc une illustration frappante de la thèse de Max Weber4
selon laquelle l’étique protestante et l’esprit du capitalisme partagent de
nombreuses affinités électives>>5.
Les pratiques de RSE se sont développées progressivement au sein des
entreprises américaines grâce à l’action de mouvements sociaux parmi lesquels

3
Jean Pascal Gond et Jacques Igalens, Que sais-je ? La responsabilité sociale de l’entreprise, presses
universitaires de France 2008, collection encyclopédique, p 13
4
M. Weber, l’étique protestante et l’esprit du capitalisme, Paris, Plon, 1964
5
Jean Pascal et Jacques Igalens, Que sais-je ? La responsabilité sociale de l’entreprise, op. Cit. p17
33
nous retiendrons le mouvement pour les droits civiques et les luttes contre la
discrimination dans les années 1960, les mouvements écologistes et les
mouvements étudiants contre la guerre de Vietnam qui cibleront les entreprises
polluantes ou productrices d’armes dans les années 1980.

Plus proche de nous, c’est le rapport Brundtland, publié en 1987 par la Commission
mondiale sur l’environnement et le développement des Nations Unies, qui définit la
politique nécessaire pour parvenir à un « développement durable ».Ce sont aussi les
lignes directrices de l’OCDE à l’attention des entreprises multinationales en 1976
puis la déclaration tripartite de l’OIT sur les entreprises multinationales et leur
politique sociale en 1977 qui ont permis de lancer le concept de la RSE. Bernard
Saincy affirme lui que l’origine de la RSE est parfaitement claire. Elle s’est
développée dans le contexte anglo-américain où règne la « soft law », où les
pratiques volontaires des entreprises se développent dans une situation historique
de faiblesse du droit social (Interview pour la revue Regards, mai 2004). En effet, on
ne peut pas nier que la RSE demeure avant tout un concept de soft law qui ne peut a
priori engager directement la responsabilité juridique de l’entreprise. D’ailleurs ce
sont souvent des actes, des événements, qui à partir des années 90 ont façonné le
concept de RSE et l’ont fait évoluer, aboutissant aujourd’hui à la sortie de la norme
ISO 26000. Bhopal en 1984, Enron en 2001 sont ainsi des exemples de dates clés
qui ont fait bouger la RSE et la perception de son intérêt, à la fois par les acteurs,
mais aussi par les consommateurs.

Source : Présentation Rse Capenergies Oct2008 sur Slideshare


34
III. Les phases du développement de la RSE

a) Les différences d’acception entre l’Europe et les États-Unis

En Europe, et contrairement aux États-Unis où la notion est plus ancienne et puise


ses racines dans des préceptes religieux et éthiques, la RSE fait souvent référence
au concept de développement durable avec lequel elle est parfois confondue (Ivanaj
et Mc Intyre, 2006). On pourrait penser que les pays européens de tradition
chrétienne tels que la France auraient pu poser une empreinte catholique dans leur
acception de la RSE et ce, par analogie à l’acception américaine. Dans les faits, on
constate le contraire puisque le processus de diffusion du concept semble être passé
par une démystification de la notion, marquant l’émergence d’une conception plus «
laïque » de la RSE (Acquier et col. 2005, p.18). Ainsi, dans les pays européens, il
existe une longue tradition selon laquelle l’entreprise a des obligations envers la
société qui dépassent la profitabilité des actionnaires (Doh et Guay, 2006). Lors de la
révolution industrielle, cela s’est manifesté à travers le paternalisme corporatif qui
avait pour objectif de consolider la relation de la compagnie avec certains groupes
dont, notamment, les travailleurs (Frankenthal, 2001). Les entreprises de l’époque
s’occupaient, par exemple, de prescriptions d’hygiène et de sécurité envers les
salariés ou de l’application de la notion de « juste salaire » (Acquier et coll., 2005).
Pour Combes (2005), « la RSE s’inscrit en Europe dans une longue tradition de
capitalisme social, contrairement à un courant américain plutôt moraliste » (p 445).

Bien que le concept de développement durable ait une influence


particulière sur la RSE telle qu’elle est pratiquée en Europe, l’acception américaine
de cette notion n’y est pas totalement hermétique. Pour Capron (2003), les pratiques
des entreprises tant européennes qu’américaines mettent en évidence l’intérêt
croissant accordé à cette question afin de s’aligner sur les objectifs du
développement durable. L’auteur signale, cependant, des différences entre
l’approche anglo-saxonne qui vise plutôt la correction des effets des activités
économiques et l’approche européenne qui est généralement plus sensible à
l’anticipation et à la prévention des risques.

Sur un autre plan et comme le soulignent Capron et Quairel-Lanoizelée


(2007), dans la conception états-unienne du concept de RSE, l’individu est au centre
de tout. Il y a lieu de rappeler que l’ouvrage fondateur écrit par H. Bowen (1953) était
intitulé « La responsabilité sociale des hommes d’affaires », renvoyant ainsi au sens
du devoir et à la morale individuelle des hommes d’affaires et non à celle des
entreprises (Carroll, 1999 ; Acquier et Gond, 2005). Une explication d’ordre culturel
pourrait être avancée ici puisque la logique individuelle est beaucoup plus prégnante
aux États-Unis que dans les pays européens (Bollinger et Hofstede, 1987). Dans ce
contexte, les rapports entre l’entreprise et son environnement renvoient à l’éthique
des managers et à la volonté des acteurs. La régulation se passe sans les autorités
publiques dont l’intervention est perçue comme limitant les libertés individuelles
35
(Capron et Quairel-Lanoizelée, 2007, p7). Cette logique suppose qu’il est
difficilement envisageable d’imposer aux entreprises un comportement responsable
par des lois ou une quelconque réglementation.

Eu Europe, par contre, la RSE est beaucoup plus permissive à l’influence


de l’État et des autorités publiques. Le livre vert de l’Union Européenne sur la RSE
en est l’illustration la plus significative. Ainsi, c’est la définition donnée à la RSE dans
ce document qui est la plus communément reprise par de nombreux auteurs
européens (Capron, 2003; Feron, 2005; Igalens, 2004a; Attarça et Jacquot, 2005 ;
Branco et Rodrigues, 2006). Le livre vert de l’Union Européenne est censé constituer
un outil permettant d’inciter les entreprises à adhérer à la RSE et d’orienter leurs
démarches (CCE, 2001). Le document accorde une place de choix aux relations
avec les employés et à leurs conditions de travail. On peut également donner
l’exemple de la loi NRE en France (2002) qui encadre la publication des rapports de
RSE. Cette loi va dans la continuité de la loi de modernisation sociale de 1977
prônant la réalisation d’un bilan social pour les entreprises dont l’effectif est d’au
moins 300 salariés (Igalens, 2004a).

Ainsi, nous pouvons dire que la RSE pourrait être approchée sous deux
angles : le courant « orthodoxe » anglo-saxon, et le courant plutôt « social »
européen. La conception américaine de la RSE aux origines éthiques et religieuses
diffère de celle européenne qui, de par sa référence au développement durable,
acquiert une posture plus tournée vers la politique et est de ce fait plus
institutionnalisée.

b) L’absence d’une définition consensuelle

C’est depuis les années 1960’ et 1970’, qu’on assiste à la multiplication des
définitions de la RSE (Wood, 1991 ; Carroll, 1999). L’une des explications à cette
prolifération est que le domaine de la RSE n’est pas influencé simplement par les
évolutions théoriques mais l’est aussi par des agendas politiques, sociaux et
managériaux (Locket et al, 2006). Il semble ainsi difficile de trouver une formulation
qui satisfasse l’ensemble des parties en question (Windsor, 2006). Selon Allouche et
al. (2004), les tentatives de définition de la RSE par les acteurs concernés,
entreprises, agences de notations et chercheurs, ont généré une confusion dans la
conceptualisation de cette notion. Pour Persais (2007), la RSE devrait être
considérée comme une convention entre acteurs. Selon l’auteur, cette notion est par
nature subjective puisqu’elle renvoie à l’idée que chacun se fait du rôle de
l’entreprise dans la société. Les définitions qui en ont été données sont donc le reflet
d’ententes entre les parties intéressées par sa mise en œuvre.
Déjean et Gond (2004) font la différence entre les définitions
institutionnelles et celles académiques de la RSE. La plupart des définitions
élaborées dans la sphère institutionnelle accordent une place centrale à
l’engagement de l’entreprise en spécifiant que cet engagement doit aller au-delà des
obligations et des attentes légales. Cependant, ces définitions sont assez

36
hétérogènes. Les organisations et institutions définissent la RSE en fonction des
parties prenantes les plus pertinentes pour elles, selon leur nature et leur secteur
d’activité ou leur degré d’internationalisation. A ce titre, on peut citer la définition de
la Commission Européenne selon laquelle « l’intégration volontaire par les
entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités
commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes » (2001, p3). Cette
définition se distingue, par exemple, de la définition du ministère français de
l’écologie pour qui « La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est la
déclinaison des principes du développement durable à l’échelle de l’entreprise. Elle
signifie essentiellement que les entreprises, de leur propre initiative, contribuent à
améliorer la société et à protéger l’environnement, en liaison avec les parties
prenantes ». La deuxième définition met l’accent sur la protection de l’environnement
allant de pair avec la mission de l’institution qui est à la base de sa formulation.

Les définitions académiques du concept se distinguent par la volonté de


fournir un cadre d’analyse général indépendant des objectifs propres à une
organisation donnée (Déjean et Gond, 2004). C’est le cas, par exemple, de la
définition de McWilliams et Siegel (2001) selon laquelle la RSE est l’ensemble des
actions visant le bien social au-delà des intérêts de la firme et de ce qui est demandé
par la loi. Bansal et Kandola (2004) ironisent sur l’absence d’une définition
consensuelle en avançant l’idée qu’il est plus facile d’identifier une firme
irresponsable qu’une firme responsable. Les divergences liées à la définition de la
RSE renvoient aux fondements et aux mobiles qui ont poussé à l’intégration de la
responsabilité sociale. Dans la section suivante nous allons nous intéresser aux
débats liés aux fondements de la RSE.

