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Université Mohamed Premier

Faculté des sciences Juridiques Économiques et Sociales


-Oujda-Maroc-

Master en Economie, Finance et Emergence Economique

EVALUATION DES TITRES


FINANCIERS

Réalisé par : Présenté à :


Bria Salma PR. KCHIRI abdelmajid

Année Universitaire 2022-2023


LISTE DES TABLES
Tableau 1 : Principales informations à collecter

Tableau 2 : Hypothèses et paramètres relatives aux méthodes d’évaluation

Tableau 3 : Traitement de l’immobilisation corporelle.

Tableau 4 : Traitement de certains éléments incorporels

Tableau 5 : Bilan de la société P (en Dh).

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SOMMAIRE

Sommaire
Introduction............................................................................5
CHAPITRE I : Les titres financiers.....................................8
Section 1 : aperçu général sur les titres financiers.........................8
Définition du titre financier.........................................................................8
Les titres financiers s’échangent sur le marché des capitaux...................9
A quels prix s’échangent les instruments financiers ?...............................9
SECTION 2 : Analyse des types des titres financiers.....................9
les titres du capital : les actions....................................................................9
Les titres de créances : les obligations.......................................................11
Les parts d’organismes de placement collectif : les OPCVM.................13
Chapitre II : Méthode d’évaluation des titres financiers..15
Section 1 : Le processus d’évaluation............................................15
La collecte d’information...........................................................................15
L’élaboration du diagnostic d’entreprise :...............................................16
D’autres :.....................................................................................................17
Section 2 : Les différentes méthodes d’évaluation.......................19
L’approche patrimoniale dans l’évaluation des entreprises...................19
Méthodes comparables et prospectives.....................................................28
Chapitre III : Etude des méthodes d’évaluation privilégiées par
l’administration fiscale Au Maroc.............................37
Section 1 : Généralités sur l’administration fiscale.......................37
1. Présentation de l’administration fiscale :.............................................37

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2. Les principales administrations fiscales au Maroc :............................38
Section 2 : L’évaluation de l’entreprise selon de l'administration
fiscale............................................................................................39
1. Les méthodes d’évaluation privilégiées par l’administration fiscale. 40
2. Convergences et divergences des méthodes :........................................41
Conclusion.............................................................................45
Bibliographie.........................................................................46

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INTRODUCTION
Les termes valeur d'entreprise et évaluation sont d'une grande importance. La connaissance de la valeur
d'une entreprise est d'une importance fondamentale tant pour le propriétaire de cette entreprise que pour
les investisseurs lors de la négociation du prix d'une entreprise au moment de la réalisation d'une
transaction commerciale.

L'évaluation des entreprises est généralement effectuée lorsqu'une entreprise cherche à vendre la totalité
ou une partie de ses activités ou à fusionner ou acquérir une autre entreprise. L'évaluation d'une entreprise
consiste à utiliser des mesures objectives et à déterminer la valeur actuelle d'une entreprise, et à évaluer
tous les aspects de l'entreprise.
L'évaluation des entreprises joue un rôle direct dans le processus de planification de la direction. Les
services de planification exécutive offrent aux propriétaires d'entreprise plus de flexibilité lors de
l'élaboration de stratégies de rémunération des avantages sociaux. Les évaluations d'entreprise peuvent
être utilisées pour ajouter de la crédibilité à l’entreprise et peuvent être utiles lors de la recherche
d'expansion. Avec l'évaluation d'entreprise et d'autres services de planification exécutive, les entreprises
sont mieux en mesure de retenir les employés principaux et de contribuer à assurer le succès à long terme.
Cependant, comme les processus de planification exécutive et d'évaluation des entreprises peuvent être
longs et complexes, il est important de demander l'aide d'un professionnel du domaine.

Une évaluation d'entreprise peut inclure une analyse de la direction de l'entreprise, de sa structure du
capital, de ses perspectives de bénéfices futurs ou de la valeur marchande de ses actifs. Les outils utilisés
pour l'évaluation peuvent varier selon les évaluateurs, les entreprises et les industries. Les approches
courantes de l'évaluation des entreprises comprennent un examen des états financiers, des comparaisons
similaires d'entreprises et l'actualisation des modèles de flux de trésorerie.
Le processus d'évaluation d'entreprise commence avec l'aide d'un spécialiste spécialisé dans ces types
d'évaluations professionnelles. Lors d'une évaluation, il peut y avoir une inspection visuelle de la
propriété, une vérification de tout inventaire de l’entreprise et un examen attentif de divers documents. Le
dirigeant doit probablement fournir une description détaillée de son entreprise, tel que : l’historique de
l’entreprise, un bilan de chaque trimestre pour les trois à cinq années précédentes, des états financiers et
une analyse concurrentielle. Il doit également fournir d'autres détails critiques.

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L'estimation de la juste valeur d'une entreprise est un art et une science ; il existe plusieurs modèles
formels qui peuvent être utilisés, mais choisir le bon et ensuite les intrants appropriés peut être quelque
peu subjectif. La valeur dépend d’éléments internes tel que la disponibilité d’information et la maitrise
des méthodes d’évaluations utilisées lors du processus d’évaluation… et elle dépend des éléments
externes tel que le secteur d’activité, la connaissance des repreneurs potentiels, les opportunités
rencontrées…

Les méthodes d'évaluation d'entreprise sont les différentes façons d'estimer la valeur (quelque peu)
impartiale d'une entreprise en termes de valeur actuelle et le potentiel d'une entreprise plutôt que
simplement les revenus actuels. Ceux-ci sont calculés à l'aide de mesures objectives qui examinent tous
les aspects d'une entreprise tels que l'analyse de la structure du capital, les perspectives de bénéfices, la
valeur marchande des actifs et parfois une analyse de la gestion de l'entreprise. Cette évaluation est
importante pour les financiers et les investisseurs car elle aide à déterminer la valeur économique d'une
entreprise et à orienter les décisions d'investissement.

Pour une connaissance et une maitrise efficiente de l’entreprise, l’agent économique est exposé à une
multitude de méthodes d’évaluation qui lui permettent de cerner, faire ressortir les points forts ainsi que
les points faibles de l’entreprise.

Problématique et hypothèses :

A cet égard, nous avons choisi de formuler notre problématique de la manière suivante :
« Quelles sont les méthodes auxquelles l’entreprise peut avoir recours lors d’une évaluation ? »
De la problématique découle les questions secondaires suivantes :
- quels sont les processus d’évaluation d’entreprise ?
- Qu’elles sont les démarches prisent par l’évaluateur lors d’une évaluation de l’entreprise ?
- Existe-t-il une méthode optimale d’évaluation d’entreprises ?

Notre recherche exploratoire nous permet de formuler les hypothèses suivantes :


 Hypothèse 1 : L’utilisation d’une méthode particulière d’évaluation d’entreprise est conditionnée
par la disponibilité d’informations sur le passé ou le futur de l’entité à évaluer et l’objectif de
l’opération.
 Hypothèse 2 : Vu la diversité des méthodes et celle des informations requises, il ne peut exister
une méthode d’évaluation optimale répondant à tout type de situation. La détermination d’une
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EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 6
juste valeur de l’entité nécessite de procéder par plusieurs méthodes et de synthétiser les résultats
obtenus.

Méthodologie :

Pour apporter des réponses claires et précises à notre problématique, nous avons structuré notre travail
dans une démarche méthodologique qui consiste d’une part sur la théorie portant sur nos recherches et
lectures.

Et d’une autre part sur une démarche empirique, et ce, en présentant la mise en application des
méthodes d’évaluation privilégiées par l’administration fiscale de Maroc.
Une étude sera faite sur un échantillon de cinquante entreprises marocaines, pour montrer si ces
méthodes aboutissent à des résultats satisfaisants pour les entreprises. , La collecte des informations

sera effectuée à travers une étude faite par Docteur Bouchra EL KHAMLICHI à La Faculté Des
Sciences Juridiques Economiques et Sociales Oujda, Laboratoire de recherche d’Economie et de
Management des Organisations (EMO) sous le titre « L’évaluation de l’entreprise selon l’administration
fiscale marocaine : Convergences et divergences de méthodes ».

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CHAPITRE I :

LES TITRES FINANCIERS  

Introduction chapitre I :

Le marché des capitaux est le lieu de rencontre des agents à capacité de financement (investisseurs
de toute nature) et des agents à besoin de financement (émetteurs) : Les émetteurs se dirigent vers
le marché des capitaux pour collecter de nouveaux fonds en vue de financer de nouveaux projets,
développer leurs activités, etc. Les investisseurs (personnes physiques, personnes morales ou
institutionnels) ayant un surplus de liquidités vont acquérir les instruments financiers émis sur le
marché des capitaux dans le but de profiter du potentiel de rendement offert. 1
Un instrument financier constitue le moyen par lequel les émetteurs et les investisseurs réalisent
des opérations sur le marché.
Sont considérés comme des instruments financiers :
• Les titres de capital représentés par les actions et autres titres donnant ou pouvant donner accès
au capital ou aux droits de vote ;
• Les titres de créances qui représentent chacun un droit de créance sur la personne morale qui les
émet ;
• Les parts ou actions d’organismes de placement collectif ;
• Les instruments financiers à terme

1
Jacques Hamon, Bertrand Jacquillat, « La Bourse », 2013 , Edition Presses Universitaires de France.
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Section 1 : aperçu général sur les titres financiers

1. Définition du titre financier

Un titre financier représente un droit de propriété. C'est une reconnaissance qu'une personne ou
une organisation est propriétaire d'une partie du capital de la société ou alors d'une partie de la
dette d'une société. Cet actif financier peut prendre plusieurs formes : une action, une obligation, un
titre de créance ou un OPC (Organisme de Placement Collectif) qui lui-même contient des actions,
des obligations ou des titres de créance. Un titre financier peut être émis soit par une société, soit
par un Etat. On parle aussi de valeur mobilière pour parler d’un titre financier.
Un titre financier permet de financer une partie du capital / de la dette d'une société ou encore d'un
Etat. En échange de l'argent prêté, le détenteur du titre sera rémunéré grâ ce à des intérêts ou des
dividendes. Ils seront payés par l'organisme qui a émis le titre financier.

2. Les titres financiers s’échangent sur le marché des capitaux

Dans tout marché en général, il y a le neuf et l’occasion. C’est le même principe qui s’applique pour
les marchés financiers, où des instruments financiers de toute nature peuvent être émis, achetés
puis revendus.
- Le marché primaire
Il s’agit du marché où les émetteurs d’instruments financiers proposent des titres (principalement
des actions ou des obligations) pour la première fois aux investisseurs en échange de capitaux. Les
formes les plus connues d’une émission de titres pour la première fois sont les introductions en
bourse « IPO » et les augmentations de capital.
- Le marché secondaire
Il s’agit du marché où s’échangent des titres déjà émis (d’occasion), soit par confrontation de l’offre
et de la demande soit par entente directe.

3. A quels prix s’échangent les instruments financiers ?

Sur le marché primaire, le prix est généralement fixé par l’émetteur des titres. Les investisseurs
souscrivent à ce prix et le taux d’allocation dépend de la demande exprimée et de l’offre (limitée au
montant de l’émission). Sur le marché secondaire, le prix varie selon l’état de l’offre et de la
demande. Plusieurs facteurs peuvent influencer celles-ci : une information importante sur la société
émettrice, la présentation des résultats de la société émettrice, les recommandations des analystes
.
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financiers ou encore la liquidité du titre.

