Vous êtes sur la page 1sur 12

Page 1 sur 12

Citations thème : le travail


Virgile, Les Géorgiques

Simone Weil, La Condition Ouvrière

Michel Vinaver, Par-dessus Bord

Problématique Citations
Le travail, le besoin, la Virgile : « Tous les obstacles furent vaincus par un travail acharné et par le besoin pressant en de dures circonstances. »
faim Simone Weil : « On l’exécute à cause d’un besoin, non en vue d’un bien ; « parce qu’on a besoin de gagner sa vie », comme disent ceux
qui y passent leur existence. »
« Si on fait une folie – une folie à l’échelle de quelques francs – on subira la faim. »
Vinaver : « JACK Que chier est un plaisir
JENNY Et pour beaucoup de raisons un plaisir interdit
JACK Est-ce qu’on ne peut pas en partant de là construire un produit et le lâcher avec une force véritablement explosive ? »
 Le besoin naturel de l’homme devient une source d’inspiration pour les cadres de l’entreprise qui veulent créer un produit qui
répond à ce besoin.
Travail, effort et Virgile : Plus elles verront leurs trésors épuisés, plus elles mettront d’ardeur à réparer leurs pertes, remplissant les vides et tapissant leurs
implication totale du greniers du suc des fleurs.
travailleur dans ce qu’il Simone Weil : « On fournit un effort au terme duquel, à tous égards, on n’aura pas autre chose que ce qu’on a. Sans cet effort, on perdrait
fait ce qu’on a. »
Vinaver : « Aussitôt quittée l’université [les étudiants américains] devenaient des petits managers puants qui ne pensent plus à autre
chose que manage their business. »
Travail et argent Simone Weil : Les sous deviennent une obsession. Jamais, à cause d’eux, on ne peut oublier la contrainte de l’usine. Jamais on ne se
détend.
Vinaver : « AUSANGE parlant au téléphone avec Olivier : j’ai pour vous la plus vive estime personnelle mais vous êtes mon cher un patron
pour temps paisibles donc une condition que nous mettons à la souscription de ce prêt c’est la remise des pouvoirs à Benoît qui nous
paraît être plus méchant que vous or il nous faut un méchant bonhomme qui aime mordre avec lui la banque croit pouvoir prendre le
risque à condition toutefois que nous puissions un peu contrôler les événements »
« AUSANGE Les Américains empruntent quand les affaires vont bien afin qu’elles aillent encore mieux »
Travail et solitude Virgile : dans Les Géorgiques, le paysan est souvent seul pendant son travail. Il est accompagné par ses bêtes (taureaux, chevaux) qui
l’aident à accomplir les activités qui nécessitent vigueur et force physique.
Simone Weil : « il faut détruire la solidarité ouvrière au moyen des primes et de la concurrence. C’est cela qui produit cette solitude qui
est peut-être le caractère le plus frappant des usines organisées selon le système actuel, solitude morale qui a été certainement diminuée
par les événements de juin. »
Page 2 sur 12

« Si on se sent seul dans une usine, et on s’y sent très seul, c’est en grande partie à cause de l’obstacle qu’apportent aux rapports de
camaraderie de petites inégalités, grandes par rapport à ces maigres salaires. Celui qui gagne un peu plus méprise celui qui gagne un peu
moins. C’est ainsi. Ce n’est pas ainsi pour tous, mais c’est ainsi pour beaucoup. »
Travail et renvoie brutal Simone Weil : « c’est le renvoi brutal. »
« Une scène de renvoi 4. On me renvoie d’une usine où j’ai travaillé un mois, sans qu’on ne m’ait jamais fait aucune observation. Et
pourtant on embauche tous les jours. Qu’est-ce qu’on a contre moi ? On n’a pas daigné me le dire. Je reviens à l’heure de la sortie. Voilà
le chef d’atelier. Je lui demande bien poliment une explication. Je reçois comme réponse : « Je n’ai pas de comptes à vous rendre » et
aussitôt il s’en va. »
Vinaver : « BENOÎT : […] nous en avons discuté avec Grangier et nous avons décidé de vous offrir le loisir et le repos que vous avez bien
gagnés sans qu’il vous soit nécessaire d’attendre encore quatre ans
MADAME BACHEVSKI Mais monsieur Benoît je me sens en plein boum […] je ne donne plus satisfaction ?
GRANGIER Vous travaillez splendidement
BENOÎT Mais vous êtes attachée à certaines méthodes et attitudes anciennes »
« DEHAZE A partir de ce soir vous ne faites plus partie de la maison je demanderai à monsieur Cohen de préparer votre compte »
 Il renvoie Dutôt parce qu’il refuse d’appeler leur plus grand client pour lui annoncer qu’ils refusent d’accepter le renvoi du produit
qu’il a acheté .
Travail et souffrance Virgile : le taureau malade et agonisant, travaille jusqu’à la fin de ses jours. Il « vomit à plein gosier un sang mêlé d’écume »
Simone Weil : « Tu n’es rien ici. Tu ne comptes pas. Tu es là pour plier, tout subir et te taire. » Une telle répétition est presque irrésistible.
On en arrive à admettre, au plus profond de soi, qu’on ne compte pour rien. »
« La tentation la plus difficile à repousser, dans une pareille vie, c’est celle de renoncer tout à fait à penser : on sent si bien que c’est
l’unique moyen de ne plus souffrir. »
« Rares sont les moments de la journée où le cœur n’est pas un peu comprimé par une angoisse quelconque. »
Vinaver : « PASSEMAR […]il fallait vivre alors ç’a été cette petite annonce jeune licencié ès lettres présentant bien et ils m’ont embauché
chez Ravoire et Dehaze pour succéder à un chef de section au service facturation qui s’était suicidé sans raison apparente »