IV. Investissement socialement responsable

Comment l’entreprise doit-elle aborder l’investissement socialement responsable


(ISR), sur le mode du marketing pur ou plus en profondeur ? Doit-elle subir l’ISR, ou
le considérer à la fois comme outil et vecteur de développement ? Pour y répondre,
elle va devoir se pencher sur sa définition, sur ses implications, sur les failles de son
système, sur ses risques et donc sur ses enjeux. La tâche qui attend l’entreprise
n’est pas aisée. La définition de l’ISR n’est pas évidente. Pour commencer, le
concept lui-même de «responsabilité d’entreprise» donne lieu à des formulations
diverses, qui peuvent être sources de confusion. Traduite directement de l’anglais
«Corporate Social Responsability», la formule française la plus courante
«responsabilité sociale de l’entreprise» peut laisser croire à une conception restreinte
de ce qui relève des relations entre les personnes au sein d’une collectivité, ou au
bien être des individus ou ce qui est relatif aux intérêts communs. C’est ce
qu’explique le terme français «sociétal» dans une dimension plus large, destinée à
éviter toute confusion. Pourtant c’est aujourd’hui la locution usitée. L’historique de
l’ISR également est méconnu. Nombreux sont ceux qui attribuent à ce concept une
certaine modernité. En fait, ce sont les premières grandes catastrophes écologiques
comme Exxon Valdez ou Bhopal qui ont fait naître une préoccupation des
investisseurs quant aux risques assumés. Depuis, celle-ci n’a de cesse de
s’intensifier.
37
a. Origines

L’investissement éthique peut donc être perçu comme un phénomène récent.


Néanmoins, un regard sur le passé nous indique que ces origines sont très
anciennes puisque celles-ci remontent aux textes fondateurs des principales
religions. John Wesley, fondateur du mouvement Méthodiste, rappelait ainsi que
l’emploi de l’argent était l’un des sujets les plus importants évoqués par les
enseignements du Nouveau Testament. Les premiers pas de l’investissement
éthique remontent au XVIIe siècle, lorsque les quakers refusaient d’investir dans le
secteur de l’armement et le commerce des esclaves, deux marchés à forte
rentabilité. Les congrégations religieuses auront été les premières à se préoccuper
de « mettre en cohérence leurs principes et leurs comportements financiers »6.

b. Développement

La première génération des modèles et fonds d’évaluation - basée sur un screening


négatif des organisations -, est due à une initiative prise en 1928 par le Pioneer Fund
de Boston, proposant des placements financiers excluant explicitement tout ce qui
avait trait à certains produits jugés immoraux - les « sin stocks » ou « titres du péché
» comprenant le tabac, l'alcool, le jeu, l'armement ou la pornographie. Auparavant,
en 1908, le Federal Council of Churches of Christ in America avait adopté un texte
insistant sur la moralité des conditions même de production, plus encore que les
produits – texte qui demeure aujourd’hui encore une référence pour les investisseurs
sociaux quant aux buts à atteindre pour construire une société juste, dont notamment
: i) l'égalité des droits entre travailleurs ;
ii) l'abolition du travail des enfants ;
iii) la régulation des conditions de travail des femmes (afin de préserver la santé
physique et morale de la communauté) ;
iv) la réduction graduelle des heures de travail ;
v) le repos obligatoire d'un jour par semaine ;
vi) le droit à un salaire décent ;
vii) la protection du travailleur.
Progressivement, cet aspect de l'évaluation (centré sur les conditions de production,
plus que sur les produits) a pris une importance décisive – la lutte contre la
discrimination raciale devenant le premier critère de subordination des
investissements au respect de «conditions éthiques». Cet activisme actionnarial fut
initié en 1970 par la soumission, à l'Assemblée Générale de General Motors, par des
représentants de l'Église Épiscopalienne, d’une résolution proposant la cessation de
toute activité en Afrique du Sud. Il conduisit à la création en 1980, par une institution
financière de Boston, d'un indice des firmes non impliquées dans le commerce avec
l’Afrique du Sud : «South Africa Free Equity» (SAFE) 2 – basé sur Standards &
Poors 500. L’objectif est d’éclairer les investisseurs sur les conséquences financières
de l’exclusion des firmes présentes en Afrique du Sud sur leur portefeuille. L'indice
SAFE s'avéra surperformer S&P 500 - ce qui encouragea le mouvement de retrait
des entreprises américaines du pays. Le montant des capitaux "désinvestis" dépassa
600 milliards de dollars en 1991, soit un cinquième de la capitalisation boursière
totale.
6
Eric Loiselet, ISR et fonds éthiques : des origines à nos jours », Problèmes économiques, La Documentation française,
janvier 2002.

38
En 1991, les deux tiers des entreprises américaines présentes en 1984 avaient quitté
le pays. A partir des années 90, le concept d'investissement éthique entre dans une
nouvelle logique. Mais, au lieu d'exclure les entreprises en fonction de leurs activités,
on s'intéresse davantage à leurs modes de fonctionnement. On les compare entre
elles et on sélectionne celles affichant une réelle responsabilité vis-à-vis de la
société. On parle alors «d'investissement responsable». Les pratiques éthiques en
entreprises émergent aujourd’hui dans une société qui perd ses références dans un
contexte lourd de mondialisation. Dans ce contexte de forte pression économique,
les investisseurs sociaux attendent des entreprises dans lesquelles ils investissent, à
la fois une bonne performance financière et une bonne performance sociétale et
environnementale.

c. Critères de l’étique

Pour évaluer si une entreprise a un comportement socialement responsable vis-à-vis


de la société, une série de critères dits «éthiques» sont définis par différents
organismes spécialisés.
Bien entendu chaque organisme, et à fortiori, chaque produit a ses nuances en
matière de critères éthiques.
On peut néanmoins les regrouper en 2 catégories :
· Les critères négatifs ou d'exclusion excluent du portefeuille d’investissement certain
entreprises en fonction notamment de la nature, du lieu, de la pratique, de leurs
activités.
Par exemple :
- les secteurs d'activité problématiques : l'armement, l'énergie nucléaire, le tabac,
l'alcool, ou encore le pétrole ;
- les pays sensibles : les pays non respectueux des droits de l'Homme ;
- les pratiques médicales et scientifiques : les manipulations génétiques, les tests sur
les animaux. L'exclusion sera soit globale (exclusion de la totalité du secteur
d'activité, exclusion géographique) soit nuancée (exemples : exclusion des
entreprises dont plus de 10% du chiffre d'affaires provient de la vente d'armes,
exclusion de l'entreprise qui pratique des tests sur les animaux). Les investissements
éthiques sont devenus un véritable enjeu d'investissement dans la gestion nationale
de fonds. En effet, récemment la ministère des finances Norvégien a vendu les
participations que «le fonds pétrole» (crée pour gérer l'un des plus importants fonds
pétroliers au monde) détenait dans divers groupe du secteur de la défense3. Les
groupes BAE System, Finmeccanica, Boeing, Safran, Honeywell International,
Northrop Grumman ou encore United Technologies ont été exclus du portefeuille
national pour leur participation au développement du secteur de l’armement.
· Les critères positifs de sélection évaluent les entreprises selon deux, voire trois
grands axes caractéristiques de la notion de développement durable :
- social (PEOPLE) : respect des droits de l'homme, gestion de l’emploi, politique de
rémunération, responsabilité de l’entreprise vis-à-vis de l’ensemble de ses parties
prenantes (actionnaires, collectivités, clients, fournisseurs…), programmes de non-
discrimination, politique de mécénat ;
- environnement (PLANET): minimalisation des impacts sur l'environnement, gestion
des risques, protection des ressources naturelles ;
- financier (PROFIT): pérennité financière, potentiel économique.
Dans la majorité des cas, l'analyse sociétale (social et environnement) est distincte
de l'analyse financière. L'analyse sociétale, réalisée par un organisme spécialisé,

39
délimite l'univers d'investissement des produits. Une fois cet univers délimité, la
pondération des valeurs au sein du fonds ainsi que sa gestion financière est laissée
à l'appréciation du gestionnaire du produit.
L'entreprise sera généralement évaluée, pour chacun des axes, selon trois niveaux :
- les engagements et les stratégies politiques prises par la direction ;
- les politiques et codes de conduite mis en place ;
- leurs résultats.

d. Tendance

Si historiquement les critères d'exclusion étaient l'apanage des produits éthiques,


induisant ainsi l'exclusion de pans entiers de l'économie, la pratique actuelle tend
plutôt à comparer et à analyser de manière approfondie, au sein d'un même secteur,
les entreprises entre elles. Cette approche sectorielle permet non seulement
d'identifier les meilleures entreprises de leur catégorie (« best in class ») mais
également les entreprises pionnières. On peut aussi combiner les critères négatifs
aux critères positifs : on nomme ce type de filtrage « core ISR ». Plus le filtrage
socialement responsable est strict, plus l'univers d'ISR se réduit par rapport à
l'univers d'investissement traditionnel. Il importe de noter qu'à ce niveau, les points
de vue américain et européen divergent. Aux Etats- Unis, un fonds peut être qualifié
d'éthique alors même qu'il n'y a pas de politique de filtrage positif : les critères
d'exclusion ou l'activisme actionnarial suffisent. En revanche, selon les règles
d'usage européennes, le filtrage négatif à lui seul est une condition insuffisante pour
considérer un investissement – et a fortiori un portefeuille – comme socialement
responsable. On préférera généralement la méthode « best in class » ou « core
business ».

e. Forme contemporaine de l’ISR

L’investissement éthique dans sa forme contemporaine a pris de l’importance au


lendemain de la seconde guerre mondiale avec l’émergence de nouvelles
revendications. On peut ainsi citer l’engouement pour l’environnement, la lutte contre
les discriminations raciales, la lutte contre les mauvaises conditions de travail en
particulier le travail des enfants ou encore le lobbying contre les industries du
nucléaire et de l’armement. Les évènements de la guerre du Vietnam, la situation de
l’Apartheid en Afrique du Sud, les catastrophes écologiques de Tchernobyl et de
l’Exxon Valdez ont fondamentalement contribué à l’essor de l’investissement
socialement responsable. Sous la pression des actionnaires et des consommateurs,
des entreprises américaines (Dow Chemical, General Electric ou General Motors) ont
été contraintes de cesser une partie de leurs activités. Avec les premières élections
libres en Afrique du Sud, beaucoup d’analystes prédisaient que l’investissement
éthique allait se marginaliser. Il n’en a rien été, comme en attestent le rapport
Bruntland (1987) et l’Agenda 21 adopté par les Nations unies à l’issue du Sommet de
la terre de Rio (1992). L’investissement éthique ne se contente plus d’être une niche
mais se révèle être un véritable style d’investissement.