SECTION 2 : Analyse des types des titres financiers

Les titres financiers prennent différentes formes : action, obligation, OPCVM, certificat
d’investissement, option, ETF, etc. Les titres financiers sont émis par les entreprises pour lever des
fonds nouveaux (actions, obligations, certificats d’investissement, par exemple), ou par des
organismes financiers comme outils facilitant la gestion des risques (warrants, options) ou la
gestion de portefeuille (ETF ou fonds indiciel coté)2

1. Les titres du capital : les actions

Les titres de capital sont des titres donnant droit à une fraction des fonds propres et aux autres
droits réservés à leurs porteurs. Les titres les plus populaires sont les actions. Il en existe d’autres,
mais peu ou pas répandus au Maroc, à savoir : les certificats d’investissement, les certificats de droit
de vote et les bons de souscription.
Une action est un titre de propriété (titre de capital) représentant une partie du capital d’une
entreprise. l Une action peut être :
Nominative :
→ Inscrite dans les comptes de la société
→ Identité de l’actionnaire connue
Au porteur :
→ Inscrite dans les comptes de l’intermédiaire financier
→ Identité de l’actionnaire inconnue de la société émettrice
Si vous détenez des actions d’une entreprise, cela fait de vous le propriétaire d’une fraction du
capital de la société et vous confère un certain nombre de droits dont :
- le droit au dividende
Les dividendes représentent la rémunération que vous versera l’entreprise à titre de revenus de
vos actions. Le montant et la date de versement du dividende sont fixés par l’assemblée générale
des actionnaires
- le droit à l’information
2
Autorité marocaine des marchés des capitaux, Guide de l’investisseur : « Comprendre les Instruments Financiers et leurs
mécanismes »,2021, www.ammc.ma.
.
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L’émetteur de l’action a l’obligation de mettre à votre disposition un certain nombre de documents
d’information sur la situation de l’entreprise (le bilan, le compte de produits et charges, le/les
rapport(s) de gestion, le rapport des commissaires aux comptes …).
- Le droit de vote
La possession d’actions d’une entreprise vous donne le droit de voter lors des assemblées
générales.
- Le droit à une part proportionnelle de l’actif d’une entreprise :
En cas de liquidation, vous avez le droit à une part proportionnelle dans les capitaux propres de
l’entreprise (part du patrimoine revenant aux actionnaires après désintéressement des
créanciers).3
1.1. Rendement d’une action
Lorsque vous investissez dans des actions, deux notions importantes sont à connaître : le
rendement et le risque. Le rendement d’une action est le revenu qu’elle procure à son porteur. La
notion de risque se traduit par le fait que le bénéfice attendu par l’investisseur soit diminué ou nul.
Généralement, plus un placement est risqué, plus son rendement potentiel est élevé.
1.2. les risques associés aux actions
Lors d’un investissement en actions, l’investisseur s’expose essentiellement à 3 types de risques :
- le risque de perte en capital
La valeur de votre capital investi en actions peut diminuer. Lorsque le prix d’une action baisse,
l’investisseur pourrait être amené à vendre son action à un prix inférieur à celui auquel il l’a
achetée, il perd donc une partie de son capital investi au fil du temps.
- Le risque de liquidité
Pour un investisseur, le risque de liquidité correspond à une situation où il devient difficile de
revendre ses titres en raison de l’inexistence d’un acheteur potentiel au prix souhaité. Le risque de
liquidité est variable d’un titre à l’autre.
- Le risque de défaut
Dans le cas d’une faillite de l’entreprise émettrice des actions achetées par l’investisseur, celui-ci
peut perdre la totalité de son investissement. En effet, en cas de faillite, les actifs de la société seront
vendus et seront remboursées les créances prioritaires de l’entreprise telles que les salariés, les
dettes envers l’É tat, etc.
1.3. L’acquisition des actions
- Les étapes à suivre pour l’acquisition d’une action :

3
Bernard Dumas, Blaise Allaz, « Les titres financiers : équilibre du marché et méthode d’évaluation », Edition PUF,1998.
.
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Pour pouvoir investir, il faut dans un premier temps ouvrir un compte titres chez un intermédiaire
financier, matérialisé par une convention d’intermédiation. L’intermédiaire financier peut être une
banque ou une société de bourse. Si votre intermédiaire est une société de bourse, elle se chargera
d’exécuter vos ordres, s’il est simple collecteur d’ordre (ex : banque), il transmettra l’exécution de
votre ordre à la société de bourse, seul intermédiaire habilité à exercer l’intermédiation boursière.4

- Le choix de l’intermédiaire :
Si vous êtes un investisseur débutant, que vos connaissances du marché des capitaux sont limitées,
ou que votre temps ne vous permet pas de suivre de près vos investissements, orientez-vous vers
un gestionnaire de portefeuille. Si vous êtes un investisseur expérimenté (capacité à analyser, à
assurer le suivi de votre portefeuille, etc.) vous pouvez investir directement en passant par une
société de bourse ou par votre agence bancaire.
- La bourse en ligne :
Vous pouvez souscrire à un service de Bourse en ligne permettant la transmission et la gestion
d’ordres via une plateforme internet. Ce canal vous offre une plus grande flexibilité puisque vous
pourrez passer des ordres de bourse en continu et suivre leur exécution en temps réel. Ce service
présente en revanche quelques restrictions conçues pour vous protéger et limiter les risques
opérationnels (plafonnements, options d’exécution plus limitées etc.).

2. Les titres de créances : les obligations

Le titre de créance représente une dette de l’émetteur (un É tat ou une entreprise) envers le porteur
du titre de créance. En tant que détenteur dudit titre, vous disposez ainsi du droit de
remboursement de la valeur du titre, du droit à l’information et du droit de perception d’une
rémunération sous forme d’intérêts (appelés également des coupons). Plusieurs types de titres de
créances existent à savoir : Les obligations.
A l’inverse d’une action, qui offre à son acquéreur une part du capital de la société, une obligation
fait de l’investisseur un créancier à l’égard de l’émetteur. L’achat d’une obligation entraine la
réception d’un intérêt, appelé « coupon », en rémunération de ce prêt. Au terme prévu, l’émetteur
vous remboursera le montant emprunté. Les obligations peuvent faire l’objet d’une cotation en
bourse, ce qui vous donne la possibilité de les échanger avant leur échéance.
Quelques catégories d’obligation :

4
SOCIETE DE BOURSE BEURSVENNOOTSCHAP,  « instruments et marchés financiers », page 112.
.
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- Les obligations convertibles en actions : Ce type d’obligations vous offre la possibilité, si vous le
souhaitez, de convertir vos obligations en actions selon une parité déterminée.
- Les obligations remboursables en actions : En tant que porteur de ce type d’obligations, et selon
une parité préfixée, vos obligations seront à l’échéance, remboursées en actions de la société. Les
obligations subordonnées : Ces obligations sont remboursées en dernier lieu dans le cas d’une
liquidation ou d’une faillite. Les créanciers tels que les porteurs d’obligations ordinaires sont
prioritaires. - Les obligations perpétuelles : Ce sont des titres de créance sans date de maturité, et
donc sans échéance de remboursement du capital prêté. L’investisseur reçoit des intérêts
indéfiniment.
- Les obligations zéro coupon : Ce type d’obligations ne fait pas l’objet d’une distribution de coupon
pendant toute leur durée de vie. Le principal et les coupons seront remboursés en totalité à
l’échéance de l’obligation. Le prix d’émission de ce type d’obligations est généralement en dessous
du pair, afin de rester attractives pour l’investisseur.5
2.
2.1. Le rendement d’une obligation
- Le rendement courant : Le rendement courant correspond au rapport du coupon périodique
au prix de l’obligation à un instant T.
- Le rendement actuariel : Il s’agit de la rentabilité obtenue en gardant l’obligation jusqu’à son
échéance et en réinvestissant les intérêts
2.2. les risques associés aux obligations
Lors d’un investissement en obligations, l’investisseur s’expose essentiellement à 3 types de
risques
- Le risque de défaut / de crédit É galement appelé risque de l’émetteur. Il représente la capacité de
l’émetteur à honorer ses engagements (paiement des intérêts et remboursement du capital).
- Le risque de taux Sur les marchés financiers, un investisseur peut enregistrer des pertes sur son
investissement quand le taux d’intérêt varie. Il y a une relation inverse entre le taux d’intérêt et le
prix de l’obligation. Si les taux d’intérêt sur le marché augmentent, le prix de l’obligation baisse et
inversement. - Le risque de liquidité Le risque de liquidité représente le risque auquel un
investisseur pourrait faire face s’il ne trouve pas de contrepartie pour vendre l’obligation.
2.3. Acquisition des obligations : Où les acquérir
- Obligations cotées : En Bourse à travers des intermédiaires financiers

5
KARA Rabah ,  « Le rôle du marché financier dans le financement des entreprises », 2016, UNIVERSITE MOULOUD
MAMMERI DE TIZI-OUZOU FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES, COMMERCIALES ET DES SCIENCES DE GESTION
DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES.
.
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- Bons su trésor : A travers des intermédiaires en valeurs du trésor
- Obligations non cotées : Echange de gré à gré à travers des intermédiaires financiers

3. Les parts d’organismes de placement collectif : les OPCVM

Les parts d’Organismes de Placement Collectif sont des instruments financiers gérés par des
sociétés de gestion d’OPC. Ces sociétés de professionnels gèrent des portefeuilles collectifs en
regroupant les ressources financières des différents investisseurs. Au Maroc, il existe 4 types
d’OPC : Les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières, les Organismes de Placement
Collectif Immobilier, les Organismes de Placement Collectif en Capital et les Fonds de Placement
Collectif en Titrisation
Un Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilières, ou OPCVM, est un fonds
d’investissement permettant à des investisseurs de toutes natures (personnes physiques,
entreprises, etc.) d’avoir accès au marché des capitaux dans son ensemble (marché des actions,
marché des obligations, marché monétaire, etc.). En investissant dans un OPCVM, vous confiez
votre épargne à des professionnels dans la gestion des instruments financiers. Les sociétés de
gestion mettent en commun les sommes d’argent collectées des souscripteurs pour constituer des
portefeuilles diversifiés d’instruments financiers (actions cotées, obligations, bons du trésor etc.).
Une part ou action d’OPCVM représente une fraction de ce portefeuille.6
- Il existe plusieurs catégories d’OPCVM, qui se différencient selon les instruments financiers qui
les constituent :
- OPCVM obligataires : Constitués principalement d’obligations émises par des sociétés ou un É tat.
- OPCVM actions : Constitués principalement d’actions de sociétés cotées en bourse.
- OPCVM contractuels : Portent contractuellement sur un résultat concret exprimé en termes de
performance et/ou de garantie du montant investi par le souscripteur.
- OPCVM diversifiés : Constitués d’actions et de titres de créances et ne doivent appartenir à
aucune autre catégorie.
2.4. le rendement d’une part ou action d’OPCVM
Le rendement d’un OPCVM dépend de la nature des instruments financiers qui composent le
portefeuille. Il dépend aussi de la gestion dont il fait objet de la part des professionnels, et des
rendements de l’ensemble des instruments financiers qui composent le portefeuille. Il s’agit à titre
d’exemple des dividendes et plus ou moins-values pour la catégorie actions, coupons pour la
catégorie obligations, intérêts pour les produits du marché monétaire.

6
Jérémy Morvan, « Marché et instruments financiers », édition Dunod 2017
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 14
2.5. les risques associés aux parts ou actions d’OPCVM
Les OPCVM, ainsi que leurs actionnaires ou porteurs de parts, supportent une incertitude quant à la
réalisation de leurs objectifs d’investissement. Les risques des OPCVM dépendent essentiellement
des risques liés aux instruments financiers qui les composent.
Le choix d’une catégorie d’OPCVM se fait en fonction de vos objectifs d’investissement et de votre
aversion au risque. Certains OPCVM sont plus risqués que d’autres. Classement des OPCVM des plus
risqués aux moins risqués : OPCVM actions, OPCVM diversifiés, OPCVM obligataires et OPCVM
monétaires
2.6. Les avantages d’investissement en OPCVM
L’investissement en OPCVM présente deux avantages :
- La diversification : elle permet d’atténuer le risque de perte en investissant dans un panel
d’instruments financiers large.
- La liquidité : le placement en parts ou actions d’OPCVM est plus liquide comparé à un
investissement direct en instruments financiers. Les parts ou actions d’OPCVM peuvent être
achetées ou vendues au moins une fois par semaine.

