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La poétique de l’espace de Gaston Bachelard

Rilke, Henry David Thoreau, Henri Bosco

Chaumiere: choza

Tiroirs: cajones

Coffres, cachettes: escondites.

La phénoménologie de l’imagination doit assumer la tâche de saisir l’être éphémère.


Seule elle se place avant toute réduction pour examiner, pour expérimenter l’être
psychologique d’une image.

Une telle image on ne la reçoit pas de la même façon tous les jours. Elle n’est jamais
psychiquement parlant-objective. D’autres commentaires pourraient la renouveler.
Ces images effacent le monde et elles n’ont pas de passé, elles ne viennent d’aucune
expérience antérieure, elles son métapsychologiques et nous donnent une leçon de
solitude. Il faut les prendre pour soi seul.

À notre avis, âme et esprit sont indispensables pour étudier les phénomènes de
l'image poétique, en leurs diverses nuances, pour suivre surtout l'évolution de des
images poétiques depuis la rêverie jusqu'à l'exécution.

Pour rendre compte de l’action psychologique d’un poème, il faudra donc suivre
deux axes d’analyse phénoménologique, vers les exubérances de l’esprit et vers la
profondeur de l’âme.

Par sa nouveauté, une image poétique met en branle toute l’activité linguistique.
L’image poétique nous met á l’origine de l’ětre parlant.

Image poétique devient un être nouveau des notre langage, elle nous exprime en
nous faisant ce qu’elle exprime, autrement dit elle est à la fois un devenir
d’expression et un devenir des notre ětre. ici l’expression crée de l’ětre.

La nouveauté essentielle de l’image poétique pose le problème de la créativité de


l’être parlant. Par cette créativité, la conscience imaginante se trouve être, très
simplement mais très puremont, une origine. C’est à dégager cette valeur d’origine
de diverses images poétiques que doit s’attacher, dans une étude de la imagination
une phénoménologie de la imagination poétique.

La topo-analyse serait donc l’étude psychologique systématique des sites de notre


vie intime.

La maison natale est plus qu’un corp de logis, elle est, un corp de songes.

L’enfance est certainement plus grande que la realité.


Psychologie de la maison:

1. la maison est imaginée comme un ětre vertical. Elle s’éléve et se différencie dans
le sens de sa verticalité.
2. La maison est imaginée comme un être concentré, elle nous appéle á une
conscience de centralité.

La verticalité est assurée par la polarité de la cave et du grenier. En effet, on peut


opposer la rationalité du toit á l’irrationalité de la cave. Vers le toit toutes les
pensées son claires, tandis la cave est l’être obscur de la maison, l’ětre qui participe
aux puissances souterraines. En y rêvant on s’acorde á l’irrationalité des
profondeurs. (Jung se sirve de la doble imagen del sótano y el desván para analizar
los miedos que habitan la casa). Otro ejemplo que da Bachelard es el de Henri
Bosco, grand rěveur de maisons on rencontre des ultracaves, ya que en su novela El
anticuario nos sumerge en una cueva cósmica que genera escalofríos.

Les grandes images ont á la fois une histoire et une préhistoire. Elles sont toujours à
la fois souvenir et légende. Toute grande image a un fond onirique insondable et
c’est sur ce fond onirique que le passé personnel met des couleurs particulières.

La phénoménologie de l’imagination ne peut se satisfaire d’une réduction qui fait des


images des moyens subalternes d’expression: la phénoménologie de l’imagination
demande qu’on vive directemenr les images, qu’on prenne les images comme des
événements subits de la vie. Quand l’image est, nouvelle, le monde est nouveau.

La maison est un espace de réconfort et d’intimité, un espace qui doit condenser et


défendre l’intimité.

Par la fenětre du poète, la maison engage avec le monde un commerce d’immensité.


La maison des hommes s’ouvre au monde.

La métaphore vient donner un corps concret á une impression difficile á exprimer.


La métaphore est relative á un être psychique différent d’elle. L’image, oeuvre de
l’imagination absolue, tient au contraire tout son ětre de l’imagination. La
métaphore ne peut recevoir une étude phénoménologique parce-que elle est une
image fabriquée. Au contraire, l’image est donatrice d’être.

Chapitre 3 tiroirs, coffres et armoires

Tiroirs, coffres de double fond sont de véritables organes de la vie psychologique


secrète. Ce sont des objets mixtes, des objets-sujets. Ils ont comme nous une
intimité. L’espace intérieur à l’armoire est un espace d’intimité, un espace qui ne
s’ouvre pas à tout venant. Le coffret est la mémoore de l’immémorial.