40
f. Les principaux acteurs

Cartographie

L’ISR est devenu un domaine qu’il n’est plus rationnellement possible d’ignorer dans
l’espace économique.
Son intérêt est croissant pour :
- les entreprises ;
- les activistes ;
- les particuliers ;
- la communauté académique.
Il risque de devenir un facteur important de contre pouvoir ou de prise de puissance
concurrentielle.

V. Enjeux et perspectives de la gestion de RSE


A. Enjeux de la gestion de RSE

a. Enjeux politiques de la RSE

L’engagement de l’entreprise dans une démarche de labellisation sociale est


considéré comme un instrument parmi d’autres pour parvenir à un objectif politique
tel que l’adaptation des modes de production et de consommation actuels aux
exigences du développement durable qui conduit à réaliser, à long terme, la
comptabilité entre des objectifs souvent rivaux : objectifs économiques,
environnementaux et sociaux.

41
En effet, depuis quelques années, le débat s’est ouvert sur les problèmes causés
par la mondialisation de l’économie internationale. La question qui se pose est de
savoir si le développement économique à l’échelle mondiale ne risque pas,
progressivement, de détériorer les conditions de travail. Si la mondialisation des
marchés offre aux entreprises un pouvoir de négociation sur les Etats nationaux dans
l’objectif d’obtenir des conditions optimales d’investissement, elle menace donc le
respect de certaines normes de travail qui sont le reflet des droits fondamentaux de
l’être humain et qui, pour cette raison, devraient être respectées dans tous les pays
du monde (Robert-Demontrond 2003, [27]).

Pour répondre aux défis de nature sociale que pose la question la mondialisation,
plusieurs solutions sont envisageables. Longtemps, la protection internationale des
droits de l'homme a été conçue dans une perspective exclusivement, ou presque,
étatiste. Les Etats étant incapables de s’assurer seuls les exigences du
développement durable, la régulation traditionnelle imposée par l’Etat aux
entreprises et aux citoyens, semble faire une place de plus en plus importante à la
Co-régulation et à l’autorégulation. Les regards se tournent vers les entreprises, les
acteurs les plus influents de cette société, pour trouver une réponse aux
problématiques sociales et environnementales posées en partie par leurs activités.
Les entreprises se voient de plus en plus présumées de remplir leur rôle social et de
combler les échecs du marché et des Etats dans la régulation des droits sociaux.

Dans ce contexte, l’implication de l’entreprise dans la logique de RSE se construit


comme un outil parmi d’autres de promotion du respect des normes sociales. La
question posée en permanence dans le débat sur la tendance de responsabilisation
sociale de l’entreprise est celle de la convergence entre d’une part, les objectifs
politiques attendus par les Pouvoirs publics et les ONG et d’autre part, les intérêts
économiques de l’entreprise. En d’autres termes, les entreprises qui se lancent dans
une démarche de gestion de la RSE et donc participer à s’assurer un développement
durable sont convaincues qu’elles y ont un intérêt économique, qu’il s’agisse de
conquérir un nouveau créneau du marché – les consommateurs soucieux d’éthique -,
ou de séduire des investisseurs et des actionnaires socialement responsables. Il
s’avère donc que les enjeux politiques rencontrent les enjeux stratégiques des
entreprises, dans la mesure où la réussite des uns dépend de la stratégie employée
par les autres.

b. enjeux stratégiques pour l’entreprise

L’enjeu stratégique de la gestion de la RSE pour les entreprises s’inscrit dans un


calcul de rentabilité des investissements potentiels imposés par ce programme. Pour
distinguer les différentes facettes de comportement de l’entreprise face aux
questions de RSE, j me suis inspirés du modèle développé par Reynaud (2000, [25]).
Le développement de cette grille d’analyse fait savoir trois choix stratégiques
possibles : communication sur la RSE non couplée à la production (« Les Beaux
Parleurs ») ; pratiques de production respectant la RSE sans être communiquées
(« Les Suiveurs Muets ») ; production respectant les règles de RSE et
communication sur la RSE (« Les Intégrateurs »).

42
Le premier choix consiste à communiquer sur le thème de RSE en l’absence de
pratiques (production, recherche ou commercialisation) conformément aux principes
de la RSE. Reynaud (2000, [25]) explique ce comportement par un argument
économique : la communication peut être considérée comme un coût de
dédouanement payé par le mandataire (l’entreprise) pour signaler sa bonne foi aux
mandats (les autres partenaires). Les Beaux Parleurs se lancent souvent dans les
actions de mécénat ou dans les communications autoproclamées. A court terme,
cette stratégie permet d’instaurer une image éthique de l’entreprise à moindre coût.
Toutefois, en négligeant les pratiques de RSE, l’entreprise risque de détruire
durablement son image, une fois que ce comportement opportuniste est dévoilé.

La deuxième stratégie concerne les entreprises optant pour des pratiques suivant les
règles de RSE sans toutefois aboutir à une politique de communication. L’absence
de communication éthique provient : de l’absence de communication des
concurrents ; de la recherche de réduction des coûts dans un marché non
sensible ou de capacités financières insuffisantes pour la mise en œuvre d’une
politique plus intégrative. Reynaud cherche à expliquer ce comportement par
l’économie des conventions qui intègrent les valeurs et l’assimile à un comportement
de type institutionnel. Il montre également, par ces travaux empiriques, que ce
comportement est adopté par l’ensemble des agriculteurs biologiques et des
sylviculteurs non interventionnistes, c’est-à-dire des petites structures individuelles
du secteur primaire. Dans l’autre cas, où la production environnementaliste est
menée de façon isolée, il est à supposer que la politique soit adoptée par des filiales
ou des sous-traitants dépendants de grands groupes. Or, il existe très peu des meurs
dans le domaine de RSE, vu l’aspect fort médiatisé de la question en cours. Cette
stratégie, tout en assurant l’entreprise contre les incertitudes législatives et
commerciales, ne lui permet pas des tirer bénéfice de ses efforts, surtout en terme
d’image. Il s’agit d’une stratégie passive.

La troisième stratégie consiste à une combinaison de la production conforme à la


RSE et les communications au sujet. Il s’agit du cas des entreprises s’engageant
dans une démarche de labellisation sociale – jugée comme une gestion active de la
RSE. Nous tenons à étudier plus en détail dans la partie suivante les explications
supportant la labellisation sociale.

B. Perspectives de la gestion de RSE

Notre question est la suivante : "Quels sont les intérêts de la gestion de la RSE pour
l’entreprise ?". Les initiatives de gestion de la RSE peuvent s’inscrivent dans deux
perspectives : la logique de devoir ("corportate social responsability") qui postule que
les entreprises ont à répondre à des obligations plus larges que celle de la
rentabilité ; la logique d’intérêt ("corporate social responsiveness") qui justifie
l’existence d’avantages, en termes de rentabilité, de la gestion de la RSE (Robert-
Demontrond 2003, [25]). Ainsi, sur le plan économique, l’entreprise peut améliorer

43
son image de marque et sa réputation, de gagner des parts de marchés, de
développer son chiffre d’affaires par des produits éthiques, d’être perçue comme
leader sur son marché. Elle gagne alors des facteurs de compétitivité en termes de
temps : que les entreprises répondent aux attentes sociales avant que celles-ci ne
prennent forme de loi présente un intérêt immédiat.

Le recours à des questions liées à RSE évoque souvent un retour à la moralité ou à


un contrat explicite ou implicite avec la société. Ainsi, dans la perspective de
l’approche moraliste, la RSE dérive directement de la responsabilité morale de
l’entreprise : l’entreprise doit agir de manière socialement responsable parce qu’il est
de son devoir moral de le faire ; alors que l’approche contractuelle suppose quant à
elle que "l’idée principale de la RSE vient du fait que l’entreprise et la société sont en
interaction et pas des entités distinctes, ainsi, la société a certaines expectations sur
l’activité et le comportement approprié de l’entreprise" (Wood 1991, [38]).

Les approches moralistes et contractuelles tentent d’ignorer une partie du contexte


entrepreneurial sans comprendre la dynamique de son comportement. En revanche,
l’approche utilitaire explore le concept de RSE comme un facteur d’avantage
concurrentiel. Dans cette perspective, l’entreprise s’engage dans une initiative de
RSE car ceci est de son intérêt. L’approche utilitaire de la RSE défend l’idée qu’à
long et moyen termes, ce qui est bon pour la société est bon pour l’entreprise et
contraire. La RSE ne sert pas un idéal, elle est simplement un moyen pour une fin
donnée : la recherche d’une meilleure image et une plus grande rentabilité. La
croyance que l’éthique est essentielle à la réussite commerciale est symbolisée par
des slogans du type "Ethics Pays" ou "Ethics is good business". L’approche utilitaire
s’appuie sur trois arguments : i) une stratégie de responsabilisation de l’entreprise
permet à l’entreprise d’anticiper et de contrer certains développements législatifs ; ii)
l’entreprise socialement responsable peut profiter des opportunités offertes par le
marché ; iii) un comportement socialement responsable peut procurer à l’entreprise
un avantage compétitif. La RSE est donc présentée comme une réponse stratégique
de l’entreprise aux enjeux économiques et politiques et dans le but de gagner la
concurrence.

a. Perspectives économiques

L’introduction de variable de la RSE dans la gestion de l’entreprise pose la question


de la conciliation entre l’éthique et l’efficacité. Si dans une logique de profit et de
performance économique, nombre de dirigeants d’entreprises se sont vus contraints
de prendre certaines décisions contraires à leurs valeurs éthiques, les nouvelles
théories économiques montrent que ces deux critères peuvent être en fait
complémentaires. Les entreprises valorisent leurs efforts sociaux dans le but
d’améliorer leur performance sociale, et à travers ça, la performance économique
(Belkaoui et Karpir 1989, [1]), qui peut être ventilée en : i) un apport en terme

44
d’image, ii) un apport en terme de différenciation des produits, iii) un apport en terme
de création de valeur économique.