Conclusion chapitre I :


Pour investir en instruments financiers, il faut connaitre les produits ainsi que les risques inhérents
à ces produits. Il est donc recommandé de prendre connaissance des informations mises à votre
disposition. Actions et Obligations Pour se renseigner sur les actions et les obligations et en savoir
plus sur l’entité émettrice.

.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 15
CHAPITRE II :

MÉTHODE D’ÉVALUATION DES TITRES


FINANCIERS

Introduction chapitre I :

Les méthodes d`évaluation d`entreprise sont nombreuses, certaines d`entre elles sont plus
adaptées que d`autres, le choix de la méthode se fait en fonction des caractéristiques de l`entreprise
à évaluer (son activité, sa rentabilité…). La valeur d`entreprise peut être calculée selon différentes
méthodes basées aussi bien sur le passé, faisant essentiellement référence aux données comptables
ainsi que sur des approches axées sur le devenir de l`entreprise, considérant que la valeur d`une
action est avant tout liée à sa rentabilité future c`est à dire aux dividendes.

L`objet de ce chapitre est de présenter les méthodes d`évaluation d`entreprise les plus répondues et
les plus utilisées, afin de mieux appréhender par la suite leurs utilisation dans la phase
d`évaluation. Le présent chapitre est structuré comme suit :
- La première section est consacrée au processus d`évaluation.
- La deuxième section traitera des méthodes d’évaluation.

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EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 16
Section 1 : Le processus d’évaluation
La valorisation finale d’une entreprise est la conclusion d’un processus d’évaluation qui s’effectue
en plusieurs étapes. Nous présenterons dans ce qui suit les principales étapes constituant la
démarche d’évaluation d’entreprise.7

1. La collecte d’information

Cette étape consiste à collecter l’ensemble des informations disponibles sur l’entreprise à évaluer
recherchées au sein même de l’entreprise ou de l’extérieur, à partir de données publiques (comptes
publiés, rapport de gestion, etc.) ou de données privées (note d’analystes financiers, études
sectorielles, etc.). Cette information qu’elle soit comptable, financière, juridique ou fiscale constitue
la matière première de toute évaluation d’entreprise. Elle peut porter sur des événements passés
ou sur des prévisions futures. Le tableau ci-après présente une liste des principales données à
recueillir pour l‘évaluation d’une entreprise

Tableau 1 : Principales informations à collecter

Informations chiffrées Informations qualitative

- Etats financiers des trois dernières années : - Organisation de l’entreprise. - Méthodes de


bilan, compte de résultat, annexe et tableau des management
flux de trésorerie. . - Stratégie du chef d’entreprise.
- Rapports des commissaires aux comptes. - Compétence des salariés.
- Méthode d’amortissement des - Etat du matériel.
immobilisations. - Concurrence et positionnement sur le marché
- Tableaux d’amortissement. - Connaissance du secteur d’activité.
- Répartition du capital social. - Potentiel du secteur (croissance, déclin).
- Liste des rémunérations des différents - Connaissance du type de client.
salariés. - Répartition de la clientèle.
- Relation avec les fournisseurs.
- Examen des contrats (assurance, travail, …).
Source : www.vernimmen.net

7
Fadi Chamoun, « L’évaluation des titres par la méthode fondamentale », Etudes des hautes études commerciales Affilié à
l’Université de Montréal, février 1998.
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 17
2. L’élaboration du diagnostic d’entreprise

En utilisant l’information collectée, un diagnostic d’entreprise peut être effectué. Ce diagnostic sert
avant tout à comprendre le ‘’business model’’ ou modèle d’affaire – de l’entreprise à évaluer d’un
point de vue stratégique et financier.8
a- Le diagnostic financier : Le diagnostic financier permet d’identifier les déterminants de la
performance économique et financière de l’entreprise sur le long terme, d’analyser sa structure
de financement et d’évaluer sa solidité financière. Il doit notamment répondre aux
interrogations portant sur la solvabilité de l’entreprise, ses performances, sa croissance et les
risques qu’elle encourt.
b- Le diagnostic stratégique : Le diagnostic stratégique permet de porter un regard sur la situation
concurrentielle de l’entreprise, les opportunités et les menaces présentes sur son marché et de
caractériser ses forces et ses faiblesses. Parmi les outils de diagnostic stratégique, il est possible
de citer : l’analyse SWOT, la matrice BCG, les cinq forces de Porter, etc.
Ce diagnostic s’effectue en deux étapes : un diagnostic externe et un diagnostic interne .
- Le diagnostic externe porte principalement sur l’analyse du marché et de l’environnement de
l’entreprise.
- Le diagnostic interne a pour vocation de comprendre le fonctionnement de l’entreprise, et de
déterminer les domaines d’activités sur lesquels elle entend se développer. Il s’intéresse
notamment au système de production au niveau des investissements et à la stratégie de
distribution. D’autres éléments, à l’instar du diagnostic fonctionnel et d’un audit général, doivent
compléter le diagnostic d’entreprise.

3. D’autres 

- L’élaboration d’un business plan :


Avant de procéder à l’évaluation d’une entreprise, il faut s’intéresser aux perspectives de
croissance et de rentabilité. L’établissement de prévisions financières est indispensable pour
l’évaluation.
De nombreuses méthodes prennent en compte les perspectives futures de l’entreprise. Ces
prévisions concernent tous les éléments financiers de l’entreprise : ses résultats, ses besoins
financiers, et ses ressources financières.
L’ensemble des prévisions financières d’une entreprise est souvent dénommé business plan. Le
travail de l’évaluateur consiste à prendre en compte ces informations pour construire des états

8
Rémy Estran, Étienne Harb, Iryna Veryzhenko, « Gestion de portefeuille », édition DUNOD, 2017.
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 18
financiers prévisionnelles de la société à valoriser.

- Choisir une méthode d’évaluation :

L’évaluateur doit sélectionner parmi les différentes méthodes d’évaluation celles à retenir pour
valoriser l’entreprise et justifier également les méthodes d’évaluation à écarter. Le choix des
méthodes est fonction de certains éléments tels que :
– L’information disponible
– L’objectif de la valorisation
– La taille de l’entreprise
– La possibilité de faire des prévisions sur l’activité

- Déterminer les hypothèses et les paramètres de l’évaluation :

En fonction des méthodes d’évaluation retenues, un certain nombre d’hypothèses et de


retraitement doivent être effectués pour obtenir la valorisation finale de l’entreprise. Le tableau
suivant récapitule les principales hypothèses relatives à l’estimation des paramètres dans chacune
des approches de l’évaluation.9

9
www.sciforma.com
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 19
Tableau 2 : Hypothèses et paramètres relatives aux méthodes d’évaluation

Méthodes de valorisation Hypothèses Paramètres


Actif net réévalué -La valeur de la firme - Réévaluation des actifs.
est égale à la valeur de son
patrimoine.
-Les flux versés par
l’exploitation des actifs sont
limités au regard de la valeur
du patrimoine.
Méthode du Goodwill -La valeur des actifs - Evaluation de la rente de
immatériels est forte au regard Goodwill.
des autres actifs (corporels, - Taux d’actualisation du
exploitation). Goodwill.
- Durée d’estimation
Méthode des comparables - La valeur d’une firme est - Choix de l’échantillon de
déterminée à partir de la sociétés ou des transactions
valeur des entreprises évoluant comparables.
dans le même secteur - Choix des multiples et des
d’activité. agrégats opportuns.
Méthode de dividendes - La valeur dépend du niveau - Taux de croissance des
actualisés des bénéfices. bénéfices.
- Taux de distribution.
- Taux d’actualisation.
Méthode DCF - La valeur est égale à la somme - Flux de trésorerie.
des flux actualisés au cout du - Cout moyen pondéré du
capital capital.
- Horizon du business plan
- Valeur finale.
- Taux de croissance desflux à
l’infini
Source : www.vernimmen.net

.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 20
- Synthèse des calculs et présentation de la fourchette de valeur :
L’évaluateur présente les résultats de ces calculs sous forme de synthèse qui restitue non pas une
valeur unique mais un intervalle de valeur. Afin de mesurer la sensibilité de la valeur d’une
entreprise aux différentes hypothèses et paramètres, une analyse de sensibilité est effectuée.

Section 2 : Les différentes méthodes d’évaluation


1. L’approche patrimoniale dans l’évaluation des entreprises

L’approche patrimoniale regroupe l’ensemble des méthodes ayant un caractère historique, ces
méthodes sont les plus anciennement utilisées pour la valorisation des entreprises.
Les méthodes patrimoniales se basent sur la valorisation des éléments constituant l’actif et le
passif de l’entreprise, elles visent à dégager une valeur de marché pour le patrimoine de
l’entreprise à partir de ses comptes annuels. Selon ces méthodes la valeur de l’entreprise est limitée
à ce qu’elle possède.
On distingue deux types d’évaluation patrimoniale10 :
- Une évaluation par l’actif net comptable (approche statique).
- Une évaluation tenant compte du Goodwill (approche dynamique).
1.1 La méthode de l’actif net comptable (ANC) :
1.1.1 Présentation
L’expression la plus simple de la valeur patrimoniale est celle de l’actif net comptable. Selon cette
méthode la valeur de l’entreprise est égale à son actif net comptable. Ce dernier se définie comme
étant la différence entre le total des actifs et le total des dettes. Il est calculé sur la base du dernier
bilan disponible, dans ce calcul les actifs et les dettes sont retenus pour leurs valeurs comptables.
𝐕 = 𝐀𝐜𝐭𝐢𝐟𝐧𝐞𝐭𝐜𝐨𝐦𝐩𝐭𝐚𝐛𝐥𝐞
𝐕 = 𝐓𝐨𝐭𝐚𝐥𝐚𝐜𝐭𝐢𝐟𝐬 − 𝐭𝐨𝐭𝐚𝐥𝐝𝐞𝐭𝐭𝐞𝐬
V: valeur de l’entreprise

1.1.2 Intérêt et limites:


L’actif net comptable est une donnée facile et rapide à déterminer. Cependant elle ne reflète pas la
valeur réelle de l’entreprise car elle se base uniquement sur les valeurs du bilan. Ces derniers
enregistrés à leur coû t historique, donnent une vision comptable de l’entreprise parfois éloignée de
la réalité économique.
1.2 La méthode de l’actif net comptable corrigé :

10
BOURSTAD, « Évaluation de la gestion de portefeuille », édition 2019.
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 21
1
1.1
1.2.1 Présentation :
La méthode de l’actif net comptable corrigé (ANCC) ou méthode de l’actif net réévalué reprend le
même raisonnement que la méthode précédente. Cependant, elle corrige les valeurs comptables des
éléments du bilan afin de les porter à leurs valeurs de marché faisant ainsi apparaitre les plus ou
moins values qui sont à l’origine de l’écart entre la valeur comptable et la valeur réelle de
l’entreprise.
Ces évaluations sont nécessaires dans la mesure où elles permettent de passer d’une lecture
comptable à une lecture économique du bilan d’une entreprise.
C’est par l’examen attentif des comptes annuels de l’entreprise (bilan, compte de résultat, annexe)
que l’évaluation est menée.
1.2.2 Les postes à modifier :
Afin d’obtenir une valeur patrimoniale plus proche de la réalité que la valeur comptable, il convient
d’effectuer un travail de réévaluation ou d’élimination sur certains postes du bilan. L’examen de
chaque poste du bilan conduit à une vision plus exacte de la valeur de l’entreprise, il va faire
ressortir que certains postes sont surévalués et que d’autre sont sous évalués.
Nous présenterons ci- après une liste des principaux postes à retraiter.11
 Les immobilisations corporelles :
Les immobilisations corporelles sont comptabilisées dans les comptes à leurs coû ts historiques,
cette valeur correspond à la valeur d’entrée du bien dans le patrimoine de l’entreprise, c'est-à -dire,
sa valeur d’acquisition. Ces actifs doivent être considérés à leur valeur de marché.
Dans une perspective d’interruption de l’exploitation, ces derniers peuvent être comptabilisés à
leur valeur de session.
Le tableau suivant résume les principaux retraitements relatifs aux immobilisations corporelles
ainsi que les règles d’évaluation propres à chaque poste en normes IAS/IFRS :

11
Direction Général Des Finances Publique, « L’évaluation de l’entreprise selon l’administration fiscale marocaine :
Convergences et divergences de méthodes », Novembre 2006.
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 22
Tableau 3 : Traitement de l’immobilisation corporelle.