Il y aura toujours plus de choses dans un coffret fermé que dans un coffre ouvert.
La verification fait mourir les images. Toujours imaginer sera plus grand que vivre.
Physiquement, l’ětre qui reçoit les sentiments du refuge se resserre sur soi-même, se
retire, se blottit, se cache, se musse.

Bergson utiliza con cierto desprecio el concepto de cajón para hablar de


conocimiento muerto. Rimbaud, en cambio, le aisgna al armario abierto en un
poema un profundo misterio; mientras que Breton escribe, con natural exageración,
en El revólver de cabellos blancos: “el armario está lleno de lienzos, hay incluso
rayos de luna que puedo desdoblar”.

Chapitre 4 Le nid

Victor Hugo dice sobre Quasimodo que la catedral había sido “el huevo, el nido, la
casa, la patria, el universo, casi podría decirse que había tomado su forma al igual
que el caracol toma la forma de su caparazón. Era su morada, su agujero, su
envoltura”.

Chapitre 5 la coquille (el caparazón)

Avec le nid, avec la coquille surtout, nous trouverons tout un lot d’images que nous
allons essayer de caractériser comme images premières, comme images qui
sollicitent en nous une primitivité: en un physique bonheur, l’ětre aime à se retirer
dans son coin.

Le nid est précaire et, cependant, il déclenche en nous une rěverie de la securité. Le
nid ne connaissent pas l’hostilité du monde. L’Expérience de l’hostilité du monde est
plus tardif. Dans son germe, toute vie est bien-ětre. L’être commence par le bien-
être.

Les coquillages, comme les fossiles, sont autant d’essais de la nature pour préparer
les formes des différentes parties du corps humain; ce sont des morceaux d’homme,
des morceaux de femme.

Le mot “comme” imite, le mot “tel” implique qu’on devient le sujet même qui rêve la
rêverie.

Bernard Palissy met accent dans ce destin d’image qu’il faut reconnaître dans la
coquille-maison.

L’étude positive des espaces biologiques n’est pas, bien entendu, notre problème.
Nous voulons simplement montrer que dès que la vie se loge, se protège, se couvre,
se cache, l’imagination sympathise avec l’être qui habite l’espace protégé.
L’imagination vit la protection, dans toutes les nuances de sécurité, depuis la vie
dans les plus matérielles coquilles jusqu’aux plus subtiles dissimulations dans le
simple mimétisme des surfaces.

Ungaretti: un artista había expresado la rabia del lobo que, habiéndose arrojado
sobre una tortuga replegada en su caparazón huesudo, tuvo que enloquecer para
calmar su hambre. (La fable du loup et de la tortue).
Chapitre 6 les coins

Tout coin dans une maison, tout encoignure dans une chambre, tout espace ésuit
où l’on aime à se blottir, à se ramasser sur soi-même, est, pour l’imagination une
solitude, le germe d’une chambre, d’une maison.

le coin est une sorte de demi-boîte, moitié murs, moitié porte.

Noël Arnaud: je suis l’espace où je suis

Rilke: “brusque, une chambre, avec sa lampe me fit face, presque palpable en moi.
Déjà j’y étais coin, mais les volets me sentirent, se refermèrent”.

le coin est la case de l’être.

Sartre: Émily avait joué à se faire une maison dans un recoin tout à fait à l’avant du
navire (Emily había jugado a hacer una casa en un rincón en la parte delantera del
barco).

fatiguée de ce jeu, elle marchait sans but ver l’arrière quand il lui vint tout à coup la
pensée fulgurante qu’elle était elle.

L’enfant rencontre cette pensée fulgurante en sortant de chez soi! Il s’agit d’un cogito
de la sortie sans qu’on nous ait donné le cogito de l’être replié sur soi.

Alors, du fond de son coin, le rêveur se souvient de tous les objets de solitude, des
objets qui sont des souvenirs de solitude et qui sont trahis par le seul oubli,
abandonnés dans un coin.

Les mots son de petites maisons, avec cave et grenier.

Chapitre 7 la miniature

Herman Hesse dessone un train et un tunnel dans la prison.

Il ne suffit pas d’un dialectique platonicienne du grand et du petit pour connaître les
vertus dynamiques de la miniature. il faut dépasser la logique pour vivre c’est qu’il
y’a de grand dans le petit.