Le travail entre féminin et Virgile : l’épouse du paysan « charm[e] par ses chansons l’ennui d’un long labeur »
masculin  La femme ne travaille pas dans le champ.
« le meilleur moyen d’affermir la vigueur, soit des bœufs soit des chevaux, selon ce qu’on préfère, est d’écarter Vénus et les aiguillons de
l’amour aveugle. […]la vue d’une femelle mine peu à peu leurs forces et les consume et leur fait oublier les bois et les herbages. »
Simone Weil : « En tant qu’ouvrière, j’étais dans une situation doublement inférieure, exposée à sentir ma dignité blessée non seulement
par les chefs, mais aussi par les ouvriers, du fait que je suis une femme. »
« Les femmes, elles, sont parquées dans un travail tout à fait machinal, où on ne demande que de la rapidité. Quand je dis machinal, ne
croyez pas qu’on puisse rêver à autre chose en le faisant, encore moins réfléchir. Non, le tragique de cette situation, c’est que le travail
est trop machinal pour offrir matière à la pensée, et que néanmoins il interdit toute autre pensée.
Vinaver : « MADAME BACHEVSKI Alors je ne donne plus satisfaction ?
GRANGIER Vous travaillez splendidement
Page 3 sur 12

BENOÎT Mais vous êtes attachée à certaines méthodes et attitudes anciennes


SAILLANT Et vient un âge où il est difficile
GRANGIER Sinon impossible
SAILLANT De se recycler ce qui n’est pas du tout un reproche »
Le travail comme signe de Virgile : « voici que, fumant sous la dure charrue, le taureau s’affaisse et vomit à plein gosier un sang mêlé d’écume, et pousse de
force et de vitalité : il suprêmes gémissements. Le laboureur s’en va, tout triste, dételer l’autre bœuf affligé de la mort de son frère et laisse sa charrue
sauve de la mort et du enfoncée au milieu du sillon. »
chômage  Le taureau agonisant est remplacé par un autre taureau plus vigoureux.
Simone Weil : « Il y a seulement un an, dans les usines de mécanique de la région parisienne, un homme de quarante ans ne pouvait plus
trouver d’embauche, parce qu’on le considérait comme déjà usé, vidé, et impropre pour la production à la cadence actuelle. »
« Quand on ne peut plus produire assez vite, on n’a plus droit à vivre. »
Vinaver : PASSEMAR On dit que le taux de mortalité des gens à partir du moment où on les met à la retraite grimpe d’une façon
vertigineuse
Travail, monotonie, ennui Virgile : « Le Père des dieux lui-même a voulu rendre la culture des champs difficile, et c’est lui qui le premier a fait un art de remuer la
terre, en aiguisant par les soucis les cœurs des mortels et en ne souffrant pas que son empire s’engourdît dans une triste indolence »
Simone Weil : « nous avons été jetés hors de l’éternité ; et nous devons réellement traverser le temps, avec peine, minute après minute.
Cette peine est notre partage, et la monotonie du travail en est seulement une forme. »
 « On nie souvent que les ouvriers souffrent de la monotonie du travail […] le dégoût envahit l’âme, au cours d’une longue période
de travail monotone. Le changement produit du soulagement et de la contrariété à la fois. »
Vinaver : « MARGERIE : Manger travailler dormir »
 En décrivant le programme journalier de Benoit.
Travail, vices et passions Virgile : « discordes armées », « la discorde poussant des frères sans foi »
négatives  À l’époque où écrit Virgile, deux frères, Tiridate et Phraate, se disputaient le trône des Parthes. (Ça nous rappelle Benoit et Olivier
dans l’œuvre de Vinaver)
« Mais fortuné aussi celui qui connaît les dieux champêtres, et Pan […] Celui-là, ni les faisceaux du peuple, ni la pourpre des rois ne l’ont
fléchi, ni la discorde poussant des frères sans foi, ni le Dace descendant de l’Ister conjuré, ni les affaires de Rome, ni les royaumes
destinés à périr ; celui-là ne voit autour de lui ni indigents à plaindre miséricordieusement, ni riches à envier. »
 Le travail de l’agriculteur l’éloigne des vices et des passions négatives.
Simone Weil : « On est gentil, très gentil. Mais de vraie fraternité, je n’en ai presque pas senti. […] Il y a pas mal de jalousie parmi les
ouvrières, qui se font en fait concurrence, du fait de l’organisation de l’usine »
Vinaver : « BENOÎT : Je lui ai dit hier que nous ne pouvions plus continuer à allonger tous ces radis
OLIVIER : Tu l’assassines une deuxième fois »
 Benoit demande au médecin d’euthanasier son père en coma pour prendre le contrôle de l’entreprise.
« OLIVIER Papa a été terrassé quelques heures après que Benoît est allé froidement lui conter ces énormités comment ne pas penser qu’il
y a eu je répugne à employer les grands mots vous m’excuserez une sorte d’assassinat aujourd’hui je me sens dans l’obligation de prendre
la présidence pour assurer la continuité dans un esprit de fidélité à tout ce que papa a entrepris »
Page 4 sur 12