Type d’actif Description Normes IAS IFRS Méthode d’évaluation


corporel
Terrains (IAS Les terrains peuvent être : Non amortissables Approche par le marché :
16) Bâ tis, constructibles ou non Prix au mètre carré des
constructibles Utilisés pour transactions récentes et
l’exploitation ou loués à des des caractéristiques du
tiers terrain. Approche par les
revenus : actualisation
des revenus nets moyens
(fermage19) Approche
par les coû ts : Remise aux
normes
environnementales après
exploitation (mines,
nucléaire…).
Constructions Ensemble des biens Comptabilisation des Approche par le marché :
(IAS 16) immobiliers détenus par constructions prix au mètre carré des
l’entreprise. Les séparément des transactions récentes
constructions peuvent être terrains : Amortissables pour des biens ayant des
utilisées par l’entreprise par composant, si elles caractéristiques proches.
(propriété) ou louées à des sont classées en Approche par les revenus
tiers (investissement). propriété. Non : actualisation des
amortissables, si elles revenus nets moyens
sont classées en (location). Approche par
investissement. les coû ts : évaluation de
la valeur de
remplacement par
composant et de la

.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 23
remise aux normes.
Installations Ensembles des équipements Amortissement calculé En général, pas de
techniques, et machines utilisés pour la sur l’écart entre la réévaluation : la valeur
matériel et transformation et le valeur d’acquisition et nette comptable (VNC)
outillage (IAS conditionnement des la valeur résiduelle. est une bonne estimation
16) matières et fournitures, ou de la valeur d’usage.
pour les prestations de En cas de revente,
services. réévaluation de l’actif à la
valeur de marché
(argus20 , cotation sur un
marché d’occasion)
Autres actifs Installations générales et Amortissables Valeur nette comptable
corporels aménagements (VNC).
(IAS 16) Réévaluation à la valeur
de marché en cas de
revente.
Source : www.vernimmen.net

 Actif incorporel :
Les actifs incorporels comprennent essentiellement les frais de recherche et de développement, les
brevets, et les marques, etc. Il existe différentes méthodes permettant de les évaluer et ce en se
référant au coû t historique à la valeur de marché ou à l’évaluation par les revenues nets actualisés.
Cette dernière étant la méthode préconisée par nombre de cabinets spécialisés.12
Le tableau suivant résume le traitement de certains éléments incorporels en norme IAS/ IFRS :

Tableau 4 : Traitement de certains éléments incorporels


Type d'actif Description Norme IAS IFRS Méthode
d'évaluation
Frais Dépenses réalisées lors de la Non immobilisés Actif fictif sans valeur
d'établissements création de l'entreprise (frais vénale
juridiques ...).
Frais de Dépenses de l'entreprise Traitement distinct : Evaluation des
12
Saidi Amel, « Méthodes d’évaluation d’entreprises : le cas des entreprises Algériennes cotées en Bourse », presenté le
17/06/2017
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 24
recherche et effectuées pour la recherche et Recherche : non avantages
développement le développement de nouveaux immobilisé. économiques futurs
(R&D) produits et services. générés par les
dépenses de R&D
Ecarts Différence entre le coû t Immobilisés et Méthode DCF
d’acquisition d’acquisition d’une entité et la amortis (pas de durée d’évaluation des
(IAS 36) valeur comptable des capitaux précise). unités génératrices de
propres consolidés trésorerie (UGT).

Acquisition de marques Immobilisées mais Valorisation du


Marques
externes sur le marché. non amorties (durée
surprofit lié à
de vie indéfinie)
l'exploitation de la
marque
Source : www.vernimmen.net

 Les stocks :
Il faut vérifier leur existence et leur quantité. Si certains sont à mettre au rebus (produits périmés
par exemple ) il convient de diminuer leur valeur du total des stocks.
 Les comptes clients :
Les créances clients font aussi l’objet de correction. Il faut s’assurer de récupérer tous les montants
dues et analyser le risque de non recouvrement. Dans le cas des créances dont le recouvrement
serait compromis, il convient de diminuer cette somme du total.
 Les actifs fictifs :
Les actifs fictifs sont composés de toutes les dépenses à fond perdu qui conditionnent l’existence,
l’activité ou le développement de l’entreprise telles que les frais de recherches et de
développements et le fond de commerce.
Ces éléments sont enregistrés à l’actif pour des raisons de techniques comptables mais n’ont
aucune valeur réelle, ils correspondent à des non valeurs au sens économique, et doivent être
éliminés de l’actif du bilan.
1.2.3 La valeur de l’entreprise :
La valeur patrimoniale de l'entreprise est égale à son actif net comptable corrigé ANCC

V= ANCC

.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 25
V : valeur d’entreprise. L'actif net corrigé peut être calculé de deux façons:
- Soit en déduisant les dettes du total de l'actif corrigé

ACTIF NET CORRIGE = TOTAL ACTIF CORRIGE - DETTES.

- Soit en appliquant aux capitaux propres une correction à la hausse ou à la baisse correspondant
aux retraitements effectués précédemment.

ACTIF NET CORRIGE = CAPITAUX PROPRES APRES CORRECTION.

Exemple : Le bilan de la société P qui est une très petite entreprise (TPE) se présente comme suit :
Pour plus d'adaptation à notre contexte nous avons changé l’unité initialement en euro au dinar et
multiplié les montants par 100.

Tableau 5 : Bilan de la société P (en Dh).


ACTIF PASSIF
Année N Année N
Frais d'établissement 300000 Capitaux propres Dettes 4000000
Immobilisations net 4000000 - Crédits fournisseurs 5000000
Stocks 2600000 - Concours bancaires CT 3000000
Crédits clients 5000000 - Dettes fiscales et sociales 1400000
Disponibilités Charges à répartir 800000
700000
Total actif 13400000 Total passif 13400000
Source : www.vernimmen.net
Les informations suivantes relatives à certains postes d’actif sont communiquées:
• Les immobilisations portées au bilan pour une valeur comptable de 4000000 Dhsont
sousévaluées et leur valeur réelle est de 7000000 Dh, il existe donc une plus-value latente de
3000000 Dh.
• En faisant un inventaire des stocks, il apparaît que certains stocks sont à mettre au rebut et qu’il
faut diminuer de 800000 Dh le montant des stocks (au bilan, les stocks sont comptabilisés 2600000
Dh). •Une étude approfondie des créances clients fait ressortir que deux clients sont en cessation de
paiement (total des factures: 200000 Dh) et que le recouvrement des créances apparaît compromis.
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 26
Pour calculer l’actif net corrigé de la société P, il convient de :13
- Corriger les différents postes du bilan.
- É liminer les actifs fictifs.
1 -Élimination des actifs fictifs :
Dans cet exemple, il y a deux non-valeurs ou actifs fictifs:
- les frais d’établissement (300000 Dh)
-les charges à répartir sur plusieurs exercices (700000 Dh)
Ces deux éléments sont portés au bilan de l’entreprise, mais ne représentent aucun actif réel.
Il convient donc de soustraire leur somme du total de l'actif.
La somme des actifs fictifs = 700000 + 300000 =1000000 DhA.
L’actif après élimination des actifs fictifs s’élève à : 13400000 – 1000000 = 12400000 Dh
2-Corrections à apporter à différents postes du bilan :
Dans cet exemple:
- Les immobilisations portées au bilan pour une valeur comptable de 4000000 Dh doivent être
réévaluées de 3000000 Dh.
La correction à apporter est de: + 3000000 Dh.
- Suite à l’inventaire des stocks, il convient de réduire la valeur des stocks portés au bilan. Ceuxci
doivent être comptabilisés pour un montant de 1800000 Dh (2600000 Dh – 800000 Dh).
La correction à apporter est de: – 800000 Dh.
- Les créances clients doivent être diminuées de 200000 Dh.
La correction à apporter est de: – 200000 Dh.
des corrections des postes de l’actif:
-Sur immobilisations: + 3000000 Dh ;
- Correction des stocks: – 800000 Dh;
- Correction du poste clients: – 200000 Dh ;
Total corrections: + 3000000 Dh – 800000 Dh – 200000 Dh = + 2000000 Dh.
Calcul de l’actif corrigé :
Actif du bilan – Actifs fictifs + Corrections des postes d’Actif
Valeur de l’actif corrigé: 13400000 Dh – 1000000 Dh + 2000000 Dh = 14400000 Dh
Total des dettes
Dettes bancaires (3000000 Dh) + Dettes fournisseurs (5000000 Dh) + Dettes fiscales et sociales
(1400000 Dh) = 9400000 Dh

13
Laurent Cappelletti, Christian Hoarau, « Finance & Contrôle au quotidien », Edition DUNOD , 2013
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 27
Calcul de la valeur patrimoniale:
La valeur patrimoniale se calcule sur la base de l’actif corrigé diminué des dettes:
Actif corrigé – Total dettes = 14400000 – 9400000 = 5000000 Dh
Un autre calcul possible:
Valeur patrimoniale = Capitaux propres – Actifs fictifs + Corrections des postes d’actif
Les capitaux propres sont de 4000000 Dh.
Valeur patrimoniale = 4000000 – 1000000 + 2000000 = 5000000 Dh
1.2.4 Avantages et limites de la méthode :
Cette méthode est particulièrement utilisée dans des secteurs d’activité où la valeur patrimoniale
est essentielle (sociétés foncière immobiliers, holdings industrielles). En revanche elle trouve dans
la pratique, certaines limites à son utilisation, il s’agit d’une approche statique s’appuyant sur les
expertises notamment pour l’immobilier. De plus, elle n’est pas adaptée aux entreprises
connaissant une évolution rapide (Start- up, haute technologie) pour lesquelles les derniers
comptes publiés ne donnent pas une image réelle de son potentiel

1.3 La méthode du Goodwill :


1.3
1.3.1 Présentation :
La méthode du Goodwill est une méthode de valorisation dite mixte qui vise à corriger la valeur
patrimoniale obtenue par l’actif net corrigé pour tenir compte de la rentabilité procurée par les
actifs.
En effet la valeur de l’entreprise dépasse souvent celle de l’actif net corrigé car une partie du
patrimoine n’a pas été totalement prise en compte lors d’une évaluation patrimoniale classique,
cette partie peut être appelée Goodwill ou sur valeur, et regroupe l’ensemble des éléments
immatériels (savoir faire, niveau technologique, notoriété, part de marché, etc.) qui ne figure pas
dans les comptes mais permet de créer de la valeur et de la pérenniser.14
« Le Goodwill fut défini en 1988 par Brilman et Maire comme étant l’ensemble des éléments pour
lesquels une évaluation directe n’est pas possible. Celui-ci comprend des éléments incorporels
d’actif qui ne présente aucune valeur indépendamment de l’entreprise. »
Le Goodwill comptable représente un écart de valeur identifié dans le système comptable.
L’arrêté du 28 juillet 2008 le définit comme étant tout excèdent de cout d acquisitions sur la part d
intérêt de l’acquéreur dans la juste valeur des actifs et passifs identifiable acquis à la date de

14
Hubert de La Bruslerie, « Analyse financière Information financière, évaluation, diagnostic », Edition DUNOD 2014
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 28
l’opération d’échange.
« Dans une logique d’évaluation d’entreprise, le Goodwill est une mesure de la valeur des actifs
immatériels non évalué directement par l’ANCC ». Il représente un potentiel de profit qui vient
majorer la valeur patrimoniale. Si les actifs sont inappropriés ou mal gérés, le Goodwill peut avoir
une valeur négative qui va diminuer la valeur patrimoniale, dans ce cas il est désigné par le terme
Badwill.
Dans leur ouvrage
1.3.2 La valeur de l’entreprise :
La valeur de l’entreprise par la méthode basée sur le Goodwill s’obtient en additionnant la valeur de ce
dernier à l’actif net comptable corrigé.

