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Cours : Audit des Risques

Niveau : Master 1 Audit et Contrôle

Introduction :

Dans l’entreprise, le risque est omniprésent, indispensable à la création de valeurs tout en


étant redouté en raison des conséquences qu’il peut produire. Pour autant, pour toute
entreprise s’inscrivant dans une démarche de gestion préventive de ses risques, le risque
peut s’avérer un véritable levier de performance. A cet égard, l’audit de risques en entreprise
est un instrument de gestion des risques qui permet à l’entreprise, à travers l’analyse,
l’évaluation et le traitement de risques identifiés, d’obtenir une vision globale des différents
évènements redoutés auxquels elle est exposée. Egalement, la réalisation d’un audit de
risques permet aux entreprises de se conformer aux multiples obligations légales de gestion
préventive des risques auxquelles elles sont expressément tenues.

I. Généralités :

1.1. Risque :
Dans la norme 31000 (2009) et le Guide ISO 73:2002, l'Organisation Internationale de
Normalisation définit le risque comme suit :
« Le risque est la possibilité qu'un événement, une action ou inaction ait des effets
négatifs sur la capacité d'une entité à atteindre ses objectifs organisationnels. Dans cette
définition, les incertitudes comprennent les événements qui peuvent ou non se produire
ainsi que les incertitudes causées par l'ambiguïté ou par un manque d'information. »
En tant qu’évènement dont la survenance porte atteinte à la capacité d’une structure à
atteindre ses objectifs, on distingue traditionnellement :

1.2. Risque inhérent :


C’est le risque théorique lié à l’activité. On peut aussi le définir comme le risque initial, avant
toute mesure de maîtrise.

1.3. Risque résiduel :


C’est le risque subsistant après la mise en œuvre de dispositifs de maîtrise.
Il convient de rappeler que des mesures de maîtrise des risques peuvent exister
indépendamment d’un dispositif de contrôle interne formalisé.

1.4. Cadre de gestion des risques :


Un cadre de gestion des risques est un ensemble de composants qui fournissent les
fondements et les aménagements organisationnels pour la conception, la mise en
œuvre, le suivi, l'examen et l'amélioration continue de la gestion des risques dans toute
l'organisation.

1.5. Gestion de risque d'entreprise (GRE) :


La gestion de risque d'entreprise (GRE) est un processus mis en œuvre par le conseil
d'administration, la direction générale et l’ensemble des collaborateurs de l’organisation
impliqués dans la définition de la stratégie et sur toute l'entreprise, afin d’identifier les
événements susceptibles d'affecter l'organisation, et s’assurer que le risque reste dans
les limites de l’appétit pour le risque, afin de fournir une assurance raisonnable quant à la
réalisation des objectifs de l'entité.
Ce qui est nouveau dans la perspective GRE sur le risque, c'est que la GRE est
directement liée à la « définition de la stratégie ». La GRE crée de la valeur en étant
incorporée dans la planification stratégique et le processus d'exécution. Cela élève
clairement la gestion des risques d'une fonction veillant simplement sur la conformité (en
cochant les cases des exigences légales) vers un outil stratégique qui assiste dans la
réalisation des objectifs de l'organisation.
La définition de la GRE fait également allusion à l'idée de « l'appétence au risque ».

1.6. Appétence au risque


Terme clé dans la gestion stratégique des risques, l’appétence au risque implique que
l'organisation ait une idée claire sur le niveau de risque qu'elle est prête à accepter dans
la poursuite de ses objectifs.
L’appétence au risque est le niveau et le type de risque qu'une organisation est prête à
poursuivre ou à prendre, en vue d'atteindre les objectifs de l'organisation et ceux de ses
actionnaires et parties prenantes. (Guide ISO 73).

1.7. Tolérance au risque


« La tolérance au risque » semble plutôt similaire, mais est généralement utilisée avec un
sens plus spécifique qui est subordonnée à l'appétence au risque. Il amène la notion de
l'appétence à un niveau plus opérationnel par le biais des seuils ou limites de tolérance.
Les tolérances aux risques sont des critères quantifiés de risque ou des mesures
d'exposition aux risques qui servent à clarifier et communiquer l’appétence au risque. La
tolérance au risque est utilisée dans l'évaluation des risques afin de déterminer le
traitement nécessaire pour arriver à un niveau de risque acceptable.