Dans la première instance, l’entreprise s’engage dans une démarche éthique dans le
but d’imposer un standard dans l’esprit des consommateurs, de faire subir des coûts
d’adaptation aux entreprises concurrentes et bénéficier donc d’un avantage d’image.
L’entreprise peut également entamer des initiatives de RSE dans le but de réaliser
une différenciation des produits, qui devient aujourd’hui une exigence cruciale et
permet aux entreprises de gagner des opportunités offertes par le marché sensible à
la RSE. Les chercheurs sont nombreux à qualifier notre époque « d’éthique » (Smith
1995, [33]) et à considérer que les consommateurs manifestent aujourd’hui des
attitudes de consommation plus socialement responsables (Creyer et Ross 1997,
[7]). Ainsi, le consommateur citoyen d’aujourd’hui attend d’un produit mis sur le
marché (1) qu’il respecte l’environnement dans l’utilisation des matières premières et
de l’énergie qu’aura nécessité sa fabrication et dans la gestion des déchets et (2)
que son mode de production et de commercialisation respecte des critères éthiques,
notamment en matière de conditions du travail par le biais des normes définies par
l’OIT et ce, quelle que soit la localisation géographique du lieu de production. En
adoptant une démarche de RSE, l’entreprise désire envisager la vente des produits
différenciés par la labellisation sociale, conquérir les consommateurs souhaitant faire
des achats en fonction de l’évaluation de la responsabilité sociale de l’entreprise et
éviter les risques de boycott.

Pour toutes ces raisons, la stratégie de RSE peut constituer un levier de création de
valeur économique. De nombreux cadres théoriques peuvent se prêter à la
formulation d’hypothèses quant au lien entre performance sociétale et performance
financière. Ainsi, selon Gond (2001, [16]), si Waddock et Graves mettent au jour
l’existence d’un cercle vertueux entre éthique et performance financière, Wright et
Ferris exhibent une relation négative et McWilliams et Siegel montrent que le lien est
neutre. Les investigations empiriques, quant à elles, dégagent des résultats mixtes.
Or, une tendance à mettre au jour un lien positif est majeure. Les effets de la
responsabilité sociale de l’entreprise sur la performance financière semblent clairs
(Stanwick et Stanwick 1998, [35]). La revue de littérature réalisée par Pava et Krausz
(1996, cité en Gond 2001, [16]) montre que parmi les 21 études menées entre 1972
et 1992, 12 études justifient une relation positive entre la responsabilité sociale et la
performance financière, 1 démontre une relation négative, et 8 ne démontrent
aucune relation. Griffin et Mahon (1997, [17]) font savoir que 33 études montrent un
lien positif, 20 un lien négatif et 9 une absence de lien significatif. Roman et alii.
(1999, cité en Gond 2001, [16]) font une revue de 33 études montrant un lien positif,
14 qui ne permettent pas de conclure à la présence d’un lien et 5 qui aboutissent à
une relation négative. Griffin et Mahon (1997, [17]) concluent : "Une bonne nouvelle
est que la majorité des chercheurs ont confirmé une relation positive (…)".

45
Ainsi, sur le plan économique, les initiatives de labellisation sociale permettraient à
l’entreprise de développer, de maintenir et d’introduire un avantage concurrentiel à
long terme (Menon et Menon 1997, [21]).

b. Perspectives socio politiques

Les initiatives de RSE sont encore expliquées par d’autres facteurs que de simples
perspectives économiques. Ainsi, les entreprises qui intègrent cette variable éthique
dans leur stratégie ne visent pas seulement les propres objectifs économiques ; elles
prennent en compte des pressions en provenance de la régulation, des groupes
sociaux, des consommateurs, des employés et la société en général. Il s’agit d’un
moyen de gestion des relations avec les parties prenantes (Roberts 1992, [30]), d’un
moyen d’établir et de protéger la légitimité et l’image de l’entreprise. L’entreprise
cherche surtout à produire une congruence avec les normes et valeurs sociétales et
à répondre à des déficits de légitimité à partir d’articles de presse hostiles. Elle tente
d’exercer ses activités dans le cadre des normes et règles acceptées par les sociétés
et de conserver une adéquation ponctuelle avec son environnement.

Pour ce faire, elle cherche au premier plan à anticiper l’exigence législative. En effet,
les gouvernements et les organisations communautaires et internationales portent un
intérêt spécial à réguler le contexte social du commerce par la publication des textes
législatifs. Des lois nationales et des traités internationaux de plus en plus stricts
créeront un impératif politique. Les entreprises devraient tenir compte de ces
nouvelles règles, sous peine d’avoir à faire face à des coûts de mise en conformité et
à la responsabilité juridique.

Parallèlement aux régulations qui sont de plus en plus exigeantes, la pression


d’autres parties prenantes joue un rôle actif. Clarkson (1995, [6]) distingue les
groupes primaires sans lesquels la survie de l’entreprise serait menacée, (les
investisseurs, les employés, les clients, les fournisseurs et les groupes publics
comme les gouvernements et les communautés) et les groupes secondaires qui
"affectent ou sont affectés par l’activité de l’entreprise mais ne s’engagent pas à des
transactions de l’entreprise et donc à sa survie". A titre d’illustration, le collectif "De
l’Ethique sur l’étiquette" lance en 2001 sa campagne "Exploiter n’est pas jouer"
auprès des distributeurs de jouets français. Il aborde avec plusieurs enseignes de la
distribution française la question des conditions de travail sur des lieux de production
et la mise en œuvre d’un contrôle et d’un suivi de la "qualité sociale" des produits
qu’elles commercialisent, en particulier pour ceux issus de l’importation. Le média
peut également attirer l’attention du public sur un certain thème, ce qui peut être en
faveur de l’entreprise (le cas de Johnson & Johnson) ou bien au détriment de
l’entreprise (le cas de Nike). La pression vient également des institutions financières
qui ont de plus en plus recours à des listes de critères sociaux pour évaluer les
risques d’investissement. Les entreprises ne peuvent plus se consacrer qu’à des

46
objectifs économiques et négliger leurs responsabilités sociopolitiques au risque
d’être l’objet de pressions agressives exercées par les groupes sociaux.

Ainsi, l’intégration de la variable RSE dans la stratégie est à l’avantage de


l’entreprise : une stabilité sociale et politique accrue, une réduction des litiges ainsi
qu’une gestion préventive des risques de conflits, une réponse favorable aux
pressions des groupes sociaux, une plus grande loyauté des consommateurs et des
employés, un avantage comparatif dans un créneau du marché des consommateurs
sensibles aux questions sociales.

Conclusion

Pour clore notre chapitre qui consistait à étudier le rôle de la responsabilité sociale
au sein d'une entreprise.

Partant de l'hypothèse selon laquelle la survie de l'entreprise dépend de l'intégration


des préoccupations sociales, environnementales et économiques dans ses activités,
nous avons abordé cette étude avec comme but de démontrer l'impact que peut
avoir l'intégration par l'entreprise des préoccupations ci-dessus sur sa rentabilité
mais aussi sur le bien-être social.

C'est ainsi que notre s'est articulé autour des généralités sur la responsabilité sociale
de l'entreprise dont nous avons définies les concepts clés comme l'entreprise et la
responsabilité sociale tout en expliquant son rôle, sa stratégie, sa politique ainsi que
ses différents enjeux.

De tout ce qui précède ,nous pouvons affirmé que la survie de l'entreprise dépend
de l'intégration de préoccupation sociale, environnementales et économiques dans
ses activités, car si les entreprises n'intègrent pas rapidement la politique de
responsabilité sociale et du développement durable dans son portefeuille, le risque
est grand que la société humaine leur retire leur permis d'opérer (en anglais licence
to operate) c'est-à-dire leur mission étant donné que celle-ci confie la mission à
l'entreprise de produire de biens et/ou des services susceptible à satisfaire ses
besoins.

47
Chapitre III : Politique de la RSE du groupe

I. Présentation

Les sociétés du Groupe Montupet respectent les conventions de l'Organisation


internationale du Travail à travers du Code du travail en vigueur dans les pays dans
lesquels ils sont basés, à savoir la France, le Royaume-Uni, Espagne, La Bulgarie, le
Canada, la Belgique et le Mexique.

En particulier, le Groupe se conforme aux dispositions sur:

➔ Le respect de la liberté d'association et le droit à la négociation collective

➔ L’élimination de la discrimination dans l'emploi et les professions

➔ L’élimination du travail forcé

➔ L’abolition effective du travail des enfants

II. Les pratiques de la RSE du groupe

a. Relations avec le personnel

Le Groupe respecte les réglementations locales sur le dialogue social. En fait, le


dialogue social est traitée différemment dans les différents pays, mais est toujours
accompli grâce à des procédures et / ou des rencontres avec le représentant du
personnel corps, dont la fréquence varie de 6 à 43 réunions par an.

Accords collectifs

Au cours de l'exercice financier 2014, un accord sur la prime de dividende a été


signé le 24 Septembre 2014 et la négociation collective dans les accords signés
2012 a été encore appliquée:

➔ En France: un accord sur l'égalité des sexes a signé le 11 Juillet 2012;

➔ Au Royaume-Uni: un accord sur les négociations salariales signées le 4 Janvier


de 2012.

b. La santé et la sécurité

Conditions de santé et sécurité au travail

Au cours de l'exercice financier 2014, 2624 salariés ont bénéficié de formation à la


sécurité, où le même employé a pu à participer à plus d'un programme de formation.
Dépenses vise à améliorer les conditions de travail élèvent à 1775 k € (contre 2 290
k € en 2013) et des dépenses vise à améliorer la sécurité au travail élèvent à 1329 k
€ (contre 784 k € en 2013). En termes d'accords signés avec les syndicats ou le
48
personnel représentant sur la santé et la sécurité au travail, une action Plan de
prévention du travail ardu signé le 11 Septembre 2013, en sites français a été
appliquée.

