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La Casbah d’Alger 

La Casbah d’Alger constitue le noyau autour duquel Alger fut fondé. On pense que la
Casbah fut construite en 960 sur les ruines de la ville romaine qui préexistait. Avant la
conquête française, la Casbah représentait la totalité de la ville d’Alger. Une fois la ville
conquise, les français ont procédé à des destructions pour dégager tout le front de mer
actuel. Depuis la colonisation, la vieille ville n’a cessé d’être marginalisée au point où elle ne
représente actuellement qu’un enclos dans la métropole algéroise. Des 1200 bâtisses des
années 70, il ne reste qu’environ 600 habitations en mauvais état 1.

La Casbah d’Alger a été l’objet depuis 30 ans, d'un grand nombre d'études et de projets dont
aucun n'a vu le jour 2. A ce titre, elle a connu de nombreuses études et opérations de
restauration et de réhabilitation (voir la fig. 26 ci-dessous) qui pour la plupart n’ont pas
atteint les résultats escomptés3.

La Casbah qui fût inscrite sur la liste du patrimoine mondial en 1992 a vu la promulgation
du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé le 9 mai
2005. Ce dernier a pour fondement la mise en place du cadre juridique adéquat pour
permettre la restauration et la réhabilitation du tissu ancien présentant des valeurs
esthétiques, architecturales ou symboliques reconnues. Les objectifs visés par ce
plan sont la dé-densification démographique, l’intégration de la Casbah dans la métropole
algéroise et le développement des vocations culturelles et touristiques de la vieille ville.

Malheureusement, malgré les efforts consentis par les autorités pour la mise en place d’un
environnement juridique et institutionnel adéquat, et la présence d’association activant
pour la sauvegarde et la mise en valeur de la Casbah, le tourisme culturel n’arrive pas à
décoller. Quelques initiatives ont été enregistrées pour l’organisation de circuits
touristiques par des agences de voyage mais ça restent limitées et ne drainent les foules. 4

Ces échecs peuvent être attribués au manque de lisibilité du produit touristique algérien, à
l’insécurité et au fait que le bâti de la Casbah est en état très avancé de vétusté
n’encourageant pas les touristes à s’y aventurer.

Il est à signaler que l’état d’abandon de la casbah est dû au fait que la majorité des habitants
actuels sont des squatteurs en attente d’un relogement.

Cet état de fait rend l’intervention plus difficile car pour l’état il faudra d’abord stabiliser la
population locale et déterminer le statut juridique des maisons pour pouvoir
intervenir. A ce propos, Abdelouahab ZEKAGH, directeur général de l’Office National de
Gestion et d’Exploitation des Biens Culturels Protégés en Algérie (ONGEBCP), signale

1
139 Bouhired H., « La sauvegarde de la Casbah d’Alger, entre mythe et réalité », le quotidien Elwatan, du 24

février 2004.
2
142 UNESCO "Mission Alger Casbah". Octobre 2003.
3
Bouhired H., « La sauvegarde de la Casbah d’Alger, entre mythe et réalité », le quotidien Elwatan, du 24 février
143

2004
4
145 Nazim Djebahi, Kerri N, « La casbah renoue avec le tourisme », le quotidien Elwatan, 4 juin 2005
que l’État est prêt à financer jusqu’à 80% pour les travaux de restauration aux véritables
propriétaires des habitations5.

Pour sa part, le président de la fondation Casbah, Belkacem BABACI, ne trouve pas


d’explications au retard pris par le lancement des travaux de restauration, et a dit :
"toutes les conditions sont réunies et qu’il est temps d’entamer les travaux de
restauration, si l’on souhaite vraiment protéger ce patrimoine et en faire un site
touristique par excellence".

En conclusion sur la casbah d’Alger, on peut noter que la volonté politique et l’implication
de la société civile sont indispensables pour la promotion du tourisme culturel.

5
146 Le Quotidien d'Oran : La restauration de la Casbah attend son décret, Mardi 08 novembre 2011

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