1.8. Exposition au risque


Exposition au risque désigne une mesure brute des risques avant la prise en compte des
mesures d'atténuation des risques et avant d’intégrer la connaissance que l’on détient
sur la probabilité des sinistres qui la déclencheraient.

1.9. Sévérité du risque

La sévérité du risque est déterminée par la taille de la perte possible ou la sévérité de


l'impact, dans le cas où un certain risque devrait se concrétiser. Il n'implique aucune
connaissance particulière sur la probabilité ou la fréquence d’un tel évènement.

1.10. Gouvernance d’entreprise :


Dans sa forme la plus générique, la gouvernance d'entreprise est définie comme le
système par lequel les entreprises sont dirigées et contrôlées. La gouvernance
d'entreprise implique des mécanismes réglementaires et de marché, ainsi que les rôles
et les relations entre la direction de l’entreprise, son conseil d’administration, ses
actionnaires et autres parties prenantes, mais également les objectifs en vue desquels la
société est gouvernée.

II. Les types de risques en entreprise

2.1 Risques financiers :


Les risques financiers concernent les perturbations ou les incertitudes qui peuvent affecter
les activités financières d'une entreprise. Ils comprennent des risques tels que les
fluctuations des taux de change, les variations des prix des matières premières, les risques
de crédit, les risques de liquidité et les risques de marché.
L'audit des risques financiers vise à évaluer l'efficacité des mesures de gestion des risques
financiers, tels que les politiques de couverture, les procédures de contrôle interne et les
systèmes d'information financière.

2.2 Risques opérationnels :


Les risques opérationnels sont liés aux processus internes et aux activités opérationnelles
d'une entreprise. Ils englobent les risques liés à la chaîne d'approvisionnement, aux
opérations logistiques, à la production, à la qualité, à la conformité réglementaire, à la
technologie de l'information, à la sécurité des données, aux catastrophes naturelles, etc.
L'audit des risques opérationnels vise à identifier les vulnérabilités opérationnelles, à évaluer
l'efficacité des contrôles internes et à recommander des mesures d'amélioration pour
minimiser les risques opérationnels.
2.3 Risques stratégiques :
Les risques stratégiques sont liés aux décisions et aux orientations stratégiques prises par la
direction de l'entreprise. Ils comprennent les risques liés à l'innovation, à la concurrence, aux
évolutions du marché, aux fusions et acquisitions, aux changements réglementaires, etc.
L'audit des risques stratégiques vise à évaluer la pertinence et la robustesse des stratégies
mises en place, à analyser les risques associés à ces stratégies et à recommander des
ajustements si nécessaires pour atténuer les risques stratégiques.

2.4 Risques de conformité :


Les risques de conformité sont liés au non-respect des lois, des réglementations et des
normes applicables à l'entreprise. Ils peuvent inclure des risques tels que le non-respect des
obligations fiscales, le non-respect des normes comptables, les problèmes de conformité
réglementaire, les risques liés à la protection des données personnelles, etc.
L'audit des risques de conformité vise à évaluer le degré de conformité de l'entreprise, à
identifier les écarts de conformité et à formuler des recommandations pour se conformer aux
exigences légales et réglementaires.

2.5 Risques liés à la réputation :


Les risques liés à la réputation concernent les menaces potentielles pour la réputation et
l'image d'une entreprise. Ils peuvent résulter de problèmes de qualité des produits ou des
services, de pratiques commerciales douteuses, de scandales médiatiques, de plaintes
clients, de problèmes environnementaux, etc.
L'audit des risques liés à la réputation vise à évaluer les processus de gestion de la
réputation, à identifier les risques qui pourraient nuire à l'image de l'entreprise et à proposer
des mesures préventives pour protéger la réputation de l'entreprise.

En résumé, les types de risques en entreprise comprennent les risques financiers,


opérationnels, stratégiques, de conformité et liés à la réputation.
L'audit des risques permet d'identifier, d'évaluer et de gérer ces différents types de risques
pour assurer la pérennité et la performance de l'entreprise.

III. Approches utilisées pour évaluer, gérer et atténuer les risques :

En gestion des risques, il existe plusieurs types d'approches utilisées pour évaluer, gérer et
atténuer les risques.