V=ANCC + GW

V : Valeur de l’entreprise.
ANCC : Actif net comptable corrigé.
GW : Goodwill.
L’actif net comptable corrigé doit être pris hors éléments incorporels afin d’éviter qu’ils ne soient
comptabilisé deux fois, puisque, ce sont ces derniers que l’on calcule à traversle Goodwill.
1.3.3 Le calcul du Goodwill :
Pour évaluer le Goodwill, on procède de manière directe ou indirecte. a. Le calcul direct : Le
Goodwill correspond à la somme actualisée des superprofits (superbénéfice ou rente de Goodwill)
dégagée par l’entreprise.
La formule générale qui permet de le calculer se présente comme suit :

𝑮𝑾 = ∑ 𝐬𝐮𝐩𝐞𝐫𝐛é𝐧é𝐟𝐢𝐜𝐞𝐢 /(𝟏 + 𝐊𝐆𝐖)

KGW : taux d’actualisation du Goodwill


i : année
Le superprofit est définie comme la différence entre le résultat généré par l’entreprise et celui exigé
par les investisseurs étant donné le niveau de risque de l’actif qu’il finance.
Pour appréhender le superprofit annuel dégagé par l’entreprise, il convient d’abord de calculer le
résultat normatif qui est le produit de l’actif investi et le rendement des capitaux investis ; par la
suite faire ressortir la différence entre ce résultat et le résultat anticipé dans le plan d’affaires. Cette

.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 29
différence représente le superprofit (H. La Bruslerie, 2014, p 368).
On aura donc :

Superprofit = Bénéfice net prévisionnel – KCP × ANC

KCP : cout des fonds propres.


Le taux d’actualisation de la rente de Goodwill peut être estimé à partir du coû t des capitaux
propres majorés d’une prime de risque qui dépend du niveau d’incertitude lié à l’activité.
Parmi les méthodes de calcule directe du Goodwill nous présenterons celles qui suit :
 La méthode des Anglos- Saxons :
Appelé aussi méthode de la rente directe, cette méthode considère que la rente de Goodwill a une
durée de vie illimité et que les superprofits sont constants.
Le Goodwill peut donc se calculer comme suit :

𝐆𝐖 = ∑ 𝐬𝐮𝐩𝐞𝐫 – 𝐩𝐫𝐨𝐟𝐢𝐭𝐢/ (𝟏 + 𝐊𝐆𝐖)

𝐆𝐖 = 𝐬𝐮𝐩𝐞𝐫 – 𝐩𝐫𝐨𝐟𝐢𝐭/ 𝐊𝐆𝐖

 La méthode de la rente abrégée :


Cette méthode suppose que la durée d’exploitation des actifs immatériels ne peut être infinie car
l’existence d’un superbénéfice va attirer de nombreux concurrents sur le marché qui vont chercher
à capter une partie de la rente, ce qui aura pour conséquence de réduire la durée d’actualisation du
Goodwill. Cette dernière est en général comprise entre 3 et8 ans, avec une durée moyenne de 5 ans
(J-E. Palard, F. Imbert, 2013, p. 182).
Selon cette méthode le Goodwill est égale à :

𝑮𝑾 = ∑ 𝐫𝐞𝐧𝐭𝐞𝐝𝐞𝐆𝐨𝐨𝐝𝐰𝐢𝐥𝐥 /(𝟏 + 𝐊𝐆𝐖)

Si la rente de Goodwill est constante pendant n années la formule devient :

𝐆𝐖 = 𝐫𝐞𝐧𝐭𝐞𝐝𝐞𝐆𝐨𝐨𝐝𝐰𝐢𝐥𝐥 × 𝟏 − (𝟏 + 𝐊𝐆𝐖) –𝐧/ 𝐊𝐆𝐖

b. Le calcul indirect :

.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 30
 La méthode des praticiens :
Dans cette méthode la valeur d’entreprise est égale à la moyenne arithmétique entre l’actif net
réévalué (ANR) et la valeur de rendement. 15

𝑽𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒅′𝒆𝒏𝒕𝒓𝒆𝒑𝒓𝒊𝒔𝒆 = 𝐀𝐍𝐑 + 𝐕𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐧𝐝𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 /𝟐

La valeur de rendement est égale au dernier résultat courant avant impôt divisé par le coût du
capital.
𝐕𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐧𝐝𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 = 𝐑𝐂𝐀𝐈 /𝑲𝑾𝑨𝑪𝑪

1.3.4 Intérêts et limites :


L’utilisation de la méthode du Goodwill dans l’évaluation patrimoniale de l’entreprise introduit une
vision dynamique prévisionnelle qui faisait défaut à l’évaluation par l’actif net comptable
corrigé .Elle permet également de donner une vision plus globale du patrimoine de l’entreprise, de
plus la méthode basée sur la notion du Goodwill présente l’avantage de pouvoir comparer et
évaluer les entreprises dont les structures bilancielles sont différentes.
Cependant, l’application de cette méthode reste délicate car elle se heurte à certains problèmes
notamment pour le calcul du Goodwill et oblige à choisir entre plusieurs hypothèses relatives à la
période d’actualisation de la rente du Goodwill.
L’aspect prospectif que représente le Goodwill dans les méthodes patrimoniales demeure
insuffisant et d’autres méthodes qui prennent plus en compte les perspectives de l’entreprise ont
été développées. Il s’agit des méthodes prospectives ou actuarielles que nous aborderons par la
suite.

1. Méthodes comparables et prospectives


2.1La méthode des multiples
2.1.1. Présentations et principes :
La méthode des multiples appelée aussi « méthode des comparables » ou « méthode analogique »
est une méthode d’évaluation d’entreprise qui sert aussi bien à valoriser une entreprise non cotée
qu’une entreprise introduite en bourse. Le but est de déterminer à partir d’un échantillon de
sociétés cotées ou de transactions des multiples liées aux résultats, autrement dit cette méthode
vise à obtenir la valeur de la société à partir des multiples d’agrégats financiers obtenus pour les
15
Dov Ogien, « Gestion financière de l'entreprise », Edition DUNOD 2018

.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 31
sociétés comparables.
« Cette méthode est très utilisé par les analystes financiers et les évaluateurs au sein des banques
d’affaires et des fonds d’investissement pour établir des estimations de fourchette de prix. Elle est
aussi très appréciée des investisseurs pour leurs choix d’investissements » .
Le recours à la méthode des comparables s’est largement répandu et ceci pour divers facteurs (G,
Chapalain, 2004) :
- L’enrichissement considérable des statistiques et des bases de données boursières et financières.
- Une relative objectivité des résultats obtenus
. - La possibilité de déterminer rapidement un indicateur de valeur à partir d’informations
publiques.
- Une facilité d’application et de calculs16.
Le principe de l’évaluation par la méthode analogique consiste à déterminer la valorisation d’une
entreprise par l’application de multiples à ses principaux soldes comptables (résultat net, chiffre
d’affaires, ) à partir d’un échantillon d’entreprises cotées de tailles comparables et présentes dans
un ou plusieurs secteurs d’activités similaires. Ils sont dans ce cas appelés « multiples boursiers ».
Par ailleurs, lorsqu’ils sont déterminés à partir d’un échantillon d’entreprises de même taille ayant
réalisé des transactions dans le même secteur d’activité, ils sont désignés par le vocable « multiples
transactionnels ».
2.1.2. Le Choix de l’échantillon :
L’évaluation d’une entreprise par la méthode des multiples est fondée sur la sélection d’un
échantillon de sociétés comparables à celles qu’on veut évaluer, ces sociétés sont parfois appeler «
Entreprises jumelles » et doivent présenter des caractéristiques proches de l’entreprise cible (celle
qu’on souhaite évaluer).
Les principaux critères de sélection des entreprises constituant l’échantillon sont
 Le secteur d’activité : « Il correspond généralement au premier critère de sélection
puisque les niveaux de chiffre d’affaires, de marge d’exploitation ou de rentabilité
dépendent fortement du secteur d’activité »
À ce propos, il ne sufi pas de relever les entreprises exerçant dans le même secteur économique. Il
faut retenir seulement celle qui sont placées sur le créneau dans le quel ce situe la société à évaluer
(J-B, Tournier., J-C, Tournier 2007, P.196). 17
 La taille: La taille d’une entreprise est un critère essentiel pour la construction de
l’échantillon. C’est l’une des grandes difficultés de l’évaluation des PME et des TPE puisque
16
Dov Ogien, « Gestion financière de l'entreprise », Edition DUNOD 2018

.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 32
il est difficile de trouver des homologues comparables. Aussi, la taille d’une entreprise peut
être mesurée selon différent critères tels que le chiffre d’affaires, le nombre d’employés, le
niveau des flux de trésorerie disponibles, la capitalisation boursière, etc.
 La zone géographique : Les entreprises choisies doivent se situer dans un même pays ou
une même zone géographique et ce afin, de préserver l’homogénéité des données
comptables et financières. Dans certains cas il n’existe pas d’entreprises directement
comparables dans l’environnement géographique proche de celle qu’on veut évaluer. Pour
sélectionner les entreprises, de cet échantillon il faudra donc se référer à des marchés
internationaux à ce titre on peut citer l’exemple d’Alliance assurances qui lors de son
évaluation pour l’introduction à la Bourse d’Alger s’est référer à des transactions ayant lieu
sur la région Maghreb et certains pays du bassin méditerranéen puisqu’il n’existait pas de
transactions similaire dans le même secteur d’activité sur le marché Algérien.
 La croissance : C’est l’un des principaux critères de sélection des sociétés constituant
l’échantillon, car au sein d’un même secteur d’activité des entreprises de même taille
peuvent avoir des taux de croissance différents ce qui va se répercuter sur l’évaluation. En
effet, des sociétés qui auraient des taux de croissance différents n’auront pas le même
niveau de valorisation.
2.1.3. Les étapes de la valorisation par la méthode des multiples :
La valeur d’une entreprise par la méthode des multiples se détermine comme suit :
 Déterminer pour chaque entreprise cotée de l’échantillon de comparaison sa valeur de
marché. Cette valeur se calcule comme la somme de la capitalisation boursière et de la
valeur de l’endettement net à la date de l’évaluation. Dans le cas d’un échantillon de
transaction la valeur retenu pour calculer les multiples et la valeur économique des
sociétés de l’échantillon c’est-a-dire le montant de la transaction. (G, Chapalain, 2004).
 Déterminer l’agrégat (solde ou inducteur) sur lequel se base l’évaluation, en général il s’agit
d’un résultat prévisionnel. Faute de données, on prendra le résultat du dernier exercice.
 Rapporter la valeur de marché de chaque entreprise à ce solde afin d’en déduire son
multiple de valorisation. Le multiple de valorisation se détermine comme suit :