 Benoit provoque la mort de son père indirectement puis directement en refusant de payer pour ses soins
« MADAME ALVAREZ Je voudrais savoir comment vous avez osé envoyer cette lettre
MADAME BACHEVSKI Je voudrais savoir comment vous osez me parler sur ce ton […]
COHEN Deux enfants on dirait deux enfants mais ce n’est pas possible de vous emporter comme ça madame Alvarez et vous madame
Bachevski
MADAME ALVAREZ Demandez-lui qui l’a autorisée à correspondre avec la clientèle »
L’esprit de compétition se voit clairement à travers l’échange houleux entre les deux femmes.
Rapport entre les chefs et Virgile : « voici que, fumant sous la dure charrue, le taureau s’affaisse et vomit à plein gosier un sang mêlé d’écume, et pousse de
les travailleurs suprêmes gémissements. Le laboureur s’en va, tout triste, dételer l’autre bœuf affligé de la mort de son frère et laisse sa charrue
 Empathie enfoncée au milieu du sillon. »
 Le laboureur est attristé par la mort du taureau quoiqu’ qu’il continue à travailler sans relâche.
 Hiérarchie et
« Tant que ce roi est sauf, [les abeilles] n’ont toutes qu’une seule âme ; perdu, elles rompent le pacte, pillent les magasins de miel, brisent
rapport de
les claies des rayons. C’est lui qui surveille leurs travaux ; lui qu’elles admirent, qu’elles entourent d’un épais murmure, qu’elles escortent
domination en grand nombre. »
Simone Weil : « Le travail nouveau est imposé tout d’un coup, sans préparation, sous la forme d’un ordre auquel il faut obéir
immédiatement et sans réplique. »
« La coopération, la compréhension, l’appréciation mutuelle dans le travail y sont le monopole des sphères supérieures. Au niveau de
l’ouvrier, les rapports établis entre les différents postes, les différentes fonctions, sont des rapports entre les choses et non entre les
hommes. »
« [les patrons] ont été formés à regarder le monde comme composé d’ennemis, à ne pouvoir compter sur personne, que sur quelques
employés exceptionnels, dont, la plupart du temps, ils trouvaient le dévouement naturel. »
Vinaver : « MADAME ALVAREZ : La honte quand je vois cette femme âgée lécher les bottes de tous ces petits chefaillons »
 L’hypocrisie du travailleur qui fait tout pour se rapprocher des patrons.
« PASSEMAR […] Je dépendais je dépends toujours de madame Alvarez (madame Alvarez apparaît. Passemar est maintenant à son
bureau) ancienne maîtresse de monsieur Ravoire le fondateur de la maison elle est directeur administratif l’an prochain elle prend sa
retraite »
Travail, rapport à l’autre Virgile : Pendant les froids, les laboureurs jouissent d’ordinaire du fruit de leurs travaux, en donnant tour à tour de gais festins entre
solidarité et fraternité eux. »
Simone Weil : « C’est une des formules essentielles de Taylor qu’il faut s’adresser à l’ouvrier individuellement ; considérer en lui l’individu.
Ce qu’il veut dire, c’est qu’il faut détruire la solidarité ouvrière au moyen des primes et de la concurrence. »
 Le taylorisme se base sur la concurrence entre les différents travailleurs qui les poussent à se considérer comme de rivaux plutôt
que comme des camarades.
« La bonté surtout, dans une usine, est quelque chose de réel quand elle existe ; car le moindre acte de bienveillance, depuis un simple
sourire jusqu’à un service rendu, exige qu’on triomphe de la fatigue, de l’obsession du salaire, de tout ce qui accable et incite à se replier
sur soi. »
Page 5 sur 12