474 accidents du travail ont été enregistrés dont 35 accidents avec arrêt rapporté.
Accidents du travail, leur fréquence et la gravité étaient suivi à travers les indicateurs
de sécurité suivante

2014 2013
TF1 5,87 6 ,09
TF3 79,5 66 ,8
TG 0,16 0,21

TF1: Ce taux de fréquence représente le nombre d’accidents avec arrêt de travail


déclarés par million heures travaillées.

TF3: Ce taux de fréquence représente le nombre d'accidents avec ou sans temps


rapporté arrêt de travail ou impliquant les premiers secours par million d'heures
travaillées.

TG: Ce taux de gravité est le rapport entre le nombre de jours incapacité de travail
temporaire d'multiplié par 1 000 rapporté le nombre d'heures d'exposition à des
risques professionnels.

Au cours de l'exercice financier 2014, 6 travaux maladies ont été identifiés par
rapport à 19 en 2013.

c. Entraînement : politiques de formation mis en place

11411 formations individuelles ont été suivies en 2014 par les 3289 salariés du
Groupe, ce qui représente une augmentation de 74% en termes de formation pour
être comparé avec une augmentation de 5% du personnel. Ces chiffres illustrent le
Fort désir de Montupet Groupe continue d'encourager la formation de son personnel.
En moyenne sur l'année 2014, 1 employé a participé à 3,5 formations (internes et
externes), qui représente 85 127 heures de formation interne et externe. Les
dépenses de formation du groupe est élevé à 1 567 k €.

d. Egalite de traitement : mesures prises pour assurer l'égalité des sexes


l'emploi et l'intégration des personnes handicapées et mesures anti-
discrimination

Le Groupe Montupet vise à attirer et à développer la main-d'œuvre de talent qui est


nécessaire pour atteindre ses objectifs, quel que soit le lieu d'origine, d'opinion
politique, la religion, l'orientation sexuelle, l'état matrimonial, ou physique
caractéristiques, comme le sexe, l'âge ou la couleur de peau. Cet engagement
concerne en particulier à l'emploi, accès à la formation, les possibilités de carrière et
de la rémunération politique.
49
En outre, le Groupe souhaite contribuer à redresser la sous-représentassions
féminine dans le secteur industriel secteur en encourageant les femmes à
entreprendre technique études, à appliquer pour les positions que nous annonçons
et engager dans la formation et de poursuivre une carrière ambitieux, tout en en
respectant les rôles de l'individualité et de la famille.

Les femmes ne représentent que 11,7 % du personnel de Montupet France (usines à


forte main d'oeuvre masculine), mais elles représentent respectivement 25 % et 14
% des cadres et des ATAM de l'entreprise. Les salaires sont globalement équivalents
entre les hommes et les femmes sauf dans la catégorie cadres du fait de l'existence
d'un turn-over important des femmes cadres dans nos usines de province, réduisant
leur ancienneté et donc leur marge d'évolution. 2,6 % des femmes sont employées à
temps partiel (contre 4,3 % en 2009) ; elles représentent 21,4 % des salariés à temps
partiel (contre 55,5 %).

En outre, conformément à l'article L. 5212-10 du code du travail par rapport à


l'obligation d'emploi des personnes handicapées travailleurs, MONTUPET SA (la
société mère) satisfait son obligation de promouvoir l'emploi des personnes
handicapées les gens par:

➔ Emploi des personnes handicapées;

➔ La signature d'un accord avec une société la promotion de l’intégration des


personnes handicapées;

➔ Ou, à défaut, en faisant une contribution financière annuelle à l'Agefiph


(organisation française en charge de gestion du fonds pour l'intégration de l'emploi
des personnes handicapées).

L’objectif de l’entreprise est de favoriser l’accès à ses emplois des travailleurs


handicapés. Elle emploie 45 travailleurs handicapés au 31 décembre 2010.
L’entreprise cherche également à faire travailler des entreprises employant
prioritairement des travailleurs handicapés et verse une contribution financière
prévue par la loi à des organisations agréées.

Par ailleurs, la filiale espagnole du Groupe est conforme aux réglementations locales
que 2% de ses effectifs est réservé aux les personnes handicapées et il a établi des
contrats avec ONG pour l'intégration des personnes handicapées.

e. Politique environnementale générale

Tous les sites industriels du Groupe ont obtenu la certification de leur système de
gestion environnementale, qui est en conformité avec la norme internationale ISO
14001 standard. En mettant en place un système de gestion, la politique de
l'environnement témoigne de l'engagement et la volonté du Groupe d'apporter des
améliorations avec concerne les questions environnementales.

50
Formation et information initiatives pour employés sur la protection environnementale

Conformément à la norme ISO 14001, des mesures de sensibilisation sur les risques
environnementaux et les questions sont prises par les différents établissements du
Groupe, de l’orientation des nouveaux employés au cours de leur induction
programmes, et tout au long de leur carrière à la société. Selon le site, ces mesures
ont donné lieu à la diffusion de manuels de formation, notes d'information
occasionnelles et l'organisation régulière des sessions de formation et des réunions.

Les ressources consacrées à prévention risques environnementaux et pollution

Le montant de l'investissement consacré à l'environnement risque et de prévention


de la pollution équivaut à 2 655 k € (contre à 4085 k € en 2013).

Ces investissements inclus en particulier:

➔ L’industrialisation interne de la fusion du puce processus

➔ Le développement de régénération de sable de fonderie,

➔ La fourniture de fours à basse consommation et l’entretien des fours en vue de


commander leur consommation d'énergie,

➔ L’amélioration de l'aspiration amine,

➔ L’amélioration de l'aspiration du compresseur de chaleur,

➔ L’amélioration des systèmes d'échappement ou émissions dans l'air systèmes,

➔ La production d'un outillage pour l'utilisation des inorganiques des résines,

f. Informations susceptibles de compromettre l'entreprise dans un


différend actuel

Deux établissements français sont touchés par le décret n. 2012-633 du 3 mai 2012,
qui impose la mise en place de garanties financières en vue de la sécurisation de
certaines installations classées pour la protection de l'environnement. Le calcul de la
valeur de la garantie est de 109 k € pour Laigneville et 88 k € pour Châteauroux. De
plus, l'assurance souscrite par le groupe couvre les dommages qui ont un impact sur
l'environnement de jusqu'à 25 millions euros.

g. Pollution et gestion des déchets

Conformément à la réglementation en vigueur. L’environnement Système de gestion


garantit la conformité réglementaire de ces émissions. Les émissions de composés
organiques volatils proviennent des opérations de carottage et le moulage de pièces
avec des noyaux et sont mesurées. Le calcul des émissions de CO2, NOx et de N2O
est basé sur la consommation de gaz naturel.

51
Les émissions de COV à 107 tonnes

Les émissions de NO2 56064 tonnes

Les émissions de CO2 à 55,8 tonnes

Les émissions de SO2 à 2,3 tonnes

En conformité avec les exigences de la norme ISO 14001, la surveillance


réglementaire est en place pour l'eau les émissions et les actions sont en place dans
le cas de seuil étant dépassée. Des mesures telles que l'eau de pluie et le filtrage de
l'eau industrielle par des séparateurs d'huile sont prises afin de réduire la pollution de
l'eau. Pas de mesures spécifiques sont nécessaires pour la prévention des
émissions dans le sol en raison de l'activité de nos sites et des composants utilisés.

h. Mesures pour prévenir, recycler et éliminer les déchets

La quantité de déchets d'aluminium récupéré a augmenté de 9,7% en 2014 par


rapport à 2013, en raison d'investissements importants dans les copeaux systèmes
qui sont de plus en plus présente dans les usines Montupet fusion.

Dans un contexte de forte croissance de l'activité du Groupe, la quantité de déchets


non dangereux (y compris le sable) a augmenté de 13,7% et la quantité de déchets
dangereux a été d’une légère baisse par rapport à 2013 (-6%). L'effort consenti par le
Groupe en matière de gestion des déchets est en outre illustrée par le coût du
traitement des déchets ce qui s’élève à 796 k € en 2014 (contre 716 k € en 2013).

Relatives au bruit ou toute autre forme de pollution spécifique à une activité


particulière Commandes pour la prévention de la pollution par le bruit ou toute autre
forme de pollution (odeur) sont spécifiques à chaque site et sont réalisée
conformément aux exigences locales.

i. Utilisation durable des resources

 Consommation d'eau et de l'offre

Dans le contexte de contraintes locales il n'y a pas de contraintes spécifiques à


l'égard de l'approvisionnement en eau.

Sur les sites industriels, l'eau est principalement utilisée par le refroidissement tours,
tours de lavage, les fours de traitement thermique, les plates-formes de moulage et
des machines-outils. La consommation d'eau du Groupe a atteint 238 633 m3 ou
2,17 m3 par tonne d'aluminium fondu.

 Consommation de matières premières et les mesures prises pour améliorer


l'efficacité de leur utilisation

Les principales matières premières sont l'aluminium et le sable. Le Groupe a


intensifié ses investissements dans l'installation de sable les installations de
52
régénération et par conséquent la réduction de la consommation de sable. Il a
également mis en place un travail inter-site groupe sur les meilleures pratiques
industrielles par rapport à la perte de métal et a investi massivement dans
l'industrialisation de la puce fusion.

La consommation de tonnage d'aluminium a augmenté de 7,1% en ligne avec la


croissance de l'entreprise (croissance de 7,4% du chiffre d'affaires) et la
consommation de sable est en hausse de 5,3%, soit un taux de croissance plus
faible en raison de l'utilisation généralisée des systèmes sable de remise en état
dans les usines du Groupe.

 Consommation d'énergie et les mesures prises pour améliorer l'efficacité


énergétique et l'utilisation de des énergies renouvelables

Le Groupe Montupet ne pas utiliser les sources d'énergie renouvelables. Cependant,


il ya une intersites groupe de travail pour partager les meilleures pratiques
industrielles en matière de consommation d'énergie.

