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Ecole Nationale Supérieure

d’Arts et Métiers- Meknès. Première Année: 2019-2020

Chapitre 3: Intégrales généralisées (ou impropres) -II-


.

Mardi 7 Avril 2020: Semaine 24


Faux probleme: Certaines fonctions présentent des problèmes qui sont "des faux problèmes" dans
certain cas et on peut facilement les surmonter:
Proposition. Soit I = [a; b[ avec b 2 R et f : I ! R une fonction positive et localement intégrable.
Si limx!b f (x) = l 2 R; alors la fonction f est prolongeable par continuité en b (quitte à remplacer f
Zb
par son prolongement, on peut supposer que f est continue sur [a; b]) et donc f (t)dt est convergente.
a
Exemples :
Z1
sin t
i) Etudier la nature de l’intégrale généralisée t
dt: (l’intégrale est impropre en 0):
0
Il est évident que nous avons à faire a une situation de faux problème en 0 , car limx!0+ f (x) = 1 2 R;
Z1
alors la fonction t 7! t est prolongeable par continuite en 0 et donc sint t dt est convergente.
sin t

0
Z1
et e t et e t
ii) De la même manière on pourra montrer que t
dt est convergente (car la fonction t 7! t
0
est prolongeable par continuite en 0).
.

1 Intégrale généralisée des fonctions qui ne sont


pas de signe constant.
L’intérét de cette section réside dans le fait que tout les critères que nous avons vue concerne les fonctions
positives. Et le paragraphe suivant va nous donner un moyen e¢ cace pour étudier le cas des fonctions
non positives.

1.1 Critère de Cauchy


Zb
1.1.1 Proposition. Soit f une fonction localement intégrable sur [a; b[. L’intégrale f (t)dt est con-
a
Zv
vergente si et seulement si, 8" > 0; 9 > 0; 8u; v 2]b ; b[: f (t)dt < ":
u
Si b = +1 on remplace u; v 2]b ; b[ par u; v 2] ; +1[. On a aussi un résultat analogue sur ]a; b]
avec u; v 2]a; a + [:

1.2 Intégrales absolument convergentes.


L’idée est de se ramener à l’étude des intégrales des fonctions positives.

1
1.2.1 Dé…nition. Soit I = [a; b[ ou ]a; b] ou ]a; b[, a; b 2 R et f : I ! R une fonction localement
Zb Zb
intégrable sur I . On dit que l’intégrale f (t)dt est absolument convergente si jf (t)j dt est convergente.
a a

1.2.2 Théorème. Soit I = [a; b[ ou ]a; b] ou ]a; b[, a; b 2 R et f : I ! R une fonction localement
intégrable sur I . Alors

Zb Zb Zb Zb
Si jf (t)j dt est convergente alors f (t)dt est également convergente. De plus on a f (t)dt jf (t)j d
a a a a

(c-à-dire que toute intégrale absolument convergente sur I est convergente sur I).
Preuve.
Zb
1 ère méthode: La convergence de f (t)dt résulte du critère de Cauchy:
a

Zv Zv
pour tout u; v 2 I : f (t)dt jf (t)j dt;
u u

Zb
parsuite le critère de Cauchy qui est véri…é par jf j (car jf (t)j dt est convergente) est également véri…é
a
Zb
par f: Donc f (t)dt est convergente.
a
2 ème méthode: On a
Zb
f + jf j 2 jf j , les deux fonctions étant positives et 2 jf (t)j dt converge, le critère de comparaison
a
Zb Zb
assure la convergence de (f (t) + jf (t)j) dt donc f (t)dt converge.
a a

Z+1
sin 5t sin 5t
1.2.3 Exemples. i) Etudier la nature de K = t3
dt: (remarquons que la fonction t 7! t3
est
1

2
non positive).
Z+1 Z+1
sin 5t sin 5t
3
dt est absolument convergente car dt est convergente. En e¤et,
t t3
1 1
Z+1
sin 5t 1 1
sur [1; +1[ et dt est convergente (intégrale de Reimann > 1): Par Critère de comparaiso
t3 t3 t3
1
Z+1
sin 5t
dt est convergente, alors K est absolument convergente, parsuite elle est convergente.
t3
1