Vinaver : « GRANGIER C’est la boîte entière qui fout le camp il n’y a plus de boîte monsieur Olivier il n’y a plus que les gens et les gens
c’est jamais très joli quand il n’y a plus de boîte pour leur donner le sentiment qu’ils font quelque chose en commun »
 On voit bien qu’il n’y a pas de communication entre les employés de l’entreprise ce qui fait que les conditions de travail soient
stressantes.
« MADAME ALVAREZ Mon petit Lubin qu’est-ce que vous faites ici ?
LUBIN Hé vous êtes fraîche et pimpante comme jamais madame Alvarez »
 Le compliment de Lubin est une marque de sympathie.
« DEHAZE Merci Olivier mesdames mesdemoiselles messieurs merci d’être venus si nombreux comme à l’accoutumée à notre petite et
sympathique réunion que je me permettrai d’appeler une réunion de famille tant il est vrai que ceux qui travaillent quarante heures par
semaine ensemble forment une authentique communauté j’en veux pour preuve votre présence qui n’était pas obligatoire et votre
bonne humeur »
Travail comme miroir de Virgile : « [ les cultivateurs] n’ont pas une haute demeure dont les superbes portes vomissent tous les matins un énorme flot de clients
la société venus pour les saluer »
 Il y a les riches qui vivent dans de grandes demeures mais qui sont confrontés aux discordes, à l’envie et aux passions négatives
(les leurs et celles des autres) et il y a les cultivateurs (qui vivent en paix avec eux-mêmes et avec le monde).
Simone Weil : l’humanité se divise en deux catégories, les gens qui comptent pour quelque chose et les gens qui ne comptent pour rien.
Quand on est dans la seconde, on en arrive à trouver naturel de compter pour rien – ce qui ne veut certes pas dire qu’on ne souffre pas.
Moi, je le trouvais naturel. »
Vinaver : « RESZANYI Deux familles de personnes paraissent à première vue se distinguer ceux pour qui l’acte d’évacuer ses excréments
est une servitude nous les appellerons les opprimés et ceux pour qui il constitue une libération nous les appellerons les libérés j’ai ici une
interview où les événements de Mai 68 sont vécus comme une défécation à laquelle il a été pris collectivement plaisir »
 Il analyse la psychologie du client qui est aussi un travailleur : les conservateurs, les joyeux libérés du poids du tabou qui accepte
leur nature et en jouissent.
Travail et fatigue Virgile : « les plus jeunes [des abeilles] rentrent fatiguées, à la nuit close, les pattes pleines de thym ; […]. Souvent aussi, dans leurs courses
errantes, elles se brisent les ailes contre des pierres dures, et vont jusqu’à rendre l’âme sous leur fardeau, tant elles aiment les fleurs et
sont glorieuses de produire leur miel. »
 Les abeilles travaillent intensément dans la ruche et les tâches sont réparties de manière rationnelle, en tenant compte des capacités
individuelles de chaque abeille.
Simone Weil : « La fatigue, accablante, amère, par moments douloureuse au point qu’on souhaiterait la mort. Tout le monde, dans toutes
les situations, sait ce que c’est que d’être fatigué, mais pour cette fatigue-là il faudrait un nom à part. »
Vinaver : « OLIVIER Je n’accepte pas votre démission Grangier vous êtes un de nos éléments les plus valables […]Ou peut-être est-ce la
fatigue […]La tension nerveuse due à tous ces événements »
 Olivier refuse d’accepter la démission de Grangier qui se voit dépasser par les autres services qui prennent des décisions sans
l’avertir.
Travail et guerre Virgile : « Si avec le hoyau tu ne fais pas une guerre assidue aux mauvaises herbes, si tu n’épouvantes à grand bruit les oiseaux, si la serpe
en main tu n’élagues l’ombrage qui recouvre ton champ, si tu n’appelles la pluie par tes vœux, hélas ! tu en seras réduit à contempler le
Page 6 sur 12

gros tas d’autrui et à secouer, pour soulager ta peine, le chêne dans les forêts. »
Simone Weil : « La rationalisation a surtout servi à fabriquer des objets de luxe et à cette industrie doublement de luxe qu’est l’industrie
de guerre, qui non seulement ne bâtit pas, mais détruit. »
Vinaver : « DEHAZE : […] les Américains plus gros que nous vingt ou trente fois plus gros ont débarqué et ceux-là plus ils sont gros plus ils
ont faim […]Les Américains cherchent la bagarre eh bien ils l’auront »
Mécanisation du travail Virgile : « La première, Cérès apprit aux mortels à retourner la terre avec le fer »
Simone Weil : Une usine est essentiellement faite pour produire. Les hommes sont là pour aider les machines à sortir tous les jours le plus
grand nombre possible de produits bien faits et bon marché. »
Vinaver : « « COHEN Nous mettons en place un système de coûts standard avec un dispositif automatique pour le contrôle des écarts »
Travail et pensée Simone Weil : « Si la pensée veut éviter cette monotonie, imaginer du changement, donc un ordre soudain, elle ne peut pas voyager du
moment présent à un moment à venir sans passer par une humiliation. Ainsi la pensée se rétracte. Ce repliement sur le présent produit
une sorte de stupeur. »
Vinaver : « BATTISTINI Chacune des cent soixante-quatorze idées de noms qui sont sorties du brainstorm a été passée au crible la liste
s’est réduite à six finalistes que nous avons testés »
Le client Simone Weil : « La rationalisation a surtout servi à fabriquer des objets de luxe […]Elle a servi à accroître considérablement le poids des
travailleurs inutiles, de ceux qui fabriquent des choses inutiles »
Vinaver : « JALOUX : L’approche créative consiste à créer le problème en affirmant à notre consommateur qu’il est malheureux et en lui
expliquant pourquoi
Le produit de son travail Virgile : « Pour lui, point de relâche, qu’il n’ait vu l’année regorger de fruits, ou accroître son bétail, ou multiplier le chaume cher à Cérès,
et son sillon se charger d’une récolte sous laquelle s’affaissent ses greniers. »
Simone Weil : «Une usine doit être organisée de manière que la matière première qu’elle utilise ressorte en produits qui ne soient ni trop
rares, ni trop coûteux, ni défectueux»
Vinaver : « GRANGIER Développons un papier ouate indéchirable donnons naissance à la génération du papier armé »
Rapport avec l’usine, Virgile : « Avant Jupiter, point de colon qui domptât les guérets ; […] les récoltes étaient mises en commun, et la terre produisait tout
l’entreprise, la terre d’elle-même, librement, sans contrainte »
Simone Weil : « Une usine est essentiellement faite pour produire. Les hommes sont là pour aider les machines à sortir tous les jours le plus
grand nombre possible de produits bien faits et bon marché. »
« on n’est pas chez soi à l’usine, […] on n’y a pas droit de cité, […] on y est un étranger admis comme simple intermédiaire entre les
machines et les pièces usinées »
Vinaver : BENOÎT : Olivier veut faire de Ravoire et Dehaze un monument consacré à la mémoire de son père et de son grand-père avec
pour résultat probable qu’il n’y aura plus de Ravoire et Dehaze dans quelques mois sinon dans le souvenir attendri de quelques bons
vieux employés d’ailleurs au chômage »
« ALEX Mon père est mort en tombant en arrière dans une fosse à merde poussé par un SS maintenant moi »
 L’entreprise est un espace qui sacrifie ses employés.
Page 7 sur 12