3.1. Approche par les risques (ou approche basée sur les risques) :
Cette approche consiste à identifier, évaluer et gérer les risques potentiels en se
concentrant sur leur probabilité et leur impact. Elle vise à prendre des décisions éclairées
en analysant les risques de manière quantitative ou qualitative.
L'approche par les risques, également connue sous le nom d'approche basée sur les
risques, est une approche de gestion qui consiste à identifier, évaluer et gérer les risques
potentiels auxquels une organisation peut être confrontée. Cette approche met l'accent sur la
compréhension des risques, leur probabilité d'occurrence et leur impact potentiel, afin de
prendre des décisions éclairées et de mettre en place des mesures appropriées pour les
gérer.

Voici les étapes clés de l'approche par les risques :


- Identification des risques : La première étape consiste à identifier les risques
auxquels l'organisation est exposée. Cela implique d'identifier les événements ou les
conditions qui pourraient avoir un impact négatif sur les objectifs, les activités ou les
projets de l'organisation. Les risques peuvent provenir de différentes sources, telles
que les risques opérationnels, les risques financiers, les risques liés aux technologies
de l'information, les risques de conformité, etc.

- Évaluation des risques : Une fois les risques identifiés, ils doivent être évalués pour
déterminer leur probabilité d'occurrence et leur impact potentiel. Cela permet de
hiérarchiser les risques en fonction de leur criticité, en identifiant les risques les plus
importants qui nécessitent une attention particulière. L'évaluation des risques peut
être réalisée en utilisant des techniques telles que l'analyse quantitative des risques,
l'analyse qualitative des risques ou une combinaison des deux.

- Gestion des risques : Après l'évaluation des risques, des mesures de gestion
appropriées doivent être mises en place. Cela peut inclure des mesures de
prévention pour réduire la probabilité d'occurrence des risques, des mesures
d'atténuation pour réduire l'impact des risques, des mesures de transfert des risques
à des tiers (par exemple, par le biais d'assurances) et des mesures de rétention des
risques lorsque leur impact est considéré comme acceptable.

- Surveillance et suivi des risques : Une fois les mesures de gestion des risques en
place, il est essentiel de surveiller et de suivre les risques de manière continue. Cela
permet de s'assurer que les mesures de gestion sont efficaces, d'identifier les
changements dans le profil de risque et d'adapter les mesures en conséquence. La
surveillance des risques peut être effectuée à l'aide d'indicateurs clés de
performance, de rapports réguliers sur les risques et d'audits internes.

- Culture de gestion des risques : L'approche par les risques favorise une culture de
gestion des risques au sein de l'organisation. Cela implique de sensibiliser et de
former les employés à la gestion des risques, de favoriser une communication
ouverte sur les risques et de promouvoir la responsabilité individuelle et collective
dans la gestion des risques.
L'approche par les risques est largement utilisée dans de nombreux domaines, tels que la
gestion d'entreprise, la gestion de projet, la gestion des opérations, la gestion de la
sécurité, la gestion financière, etc. Elle permet aux organisations d'anticiper, de gérer et
de réduire les risques, contribuant ainsi à une meilleure prise de décision et à une meilleure
performance globale.

3.2. Approche par les seuils :


Cette approche fixe des seuils ou des limites prédéfinis pour les risques. Les risques sont
évalués en fonction de leur conformité aux seuils établis, et des mesures de gestion sont
mises en place si les risques dépassent ces seuils. Cette approche est souvent utilisée
dans des domaines réglementés ou pour garantir la conformité à des normes
spécifiques.
Egalement connue sous le nom d'approche basée sur les seuils, est une approche de
gestion des risques qui consiste à définir des seuils ou des critères spécifiques pour
évaluer si un risque est acceptable ou non. Cette approche vise à établir des limites
claires pour la prise de décision en matière de risques, en fonction de certains seuils
prédéterminés.

Voici les éléments clés de l'approche par les seuils :

- Définition des seuils : La première étape consiste à définir les seuils ou les critères
qui serviront de base pour évaluer si un risque est acceptable ou non. Ces seuils
peuvent être définis en fonction de différents facteurs tels que les normes
réglementaires, les objectifs de l'organisation, les attentes des parties prenantes, les
contraintes budgétaires, les impacts sur la réputation, etc. Les seuils peuvent être
quantitatifs (par exemple, une limite de coût définie) ou qualitatifs (par exemple, une
exigence de conformité à une norme spécifique).

