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Oral EMC 2 Nabil kheffache

Mesdames, Messieurs,

Aujourd'hui, je voudrais vous parler d'un sujet qui préoccupe de plus en plus notre société : les
théories complotistes et conspirationnistes. Ces dernières sont devenues de plus en plus populaires
ces dernières années, en grande partie grâce aux réseaux sociaux. Mais qu'est-ce qu'une théorie
complotiste ou conspirationniste ? Il s'agit de croyances qui affirment qu'un groupe secret, une
organisation cachée, ou un individu mal intentionné manipule la réalité à des fins obscures et
malveillantes. Ces théories ont pris une importance considérable avec l'avènement des réseaux
sociaux, qui permettent leur diffusion rapide et sans contrôle. Des individus peuvent ainsi partager
des informations fausses, des images truquées, des vidéos manipulées, contribuant ainsi à la
diffusion de ces théories. Face à cette situation, se pose la question suivante : faut-il interdire les
sites et les profils conspirationnistes ? Cette question suscite de nombreux débats, et c'est ce que
nous allons tenter d'explorer ensemble aujourd'hui. Nous allons d'abord examiner les arguments en
faveur de l'interdiction de ces sites et profils, avant de nous pencher sur les arguments contre. Enfin,
je présenterai ma position personnelle sur cette question.

L'un des arguments en faveur de l'interdiction des sites et des profils conspirationnistes est
que ces théories peuvent remettre en cause les fondements de la démocratie. En effet, elles sapent
la confiance envers les institutions et les médias, qui sont pourtant des piliers essentiels de notre
système démocratique. En propageant des rumeurs et des mensonges, elles alimentent la méfiance
envers les autorités et peuvent entraîner une remise en cause du fonctionnement de notre société.
Les théories complotistes et conspirationnistes peuvent également mener à des violences et à des
actes extrémistes. On a vu par exemple aux États-Unis des partisans de théories conspirationnistes
comme QAnon prendre d'assaut le Capitole en janvier 2021. Plus généralement, ces théories
alimentent la polarisation de la société et peuvent conduire à des actes de violence, notamment
envers les minorités ou les représentants de l'État. Un autre argument en faveur de l'interdiction des
sites et des profils conspirationnistes est lié aux risques pour la santé publique. En effet, les théories
conspirationnistes sur la santé peuvent mener à des comportements dangereux. Par exemple, les
personnes qui croient aux théories antivaxxers refusent de se faire vacciner, mettant ainsi en danger
leur propre santé et celle des autres. Les antivaxxers sont un exemple concret de la manière dont les
théories conspirationnistes peuvent mettre en danger la santé publique. En refusant de se faire
vacciner, ils mettent en danger la population dans son ensemble, en créant des foyers de
contamination et en favorisant la propagation des maladies. Dans un contexte de pandémie, il est
particulièrement important de lutter contre ces théories qui peuvent nuire à la santé publique.

Le premier argument contre l'interdiction des sites et des profils conspirationnistes est lié à
la liberté d'expression. En effet, interdire ces sites et profils peut être considéré comme une atteinte
à cette liberté fondamentale. La liberté d'expression est un droit universel reconnu par la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme de 1948. Elle permet à chacun de s'exprimer librement, de
diffuser ses idées et ses opinions, même si elles ne sont pas partagées par tous. Si l'on commence à
interdire les sites et les profils conspirationnistes, cela peut mener à une censure généralisée. La
question est alors de savoir où placer la limite entre ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas. La
liberté d'expression est un droit qui doit être préservé, même si cela implique de tolérer des opinions
qui peuvent choquer ou déranger. Un autre argument contre l'interdiction des sites et des profils
conspirationnistes est la difficulté de définir ce qui est une théorie conspirationniste. En effet,
certaines théories peuvent sembler farfelues mais se révéler vraies, comme ce fut le cas par exemple
avec les scandales d'espionnage de la NSA révélés par Edward Snowden en 2013. Il est donc difficile
de définir avec précision ce qui est une théorie conspirationniste et ce qui ne l'est pas. Si l'on interdit
les sites et les profils conspirationnistes, cela peut mener à une forme de censure arbitraire. Qui
décide de ce qui est une théorie conspirationniste et de ce qui ne l'est pas ? La réponse n'est pas
simple et peut varier selon les individus et les contextes.

Nous avons vu que les théories complotistes et conspirationnistes sont des idées qui
remettent en question les fondements de notre société démocratique et peuvent mener à des actes
extrêmes. En outre, la propagation de certaines de ces théories peut avoir des conséquences
néfastes sur la santé publique. Cependant, certains s'opposent à l'interdiction des sites et des profils
conspirationnistes en raison de la liberté d'expression et de la difficulté à définir ce qui est une
théorie conspirationniste. Personnellement, je suis favorable à la régulation des sites et des profils
conspirationnistes sur les réseaux sociaux. Bien que la liberté d'expression soit un droit fondamental,
elle ne doit pas être utilisée pour propager des théories dangereuses qui menacent la société et la
santé publique. Les plateformes doivent assumer leur responsabilité dans la lutte contre la
désinformation en mettant en place des politiques de modération efficaces. Cependant, la
responsabilité de lutter contre les théories complotistes et conspirationnistes ne doit pas être
exclusivement confiée aux plateformes. En tant qu'individus, nous devons également prendre des
mesures pour contrer la désinformation en vérifiant les sources d'information, en remettant en
question les idées fausses et en diffusant des informations fiables. La lutte contre la désinformation
est un effort collectif qui nécessite la participation de chacun d'entre nous.

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