Travail, connaissance et Virgile : « Il n’est pas qu’une manière de greffe en fente ou en écusson. Car, à l’endroit où des bourgeons sortent du milieu de l’écorce et
développement de ses en crèvent les tuniques légères, on fait dans le nœud même une entaille étroite, et l’on y introduit une pousse prise à un arbre étranger,
compétences qu’on apprend à se développer dans le liber humide. »
« La première, Cérès apprit aux mortels à retourner la terre avec le fer. »
« Au travail donc, ô cultivateurs ! apprenez les procédés de culture propres à chaque espèce ; adoucissez, en les cultivant, les fruits
sauvages ; que vos terres ne restent pas en friche. »
« le laboureur doit connaître le terrain sur lequel il sème et le climat auquel ce terrain est soumis, , apprendre quelles sont les différentes
méthodes pour améliorer sa terre, savoir quelles tâches accomplir après avoir semé, reconnaître les signes qui annoncent les orages
destructeurs»
Simone Weil : « Je voudrais aussi vous voir vous intéresser à votre travail de classe, où vous pouvez apprendre beaucoup plus que vous ne
croyez. »
« Ça n’empêche pas que – tout en souffrant de tout cela – je suis plus heureuse que je ne puis dire d’être là où je suis. [….]J’ai le
sentiment, surtout, de m’être échappée d’un monde d’abstractions et de me trouver parmi des hommes réels – bons ou mauvais, mais
d’une bonté ou d’une méchanceté véritable. »
Vinaver : « BENOÎT Un cas de recyclage qui devrait être une inspiration pour tous venez Cohen où est Cohen ? […]
BENOÎT Depuis vingt-deux ans chef de la comptabilité depuis trente-six ans dans la maison et le plus jeune de tous
— Bravo
BENOÎT Promu directeur de l’informatique le hardware le software l’assembleur de base le cobol le fortran n’ont plus de secret pour
Cohen il a maîtrisé les techniques les plus nouvelles »
Temps du repos : jouir de Virgile : « l’hiver, le cultivateur se repose. Pendant les froids, les laboureurs jouissent d’ordinaire du fruit de leurs travaux, en donnant
la vie tour à tour de gais festins entre eux. »
 Cette citation évoque le repos positif qui suit le travail.
« Ces barbares mènent une vie tranquille et oisive dans des cavernes creusées profondément sous terre, entassant des rouvres et des
ormes entiers pour les rouler sur leurs foyers et les livrer aux flammes. Là ils passent la nuit à jouer, et s’enivrent, joyeux, d’une liqueur
fermentée d’orge et de sorbes acides qui imite le jus de la vigne. »
 L’oisiveté des scythes et leur paresse sont perçues négativement car ce peuple barbare vit comme des bêtes sauvages dans des
grottes. Il vit sans mettre en œuvre son intelligence et son art créatif comme l’aurait voulu Jupiter.
Simone Weil : « Quand on a fait ses huit heures, on en a marre, on en a jusque-là […] Quand on est dans cet état d’esprit, on n’a rien de
mieux à faire qu’à se détendre : causer avec des copains, lire des choses distrayantes, prendre l’apéro, faire une partie de cartes, jouer
avec ses gosses. »
Vinaver : « PASSEMAR Ç’a été un fiasco (silence) épouvantable si monsieur Fernand avait pu prévoir ça il aurait sûrement annulé la petite
fête annuelle et traditionnelle de Ravoire et Dehaze et ç’aurait été dommage parce que cette année on s’est vraiment bien amusés
comme chaque année d’ailleurs voici monsieur Lubin c’est un des six représentants de la maison monsieur Lubin danse avec Joëlle l’aide-
caissière il a l’air très en forme »
Page 8 sur 12