Cyrano de Bergerac: le pépin et la pomme.

La fleur comme miniature d’une vie conjugale. (Dictionaire de la botanique


chretiene).

Ainsi le minuscule, porte étroite ouvre un monde. Le détail d’une chose peut-être le
signe d’un monde nouveau, d’un monde qui comme tous les mondes, contient les
attributs de la grandeur.
La miniature est un des gîtes de la grandeur.

Au contraire du savant qui observe tout dans un corps de pensées et d’expériences,


nous devons chercher les images de la première fois.

La miniature se déploit aux dimensions d’un univers. Le grand, une foi de plus, est
contenu dans le petit.

Victor Hugo

Rimbaud: Petit Poucet (pulgarcito) rêveur, j’égrenais dans ma course des rimes. Mon
auberge était á la Grand Ourse.

Le macrocosme et le microcosme sont corrélatifs.

Baudelaire dit a propos des litographies de Goya “vastes tableaux en miniature” et


sur le peintre Marc Baud: “il sait faire grande dans le petit”.

Le minuscule et l’immense son consonnants. Le poet est toujours prêt à lire le grand
dans le petit. Paul Claudel dans Le cinq grandes odes assimile le vocabulaire de la
science: qu’un poète regarde au microscope ou au télescope, il voit toujours la même
chose.

Toute mémoire est à réimaginer. Nous avons dans la mémoire des microfilms qui ne
peuvent ětre lus que s’ils reçoivent la lumière vive de l’imagination.

Poe la chute de la maison Usher.

Il y a aussi des miniatures sonnores. René Guy Cadou écrit: On entend gazouiller les
fleurs du paravent.

Chapitre 8: L’immensité intime

L’immensité est le mouvement de l’homme immobile. L’immensité est un des


caractères dynamiques de la rěverie tranquille.

Vaste est un des mots les plus baudelairiens, le mot qui pour le poète marque le plzs
naturellěent l’infinité de l’espace intime. Baudelaire: les vastes silences de la
campagne. Le mot “vaste” est chez Baudelaire un véritable argument métaphysique
par lequel sont unis le vaste monde et les vastes pensées: “vaste comme la nuit et
comme la clarté”.

Le spectacle extérieur vient aider à déplier une grandeur intime.

L’immensité du côté de l’intime est une intensité ďêtre, l’intensité d’un être qui se
développe dans une vaste perspective d’immensité intime. En leur principe, les
correspondances accueillent l’immensité du monde et la transforment en une
intensité de notre être intime. Mais rien n’exprime mieux le caractère intime de la
notion d’immensité que les pages consacrées par Baudelaire a Richard Wagner.

Pour Baudelaire, le destin poétique de l’homme est d’être le miroir de l’immensité, ou


plus exactament encore, l’immensité vient prendre conscience d’elle-même en
l’homme. Pour Baudelaire, l’homme est un être vaste. La voyelle a est la voyelle de
l’immensité. C’est un espace sonore qui commence en un soupir et qui s’étend sans
limite.

Tous les grands mots, tous les mots appelés à la grandeur par un poète sont des
clefs d’univers, du double univers du Cosmos et des profondeurs de l’âme humaine.
C’est à dire, l’immensité est une catégorie de l’imagination poétique et non pas
seulement une idée générale formée dans la contemplation de spectacles grandioses.

Rilke aussi donne son existence d’immensité á l’arbre contemplé.

D’Annunzio sur le lièvre, le regard de l’animal trembleur que projette une paix sur
l’universe: “il semble que son regard pacifie l’Univers”.

Les poèmes sont des réalités humaines, il ne suffit pas de se référer a des
impressions pour les expliquer. Il faut les vivre dans leur immensité poétique.

Chapitre 9: la dialectique du dehors et du dedans

Supervielle: “Trop d’espace nous étouffe beaucoup plus que s’il n’y en avait pas
assez”.

Aussi Supervielle sur la pampa sud-américaine: “La Pampa prenait pour moi l’aspect
d’une prison, plus grande que les autres”.

Et le langage porte en soi la dialectique de l’ouvert et du fermé. Par le sens il


enferme, par l’expression poétique il s’ouvre. Tandis que l’homme est l’être
entr’ouvert.

Chapitre X

La phénoménologie du rond

Michelet dit: “l’oiseau est presque tout sphérique “. Comme oiseau absolu, l’être de
la vie ronde.

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