17
Jean-Jacques Pluchart, Latifa Barbara, « Vers une approche constructionniste du processus

d'évaluation de l'entreprise » Edition esior

.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 33
𝐦𝐮𝐥𝐭𝐢𝐩𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐯𝐚𝐥𝐨𝐫𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 = 𝐯𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐝 ′𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐩𝐫𝐢𝐬𝐞 : 𝐫𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮

Certains évaluateurs calculent les multiples des sociétés comparables sur trois exercices
(dernier exercice clos, exercice en cours, prochain exercice) afin de déterminer une
fourchette de valeur.
 Déterminer à partir de ces multiples un multiple moyen ou médian et l’appliquer au solde
de l’entreprise cible. Pour parfaire cette appréciation, il faudra exclure de l’échantillon les
entreprises aux multiples très élevés ou très faibles. Ainsi il est préférable de déterminer un
multiple médian moins sensible aux valeurs extrêmes ou de calculer une moyenne en
excluant ces valeurs.
2.1.4 Les différents multiples :
Il est possible de rapporter la valeur de marché d’une entreprise ou la valeur de ses capitaux
propres (par sa capitalisation boursière) à un certain nombres de multiples. Ces derniers peuvent
être regroupés en deux grandes catégories :18
a. Les multiples permettant d’établir la valeur de l’entreprise : ce sont des multiples
d’agrégats avant frais financier. Les plus utilisés sont :
 Le multiple du chiffre d’affaires : C’est l’indicateur le plus employé dans les secteurs
traditionnels du commerce, et plus rarement dans les entreprises technologiques puisque ce
dernier ne reflet pas la capacité de l’entreprise à générer des bénéfices. Cet indicateur est
employé par les investisseurs lorsqu’ ils ciblent des opérations à risques dans des secteurs
où ils sont obligés de remonter jusqu’au chiffre d’affaires pour calculer un multiple en raison
des risques liés à l’incertitude des résultats nets futurs. (J-S Lantz, 2010. P. 58 - 59).
 Le multiple de L’ EBIT : « Le multiple du résultat d’exploitation EBIT rapporte la valeur de
l’entreprise aux résultats d’exploitation, il permet de prendre en compte la capacité
bénéficière d’exploitation de différentes entreprises ».
 Multiple de l’EBITDA: « Le multiple de l’excédant brut d’exploitation permet de gommer les
différences parfois très significatives qui peuvent exister en termes de choix de méthodes et
de durée d’amortissement des actifs ou de cycles d’investissement. Il est très fréquemment
utilisé par les analystes boursiers, en particulier dans les industries à forte intensité
capitalistique
 Autres multiples : D’autres multiples peuvent servir à la valorisation des entreprisescomme
le multiple de la valeur comptable, « Market to book ratio », le multiple du total de l’actif, et
18
Bernard Dumas, Blaise Allaz, « Les titres financiers : équilibre du marché et méthode d’évaluation », Edition PUF,1998.
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 34
des multiples plus spécifiques – voir plus qualitatifs – tels que le multiple des ventes, le
multiple du nombre de clients ou le multiple du nombre d’abonnés.
b. Les multiples permettant d’établir la valeur des capitaux propres : Ce sont des multiples
fondés sur des soldes après frais financiers tels que le multiple des capitaux propres comptables (,
multiple de la capacité d’autofinancement et le plus utilisé le multiple du résultat net.
 Multiple du résultat net : Communément désigné par l’abréviation PER, il rapporte la
capitalisation boursière à la date de l’évaluation au résultat net de l’entreprise. « Il valorise
indirectement la structure financière de l’entreprise ce qui crée des distorsions si les niveaux
d’endettements ont différents ». Il exprime le nombre d’année de bénéfice qu’un investisseur est
prêt à payer pour acquérir cette entreprise, si le PER d’une société X et de 10 par exemple, cela
signifie que les investisseurs sont disposés à payer cette société 10 fois son résultat net.
Cependant ce multiple s’avère inapplicable pour les entreprises qui présentent des résultats
déficitaires. Le calcul de ce multiple s’effectue comme suit :

𝐏𝐄𝐑 = 𝐜𝐚𝐩𝐢𝐭𝐚𝐥𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐛𝐨𝐮𝐫𝐬𝐢è𝐫𝐞 𝐫é𝐬𝐮𝐥𝐭𝐚𝐭 𝐧𝐞𝐭

Capitalisation boursière = cours de l’action × le nombre d’action

2.1.5. Avantages et Limites :


La méthode des comparables consiste à évaluer une entreprise par l’application d’un multiple
observé lors de transactions récentes enregistrées dans le même secteur, ou lors de cotations
boursières de sociétés similaires. L’application de cette méthode nécessite une connaissance
précise des informations relatives aux entreprises comparable. Les données boursières constituent
un référentiel de comparaison accessible et très largement utilisé par les investisseurs sur les
marchés financiers. Cependant, il n’est pas toujours possible de trouver des transactions récentes
enregistrées dans le même secteur d’activité ; soit parce qu’il n’existe pas de transactions sur des
sociétés comparable, ou encore, les transactions demeurent inconnues. De plus, il est difficile dans
certains cas de trouver des entreprises similaires à celle que l’on souhaite évaluer comme pour les
PME. Ces dernières étant positionnées sur des petites niches, il est difficile de trouver des sociétés
comparables permettant l’application de cette méthode. Dans ce qui suit, les méthodes d’évaluation
d’entreprise basé sur l’approche prospective contrairement à l’approche patrimoniale qui se base
sur les éléments bilanciels.19
19
Dov Ogien, « Gestion financière de l'entreprise », Edition DUNOD 2018
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 35
2.2Le cout moyen pondéré du capital :
2.2.1. Définition :
On appelle cout moyen pondéré du capital (CMPC) ou encore Weighed Average Costof Capital
(WACC) le cout global supporté par l’entreprise pour avoir accès aux ressources financières,
nécessaire a financé son activité, sous forme de capitaux propres ou de dettes.
« C’est le taux de rendement requis des apporteurs de capitaux aux sein d’une entreprise
(actionnaires et bailleurs de fonds) » .
En effet, tous les apporteurs de capitaux, qu’ils soient créanciers ou actionnaires vont déterminer la
rentabilité qu’ils exigent sur les fonds apportés à l’entreprise en fonction des risques perçus.
Le CMPC correspond donc aux taux de rentabilité minimum que doit dégager une entreprise afin
de satisfaire l’exigence de rentabilité de ses actionnaires et créanciers. Le cout du capital est un cout
d’opportunité qui traduit l’intérêt que les investisseurs ont à investir ou non leur argent dans une
entreprise plutô t qu’ailleurs.
Les méthodes prospectives d’évaluation d’entreprise utilisent le cout moyen pondéré du capital
come taux d’actualisation.
2.2.2. Le calcul du cout du capital :
Le cout du capital est obtenu par addition du cout des différents financements (capitaux propres et
dettes) pondéré par leur poids dans la structure de financements de l’entreprise, il se calcule selon
la formule suivante :20

𝐂𝐌𝐏𝐂 = 𝐊𝐜𝐩 × 𝐕𝐜𝐩 / 𝐕𝐜𝐩 + 𝐕𝐃 + 𝐊𝐃(𝟏 − 𝐈𝐒) × 𝐕𝐃/ 𝐕𝐜𝐩 + 𝐕𝐃

Vcp : valeur des capitaux propres.


VD : valeur des dettes.
IS : impô t sur les bénéfices.
Kcp : cout des capitaux propres (taux de rentabilité exigé par les actionnaires).
KD : cout de la dette (taux de rentabilité exigé par les préteurs).
CMPC : cout moyen pondéré du capital.

Le calcul du CMPC nécessite l’évaluation respective d’une structure financière cible, du cout de la
dette. La structure financière cible :

20
KARA Rabah ,  « Le rôle du marché financier dans le financement des entreprises », 2016, UNIVERSITE MOULOUD
MAMMERI .

.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 36
Le calcul du cout moyen pondéré du capital nécessite de déterminer la structure financière cible de
la société, qui dépend de la valeur économique de la dette et des capitaux propres.
Les pondérations utilisées sont évalués sur la base de prévisions liées à l’orientation de la politique
de financement de l’entreprise.
En général elle est déterminée par référence à des sociétés cotées dont la structure financière est
comparable.
Le cout des capitaux propres :
Le cout des capitaux propres correspond à la rentabilité requise par les actionnaires d’une
entreprise, contenu du risque qu’ils prennent en investissant dans celle-ci. L’estimation de ce taux
repose sur le MEDAF.
Le modèle d’évaluation des actifs financier (MEDAF) ou Capital AssetPricing Model (CAPM)est un
modèle théorique qui permet de calculer la rentabilité espéré d’un actif financier sur un marché en
équilibre. Selon ce modèle la rentabilité d’une action dépend de la rémunération de l’actif sans
risque et d’une prime visant à indemniser la prise de risque.
Ce modèle permet d’estimer la rentabilité exigée par un actionnaire selon la formule suivante :

KCP = Rf + (Rm - Rf) × βcp

Avec: Rm: Risque de marché. Rf : Taux sans risque. β : Coefficient de sensibilité au risque.
Le taux sans risque Rf se réfère généralement au rendement des obligations d’Etat ou aux bons du
trésor public du pays auquel appartient l’entreprise à évaluer avec une durée égale à l’horizon
d’investissement.
La prime de risque ou prime de risque de marché (Rf - Rm) correspond à la différence de rentabilité
d’un actif risqué et celle d’un actif sans risque.
Le coefficient β mesure dans le MEDAF la relation qui existe entre les variations de rentabilité de
l’entreprise et celle du marché. « Le β des capitaux propres ou β endetté (en anglais Levered beta)
mesure la sensibilité des rendement du titre aux fluctuations de l’indice de marché. Il s’agit d’une
mesure globale du risque systémique par la prise en compte du risque opérationnel lié à
l’exploitation et du risque financier lié à l’impact de la structure financière. »
L’estimation du béta repose sur une analyse historique des relations entre les fluctuations des
cours d’une action et celle du marché, ces relations sont représenté graphiquement dans un nuage
de points et ajusté d’une droite déterminé graphiquement ou statistiquement par la méthode des
moindre carré ordinaire, cette droite qui ajuste le mieux les points est la droite de régression de

.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 37
l’entreprise.21
Dont l’expression est la suivante :

Ri = αi + βiRm + εi

Ri : Rentabilité du titre.
Rm : Rentabilité du marché.
αi : Représente le rendement espéré du titre lorsque la rentabilité du marché est nulle
. βi : La mesure du coefficient béta.
εi : Est un terme d’erreur, l’écart type de ce terme d’erreur est une mesure du risque spécifique du
titre.
Le coefficient béta peut aussi être calculé par le rapport de la covariance entre la rentabilité de
l’action et la rentabilité du marché et la variance de la rentabilité du marché.

𝜷 = 𝒄𝒐𝒗(𝑹𝒊 ,𝑹𝒎) / 𝒗𝒂𝒓(𝑹𝒎)

Pour les sociétés non cotées, il est possible de procéder par analogie pour calculer le béta en se
basant sur un échantillon de sociétés cotées comparables, or ces sociétés n’ont pas nécessairement
la même structure financière que celle de l’entreprise.
Pour neutraliser cet effet, les praticiens calculent un béta, dit, désendetté (unlevred beta) qui
correspond au béta moyen des entreprises hors impact de leurs structures financières, il mesure le
risque de l’activité économique par rapport au marché et se calcule de la manière suivante :

𝛃𝐀𝐄 = 𝛃𝐜𝐩 / 𝟏 + (𝟏 − 𝐭𝐈𝐒) × 𝐕𝐃 𝐕𝐜𝐩


Avec :
𝛃𝐀𝐄: Beta de l ′ actif économique (beta désendettés ou unlevred beta)
𝛃𝐜𝐩: Beta des capitaux propres (levred beta)
𝐭𝐈𝐒: Taux d′impots

Une fois le béta moyen de l’actif économique calculé, il est possible de déduire le béta des capitaux
propres de l’entreprise à évaluer selon la formule.