 L'utilisation des sols

Le Groupe Montupet ne nécessite pas l'utilisation du sol.

j. Changement climatique

Les émissions de gaz à effet de serre et l'adaptation aux conséquences du


changement climatique.

Les établissements du Groupe sont conformes à la réglementation locale sur les


émissions de gaz à effet de serre. Le Groupe continue à suivre l'approche d'une
analyse de l'empreinte de carbone a commencé en 2012 et qui englobait la totalité
des Sites français conformément à l'article 75 de la loi Grenelle II. Cette évaluation
était avant tout une analyse de serre les émissions de gaz, qui seront utilisés pour
élaborer un plan d'action visant à réduire ces émissions.

k. Protéger la biodiversité

Il n'y a pas de mesures spécifiques en cours de protection ou de développement de


la biodiversité. Les établissements du Groupe sont situés dans les zones
industrielles.

III. Impact territorial des activités


Chaque année, l’entreprise mène une réflexion sur la gestion des compétences et
des emplois et leur impact sur l’environnement extérieur. Elle est présentée aux
délégués syndicaux de l’entreprise dans le cadre d’un rapport annuel.

53
Tant en France qu’à l’étranger, les établissements prennent en compte l’impact de
leurs activités sur le développement régional et les populations locales de la manière
suivante :

- recrutement prioritaire du personnel dans le bassin de main-d’œuvre locale et


mesure du taux de stabilité interne,

- recours aux entreprises de prestation de services locales et suivi des volumes


d’achats,

- soutien de la communauté locale dans diverses associations,

- partenariat privilégié avec des établissements scolaires et universitaires.

Les établissements entretiennent des contacts fréquents avec les représentants de


l’administration et les acteurs économiques et sociaux de leur cité et de leur région.

Les mesures prises en matière de développement régional et l'impact sur les zones
d'emploi sont encouragés par le Groupe Montupet.

Le site de Laigneville a participé au "Printemps de l'industrie" événement organisé


par le conseil régional pour la promotion locale des entreprises et le Forum de
l'emploi Creil.

Le site de Châteauroux est un membre de l'Indre UIMM (Union de la métallurgie


Industries et Métiers) et travaille avec Pole Emploi (centre d'emploi en france) sur la
méthode de recrutement par simulation. En Bulgarie, en partenariat avec la régionale
agence de l'emploi, des journées portes ouvertes et des réunions avec des
particuliers les demandeurs d'emploi sont organisées par Montupet.

Le Groupe Montupet donne libre cours aux efforts de la société et les engagements
en faveur du développement durable et encourage les initiatives prises dans ce
domaine par les directeurs d'établissements qui développent leurs propres initiatives
en fonction de la situation locale.

Le (Mexique) Site Torréon poursuit son partenariat avec l'Université Technologique


de Torreón basée sur une spécialité "métallurgie", dont bénéficient les étudiants dans
la région. Le site de Laigneville poursuit également sa coopération avec l'école Marie
Curie et siège au conseil d'administration et le conseil de l'éducation de la formation
Proméo centre. L'établissement participe à Belfast et commanditaires manifestations
sportives, culturelles et caritatives particulier Concours artistique des Ecoles Lisburn
et la ville de l'attribution de Lisburn de l'excellence industrielle. Enfin, l’université de
Ruse (Bulgarie) est en renforcement des liens avec Montupet en augmentant la
fréquence des réunions avec des étudiants ainsi que le programme de stage et
apprentissage.

En outre, en conformité avec les exigences de norme ISO 14001, les établissements
du groupe sont nécessaires pour répondre à toutes les demandes pertinentes des
54
intéressés parties, à savoir tous les individus ou un groupe d'individus intéressées ou
concernées par l'environnement la performance de l'établissement.

 Sous-traitance et fournisseurs

La politique d'achat du Groupe est principalement axée sur la qualité, la fiabilité et le


coût. Lorsque ces trois critères sont remplis par un certain nombre de fournisseurs,
Montupet favorise les entreprises locales.

Conformément à la politique d'achat établi par le groupe, seules les entreprises qui
respectent les droits de l'homme dans tous les pays où ils ont une présence - y
compris les zones où les droits humains ne sont pas encore suffisamment protégé -
peuvent être inclus dans le fournisseur du Groupe et base de sous-traitant. Les
entreprises en violation des dispositions des conventions de l'Organisation
internationale de travail ne sont pas incluses dans cette base.

La politique d'achat du Groupe précise également que le fournisseur s’engage à


mettre en œuvre une politique pour la gestion de ses installations industrielles en vue
de préserver l'environnement et qu'elle met en œuvre un système de gestion et de
contrôle conformément à la norme ISO 14001 ou toute autre norme équivalente.

A titre d'exemple, Montupet encourage ses fournisseurs à obtenir la certification ISO


14001.

 Des pratiques équitables

En outre, dans le cadre du contrôle interne et les procédures de gestion des risques,
la haute direction du Groupe a lancé un plan d'audit en 2012 avec les différentes
entités du Groupe. L'objectif principal de ces vérification et missions est d'assurer la
fiabilité et l'intégrité des procédures et les informations financières et opérationnelles
et leur conformité avec les lois et règlements en vigueur, ainsi que de vérifier
l'adéquation du contrôle interne en place au niveau de chaque entité.

IV. Rapport d'audit

À la demande du Groupe MONTUPET, SGS ICS a procédé à vérifier les informations


contenues dans le rapport de gestion établi pour l'année se terminant le 31
Décembre 2014, sous le n ° 2012-557 du décret du 24 Avril 2012 concernant les
obligations de transparence des sociétés, les questions sociales et
environnementales, sur demande de l'article 225 de la loi n ° 2010-788 du 12 Juillet
2010 et l'article 12 de la loi n 2012-387 du 22 Mars 2012 qui a modifié l'article L. 225-
102-1 du code de commerce et le décret du 13 mai 2013, la mise sur la façon dont le
troisième organe indépendant mène sa mission.

Il est de la responsabilité du Conseil d'Administration d'établir un rapport sur la


gestion de l'entreprise à inclure l'information sociale, environnementale et sociétale, à

55
définir le système de référence utilisé, le cas échéant, pour la compilation des
données quantitatives ou qualitatives et à assurer la disposition de celui-ci.

La responsabilité de SGS ICS, comme un tiers indépendant organe partie accrédité


par le comité français d’accréditation (COFRAC) sous le n ° 3-1086 (portée
disponible sur www.cofrac.fr), implique attestant de la présence dans le rapport de
gestion de l'ensemble des informations visées à l'article R.225-105-1, d'exprimer un
avis motivé sur, d'une part la précision de l'information et, d'autre part, les
explications fournies par l’entreprise sur l'absence de certaines informations, et à
indiquer la diligence raisonnable exercée pour accomplir notre mission d'audit.

a) Nature et champ d'application de l'audit

La cession de SGS ICS implique:

➔ Prenant note des priorités et des stratégies de l'entreprise vers le développement


durable, en ce qui concerne les impacts sociaux et environnementaux des activités
de la société, ses engagements envers la société et, le cas échéant, des initiatives
d'atténuation liées au programme.

➔ En comparant la liste des informations contenues dans l'entreprise le rapport de


gestion avec la liste visée à l'article R.225-105-1 et d'identifier, le cas échéant, toute
information qui avait été omise et non comptabilisée en guise d'explication visée au
troisième alinéa du présent article.

➔ Vérification de la société par la mise en place d'un processus de données de


collection vise à assurer l'exhaustivité et la cohérence de l'information indiquée dans
la gestion pour signaler et identifier les éventuelles incohérences

b) Vérifications nécessaires

MONTUPET SA, y compris le siège à Clichy (92), deux sites industriels et


notamment ses 8 filiales et entreprises sont sous contrôle à travers un champ
géographique international: MONTUPET SNC (Belgique), MFT SARL (France),
ALUMALSA (Espagne), MONTUPET UK (Royaume- Uni et sa filiale espagnole),
MONTUPET Eood (Bulgarie), MONTIAC SA (Mexique), CALCAST Ltd (Royaume-
Uni), MONTUPET Limitée (Canada), MONTUPET Groupe établissement des
comptes consolidés.

SGS ICS a effectué sa mission du 24 Février au 26 Mars 2014 par des entretiens
avec les personnes impliquées dans la collecte, la validation et la publication des
données et informations qualitatives et quantitatives de trois sites industrielle:
Laigneville (MONTUPET SA en France), Ruse (MONTUPET Eood en Bulgarie) et
Torreón (MONTIAC dans le Mexique), ces trois fonderies d'aluminium étant visité
représentatif de l'activité industrielle de l'entreprise.

56
La portée des comptes ainsi échantillonnés pour 1 754 employés, soit 53% de
l'effectif total du Groupe MONTUPET et 62 864 tonnes d'aluminium consommée, à
savoir 57% de la consommation totale.

Seuls les chiffres à l'horizon 2014 ont été audités depuis 2013, données validées l'an
dernier, ont été utilisé uniquement à titre illustratif.

SGS ICS a examiné la fiabilité du cadre interne, les procédures de contrôle interne et
les systèmes des données agrégées et des infos sur chacun des sites. Chaque site
fait parvenir au ministère des finances en charge de la consolidation et la rédaction
du rapport à Montupet SA siège, un tableau Excel regroupant les chiffres et des
informations qualitatives en ligne avec MONTUPET INTERNE Reporting RSE
procédure et sur les 42 Critères "élargi" indiqué dans le décret 2012-557 du 24 avril
2012. Ces onglets sont consolidés sur Excel.

La mission d'audit a été la première à étudier la précision de calculs et de la


cohérence des données (comparaison des rapports sociaux et environnementaux,
de l'aluminium ratios de recyclage, les tonnages de déchets produits ou de
l'électricité consommée par tonne d'aluminium, par exemple) à travers toutes les
filiales du Groupe MONTUPET (100% de la portée).