- Évaluation des risques par rapport aux seuils : Une fois les seuils définis, les
risques sont évalués par rapport à ces seuils. Cela implique de comparer les
caractéristiques du risque (probabilité, impact, gravité, etc.) aux seuils préétablis pour
déterminer si le risque est considéré comme acceptable ou s'il dépasse le seuil défini.
Si le risque dépasse le seuil, il est considéré comme inacceptable et des mesures de
gestion supplémentaires doivent être mises en place.

- Mesures de gestion des risques : Lorsqu'un risque est considéré comme


inacceptable par rapport aux seuils, des mesures de gestion des risques appropriées
doivent être mises en place pour réduire le risque à un niveau acceptable. Cela peut
inclure des mesures préventives pour réduire la probabilité d'occurrence du risque,
des mesures d'atténuation pour réduire l'impact du risque, des mesures de transfert
du risque à des tiers ou des mesures de rétention du risque.
- Surveillance continue : Une fois les mesures de gestion des risques mises en
place, il est essentiel de surveiller en continu si les risques restent en dessous des
seuils définis. Cela permet de s'assurer que les risques sont maintenus à un niveau
acceptable et de prendre des mesures correctives si nécessaire. La surveillance
continue peut impliquer la collecte et l'analyse de données, la réalisation d'audits et
d'évaluations périodiques, ainsi que la mise à jour des seuils en fonction des
changements dans l'environnement des risques.

- Communication et transparence : L'approche par les seuils nécessite une


communication claire et transparente sur les seuils, les décisions prises et les
mesures de gestion des risques. Il est important de communiquer avec les parties
prenantes concernées pour expliquer les raisons derrière les seuils choisis et pour
assurer une compréhension mutuelle des décisions prises en matière de risques.

L'approche par les seuils est couramment utilisée dans différents domaines, tels que la
gestion des projets, la gestion des risques financiers, la gestion de la conformité
réglementaire, la gestion des risques opérationnels, etc. Elle offre un cadre structuré
pour évaluer et prendre des décisions basées sur des critères prédéfinis, contribuant ainsi à
une meilleure gestion des risques.

3.3. Approche par l'acceptabilité sociale :


Cette approche prend en compte les perceptions et les attitudes des parties prenantes
concernant les risques. Elle implique de considérer les valeurs, les préoccupations et les
attentes des parties prenantes et d'intégrer ces facteurs dans la gestion des risques.
L'objectif est de s'assurer que les risques sont perçus comme acceptables par la société
dans son ensemble.
L'approche par l'acceptabilité sociale est une approche de gestion des risques qui reconnaît
l'importance des perceptions, des valeurs et des attentes des parties prenantes dans
l'évaluation et la gestion des risques. Cette approche vise à prendre en compte les
préoccupations et les perspectives des parties prenantes dans la prise de décision en
matière de risques, afin de garantir que les décisions prises sont socialement acceptables et
équitables.

Voici les étapes clés de l'approche par l'acceptabilité sociale :

- Identification des parties prenantes : La première étape consiste à identifier les


parties prenantes concernées par les risques. Cela peut inclure les individus, les
groupes communautaires, les organisations non gouvernementales, les
représentants gouvernementaux et d'autres acteurs pertinents qui peuvent être
directement ou indirectement touchés par les risques ou qui ont un intérêt légitime
dans leur gestion.
- Engagement et consultation des parties prenantes : Une fois les parties
prenantes identifiées, il est essentiel d'engager un dialogue transparent et inclusif
avec elles. Cela peut se faire par le biais de consultations, de réunions publiques, de
groupes de discussion, de sondages ou d'autres moyens de communication.
L'objectif est de comprendre les préoccupations, les valeurs, les attentes et les
perspectives des parties prenantes concernant les risques.