𝛃𝐜𝐩 = 𝛃𝐀𝐄 .[𝟏 + (𝟏 − 𝐭𝐈𝐒) × 𝐕𝐃 /𝐕𝐜𝐩 ]


21
Jean-Étenne Palard , Franck Imbert, « Guide pratique D’évaluation d’entreprise », 2013
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 38
Le calcule du béta permet d’éviter les biais dans l’estimation d’un béta qui sera appliquer au
calcule du cout des capitaux propres.
En effet une entreprise très endettée est plus sensible au risque systémique qu’une entreprise peu
endettée.
Le cout de la dette :
Le cout de la dette d’une entreprise reflète la structure financière cible qu’elle cherche à atteindre.
Si la structure financière actuelle d’une entreprise est proche de sa structure financière cible, le
cout de la dette correspond au taux de l’endettement actuariel de l’ensemble des dettes qui
génèrent le payement d’un intérêt ou d’un coupon, dans le cas contraires le cout de la dette est
déterminé à partir d’un échantillon de sociétés comparables à la structure financière cible de la
société à évaluer22

Conclusion chapitre II :

La démarche prospective se caractérise par son réalisme car ses méthodes sont cohérentes et concordantes
avec l`activité de l`entreprise. Malheureusement, cette approche reste longue et complexe, limitant la
qualité des valorisations, car l`information nécessaire sur certains paramètres, a l`instar des flux
prévisionnels et du taux d`actualisation n`est pas toujours disponible.

22
Jean-Baptiste TOURNIER , Jean-Claude TOURNIER, « ÉVALUATION D’ENTREPRISE Jean-Baptiste TOURNIER Jean-Claude
TOURNIER Que vaut une entreprise ? », Edition d’organisation.
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 39
Bien qu`il existe plusieurs méthodes d`évaluation dans la littérature. Nous avons essayé dans ce chapitre,
de présenter les méthodes les plus répondues et les plus utilisées.

Toute ces méthodes se fondent sur des supports qui ne sont pas sans faille et qui ne peuvent prétendre à
la vérité absolue, et aucune méthode n`est meilleur que l`autre, elles ont toutes des avantages et des
limites. Toutefois, les techniques d`évaluation ont considérablement progressé ces dernières années ce qui
permet de réduire et non d`éliminer la marge d`erreur dans la détermination du prix.

.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 40
CHAPITRE III : ETUDE DES MÉTHODES
D’ÉVALUATION PRIVILÉGIÉES PAR
L’ADMINISTRATION FISCALE AU MAROC

Introduction Chapitre III :

Dans le cadre de la fiscalité marocaine, la valeur de l’entreprise sert de base d’imposition au titre de
plusieurs impô ts (Droits de mutation, Impô ts sur les plus values...Etc). L’administration fiscale
marocaine, chargée de collecter les impô ts calculés sur la base des valeurs de l’entreprise, est tenue
de vérifier que la base taxable n’a pas été sous-évaluée. Par ailleurs, elle procède à des évaluations
d’entreprises, ou bien à la vérification des évaluations d’entreprises. Pour ce faire, l’administration
fiscale privilégie certaines méthodes d’évaluations, celles-ci sont souvent jugées par les évaluateurs
comme statiques et arbitraires contrairement aux méthodes de la finance moderne qui sont plus
adaptées au fonctionnement des marchés financiers. Par ailleurs, il existe des divergences
profondes entre les méthodes retenues par l’administration fiscale et celles issues de la finance
moderne.

Dans le présent chapitre nous tenterons de présenter la mise en application des méthodes
d’évaluation privilégiées par l’administration fiscale de Maroc. Une étude a été faite sur un
échantillon de cinquante entreprises marocaines, pour montrer si ces méthodes aboutissent à des
résultats satisfaisants pour les entreprises., La collecte des informations s’est effectuée à travers
une étude faite par Docteur Bouchra EL KHAMLICHI à La Faculté Des Sciences Juridiques
Economiques et Sociales Oujda, Laboratoire de recherche d’Economie et de Management des
Organisations (EMO) sous le titre « L’évaluation de l’entreprise selon l’administration fiscale
marocaine : Convergences et divergences de méthodes ».

.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 41
Section 1 : Généralités sur l’administration fiscale
1. Présentation de l’administration fiscale 

L'administration fiscale est une appellation générique désignant l'ensemble des organismes de l'Etat ayant
pour rôle d'établir l'assiette des impôts directs et indirects, et de les percevoir. L'administration fiscale est
également chargée de contrôler les contribuables soupçonnés d'échapper au prélèvement de l'impôt, et de
réaliser le recouvrement de ce dernier. L'administration fiscale française est composée de la Direction
générale des finances publiques (DGFIP) et de la Direction générale des douanes et des droits indirects
(DGDDI), qui possèdent chacun des services centraux, des services à compétence nationale et des
services territoriaux. En revanche, les Unions de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et
d'allocations familiales (URSSAF) qui ont pour mission de collecter les cotisations sociales sont des
organismes privés délégataires d'un service public et ne font donc pas partie de l'administration
fiscale.23

2. Les principales administrations fiscales au Maroc :

La Douane : une administration fiscale


Chargée de la perception des droits et taxe s douanières, du recouvrement des impositions fiscales
et parafiscales, de la lutte contre les trafics illicites et du contrô le des marchandises et des
personnes aux frontières, la Douane s'est vue confier de nouvelles missions à forts enjeux
économiques et sécuritaires.

Les recettes douanières constituent un apport essentiel pour le budget de l'Etat. En effet, la Douane
collecte une part significative des recettes budgétaires fiscales de l'Etat (près de 40%
annuellement).

Trésorerie Générale du Royaume : Recouvrement des créances publiques

La TGR assure, par le biais de son vaste réseau de comptables publics, la perception des recettes
fiscales et non fiscales, à travers notamment :

 la prise en charge des ordres de recettes au titre du budget général de l'Etat, des budgets
annexes et des comptes spéciaux du Trésor ;
23
www.journaldunet.fr/
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 42
 la centralisation des prises en charges et des recouvrements au titre des amendes et
condamnations pécuniaires ;

 la gestion des comptes de prêts et d'avances accordées par le trésor et de «fonds de


roulement» consentis par des organismes de financement des projets publics ;

 l'élaboration des statistiques concernant la situation du recouvrement de créances publiques

 la gestion du contentieux administratif et judiciaire relatif au recouvrement et l'assistance


des percepteurs en la matière.

Direction Générale des Impôts : la gestion de l'assiette fiscale

Les principales missions de la DGI consistent à  assoir les impô ts de l'Etat, les recouvrer, veiller à la
bonne application de la loi et gérer pour le compte des collectivités locales l'assiette de certains
impô ts locaux. 

L'assiette de l'impô t est une mission qui consiste à déterminer les bases sur lesquelles sont
prélevés:

 les impô ts d'Etat (taxe sur la valeur ajoutée, impô t sur les sociétés, impô t sur le revenu,
droits d'enregistrement et de timbre);

 la taxe professionnelle, la taxe d'habitation et la taxe de services communaux (impô ts


locaux).

 Les gestionnaires chargés de l'assiette instruisent également les réclamations des


contribuables.

 Le recouvrement est lié aux recettes de l'administration fiscale (RAF) qui sont chargées du
recouvrement de la taxe sur la valeur ajoutée, de l'impô t sur les sociétés, de l'impô t sur le revenu au
titre des profits fonciers et des droits d'enregistrement et de timbre.

.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 43
Section 2 : L’évaluation de l’entreprise selon de
l'administration fiscale.
Dans le cadre du contrô le fiscal, l’administration fiscale se réserve le droit de contrô ler l’évaluation
des entreprises dans des contextes spécifiques (Cession, fusion, absorption ou apport partiel
d’actif…etc.), c’est un droit qu’elle exerce volontiers et de manière systématique. Ainsi, pour
contrô ler les évaluations qui lui sont déclarées, l’administration est elle-même conduite à procéder
à ses propres évaluations (Pierrat, 1990). De ce fait, celle-ci privilégie certaines méthodes
d’évaluation.24
Au Maroc, il n’existe pas de documents ou de guide présentant l’évaluation de l’administration
fiscale marocaine. De ce fait, des entretiens ont été effectués auprès des services de l’administration
fiscale marocaine, afin de pouvoir collecter les informations nécessaires sur ce sujet. Ainsi, le guide
d’évaluation de l’administration fiscale Française a été utilisé pour faire des comparaisons. En effet,
en France à l’ occasion de la mise en place de l’IGF (Impô t sur les grandes fortunes) en 1981,
l’administration fiscale Française avait publié un guide détaillé sur l’évaluation fiscale Française. Ce
guide a été mis à jour, en Mars 2007, pour faciliter l'évaluation des entreprises cotées ou non cotées
ainsi que les sociétés de personnes.

1. Les méthodes d’évaluation privilégiées par l’administration fiscale

Selon les entretiens effectués auprès des services de l’administration fiscale marocaine, ainsi que le
guide d’évaluation fiscal Français. Au Maroc comme en France les méthodes d’évaluation
privilégiées par l’administration fiscale sont : les méthodes patrimoniales, les méthodes de
rendement, les méthodes de productivités, et le goodwill (El Khamlichi & Dine-Dine, 2018).
L’administration fiscale marocaine a privilégié pendant longtemps les méthodes patrimoniales.
Mais en tenant en compte les critiques de l’approche patrimoniale, et sous la pression des méthodes
plus modernes et plus souples, qui prennent en compte la capacité de croissances de l’entreprise,
l’administration a ensuite retenu dans ses évaluations la valeur de rendement (lorsque des
distributions de dividendes permettent de la dégager) ainsi que, la valeur de productivité
(Paillusseau et al, 1993). Outre les valeurs mathématiques de rendement et de productivité,
l’administration fiscale admet que l’on puisse retenir des méthodes plus modernes telles que
l’actualisation des bénéfices ou la marge brut d’autofinancement. L’administration fiscale

24
Bouchra EL KHAMLICHI, « L’évaluation de l’entreprise selon l’administration fiscale marocaine : Convergences et
divergences de méthodes », Janvier 2019, FSJES-OUJDA
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 44
Marocaine semble donc reconnaitre quatre composants à la valeur d’une entreprise (Pierrat,
1990)25:

- Valeur mathématique : qui n’est rien d’autre que la valeur de l’actif net. Le fisc précise encore que
l’actif net comptable n’est pas vraiment représentatif de la valeur mathématique et attend donc que
celui-ci ait fait l’objet d’un minimum de redressements.

- Valeur de rendement : qui est une valeur de l’entreprise obtenue par capitalisation du dividende
moyen.la capitalisation dont il’est question ici n’est rien d’autre qu’une actualisation à l’infini et
consiste à diviser l’indicateur de revenu par le taux d’actualisation.

- La valeur de productivité : qui est une valeur de l’entreprise obtenue par capitalisation du
bénéfice moyen.

- Marge brute d’autofinancement (MBA): exprimant la capacité d’autofinancement de l’entreprise,


l’évaluation est formée par l’ensemble des disponibilités dégagées par l’entreprise pendant une
période déterminée.la valeur de l’entreprise est obtenue en multipliant la MBA par un coefficient
qui varie, suivant la nature de l’investissement.

L’administration fiscale marocaine retient également la méthode de la survaleur ou goodwill.