Z1
ii) (ln t) sin( 1t )dt est convergente: En e¤et,
0

Z1 Z1
1
8t 2 ]0; 1] : ln(t) sin( ) jln tj , et comme jln tj dt = ln tdt est convergente, alors
t
0 0
Z1 Z
1
ln t sin( )dt est absolument convergente, donc elle est convergente. (Rappel ln tdt = t ln t t):
t
0

1.2.4 Dé…nition. Une intégrale est dite semi-convergente si elle est convergente sans être absolument
convergente.

Z+1
sin t
1.2.5 Exemple. t
dt est semi-convergente. En e¤et, (on doit répondre à deux questions)
1

Z+1
sin t
i) t
dt est convergente (on pourra le voir en utilisant une intégration par parties ou bien en
1
appliquant le critère d’Abel ci-dessous (voir Applications 1.3.3 (i))).
Z+1
sin t
ii) t
dt est non absolument convergente , On va se servir du critère de comparaison:
1

sin t sin2 t 1 cos(2t)


8t 2 [1; +1[: = , les deux fonctions étant positives et
t t 2t
0 +1 1
Z+1 Z Z+1
sin t 1 cos(2t) A
dt = @ dt dt est divergente [une somme d’une intégrale
t 2t 2t
1 1 1
divergente (Intégrale de Reimann) et d’uneintégrale convergente (Critère d’Abel)].
Z+1
sin t
Le critère de comparaison fournit la divergence de dt:
t
1

Z+1 Z1 Z+1
sin t sin t sin t
Remarque. t
dt est convergente car les deux intégrales t
dt et t
dt sont convergentes.
0 0 1

3
1.3 Règle d’Abel
La proposition suivante permet de prouver la convergence de certaines intégrales non-absolument conver-
gentes. (Mais seulement pour des intervalles de la forme [a; +1[).

1.3.1 Proposition. Soit f une fonction localement intégrable sur un intervalle de la forme [a; +1[,
positive, décroissante et tendant vers 0 à l’in…ni ( limx!0 f (x) = 0): Soit d’autre part g une fonction
Zx
localement intégrable sur [a; +1[ telle que la fonction x 7! g(t)dt est majorée (i.e. 9M > 0; 8x 2
a
Zx Zx
[a; +1[: g(t)dt M ). Alors f (t)g(t)dt est convergente.
a a
Preuve. Résulte de la 2 ème formule de la moyenne et du critère de Cauchy.

1.3.2 Remarque Le plus souvent on applique la règle d’Abel en prenant pour g la fonction

t 7! cos Kt ou t 7! sin Kt;


où K désigne un réel non nul, on a en e¤et
Zx
1 1 2
cos Ktdt = sin Kx sin Ka pour tout x 2 [a; +1[:
K K K
a

1.3.3 Applications
Z+1 Zx
sin t 1
1) t
dt est covergente. En e¤et, pour tout x 2 [1; +1[: sin xdt 2 et la fonction t 7! t
est
1 1
localement intégrable, positive, décroissante sur [1; +1[ et tendant vers 0 à l’in…ni. Alors le critère
Z+1
sin t
d’Abel fournit la convergence de t
dt .
1

Z+1 Zx
cos
p 5t dt 2 1
2) t
est covergente. En e¤et, pour tout x 2 [a; +1[: cos 5tdt 5
et la fonction t 7! p
t
1 1
est localement intégrable, positive, décroissante sur [1; +1[ et tendant vers 0 à l’in…ni. Alors le
Z+1
cos
p 5t dt .
critère d’Abel fournit la convergence de t
1

Z+1
cos Kt
3) Soit K 2 R: De la même façon on pourra montrer que: 1 t+3t2
dt est covergente (si K = 0; le
1

critère de l’équivalence résout le problème).

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