Travail et fierté Virgile : « Le laboureur fend la terre de son areau incurvé : c’est de là que découle le labeur de l’année ; c’est par là qu’il sustente sa patrie
et ses petits-enfants, ses troupeaux de bœufs et ses jeunes taureaux qui l’ont bien mérité. Pour lui, point de relâche, qu’il n’ait vu l’année
regorger de fruits »
Simone Weil : « ils fabriquent des objets qui sont appelés par des besoins sociaux, et qu’ils ont un droit limité, mais réel, à en être fiers. »
Vinaver : « LUBIN […] je suis né vendeur il me faut la route le contact avec la clientèle le goût de la victoire chaque fois que j’enlève une
commande je leur ai dit Ravoire et Dehaze c’est toute ma vie mais s’il n’y a plus la maison Ravoire et Dehaze il y en aura une autre »
Travail et civilisation Virgile : « Avant Jupiter, point de colon qui domptât les guérets ; […] les récoltes étaient mises en commun, et la terre produisait tout
d’elle-même, librement, sans contrainte. »
 L’âge d’or crée par Chronos : les hommes ne travaillent pas. Ils vivent en harmonie avec la nature.
« Le Père des dieux lui-même a voulu rendre la culture des champs difficile, et c’est lui qui le premier a fait un art de remuer la terre, en
aiguisant par les soucis les cœurs des mortels et en ne souffrant pas que son empire s’engourdît dans une triste indolence. »
 L’âge de feu/ d’argent : Jupiter décide de pousser l’homme à travailler pour qu’il puisse mettre en œuvre ses facultés
intellectuelles et son art créatif. C’est une période de chaos.
« « son but était, en exerçant le besoin, de créer peu à peu les différents arts, de faire chercher dans les sillons l’herbe du blé et jaillir du
sein du caillou le feu qu’il recèle »
 Le travail est civilisationnel. Il permet à l’homme d’imprimer sa marque sur la nature.
« Pour lui, point de relâche, qu’il n’ait vul’année regorger de fruits, ou accroître son bétail, ou multiplier le chaume cher à Cérès, et son
sillon se charger d’une récolte sous laquelle s’affaissent ses greniers. […]Telle est la vie que menèrent jadis les vieux Sabins 163, telle fut
celle de Rémus et de son frère. Ainsi grandit sans doute la vaillante Étrurie ; ainsi Rome devint la merveille du monde et seule dans son
enceinte renferma sept collines »
Simone Weil : « Enfin, on respire ! C’est la grève chez les métallos. Le public, qui voit tout ça de loin, ne comprend guère. Qu’est-ce que
c’est ? Un mouvement révolutionnaire ? Mais tout est calme. Un mouvement revendicatif ? Mais pourquoi si profond, si général, si fort,
et si soudain ? »
 La grève marque l’âge d’airain dans l’usine qui marque l’opposition entre les ouvriers et les patrons. Ils s’opposent aux nouvelles
lois d’embauche.
Vinaver : « DEHAZE : […] un peu ébranlé des Américains plus gros que nous vingt ou trente fois plus gros ont débarqué et ceux-là plus ils
sont gros plus ils ont faim »
« PASSEMAR De Minneapolis ils ont débarqué en force ont pris pied et alors que l’effondrement paraissait imminent il y a eu une petite
révolution de palais le fils naturel du patron a pris la direction de l’affaire avec une équipe de jeunes cadres dont je ne suis pas mais ça ne
m’empêche pas d’être objectif ils ont réussi à renverser la vapeur et à mettre en difficulté le colosse d’outre-Atlantique »
 L’âge d’airain : qui renvoie à la guerre économique entre les sociétés capitalistes (Dehaze et Ravoire / les américains qui veulent
acheter leur entreprise.)
Homo laborans (homme Virgile : « si tu crains pour tes abeilles un rude hiver, si tu penses à l’avenir, si tu as pitié de leur désespoir et de leur détresse, alors
qui travaille) doit etre n’hésite pas à faire des fumigations de thym et à retrancher les cires inutiles. »
aussi un homo cogitans Simone Weil : « si un homme a pour tâche de régler une machine automatique et de fabriquer les cames correspondant chaque fois aux
(homme qui réfléchit et
Page 9 sur 12