La deuxième partie de l'audit était d'examiner l'appui des documents donnant la


preuve de toutes les données qualitatives et quantitatives avancées pour les 3 sites
échantillonnés. 26 indicateurs ou éléments d'information dans le domaine social et le
domaine de la sécurité, 24 indicateurs ou éléments d'information dans le domaine de
l'environnement et 9 éléments d'information dans le domaine sociétal et la
gouvernance d'entreprise.

Des contrôles ont également été effectués sur les données quantitatives et
qualitatives provenant d'autres sites, dans la consolidation de la phase finale, de
façon aléatoire ou lorsque les données déviés à partir du groupe des valeurs
moyennes. Trois vérificateurs (y compris celui qui joue le rôle de chef vérificateur,
coordinateur du projet et éditeur) et un superviseur ont été assignés à cette
vérification pour un total de 13,5 jours. 15 entrevues ont été réalisées avec les
fonctions suivantes:

➔ Directeur Général Adjoint, en charge de la RSE et

Directeur financier adjoint, en charge de la consolidation et la rédaction du rapport


sur la RSE pour le MONTUPET Groupe à Clichy;

➔ Établissement Directeur, adjointe aux ressources humaines, Gestionnaire de


sécurité, agent de soins infirmiers et de l'Environnement gestionnaire à Laigneville;

➔ Établissement directeur, directeur des ressources humaines, sécurité / agent de


l'environnement, contrôleur de gestion, responsable de la formation à Ruse;

57
➔ Établissement directeur, directeur des ressources humaines et ingénieur
environnement à Torreon.

c) Déclaration de l'indépendance et compétence

SGS est le leader mondial d’inspection, de vérification, d'essai et la société de


certification. SGS est reconnue comme la référence mondiale pour la qualité et
l'intégrité. Avec plus de 80 000 employés, SGS gère un réseau de plus de 1500
bureaux et laboratoires à travers le monde.

SGS ICS est la filiale française à part entière de la SGS Groupe. SGS ICS affirme
que sa mission et de l'opinion ont été fournis de manière indépendante et impartiale
à l'égard de MONTUPET SA et que les travaux entrepris ont été réalisée en
conformité avec le Code d'éthique et en conformité avec le Groupe SGS des
meilleures pratiques professionnelles d'un thirdparty indépendante corps.

d) Déclaration et avis motive

Sur la base des priorités et des stratégies de MONTUPET SA vers le développement


durable, avec ce qui concerne les impacts sociaux et environnementaux de ses
activités, ses engagements envers la société et la raison de la diligence exercée,

➔ Nous certifions que les informations indiquées dans le rapport de gestion 2014 de
MONTUPET SA sont conforment avec la liste visée à l'article R.225-105-1.

➔ Nous déclarons que nous n’avons pas trouvé d'anomalies significatives de nature
à remettre en question l'exactitude de l'information énoncée dans le rapport de
gestion 2014.

e) Observations

➔ La procédure de déclaration n'a pas été modifié en 2014 par rapport à la version
2012, mais était rétroactive obtenu en Octobre 2013 lors d'une réunion des divers
RH et RSE intervenants pour plus de compréhension cohérente et l'entrée de la table
de déclaration et, en 2014 grâce à un échange de courriels.

➔ Ce rapport du tableau Excel couvrant tous les points de l’article R225-105-1 I et II


du Code de Commerce a été légèrement modifiée afin de faciliter la consolidation
(questions clarifiées et simplifiées, des boîtes protégées ...). En particulier, il a
maintenant les valeurs entrées dans la précédente année qui permet à la cohérence
des données pour vérifier très facilement.

➔ Le calcul des émissions de gaz à effet de serre est actuellement basée sur la
consommation de gaz naturel aux différents sites industriels du groupe. Il peut être
complété par les émissions de frigorigènes (examen des fuites de fluide dans
Laigneville à être étendues aux sites industriels) et les émissions de Voyage
d'affaires notamment en avion.

58
V. PAQC MONTUPET ROUSSE

 Que veut dire PAQC

Plan d’Amélioration Qualité Compétitivité. C’est l’engagement de toute l’usine pour


améliorer les performances de l’usine en 2015 et c’est un moment important pour
nous.

 que s’est il passé au début de 2015

 nous avons produit 750 000 culasses et 235 000 pivots


ce qui représente une augmentation de presque de 20
% par rapport a 2014!
 193 nouveaux employées ont intégré l’usine et 148
sont partis
 nos résultats sécurité se sont améliorés, 15 accidents
au début de 2015 pour 17 en 2014.
 nous avons bien démarré 3 nouveaux produits
(culasses volvo b4) et 2 en développement qui sont déjà
en production de série (audi v8 et pivots lg1).
 nous avons continué à déployer le mms à montupet
roussé.

 LA SECURITE EST LA PREMIERE PRIORITE

Les règles à appliquer pour la sécurité :

59
 Ressources humaines

o Il ya 842 employés dans notre usine et 4 Groupes de formation à induction


39 employés ont rejoint la société: 38 employés ont quitté l'entreprise:
29 opérateurs de machines; 23 opérateurs de machines
2 superviseurs 3 mécatronique
1 adjoint BUM 3 superviseurs
1 spécialiste en informatique - stagiaire 1 BUM
1 secrétaire, traducteur stagiaire 1 CNC technicien?
1 Process Engineer 1 opérateur Détection de défaut?
1 technicien CNC 1 Secrétaire graphique
1 Fitter Die 1 ingénieur robotique
1 mécatronique 1 travailleur service
1 Entretien Engi 1 ingénieur Qualité
1 Technicien de maintenance
1 mécatronique – stagiaire

60
o Position ouverte

1. mécatronique 2. ingénieur Process 3. Fitters Die 4. technicien CNC 5.


superviseur 6. Les opérateurs de machines Ingénieur 7. Méthode 8.
programmeur PLC 9. spécialiste Calibration 10. comptable Secrétaire 11. –
Traducteur 12. services généraux adjoints – conducteur.

o Politique d’assurances
Montupet SA et ses filiales sont couvertes par des contrats d’assurance sur le risque
« dommages matériels/ pertes d’exploitation » dans la limite générale de garantie de
250 millions d’euros et sur les risques « responsabilité civile exploitation » à hauteur
de 50 millions d’euros par sinistre et «responsabilité civile produits » à hauteur de 50
millions d’euros par an.
Depuis la vente de son activité « Roues », Montupet travaille à 91 % pour le marché
des pièces en aluminium pour moteurs. Ce positionnement permet au Groupe de
participer à la croissance automobile mondialisée dans la mesure où les moteurs «
voyagent » beaucoup mieux que les carrosseries. Moins visibles ils sont moins
attachés au modèle, à la marque, au pays : ils sont montés sur plusieurs véhicules,
sur des voitures particulières comme sur des petits utilitaires, et sont échangés entre
marques à travers la planète.
Il s’agit d’un marché techniquement très dynamique puisqu’il accompagne l’évolution
rapide des mentalités et des législations, concernant les émissions de CO2, de
particules et les consommations de carburant. De nouveaux moteurs apparaissent et
nécessitent des « architectures » de culasses plus complexes, des matières plus
résistantes et des précisions dimensionnelles accrues, que Montupet intègre avec
succès dans ses études et ses productions.

61
CONCLUSION GENERALE
Durabilité, sens, possibilité de projection dans un avenir, humanité accrue et
complexité patente, telles sont les principales dimensions avec lesquelles nous
concluons.

Pour l’association de PME-PMI du Nord Pas-de-Calais « Alliances », la RSE est la


responsabilité sociale et environnementale, démarche qui rend « les entreprises plus
performantes, tout en donnant un sens au développement et un visage plus humain
à l’économie ». L’éditorial de la Lettre de l’ORSE n° 33 du 28 juillet 2003 affirme que
« (…) c’est par et dans l’entreprise, et grâce aux discussions avec toutes ses parties
prenantes, que le développement durable devient concret ».

La RSE n’est pas un simple effet de mode. C’est en tout cas ce que montrent les
études empiriques présentées ci-dessus : depuis les années 1990, la pression
effectuée en ce sens par les actionnaires sur les entreprises s’accroît et la démarche
RSE s’implante rapidement dans les sociétés cotées françaises. Or, les principaux
arguments favorables à la RSE évoqués dans la littérature apparaissent insuffisants
pour expliquer cette expansion soudaine. C’est pourquoi nous formulons l’hypothèse
complémentaire de l’existence d’un isomorphisme institutionnel, sur un champ
organisationnel déjà « fertilisé » par le gouvernement d’entreprise. Cet isomorphisme
institutionnel conduit alors les firmes à adopter une démarche de responsabilité
sociale, dans une ignorance relative de la question de l’efficience.

Une autre question clé est relative aux impacts des initiatives de responsabilisation
sociale de l’entreprise en tant qu’outils de marketing. Les travaux précédents
justifient une relation positive entre ces mécanismes et la promotion des pratiques de
commerce éthique et équitable au niveau mondial. Une analyse du point de vue de
l’entreprise et pour les intérêts de l’entreprise reste encore ignorée. Les pistes de
recherche consistent donc à étudier, pour le plus grand nombre de catégories
possibles, les relations entre ces démarches de signalisation de la RSE et les
réactions du consommateur.

La seule approche financière, économique et capitalistique de l’activité ne suffit


probablement plus à assurer durablement la viabilité des entreprises. Nous sommes
dans un monde où les TIC ne nous laissent plus dans l’ignorance, ou bien encore,
véhiculent comme tout média, comme dans toute communication, une déformation
de ces faits, qu’elle soit volontaire ou non. Si une entreprise se comporte ainsi, cela
se saura. Si elle ne communique pas sur ce qu’elle fait, cela se fera. L’entreprise est
donc acculée à réagir à cet état de faits ; pourquoi ne pas l’anticiper, plutôt que de –
mal – gérer les crises inévitables ?