- Analyse des valeurs et des attentes : L'approche par l'acceptabilité sociale


nécessite une analyse approfondie des valeurs et des attentes des parties prenantes.
Cela implique d'identifier les critères et les indicateurs pertinents pour évaluer
l'acceptabilité sociale des risques. Ces critères peuvent inclure des considérations
environnementales, sociales, économiques, éthiques et culturelles. L'objectif est de
comprendre les priorités et les seuils de tolérance des parties prenantes par rapport
aux risques.

- Intégration des perspectives des parties prenantes : Les résultats de l'analyse


des valeurs et des attentes des parties prenantes doivent être intégrés dans la prise
de décision en matière de risques. Cela signifie que les décisions doivent tenir
compte des préoccupations et des perspectives des parties prenantes, et être en
mesure de démontrer une acceptabilité sociale raisonnable des risques. Il peut être
nécessaire de rechercher des compromis et de trouver des solutions qui répondent
aux intérêts divergents des parties prenantes.

- Transparence et redevabilité : L'approche par l'acceptabilité sociale exige une


communication transparente et une redevabilité envers les parties prenantes. Les
décisions prises en matière de gestion des risques doivent être expliquées de
manière claire et compréhensible, et les parties prenantes doivent être informées des
mesures prises pour répondre à leurs préoccupations. Il est également important de
fournir des mécanismes de rétroaction et de suivi pour permettre aux parties
prenantes de continuer à influencer le processus de gestion des risques.

L'approche par l'acceptabilité sociale peut être appliquée dans différents domaines, tels que
les projets d'infrastructure, les projets de développement, les décisions
réglementaires, les activités industrielles et autres initiatives qui ont un impact sur les
communautés et l'environnement. Elle vise à garantir que les décisions en matière de
risques sont éthiques, équitables et socialement responsables.

3.4. Approche par les contrôles de prévention :


Cette approche met l'accent sur la prévention des risques en mettant en place des
mesures de contrôle préventives. Elle vise à réduire la probabilité d'occurrence des
risques en identifiant les facteurs de risque et en prenant des mesures pour les éliminer
ou les atténuer à la source.
L'approche par les contrôles de prévention, également appelée approche préventive, est une
approche de gestion des risques qui se concentre sur la prévention des risques en mettant
en place des mesures de contrôle pour réduire la probabilité d'occurrence des risques.
L'objectif principal de cette approche est d'éliminer ou d'atténuer les facteurs de risque à la
source. Voici quelques éléments clés de cette approche :

- Identification des facteurs de risque : L'approche par les contrôles de prévention


commence par l'identification des facteurs de risque potentiels. Cela implique
d'analyser les activités, les processus et les systèmes pour identifier les conditions ou
les actions qui pourraient conduire à des risques.

- Évaluation des risques : Une fois les facteurs de risque identifiés, une évaluation
des risques est réalisée pour déterminer leur importance et leur gravité potentielle.
Cela permet de hiérarchiser les risques en fonction de leur criticité et de concentrer
les efforts de prévention sur les risques les plus significatifs.

- Mise en place de mesures de contrôle préventives : Sur la base de l'évaluation


des risques, des mesures de contrôle préventives sont mises en place. Ces mesures
visent à éliminer ou à réduire les facteurs de risque à la source. Elles peuvent inclure
des mesures techniques, organisationnelles ou administratives telles que la mise en
place de procédures de sécurité, l'amélioration des infrastructures, la formation du
personnel, l'utilisation d'équipements de protection, etc.

- Suivi et amélioration continue : Une fois les mesures de contrôle préventives en


place, il est important de les surveiller régulièrement pour s'assurer de leur efficacité.
Des mécanismes de suivi et de vérification doivent être mis en place pour évaluer
l'efficacité des mesures et identifier les opportunités d'amélioration. Les changements
dans l'environnement des risques doivent également être pris en compte et les
mesures de contrôle doivent être adaptées en conséquence.

- Sensibilisation et formation : Une composante importante de l'approche par les


contrôles de prévention est la sensibilisation et la formation du personnel. Il est
essentiel de former les employés sur les risques potentiels, les mesures de contrôle
préventives et les actions à prendre en cas de situation à risque. La sensibilisation
favorise une culture de prévention et renforce l'engagement de tous les acteurs dans
la gestion des risques.