Comme cela a été indiqué précédemment, cette méthode est considérée comme une approche
dualiste intermédiaire entre la valeur mathématique et les valeurs de rentabilité. Selon la méthode
du goodwill, la valeur de la société est égale à son actif net réévalué, hors fonds de commerce,
majoré d’une survaleur correspondant au supplément de valeur de l’entreprise dû à sa réputation, à
son savoir-faire, à sa stratégie de distribution, ou encore à ses marques… (Gaudel, 2009). « Si la
rentabilité est supérieure à la rémunération des actifs corporels, il apparaît un « superprofit » qui
manifeste l’existence d’un autre actif, de nature incorporelle » : c’est ainsi que le guide de
l’évaluation fiscale français avait définit le goodwill. Inversement, si la rentabilité est inférieure à
celle attendue, on est en présence d’un badwill, c’est-à -dire d’une destruction de valeur.26

2. Convergences et divergences des méthodes :

25
Bouchra EL KHAMLICHI, « L’évaluation de l’entreprise selon l’administration fiscale marocaine : Convergences et
divergences de méthodes », Janvier 2019, FSJES-OUJDA
26
Bouchra EL KHAMLICHI, « L’évaluation de l’entreprise selon l’administration fiscale marocaine : Convergences et
divergences de méthodes », Janvier 2019, FSJES-OUJDA
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 45
Il existe des divergences profondes entre les méthodes retenues par l’administration fiscale et
celles issues de la finance moderne. Les approches et les méthodes préconisées par l'administration
fiscale semblent être dépassées par l'évolution des techniques d'évaluation reconnues par la
profession.

La méthodologie de l’évaluation chez les professionnels est axée sur le temps court, ils utilisent des
indicateurs qui correspondent à la réalité du marché. Tandis que la pratique de l’évaluation de
l’administration fiscale, basée sur le long temps, est éloignée de la réalité du marché. Généralement,
les praticiens privilégient les méthodes d’actualisations des flux de trésorerie (DCF), et les
méthodes comparatives. Ils utilisent rarement la méthode de l’actif net comptable (sauf pour
évaluer des sociétés holding ou immobilières), parce qu'il est difficile d’évaluer la valeur du fonds
de commerce, en utilisant une méthode autre que la méthode d’actualisation des flux futurs ou des
multiples, résultant d’une approche analogique.

En effet, le groupe de travail Français présidé par M. Jean- Michel Naulot sur l’expertise financière
indépendante et constitué à l’initiative de l’Autorité des Marchés Financiers avait constaté des
observations, sur les méthodes d’évaluations les plus répondues chez les praticiens. Celui-ci a
relevé que les principales méthodes d’évaluation utilisées se répartissent en deux catégories :

- Les méthodes d’évaluation de marché (ou analogiques), qui regroupent les multiples, observés au
sein d’un échantillon d’entreprises comparables ou lors de transactions comparables.

- Les méthodes d’évaluation intrinsèque : l’actif net réévalué et surtout la méthode de l’actualisation
des flux de trésorerie futurs (DCF).

Selon ce groupe de travail, les principales méthodes d’évaluation utilisées par les praticiens, que ce
soit pour des sociétés cotées ou non, sont ainsi : la méthode DCF (approche intrinsèque) et la
méthode des comparables boursiers (approche de marché).

Concernant la méthode DCF, D’après le rapport précité de M. Naulot (Membre de l'Autorité des
marchés financiers), à l’Autorité des Marchés Financiers : «La méthode des flux de trésorerie
actualisés (Discounted cash flows -DCF), en particulier, représente un progrès important pour
l'analyse multicritères car elle est basée sur des perspectives d'avenir et permet d'avoir une analyse
critique du plan d'affaires. Cette méthode est aujourd'hui utilisée dans une très grande majorité de
cas alors qu'elle n'était utilisée que dans la moitié des évaluations, il y a dix ans…». Cette méthode
semble effectivement intéressante. La méthode DCF est privilégiée lorsque l’entreprise est
fortement endettée ou si le taux d’endettement de l’entreprise risque de se diminuer dans le temps.
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 46
En effet, cette méthode tient compte de l’effet temps, et du risque financier lié à l’endettement de
l’entreprise grâ ce à l’actualisation (Armand, 2013).

Malgré les différents avantages de la méthode DCF, celle-ci n’est pas privilégiée par l’administration
fiscale pour les raisons suivantes: Premièrement, les contraintes légales exigent que l’impô t soit
liquidé sur la base des éléments existants à la date du fait générateur, l’utilisation des données
rétrospectives est ainsi privilégiée (Bonnet, 2013). Or, la méthode DCF n’utilise que des éléments
prévisionnels existant à la date de l’évaluation ; les données prospectives sont utilisées avec
réticence. Deuxièmement, il n’est pas réaliste de considérer que l’administration fiscale puisse
établir des plans d’affaires à des fins de contrô le, cela correspond pourtant à la pratique, largement
répandue, des commissaires à la fusion ou aux apports (Commentaires de la Société Française des
Evaluateurs).27

En France, le guide de l’évaluation de l’entreprise et des titres publié en 2006, intègre la méthode
DCF comme approche de cohérence entre les praticiens et l’administration fiscale, et non comme
méthode principale. Celle-ci permet à l’administration fiscale d’examiner les business plans,
d’affiner son analyse et éventuellement d’ajuster les valeurs qu’elle a dégagées lorsque les
documents sont transmis par l’entreprise évaluée (Gaudel, 2009).

L'administration fiscale se trouve, dans la plupart des cas, incapable d'analyser les forces et les
faiblesses de l'entreprise, c'est-à -dire incapable de déterminer une valeur qui reflète au mieux la
capacité de l’entreprise à créer de la richesse économique dans le futur, ce ci est du principalement
au manque des agents ou des vérificateurs compétents, qui visent dans leur contrô le à augmenter
l'assiette fiscale des entreprises sans prendre en compte leurs intérêts et leurs capacité de
croissance. En effet, une bonne évaluation basée sur un raisonnement financier est difficile à mettre
en œuvre et demande souvent le recours à des professionnels de la finance.

Conclusion chapitre III :

27
Bouchra EL KHAMLICHI, « L’évaluation de l’entreprise selon l’administration fiscale marocaine : Convergences et
divergences de méthodes », Janvier 2019, FSJES-OUJDA
.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 47
Dans le cadre du contrô le fiscal, l’administration fiscale privilégie certaines méthodes d’évaluation
(la méthode patrimoniale, de rendement, de productivité et du goodwill). L’utilisation de ces
méthodes d’évaluation permet aux entreprises de minimiser les désaccords avec l’administration
fiscale. En revanche, elles présentent des inconvénients, elles conduisent dans la plupart des cas à
des résultats peu satisfaisants pour les entreprises. Ceci pour plusieurs raisons :

- Elles sont statiques et arbitraires, par ce qu’elles ignorent la capacité de croissance et la rentabilité
future de l’entreprise. - Elles ne prennent pas en compte les risques encourus par l’entreprise,

- Elles ignorent la taille de l’entreprise et le contexte de l’évaluation,

- Les coefficients de pondération entre ces méthodes mettent trop en avant les méthodes
inadaptées.

Ces méthodes sont plus utilisées par les entreprises dont l’évaluation est soumise au contrô le fiscal.
En effet l’objectif principal du contrô le de l’évaluation par l’administration fiscale est d’augmenter
l’assiette fiscale de l’entreprise contrô lée, sans tenir compte de ses intérêts et ses objectifs. De ce
fait, l’utilisation de ces méthodes demeure inadaptée pour certaines entreprises et dans certains
contextes, et aboutit généralement à des résultats peu satisfaisants pour les entreprises

.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 48
CONCLUSION

L’évaluation de l’entreprise peut être, perçue comme un ensemble de concepts et de méthodes,


dont la finalité principale et de donner une valeur à l’entreprise. Il existe plusieurs méthodes
d’évaluation, la plupart d’entre elles se rattachent à deux approches fondamentales : l’approche
patrimoniale, et l’approche comparative. L’administration fiscale marocaine chargée de collecter les
impô ts, est tenue de contrô ler l’évaluation des entreprises, dans des contextes spécifiques. De ce
fait, elle privilégie certaines de ces méthodes d’évaluation.

Nous arrivons au terme de cette recherche à présenter un cadre théorique permettant de mieux
décrire en générale, l’évaluation de l’entreprise, et en particulier la relation entre la fiscalité et
l’évaluation de l’entreprise. L’évaluation de l’entreprise n’est pas une science exacte, elle conduit
généralement à plusieurs valeurs à cause des différentes méthodes d’évaluation de la théorie
financière. De ce fait dans le contexte fiscal, le contribuable peut choisir la valeur qui optimise
mieux sa situation fiscale en tenant en compte des différentes contraintes de la législation fiscale, et
l’administration fiscale est tenue de vérifier que cette valeur est acceptable.

Dans le cadre du contrô le fiscal, l’administration fiscale privilégie certaines méthodes d’évaluation
(la méthode patrimoniale, de rendement, de productivité et du goodwill). L’utilisation de ces
méthodes d’évaluation permet aux entreprises de minimiser les désaccords avec l’administration
fiscal.

.
EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 49
BIBLIOGRAPHIE

Ouvrage :
 Autorité marocaine des marchés des capitaux, Guide de l’investisseur : « Comprendre les
Instruments Financiers et leurs mécanismes », 2021, www.ammc.ma.
 Bernard Dumas, Blaise Allaz, « Les titres financiers : équilibre du marché et méthode
d’évaluation », Edition PUF,1998.
 Rémy Estran, É tienne Harb, Iryna Veryzhenko, « Gestion de portefeuille », édition DUNOD,
2017.
 Direction Général Des Finances Publique, « L’évaluation de l’entreprise selon
l’administration fiscale marocaine : Convergences et divergences de méthodes », Novembre
2006.
 Jean-Baptiste TOURNIER , Jean-Claude TOURNIER, « É VALUATION D’ENTREPRISE Jean-
Baptiste TOURNIER Jean-Claude TOURNIER Que vaut une entreprise ? », Edition
d’organisation.
 Jean-É tenne Palard , Franck Imbert, « Guide pratique D’évaluation d’entreprise », 2013
 Laurent Cappelletti, Christian Hoarau, « Finance & Contrô le au quotidien », Edition DUNOD,
2013
 Hubert de La Bruslerie, « Analyse financière Information financière, évaluation, diagnostic »,
Edition DUNOD 2014
 Dov Ogien, « Gestion financière de l'entreprise », Edition DUNOD 2018

Article :
 Jacques Hamon, Bertrand Jacquillat, « La Bourse », 2013 , Edition Presses Universitaires de
France.
 SOCIETE DE BOURSE BEURSVENNOOTSCHAP,  « instruments et marchés financiers », page
112.
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 Jérémy Morvan, « Marché et instruments financiers », édition Dunod 2017
 BOURSTAD, « É valuation de la gestion de portefeuille », édition 2019.

Revue :
 Bouchra EL KHAMLICHI, « L’évaluation de l’entreprise selon l’administration fiscale
marocaine : Convergences et divergences de méthodes », Janvier 2019, FSJES-OUJDA
 Jean-Jacques Pluchart, Latifa Barbara, « Vers une approche constructionniste du processus
d'évaluation de l'entreprise » Edition esior

Mémoires :
 KARA Rabah ,  « Le rô le du marché financier dans le financement des entreprises », 2016,
UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI .
 Fadi Chamoun, « L’évaluation des titres par la méthode fondamentale », Etudes des hautes
études commerciales Affilié à l’Université de Montréal, février 1998.
 Saidi Amel, « Méthodes d’évaluation d’entreprises : le cas des entreprises Algériennes cotées
en Bourse », presenté le 17/06/2017

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EVALUATION DES TITRES FINANCIERS. Page 51

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