qui utilise son pièces à usiner il assume d’une part une partie de l’effort de réflexion et de combinaison, d’autre part un effort manuel comportant,
intelligence) comme celui des artisans, une véritable habileté. Un tel rapport entre la machine et l’homme est pleinement satisfaisant. »
Vinaver : « COHEN Je vous dirai que je suis plus heureux maintenant le travail est plus intéressant […) Nous mettons en place un système
de coûts standard avec un dispositif automatique pour le contrôle des écarts »
Travail et esclavage : Virgile : « C’est seulement quand ils seront domptés que tu laisseras la dragée grasse leur donner une forte corpulence ; car avant le
dresser le travailleur dressage, ils montreront une humeur trop fière, et, si on les saisit, ils refuseront de subir le fouet flexible et d’obéir aux durs caveçons. »
 L’homme doit dresser le cheval dès son jeune âge pour le rendre docile.
« Telles sont les lois et les conditions éternelles que la nature a, dès le début, imposées à des lieux déterminés. »
 L’agriculteur doit se soumettre aux lois de la nature : il doit choisir les plantes en fonction du terrain et du climat.
Simone Weil : « l’idée de résister tant soit peu […] ne vient à personne »
« Ne crois pas qu’il en soit résulté en moi des mouvements de révolte. Non, mais au contraire la chose au monde que j’attendais le moins
de moi-même – la docilité. Une docilité de bête de somme résignée. Il me semblait que j’étais née pour attendre, pour recevoir, pour
exécuter des ordres »
Vinaver : « Qu’ils cherchent à nous exploiter c’est normal c’est leur rôle qu’est-ce que tu ferais si t’avais le pognon
— Ils disent jamais non »
Travail et reconquête de Virgile : « celui qui brise avec le hoyau les mottes inertes et qui fait passer sur elles les herses d’osier, fait du bien aux guérets, et ce n’est
la liberté pas pour rien que du haut de l’Olympe la blonde Cérès le regarde. Il en va de même de celui qui, en tournant la charrue obliquement,
rompt en sens inverse des mottes qu’il a soulevées en creusant le sillon, qui tourmente la terre sans répit et commande aux guérets »
 Le cultivateur reconquiert sa liberté en dominant ses outils et en maniant la terre qu’il cultive vaillamment.
Simone Weil : « Il s’agit, après avoir toujours plié, tout subi, tout encaissé en silence pendant des mois et des années, d’oser enfin se
redresser. Se tenir debout. Prendre la parole à son tour. Se sentir des hommes, pendant quelques jours. Indépendamment des
revendications, cette grève est en elle-même une joie. Une joie pure. Une joie sans mélange »
Temps du travail Virgile : « Le travail des laboureurs revient toujours en un cercle, et l’année en se déroulant le ramène avec elle sur ses traces. »
 Le travail se caractérise par la répétition calquée sur les saisons pour permettre à l’homme de vivre en harmonie avec la nature. Il
ne s’agit pas d’une répétition négative.
Simone Weil : « Compter cinquante pièces… les placer une à une sur la machine, d’un côté, pas de l’autre… manier à chaque fois un
levier… ôter la pièce… en mettre une autre… encore une autre… compter encore… Je ne vais pas assez vite.
La fatigue se fait déjà sentir. « Dans le travail en série, il y a des suites […], mais la monotonie et plus encore la cadence effroyablement
rapide du travail font que cette suite, toujours extrêmement simple, devient rapidement inconsciente, cristallisée à son tour dans un
automatisme physiologique. »
« Le travail du paysan obéit par nécessité à ce rythme du monde ; le travail de l’ouvrier, par sa nature même, en est dans une large
mesure indépendant, mais il pourrait l’imiter. C’est le contraire qui se produit dans les usines. L’uniformité et la variété s’y mélangent
aussi, mais ce mélange est l’opposé de celui que procurent le soleil et les astres »
Vinaver : « MARGERIE : Manger travailler dormir »
 Le rythme journalier du travailleur est caractérisé par la répétition.
« LUBIN Quelque chose de sensationnel aujourd’hui pour vous madame Lépine
Page 10 sur 12

MADAME LÉPINE Comme chaque fois »


 Lubin répète cette meme phrase au début du premier mouvement et dans le quatrième mouvement en s’adressant à Madame
Lépine. Il adopte toujours la meme stratégie pour convaincre son client d’acheter le produit.
« Lubin : […] je leur ai dit vous me voyez remplir des fiches entrée et des fiches sortie du matin au soir ? »
Cadence et rythme du Simone Weil : « Au travail, la peur de ne pas aller assez vite, pour tous ceux qui ont du mal à y arriver. La peur de louper des pièces en
travail forçant sur la cadence, parce que la vitesse produit une espèce d’ivresse qui annule l’attention. »
« Une cadence impossible à suivre. »
« Cadence imposée par le chronométreur. »
Vinaver : « Benoit : […] ceux d’entre vous qui n’adopteront pas la cadence eh bien ils resteront sur le quai ce n’est pas une
Menace c’est une constatation l’aventure à laquelle je destine l’entreprise voulez-vous la vivre avec moi ? »
 Le chef d’entreprise Benoit annonce ces mots à ses employés durant une réunion organisée pour se préparer au lancement de
leur nouveau produit. C’est guerre capitaliste entre les différentes entreprises. Il faut etre rapide pour dominer le marché.
Rédemption du travail : Virgile : « son but était, en exerçant le besoin, de créer peu à peu les différents arts »
Mystique et spiritualité  Le travail physique est la source de toutes les autres techniques et de tous les arts.
du travail Simone Weil : « Si la vocation de l’homme est d’atteindre la joie pure à travers la souffrance, ils sont placés mieux que tous les autres
pour l’accomplir de la manière la plus réelle. »
 Le travail permet une rédemption de l’homme qui passe par la souffrance.
« Marx, qui est presque toujours très fort quand il décrit simplement le mal, a légitimement flétri comme une dégradation la séparation
du travail manuel et du travail intellectuel 15. Mais il ne savait pas qu’en tout domaine les contraires ont leur unité dans un plan
transcendant par rapport à l’un et à l’autre. Le point d’unité du travail intellectuel et du travail manuel, c’est la contemplation, qui n’est
pas un travail. »
 Le travail physique fait du travail un homo faber. Il a un contact direct avec la beauté du monde, qu’il imite, qu’il voudrait
reproduire ou sur laquelle il met sa trace. Le travail manuel est de ce fait est une activité sacrée basée sur la contemplation.
Vinaver : « MONSIEUR ONDE Ce que la société divine a gagné en efficacité elle l’a perdu en puissance morale et mystique elle n’est plus
que l’exacte projection des bandes ou des Etats terrestres dont le seul souci est de gagner et de vaincre »
 L’ère moderne est l’ère de l’absence de spiritualité. Le travail ne vise pas la créativité et n’a pas une mission noble. Il ne
s’intéresse qu’au gain.
Page 11 sur 12