L'approche par les contrôles de prévention est couramment utilisée dans divers domaines,
tels que la santé et sécurité au travail, la gestion des risques environnementaux, la
sécurité des systèmes d'information, la gestion de la qualité, etc. En se concentrant sur
la prévention, cette approche vise à éviter ou à réduire les risques avant qu'ils ne se
matérialisent, contribuant ainsi à améliorer la sécurité et la performance globale de
l'organisation.

3.5. Approche par la réactivité :


Cette approche se concentre sur la gestion des risques après leur survenue. Elle vise à
mettre en place des mesures de réaction pour minimiser les conséquences des risques
qui se sont matérialisés. Cela peut inclure des plans de continuité des activités, des
procédures d'urgence et des actions correctives pour rétablir la situation normale.
L'approche par la réactivité, également connue sous le nom d'approche réactive, est une
approche de gestion des risques qui se concentre sur la réponse aux risques après leur
survenue. Cette approche reconnaît que malgré tous les efforts déployés pour prévenir
les risques, certains peuvent quand même se matérialiser. Par conséquent, elle met
l'accent sur la préparation à la gestion des risques une fois qu'ils se sont produits. Voici
quelques éléments clés de cette approche :

- Identification des risques : Bien que l'approche par la réactivité soit centrée sur la
réponse aux risques, il est tout de même important d'identifier et d'évaluer les risques
potentiels à l'avance. Cela permet de comprendre les risques auxquels on est
confronté et de prévoir des mesures de réaction appropriées en cas de survenue.

- Planification de la réponse aux risques : Dans cette approche, une planification


préalable de la réponse aux risques est essentielle. Cela implique de développer des
plans de continuité des activités, des procédures d'urgence et des stratégies de
gestion de crise. Ces plans définissent les actions spécifiques à prendre en cas de
survenue de différents scénarios de risques.

- Mise en place de mécanismes de détection et d'alerte précoce : Pour être réactif


aux risques, il est important de disposer de mécanismes de détection et d'alerte
précoce efficaces. Cela peut inclure la surveillance continue des indicateurs de
risques, la mise en place de systèmes d'alerte automatisés, ou la nomination de
responsables chargés de signaler rapidement les signes de survenue de risques.

- Coordination et communication : Lorsque les risques se matérialisent, une


coordination efficace entre les parties prenantes est essentielle. Cela implique de
mettre en place des canaux de communication clairs et de désigner des
responsables de la coordination des actions de réponse aux risques. La
communication transparente et rapide avec les parties prenantes internes et externes
est également cruciale pour minimiser les impacts.

- Analyse des leçons apprises : Après la survenue d'un risque, il est important
d'analyser les leçons apprises de l'incident. Cela permet d'identifier les faiblesses
dans la préparation et la réponse aux risques, et de mettre en place des mesures
correctives pour éviter ou atténuer les risques similaires à l'avenir.

L'approche par la réactivité est souvent utilisée dans des domaines tels que la gestion
de crise, la sécurité, les situations d'urgence, ou lorsque les risques sont difficiles
à prévoir ou à prévenir complètement. Elle complète d'autres approches préventives
en veillant à ce que des plans de réponse appropriés soient en place pour minimiser les
impacts des risques sur les activités de l'organisation.
Il est important de noter que ces approches peuvent être utilisées de manière
complémentaire et adaptées en fonction du contexte spécifique et des objectifs de gestion
des risques d'une organisation ou d'un projet.

IV. Méthodologie, Outils et Techniques de l’Audit des Risques :

1. Cartographies des risques :

La cartographie des risques, également connue sous le nom d'analyse des risques ou
d'évaluation des risques, est un processus systématique permettant d'identifier, d'évaluer et
de représenter les risques auxquels une organisation, un projet ou un système est exposé.
C'est un outil essentiel de gestion des risques qui permet de mieux comprendre les menaces
potentielles et de prendre des décisions éclairées pour les atténuer.

Voici les étapes générales de la cartographie des risques :

- Identification des risques : Cette étape consiste à identifier tous les risques
potentiels auxquels une organisation est confrontée. Cela peut inclure des risques
internes tels que des défaillances des processus, des erreurs humaines ou des
pannes techniques, ainsi que des risques externes tels que des changements
réglementaires, des catastrophes naturelles ou des cyberattaques.