Dès lors qu’on s’accorde à considérer que la RSE s’installe durablement dans les
sociétés cotées, il reste à mieux cerner les enjeux qu’elle soulève pour les parties
prenantes. Si l’on considère plus particulièrement le risque environnemental lié à
l’activité productive, quel sera le véritable impact de la RSE ? Comme nous l’avons
62
rappelé, il existe trois solutions pour traiter ce risque : développer des
réglementations contraignantes ; favoriser les démarches volontaires de type RSE ;
utiliser les taxes et les permis négociables. La RSE s’avèrera-t-elle complémentaire
ou substituable aux deux autres ? Permettra-t-elle d’explorer des solutions qui seront
ensuite généralisées aux entreprises d’une même sphère d’activité ou aura-t-elle
pour vocation principale d’éviter que les pouvoirs publics adoptent une
réglementation coercitive, jugée coûteuse pour l’activité des grandes firmes ? Autant
de questions dont l’enjeu est fondamental pour la collectivité et qui n’ont pas encore
de réponse à ce jour.

La responsabilité sociale est toujours marginalisée dans la plupart des entreprises.


Le plus souvent c'est un petit département ou une partie du service responsable des
relations publiques qui est en charge de la mise en œuvre de ce concept. Ceci peut
être suffisant pour entamer la création d'une culture corporative de la RSE.

Malgré tout, les entreprises devraient passer le plus vite possible de la posture
défensive à une posture plus offensive.

Pour l'instant, le système de la RSE occupe fermement le lieu géométrique des trois
piliers - économique, social et environnemental. Il reste à savoir ce qu’il en sera
demain. L’avenir dépend de la vision que nous en avons.

63
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Livres
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sociale de l’entreprise à la responsabilité sociale de l’entreprise comme
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 Essais de la CEGOS, 2002.

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 Friedman M. (1970), the social responsibility of business is to increase its
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 Golli A et Yahiaoui D, Responsabilité sociale des entreprises: analyse du
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 Jamali D., Safieddine A. and Rabbath M., Corporate governance and
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 Jamali D., A stakeholder approach to corporate social responsibility: A fresh
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 Jamali D., Sidani Y. and El-Asmar K, A three country comparative analysis of
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 Kashyap R., Mir et Mir Ali, Corporate social responsibility: a call for
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 Loiselet E. (2000), « L’investissement socialement responsable : genèse,
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 Maignan I. et Hult G.T.M. (1999), Corporate citizenship: cultural antecedents
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 MERCIER Samuel, L’éthique dans les entreprises, Paris, La Découverte,2004.
 Michel Capron et Françoise Quairel-Lanoiselée, Mythes et réalités de
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 MONTENOT Jean, Encyclopédie de la philosophie, Paris, Le Livre de Poche,
La Pochothèque, 2002.
 MULLER Louis, (et al.), Développement durable. Pour une entreprise
compétitive et responsable, Paris, ESF Editeur,
 ·Naomi Klein, No Logo, Actes Sud, juin 2001.
 Rubinstein M., Le développement de la responsabilité sociale de l'entreprise,
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 Solomon H. et Hanson G. (1985), La morale en affaires, clé de réussite, Paris,
Les Editions d’Organisation.
 Turcotte M.-F et M’Zali B., L’industrie financière et les fonds responsables ;
tutti frutti et devenir, dans Tremblay D.-g. et Rolland D. (dir.), Responsabilité
sociale d’entreprise et finance responsable ; quels enjeux ? Sainte-Foy,
Presses de l’Université du Québec.
 Urban S., Développement durable et partenariat industriel: vers un modèle
stratégique renouvelé, Finance contrôle stratégie, Volume 8 N° 3, septembre
2005, pp. 177-200. http:// ideas.repec.org.

65
Documentations/études/rapports
 Synthèse du colloque organisé par le CERI Sciences Po : « ENTRE
ÉTHIQUES ET ÉCONOMIE – Enjeux, normes et acteurs - » le 12/12/2001.
 ·« An Assessment of SRI Engagement: A Study on Supply Chain Labour
Standards », Cassandra Higgs Just Pensions Project Manager & Researcher,
December 2005
 « Ethical investments as a system of regulation of the economic activities», P.
Robert- Demontrond, CREREG – UMR CNRS Rennes
 ·« La performance des indices socialement responsables : mirage ou réalité ?
», Julien LE MAUX
 Mémoire : « LES FONDS ETHIQUES : CRITERES DE NOTATIONS », Sonia
Devin, IUP Banque Finance Assurance, Université de Caen
 Montupet 2014 annual report
 Montupet 2013 annual report
 ·« Origines et enjeux du facteur social dans les stratégies financières
d’investissement » Erwan Le Saout Maître de Conférence - Université Paris 1
Panthéon Sorbonne (CREFIB & CREREG), Philippe Robert-Demontrond
Professeur – IAE-IGR de l’Université de Rennes I (CREREG)
 Rapport « les marchés de la vertu : la promesse des fonds éthiques et des
microcrédits » de Javier Santiso (CERI-Sciences Po) – Février 2001 –
Disponible sur le site web CERI-Sciences Po
 ·« Un exemple concret de notation éthique : L’exemple d’AXA » par Caroline
DESAEGHER
 ·Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (CREFIB), Erwan LE SAOUT
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (CREFIB & CREREG)
 ·« Y A –T-IL UN SACRIFICE À ÊTRE ÉTHIQUE ? UNE ÉTUDE DE
PERFORMANCE DES FONDS SOCIALEMENT RESPONSABLES
AMÉRICAINS », Radu Burlacu, Isabelle Girerd-Potin, Denis Dupré, ESA –
CERAG, Université Grenoble 2, Mars 2003
Sites internet
http://www.developpement-durable.net/
http://www.reseau-alterfinance.org/fr/
http://www.politiquessociales.net/
http://www.infos.equiterre.com/
http://www.responsiblepractice.com/francais/
http://www.ethicalfunds.com/
http://www.csr-asia.com/
http://www.sustainability-index.com/
http://www.developpement-durable.psa.fr/
http://www.socialinvest.org
http://www.orse.org/
http/:www.europa-i-fokus.no
http://economie-social.lesverts.fr
http://english.peopledaily.com.cn
http://www.oecd.org
http://www.renaissancestrategy.com
http://www.montupet.fr/francais/ruse-bulgarie-38/ruse-bulgarie.html
66
LISTE DES ANNEXES
ANNEXE 1

67
ANNEXE 2

68
ANNEXE 3

L’évolution historique de l’engagement social7

1ère vague 2ème vague 3ème vague 4ème vague


(1950-1970) (1970-1980) (1980-1990) (1990-2000)
Philanthropie Investissemen Qualité/compétitivit
Objectif Philanthropie stratégique t é du
social local milieu opérationnel
Intérêt à long Intérêt à long Intérêt direct propre
Motivation Moralité terme terme
Intérêt direct
Stratégie Ad hoc Systématiqu Stratégique Intégrée
e
Initiateur Administrateur Manager Entrepreneur, Tous niveaux de
Consultants management
Rapport Intégrée
aux Détachée Distincte, Partie
activités de mais liée
base
Intégrée au
Initiative Passive Réactive Proactive processus
décisionnel
Formes de Capital Capital Capital Toutes formes
contributio financier financier et économique, De capital
n surtout technique technique
Spécifiques Harmonisés Part de la stratégie
Principes Discrétionnair avec la opérationnelle
directeurs e stratégie
productive
Assistance à Soutien et Incorporé aux
Suivi Aucun des contrôle objectifs
questions par des ONG managériaux
spécifiques

7
Tiré de Bertrand LAMON, La citoyenneté globale et locale de l'entreprise transnationale, Genève, Institut
universitaire de hautes études internationales, 2001, p. 144.
69
ANNEXE 4

Les étapes principales de la RSE dans l’Union européenne8

1995 : Le Président de la Commission européenne Jacques Delors et un groupe


d’entreprises européennes lancent le Manifeste des entreprises contre l’exclusion
sociale.

Mars 2000 : Le sommet européen de Lisbonne fixe le nouvel objectif stratégique qui
vise à faire de l’Europe l’économie la plus compétitive du monde basée sur la
connaissance dynamique d’ici 2010. Pour la première fois, le Conseil européen
adresse un appel spécial à la sensibilité des entreprises à la responsabilité sociale
pour ce qui concerne les meilleures pratiques sur la formation continue, l’organisation
du travail, l’égalité des chances, l’inclusion sociale et le développement durable.

Juin 2000 : L’Union européenne adopte l’agenda de la politique sociale, soulignant


l’importance de la RSE en adaptant les conditions de travail à la nouvelle économie.

Mars 2001 : Le Conseil européen de Stockholm félicite toute initiative favorisant la


RSE et réclame un échange de vues autour du prochain Livre vert.

Juillet 2001 : La Commission européenne publie son Livre vert sur la promotion d’un
cadre européen pour la RSE (COM/2001/366).

Juillet 2001 : Communication de la Commission européenne sur la promotion des


normes de travail fondamentales.

Octobre 2001 : Le comité exécutif de la Confédération européenne des syndicats


(CES) adopte une politique étendue sur la RSE.

Juillet 2002 : Communication de la Commission européenne sur la RSE : Une


contribution au développement durable (COM/2002/347)

Octobre 2002 : La Commission européenne crée un Forum européen de toutes les


parties concernées par la RSE (Forum RSE) afin d’échanger les bonnes pratiques et
évaluer les directives communes.

Juin 2004 : Le Comité exécutif de la Confédération européenne des syndicats


adopte une résolution établissant une série de priorités pour le développement de la
RSE en Europe.

29 Juin 2004 : Le Forum RSE a présenté son rapport à la Commission européenne.

14 Juin 2005 : Conférence de la Commission européenne sur la RSE dans les PME

Fin 2005 : Le rapport d’évaluation de la Commission européenne sur les progrès


obtenus devrait être publié.
8
Cette chronologie des étapes de l’évolution du cadre européen pour la RSE provient de la cumulation de plusieurs
sources : http://www.etuc.org/a/494
70
22 Mars 2006 : Communication de la Confédération européenne des syndicats
(CES) « Mettre en œuvre le partenariat pour la croissance et l’emploi : faire de
l’Europe un pôle d’excellence sur la RSE ». La CES ainsi que certaines ONG
critiquent la Commission européenne pour avoir adopté une approche unilatérale,
déséquilibrée, qui avantage le monde des affaires.

71

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