Changer les conditions du Virgile : « Seules, elles élèvent leur progéniture en commun, possèdent des demeures indivises dans leur cité, et passent leur vie sous de
travail puissantes lois ; seules, elles connaissent une patrie et des pénates fixes ; et, prévoyant la venue de l’hiver, elles s’adonnent l’été au
travail et mettent en commun les trésors amassés. »
 Le système des abeilles leur permet de vivre en harmonie. Elles repartissent les taches en fonction de l’âge et des capacités de
chacune, et partagent tout pour éviter la création des inégalités.
« Une jeunesse dure aux travaux et habituée à peu, le culte des dieux et le respect des pères ; c’est chez eux qu’en quittant les terres la
Justice laissa la trace de ses derniers pas. »
Simone Weil : « ils doivent non certes collaborer à l’élaboration des ordres, mais pouvoir se rendre compte dans quelle mesure les ordres
correspondent à une nécessité. »
« Il faut changer la nature des stimulants du travail, diminuer ou abolir les causes de dégoût, transformer le rapport de chaque ouvrier
avec le fonctionnement de l’ensemble de l’usine, le rapport de l’ouvrier avec la machine, et la manière dont le temps s’écoule dans le
travail. »
Vinaver : « GRANGIER C’est la boîte entière qui fout le camp il n’y a plus de boîte monsieur Olivier il n’y a plus que les gens et les gens
c’est jamais très joli quand il n’y a plus de boîte pour leur donner le sentiment qu’ils font quelque chose en commun »
 Le sentiment d’appartenance permet aux travailleurs de coopérer, d’etre plus productif…parce qu’ils ont le sentiment qu’ils font
quelque chose en commun. Ils ont conscience de la valeur de leur travail.
Travail de l’écriture Virgile : fait de son livre un traité d’agriculteur. Virgile devient une sorte d’instructeur qui donne des conseils au lecteur pour l’aider à
développer ses connaissances sur la nature, la terre, l’élevage des animaux…
Simone Weil : donne une description réaliste du travail et des conditions des ouvriers au sein de l’usine.
« J’ai encore un service à vous demander, que, j’espère, vous voudrez bien me rendre dans tous les cas. Je vais probablement me décider,
en fin de compte, à écrire quelque chose concernant le travail industriel. Voudriez-vous avoir l’obligeance de me renvoyer toutes les
lettres où je vous ai parlé de la condition ouvrière ? J’y ai noté des faits, des impressions et des idées dont certains ne me reviendraient
peut-être pas à l’esprit. Merci d’avance »
 Bien que les thèmes abordés soient multiples (les machines, le rendement, l’emploi ; le malheur, l’humiliation, la fatigue et la
douleur ; l’attention, la fierté, l’utilité, la beauté, etc.) et que les formes d’écriture employées soient variées (épistolaire,
testimoniale, expérimentale, militante, théorique ou parfois même mystique), une pensée d’une puissante unité se dégage de ce
texte.
 Son œuvre donne voix aux ouvriers qui sont condamnés au silence. Elle leur permet de dire ce qu’ils pensent et ce qu’ils
ressentent en faisant chaque jour un travail qui les déshumanise. L’écriture a une fonction cathartique car elle permet
d’extérioriser les souffrances.
Vinaver : « PASSEMAR j’en arrive à la fin de ma pièce et peu à peu je crois enfin il me semble qu’elle est un peu trop foisonnante je ne
m’opposerai pas à certaines coupures mais ce que je souhaiterais préserver c’est cette structure dont je n’ai pas scrupule à avouer que je
l’ai empruntée à Aristophane toutes ses pièces se terminent par un sacrifice et un mariage à la fin il y a un festin et puis une procession
qui est le moyen pour les acteurs de quitter la scène avec la petite annonce et la pièce »
 Le dialogue permet d’entendre la voix des travailleurs dans tous les services de l’entreprise.
Page 12 sur 12

L’artiste au travail : Simone Weil : « étant là avant tout pour observer et comprendre, je ne puis obtenir de moi ce vide mental, cette absence de pensée
indispensable aux esclaves de la machine moderne. »
« J’ai une faculté d’adaptation presque illimitée, qui me permet d’oublier que je suis un “professeur agrégé” en vadrouille dans la classe
ouvrière, de vivre ma vie actuelle comme si j’y étais destinée depuis toujours […] et que cela devait toujours durer »
« j’écart[e] systématiquement tout ce qui [peut] me rappeler que cette expérience [est] une simple expérience »
Vinaver : « Je négociai ma sortie de l’opérationnel chez Gillette, en n’y conservant que des fonctions légères et un salaire allégé lui aussi.
Ce faisant, je commençai à me rendre compte que mon activité d’écriture théâtrale fuitait dans l’entreprise parmi le personnel. Mon
image s’y brouillait. » préface
« PASSEMAR Je suis l’auteur de cette pièce dès le plus jeune âge se manifestait mon don d’écrire à neuf ans j’avais composé une pièce en
un acte qui s’appelle La Révolte des légumes mais il fallait vivre alors ç’a été cette petite annonce jeune licencié ès lettres présentant bien
et ils m’ont embauché chez Ravoire et Dehaze pour succéder à un chef de section au service facturation qui s’était suicidé sans raison
apparente je ne m’étais jamais jusqu’alors interrogé sur tout ce que ça représente une facture d’abord ça a été un peu la panique et puis
[…] chez Ravoire et Dehaze ils ne connaissaient pas mon activité littéraire pour eux j’étais un cadre qui faisait à peu près correctement
son boulot »

Vous aimerez peut-être aussi