- Évaluation des risques : Une fois les risques identifiés, ils doivent être évalués en
termes de probabilité d'occurrence et d'impact potentiel. La probabilité peut être
évaluée en fonction de l'historique des incidents similaires, des tendances du secteur
ou de l'expertise des parties prenantes. L'impact peut être mesuré en termes de
pertes financières, de préjudices pour la réputation, de dommages physiques, etc.

- Classement des risques : Les risques identifiés et évalués sont classés en fonction
de leur importance. Cela permet de hiérarchiser les risques et de concentrer les
efforts sur ceux qui ont le plus grand potentiel d'impact négatif sur l'organisation.

- Représentation graphique : La cartographie des risques utilise souvent des


graphiques ou des matrices pour représenter visuellement les risques. Une matrice
de risques, par exemple, peut placer les risques évalués le long de deux axes, l'un
représentant la probabilité et l'autre représentant l'impact. Cela permet d'identifier les
risques les plus critiques qui nécessitent une attention immédiate.
- Développement d'un plan d'action : Une fois les risques identifiés et représentés, il
est essentiel de développer un plan d'action pour les atténuer. Cela peut inclure des
mesures préventives pour réduire la probabilité d'occurrence des risques, des
mesures d'atténuation pour réduire l'impact potentiel des risques, ou des mesures de
préparation et de réponse en cas de réalisation des risques.

- Suivi et mise à jour : La cartographie des risques n'est pas un processus ponctuel,
mais doit être continuellement suivi et mis à jour. Les risques peuvent évoluer avec le
temps en raison de changements dans l'environnement commercial, technologique
ou réglementaire. Il est donc important de réévaluer régulièrement les risques et
d'adapter les mesures d'atténuation en conséquence.

La cartographie des risques est un outil précieux pour les organisations, car elle permet
d'identifier les risques potentiels, d'évaluer leur gravité et de prendre des mesures proactives
pour les gérer. Cela aide à réduire l'incertitude, à améliorer la prise de décision et à renforcer
la résilience de l'organisation face aux risques.

2. Outils et Techniques de l’Audit des Risques


L'audit des risques est une activité qui vise à évaluer l'efficacité et l'efficience des
processus de gestion des risques au sein d'une organisation. Il permet de s'assurer que
les risques sont correctement identifiés, évalués et gérés de manière appropriée. Pour
mener à bien cette activité, différents outils et techniques peuvent être utilisés. Voici
quelques-uns des outils et techniques couramment utilisés dans l'audit des risques :

- Entrevues : Les entrevues avec les parties prenantes clés, y compris la direction et
le personnel opérationnel, sont souvent utilisées pour recueillir des informations sur
les processus de gestion des risques. Les entrevues permettent de comprendre les
pratiques actuelles, d'identifier les lacunes éventuelles et d'obtenir des
éclaircissements sur les politiques et les procédures en place.

- Revue documentaire : La revue des documents tels que les politiques de gestion
des risques, les procédures, les rapports d'incident, les plans d'urgence, etc., fournit
une compréhension approfondie des processus de gestion des risques. Cela permet
de vérifier si les politiques et les procédures sont adéquates, si les risques sont
correctement documentés et si les mesures d'atténuation appropriées sont mises en
œuvre.

- Analyse des données : L'analyse des données peut être utilisée pour identifier les
tendances, les schémas et les corrélations liés aux risques. Cela peut inclure
l'examen des données historiques sur les incidents, les pertes financières, les
plaintes des clients, etc. L'analyse des données peut également aider à identifier les
domaines à haut risque qui nécessitent une attention particulière de la part des
auditeurs.

- Évaluation des contrôles : L'évaluation des contrôles existants permet de


déterminer si les mesures de contrôle mises en place sont adéquates pour atténuer
les risques identifiés. Cela implique de vérifier si les contrôles sont efficaces, s'ils sont
correctement mis en œuvre et s'ils sont conformes aux normes et réglementations
applicables.

- Analyse de scénarios : L'analyse de scénarios consiste à évaluer les risques


potentiels en se basant sur des situations hypothétiques ou des événements futurs
possibles. Cela permet de prévoir les conséquences et l'impact des différents
scénarios et d'identifier les mesures d'atténuation appropriées pour chaque scénario.

- Techniques d'échantillonnage : Lors de l'audit des risques, il peut être nécessaire


d'utiliser des techniques d'échantillonnage pour évaluer la performance des contrôles
et des processus. Cela implique de sélectionner un échantillon représentatif
d'activités ou de transactions à examiner afin d'obtenir des indications sur l'efficacité
des contrôles dans l'ensemble de l'organisation.

- Benchmarking : Le benchmarking consiste à comparer les pratiques de gestion des


risques d'une organisation avec celles d'autres organisations similaires ou de
référence. Cela permet d'identifier les meilleures pratiques et de déterminer les
domaines où des améliorations peuvent être apportées.

Ces outils et techniques peuvent être adaptés en fonction des besoins spécifiques de
l'organisation et des objectifs de l'audit des risques. Ils aident les auditeurs à recueillir des
preuves, à évaluer les risques et à formuler des recommandations pour renforcer les
processus de gestion des risques de l'organisation.

3. Méthodologie de l'audit des risques

De façon générale, la méthodologie d’audit des risques comporte six étapes :

3.1. Planification de l'audit des risques :

- Définir les objectifs de l'audit : Déterminer clairement les objectifs et les attentes de
l'audit des risques, tels que l'évaluation de l'efficacité des processus de gestion des
risques ou l'identification des lacunes et des zones à risque élevé.
- Établir le champ de l'audit : Délimiter le périmètre de l'audit en identifiant les
processus, les domaines fonctionnels ou les unités opérationnelles qui seront
audités.
- Constituer une équipe d'audit : Sélectionner les membres de l'équipe d'audit qui
possèdent les compétences et les connaissances nécessaires pour mener à bien
l'audit des risques.

3.2. Collecte d'informations :

- Examiner les documents pertinents : Passer en revue les politiques, les


procédures, les rapports d'incident, les plans d'urgence, les évaluations des risques
antérieures, les données financières, etc., pour obtenir une compréhension
approfondie des processus de gestion des risques.

- Effectuer des entrevues : Interroger les parties prenantes clés, telles que la
direction, le personnel opérationnel et les responsables des risques, pour obtenir des
informations sur les pratiques actuelles, les risques identifiés, les mesures
d'atténuation, etc.

3.3. Évaluation des risques :

- Identifier les risques : Utiliser des techniques telles que l'analyse documentaire, les
entrevues et l'analyse des données pour identifier les risques potentiels auxquels
l'organisation est exposée.

- Évaluer les risques : Évaluer la probabilité d'occurrence et l'impact potentiel de


chaque risque identifié. Utiliser des méthodes telles que des matrices de risques pour
classer les risques en fonction de leur gravité.

3.4. Évaluation des contrôles existants :

- Examiner les contrôles en place : Évaluer les contrôles existants mis en œuvre
pour atténuer les risques identifiés. Vérifier si les contrôles sont adéquats, bien
documentés et correctement mis en œuvre.

- Identifier les lacunes : Identifier les lacunes ou les faiblesses dans les contrôles
existants qui pourraient compromettre l'efficacité de la gestion des risques.

3.5. Formulation de recommandations :


- Proposer des mesures d'atténuation : Sur la base des résultats de l'évaluation des
risques et de l'évaluation des contrôles, formuler des recommandations pour
améliorer les processus de gestion des risques. Les recommandations peuvent
inclure des mesures préventives, des améliorations des contrôles existants, des
formations, etc.

- Prioriser les recommandations : Hiérarchiser les recommandations en fonction de


leur impact potentiel et de leur faisabilité, en tenant compte des ressources
disponibles et des contraintes organisationnelles.

3.6. Rapport et suivi :

- Rédiger le rapport d'audit des risques : Présenter les résultats de l'audit des
risques, y compris les risques identifiés, les lacunes dans les contrôles, les
recommandations formulées, etc.

- Suivi des recommandations : Assurer le suivi de la mise en œuvre des


recommandations formulées dans le rapport d'audit des risques. Surveiller les
progrès réalisés et effectuer des audits de suivi si nécessaire.

NB : Cette méthodologie peut être adaptée en fonction des besoins et des spécificités de
chaque audit des risques. La flexibilité et l'adaptabilité sont essentielles pour s'assurer que
l'audit des risques répond aux objectifs et aux attentes de l'organisation.

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